Règlement de comptes, plus ou moins face à face [PV Shery]

Et voilà. VOILA. AS TU VU ?? AS TU VU CE BEL ANDOUILLE ??
Mykos, le garçon le plus intelligent du monde, le plus mature, le plus viril, s'est encore paumé. Pourquoi ?
Pour une raison intelligente cette fois. Fait bêtement, mais pour une bonne raison. En effet, ce jeune homme s'est mit en tête de devenir plus grand et plus fort. Et pour ça, manger des Croustibat et des princes de Lu ne fait pas tout, faut aussi y mettre du sien. Aria s'occupait de son entrainement physique, lui il devait apprendre à maitriser son pouvoir. Et c'était pas gagné du tout. Il voulait apprendre à maitriser leur sortie, étant donné que parfois une grosse dose d'émotivité pouvait faire sortir tout un tas de champignons de ses mains sans qu'il ne demande quoi que ce soit. Donc là si il pouvait choisir quand et comment il les faisait sortir ce serait cool. Ca faisait trois jours qu'il s'entrainait, et ça commençait à ressembler à quelque chose. La force d'impulsion pour les projeter était largement insuffisante, mais ça sortait au moins quand il le voulait, même si c'était des tout petits champignons.
Et pour rendre son entrainement moins chiant, il s'imaginait être le capitaine d'un vaisseau intergalactique et qu'il devait vaincre des aliens envahisseurs. Oui eh oh il essaye déjà de s'améliorer, on peut pas tout faire en même temps hein. Et donc, dans sa mission qui était de repousser l'ennemi, ce cher Mykos n'a pas regardé où il allait et s'est paumé. Dans son vaisseau théoriquement oui.

-PIOU PIOU !! PIOU PIOU !! HORS DE MA VUE SALE MOCHE !!

Ca c'est de l'insulte virile. Il avait l'air déterminé et puissant, presque, si on oublie qu'il joue tout seul et qu'il a l'air complètement stupide, la main gauche tenant la main droite qui elle envoyait plusieurs champignons en ligne droite, lorsqu'il se rendit compte de l'endroit où il se trouvait. Ses sourcils jusque là froncés marquant bien sa virilité (autant que peut l'être Yu-gi-oh ) se détendirent lentement, alors que son visage se décomposait. Il était paumé au beau milieu de la salle des miroirs. Et en face de lui, toute l'étendue de son échec. Des centaines de lui, montrant l'expression de son désarroi. Il était face à la réalité, face à son reflet qui lui même semblait se foutre de sa gueule. Il voyait bien son bras encore tendu, sa jambe fléchie sous l'impact de ses missiles, et son air d'ahuri. Il détendit doucement ses membres, laissant ses bras descendre le long de son corps, et prit une position plus correcte. Plus droite. Puis, il s'avança vers un de ces miroirs qui lui avaient reflété l'étendue de sa stupidité, pour se planter devant lui en contemplant son reflet, d'une expression déjà plus neutre qui lui donnait un air déjà plus mature. Il était pensif, en fait. Ca ne lui arrivait quasiment jamais, pour la bonne raison qu'il n'avait pas envie d'être une personne songeuse. Les personnes pensives se posent parfois trop de questions, stressent, et se rendent tristes. Elles passent à côté de pleins de choses anodines et qui savent pourtant apporter leur dose de bonheur. Et lui, il ne voulait pas grandir pour ça. Mais le fait est qu'il était heureux tout seul, il ne partageait pas son bonheur avec quelqu'un, et ce pour la simple et bonne raison qu'il agissait de manière trop enfantine. Il se demandait si grandir était maintenant devenu une obligation. Puis, le visage triste de cette pensée, il posa sans y faire bien attention une main sur son reflet, rejoignant celle de son double. Ce miroir, qui ne reflétait qu'une image, était la vision que pouvaient avoir les autres sur lui. Il n'y avait que lui qui voyait à travers, et ça, aussi longtemps qu'il avait voulu chasser cette idée, il en était bel et bien conscient.

