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 Well I see your soul, you wear it on your face • ANSHUPETTE

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MessageSujet: Well I see your soul, you wear it on your face • ANSHUPETTE   Well I see your soul, you wear it on your face • ANSHUPETTE 1400359500-clockLun 7 Oct 2013 - 15:46
Well I see your soul, you wear it on your face • ANSHUPETTE Tumblr_muakooIeSv1sbcyyno1_500



void void void.



Le néant.

C’était sûrement tout ce qu’il y avait à dire, tout ce qu’il y avait à décrire, tout ce qu’il y avait à commenter. Le néant. Noir, violet, sans couleur, impossible à cerner. Impossible à palper. Je marche, sans savoir que j’avance. La sensation de mon poids sur le sol n’existe plus dans le néant.

Cela devait bien faire au moins 1 an que je n’étais pas allée dans la salle intemporelle, qui , fidèle à son nom, n’avait pas changé. En même temps, que pouvait on changer dans une salle où il n’y avait rien ? Que du vide vide vide.
Ni toucher, ni sensation, ni odeur, ni vision. Juste quelque chose d’immense, qui s’étend loin très loin – vers l’infini et au-délà. Mais je ne suis pas Buzz l’éclair -  je suis juste Edwige. Je ne joue pas dans la même catégorie.  Et malgré mes efforts, je ne peux pas aller bien loin – toucher l’infini, ne serait-ce que du bout des doigts, m’est impossible. Je me laisse alors tomber dans ce vide, flottant dans cette salle hors de tout temps, hors de toute réalité - bien loin de la mienne.
Complètement perdue.

Voilà que comme d’habitude je me mets à penser à des conneries philosophiques sans aucun intérêt. Pourquoi est ce que je suis là déjà ? Parce que ça faisait des jours que je n’avais pas trouvé une minute pour moi seule, et que j’en avais plus qu’assez de me faire poursuivre sans répit par toutes ces pensées – comme une héroïne stupide par une horde de zombies puants.
La frustration de ces derniers jours - voire ses derniers mois – que j’avais accumulée, enchaînée, empilée et compilée en moi semblait s’évacuer par les pores de ma peau. Pas de transformation en super saiyan, juste une putain de zenitude digne de maître Yoda. Le calme. L’inaction. Joie simple. Je respire enfin, juste pendant cette heure aux allures d’éternité.

Je contemple mes mains qui commencent à prendre une couleur délicieusement violette au niveau de mes doigts. Je savais que je n’aurais pas du frapper ce distributeur, encore et encore, jusqu’à m’en bousiller les phalanges. Mais il me méritait le connard, il avait avalé ma pièce et mon kinder bueno. Sans partager - Publicité mensongère à la con.

Je soupire, laissant ma tête se balancer, rouler dans le vide. J’ai sommeil. Peut être que ce serait le moment de piquer une petite sieste à l’insu des regards, loin de toute forme de vie humaine. Loin de ces putains d’emmerdeurs qui me pourrissent la vie.
Et merde. C'est trop tard. J'ai loupé le moment pour rattraper mon sommeil perdu. Je sais que ce moment de simplicité pure ne va tarder à être brisé. Quelqu’un vient. Une silhouette, assez petite, une silhouette aux longs cheveux.  Ce n’est pas une fille – la blague est passée trop de fois – car aucune fille n’a ces cheveux là.  Je sais qui c’est, mais je n’arrive pas à saisir sa présence dans le néant. Pourquoi ?

Pourquoi Anshu ?

Tu n’es ni une personne que je déteste, ni une personne que j’aime. Tu es juste quelqu’un   pour qui je ne ressens rien. Rien du tout. A part de la pitié, peut être. Condescendance. Gaucherie.
Franchement.
J’ai tellement l’habitude que les personnes que je veux le moins voir arrivent soudainement au mauvais moment, que je me demande ce qui ne va cette fois ci. Parce que franchement, Anshu, je n’ai rien à te dire - mais alors là, vraiment que dalle.

Et pourtant, il faut bien que je te parle, parce que je commence à avoir peur du vide qui s'étend autour de moi.

Alors au lieu de râler, comme à mon habitude, je pousse un long soupir. Je n’ai pas la force de me battre, et encore moins avec lui. Tout ça n’avait aucun intérêt.

« Alors, petit Prince, on est perdu ? »

Ma voix résonne comme dans une caverne -BATVOICE ON- et je lève mes yeux vers Anshu, prince déchu, avant de lui servir un de ces sourires  sans saveur – et pourtant rempli de souvenirs désagréables - réfectoire.

Est-ce que toi aussi tu es vide Anshu ?
Est-ce que toi aussi tu as l’impression que le néant bat au creux de ton ventre ?

Si c’est le cas Anshu, remplissons nous. Même de mensonges s’il le faut. Même de haine, même de coups.



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MessageSujet: Re: Well I see your soul, you wear it on your face • ANSHUPETTE   Well I see your soul, you wear it on your face • ANSHUPETTE 1400359500-clockLun 7 Oct 2013 - 20:32
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always

WE ARE ... WE ARE ?



La salle intemporelle. Lieu sans morale. Peut-on réellement appeler ça “lieu”, d’ailleurs ? C’est un endroit quelconque, vide, diablement vide. Sans lumière, sans rien. Un vide néantiel, démenti
el. Le vent ne souffle pas, mais il ne fait pas chaud pour autant. Il n’y a pas d’arbre, mais il y a de l’oxygène. Comme le reste de ce pensionnat, cet endroit était incroyablement étrange.

A la seconde où Anshu pénétra en ces lieux, il se sentait léger. Une légèreté apaisante, chaleureuse. Mais également effrayante. Le sol est vide, tout est vide, et pourtant. Et pourtant, on peut marcher sur la surface de ce sol… inexistant. Les pas ne raisonnent pas. C’est vide. L'atmosphère violacée pète rétine. Pourquoi avait-il rejoint la salle intemporelle ? Lui-même ne le savait pas. Il aimait plus que tout s’aventurer dans des endroits tout aussi étrange que les uns que les autres, et c’était une première fois. Sourire sarcastique. Il espérait ne pas croiser Drew comme dans la salle des miroirs, et, rentrer une demi-heure plus tard couvert du sang de l’écossais.

Les gestes ont l’air tellement légers, eux aussi. Sa robe de jambe était aussi invraisemblablement que ça puisse paraître remplie d’air, se gonflant alors. Sa chevelure et ses vêtements flottaient, en l’espace de quelques secondes. - c’était incroyablement sexy et ridicule à la fois -

Mais à l’instant où il posa son pied sur le sol invisible des lieux, ses vêtements reprirent leur forme initiale. Il jeta un vif regard autour de lui, débutant alors des pas, errant, sans but. C’était trop calme. Son regard qui paraissait pourtant si nonchalant et moqueur s’apaisa, quelques minutes. Un sentiment de plénitude, car il savait, qu’en ces lieux, personne n’ira troubler sa paisibilité. Il avait ôté son bandage qui avait recouvert sa main durant plus d’un mois. Une vilaine et horrible cicatrice sur sa main droite. Ironie du sort. Aujourd’hui encore, il se posait la question du pourquoi et du comment. Pourquoi s’était-il explosé la main avec lui, et comment en est-il arrivé à là.
Je dois bien être fou.

La luminosité extrêmement faible, ayant pour seul éclairage cette ambiance violette. Anshu aimait cette couleur, mais c’était trop. Aucun point d’ombre, rien. Aucune sortie. Si ça se trouve c’était le ventre de Tartiflette. Mais n’importe quoi Anshu.

En fait, il ne connaissait pas réellement la solitude. Lui qui disait l’avoir tant cotoyé. La véritable solitude, c’est celle d’être enfermée en ces lieux, toujours, sans contact extérieur. Non. C’était deux formes de solitude bien différente. Mais une fois ces deux formes fusionnées, c’était quelque chose de plutôt flippant qui prenait forme.

