Du sang. Trop de sang pour qu'il soit encore en vie. En une seconde ce connard avait tué Julian et c'était barré ... Paralysé parce que je voyais, je n'arrivais même à pleurer. Faisant abstraction des gens qui appelaient des ambulances, on venait de m'arracher les deux bras ...
Une heure trente du matin. Sursautant en me réveillant, j'avais encore rêvé de cette fameuse nuit. Ca me hantait, me brûlait doucement à petit feu. J'étais rongé par la culpabilité de ne pas être venu plus tôt, ronger par la colère parce que je savais que cet enfoiré était encore en vie quelque part, et j'étais rongé par la solitude. Je n'avais pas perdu 'un' frère, j'avais perdu 'mon' frère. Le seul et l'unique. Il fallait bien partir un jour, mais lui était partis trop tôt. Lui c'était le pilier de la famille, et moi j'étais le petit merdeux. La conclusion était simple, c'est le mauvais frère qu'on avait tué. Putain ... Qu'est-ce que j'avais fait pour m'en prendre plein la gueule comme ça ? Je n'étais pas dû à m'apitoyer, mais merde rien ne m'était jamais arrivé de bien. Dès la naissance, je suis tombé dans la mauvaise case. Père inconnu au bataillon, mère qui se préoccupait plus de sa dose de coc' et de sa bouteille de vodka que de moi - et dieu merci, elle avait clamsée -, et la mort de mon frère ... Sans compter toutes les conneries que j'avais pu faire, et mon passage en maison de redressement.
Mon passé me consumait, me hantait toutes les nuits voilà pourquoi je n'aimais pas dormir seul mais en bonne compagnie. Malgré l'heure, impossible de me rendormir ... Sortant de mon lit et enfilant des fringues, je n'avais plus qu'une chose à faire : me défouler en faisant du sport au lieu de tabasser le premier venu. Bon compromis, non ? Quittant ainsi les dortoirs pour aller à la salle de sport, j'aimais m'y rendre la nuit. Il n'y avait jamais personne à cette heure, ça me permettait d'évacuer toute la merde que j'avais en tête, et comme toujours mon côté téméraire me poussait à faire des choses 'illégales'. Passant une heure sur le tapis de course, puis à faire du vélo les pensées noirs revinrent de nouveau. Alors forçant davantage sur mes jambes, je finis par m'arrêter lorsque mon souffle fût difficile à trouver. M'allongeant, je finis par faire des abdos quand soudainement j'entendis le bruit de la porte. Et merde ... J'allais me faire allumer. Restant cependant allonger, je finis par apercevoir non pas un visage en mode vénère, mais un visage stoïque que je connaissais bien. Finalement j'aurais préféré que ce soit un prof ou un surveillant ...
Robert. Robbie. Robinou. Il avait autant de nom que de personnalité ce gars-là. Jadis gros, boutonneux, et geek il s’était transformait en mec à la gueule d’ange, prêt à intégrer le prochain boys band pour faire hurler les groupies en chaleur. Qu’est-ce qu’il faisait là ? Surtout à une heure pareille. Je pensais être le seul dingue à brûler les graisses en pleine nuit ! Soupirant, tirant une gueule de blasé, je n’étais pas du genre à faire semblant. Quand tu me faisais chier, je te le disais. Quand je ne t’aimais pas, je te le montrais. Et quand je te tabassais, crois-moi tu le sentais. Lançant les hostilités d’un regard noir, qui aurait cru un seul instant qu’on était autrefois de très bons potes ? Ça me paraissait si loin, que je me demandais si c’était vraiment vrai. Ne disant rien, les mots ne manquaient pourtant pas, mais je savais que si je l’ouvrais ça allait partir en vrille. Me contentant alors de continuer mes abdos … Un, deux, trois.
Vous savez, il y a ce sentiment étrange. Cette sorte de manque. Comme si l'assiette avait été partiellement vidée. Vous savez, c'est ce qu'on appelle une amitié brisée. Le genre d'amitié si soudée qu'une fois détachée elle finit par faire mal et pincer le coeur. Le genre d'amitié que j'aurais dû garder, mais le genre d'amitié que je ne peux pas garder. Encore aujourd'hui, je ne sais pas ce qui me pousse à haïr ceux qui se retrouvent en dessous de mon rang social, de mes capacités. Pourquoi je méprise les autres, pourquoi je jalouse les autres. En fin de compte, c'est un mystère que je n'ai jamais pu réellement résoudre. Peut-être vaut-il mieux que je me voile la face, ouais. Parce que si le voile tombe, qu'est-ce que je vais découvrir, que je suis une ordure ? Une ordure d'avoir dégager mon ami le plus proche auparavant pour une histoire de popularité ? Je connais la chanson, merci. Mais vous voyez, Raïley était un danger pour moi. Instable, est-ce que je pouvais compter sur lui pour se taire, pour ne jamais dévoiler l'ignoble chose que j'étais lors de notre rencontre ? Ce type énorme et presque détesté par le reste de l'humanité. Non il n'y avait pas d'autre issue que celle-ci : l'abandon.
