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 [Dylan]Le fond de l'air est bleu

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Anonymous
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MessageSujet: [Dylan]Le fond de l'air est bleu   [Dylan]Le fond de l'air est bleu 1400359500-clockMer 10 Avr 2013 - 0:36



LE FOND DE L'AIR EST BLEU

Alice Applethief | Dylan Abercromie
« TOUT EST BON DANS LE POISSON »

Le soleil, ce matin-là, dardait paresseusement ses rayons sur la belle île du pensionnat Prismver, dédaignant magnifiquement que personne n'y prêtât attention en ce samedi de grasse matinée. Après tout, s'il attendait qu'on le regarde pour darder ses rayons, où irait le monde, hein ?

Alice, elle, ne regardait pas le soleil, mais pas parce qu'elle faisait la grasse matinée. Elle s'était éveillée très tôt ce matin-là afin d'éviter de croiser ses colocataires, et se promenait, perdue dans ses pensées, dans les rues de la ville avoisinant le pensionnat. Des colocataires. Elle avait des colocataires. Enfin, ils ne louaient pas -des camarades de dortoir seraient sans doute plus approprié- mais dans tous les cas, ça impliquait une proximité relative, et ça, c'était gênant. Elle était arrivée sur l'île la veille dans la journée, et n'avait eu le temps que de poser ses affaires, passer (ou plutôt, refuser de passer) le test de répartition des classes, avant de se coucher. Heureusement pour elle, ses camarades de cabanon dormaient déjà, et elle avait pu s'endormir sans avoir affaire à eux. Mais le simple fait qu'ils existassent suffisait à la plonger dans un abîme de consternation.

Elle haussa les épaules et décida de cesser de s'en préoccuper. Après tout, elle n'aurait qu'à les ignorer et ils la laisseraient probablement tranquille. Probablement. De toute manière, ça ne l'avancerait à rien d'y réfléchir ici et maintenant.
La jeune fille laissa son regard se promener sur les rues qu'elle arpentait, l'esprit un peu plus léger. Le temps était au beau fixe depuis le lever du soleil, et la ville présentait un visage des plus accueillants à sa nouvelle résidente, enchantée de la découvrir ainsi. Elle s'abstenait toutefois de le montrer, de peur que les passants ne s'intéresse à elle… plus que de raison. Parce que si elle voulait qu'ils l'oublient, c'était apparemment mal parti. Elle avait, moitié par réflexe, moitié faute de possibilité de recherche plus poussée parmi ses valises en toute discrétion ; enfilé des vêtements qui -semblait-t-il- dénotaient dans ce paysage matinal. Et malgré le fait que de plus en plus d'étudiants se montraient dans les rues à mesure que le temps passait, les regards tendaient toujours à se poser sur elle. Il faut avouer que, entre son béret violet sombre, plutôt exceptionnel à lui tout seul, ses collants rayés orange et blancs, et ses cheveux blancs 15 ans d'âge ; elle était plutôt exceptionnelle dans son genre. Son écharpe et son short noir, ainsi que son pull gris (HAN COMMENT JE PREND TROP DE LIBERTÉS SUR L'AVATAR TAVUTAVU) étaient finalement les seuls vêtements à peu près normaux qu'elle portait ; mais ça ne suffisait apparemment pas à la faire passer inaperçu. Tant pis, elle ferait avec. Et puis, ce n'était pas comme si *tout le monde* la regardait. Les quelques-uns qui laissaient perdre leurs regards sur elle l'aurait probablement fait sur n'importe quelle autre fille, aussi ne fallait-il pas s'en formaliser.

Alice continua de se promener dans les rues pendant de nombreuses heures avant de trouver un bâtiment qui attisa sa curiosité. Il était à présent une heure et demie, et devant elle se dressait un aquarium aux dimensions plus que raisonnables. La jeune fille n'y avait pas véritablement prêté attention jusqu'alors, mais face à cet édifice, elle se fit la réflexion que la verdure et les animaux errants d'Avon manquaient un peu à cette ville-ci, et l'idée d'aller en voir, fussent-ils en bocal, la titillait à présent sérieusement.
Elle plongea la main dans sa poche, en tira quelques pièces triangulaires et se perdit dans leur contemplation. D'après le type qui les lui avaient données, c'était la monnaie qui avait cours ici sur cette île. Elle n'avait pas tout pris sur elle, mais devait bien avoir de quoi payer l'entrée. Y aller ou ne pas y aller, telle était donc la question ; elle avait toutes les cartes en main.


Après de longues secondes d'hésitation, abrégées par un jeune garçon rougissant s'approchant comme pour lui proposer de l'aide ; elle se dirigea vers l'entrée (non sans avoir, au passage, gratifié ledit garçon d'un regard meurtrier), et pénétra dans l'aquarium. Elle acheta un billet à l'entrée pour pratiquement tous les prism' qu'elle avait emportés, et commença à errer dans le dédale des couloirs du bâtiment. Vu de l'intérieur, il était encore plus impressionnant. Tout autour des chemins rectilignes de plastique noir, de gigantesques parois de verre laissaient apercevoir des profondeurs marines remplies de créatures de toutes sortes. La plupart d'entre elles étaient dites se trouver près de l'île même, ce qui pourtant n'enlevait rien à l'irréalité du lieu, entièrement baigné de reflets bleus changeants et dansants ; peuplé d'êtres inconnus.
Cette irréalité était toutefois malheureusement un peu altérée par les groupes de touristes riant leur appréciation du lieu et criant leur émerveillement ; chose qui ne manqua pas de rappeler à Alice combien elle méprisait les personnes de leur acabit.