Durant sa longue réflexion, il leva son regard, rien qu’un instant. Mais c’était le geste à éviter. Surprise. Non. Son coeur qui était en repos s’était remit à battre. Des battements haineux, face à une personne qu’il ne connaissait que trop bien. Au loin, il reconnaissait cette coiffure, cette taille. Et même si sa vision défectueuse réduisait les détails qu’il pouvait donner de cette personne, il savait. Il savait qui c’était. Car elle avait assisté à l’enfer, ce jour là. Et elle faisait à présent partie du cercle de personnes qu’il n’aime pas. Qu’il hait. Sarah. Celle dont le nom lui avait échappé, et qui, contrairement aux autres avait pourtant bien prit place dans son coeur noirci. Il serra son poing, plantant ses ongles cours dans la paume de sa main. Sa canine entrava sa lèvre inférieure. Il voulait se faire saigner, mais il n’en avait pas la force. Car il était lâche. Car il était Anshu. Cet espèce de chat ayant enfilé un costume de chien en simulant une potentielle menace. Il était menaçant à sa manière. Mais dans ce domaine là, il était incroyablement faible.

Il s’approcha d’un pas nonchalant, jusqu’à être à une distance respectable qu’elle. Jusqu’à ce qu’elle lève le regard sur lui, plantant le sien dans ses iris rouge. Des soupirs plus semblable à des râleries. Elle avait l’air aussi surprise que lui de le trouver en ces lieux. Car il ne sera jamais tranquille. Il sera toujours persécuté jusqu’à sa mort par quelqu’un. Et si personne ne viendra, ce sera elle et elle seule qui lui rendra la vie dure. à sa façon.

Sa voix lui hérisse les poils, pénétrant à l’intérieur de ses narines et de ses oreilles. Une voix aigue qui lui perce les tympans. banshee.

Rire, lascivement étouffé entre ses lèvres. Arquant légèrement un sourcil, il soutenait son regard en elle. Car il ne cherchait pas le répit, pas de suite. Il avait prit pour initiative de se battre jusqu’à son dernier souffle.

Je te retourne la question. Tu es venu prendre une photo de moi ? Un mois sans Anshu est si dur que ça pour toi ?

Sarcasme. Tu joues, Sarah. Je joue, c’est indéniable. Je suis bien placé pour le dire. Toujours tu joueras, toujours je te suivrais.






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MessageSujet: Re: Well I see your soul, you wear it on your face • ANSHUPETTE   Well I see your soul, you wear it on your face • ANSHUPETTE 1400359500-clockLun 7 Oct 2013 - 21:47

bleed us.



Le prince en robe était entré en scène, sur les grandes planches du vide. Point de cheval, point d’apparat, point de texte, point de décor. Juste de l’improvisation.  Hautain, froid, distant, épineux. Haineux. Le prince avait toujours été un personnage facile à cerner – mais difficile à jouer. Que ressentait-il, en cet instant ? Etait-ce bien une lueur de haine brûlante qui faisait vibrer ses pupilles écarlates ?

Rien ne sert de grogner, petit chiot. Tu ne me fais même pas peur - Tu n’as plus rien à effrayer.

Tout en lui représentait la douleur. Il était la cicatrice de ce jour fatidique. Le sang qui suintait encore de la plaie. Déplaisant, insupportable. Mon sang, qui avait semblé cesser de circuler - dans cette salle où tout s’était arrêté - afflua soudainement dans mes veines. Mes yeux se posèrent lentement sur la main. Sur le stigmate. Sur le souvenir.
Sur le mal qui emplit mes poumons jusqu’à m’en faire tourner la tête. Voilà. Merci Anshu. Grâce à toi, mon mal de crâne et mon envie de vomir quasi-permanentes sont revenues. Content ? Je laisse un sourire sarcastique se dessiner sur mes lèvres, alors que j’observe le petit prince qui veut jouer dans la cour des grands.
Je disais que je ne ressentais rien à son égard ?

Et bien, tout était vite revenu – bien trop vite.

Le mépris pour l’homme qui se prenait pour un Dieu. La pitié pour l’enfant dont on a volé les rêves.  L’Incompréhension pour le chien qui se complait dans la douleur. La haine pour le jeune homme qui a empoisonné l’amour – jalousie, maladie, dédain. L’amour, l’Amour. Drew. Voilà ce qui nous liait – tout ce qui nous liait. Un seul et même être. Deux sentiments différents. Amour et Haine. Qui maintenant se confondaient en un seul et même fil. Flou.

Pourquoi avait-il fallu que ce soit lui qui vienne remplir le vide ? – Pour le coup, j’aurais même préféré me retrouver face à Marwin ou à Drew – au moins mes sentiments pour eux sont définis, réels, ancrés dans mon être. Tout le contraire de ceux pour Anshu, dont j’ai du mal à cerner l’origine. Suis-je en train de rêver ? Est-ce un fantôme ? Pourquoi,  une fois dans le rien, une fois que tout avait disparu, je n’arrivais plus à distinguer le vrai du faux ? Pourquoi fallait-il que tout soit toujours aussi compliqué ?

Je ne sais pas comment réagir, pas comment bouger, ni manœuvrer. Car je ne connais pas Anshu. Tout ce que je sais de lui sont les paroles et les murmures rapportés. Les grandes tirades sur sa majesté, les halètements de ces corps entrelacés, la vérité cruelle sortie de la bouche de Drew, il y a un mois au réfectoire. Je n’ai ni tout vu, ni tout fait. Et cette ignorance m’empêche d’avancer.
Mais, au milieu de tout ça, il y avait une chose que je connaissais. Cette balafre violacée, qui prend des allures d’ecchymose sous la clarté sombre et oppressante du néant – celle que j’avais vu se créer de mes yeux.

Il répond – me donne la clé qui me permet d’avancer.

Et à la place de l’imbécile prince supérieur aux folles idées de grandeur, je ne vois qu’un reflet. Un reflet de moi. Alors toi aussi, Anshu, tu joues pour t’empêcher de crier. Toi aussi tu poses un masque d’acier sur ton visage, toi aussi  tu laisses la lave bouillir à l’intérieur. Tu endures ton éternel supplice en silence. Toi aussi, tu es un animal bridé. Mes yeux s’agrandissent, tandis que je me mets à exploser de rire.

Devant notre stupidité.

Nous étions tous les deux pitoyables. Tellement pitoyables. Que ça avait quelque chose de presque rassurant. Deux entités contraires et similaires qui peuplaient ce vide, deux animaux qui se griffaient dans le but de prouver qu’ils étaient encore en vie – se souciant de l’un comme de l’autre.

Je joue, tu joueras.
Tu es idiot, je serais idiote.

« Désolée pour votre égo mon prince, mais votre royale figure était loin de me manquer, j’ai peu à faire des hommes prépubères aux allures de fillettes. Je me suis juste perdue. Tout comme vous, à ce que je peux voir. Ce qui signifie que vous allez passer l’heure qui suit en ma charmante compagnie. Superbe, non ? »

Mon ironie est devenue mon langage naturel à ses côtés. C’est tout ce qu’il connaît, c’est tout ce dont il a besoin. Tu veux jouer petit prince, et moi, je veux combler l’ennui. Nous nous sommes trouvés, comme deux âmes-sœurs liées l’une à l’autre. Romantisme en option – bien évidemment.

Je tapote la place à côté de moi, tout sourire, pour lui dire de venir s’asseoir à mes côtés. Invitation. Le regard provocateur. Une heure c’est long, surtout pour  une chétive créature telle que toi. Met ta fierté de côté, et viens donc poser ton royal fessier – mieux vaux m’avoir à l’œil, tu le sais.
Joue le jeu. Je sens que tu ne résistes pas à l’appel du défi. Tu es un prince après tout.

Je passe une main dans mes cheveux, si courts comparés aux siens. Stratégie, défi. Je n’attends pas qu’il réponde, je n’attends pas qu’il vienne à moi. Nous avons longtemps passé le stade de ces jeux simples et enfantins.  J’assène, sans prévenir, le premier coup. Mon sourire artificiel fondant par la même occasion.

« Ta main va mieux ? »

Il était temps de passer à un jeu plus intéressant, à des mises plus importantes. Au fond, c’était ce que nous attendions - un os plus savoureux à rogner.

