Bad girl, Bad day, Bad colors. ✖ Ft. Kathleen Kingsley

Une journée qui commençait normalement pour l'adolescente. Levée tôt, footing intensif, douche, un tour rapide dans le pensionnat ... Puis l'ennuie. Le problème quand on faisait une croix sur la plupart des cours. Kathleen avait séché la première heure de ce matin, et la prochaine en serrait de même.

A la fin de son tour du pensionnat, Kathleen avait décidé de s'accorder une pause pour fumer et la cour intérieur lui parut l'endroit adéquat. Peu de gens devait y être... En cours, ou dans leurs lit pour la plupart. Dans le pire des cas, elle se fait prendre et elle gagnait en prime une distraction : un pion à faire chier. Une éventualité qui la faisait plus sourire qu'autre chose. Pas frustrée, ni d'humeur venimeuse elle ne cherchait pas la bagarre aujourd'hui, juste une distraction. Elle passe devant un adulte sans faire attention, pas de bonjour, il peut aller voir ses hypocrites de A pour ce genre de chose.

Mais elle aurait du faire attention. Ce type la suit, un air méga louche sur le visage. L'air louche tout court en faite. Elle s'arrête, elle sent que quelque chose la suit et se retourne. L'adulte qu'elle vient de croiser. Il la colle bizarrement... WTF, un pervers ?  Kathleen n'a pas le temps de réagir que le guguss lui pousse une gueulante dans les oreilles.
 
- Pouuuuuuuurquuuuuoi ? Pourquoi t'es-tu habillée comme çaaaaaa ? Tu dois être trèèèès malheureuse, hein, dis-moiiiii !  Dis-moi, qu'est-ce qu'on t'as fait pour que tu sois comme çaaa ? Oh ma pauvre chérie, on dirais qu'on t'as jeté dans une benne à ordure et qu'ensuite tu t'es faites roulée dessus par un tracteur.

Oh My God. Un hystérique, un alien. Il se permet de la secouer en plus. Heuresement que Kathleen a capté qu'il était un adulte.

- ARRH, bordel lâchez-moi !

D'un geste elle se libère de l'emprise de l'adulte et se recule d'un pas. La cigarette qu'elle tenait tombe au sol, le regard de l'adolescente le suit et là c'est le choque. Son tee-shirt noir, usé et trop ample pour elle à tourner au rose bonbon. ROSE, une couleur que l'adolescente a banni depuis très longtemps de sa garde-robe.

- OH.

Le choque. Son teint pâlit légèrement. Elle doit faire un cauchemar, elle n'a pas pu se balader avec un haut rose bonbon depuis ce matin. Non elle l'aurait remarqué. Des mèches lui reviennent sur le visage : roses également. L'horreur. Ses yeux s'écarquillent, ça fait un moment que l'adolescente n'a pas été choquée ainsi. Elle ne s'imagine pas se baladait ainsi. Remplacé un tee-shirt OK, mais ses cheveux... Kath passa une main dans sa tignasse emmêlée. Un mini-balayage de cette couleur, en plus, elle détestait les colorations.

- C'EST VOUS. Pourquoi vous avez fait ça ? RENDEZ-MOI LA COULEUR ORIGNALE.

Elle n'a pas pu s'empêcher de gueuler. Tss, peut-être qu'un jour, elle comprendra qu'il y'a de meilleur solution.

L'adulte qui lui faisait face semblait complètement ... Niais, abruti et dérangé. Tenue farfelue, couleur de cheveux décalée, sourire idiot sur la figure. Le genre d'individu que l'on n'oublie pas, le genre d'individu que Kath évite. Pourtant, elle ne l'a jamais vu auparavant dans l'établissement, elle en mettrait sa main à couper.

- Oh, tu n'aimes pas ? Pourtant moi je trouve que ça te vas trèèèèès bien.

Remarque inutile, remarque provocante, on se moque d'elle : l'effet est instantané. Sa respiration se fait plus lourde, ses poings manquent de se crisper et son regard se fait un tantinet mauvais. Calme, Kath, reste calme. On ne frappe pas les adultes. Ça se voyait que cela ne lui plaisait pas, non ? Ce type lui avait littéralement sauté dessus !

Ses dents se serrent et elle fait un pas en arrière lorsqu'il veut se rapprocher. La contournant, il observa sa chevelure sous différents angles. Il se permet de commenter son ''travail'' en plus. Grr. Nouveau commentaire sur sa tenue. La colère rugit en elle, tel un fauve farouche, un fauve qui n'aime pas qu'on le juge ainsi. Encore un fois sa voie déraille, mais elle ne crie pas :

- Qu'est ce que ça peut vous faire FRANCHEMENT ? Je suis très bien comme ça ! Je suis pas venue vous foutre un coup de peinture sur la tronche, moi.

Et il en aurait bien besoin, mais elle ne le dira pas. Kath ne fait pas de critique sur la tenue de gugusse, mais elle n'en pense pas moins.

- Vous pensez me remettre mes cheveux normalement quand ? Ça peut s'enlever au moins ?!

Il manquerait plus qu'elle reste avec des mèches roses bonbons toute sa vie tient. La honte.

Avoir la réponse à sa question aurait été trop beau.  Il continue de sourire de façon niaise et la regarde avec pitié.