Après avoir pu admirer des bancs de poissons de toutes les couleurs, des coraux aux formes incroyables, des raies gigantesques, des dauphins un peu tristes, et un orque un peu seul ; Alice se retrouva, au hasard de ses déambulations, dans l'allée des requins. Pour s'y rendre, il aurait suffit de suivre les cris d'enfants. En effet, d'innombrables bambins braillards couraient un peu partout d'un côté à l'autre de l'allée, d'un requin à l'autre, d'un bassin à l'autre en s'émerveillant de la majesté de ces créatures marines (ou en se moquant sans vergogne de l'incapacité de ces pseudo-prédateurs à les atteindre depuis derrière leur cage, selon les interprétations possible de WAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHAHAHAAAAAAHAAAAAAAAAAAAAAAAAA et autres MAMANMAMANTAVULEREQUINILESTGROOOOOOOOOOOOOOOOOOOOS). La jeune fille ne s'était probablement jamais sentie aussi vieille qu'en arrêtant son regard désabusé sur ce passage. Malgré tout, elle décida de les ignorer de son mieux, et s'avança dans l'allée pour se perdre dans la contemplation de ces impressionnantes créatures (mettant, au passage, ses tympans et son abnégation à rude épreuve).
Malgré tous ses efforts pour rester aussi impassible qu'elle le pouvait, il n'était pas rare qu'un sourire d'admiration étire ses zygomatique avant qu'elle n'en reprenne le contrôle et le fasse disparaître honteusement. Il n'est non plus pas rare qu'elle se laisse aller à froncer des sourcils quand un gamin hurlait juste à côté d'elle, mais cela, elle se le pardonnait plus volontiers.

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MessageSujet: Re: [Dylan]Le fond de l'air est bleu   [Dylan]Le fond de l'air est bleu 1400359500-clockMer 10 Avr 2013 - 15:10

FISH AND FISH
Blrblrblrblrblr.

Tôt dans la matinée, je dévalais les allées, les alentours de l’île avec mon skateboard – enfin, j’essayais plutôt, pour être franche -, écouteurs aux oreilles, cigarette coincée entre les lèvres. Pour une fois, me disais-je, pour une fois j’ai eu la force de m’ôter de mes draps, ce matin. Formellement à mon habitude, je devrais être affalée dans mon lit, sous ma couette, fatiguée de la soirée bien arrosée d’hier soir. Sauf que, hier soir, je m’étais promis de rester clean suite à un parie franchement débile. Hier, j’étais du coup, franchement triste. Mais voyons le bon côté des choses, les ruelles se faisaient vides et le silence voilé émergeait les ruelles. On n’entendait néanmoins que les piafs piailler, on entendait surtout le bruit sourd du zéphyr printanier, or des sons qui m’étaient familiers et qui donnaient un charme singulier aux environs. Ouaip, je roulais pépère sur mon skate, humant un souffle d’air vivant qui effleurait mes épaules nues, je me sentais bien. Un sentiment agréable. Encore plus fort que l’ectasie, hmr.

Soudain, je passai un panneau qui alors, m’attisait de curiosité. « Exposition d’animaux marins » lisait-on. Je freinai, fis demi-tour, et m’approchai afin de l’examiner d’un peu plus près. « Ouvert de 7h à midi. De midi à 23h. Tous les jours. » Des poissons ? J’ignorais qu’il existait un aquarium sur l’île, étrange. J’ai toujours aimé les poissons. Qu’ils soient pannés, frits ou en grillade, oui. Et du coup, je me suis imaginé qu’ils allaient faire un barbecue avec des poulpes, à l’expo. Et du coup, bah, j’avais la dalle sauvage apparaît. /pokeball *pan*/ Fin, bref. C’était tout droit, l’aquarium, droit devant moi. Je descendis de mon engin à quatre roues, le ramassai et le mis sur une de mes épaules. Genre, j’avais trop le swag incarné maintenant, ça me donnait cette petite touche de mâââle à la virilité t’peux pas test. A chaque pas que je faisais vers cet endroit, un brouahah chaotique s’emplissait de sonorité et se faisait ainsi plus assidu. Des familles, des enfants, des grandes mamans, des grands papas, tonton, tâta, oui, une concentration effrayante d’individus non identifiés. Des touristes, quoi.

Entrée gratuite pour les élèves, et fort heureusement, j’étais à sec. Je franchis la porte de l’entre des poissons, m’attendant à m’émerveiller à chaque coin de l’aquarium avec mes yeux de carpe frit. La faible luminescence de l’extérieur s’estompait peu à peu dans l’obscurité, donnant place à une sorte de lumière bleue que renvoyaient les aquariums. Jolie, je trouvais ça jolie. J’avais l’impression d’être moi aussi, enveloppée de flotte. Nageant parmi mes amis aquatiques. Il n’y avait seulement qu’une vitre de verre transparente qui nous séparait des deux éléments, l’air et l’eau. Et si je la brisais? Ca ferait un bien beau bordel, samère. Je poursuivis mon chemin, suivant le sens opposé des flèches fluorescentes qui étaient dessinés au sol et lâchant touts les trois quarts de secondes de « Oh putain, wah. » et des « Oh ma gad, it’s so awesoment awesome. » Anyway, il ne me faut que très peu pour que illico, je me transforme en une vraie gamine de trois ans folasse et dégénérée, ahurie devant sa glace au chocolat. La chose qui m’a le plus fascinée, enfin non, la personne, qui m’arrêta sitôt, était une jeune fille. Bon j’avoue, je sais bien que je m’arrête chaque fois que j’aperçois l’ombre d’une charmante demoiselle. Mais là, elle m’a plus intriguée qu’autres choses. Sans aucun doute ses vêtements en premier, ensuite ses petites mimiques en la scrutant plus précisément. Quelques minutes plus tard, je me suis rendue que je la suivais depuis un certain moment. Comme une stalkeuse. J’espérais qu’elle ne m’ait pas vu, ou entendu. Lorsqu’elle se retourna en arrière, je détournai du regard et fis comme si de rien n’était. J’eus un petit sursaut et fis mine d’être ébahi par la biodiversité de la faune et la flore maritime que possédait notre chère planète bleue. En réalité, cette fille me préoccupait, je ne l’avais encore jamais vu jusqu’à présent. Celle-ci m’avait tout l’air d’une élève de Prismver, ces derniers jours, la secte des nouveaux arrivants sur l’île s’agrandissait alors je pouvais très bien deviner.