Il y a un peu d’inquiétude dans cette question. Un peu de préoccupation, qui transparaît à travers ma voix toujours si grave. Si profonde. Mais ce qu’il y a, surtout, c’est cette volonté de destruction. J’avais été toujours forte à ça. Effondrer, réduire en lambeaux, tout faire foirer. Mettre le doigt là où ça faisait mal, et appuyer jusqu’à ce que la douleur devienne quelque chose de naturel. De presque confortant - c’est que dans ma générosité, j’en viendrai presque à lui tendre une main secourable.

Les deux mains dans le vif du sujet. Mon masochisme l’emporte toujours. Ma soif de vérité aussi. Si j’ai rencontré Anshu dans cette autre réalité, c’était qu’il devait y avoir une raison. Un but. Quelque chose qui tirait les ficelles, derrière tout ça.

Dans le théâtre grotesque de notre vie.



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MessageSujet: Re: Well I see your soul, you wear it on your face • ANSHUPETTE   Well I see your soul, you wear it on your face • ANSHUPETTE 1400359500-clockLun 7 Oct 2013 - 23:21
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WE ARE ... WE ARE ?



Elle savait jouer. Elle n’était, elle non plus, pas comme eux. Comme Drew et Jessica, elle était à la hauteur de l’égyptien. Elle lui tenait tête. Mais ça, c’était avant. Il y a un mois, il a fait tomber sa couronne. Il s’est enduit dans la honte et la néfastité sur le coup de la haine. Sa haine beaucoup trop faible comparé à celle qui l’anime aujourd’hui. Cette haine de voir, chaque jour passer son père nonchalamment devant lui, ne lui adressant pas un regard.

Dis-moi, papa, si jamais je crevais là, tu t’en rendrais seulement compte ? Mais pourquoi cette question Anshu ? On dit pourtant que les parents, aussi je-m’en-foutistes qu’ils soient aiment leurs enfants s’ils sont au bord de l’agonie, n’est-ce pas ? Je pose justement cette question car j’ai des doutes sur cette rumeur.

N’était-il vraiment pas dans la salle des miroirs ? Etait-ce un mirage ? Non. Car c’était sa copie conforme au féminin qu’il voyait devant lui, répondant à son jeu mesquin et vicieux. La logique aurait fait qu’elle aurait fait preuve d’un peu plus de jugeotte et qu’elle n’aurait pas remué, elle aussi le couteau, non ? Eh bien tu te trompes. Sarah n’est pas du genre à laisser la plaie entre-ouverte. Elle ira toujours plus l’écarter, car au fond, elle était sombre et sournoise.

Charmante compagnie, tu dis ? Ne me fais pas rire, tu es la pire personne que je puisse avoir à mes côtés, Sarah.

Parce que même avec ses airs de princesse puérile et moqueuse, il savait garder son sérieux. Mais le sérieux, ce n’était pas encore ça. Il prenait toujours ce ton tellement… tellement indescriptible. C’était mélangé à une sorte de sournoiserie, de niaiserie et de méchanceté. De telle sorte à ce qu’on ne peut pas discerner détails par détails son caractère. Car comme la météo, Anshu change. Anshu est lunatique. Et Anshu, en l’espace d’un mois a changé.

Puis, il fixa Sarah, assise, lui faisant plus ou moins signe de venir s'asseoir à côté d’elle. Attend un peu, wait wait. Tu te rends compte ce que tu me demandes, là ? Plutôt crever.

Et comme si ses gestes étaient entrés en totale contradictions avec ses pensées, il la rejoint, s’écartant quand même cependant d’elle, car que ce soit Sarah ou non, il n’aimait pas les femmes. Fixant l’horizon qui se pointait devant eux, il était pensif. Car Anshu réfléchissait plus qu’il ne parlait. Et qu’il réfléchissait toujours trop, pour au final ne rien faire. C’était ça, il y avait, malgré le temps des manies qui ne s’en allait pas, et celle-ci en faisait partie.

Les avants bras posés sur ses genoux, il tourna alors la tête vers Sarah quand cette dernière lui questionna de l’état de sa main. Machinalement, il observa ladite main, serrant et desserrant son poing.

… Plus ou moins. J’en ai quand même bavé. Détournant le regard sur le côté, il releva son bras afin de soutenir sa tête avec sa main. Et toi, pas trop traumatisée ce que t’avais vu l’autre fois ? Fin. T’es quand même tombée dans les pommes. Sourire. Parce que s’il aurait pas été en sang ce jour là, il se serait tellement foutu de sa gueule. Mais il était pas en état, car ça aurait plutôt été à elle de se foutre de SA gueule. Mais hélas, elle pouvait pas, elle était inconsciente, ahahah. Étouffant un léger rire au vu de ces pensées, il se racla alors la gorge en tournant finalement, pour la seconde fois sa tête du côté de la jeune femme.

… Je voulais te dire, en y réfléchissant plus profondément. Un large sourire se dessina sur son visage. Néfaste, amer. … Merci. Chaque mots raisonnant dans le vaste éther que formait finalement la salle intemporelle ne faisait qu’accentuer sa joie. Merci d’avoir brisé Drew, Sarah.





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MessageSujet: Re: Well I see your soul, you wear it on your face • ANSHUPETTE   Well I see your soul, you wear it on your face • ANSHUPETTE 1400359500-clockMar 8 Oct 2013 - 12:00

nature.



«Charmante compagnie, tu dis ? Ne me fais pas rire, tu es la pire personne que je puisse avoir à mes côtés, Sarah. »

« Oh arrête, tu vas me faire rougir. »

On joue au vice, on joue à la cruauté. Dès qu’il était apparu devant moi, dès que nous nous étions mis à respirer le même air, j’avais su que nous allions détruire tout ce qu’il y avait de bon en nous. Du moins, tout ce qu’il restait. J’éteins ma conscience, je berce la Sarah droite, aimante et juste, juste pour cette heure – elle n’aura pas sa place dans notre monde ravagé.

Les pas légers du prince tordent mon sourire, qui s’agrandit d’autant plus à la vue de la distance qu’il instaure entre nous.  Je souris car je flaire la peur, je souris car je sens la faiblesse – je souris car je n’ai plus rien d’humain.  Dois-je lui poser une question sur son aversion pour les femmes, qu’il n’a jamais eu la pudeur de cacher ? M’y répondra-t-il ? Ou le gardera-t-il de nouveau pour soi, en égoïste, collectionnant les déchirures, les mensonges, au plus profond de lui-même ? Mon regard le quitte un instant pour se perdre dans le vide – toujours aussi violet – toujours aussi noir – toujours aussi aveuglant.

Au final, peut être qu’on est morts. Tous les deux. Et peut être que passer notre non-vie – sans fin, infinie - ensemble dans le néant est notre châtiment pour avoir trop menti. Brrr. Quelle misère. Rien que d’y penser, j’en avais l’envie de vomir.

Sa voix me rappelle à l’ordre, alors qu’il répond à ma première attaque. Je reprends consistance, poupée de fer, prête à faire de mon pire – car c’est tout ce que j’ai besoin de faire. C’est tout ce que nous nous demandons de faire.
Son sourire mesquin illumine le vide, alors qu’il se moque de moi. Je souris à mon tour. Regarde, c’est ce qui nous fait mal qui nous rend heureux – ne trouves-tu pas ça stupide ?

« J’ai toujours eu du mal à supporter les mises à mort. D’autant plus quand ce sont des animaux de compagnie, tels que toi et lui. » - je réponds, avec cet air théâtral, cynique, qui vous fait sentir proche de Dieu, ne serait-ce qu’un instant. Je m’en amuse, m’en moque, moi aussi. Alors que le simple souvenir de cette vision me fait l’effet d’un coup de poing en plein ventre. Chut. Endors-toi juste Sarah. Ne te réveille pas maintenant, ne hurle pas.

Flottement alors que ses mots envenimés trainent et rampent comme un serpent.

«Merci d’avoir brisé Drew, Sarah.»

Ne hurle pas.