Elle se baladait dans les couloirs, la tête vide de toute question, complètement déboussolée. La nuit avait été courte pour Shery. C'est pas bon pour la forme de rester éveillée toute la nuit pour coudre sa toute nouvelle création. Mais le résultat en valait la chandelle et elle était plutôt fière du résultat. Résultat qu'elle portait d'ailleurs sur elle. L'uniforme ? Tout simplement pas envie de le mettre. Et pour Tartiflette ? Elle se disait que c'était rare de la croiser et que si jamais elle le voyait, elle irait se réfugier en vitesse dans sa cabane. Oui elle était assez optimiste. Tant mieux, à vrai dire, c'est toujours utile.
Elle se promenait dans les couiloirs à la recherche de quelqu'un à qui montrer son œuvre. Morgan ou le prof de couture, accessoirement. N'importe qui pouvant apprécier ce chef d'oeuvre.
Les couloirs se coupent et elle, elle ouvre toute les salles, monte des escaliers, en descend d'autres, tant et si bien que quand elle ouvre une dernière porte, elle se retrouve dans une salle qu'elle n'avait jamais vu avant. Mais genre, complètement remplie de miroir la salle. Les reflets de la jeune femme se reflétaient de partout. Elle tourna plusieurs fois sur elle-même. La, elle pouvait réellement vérifier chaque recoin de sa tenue.
Sa jupe noire avait quelques plis qu'elle fit partir du plat de sa main. Elle réajuste son haut et lança un petit lin d’œil à son reflet avant d'exploser de rire. Sa tenue était vraiment parfaite, il n'y avait rien à redire. Elle allait retourner en arrière quand elle aperçut le visage d'un garçon non-loin d'elle, qui s'était rapproché d'un pan de la salle où les miroirs étaient peu nombreux et assez larges. Il avait l'air id... non, pas idiot, malgré les champignons à ses pieds. Il avait l'air assez pensif en fait. Shery ne savait pas vraiment à quoi il pensait mais ça devait être assez intense.
Elle allait s'éloigner quand son visage lui revint en mémoire. Oui. C'était celui qui avait mis un masque de pingouin à la dernière party. Et qui lui avait recraché à la figure. Elle ne l'avait pas oublié, ça. C'était encore bien frais dans sa mémoire.
S'approchant de lui à pas doux, elle attrapa les bras qui pendaient nonchalamment des deux côtés du jeune homme, les lui croisant derrière son dos. Elle ne voulait pas lui faire très mal, nn. Juste lui rendre la monnaie de sa pièce.

— Tu te souviens de moi ? Celle sur qui tu t'étais amusée à faire le lama, l'autre jour. Oui, je suis sûre que tu te souviens.

Qu'est-ce qu'elle pourrait bien lui faire. Elle n'en avait pas la moindre idée, mais cela viendrait sûrement. Au fil du temps.

Oui, pour une fois Mykos réfléchissait vraiment à des choses sérieuses, qui ont un sens. Une ne cherchait pas là à comprendre pourquoi un phoque sorti d'un jeu kinder ne flottait pas dans son bain, il se demandait si il devait renoncer à une partie de lui pour s'intégrer. Il se sentait encore confus de ce sentiment de hargne qu'il avait ressenti à la soirée, cette envie de devenir plus adulte pour rendre Aria fière de lui même si elle s'en fichait sûrement, mais aussi par l'envie de faire ce qu'il y a de plus logique. Il se sentait même un peu triste d'avoir ce genre de réflexion. Mais dans le fond, même si il voulait arrêter de fuir, il était toujours aussi lâche. Il fuyait ses propres interrogations. Il fuyais ses propres évidences. Il ne savait pas qui ou quoi voir à travers son regard. Il se sentait simplement perdu. Il venait de soupirer, baissant la tête, ses mèches de cheveux cachant alors le reflet de Shery qui s'approchait de lui par derrière. Il était dans de profondes pensées quand d'un coup, il sentit un brusque contact sur ses bras, puis une douleur. Ne pouvant rester droit, il se baissa pour poser un genou à terre, toujours sous le contrôle de Shery, et avant qu'il n'ait le temps de gémir de douleur, la jeune femme lui rafraichit la mémoire pour expliquer son geste.