Ma foi, peut-être devrais-je lui poser la question, l’aborder voire, devenir amie avec elle. Je lui ferais visiter le bahut, les moindres recoins et sûrement, il n’y aura plus aucun secret pour mademoiselle. Pour une fois, je me ferai passer pour un bon samaritain, une personne de gentille. Malédiction. Enfer et damnation. Trop tard, je l’ai perdu de vue, j’ai divagué trop longtemps, songeant à ce que je pouvais lui dire.

Je lâchai un long soupir, assez long pour ressortir tout l’air de mes poumons. Je toussai. Mon skate commençait à me faire une douleur atroce à mon épaule, de plus, j’avais les jambes engourdis à force de tourner en rond. Ce qui veut dire que je dois monter sur ma planche à roulette, et rouler. Telle est ma destinée. En un rien de temps, le gardien, pas très loin, me poursuivit en me lançant son regard d’assassin. Il me suppliait en me hurlant de descendre immédiatement de là. Je m’en fichais pas mal. Je n’ai pas trop eu de mal à le semer, le pauvre, il était essoufflé à courir, de me brailler dessus. Déambulant les allées, encore et toujours, les regards des passants se ruèrent désormais tous sur moi et sans faire attention, collision se fit. J’avais percuté une personne. C’était cette fille d’avant. Sympa, ma technique d’approche.

(HRP: Je crois que mon code bug, oubien? kjdhq o_o.)



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MessageSujet: Re: [Dylan]Le fond de l'air est bleu   [Dylan]Le fond de l'air est bleu 1400359500-clockJeu 11 Avr 2013 - 0:32

Aïe.

Une douleur fulgurante parcourait en ce moment même le front de la jeune fille, ainsi que de nombreux endroits ; notamment ses fesses, sur lesquelles elle s'était "réceptionnée". Mais il convient évidemment de se poser la question : pourquoi une telle douleur ? Que justifie une souffrance aussi brutale que spontanée, là, comme ça, au détour d'un chemin ? Non mais je vous pose la question, pourquoi tant de haine ?

Pour avoir la réponse à cette question, il convient de revenir un peu en arrière. Nous en étions restés au moment où Alice se laissait aller à une contemplation coupable de ces magnifiques mammifères marins que sont les requins, tout en en profitant pour travailler sa résistance auditive. On ne sait jamais, ça pouvait toujours être utile. Par exemple, si quelqu'un s'essayait à lui crier de toutes ses forces dans l'oreille, elle avait tout intérêt à être préparée. D'aucuns affirmeraient que nulle personne sensée ne se hasarderait à faire une chose pareille, mais peu importe. Mieux valait être préparée.

Les choses se corsèrent quand, non content de lui vriller les tympans, les enfants se mirent à essayer de la pousser pour mieux voir, voire de chercher à observer entre ses mollets. D'autant qu'ils étaient souvent aidés par leurs confrères plus âgés, cherchant eux à observer par-dessus son épaule voire son béret. Non pas qu'Alice ait quoi que ce soit contre les gens observant par-dessus son épaule voire son béret, mais en l'occurrence elle devait avouer que ça lui pesait. Où qu'elle se retournait, il n'y avait que des gens, des gens, des gens. C'était tout juste si on voyait encore les poissons.

Sans être agoraphobe, la jeune fille n'éprouvait aucune sympathie envers le genre humain, aussi la proximité d'autant de leurs représentants ne l'enchantait que très peu, comme on s'en doute. Elle décida donc de quitter au plus vite cette allée, afin de poursuivre sa visite de l'aquarium dans un calme plus respectable, quoique tout relatif.
Un peu après qu'elle se fut enfin -non sans un soupir de soulagement- éloignée de ce zénith de densité démographique ; son estomac décida spontanément de lui rappeler que son dernier repas remontait sept heures de là, par le biais d'un grognement apocalyptique, et qu'il était plus que temps de manger.
Par une coïncidence troublante, c'est à l'exact même instant que l'un des gardiens de l'aquarium se mit à apostropher une quelconque personne, dans un ensemble si parfait qu'Alice elle-même crut, l'espace d'un instant, que le gardien ne s'en allait lui reprocher ses réactions gastriques. Heureusement il n'en était rien, et la jeune fille put continuer son chemin sans être inquiétée aucunement, fut-ce par son estomac lui-même, qu'elle décida d'ignorer pour le moment. Elle irait manger quand elle aurait fini de visiter, et il lui restait toute une galerie qu'elle n'avait pas encore explorée.

Son estomac grogna encore.
Bon. Peut-être pas tout l'aquarium. Mais continuons quand même, il y avait sûrement des choses magnifiques à voir avant de penser à s'en aller. La nouvelle élève entreprit donc de s'acheminer vers les horizons inconnus du bâtiment où elle se trouvait.

Effectivement, elle n'avait pas tout à fait tort ; il lui restait des choses magnifiques à voir. Bon, évidemment, il fallait aimer les poissons, comme souvent dans un aquarium ; mais ceux-là en valaient la peine. Il s'agissait d'un seul grand bassin dans lequel cohabitaient une myriade de tout petits poissons, tous de couleurs différentes ; qui évoluaient en circonvolutions voluptueuses autour de diverses ruines de châteaux engloutis ou autres navires échoués. Le spectacle, ravissant au demeurant, n'échappait évidemment pas à l'euphorie générale que subissait l'établissement ; et ici aussi, moult badauds envoutés s'oubliaient à crier leur joie à leurs amis pour couvrir le brouhaha ambiant. Alice se fit la réflexion, fort justifiée, que si la moitié avait eu la présence d'esprit de réaliser que c'était précisément la raison pour laquelle brouhaha ambiant il y avait ; eh bien de brouhaha ambiant il n'y aurait plus. C'était tout juste si elle pouvait entendre son propre estomac gronder.
La jeune fille entreprit de faire le tour du bassin, afin d'en voir tout ce qu'il avait à montrer. À noter que la choses mesurait vingt bon mètres de côtés ; ce qui justifie tout de même la démarche. Fidèle à elle-même, Alice entreprit de marcher droit devant elle -enfin, aussi droit devant elle que ne lui permettait ses trop fréquents coups d'œil vers le bassin (à vrai dire, il s'agissait presque plus de regarder le bassin et de jeter des coups d'œil devant elle) ; imperméable aux stimuli du monde extérieur. Pour elle, point d'attention allouée aux soupirs d'émerveillement des touristes enchantés, point pour les cris des enfants, point pour les cris des gardiens poursuivant des jeunes filles. Elle les entendait, certes, mais ne les écoutait pas. Elle s'en moquait. Pour elle, à cet instant précis, seuls comptaient l'aquarium et son contenu. Bientôt, elle cessa de regarder devant elle et perdit son regard dans l'aquarium tout en marchant.