Dis-toi que c’est comme ce que tu avais appris en cours de littérature. Catharsis. Purification par le mal - donné en spectacle.  Je suis actrice, et toi, la gentille Sarah, tu es spectatrice. Regarde donc, regarde-moi donc révéler toute la laideur qui est en moi – qui est en lui. Lui qui n’a jamais semblé aussi joyeux qu’en cet instant malsain.

« De rien. Je suis vraiment fière d’avoir réussi à créer un tel chef d’œuvre  – un tel monstre de haine. Je crois bien que je me suis surpassée sur ce coup-là. » Je lui renvoie le reflet de ce jeu de mime que nous avons entrepris. Qui sera le plus cruel ? Qui sera le plus méchant ? Qui portera le coup fatal qui signera le retour à la réalité ? Plus le temps de poser des questions sur le jeu et l’enjeu. C’est à mon tour de riposter.

« Il t’en a fait baver hein ? Et tu contemples cette cicatrice vermeille comme une relique sacrée. La souffrance qu’il t’inflige est tout ce qui te permet d’avancer,  et tu appelles cette relation mortelle de la « haine », du « dégoût » - alors qu’en vérité, ce n’est que de l’amour. Un amour violent. Mais comme tu jouis, oh oui tu jouis dans cette haine ! C’est tellement plus simple que d’aimer ! C’est ce genre de choses qui te font prendre ton pied ? Tu es si masochiste, petit Prince. Si proche de l’Humanité que tu méprises. »

Et en même temps que mes paroles se dispersent dans l’écho du vide, j’attrape la main, cette main, et je contemple la blessure, cette blessure. Mon sourire se tord de nouveau, alors qu’un léger rire s’échappe du fond de ma gorge – un éclat, pointu, effilé. «Quand on y réfléchis bien, cette blessure que tu admires tant, ce n’est pas lui qui l’a faite. C’est moi.  Une déception, hein ?» La question que je m’étais posée des milliers de fois. Des centaines de milliers de fois. Et si je n’avais pas existé ? Et si Drew était resté l’homme qu’il était ? Tout aurait été plus simple, plus beau.

Quand on remonte à la racine de tous les maux, il y a moi. Moi, et encore moi. Et je n’ai pas besoin d’avoir un égo surdimensionné pour le comprendre – j’ai juste besoin d’être moi. Sarah égoïste, mauvaise, et tordue.

Alors, je porte la blessure à ma bouche.
Le contact est désagréable. Ni chaud, ni froid. Ni rien. Mes lèvres sur sa main. Aspirent.

J’ai toujours trouvé que les suçons avaient quelque chose de sensuel et fascinant. Vibrant. Chavirant. Mais celui que je faisais sur la main de cet homme n’avait rien de tout cela. C’était juste quelque chose de bestial, et doux à la fois. Juste mes lèvres qui s’étaient posées doucement et délicatement sur sa peau. Juste mes crocs invisibles qui transperçaient sa chair. Je marquais mon territoire comme un chien – montrant que cette blessure m’appartient. J’y appose mon sceau, toujours en faisant mal, toujours en répandant la douleur sur mon passage.

Et je relâche lentement ma prise autour de lui, sans le quitter des yeux. Ô grand jamais. Plantant mon regard sombre dans le sien, sans lâcher prise, sans se laisser distraire. Sentant l’aversion, et s’en servant comme seul appui. Comme seul appui dans le néant - c'est tout ce qu'il nous reste, c'est tout ce que l'on a pour ne pas perdre pied. Le sourire carnassier toujours en place, le mal toujours plus grand. Quel monstre es-tu, Sarah ?




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MessageSujet: Re: Well I see your soul, you wear it on your face • ANSHUPETTE   Well I see your soul, you wear it on your face • ANSHUPETTE 1400359500-clockMar 8 Oct 2013 - 22:50
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WE ARE ... WE ARE ?



Il resserra alors un de ses poings, l’écoutant. Rien que le song de sa voix suffisait à le faire frisonner, à le dégoûter. Ca faisait combien de temps qu’ils étaient là, désormais ? … Sans doute quelques minutes. Allait-il vraiment tenir une heure à ses côtés ? Aux côtés de cet être peut-être aussi pire que lui.

Je suis simplement content du résultat final. Rien de plus. Son visage avait reprit cette expression faciale nonchalante et moqueuse qui l’animait tout au long de la journée. Un mépris pour tous ces êtres peuplant le pensionnat. Comme des moutons dans un enclos. Anshu les méprisait, car il n’avait aucun intérêt à leur montrer un autre visage que celui-ci. Mais parmi ces moutons, il y en avait quelques uns, noirs, diablement semblable à lui. Qui rivalisaient avec Anshu, qui jouaient sur le même échiquier. Mais il n’y avait pas les blancs et les noirs dans ledit échiquier, il y avait toute sorte de couleurs. Parce que personne n’était dans la même équipe. Ils formaient tous une puissance et une tactique différente. Drew, Jessica, Sarah. Ces trois êtres, qui, à eux seuls retiraient le bien-être qu’Anshu ressentait dans cet enclos.

Ces trois êtres qu’il allait renverser tous en même temps. Parce qu’il ne peut y avoir qu’un seul dominant… ?
La voix de la brune reposa sa conscience au sol. A la dure réalité que faisait ce moment. Elle avait une perspicacité sans aucune faille, sans aucun égal. Elle avait résumé en quelques paroles ce qu’il était. Sourire, carnassier.

Oui Sarah, tu as raison. Je suis… Surpris. De voir que tu me connais aussi bien, en aussi peu de temps. Surpris d’être au courant que tu n’étais pas dépourvu de cerveau, et que ton estomac n’était pas la seule partie de ton corps active. Sourire.

Quel sourire ? Celui-ci disparut bien rapidement quand, en l’espace de quelques instants, Sarah avait fait un geste que trop familier. Sa main droite s’était retrouvée entre la sienne. Il ronça alors les sourcils, pour. Pour ne rien. Il l’écoutait une seconde fois, obéissant, docile.

Ne te méprend pas, Sarah. Je te reconnais en tant que personne potentiellement dangereuse. Mais tu n’arriveras jamais à sa cheville, et ce, même en restant toi-même, même en étant la plus dégueulasse du monde. Quand tu m’auras détruit, détruit chaque parcelle du peu de coeur qu’il me reste, à ce moment là, et seulement à ce moment là je reconnaîtrai que tu m’as blessé.

A chaque geste qu’effactuait la brune, il avait la gorge nouée et ses yeux s’écarquillèrent de plus en plus. Aussi subtilement que cela puisse paraître, elle avait porté ses lèvres à sa blessure. Jamais son dégoût n’a été aussi grand. Grimaçant, il gardait ses sourcils froncés tendis qu’il détourna le regard, son visage devenant progressivement rouge.

Ne me souille pas encore plus. S’il te plaît… Parce qu’il lui suppliait bien d’arrêter ce supplice. Parce que les femmes étaient aussi sa faiblesse, dans le sens péjoratif. Il geindrait des jurons totalement incompréhensible dans sa langue, sans avoir la réelle force d’opposer un quelconque signe de résistance. Le temps paraissait soudainement plus long. Il avait les yeux clos, les sourcils froncés, la gorge sèche, le visage rouge. Faible qu’il était, réellement. Et puis, la torture prit fin. Aussi rapidement qu’elle avait commencé. Tu es satisfaite, hein ? Il ouvrit délicatement un oeil, observant finalement sa main, là où, à présent reposait la trace marquant son territoire, son territoire à elle. Il se pinça la lèvre inférieure, la fixant, tendis que ses ongles allèrent, brutalement labourer son autre main. C’est inutile Anshu, un suçon est un suçon.

Pourquoi t’as fait une telle chose ? Ce genre de contact ne te dégoûte pas autant que moi ? T’es... incompréhensible.

Il se releva alors, le regardant de haut, d’où il était. Tu es trop familière avec moi. N'oublie pas non plus ta stature. Orgueilleux, égocentrique. Moi moi moi. C'est mon trône, tu n'es rien, tu es censé m'écouter et obéir. Il pensait toujours à ça, modeste qu'il était.

Il s’approcha alors, en face d’elle, les yeux plissés. Je t’ai dit que je te suivrais Sarah. Et ça, malgré mon dégoût pour les odieuses créatures que forment les femmes.