Ce serait mentir de vous dire que pas une journée ne passe sans que j'y repense, c'est faux. Je n'en ai aucun remord. C'est le passé, c'est juste une histoire lambda de mon ancienne vie qui n'est désormais plus qu'une banale chimère. Et pourtant, il a fallut que nos regards se croisent de nouveau ce soir là. Que ça dérape.
J'étais incapable de dormir, l'esprit occupé par des pensées futiles, le tout m'avait poussé à profiter de la piscine à nouveau - seul cette fois, sans Noah dans les parages. Je m'étais usé la tâche, mes muscles gonflés à bloc tandis que ma respiration se voulait saccadée. Déposant la serviette sur mes épaules, je m'empressais de me rhabiller rapidement, prenant mon sac de sport au passage avant de faire un tour par le gymnase pour aller chercher mes chaussures oubliées dans les vestiaires. Et puis il était là. Comment pouvais-je oublier ce regard, ces cheveux vifs ?
On se taisait. On disait rien. C'était toujours comme ça. Enfin, c'est un E, c'est normal pour lui de regarder les gens ainsi, je suppose. Ils n'ont rien d'humain. Juste des pauvres incapables pas fichu d'aligner une phrase sans faire une faute de grammaire. Je lâchais alors un bref soupire, lançant avec nonchalance :
« Tu devrais plutôt user de ton cerveau pour réviser tes cours que de perfectionner ton corps ridicule. »
Sujet: Re: [y] Robinou | Broken Mar 8 Oct 2013 - 0:41
« Tu devrais plutôt user de ton cerveau pour réviser tes cours que de perfectionner ton corps ridicule. » Oh, monsieur parlait ! Nous étions seuls, cette raison suffisait pour expliquer pourquoi il m’adressait la parole alors qu’il ne le faisait pas – ou plus – habituellement. Ses remarques acerbes ne me touchaient pas plus que ça. A mes yeux c’était un mec mal dans sa peau, jaloux de tout et tout le monde … A cette heure c’était juste un mec qui me faisait plus pitié qu’autre chose. Le genre de type faible d’esprit pour être autant toucher par les dires des gens. Pitoyable … C’était le seul et dernier lien qui nous unissait. J’étais ridicule à ses yeux, et lui était pire que navrant. Affichant un sourire sans pour autant le regarder, je finis par me redresser. Il m’avait coupé toute envie de continuer ma séance de sport. « Je me demande qui est le plus ridicule. Celui qui n’a pas de cerveau ou celui qui joue un rôle ? » Et voilà … Je savais bien que ça allait merder entre nous si jamais un des deux l’ouvrait.
Cette époque lointaine où nous étions liés était révolu. Est-ce que je regrettais notre relation ? Sincèrement, non. C’était peut-être un type bien à une certaine époque, un boulet certes, mais quelqu’un de bien. Le type que j’avais en face de moi, concrètement c’était un connard. J’étais mal placé pour juger, mais c’est ce que je pensais. Et repenser au fait que c’était toujours moi qui le défendait avant m’horripilais encore plus. Si j’avais su je l’aurais laissé dans sa merde, et je l’aurais regardé se faire tabasser. Regretter, ce n’était pas genre surtout quand ce n’était pas mériter. « D’ailleurs pourquoi tu me fais la causette, d’habitude c’est à peine si tu respires le même airs que les E. T’es pire qu’un certain sociopathe nazi à ce niveau. » Narcissique ayant peu confiance en lui pour user de ce don à chaque fois que quelqu’un lui résiste … Rabaissant les autres, alors qu’il était lui-même rabaisser avant.
