Nos instants perdus || PV : POUSSIIIIIIIIN ~ <3

« Cette voix qui me dit de tourner la page, je l'ignore. Ces personnes qui me disent de tout oublier, je les emmerde.  Moi qui veux essayer de m'en rappeler encore, je me déteste. »

C'est comme cela et c'est tout. Je suis con, un idiot fini, une pure andouille et je m'assume. Je n'ai fait qu'y croire en espérant voir un miracle et comme un putain de crétin, j'attendais pour rien. J'ai fini par pourrir sur place en attendant nos instants perdus. Plusieurs personnes m'ont dit d'essayer d'oublier, mais j'en faisais qu'à ma tête, du coup, je me détruisais moi-même. À petit feu, toutes mon âme et mes émotions brûlaient en moi et disparaissait en cendre pour ne plus rien y avoir, comme si j'en avais jamais eu. Sans doute c'est mieux comme ça, peut-être que c'est tout ce que je méritais. Je ne le savais pas, mais je devais m'y faire.

Je savais qu'aller à cet endroit me blesserait davantage, mais je suis tellement stupide qu'on pourrait presque croire que je suis masochiste. Que j'aime souffrir mentalement. C'était sans doute le cas. En fait, je n'en savais rien et je ne voulais pas vraiment le savoir. Mieux ne vaux pas le savoir, ce n'est pas toujours la grande joie de savoir qu'on est masochiste. Que dirait mes parents s'ils le savaient ? Ils s'en foutraient, ils ne savent même plus qu'ils ont un fils, ils m'ont sans doute oubliés, moi et tout ce que j'ai pu enduré à cause de leurs stupidités.

Quoiqu'il en soit, je me dirigeais vers la serre avec cet air piteux au visage. Non je n'avais pas pleuré et je ne voyais pas l'intérêt, c'est lui qui m'avait perdu après tout, c'est lui qui avait fait le con, mais c'était sans doute moi qui souffrais le plus. Bref, plein de penser me traversaient l'esprit et j'en avais des maux de tête, je décidais alors d'aller m'asseoir contre un petit arbre qu'il y avait dans la serre. Je regardais tout droit devant moi d'un air songeur. Je n'avais pas le droit d'être ici, mais je m'en foutais. Qu'on me punisse ou non ça m'était égale. Je voulais seulement être tranquille, me reposer tranquillement et essayer d'oublier. Je fermais alors les yeux, me reposant un instant.

« Hmph... »

codage par Palypsyla sur apple-spring

Miroir. Se tripotant la face, et plus particulièrement les yeux. Non, son teint n’avait pas particulièrement changé et il n’avait pas perdu un pet de bronzage. Mais quelque chose n’allait pas avec eux. Il n’avait mit aucune lentilles, mais c’était comme si quelques résidus de cette dernière avait fait son apparition sur son iris. Et bien évidemment, c’est totalement impossible. Bah.

Depuis son retour, ses pensées semblaient s’être éclaircies. Mais en revanche, c’était son corps qui prenait tout de plein fouet. Un mois. Un mois, et ce bandage entourant sa main droite faisait toujours son apparition. Car il est inconsciemment je-m’en foutsime et qu’il n’y a aucune limite. Ses réflexes, ils ne les perdaient pas et rouvrait donc ses plaies à chaque geste trop brusque. Résultat, elle ne s’est qu’à moitié refermée, et par précaution, il la gardait encore à l'abri des microbes.

Mais pendant tout ce mois, il n’avait rien oublié. Ni sa haine, ni sa passion, ni ses troubles. Et il devait faire rapidement le point sur tout ça. Car à présent, il revenait en force, plus haineux que jamais et souhaitait bien rapidement retracer sa réputation qui s’était effondrée le mois dernier par sa faute.
Et en parlant de lui, il ne l’avait pas revu. Et c’était bien mieux ainsi.
Est-ce réellement mieux ainsi ? Il ressentait simplement une langueur indescriptible, et c’est cette hypothèse de ne pas le revoir qui lui permettait de s’accrocher. Manque.

Mais était-ce la seule chose qui le préoccupait ? Lui aussi n’avait pas tout à fait quitté son esprit. Il croyait dur comme fer qu’il l’avait oublié, mais rien qu’en pensant ça, il n’arrivait même pas à le chasser de son esprit. C’était ainsi, qu’il le veuille ou non, qu’il l’ait trahi et qu’il ait souffert inutilement ou non, il ne pouvait pas se résigner à l’oublier, car c’était impossible.

Oui, c’était à présent clair. Il devait lui dire ce qu’il ressentait réellement, pour ne pas le faire souffrir davantage. Mais son souhait n’est-il pas de le voir heureux ? Sera-t-il vraiment capable de dire la vérité ? Mais quelle vérité ? Quelle est la nature de ses sentiments ? Le sait-il seulement ?