Doucement, il s’accroupit, pour positionner son visage en face du sien. Fouillant alors dans le seul vêtement blanc qui ornait son corps halé, il en déploya sa baguette. Enfin, la baguette. Le cristal, pur, pourpre, se plaqua sur le dessous du menton de Sarah.

Tu t’en souviens ? J’ai jeté l’autre aux limbes. Elle était pas en état de stocker ma magie. J’ai donc crisé pour qu’on m’en fasse une autre. C’est pas celle dont j’avais l’habitude, mais elle doit être plus résistante que l’autre.

Plantant le pic du rubis sur le dessous de son menton, il rapprocha son visage du sien, un sourire aux lèvres, tendis que ses yeux, rouges, pourtant bien dépourvus de lentilles l’observèrent. J’ai toujours cru que tu étais laide. On pourrait penser un éventuel compliment de la part de l’égyptien, et c’était le cas. Anshu, aussi misogyne soit-il était pourtant bien homme. Et il ne pouvait renier trouver quelques femmes à son goût, sans pour autant avoir une quelconque attirance - charnelle ou non - pour elles.

Il rangea alors avec précaution son précieux, lui adressant un sourire. Dis-moi, Sarah. Tu me déteste ? Une question, qu’il avait envie de poser, qui lui brûlait les lèvres. Et la réponse qu’il attendait, ce serait oui. Et à ce moment là, il répondrait “Moi aussi je te déteste.”, parce c’était ce qu’il ressentait pour elle. Un sentiment concrètement réel. Mais il ne se limitait qu’à la rage, il refusait d’aller au-delà de cette limite.
C’était Anshu, il a été conçu ainsi. A se voiler la face. A vivre dans le mensonge et dans l’illusion que lui procurait ses sentiments.






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MessageSujet: Re: Well I see your soul, you wear it on your face • ANSHUPETTE   Well I see your soul, you wear it on your face • ANSHUPETTE 1400359500-clockMer 9 Oct 2013 - 18:39

truthfull lies.



Surprise.

Moi aussi je l’étais – choquée par mes propres paroles qui jaillissaient de ma bouche de manière si naturelle. Trop naturelle. Comment avais-je pu viser si juste, alors que je ne connaissais pas Anshu ? Alors que son existence était pour moi aussi floue que les sentiments que je portais à son égard ? Pourquoi ?
Au fond je le sais. Au fond j’ai peur de l’admettre. D’admettre qu’il y a cette ressemblance si frappante, si vraie, palpable entre nous. Il est tout ce que j’aurais pu être, tout ce que j’aurais dû être, si j’étais restée enfermée dans la cage dorée de ma mère. Une poupée de mépris, de frustration, de haine, et de destruction – une créature fragile qui vit dans la peur constante d’être brisée.
Ses réparties se veulent grinçantes et ironiques – aboiements désespérés. Toi et moi, on ne sait faire que ça. Et il est trop tard pour apprendre à faire autre chose.

« Mais tu n’arriveras jamais à sa cheville, et ce, même en restant toi-même, même en étant la plus dégueulasse du monde. »
« Jolie déclaration d’amour. Je me demande bien qu’elle serait sa réaction en entendant ça. » Désinvolture.

C’est peut être moi qui suis obsessionnelle, après tout. Car dans tes plaintes Anshu, dans tes insultes, je ne vois que de l’amour. De la jalousie aussi ? Tout du moins, l’expression tordue de ton affection pour lui. Ca me dégoûte, ça me brûle, ça me rend folle – jalousie, incompréhension – tous les recoins inconnus du fragment d’amour que j’ai encore pour Drew me transpercent, me rendent laide.

Cruelle.

Je sens la douce satisfaction monter en moi lorsque je vois son masque princier ployer sous mes lèvres. Ses yeux fuyants, sa peau prenant une délicieuse couleur carmine. C’est dur à admettre, mais voir Anshu dans cet état me fait l’effet d’un mini-orgasme - No joke-  Sa voix se fait suppliante, alors que ses yeux cherchent ma pitié, qui n’existe même plus dans mes pupilles. Te voilà redevenu petit garçon Anshu, sans couronne, mis à nu. J’y prends goût, j’y prends plaisir, à te voir petit, soumis, perdu. Etincelle de sadisme dans le regard, arrière-goût de vengeance – injustifiée, immorale. Folie.  C’est tout ce que je peux trouver pour justifier la jouissance qui me consume lorsque je vois cet homme en état de faiblesse.

Cruelle.

Lui-même ne s’y attendait pas. Il avait pourtant beaucoup plus d’expérience que moi en la matière, mais il ne m’avait pas vu venir – tout comme moi. Incompréhensible qu’il annonce, et j’aimerai lui dire que je le suis autant pour moi que pour lui. Mais la peur d’admettre ce genre de folie en moi me submerge, et je me contente juste de passer ma langue sur mes lèvres – pour l’amour du détail, pour la perfection de ce rôle de méchante, qui ne me colle que trop bien à la peau. Allez, relève toi Anshu, ce n’est pas fini, ne t’arrête pas là – tes sentiments ne sont pas encore assez chaotiques - ça ne fait que commencer. Malheureusement, le temps n’est pas encore écoulé.

Le prince reprend consistance, remet sa couronne. Son jeu est parfait, sans faille – le jeu de toute une vie – et j’ai du mal à croire que c’était le même homme dont la force avait manqué quelques minutes plus tôt qui me domine maintenant de toute sa hauteur. Qui me menace de sa main.
Frisson.
La gemme rouge glisse sous mon menton, et je lâche un soupir tremblant à son contact. Froid, si froid, de glace et brûlant à la fois. En effet, je connais cette baguette. J’en ai vu l’étendue, j’ai témoigné de la douleur qu’elle pouvait provoquer. Le dégoût et la terreur sont là, au fond de mon ventre, mais elle reste noyée sous l’excitation – l’ivresse du danger - , et la colère, toujours présente en moi. Colère froide, contrôlée, calculée. Contre nature. « J’ai toujours cru que tu étais laide.  » Mes yeux se heurtent à deux iris incandescents, alors que je commence à me perdre dans des interprétations sans fin. Je ne le comprenais pas. Jamais je ne m’étais sentie aussi laide qu’en cet instant, avec lui – jamais. J’étais la pire, l’horreur, l’abomination. Et son compliment si grossièrement caché me répugnait. C’était qu’il était sincère, ses yeux ne mentaient pas – pourtant, j’avais tellement de mal à avaler cette soudaine estime. Comment était-il possible qu’il puisse trouver de la beauté dans la laideur, de la joie dans la souffrance ? Qu’était-il à la fin ? Tout mon être rejetait ce compliment comme s’il s’agissait d’une erreur. Pourtant, le mal était fait. L’idée était là. L’espoir que peut être, même dans toute cette vilainie, il subsistait un peu de beauté en moi. Folie, n’écoute pas ce qu’il dit, ne devient pas comme lui. Pas plus encore.

« Ne tombe amoureux toi aussi, Prince. J’ai déjà assez de problèmes comme ça. »
Je cache la graine du doute derrière une blague sans grand intérêt.  Suivant du regard le cristal qui retourne se loger dans ses habits. La tension redescend, et se mue en calme plat. Court. Comme la distance qui se trouve entre nous à présent.  J’attends sagement la suite, qui arrive bien plus vite que je ne le pense.

« Dis-moi, Sarah. Tu me détestes ? »
La question n’avait plus rien d’agressif.
Elle avait sonné comme une de ces questions si banales, si naives. « Tu crois qu’il pleuvra demain ? ». Posée, simple. Tout comme le sourire qui ornait ses lèvres – qui tout d’un coup n’avait plus rien de tordu, ni névrosé. Plus rien de menaçant. Ma bouche s’ouvre. Se referme. Et mes prunelles vont puiser la réponse dans les abysses de ses rubis – étincelants.