— Tu te souviens de moi ? Celle sur qui tu t'étais amusée à faire le lama, l'autre jour. Oui, je suis sûre que tu te souviens.

Ah oui, cette soirée... Mykos ne l'avait pas du tout aimée. Et puis il s'était déjà mangé une gifle de sa part si sa mémoire était bonne. Alors quoi, il devait se laisser faire parce qu'il avait involontairement gaffé ? Et si Aria le voyait comme ça, à se faire malmener par une fille, elle dirait quoi ? Ou malmener tout court, Mykos était bien loin d'être misogyne.

-Aie... J'ai pas fait exprès lâche moi !

Pour le moment, il ne se débattait pas, mais ça risquait peut-être de venir.

Le pingouin avait mis un pied à terre. La jeune fille ne semblait pas se rendre compte que ça faisait si mal. Ou peut-être que si, juste qu'elle n'avait pas envie de modifier sa position. Pas pour le moment en tout cas. Sa tête se baissa un peu plus tandis qu'un soupir lui échappa. Tout ce chemin juste pour ça. Un petit qui sait même pas être sérieux et sait que s'amuser. Même si ça n'était pas vraiment grave, elle ne comprenait pas. Ne comprenait pas pourquoi il fallait toujours qu'il s'amuse. Parfois on a besoin d'être sérieux dans la vie, non ?
Shery relâcha légèrement la pression, il venait de lui dire qu'il avait mal. Elle n'était pas une sans-cœur quand même. Pas tout le temps en tout cas. Elle se plaça ensuite devant lui passant ses bras au-dessus de sa tête. Bras qu'elle relâcha aussitôt. Non, ça ne servait à rien de se comporter comme une gamine. Elle se tourna ensuite vers les miroirs. Elle est très narcissique comme fille quand même. Elle ne peut pas s'empêcher de se contempler sans cesse dans un miroir ou autre, c'est maladif. Mais en plus c'est même pas utile, vu qu'elle est toujours parfaitement bien habillée et coiffée, qu'il n'y a jamais aucun pli.
Posant ses mains sur ses hanches, la E se retourna et examina de bas en haut le jeune homme en face d'elle. Peut importait son nom, pour elle il serait toujours Pingouin. Rejetant ses cheveux blancs en arrière, elle continua de le toiser d'un air hautain. Il n'avait même pas l'air d'être intelligent. Il avait juste l'air idiot. complètement.

— Bon, Pingouin, tu sais quoi, j'ai du temps à perdre. Alors déjà tu vas essayer d'enlever l'air idiot de ton visage et ensuite tu vas me dire ce que tu penses de cette tenue. Compris ?

Parce qu'à la base c'était pour ça qu'elle était venue ici, alors autant profiter qu'elle ait quelqu'un à ses côtés. Même si la personne en question avait l'air de ne pas s'y connaître le moins du monde en couture. Elle n'avait pas le choix, elle devait faire avec les moyens du bord.

Finalement, Shery avait lâché Mykos. Pas parce qu'il lui avait demandé non, mais pour se reluquer. Mykos n'avait pas vraiment idée du concept du narcissisme, mais pour le coup elle lui semblait très tête en l'air. Pendant qu'elle se matait avec amour, il se redressa pour frotter un peu son épaule endolorie, avait une envie d'être grincheux, une grande première. C'était cette fille sur qui il avait craché à cette fameuse soirée sans le faire exprès et qui lui avait fichu une gifle monumentale. Il avait voulu s'excuser mais vu sa façon d'agir il avait été refroidi. Il soupira en lui tournant le dos, pas très heureux de se trouver en sa présence. Puis, la sentant arriver derrière lui, il se retourna vers elle, et même si il avait un petit air renfrogné il avait toujours l'air aussi naif.