Je pense que vous l'auriez deviné, c'est à peu près à ce moment-là que l'on rejoint le début de ce RP.

Ainsi donc, Alice, le front douloureux, assise (pour autant qu'on puisse appeler "se faire projeter sur le sol," "assis") sur son séant ; se retrouvait à contempler une jeune fille d'à peu près son âge, toute de noir vêtue (dans un style qu'Alice, bien peu au courant des modes, aurait été bien en peine de définir comme "punk"), dont le skateboard venait d'arrêter sa course contre la vitre d'un des aquariums. La première chose qui vint à l'esprit d'Alice (après "Aïe"), fut de se demander pourquoi son pouvoir n'avait pas fonctionné. Elle ne s'était pas vraiment posé la question depuis qu'elle l'avait découvert, mais quelque part, dans un coin de son cerveau, elle avait apparemment admis qu'elle ne pouvait plus se prendre quoi ou qui que ce fut dans la gueule depuis l'incident de la voiture. Chose dont la jeune demoiselle venait de lui affirmer qu'elle était erronée. À bien y réfléchir c'était évident. Plus petite, il lui était déjà arriver de heurter des gens sans les repousser d'une quelconque manière autre que manuelle (eeeeeh oui, toute petite déjà). Le pouvoir ne devait agir que sur les objets. Ou bien peut-être ne fonctionnait-il que quand elle-même s'attendait au choc… Enfin, peu importait. Pour le moment, il lui fallait faire quelque chose de l'énergumène qui lui était rentrée dedans.
D'après son expérience, le meilleur moyen de s'en tirer dans ce genre de situations était d'assurer que tout allait bien (en allant jusqu'à, éventuellement feindre l'amabilité) afin de rassurer l'assemblée paternaliste témoin de l'accident, qui redirigeait alors sa verve sur le garnement qui osait déranger une jeune fille (éventuellement) si polie.

Ne voyant aucune raison de ne pas procéder comme elle en avait coutume, Alice entreprit de rassurer ladite assemblée paternaliste (après s'être relevée seule, ignorant superbement les diverses mains tendues vers elle pour l'y aider) sur son état ; laissa ladite assemblée retourner sa verve sur ledit garnement qui osait déranger ladite jeune fille (qui pour le coup, n'était pas particulièrement polie), et en profita pour s'en retourner, et partir sans demander son reste, toujours imperméable qu'elle était à tout ce qu'on pouvait bien lui dire. À vrai dire, tous ces badaud auraient bien pu lui parler de leurs mères respectives, qu'elle les en aurait pourtant rassurée d'un « Ça va, je vous assure. »

Nan c'était moi ; fermer ses balises c'est pour les faibles D:
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MessageSujet: Re: [Dylan]Le fond de l'air est bleu   [Dylan]Le fond de l'air est bleu 1400359500-clockVen 12 Avr 2013 - 22:30

RUN, RUN, RUN.
Cours Forest, cours!

Il ne fallut qu’une fraction de seconde. Une seule. Valsant d’une grâce profane en direction du sol, la chute. La chute, dérisoire. Je devais être à même de m’imaginer le comment du pourquoi, cela devait ressembler à ces danses contemporaines un peu farfelues sur les bords. Et elle bondit du sol, feintant le sommet des cieux avant une pitoyable dégringolade. Preuve concrète de notre impuissance face à cette loi désignée par attraction universelle, découverte par Isaac Newton. Le silence, le vide, un peu abasourdie, me lever ou plutôt, me détacher de l’austère parquet poussiéreux me paraissait impossible. Mes muscles, d’une lâcheté pure et dure, m’y clouaient et me laissaient là, à la fois inerte et sotte. Lui, mon pauvre skateboard, s’enfuyait, guidé par ces roues conduites vers nulle part. Des fourmilles me parcouraient les deux jambes et ainsi, je me crispai, me courbai le dos et gigotai à peu près dans tous les sens. « P’tain, féchié. » sortis-je d’une manière hargneuse. Venait alors l’absolue quand d’une façon inattendu, le gardien apparu tel un ninja et accouru de ses deux chevaux en ma régie. Mes paupières s’ouvrirent alors intensément, la panique m’aguichait de toutes ses forces et les battements de mon organe, creux et musculaire qui assure la circulation de mon sang en pompant celui-ci par des contractions rythmiques vers les vaisseaux sanguins et les cavités du corps, se mit à se hâter. (Le cœur, quoi, le cœur. Whysogenius. /panpanpan/) « Halte, toi, sale punk rebelle! Tu commets un désordre public ! » Criait-il plein poumon. Il est certain qu’il m’a vraiment manqué, ce petit vieux. Le doyen m’empoigna de force par les épaules telle une chaussette séculaire. Oui, malgré son certain âge il séquestrait tout de même en une réserve impétueuse d’énergie. J’en étais d’ailleurs même très étonnée. Cependant, il y avait une chose auprès duquel la force ne pourra en aucun cas s’en sortir glorifier. Jamais. (Vantarde, krr) Je parle bien de mon pouvoir, un pouvoir magique. Un pouvoir parfois effrayant. Un pouvoir de bogoss. Un pouvoir de l’hypnose.

