Sacre bleu ! Qu'est-ce que je fous en fille ?! [Origami]

Je. Déteste. Le. Sport. Nan mais sérieux, c'est qui l'imbécile qui a inventé ce concept ? Le mec devait être carrément maso. Pour s'épuiser volontairement et physiquement, à mon avis, il devait avoir des problèmes dans sa vie. Ou alors il était juste fou. Et moi aussi je le suis. J'aurais pu aisément gratter le cours de sport et jouer à la console à la place. Mais, voilà, aujourd'hui, j'ai pas séché. J'aurais dû. Oh oui j'aurais dû. Je sais pas pourquoi j'l'ai pas fait. Maintenant je suis crevé. Comme un ballon ouai, carrément. Ah tiens, ça me rappelle une blague à la con ; Savez-vous pourquoi il n'y a jamais de ballon dans l'émission « Questions pour un champion » ? Parce que Julien Leperce ! HAHA. C'est énorme, j'adore cette vanne ! ...Erm. Oui.... C'est ...pas du tout pertinent. Mais mon cerveau est en surchauffe, c'est pas ma faute si je sors des débilités pareilles. … Ce qui te sert de cerveau est constamment en surchauffe, Noah. Haha. Conscience de mes deux, toujours à me rabaisser.


D'un pas traînant et agréablement parfumé à la sueur, je parcours lentement la distance qui me sépare des dortoirs. En mode zombi quoi. Là je suis juste épuisé. Courir, bondir, sauter, tout ça, c'est pas pour moi. T'en as qui sont bâtis pour faire ça. T'as des mecs baraqués comme des montgolfières et qui font du Bodybuilding le week end pour se détendre. Puis t'as les types frêles, comme moi, juste bon à pioncer et à flemmarder jusqu'à ce qu'ils réalisent qu'il est temps d'aller prendre une douche.... Oooh. Non, non, non. N'allez pas croire que je suis un gros cochon qui ne se lave jamais. C'est totalement faux. Et si je pouvais, je passerais ma vie à prendre un bain en faisant mousser mon shampoing à la vanille. Mais là, j'ai juste envie de m'effondrer dans mon lit. De fermer les yeux et de laisser mon âme vagabonder dans des songes bizarres et éphémères.


J'arrive enfin devant la porte que j'ouvre rapidement. Je ne m'attarde pas pour chercher à savoir si je me trompe de chambre. A vrai dire, je m'en fou un peu. Toutes mes pensées sont rivées vers la possibilité de m'étendre sur un plumas pour y oublier la douleurs lancinante de mes jambes. Morphée parvient à faire rouler quelques larmes sur mes joues lorsque j'en viens à bailler. Oh bordel, je suis vraiment épuisé. En me grattant la nuque, je me laisse tomber sur le matelas moelleux en m'enfonçant peu à peu dedans. J'aspire un bon coup dans les couettes douces qui me chatouillent le visage mais, je suis bien trop ailleurs pour réaliser qu'il ne s'agit pas de mon odeur ; un mélange de lavande et de vanille. C'est autre chose, mais je sais pas quoi. Bah, peut-être qu'on a changé les draps sans m'en avertir... même si d'ordinaire, c'est plutôt moi qui le fait.
Je ne m'étends pas sur le sujet. Je préfère fermer les yeux et m'engouffrer sous cette couche de couvertures qui me réchauffent et me berce doucement. Et rapidement, je rejoins les bras doux et chaleureux de Morphée.

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La lumière filtre à travers mes paupières. Et je papillonne des cils. Mes yeux sont agressés par ce brusque changement d'éclairage. Je ne sais pas quelle heure il est. Je sais juste que j'ai eu cours de sport vers 15h et qu'après, il a commencé à faire gris. Heureusement, j'ai pu rejoindre ma chambre avant d'être prit sous l'averse. Mais, apparemment, le soleil a reprit ses droits. Et ce con m'a réveillé. Je grogne. Je m'enroule encore plus sous les couvertures. Je cherche à trouver l'obscurité qui m'avait permis de me perdre dans un repos bien mérité. Si, si. Après la torture que j'ai vécu, j'avais bien le droit de souffler un peu non ? Bordel. Je me tourne et me retourne. J'arrive pas à me rendormir. Pourtant, je sens que j'ai encore besoin de sommeil. Et puis... c'est quoi cette impression là ? Je me sens... comme observé. Ça doit être le silence qui fait ça. Ouai, c'est sûrement ça. Mais... c'est quand même désagréable. J'essaie de me calmer et de me vider l'esprit, histoire de pouvoir m'endormir plus facilement. Mais un bruit perturbe ma tentative et je me redresse en grognant de savoir qui '' c'est le con qui m'emmerde pendant que je pionce ''. Je me frotte les yeux du revers de la main, assit. Quand je ré-ouvre les paupières, j'arrête presque de respirer. Je fixe d'un air totalement étonné, surpris mais surtout très con, la jeune fille qui se tient devant moi. La vache... C'est... Qu'elle me ressemble... Beaucoup. Énormément même.