— Bon, Pingouin, tu sais quoi, j'ai du temps à perdre. Alors déjà tu vas essayer d'enlever l'air idiot de ton visage et ensuite tu vas me dire ce que tu penses de cette tenue. Compris ?

...What ? Sa tenue ? "Mais qu'est-ce que tu veux que ça me fasse ? De toute façon t'es moche, voilà, et t'as des grosses fesses !!"
Voilà ce qui se passait dans la tête de Mykos. Il ne pensait pas vraiment ses propres pensées, c'est juste qu'il savait les filles fragiles sur ce sujet. Mais d'un autre côté, il savait très bien que si il la cherchait il allait se manger une mandale et il n'en avait pas très envie, d'autant plus qu'il lui devait tout de même des excuses. Il regarda alors attentivement la tenue, sachant très bien que niveau mode il était aussi instruit qu'un mammouth avait de la grâce pour interpréter le lac des cygnes. Il se mordilla la joue en soupirant, essayant quand même d'avoir un point de vue, même si il ne faisait jamais attention à la façon de s'habiller des autres. Et au bout d'un moment, son verdict tomba, aussi précis que peut l'être un des professeurs de la star académie.

-Bah... C'est joli ?

Voilà, concis, au moins elle ne sera pas vexée et il est débarrassé de cette question aussi difficile qu'inutile.

Ces paroles... Cette fille était horriblement hautaine. A vrai dire, elle commençait sincèrement à énerver Mykos. Alors qu'elle tenait ses cheveux entre ses doigts (qui au passage n'étaient pas si gras que ça mais juste très volumineux) il plissa les yeux en la regardant, hésitant vraiment à lui balancer ses précédentes pensées au visage. Puis, voyant qu'elle s'essuyait les mains pour se débarrasser de sa saleté, il serra les poings. Trop. C'en était trop. Il ne voulait plus se laisser faire. Il plongea alors son regard dans celui de la jeune narcisse, ferme et agacé.

-Tu veux que j'te dise ? Je m'en fiche de comment t'es habillée du moment que t'es pas toute nue, on a vu assez d'horreurs pendant la guerre et je tiens pas à devenir aveugle ! Je voulais m'excuser pour l'autre soir où je t'ai craché dessus, mais je préfère encore rester un crétin plutôt que de présenter mes excuses à une fille comme toi.

Il fronça davantage les sourcils, oubliant totalement le fait qu'il avait peur de se faire cogner par elle. Après tout, il avait affronté Aria pour jouer, donc pourquoi pas cette fille. Et contre Rafael aussi il s'était battu, il n'était pas à une fille près.

-Et si t'essayes encore de me frapper je te rends tes coups, je m'en fiche que tu sois une fille.

T'es dans la merde Mykos. T'es dans la merde.

Cette fille... Elle commençait vraiment à énerver Mykos. Elle lui riait ouvertement au nez. Puis, elle s'approcha de lui, en le provoquant. Qu'elle évite, vraiment, qu'elle évite... Mykos se bat rarement, mais quand il est énervé faut pas sous-estimer sa force, surtout pas, il peut être assez sauvage dans ses coups.
Puis, elle s'avança jusqu'à pouvoir murmurer dans son oreille. Alors, le combat allait s'engager. Pingouin. Le souvenir de cette soirée, celle où Aria l'a repoussé en l'humiliant, lui faisant affreusement mal au coeur au passage. Certes, ils avaient eu une discussion après, mais il avait eu suffisamment mal pour comprendre qu'il était temps pour lui de grandir. Sans réfléchir, Mykos retourna une droite à Shery, qui devait être aussi chaude sur sa joue qu'un steak encore sur les grills de Quick sincèrement fâché. Son regard le montrait bien d'ailleurs. Rien à voir avec le petit Mykos tout chétif non, mais celui qui dit "approche moi et j'te défonce". Il avait répondu à sa provocation. Pour lui il n'était plus question de se laisser faire par qui que ce soit. Puis, il planta son regard bien dans celui de Shery, sans présenter aucune faille.