Je m’étais déjà fait affaire à ce gardien plusieurs fois donc, ce n’était que du menu gratin facile à amadouer. Il se fait à tous les coups avoir, le pauvre. A force, il a du s’en rendre compte au fur et à mesure. Enfin, même si c’était le cas il en restait du moins impuissant comme la plupart des gensbons. (Miamiam, jambon) Toutefois, cette fois-ci, il avait développé une nouvelle technique inédite de défense, celle du : jet’esquiveduregarddraaadraaacortexdespyramides. Le chnoquard me fuyait, essayant de regarder à priori, les poissons voler dans l’osmose de l’eau. Mais c’est un échec, try again? Dylan décolla du sol telle une furie et d’un geste céleste, le gardien se trouva cerner entre les deux membres gelées de la sordide marginale. Face à face, dent pour dent, yeux pour yeux. Plus aucune échappatoire n’était possible, la proie est enserrée. Je commençai à fredonner quelques curieuses incantations mais en en réalité, ils ne s’agissaient que de syllabes bafoués dépourvus de sens. Juste histoire de flanquer une frousse à ma victime. « Tes paupières sont lourde… lourdes… tu as sommeil… les pays des songes t’attends… » Lui susurrais-je à l’oreille. Et tchak, claquement de doigt.

L’être de chair s’évanouissait, semblable à une plume. La légèreté de l’instant se rompit d’une traite par un pansu bruit de fracas et là, brutal, un tumulte d’applaudissement se retentit. Prenant peu à peu de l’amplitude sonore, je vis les jeunes enfants aux yeux écarquillé (on aurait dit de vrais truites avec leur proéminent globe oculaire, sans doute à jeter dans le bassin des requins, ça leur ferra un bon dîner miamiamiam), les adultes clappant des mains comme des otaries ainsi que les poissons nageant dans leur cocon artificiel de flotte. Sans aucune ambigüité m’avait-il prit pour une de ces bête de cirque carnavalesque, vous savez, le magicien et ses tours de passe-passe ridicule. Ouais, l’hypnose ça doit fasciner pas mal de gens aussi. Mon visage ne put m’empêcher d’esquisser un sourire en coin, embarrassé. Je redressai de ce fait mon dos, frottai ma main derrière le crâne tout en m’efforçant d’éterniser ce sourire hypocrite. Je repris mon skate dans les bras, abandonnant le miséreux corps allongé sur le sol et fuyais sous les prunelles acclamateurs des passants. Il se relèvera, ne vous en faites pas.

La « chose » que j’avais heurtée m’était alors revenue à l’esprit après mon moment de gloire. Je l’avais à nouveau laissé filer sans faire attention. Je me suis dit shit intérieurement. Dylan s’en voulait de ne pas s’être excusé plus tôt. Je filai entre les passagers, les bousculant quelquefois, recevant diverses injures de leurs parts. Heureusement, la foule se dissipait progressivement et je vis, par chance, la silhouette de la jeune fille que l’on pouvait très facilement particulariser par son béret mauve. J’accélérai subitement le pas, tapai presque un sprint, j’oubliai même mon engourdissement. C’est dingue, elle marchait vite ou peut-être que c’est moi qui étais trop lente. Essoufflée, j’étais essoufflée. Par ailleurs, pourquoi je fais tout ça? Pourquoi autant d’effort pour ça? C’est ma rétention d’alcool qui me joue des tours ou bien ?

« Hé, toi, là. Je… »

Je repris mon souffle, la tenais par sa main pour la retenir, soulagée, j’avais peur qu’elle ne s’enfuit une fois de plus. Ce qui voulait dire culpabiliser à mort. Elle me regardait sans aucune expression apparente, me fixant seulement dans le blanc des yeux. Je détournai mon regard, fermai les yeux. Et là je lui ai dit : « Non, ne me regarde pas ici, c’est dangereux. » J’ai sorti mes lunettes de soleils, les enfilai par précaution. Puis là, je lui ai sorti ce qu’il me semblait le plus convenable à discourir : « Euh… désolée pour avant. Tu ne t’es pas fait mal ? Ca va ? Tu es sûre ? Je connais une bonne infermière ici, si tu veux… euh, euh… et sinon je m’appelle Dylan. Dylan Abercromie mais appelle moi Jay, ça te fera économiser de la salive. Euh… euh… tu es nouvelle non ? Je me trompe ? Je suis en C, et toi ? » C’était parti comme une mitraillette, entre mes bégaiement et mes questions futiles, je me demandais si elle me ne trouvait pas un peu dérangée mais bon, au moins je me suis excusée.


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MessageSujet: Re: [Dylan]Le fond de l'air est bleu   [Dylan]Le fond de l'air est bleu 1400359500-clockMar 16 Avr 2013 - 11:05

Bon. Une coriace.
Manifestement, le soulagement d'Alice n'avait eu droit qu'à une bien courte existence. On ne pense jamais aux pauvres soulagements par trop brimés, blessés, contraints à une existence pitoyable longue de quelques secondes tout au plus. Et il semblait que cette Dylan "Jay" Abercromie ne fassent pas partie de ceux qui s'en préoccupent, tant il est vrai qu'elle venait de massacrer sans vergogne celui de la jeune fille ; qui, pour le coup, croyait s'être tirée d'affaire aussi facilement. Haha, que nenni ! Elle n'avait pas affaire à n'importe qui : pas prête à abandonner, mais assez fourbe pour le lui faire croire, cette Dylan n'était pas sans un certain sadisme, se disait Alice en son fort intérieur.
Enfin, vu son air épuisé, il était plus probable qu'elle ait été retenue par la vindicte qu'elle avait provoquée ; que ce soit volontaire, se corrigea-t-elle après réflexion.

Mais que lui voulait-elle donc, cette fille ? Ou était-ce vraiment une fille, en réalité ? Au premier regard, c'est ce qu'elle aurait dit, mais à bien y réfléchir, elle n'avait pas spécialement l'air féminine. Probablement un peu plus âgée qu'elle, elle dégageait cependant une androgynie quelque peu troublante pour qui voudrait déterminer son sexe. Alice avait bien évidemment basé sa première impression sur les vêtements qu'elle portait (pas Alice, Dylan), plutôt féminins : un débardeur léger qui laissait ses épaules nues, et qui s'arrêtait avant son nombril, et un pantalon. Mais son visage fin mais pas trop, sa taille, fine mais pas trop, ainsi que son absence de poitrine ; mais également son nom, pas particulièrement féminin, venait à faire poindre en elle la sombre silhouette d'un doute, insidieux et provocateur. Cependant, Alice n'avait aucunement l'intention de céder quoi que ce fut à ce doute, fut-il insidieux et provocateur. Et elle était bien décidée à ne rien avoir à faire du genre de cette personne.