- « T'es... t'es qui ? T'es ma conscience, c'est ça ? » Je marmonne en la fixant. Je suis encore dans les vapes et pas totalement réveillé. Je crois même que je dors encore. Ouai, c'est sûrement ça. Je plante mon regard endormit dans le sien. Ses yeux sont... de la couleur du soleil. La même couleur qui l'enveloppe d'une aura qui lui donne un air un peu flou et irréel à mes yeux. Ses cheveux sont comme les miens. Violets. C'est pas très commun. Mais ça reste beau. Surtout dans son halo de lumière. Elle a l'air d'une illusion. Je suis persuadé que je rêve et de toute façon, je suis tellement abrutit par ma fatigue que je me rends à peine compte de ce que je dis. Y a une juste un truc qui m'embête. C'est une fille. UNE FILLE. J'ai toujours cru que ma conscience était un mec... MON DIEU. JE ME FAIS RABAISSER PAR UNE FILLE DEPUIS TOUJOURS... Erm. C'est... troublant...


- « T'es ma conscience féminine, c'est ça ? On dit toujours qu'on a tous une part de féminité en soi. Alors... t'es la mienne ? T'es ma part à moi ? Tu sais que des fois t'es méchante à me critiquer sur ce que je fais ou dis ? Pourtant, t'es plutôt jolie. » Je frotte une nouvelle fois mes yeux, m'installant en lotus sur le lit. Je délire. Totalement. Mais c'est qu'un rêve après tout. Un rêve où je rencontre enfin cette petite voix qui tambourine souvent dans ma tête. J'avais toujours cru qu'un jour, je la frapperais cette conscience de mes deux. Mais maintenant que je la vois, j'en ai plus du tout envie. C'est drôle, mais j'ai plutôt envie qu'elle me parle et que, pour une fois, elle soit gentille avec moi.

- « Enfin ! Tu arrives finalement à me voir. C'est pas trop tôt ! Oh vraiment ? Merci du compliment. Je dois avouer que toi aussi t'es canon. Tout ce que je te dis, même si ça peut parfois te blesser est uniquement pour ton propre bien très cher ... Capiche ?! »

Je cligne des yeux et la dévisage. Quoi ? Pour mon propre bien ? Depuis quand rabaisser les gens et les critiquer, c'est pour leur bien ? Là, je dois dire que je la comprends pas. De toute façon, elle et moi on n'est jamais d'accord... Haaa. J'arrive pas à croire que je pense ce genre de truc. J'ai l'impression d'être fou, de parler de ma conscience comme si c'était un être à part entière. Mon dieu. Je deviens cinglé. Je vois des choses, et je parle avec elles alors qu'elles n'existent pas, qu'elles sont abstraites. Tatata. Après tout, c'est un rêve, alors pourquoi pas ? Personne ne saura jamais que je parle tout seul. Bordel. J'en arrive à me faire peur à moi-même. C'est un comble. Je me redresse un peu plus, rebondissant volontairement sur le matelas maintenant imprégné d'une odeur de sueur ; la mienne. Mais je m'en fou. C'est mon lit après tout non ? Ah tiens... Ce jour est à graver d'une pierre blanche. Elle vient de me remercier et même, de me retourner un compliment. Bon, je fais l'impasse sur le ton de sa voix, c'est plus sympathique. Quoique, j'y ai pas vraiment ressentit de l'ironie. Ohoh. Serait-elle de bonne humeur pour une fois ? Si oui pourquoi ? Aurait-elle trouvé un amoureuuux ? Haha ! ... ... Non attends. C'est pas drôle. Parce que si c'est le cas pour elle, ça l'est aussi pour moi non ? Bah oui, puisqu'elle fait partie de moi ! Haa blablabla. Je déraille. C'est sûrement pas ça, sinon, je le saurais.