-Essaye de m'avoir, mais t'as intérêt à pas me rater, parce que moi je te louperai pas.

Il voyait comment Aria pouvait boxer des mecs. Si les filles s'en prenaient aux mecs, y avait pas de raison pour que les garçons ne leur rendent pas la pareille. Et même si la violence ne résout pas tout, il n'avait aucune envie de s'excuser auprès de cette garce.

Ah ouais, là, il avait prit cher. Mais ce qui lui avait fait le plus mal, vu qu'à cause des bizutages qu'il avait enduré ses autres parties du corps étaient entraînées à prendre des coups, c'était le tchèque entre le genou de Shery et ses parties génitales. De suite, il y avait plaqué ses mains, en encaissant d'autres coups au passages. Plus elle frappait, plus sa haine grandissait, en même temps que sa douleur. Le temps que ça passe, il endurait chacun des assauts de la demoiselle, qui frappait quand même assez fort. Mais plus question de se laisser faire par qui que ce soit. Encore un coup, puis un autre, puis un autre... A force, Mykos ne les sentait plus. Parce qu'il n'était plus vraiment Mykos. C'est là que ça devient extrêmement dangereux. Il se redressa en arrêtant un coup qui venait vers lui d'une main, avec une grande facilité, son regard ne laissant voir autre chose que la sauvagerie, à la limite de la folie. Il chopa la tête de Shery d'une main et lui explosa avec une violence inouie contre un miroir. Dans sa tête, il aurait pu se passer quelque chose comme un "REGARDE COMME T'ES BELLE", mais non. Dans cet état, Mykos était incapable de parler. Bien sûr que c'était honteux de voir comment il se défendait, en n'étant même plus lui même, mais là il n'avait pas pu gérer. Il peut très bien savoir se battre sans avoir besoin d'en arriver là, mais là, il n'a pas pu contrôler.
Comme si ça ne suffisait pas, il lui tapa la tête dans un autre miroir juste à côté, avec autant de violence, puis, sentant ses membres tremblants à cause de l'adrénaline, il lâcha sa tête, et pendant qu'elle vacillait, il lui asséna un puissant coup de pied dans le ventre, la faisant tomber quelques mètres plus loin. Restant immobile quelques instant en la fixant, il commença à s'avancer de nouveau vers elle, menaçant, les bras le long du corps, tremblant, les doigts crispés. Et son regard, planté sur Shery, n'était pas du tout annonciateur d'un gros free hugs emplie de camaraderie. Il était même plutôt flippant. C'était la seconde face de Mykos, qui, naif à la base, le plus inoffensif qui soit, pouvait aussi agir comme un réel monstre.
Pourquoi en arriver là pour une simple remarque ? Souvent rabaissé et humilié, et avec la volonté de devenir fort pour que l'entrainement d'Aria ne soit pas vain. Sauf que, Mykos n'a pas encore assez de recule pour comprendre certaine nuance. par exemple, le fait que battre Shery n'aura pas été fait par lui même mais par la force potentielle de son inconscient, ou alors, le fait d'agir comme un adulte et simplement s'excuser, ou prendre du recul sur ce que disait Shery... Sauf que parfois, on a tellement peu confiance en soi qu'on écoute ce qu'on dit les autres sans prendre conscience de la personne que l'on est réellement. Alors oui, même si dans l'état où il est Mykos risque de ressortir gagnant du combat on va dire, on ne peut pas vraiment dire que c'en soit une gloire.
Par contre, dans l'immédiat, il faudrait le calmer, et vite, parce qu'il n'a plus aucune conscience de ce qu'il fait.