Mais trêve de descriptions physiques, revenons-en aux agissements de cette personne, qui, outre le simple fait qu'elle ait décidé de rattraper Alice, étaient en soi dignes d'intérêt. Car en effet, comme nous l'avons dit plus avant, bien loin de laisser la jeune fille quitter l'aquarium dans une paix relative (n'oublions pas l'environnement sonore pour le moins peu propice à la méditation) ; Dylan avait décidé de la rattraper. Bon. Mais loin de se contenter de cela, elle alla même jusqu'à lui prendre la main (!). La poussant plus ou moins à se retourner (ben oui, en général, quand quelqu'un vous saisit subitement la main, ça pousse à regarder ce qu'il vous veut), mais aussi l'empêchant de continuer son chemin. Ce qui l'ennuyait plutôt, Alice, parce qu'elle se serait bien vue continuer son chemin, comme ça, l'air de rien.

Bon, pas de fuite pour cette fois. Après tout, ce n'était pas insurmontable, il lui suffisait de l'écouter sans rien dire, puis de l'envoyer paître ailleurs. Mais écoutons plutôt.
Alice, à peine Dylan lui avait-elle pris la main, se retourna donc pour la fixer de son regard de plus inexpressif, écoutant plutôt.

«Non, ne me regarde pas ici, c’est dangereux.» L'individu marqua une pause pour mettre des lunettes de soleil, ce qui interloqua légèrement la jeune fille, bien qu'elle n'en montra rien, continuant de la fixer (même s'il lui était à présent plus dur de viser les yeux). «Euh… désolée pour avant. Tu ne t’es pas fait mal ? Ca va ? Tu es sûre ? Je connais une bonne infirmière ici, si tu veux… euh, euh… et sinon je m’appelle Dylan. Dylan Abercromie mais appelle-moi Jay, ça te fera économiser de la salive. Euh… euh… tu es nouvelle non ? Je me trompe ? Je suis en C, et toi ?»

Quelque peu abasourdie par le flot de parole quasiment ininterrompu de Dylan, Alice marqua de longues secondes de flottement, en proie à une hésitation légitime, quoique toujours peu visible (n'oublions pas le visage imperturbable).
Bon. Le type avait l'air de vouloir recommencer à parler. Il fallait agir vite. Alice ouvrit la bouche, misant sur le fait que cela ferait hésiter Dylan pour gagner du temps et trouver une manière subtile quoiqu'efficace de se débarrasser de l'individu. Sa technique fonctionna à peu près, et son interlocutrice s'arrêta à mi-chemin, bouche entrouverte. Bon. Une ou deux secondes de gagnées, mais il fallait réfléchir vite. Que dire pour la faire partir ? Hmmm. Après une virgule soixante-quatre secondes d'intense réflexion, la jeune fille décida de lui répondre le plus durement possible quelque chose dans les eaux de «Moi non.» Ce genre de réponses tendait à faire douter les gens, et elle pourrait en profiter pour s'échapper.
Malheureusement pour Alice, son estomac décida une fois de plus de manifester bruyamment son désaccord avec le régime alimentaire, par trop restrictif selon lui, de la jeune fille. Aussi ne voilà-t-il pas qu'Alice, ouvrant la bouche tout en gardant ses yeux acérés vrillés sur les lunettes de soleil de son interlocutrice, à peu près là où elle estimait que devaient se trouver ses yeux ; prête, croirait-on, à tuer un dragon de son seul Verbe, se retrouva à essuyer une contre-offensive surprise de son estomac.

Eh ben croyez-moi ou pas, mais ça fait perdre en crédibilité, ce genre de choses.
En effet, lorsqu'on s'apprête à assassiner verbalement une personne, et qu'au lieu de ça on est coupé avant même le début de sa tirade par un grognement affamé ; ça gêne un peu.

Pour preuve : s'ensuivit un silence de cinq trèèèès longues secondes observé par les deux jeunes gens. Dylan restait immobile, probablement assez surprise, tandis qu'Alice, après deux secondes passées la bouche ouverte, la referma en ne pouvant s'empêcher de rougir.
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MessageSujet: Re: [Dylan]Le fond de l'air est bleu   [Dylan]Le fond de l'air est bleu 1400359500-clockJeu 18 Avr 2013 - 16:07

I scream.
Ice cream.

Un grouillement non commode. Cinq longues minutes. Face au silence d’hécatombe de la jeune fille, Dylan commençait à éclater de rire et ce, à fort éclat. « Désolée. » Répétait-elle pertinemment en la voyant rougir. C’était un rire bête, le genre de rire assez inaccoutumé et grossier. C’était LE rire à Dylan. Certes un peu taquin sur les bords mais il partait d’un bon sentiment, une sorte de réconfort vis-à-vis de ce visage curieusement peu loquace. Derrière ses sombres lunettes, qui lui vouaient d’ailleurs une certaine classe de dealer, de mafieux, Jay contemplait d’une discrète façon celle dont elle ignorait son patronyme. D’abstraites affirmations lui vinrent alors en tête ; la jeune fille devait sans doute tourner autour de la quinzaine, et, plus flagrant davantage, Jay avait affaire à un quelqu’un de peu commun. Mais il est vrai que, le seuil de la normalité est encore assez indistinct afin de pouvoir le placer sur un échelon. Enfin bref. Là n’est pas la question. La question était plutôt « Qui es-tu ? ».