- « Capiche ? C'est drôle, c'est la première fois que tu m'dis ça. D'habitude, t'es plus vexante et tu termines tes phrases avec des ''crétin'' ou ''tête de noix''. Tu te radoucis ? C'est bien. Ou alors c'est p'être le fait que j'arrive enfin à te voir. Ça te perturbe ? » J'étouffe un bâillement et m'étire sans gêne en levant les bras en l'air le plus haut possible. Eh ben. Pour un rêve, je ressens vachement bien toutes ces sensations. Mon regard embrumé se pose une nouvelle fois sur elle. Tiens, je suis curieux de voir un truc... Je rabats les couettes au fond du lit et me met à quatre pattes pour avancer vers elle, laissant mon pantalon de sport glisser le long de mes hanches. Ah ? J'aurais perdu de l'épaisseur avec ce cours de torture physique ? Ah mais nooon ! C'est vrai. Ce pantalon est naturellement trop grand pour moi. Pourtant je refuse toujours d'aller en acheter un autre. Parce que j'ai pas envie de dépenser mes sous pour une tenue de sport, sachant que je n'aime pas ça. GHJKKL. Le truc, c'est qu'un jour où l'autre, je finirais en slip devant toute la classe... Mouai. Affaire à suivre....


J'arrive face à elle après avoir fait grincer le lit en avançant doucement. C'est bizarre... d'habitude, il fait pas de bruit, même quand je me dandine dedans pendant la nuit... Il commence peut-être à se faire vieux ? Bref, je chasse rapidement cette pensée peu pertinente de mon esprit et me redresse sur les genoux pour arrivée à la hauteur de la fille. D'une main, je viens attraper une mèche de ses cheveux que je laisse glisser entre mes doigts. J'avais pas remarqué mais, j'avais nettement rapproché mon visage du sien. En relevant les yeux vers elle, mon regard se plante dans la couleur ambré qui colorie ses pupilles. Et pendant, genre quelques secondes, je me contente de la fixer en silence. Encore quelques centimètres, et nos front se retrouvent l'un contre l'autre. Ça pourrait être ambigu comme situation. Mais le fait est qu'elle n'est rien d'autre qu'une partie de moi. C'est comme si je posais mon front sur un miroir mais, qu'il me rendait un reflet quelque peu différent. Mes lèvres finissent par s'étirer en un large sourire. Un sourire d'idiot ; le terme qui me correspond le plus selon ma conscience.

- « Eh, c'est que t'as de beaux cheveux tu sais ? » Haha ; C'est complètement abrutit comme phrase. Mais j'avais envie de les toucher, histoire de voir si j'arrivais à sentir quelque chose. Et bizarrement, oui. « Ils sont presque aussi doux que les miens. » Bah, c'est normal. Elle est ma conscience, alors si je prends soin de mes cheveux, normal que les siens soient également soyeux et... PARFAIT. OUAI. VOILA. En revanche, je comprends pas pourquoi les pointes de ses mèches sont différentes. Bah. Je dois dire que ça s'accorde plutôt bien à la couleur de ses yeux. Quoique... pourquoi ne sont-ils pas violets, comme les miens ? J'analyse rapidement le truc. Déjà. C'est une fille. Donc à partir de là, plus rien ne devrait me choquer. Puis, je trouve que c'est mieux qu'on ait des différences. Je crois que j'aurais fini dans un asile si je m'étais retrouvé en face d'un sosie parfait. Lorsque je relâche enfin sa mèche, je retombe sur les fesses, rebondissant une nouvelle fois sur le plumas. Le pauvre. Heureusement que je ne suis pas trop lourd sinon il serait déjà complètement écrasé. Ouai, j'aime bien rebondir sur les choses molles. Sur les gens aussi. Mais bon, ils sont pas toujours très ravi que je le fasse.


- « Tu sais, je t'imaginais pas comme ça. Non vraiment. Je te voyais plutôt comme un emmerdeur qu'a toujours ses lunettes de soleil et sa crème solaire sous la main. Ah et... je pensais aussi que tu flottais... dans les airs tu vois ? Alors tu sais flotter ? Tu traverses les murs ? Les gens ? »