Souffrir, ça oui elle avait souffert. Pas la peine d'aller le gueuler comme un ivrogne. Peu de gens associait le mal être de Kathleen à sa tenue. Si elle se foutait des choses aussi ''horribles'', c'était avant pour se cachait. Par ce qu'elle ne supportait pas son image ... et que. Arf. Elle ne voulait tout simplement pas en parler. Ce type lui tapait sur les nerfs, elle n'avait pas envie de délibérer sur sa tenue toute la journée. Pourquoi avoir des oreilles lorsque l'on ne supporte pas les trois quarts des choses que l'on entendait ? Une autre question sans réponse pour l'adolescente.

La bougeotte, ce type à soit la bougeotte soit un sérieux problème : il se rapproche et lui prend les mains. Le temps de regarder ses mains en mode ''What the fuck ?!!!'' une nouvelle fois, il se met à piailler :

- Maiiiiis tu es très bien comme ça ma crème glacée. ♪

MA. CRÈME. GLACÉE. Ma crème glacée... Dans son esprit, Kathleen se voit déjà tordre le poignet de l'adulte pour forcer son corps à se mettre à genoux. Mauvaise idée de lui avoir prit les mains. Calme Kathleen, ce n'est qu'un surnom. Un petit surnom de rien du tout. Kathleen n'aime pas les surnoms, ni les regards emplis de pitié et encore moins la couleur rose. Ce type avait le don pour faire tout ce qu'il ne faut pas.

Vient ensuite le temps de l'aparté de l'adulte : c'est toujours intéressant de savoir le contenu du frigo de son agresseur. Et il l'invite gentiment à la suivre... Pour faire des courses. Bien sûr ! repeignons nous en rose, donnons nous la main et allons chercher de la crème glacé tout en lançant des sourires niais. Les deux protagonistes vivaient dans deux mondes différents.

- Amusant ? ... Vous voulez m'énerver plutôt, non ?

L'adolescente a un air mauvais sur le visage. Sans qu'elle y fasse vraiment attention, ses doigts se mettent à serrer de façon prononcée ceux du jeune homme. Avant que la pression ne devienne vraiment douloureuse, l'adolescente retire ses mains brusquement. Oups, elle aurait pu agresser cet abruti de professeur -ou de surveillant ?-. Elle reprend la parole, de façon agressive :

- Vous sortez d'où ?! Remettez mes cheveux comme ils l'étaient et je vous interdis de me donner des surnoms. Vous avez compris ?

Pause. Elle se recule de nouveau et essaye de parler plus calmement :

- Et je ne viendrai pas faire vos courses avec vous. Je suis une élève, pas un larbin.

Oui, c'est vrai pour le peu d'heure que Kathleen venait en cours on ne pouvait pas vraiment la considérer comme une élève. La sonnerie retentit, signalant la fin d'un cours et le début d'un autre. Boarf, la Brune s'en moque. Elle ne compte pas se rendre en cours. Mais elle ne pense pas un instant qu'il puisse y avoir plus de monde ici dans quelques minutes.

- T'es méchante...

Son sourire niais vient de s'évanouir, et il adopte une mine et un comportement d'enfant... Il boude peut-être ? Trop immature, trop con ce bonhomme. Kathleen n'a pas assez de patience pour gérer ses petits caprices.

- Bien, dans ce cas, je ne te changes pas ta couleur. Tu resteras une guimauve POUR TOUJOURS.

POUR TOUJOURS ? Rêve ouai, l'adolescente t'aura menacé bien avant. Surtout que tu viens de lui dire que tu pouvais réparer le mal causé. Elle va te faire vivre une misère si tu ne change pas d'avis.

Il fait faussement semblant de s'éloigner et lui pause les termes d'un chantage, innocemment. Tellement innocemment que Kathleen est incapable de savoir s'il s'en rend compte lui même. Elle se mord l'intérieur des joues, essaie de trouver le peu de patience qui se cache au fond d'elle. Surtout,  ne pas céder à des pulsions colériques qui ne mèneraient à rien dans le cas présent.

Quelques élèves se promènent dans la cour, pour une fois la E craint les regards. L'un de ses mains cherche nerveusement la capuche de son sweat, pour cacher ne serrait-ce que ses cheveux. Manque de pot, ce jour là, l'adolescente n'a pas de capuche. Lançant un regard venimeux à l'adulte, elle lui file sous le nez et lance :

- Grouillez-vous !

Non, non, dans sa tête Kathleen ne vient pas de céder au chantage. Elle veut juste se retrouvait seule avec lui, ailleurs qu'à Prismver. Sur le chemin menant aux portes du pensionnat, l'adolescente ne parle pas, elle se contente de marcher à vive allure. Lançant des regards en arrière pour voir si l'abruti gardait le rythme. Lui faisant une ou deux fois des signes, quand son attention se reporter sur d'autres élèves -qui devenaient tous des victimes potentielles-.

Arrivé aux arrêts de bus, elle constate qu'il lui reste encore du temps avant le prochain trajet. Elle se retourne alors vers le gugusse qu'elle se trimbale depuis un moment. Est-ce qu'il avait parlé ? Peut être. Kathleen n'y avait pas prêté attention et elle ne comptait pas répondre à ses questions si existentielles.

- Vous allez me dire qui vous êtes maintenant. Et depuis combien de temps vous êtes là.

Elle le fixe, espérant trouver une once d'intelligence et de raison dans cet individu. Mais c'est surement peine perdue. La E reprend très vite la parole.

- Je me fiche de savoir si mon look vous plait ou pas, vous allez me rendre ma couleur de cheveux naturelle, j'déteste les colorations.