Toujours aussi muette, Dylan devinait une certaine tension se hisser entre les deux individus. Avait-elle dit quelque chose de mal ? L’avait-elle contrariée ? La présence de mademoiselle Abercromie lui était-elle d’inopportune? Et si oui, comment pourrait-elle se racheter? Ouais, Dylan ne faisait qu’à la fois psychoter et paniquer en son for intérieur. A force, il s’avérait même que Jay n’eut guère remarqué les prunelles de cette fille immobilisé sur ses verres teintés de noire. Jay continuait ainsi de la fixer pendant quelques demi-secondes avant de s’en rendre compte de la chose. Un sursaut. Tantôt, Dylan se rafla la gorge en lâchant ce petit « Oh ! » de surprise. Cette dernière prit la jeune fille par les deux joues afin de la détourner, cette fois fermement, son regard du sien. Peut-être qu’elle devrait, la prochaine fois, s’armer de lunettes d’une meilleure opacité pour réduire l’inconvénient du fait d’être une compagnie d’infortune. « Tu es vraiment têtue, toi » repris-je, d’un ton amusé. Dylan lui trouvait quelque chose de mignon à cette fille, un truc mignon que d’autres filles n’ont pas. (Non, non, hormis le fait que Dylan trouve tout ce qu’elle voit « mignon »). Non par le physique, rien de ça, même si Dylan ne nierait aucunement sa charmante petite personne qui l’a, tout d’abord, je vous le rappelle, pris de curiosité. Non, au-delà de ça, ce que Jay qualifierait de mignon serait son extrême froideur envers elle et son visage pour le peu atone. Ce qui fait que, par contradiction des principes de Dylan qui ne chercherait pas à aller plus loin, l’incite encore plus à vouloir mieux la connaître.

Un deuxième grouillement. Cette fois-ci, elle ne rugissait non pas du ventre de la première mais par celui de Dylan. Par la même occasion, non loin de l’aquarium, un camion de glace surgit et fit retentir une mélodie prenante, cette mélodie qui vous hanterait la matière grise jusqu’à la fin de vos jours, vous savez. Or, une lueur d’espoir se dessina dans son regard, une lueur qui transpercerait littéralement ses lunettes de soleil tellement ses pupilles brillaient de milles feus comme ceux des lémuriens aux yeux disproportionnés. Tandis que Jay fouilla dans ses rares poches à la recherche de prim’s, l’espérance retomba très vite, un faux espoir, la déception, elle avait omis qu’il ne lui restait plus rien, nada. Toutefois, il lui restait qu’une solution, très malhonnête oui, mais son ventre hurlait famine tout comme celui de celle-dont-elle-ignorait-le-nom, alors pas moyens, il fallait agir. Et sans hésité, et surtout, sans sollicité l’avis de la jeune demoiselle, elle ré-empoigna – enfin, elle ne l’avait toujours pas lâché d'une semelle-, sa main et la dirigea vers une foule de chenapans ruant autour du camion et se fraya un passage au travers. Elles n’eurent guère de mal à arriver à bout de ce beau bordel de garnements capricieux qu’aussitôt, vous l’aurez deviné, Jay retira ses lunettes de soleils, contempla le vendeur de glaces et de ses airs interrogateurs de « Une glace à la vanille ou au chocolat ? » puis mis toutes sa concentration afin de l’hypnotiser.

D’une facilité effrayante, l’hypnotiseur ordonna à l’hypnotisé de lui offrir une glace parfum chocolat, un autre parfum vanille, regrettant le nombre restreint de parfums proposés. Chose dite, chose faite. Dylan tendit les deux cônes vers mademoiselle, lui laissant le libre choix complexe du « Chocolat ou vanille ? Telle est la question. » Mais trop peu de temps pour réfléchir, le glacier reprit aussitôt conscience – Jay a dû perdre en efficacité par faute de son ventre-, il hua « Au voleur, au voleur ! » Et elles fuirent, toutes les deux. Tout d’abord, il fallait refaire à nouveau le parcours du combattant, dans le sens inverse là. Ensuite, faire attention à ne pas trébucher sur des morveux, faire attention à ne pas lâcher prise ni la main de la fille, ni la glace. Et enfin, trouver une planque, fuir, encore, comme un bandit.

Pour une première rencontre, qui tourna au grand n’importe quoi, c’est raté. Le glacier n’a malgré tout pas pris la peine de les semer, trop occupé par l’abondance des petits enfants et fort heureusement. Les glaces avaient quelque peu fondues, une substance sucrée s’écoula entre ses doigts, les faisant collés de manière déplaisante. Jay soupira, fatiguée, elle remit ses lunettes.

« Excuse-moi, à nouveau, fit-elle, c’est marrant, je m’excuse pour pleins de choses aujourd’hui. »
Jay s’assit par terre, un gros « bam » s’accommoda aux cris ardents de jeunes gamins. Jay réhaussa ses lunettes et fit d’une voix pimpante : « Ce n’est pas très nutritif, mais, c’est déjà ça. Et puis, t’as vraiment de beaux yeux, tu sais. C'est quoi ton petit nom? »



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MessageSujet: Re: [Dylan]Le fond de l'air est bleu   [Dylan]Le fond de l'air est bleu 1400359500-clockMar 28 Mai 2013 - 3:16
Alice rougissait.

Bon, me direz-vous. Eh bien oui, elle rougissait. Mais le défaut, quand on rougit, c'est que d'une part, on ne peut pas s'en empêcher, et d'autre part ça a la fâcheuse tendance de faire croire aux gens qu'on est forcément quelqu'un de sympathique. Enfin, pas forcément sympathique ; mais, quelque part... humain. On imaginerait pas un braqueur de banque rougir, par exemple.

Évidemment l'observateur moyen arguerait que paraître humain n'est pas, en soi, un problème. Mais si force nous est de l'avouer pour monsieur tout le monde ; la chose n'était plus vraie dès lors qu'on parlait d'Alice. Car en effet, pour Alice, paraître humaine ; voire pire ! Mignonne ! -car oui, en rougissant, plus que simplement humaine, elle était parfaitement mignonne !- paraître humaine, donc, était plus qu'un problème ; c'était une agonie. C'était l'enfer. C'était la souffrance absolue ; le péché ultime ! Pour elle, c'était la porte ouverte à tous ses cauchemars : si elle se rendait adorable face à qui que ce soit, qui plus est face à quelqu'un qui semblait s'intéresser à elle ; c'était la porte ouverte à une éternité de souffrance ! La personne allait à tous les coups s'intéresser à elle, essayer de la rassurer, ou je ne sais quelle autre torture indescriptible !