«Et  quelle est la réponse que tu souhaites entendre ? » - je lui souris aussi, simplement. Avant de continuer sur ma lancée, exprimant tout haut ce que je pensais. La vérité, rien que la vérité. « Je déteste la manière dont tu fuis les choses, comme un lâche. La manière dont tu fais souffrir les autres, ne pensant qu’à toi. La manière dont tu t’infliges toi-même des douleurs irrémédiables – pensant que de toute façon, tu es seul, et que personne ne s’occupera de toi. Ce qui est tellement faux. Aussi, il y a la manière que tu as de voler et de briser le peu qu’il me restait – je t’en veux beaucoup pour ça, je pense. Tes cheveux plus longs que moi aussi. Ton air de fille, c’est quoi ce maquillage ? Et surtout … je déteste le fait que tu me ressembles. Tellement que ça m’en est insoutenable.
Et le pire dans tout ça, c’est que si tout ça n’était pas arrivé, je suis sûre qu’on aurait pu s’entendre. Plus ou moins. Regarde, on a des déjà les mêmes goûts en matière d’hommes. »


Mais hélas, le monde ne se crée pas avec des si. C’aurait été si facile.

Je finis ce discours improvisé en penchant ma tête sur le côté. Comme si je parlais à un enfant, comme si j’étais une enfant.  J’essaie de voir si je n’ai rien oublié. Sûrement que si. Sûrement que plein de détails ont disparus. Des détails agaçants, frustrants, importants. Mais qu’importe. Je me sens un peu plus légère, pour une raison qui me paraît bien obscure.

Le silence du vide m’oppresse. Je murmure avec douceur.
« Satisfait ? »

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MessageSujet: Re: Well I see your soul, you wear it on your face • ANSHUPETTE   Well I see your soul, you wear it on your face • ANSHUPETTE 1400359500-clockMer 9 Oct 2013 - 21:07
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always

WE ARE ... WE ARE ?



Son regard, en elle. Il avait ôté quelques instants son masque afin de l’observer, de savoir la vérité. Plus de masque, plus d’agression, plus d’agression, plus de haine, plus de haine, plus de souffrance. Si la vie était si facile. Il l’écoutait. Il ne pouvait rester impassible face à chacune de ses paroles qui transcendait et bravait toute lois. Il était tellement égoïste qu’il n’en voyait pas le malheur des autres. Mais théoriquement, il s’en fichait, non ? Mais celui de Sarah en était suffocant. La souffrance, la haine, la démence et l’envie. Elle respirait ces quatre sentiments.

Il en était tellement surprit qu’il avait envie d’en crever, là, poignardé par tous ces sentiments effroyablement jouissifs. Parce que oui, il était masochiste, attaqué par ses propres sentiments, il continuait, en demandait toujours plus. Parce qu’au fond, le mélange grotesque et saugrenu que formait ces émotions était bien une certaine forme d’amour. Une certaine forme de joie et d’allégresse.

Il poussa un long soupire, froid, son souffle venant s’écraser contre ses vêtements. Un souffle reflétant la compréhension de chacune de ses paroles.

Je comprend. Je comprend tout, Sarah. Mais je ne pourrais pas en dire autant de toi. Je fuis les gens, car c’est mon seul échappatoire. Mais c’est également par pure volonté. J’ai été ficelé ainsi, pour prendre les gens de haut et les mépriser de tout mon être. Et c’est pour cette unique raison que je ne veux pas rester en compagnie d’autrui, que le simple fait de faire souffrir les autres me fait frémir d’excitation. Et ils sont tous inférieurs à moi. C’est donc pourquoi je ne peux pas ressentir un autre sentiment que la haine. C’est un simple complexe de supériorité, Sarah. Et ça, personne, même pas Drew ne peut y remédier.

Déglutissant après avoir presque totalement vidé son sac, il plissa les yeux. Mais toi, Sarah. Quel est ton réel problème ? Tu auras beau me critiquer, nous sommes pareils. Mais toi, tu es jalouse, et tu le montre. Mais tu ne le montre qu’en présence de tes pairs, c’est-à-dire, moi. Car je suis la seule personne qui puisse te comprendre. Et en dehors de ça, tu intériorises ta haine et ta jalousie. Je sais mieux que quiconque quel mal ça peut faire. Le silence, c’est ton maître-mot. Car tu souffres en silence, et tu es blessée Sarah. Et tu es encore amoureuse de Drew, au plus profond de ton coeur. Tu es amoureuse de Drew, Sarah, tu l’aime, comme moi. Révélation implicitement dissimulée à travers ses mots. Pourquoi tu l’as jeté, alors ? Pour te protéger ? Je ne connais rien de ta vie. Mais je peux en déduire ça, sans n’avoir aucun doute là-dessus.

Puis, il mit un terme à ce moment, à ces révélations et à ce masque et cette veste qu’il avait finalement ôté pour de bon. Car lui-même te l’a dit, Anshu. Il faut arrêter de se voiler la face.

Une chose est sûre, jamais nous ne nous entendrons. Parce que nous sommes quasiment pareils, et que deux êtres semblables qui se rencontrent ne peuvent qu’attirer des conflits sur eux, et autour d’eux. Non ? Mais sache une chose, que tu aimes ou non Drew, c’est trop tard. Peut-être que lui aussi, il t’aime dans le plus profond de son coeur que tu as déjà assaillit ? Mais on ne revient pas en arrière. Et moi, je vais le récupérer, pour le blesser plus profondément encore, pour qu’il ne reste aucune partie de bon en lui, pour en faire un monstre plus imposant encore, pour te montrer, qu’au final, nous sommes loin d’être les même.

Pas une seule seconde son regard n’avait quitté le sien. Sa gorge était sèche. Il avait parlé, beaucoup parlé. Il avait dit tout ce qu’il avait à dire, et c’était, finalement, le plus important. Il porta sa main blessée à ses lèvres, pour venir passer délicatement sa langue sur le suçon que lui avait fait Sarah.






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MessageSujet: Re: Well I see your soul, you wear it on your face • ANSHUPETTE   Well I see your soul, you wear it on your face • ANSHUPETTE 1400359500-clockLun 14 Oct 2013 - 18:57

wicked challenge.



C’était l’impression d’être sous l’eau. Lourde. Noyée.  Sentant avec lourdeur chacune de mes respirations. Les oreilles sourdes, le sang battant dans les tempes. Un état qui avait quelque chose d’apaisant, d’attirant, mais d’extrêmement frustrant à la fois.

Pourquoi n’étais-je même plus capable de ressentir de la colère envers lui ? Peut être parce que je n’en avais jamais éprouvé la moindre trace – peut être que parce que celle qui m’énervait n’était autre que moi. Mais que j’avais tout fait jusqu’à présent pour mettre ça sur le dos des autres.

Putain Sarah. Ne commence pas à t’auto-flageller. Ce type est une ordure lui aussi, comme toi, il mérite tes reproches, et s’abreuve de ta cruauté. Ne perds pas ta hargne, ta consistance – ne te craquèle pas comme tu le fais d’habitude. Ne te brise pas. Pas ici, pas dans le néant, pas en face de lui.

« Je comprends. Je comprends tout, Sarah. »
Mon regard las vient épouser son visage, alors qu’il se lance à son tour dans un long discours. Qui pourrait sembler dénué de sens, irréel. Si seulement il n'était pas si vrai, tranchant, dangereux. Vraiment, tous les deux, nous maîtrisions vraiment l’art d’être pitoyables. On se serait cru dans une de ces tragédies grecques. Voilà que notre héros laisse tomber son masque, son amure. Mis à nu.

J’écoute en silence, soutenant son regard tout du long, reflétant la pitié qu’il éprouve lui-même à son égard. Pauvre chose.

« C’est un simple complexe de supériorité, Sarah. Et ça, personne, même pas Drew ne peut y remédier. »
«Drew ne peut pas. Moi non plus. Mais toi, tu peux y rémédier.  Mais il est vrai qu’il est bien plus facile de rester dans cette cage ô combien agréable, surtout lorsque l’on est lâche. Comme toi et moi. »

Pause.
Il s’attaque à moi à présent, et je bombe mon torse, prête à encaisser la douleur. La belle, la douce. Celle qui mord et qui ne vous endort, définitivement.