Wa, quand on se dit que cette baston n'a eu lieu que parce que Mykos avait dit à Shery qu'elle était moche c'est épique quand même.
Il s'en était prit plein la gueule. Il était là, étendu au sol, essoufflé, les coups de Shery l'ayant fait revenir à lui, mais pas pour l'apeurer. Il prenait conscience de ce qu'il venait de se passer. Se battre, donner des coups, en recevoir... Pensée directe pour Aria. Il s'était entraîné avec elle, et ça avait porté ses fruits. Il n'avait plus peur. Il venait de se faire chataigner la gueule faut voir comme et il avait bousillé une fille, mais il se sentait heureux. Comme délivré de quelque chose. Il eut alors une réaction étrange, étendu sur le sol, les deux bras allongés. Il rit. D'abord doucement, puis progressivement il rit aux éclats, comme il n'avait jamais ri. Ce sentiment... Il était tellement salvateur. Un peu comme celui que Tylor a du ressentir avant de fonder le Fight Club. Il se redressa doucement et cracha un peu de sang, en lançant un regard complice à Shery, et peut-être un peu provocateur, un grand sourire aux lèvres, bien que son visage soit salement amoché.

-On remet ça ?~

Il n'en pouvait plus, son adrénaline avait fait monter son rythme cardiaque, mais il avait encore envie de se battre. Comme pour un jeu. Et, éclair d'intelligence on va dire, il se dit que Shery allait le prendre pour un fou, donc si il voulait vraiment se battre fallait qu'il en rajoute un peu. Il se redressa pour se relever et fit craquer ses doigts avec un grands sourire, un sourire qu'il n'avait jamais eu auparavant. Il avait une sorte d'assurance dans le regard.

-Allez la moche, debout~

Bien sûr, il ne disait ça que pour l'énerver, parce qu'il ne la trouvait pas particulièrement moche. Mais les filles aiment pas qu'on leur dise qu'elles sont moches. Il attendait donc qu'elle vienne, lui étant plus prêt pour un combat à la loyal, même si elle userait de sa colère pour se battre contre lui. Mais il n'avait pas peur, il voulait juste se battre. Jouer.

Comme c'est drôle, cette impression de camaraderie alors qu'ils viennent tout les deux de se défoncer littéralement la gueule ? Cela dit, ce combat avec Shery lui avait débloqué quelque chose... Un amour pour le combat qu'il n'avait pas avant. Pas prête qu'elle disait. Comme si ce combat avait été programmé pour être fait à la loyale. Cela dit, Mykos n'allait pas la forcer, bien qu'il fut un peu déçue.
Mais oooh, encore à se préoccuper de son apparence. C'est pas vrai ça, mais pourquoi elle se préoccupait tant que ça de sa tronche ? La voyant commencer à galérer, Mykos lâcha un petit soupire et la suivit en boitant un peu. Faut dire qu'elle ne l'avait pas loupé, et quelques petites courbatures commençaient à se faire sentir dans ses muscles.

-Mais pourquoi est-ce que tu te préoccupes tant que ça de la tête que tu as ? Tu sais t'as la tête pleine de sang et les cheveux décoiffés ça t'empêche pas d'être jolie, je trouve que tu te prends la laitue pour rien...

Oui, il avait entendu l'expression se prendre le chou, il avait retenu que le légume était vert et feuillu, mais il ne se souvenait plus qu'on parlait de chou alors il avait improvisé.
Autre question, pourquoi Mykos disait que Shery était jolie maintenant ? Parce que c'était par rancoeur qu'il lui avait dit le contraire, et parce que se battre l'avait sacrément défoulé, il se sentait un peu plus apte à parler comme une personne civilisée.
Tout ce qu'on peut dire, c'est qu'ils avaient quand même bien l'air cons tout les deux, la face en sang et marchant comme des canards boiteux. Puis Mykos lui, trainait tranquillement à côté de Shery comme si de rien n'était. Peut-être que le moment où il pourra -enfin- faire ses excuses à la demoiselle arrivera prochainement.