L’égyptien plaqua sa main gauche à son visage. Une autre chose était claire. Il était vraiment troublé. Et encore. Il devait utiliser le brin de lumière lui restant dans le coeur afin de tout éclaircir, afin de ne plus se laisser déstabiliser inutilement.

Rapidement, il quitta son cabanon. Son autre baguette, Drew l’avait littéralement brisée. Cette exclusion n’était donc pas que péjorative, bien que dégoûté, il avait enfin pu en chercher une autre en Egypte.

C’était donc d’un pas nonchalant qu’il errait entre l’enclot que formait le pensionnat. Un regard, adressé machinalement sur la serre. Car c’était l’endroit de leur rencontre, et que, même discrètement, il jetait toujours un petit oeil dedans, pour voir si, par pur hasard il n’y serait pas.
Bonne réponse.

La chevelure de l’albinos était visible à trente kilomètres à la ronde, même avec la vision défectueuse d’Anshu. Plissant d’abord les yeux, il se dirigea d’un pas hésitant vers la serre, poussant alors la porte en verre. Odeur de plantes à t’en faire exploser les conduits nasaux. Il n’aimait vraiment pas ça, mais on s’y habituait. Et puis, subtilement, il s’approcha de l’arbre où il était allongé. Celui qui se battait constamment avec cette autre personne, cherchant tout deux à prendre une place dans son coeur. Et, délicatement, il posa sa main sur sa joue, ses doigts glissant jusqu’au dessous de son menton, relevant sa tête, qui, bientôt allait dévoiler les iris d’Aleksander.

Faut pas t’endormir ici, il fait pas chaud tu sais.

« Cette odeur qui me fait tourner la tête, cette présence qui me fait fondre, se toucher qui me fait si frissonné, me font maintenant souffrir. »

Malaise, c'est tout ce que je ressentais pour le moment. Le seul fait d'être là, à cet endroit précis, à cet endroit où nous nous étions rencontré pour la première fois m'angoissais et me stressais, je ne me sentais vraiment pas bien. Quelle stupide idée d'être venu ici alors que j'essaie le plus possible de l'oublier ? Est-ce que je fais exprès pour me rappeler de lui ? Est-ce que je fais exprès de me faire mal comme ça ? Aucune idée, mais je peux vous dire que je suis qu'on idiot fini de me faire cela alors que je ne suis pas responsable de tout ça. C'était lui qui devait en souffrir, pas moi.

Je commençais légèrement à avoir froid, à vrai dire, cet endroit n'était pas très chaleureux dans le sens thermique. Il faisait plutôt froid et j'étais habillé assez légèrement. Mon corps était alors souvent parcouru de frisson lorsqu'il y avait de faibles courants d'air. Laissez-moi me repousser chaleureusement non d'un dieu. Vous ne pouvez pas réchauffer cet endroit ? Mais on s'en moque des plantes, j'suis sûr et certain qu'elles vont aimer cela elles aussi, donc s'il vous plait. Seulement quelque chose pour me réchauffer serait très apprécié. Une couverture ou même, une étreinte ?

« ... »

Le sommeil prenais de plus en plus forme, j'étais complètement sur le point de m'endormir tellement je me reposais sur le coup. Mon corps basculait parfois, mais j'essayais toujours de le remettre droit pour m'éviter de m'écraser au sol comme une vieille crêpe moisie. J'essayais donc de rester éveillé le plus possible pour éviter ça.

J'étais sur le point de me rendormir de nouveau lorsque je sentais une caresse contre ma joue. Une caresse si familière et chaleureuse, mais qui devenait de plus en plus brûlante et douloureuse. J'avais un peu peur d'ouvrir les yeux et de voir qui se tenait devant moi. Je n'avais vraiment pas envie de le voir. Qu'allait-il se passer si c'était lui, comment devrais-je réagir. Est-ce que je dois l'insulter ? L'ignorer ? Faire comme si de rien était et réagir normalement et joyeusement ? Je ne sais pas et j'avais peur de faire le mauvais choix.

C'est alors avec une grande hésitation que j'ouvris les yeux et je pouvais sentir que mon sang faisait un tour. Je paniquais, mon visage affichait presque une expression de dégoût face à la silhouette d'Anshu qui se tenait devant moi, tenant mon menton pour qu'il puisse voir mon visage. Ce n'était vraiment pas le moment, pars s'il te plait... Ne regarde pas dans quel états tu m'as mis, idiot.

« Faut pas t’endormir ici, il fait pas chaud tu sais. »

Je ne voulais pas répondre, absolument pas. En fait, je ne voulais vraiment pas lui parler. Le seul réflexe que j'eus était de doucement enlever sa main qui tenait mon menton et de tourner la tête pour ne pas le regarder, le coeur brisé.

« M'en fous... » Dis-je en déglutissant légèrement.