« Mais toi, Sarah. Quel est ton réel problème ? Tu auras beau me critiquer, nous sommes pareils. Mais toi, tu es jalouse, et tu le montre. Mais tu ne le montre qu’en présence de tes pairs, c’est-à-dire, moi. Car je suis la seule personne qui puisse te comprendre. » Sourire. Je ne savais pas si c’était vrai, mais ça en avait l’air. Ca en avait le goût. Quelle pitié d’avoir pour seul confident et ami un être tel que lui. Mais bon, c’est sûrement ce que je mérite. « Et en dehors de ça, tu intériorises ta haine et ta jalousie. Je sais mieux que quiconque quel mal ça peut faire. Le silence, c’est ton maître-mot. Car tu souffres en silence, et tu es blessée Sarah. Et tu es encore amoureuse de Drew, au plus profond de ton coeur. Tu es amoureuse de Drew, Sarah, tu l’aime, comme moi. » Mes lèvres se mettent à trembler, en même temps que le froid me prend à la gorge. Tout ça je le sais déjà. Tout ça, je l’ai déjà dis. Lors de ce fameux jour au restaurant, lors de ce fameux jour où il m’a planté là, sans réponse. J’avale ma salive et attends la suite, mes yeux s’adoucissant en une douleur liquide. « Pourquoi tu l’as jeté, alors ? Pour te protéger ? Je ne connais rien de ta vie. Mais je peux en déduire ça, sans n’avoir aucun doute là-dessus. » Je secoue doucement la tête, niant sans un mot sa dernière affirmation. Ne pose pas tes mots sur mes cicatrices, ne touche pas du doigt mon égoïsme. Pourquoi avais-je quitté Drew ? J’avais cru que c’était pour le protéger de moi. De moi et de mon cœur changeant, de moi et de cette passion pour Marwin. Mais c’était si faux. La vérité était juste que cet amour si chaud et pur me brûlait. M’étouffait. Que j’étais une personne laide, que rien ne pourrait sauver. Que j’avais préféré tout détruire plutôt que d’essayer de me changer. Me jetant à corps perdu dans la première brèche que j’avais trouvée – le danger, le virulent, l’attirant, le sublime. Marwin.

Si semblable à lui. J’en avais la tête qui tournait.

«Merci pour cette jolie lecture de mon être Prince. Si vraie, si pâle et si pitoyable, on se serait cru dans un bien piètre roman. »  Grimace moqueuse à mon encontre. Je n’avais même plus la peur de me rabaisser. Il était moi et j’étais lui. La fierté n’avait plus aucune importance.

« Une chose est sûre, jamais nous ne nous entendrons. Parce que nous sommes quasiment pareils, et que deux êtres semblables qui se rencontrent ne peuvent qu’attirer des conflits sur eux, et autour d’eux. Non ? Mais sache une chose, que tu aimes ou non Drew, c’est trop tard. Peut-être que lui aussi, il t’aime dans le plus profond de son coeur que tu as déjà assaillit ? Mais on ne revient pas en arrière. Et moi, je vais le récupérer, pour le blesser plus profondément encore, pour qu’il ne reste aucune partie de bon en lui, pour en faire un monstre plus imposant encore, pour te montrer, qu’au final, nous sommes loin d’être les même. »

J’explose de rire.

« Qu’est ce que c’est que ce discours manière rivale de shojo ? Tu me défies ? Franchement, voilà que je me retrouve avec un homme en robe comme concurrent. Il y a des limites au mauvais goût ! » - je m’approche de lui doucement, un sourire malsain s’affichant sur mon visage alors qu’il se met à passer sa langue pâle sur la marque que je lui avais infligée. Puisqu’il voulait jouer à ce jeu.   «Tu ne me battras jamais. Et jamais nous ne pourrons nous dissocier l’un de l’autre. Car nous ne sommes que deux faces d’une même pièce, Prince. » J’attrape sa longue natte et la porte à mes lèvres comme un serpent. Chevalier galant à sa princesse – ultime provocation. Ma main change de position pour lui tirer cette natte, férocement en arrière ; alors que l'autre vient caresser son menton. Je déclare, les yeux brûlant d’un feu nouveau. « Mais si tu tiens tant à jouer à ce petit jeu … soit. Je te laisse Drew pour l’instant. Laisse brûler ta haine. Mords le, griffe le, dévore le – si ça te chante. Mais sache que quoi que tu fasses … je te le ferai payer. »

Mes doigts relâchent sauvagement ses cheveux, et je conclus cette déclaration un rire dans la gorge, mon index pointé sur son front en pistolet, mes yeux souriants.

« C’est de bonne guerre, tu ne crois pas ? »


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MessageSujet: Re: Well I see your soul, you wear it on your face • ANSHUPETTE   Well I see your soul, you wear it on your face • ANSHUPETTE 1400359500-clockMer 16 Oct 2013 - 19:07
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WE ARE ... WE ARE ?



Il commençait à être à court de répliques. Sarah était ce genre de vampire qui se nourrit de la haine et de la repartie. Elle draine son énergie, elle gagne en puissance. Bon dieu Sarah, pourquoi suis-je venu à toi ? Pourquoi ai-je franchit le seuil de cette salle intemporelle, et surtout, pourquoi m'as-tu abordé ? Si je n'aurais pas été aussi joueur, je ne t'aurais pas calculé. Mais tu sais déjà beaucoup de moi et tu sais que je ne peux refuser ce genre de choses, surtout si la corde tendue n'est qu'à quelques millimètres de moi.

Elle pouvait l'atteindre et l'énerver avec autant de facilité. Au fond, Drew était son oxygène, et Sarah son breuvage. Elle seule pouvait étancher sa soif, cette soif de rancoeur et d'amertume. Mais cela n'avait aucun effet. Car plus il buvait, plus il avait soif, et donc, l'effet inverse se produisait.

Il l'écoutait, silencieusement. Il ne réagit que quelques secondes plus tard, mais elle avait déjà enchaîné. Silence durant quelques secondes.
Ne me compare pas à toi.

Attends Agni. Toi-même tu te déchire pour lui faire comprendre que vous êtes les mêmes, pour, en fin de compte affirmer le contraire ? C'est toi qui te fiche de la gueule du monde, pas elle. Mais sa réflexion fut de courte durée quand il vit la brune saisir sa chevelure. Rien qu'à ce geste pourtant quelconque, il fronca les sourcils, tendis qu'une douleur éprenable faisait apparition au niveau de sa gorge. Il cramponna ses doigts sur ses vêtements, furax. Sa chevelure était son bien le plus précieux, s'il refuse que même Aleksander les touche, ce n'est pas pour que, elle, si facilement le fasse. Surtout qu'elle faisait inéluctabmement partit du sexe qu'il haissait le plus sur cette misérable terre.

Mais elle avait poussé la chansonnette, avait osé. C'était son un hoquet de surprise qu'il s'était retrouvé la tête en arrière, ses cheveux fermements tenus par la main insistante de Sarah. Frisson. Il n'avait pas la vue de l'éther néant. Mais celle de son visage. Il ne voyait pas la Sarah pleurnicharde. La Sarah dépressive. La Sarah provocatrice. Il voyait la Sarah dangereuse, celle qui, à elle seule pouvait le renverser.

Effroi. Un frisson parcourut son échine, tendis que ses paroles furent glaciales. Il déglutit, lentement, l'écoutant, parce qu'il n'avait rien d'autre à faire. Un sentiment mélangé à la haine et à la terreur. Et c'était elle, la cause. Elle qui allait le rendre, à son tour, fou. Pas fou d'amour, fou de rage et de peur.
Il étouffa un rire. Un rire nerveux qu'il ne pouvait cacher. Pour l'instant ? Ne me fais pas rire... Si je l'obtiens, je ne le prêterai pas. Ce sera éternel, qu'il le veuille ou non. Ou que tu le veuilles pu non aussi, d'ailleurs...

Sentant qu'elle lâchait sa chevelure, il se reprit rapidement sous un fin soupir arraché d'entre ses lèvres. Il se releva alors doucement, passant sa main dans ses cheveux. Puis, il la fixa. Longguement. Silence pesant. Il se releva, son regard ne la lâchant pas. ....Sarah. S'approchant davantage d'elle, il l'entraîna en arrière, s'asseyant rapidement à califourchon sur elle, ses poignets fermement en haut de sa tête, saisis entre ses mains.