Un observateur extérieur capable de capter les pensées d'Alice aurait du reste pu croire avoir affaire à deux personnes différentes, tant la différence entre ce qu'elle pensait et ses actes était impressionnante. Mais un tel observateur n'existant pas, on se contenait de voir la jeune fille rougir, les yeux fuyants, les jambes serrées, se torturant les mains et se mordillant la lèvre inférieure.

Dylan, quand a elle, eût une réaction plutôt incongrue, se fendant d'un rire irrépressible alors que le silence se brisait finalement entre les deux protagonistes ; provoquant -au grand dam d'Alice- l'intensification de son rougissement. Elle rit ainsi un bon moment avant de se reprendre finalement, laissant tout son temps à la jeune fille de la maudire de toutes les façons qu'elle connaissait pour oser l'avoir faite rougir ainsi. Elle était cependant parvenue à retrouver un semblant de contenance et ses joues n'étaient plus que rosies alors que son regard s'était de nouveau vissé sur les lunettes de son interlocutrice.

- Qui es-tu ? interrogea-t-elle.

Alice choisit d'ignorer cette question, en espérant que cela contribuerai à décourager l'androgyne d'avoir quoi que ce soit à faire avec elle. L'effet obtenu ne manqua pas de surprendre Alice puisque ; fi de malaise ou quoi que ce soit d'approchant, Dylan eût un sursaut en s’apercevant qu'elle la fixait dans les yeux, puis saisit le visage de la jeune fille par les joues en les pinçant délicatement, et le détourna d'elle en riant presque ; laissant Alice pendante au bout de ses doigts, légèrement estomaquée.

En plus, il paraissait qu'elle était têtue.

Un second gargouillement se fit entendre alors. Cette fois-ci il n'émanait non pas du ventre d'Alice, au visage toujours tenu captif, mais bien de celui de Dylan ; en face d'elle. La jeune fille n'eût pas le temps de choisir qu'en penser que la musique d'un marchand de glace se fit entendre.
C'est fou ce que, peu importe où qu'on se trouve, les marchands de glaces s’arrangeaient toujours pour avoir une musique aussi reconnaissable.

L'androgyne personnage libéra finalement les joues de la jeune fille et entreprit de fouiller ses poches. Activité qui, quoiqu'assez évocatrice, capta le regard nouvellement libre d'Alice, qui, vaguement curieuse de la suite des évènements ; observait le tout avec le détachement du spectateur de téléréalité. Ledit regard, vaguement blasé, ne manqua bien évidemment pas de s'écarquiller de surprise quand Dylan empoigna sa main et se précipita en direction de la musique ; arrachant du même coup la jeune fille à sa contemplation oisive, et la ramenant brutalement à la réalité. Alice fit de son mieux pour ne pas trébucher et s'étaler alors qu'elles se frayaient un chemin dans la petite foule de parents et d'enfants qui s'était agglutinée autour du marchand itinérant. Elle réussit au moins la deuxième partie, et ne trébucha que deux fois ; ce qui était, en soit, une réussite digne d'être mentionnée quand quelqu'un d'aussi énergique que Dylan vous tenait la main.

Une fois parvenue au niveau du vendeur, Dylan lui demanda si elle voulait une glace à la vanille ou au chocolat, ce qui la prit tellement au dépourvu qu'elle bredouilla "chocolat" avant même de s'interdire de répondre. L'androgyne se retourna alors, ôta ses lunettes de soleil, et obtint du glacier qu'il lui donne deux glaces en lui posant la question le plus simplement du monde. Toujours aussi estomaquée par la tournure des évènements, Alice ne broncha même pas quand son interlocutrice lui donna sa glace au chocolat. Elle manqua du reste de la faire tomber quand Dylan la tira subitement à sa suite dans sa fuite du vendeur de glace, qui avait apparemment changé d'avis sur la pertinence d'offrir des glaces au premier venu qui les lui demandait.

Une fois le bonhomme semé, Dylan s'arrêta finalement. Ils se trouvaient dans un semblant de parc où trois arbres et deux bancs semblaient faire de leur mieux pour donner l'impression d'être beaucoup.

- Excuse-moi, à nouveau, c’est marrant, je m’excuse pour pleins de choses aujourd’hui. Dylan s'assit par terre puis poursuivit. Ce n’est pas très nutritif, mais, c’est déjà ça. Et puis, t’as vraiment de beaux yeux, tu sais. C'est quoi ton petit nom ?

Ayant plus ou moins reprit ses esprit depuis son sprint (enfin, au contraire, elle commençait à se sentir un peu faible et son manque de nourriture commençait à se faire sentir physiquement ; mais au moins elle n'était plus prise au dépourvu) ; Alice eut tout le loisir de décider qu'elle ne répondrait pas à cette question. Après tout, elle était plutôt mal partie, question lui donner mauvaise impression, mais elle pouvait toujours se rattraper maintenant.

Toujours debout, prête à lui faire sentir tout son mépris (quoique légèrement essoufflée), Alice fit de son mieux pour se redresser de toute sa taille et se donner un air digne et hautain en toisant légèrement son interlocutrice (chose qui était, avouons-le, bien plus aisée du fait que Dylan s'était assise sur le sol).

Malheureusement, la jeune fille avait décidément mal choisi son jour pour provoquer la chance ; et celle-ci, déesse versatile, le lui rappela en faisant encore une fois gronder son estomac avant même qu'elle n'ait pu commencer à toiser la jeune femme.

Alice sentit la rougeur lui remonter aux joues alors que le silence qu'elle avait forcé en ne répondant pas s’appesantissait soudainement. Sans qu'elle puisse s'en empêcher, elle baissa les yeux de honte ; yeux qui tombèrent par hasard sur la glace qu'elle tenait toujours dans la main -survivante bienheureuse de leur cavalcade effrénée ; glace qu'elle entreprit de manger silencieusement du bout des lèvres pour se donner une contenance. Ses joues la brûlait tellement qu'elle baissa encore la tête, tentant vainement de cacher ses yeux sous son chapeau.
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