Il y a un mois, il n'aurait pas été capable d'une chose pareille, car il manquait certainement de force. Non mentale, physique. Mais cette époque était révolue, il se l'était déjà dit. Aucune haine dans son regard. Hautain. Il la dominait à présent de taille et en force.
Libérant une de ses mains de ses poignets, il détacha sa chevelure qui alla s'écraser au sol, à côté d'elle. Il de pencha.

Barra nayek, tahen.

L'ultime preuve de haine. Parce qu'il s'était habitué à parler anglais, qu'il n'en avait pas le choix et que l'égyptien qu'il parlait était trop incompréhensible, même pour ses pairs.

Je retire tout ce que j'ai dit précédemment. Je te déteste, Sarah.

Il brandit une seconde fois sa baguette, la pointant à présent vers elle. Et sache que ma haine est telle que je pourrais te buter, là, maintenant. Réflexion. Non, il n'en avait pas la force. Il la lâcha, sèchement, se relevant par la suite en dépoussiérant ses vêtements, se réattachant par la suite les cheveux, s'apprêtant à partir.

J'ai plus rien à te dire. Si tu as fini, j'attendrais que l'heure se termine loin de toi.






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MessageSujet: Re: Well I see your soul, you wear it on your face • ANSHUPETTE   Well I see your soul, you wear it on your face • ANSHUPETTE 1400359500-clockLun 21 Oct 2013 - 21:04

disappear now.



« Ne me compare pas à toi. »
Je grimace un sourire de pitié et consternation. Franchement  Anshu, n’était-il pas trop tard ? Le mal n’était pas-t-il fait depuis longtemps ? Depuis le moment où tes lèvres avaient effleurées celles de Drew, nous avions été comparés. Sans même le demander.
Et maintenant, nous nous laissions juste guider par notre égo trop grand pour nous, engageant une compétition qui ne rimait à rien.  Tout comme cette discussion, qui semblait appartenir à une autre réalité, bercée par le silence pesant de la salle sans temps.

« Il est trop tard Prince. Et tu le sais. »
La voix douce, presque un chuchotis se mêlant naturellement dans la pesanteur du vide. Si la haine me brûlait pas autant, je me serais mise à chanter. Une berceuse, douce, enchantée. Un air irréel. Ô oui, cela aurait donné un air fantomatique à nos existences perdues et brisées, et on aurait changé notre laideur en beauté diaphane.

C’aurait été beau.
Mais c’était trop tard.

Car j’étais décidée, campée. Solidement accrochée à cette déclaration de guerre brûlante, je sentais une force nouvelle en moi qui me faisait frissonner.
Celle de sa peur, qui traverse ses pupilles d’ordinaire si inquisitrices. Je m’en délecte en une joie carnassière - parasite savourant les pires émotions humaines, c’est ça que j’étais devenue. Un peu de pouvoir dans ta vie si terne, et voilà que tu te mets à jubiler Sarah.  A cette pensée, j’émis un son dégoûté – je me hais tellement parfois, que je ne sais pas quoi faire. Je me sens comme la pire, alors j’agis comme la meilleure. Je veux hurler, alors je souris.
Tellement de contradictions en moi, j’en perdais la raison.
Et je suis sûre qu’un jour, j’en perdrai la vie.

Je suis à l’écoute du corps d’Anshu, comme un amant est à l’écoute de celui de sa belle. Je sens son effroi sous sa peau, et j’entends son souffle se couper – sourire d’extase sur mon visage, lueur victorieuse dans mon regard. Je suis prédateur et proie à la fois. Il cache un rire, et moi je le laisse monter dans ma gorge, rauque et cassé.

Signe que tout commence à se fissurer, à l’intérieur.

« Pour l'instant ? Ne me fais pas rire... Si je l'obtiens, je ne le prêterai pas. Ce sera éternel, qu'il le veuille ou non. Ou que tu le veuilles ou non aussi, d'ailleurs... »

Parler de Drew comme un objet a quelque chose de déchirant, et pourtant, de tellement plus simple ; pour nous qui ne sommes que deux fillettes se disputant pour une seule et même poupée. Recourant au pire. Sans foi, ni loi, ni cœur, ni rien.

« Qu’est ce que nous sommes Anshu ? »
La question sort de ma bouche presque malgré moi. Mais je n’attends même pas de réponse – je sais que rien ne pourra réussir à qualifier et à décrire le désordre chaotique de nos êtres.

Il me pousse, m’écrase, me tord les poignets alors que je ne décroche pas mon regard de lui. Il avait des mains d’homme Anshu, malgré qu’il ne soit qu’une princesse au diadème paré de désespoir. Depuis tout à l’heure, nous restons accrochés l’un à l’autre ainsi. Alors que l’envie de nous détacher nous démange et nous ronge comme la pire des maladies.
Je ne résiste même pas, mais ne baisse pas le regard, ni ne laisse tomber la dignité spectrale de mon visage.

Seule la surprise déforme mes traits, alors que ses cheveux viennent tomber en cascade près de mon visage. Effleurant mes joues, dard du scorpion.  Il était beau Anshu. Avec ses cheveux plus noirs que l’enfer, et ses pupilles rougies d’une colère aussi rouge et ardente que l’amour. Parce qu’il était beau, comme ça, brûlant d’une haine sublime, que seul ma personne pouvait comprendre et apprécier.

C’était d’un gâchis.

Ses mots prononcés dans sa langue maternelle sortaient directement de son cœur, et ils résonnèrent en moi, me faisant trembler de part en part contre ma volonté.  Je l’avais marqué d’un baiser vampirique sur sa main, il m’avait possédé d’une malédiction. Nous étions quittes, et parés à une guerre où il n’y aurait à coup sûr aucun vainqueurs – que des survivants.

« Je retire tout ce que j'ai dit précédemment. Je te déteste, Sarah. »
« Je pense que c’est réciproque. Magnifique non ? » - Ma voix n’avait plus rien d’ironique. Eteinte, morne, sombre. Nous en avions fini avec les courtoisies et les moqueries infantiles. Plus de beaux sentiments lorsqu’on atteint ce point. Le point de non-retour.

Sa baguette vint trouver mon cou pour la deuxième fois en quelques minutes. Cette fois-ci en réelle menace. Mon regard se fait de plus en plus intense, mes lèvres se transformant en un sourire qui n’a plus rien de provocateur. Vas-y. Tue moi si tu veux, ça n’a même pas d’importance. J’ai déjà l’impression que tout ce qui faisait de moi ce que j’étais est mort. Crevée la Sarah, née le monstre.
Il se relève lentement, presque au ralenti. Et je le suis dans la même lancée, le fixant ardemment alors qu’il attache sa chevelure, sa précieuse chevelure. Je n’ai même plus la force de faire une blague, ce n’est pas pourtant l’inspiration qui me manque.

« J'ai plus rien à te dire. Si tu as fini, j'attendrais que l'heure se termine loin de toi. »

Adieu.

«C’est très bien comme. Mais attention Anshu, je n’ai pas fini …. » Je passe à côté de lui, et arrivée à son niveau, je lui murmure ces dernières paroles « … je ne fais que commencer. »

Avant de m’éloigner d’un pas lent et contrôlée. Ne me retournant pas. Surtout pas. Attendant d’être suffisamment éloignée pour laisser mon corps à des tremblements compulsifs et désordonnés.

J’ai peur, j’ai peur.

Peur de lui, et de moi, et toute cette folie qui gisait sous ma peau, ne demandant qu’à sortir. Barra nayek, tahen. Barra nayek, tahen. Les mots de la malédiction tournent autour de mon âme comme un refrain vaudou, et c’est avec soulagement que j’entraperçois la sortie de la salle du néant. Une porte simple qui fait ma délivrance.

J’attrape la poignée, respire.

Et quitte cette réalité qui n’appartient qu’à nous deux, revenants damnés,  pour rejoindre la douce chaleur des vivants. Aveuglante à en pleurer.

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