Dans ce bahut, je ne pouvais pas pisser sans qu’une nana vienne m’emmerder, et je ne pouvais pas faire de sport sans qu’un con se ramène ! Je détestais Prismver. Je n’avais jamais eu l’ambition de venir, mais on m’avait forcé la main. A quoi bon ? Mon don, je m’en foutais pas mal de toute manière. Prenant place sur un banc, ce n’était pas parce monsieur cul-cul la praline était là que j’allais partir. Bouteille d’eau à la main, je bu quelques gorgées priant pour qu’il se casse …
Sujet: Re: [y] Robinou | Broken Mar 8 Oct 2013 - 23:51
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La haine par la haine, comme trop souvent. Pourtant, je ne sentais en rien cette boule de feu à l'intérieur de mon corps dès que je sentais l'odeur exécrable de cet ancien ami. Rien que le fait d'associer le mot ami à ce pathétique individu me donnait sérieusement la nausée, et je ne pouvais que grimacer lorsque sa voix rauque résonnait à l'intérieur du gymnase. Si encore s'apprêtait-il à dire quelque chose de pertinent, mais non, il me redonnait juste la monnaie de ma pièce de façon bien grossière. Un rôle, moi ? Non non, tu n'as juste pas compris que j'ai changé. Ce n'est pas une histoire de se voiler la face : tout le monde sait quel genre de type je suis, entendre de moi que je suis un connard de première dans les couloirs est une chose commune, mais vous savez, je dégage cette attraction étrange, on ne peut donc pas vraiment me détester. Sauf Raïley, en fait. Ah, Raïley. Tant de souvenirs hideux du beau gosse aux cheveux étranges qui vient protéger le petit gros boutonneux. Maintenant on se crache dessus littéralement, à deux doigts de se tirer une balle. Ca se remarque me comparant à ce fameux tyran de la Seconde Guerre Mondiale m'arrachait un rictus méprisant, remettant ma chevelure en place, trempée. Je soupire, pour finalement conclure :
« Bof, si tu le dis. C'est bien une répartie digne d'un E ça. »
J'étais presque désinvolte, exacerbé. Par ailleurs, j'avançais jusqu'au banc, enfilant mes chaussures, déposant mon sac à dos sur le sol, ce dernier contenant mes affaires de natation et je fixais longuement mon ancien pote. Un petit sourire se dessinait sur le coin de mes lèvres, observant dans la pénombre le dessin de ses muscles et de son visage. Si seulement il n'avait pas été lui, j'en aurai profité. Mais il me dégoûte, simplement.
« Ton sociopathe nazi était juste un gros raciste de première, gros frustré de la vie. Les E et moi... disons qu'il m'inspire....... la pitié. C'est quand même triste de voir que des personnes aussi peu intelligentes peuvent être encore nommées d'êtres humains. En revanche, je suis certain que tu ferais un très bon animal de compagnie, mon petit Raïley. »
Lançais-je d'un ton chantonnant. Ca faisait longtemps qu'on s'était pas tapé dessus.
Sujet: Re: [y] Robinou | Broken Mer 9 Oct 2013 - 10:49
Oh mon dieu j'étais un E ?! Et alors ? Il ne pouvait pas changer de disque ? Il avait toujours le même argument, et le pire c'est qu'il savait que ça me laissait aussi indifférent que quand je le regardais car contrairement à beaucoup son charme ne me faisait ni chaud ni froid. Peut-être que ce détail l'emmerder ? Bref, ça faisait longtemps qu'on se connaissait, et pourtant il essayait toujours de me rabaisser sous prétexte que j'étais inférieur à lui. La blague. Ce n'était pas le premier B à vouloir m'écraser et pas le dernier non plus. J'avais l'habitude dans ce bahut, hors j'étais d'une nonchalance sans faille, rien ne me toucher particulièrement tout simplement parce que ce que pensaient les gens de moi, j'en avais RIEN.A.FOUTRE. Affichant un sourire à ce qu'il disait, il prit place sur le banc où j'étais, ce qui me poussa à me décaler. Enjambant le banc pour être dos à lui, je savais que j'allais le frapper si je le regardais.
« Je te croyais plus intelligent, ce sociopathe avait exactement le même argument que toi. Oh, et si je fais un bon chien de compagnie toi tu fais un admirable punching-ball, je me rappelle que tu as une longue carrière derrière toi ... » Tournant mon visage pour le voir j'affichais un sourire vicieux, je savais que son passé était un sujet tabou et le lui rappelait était un de mes jeux favoris. Je connaissais son passé, lui ne connaissait pas le mien et c'était la seule chose qui pouvait me toucher. Peut-être que c'est pour ça qu'il m'avait tourné le dos ? Je lui rappelais sans doute ce qu'il voulait ardemment oublier. Sentant son regard sur moi, je faisais de même. J'avais beau le regarder encore et encore, je ne comprenais pas pourquoi tant de gens rêvait de le voir dans leur lit. Pourtant, je m'étais découvert il y a peu une attirance pour les hommes. Ce sujet était encore flou pour moi, et ça ne me gênait pas. Désolé de le dire comme ça, mais un trou c'est un trou.
Je devais cependant avouer qu'il était pas mal - mais plutôt crever la bouche ouverte plutôt que de lui dire -, en même temps vu l'ancien Rob on ne pouvait que faire mieux, mais ça s'arrêtait là. « Le plus ironique dans cette histoire est que je suis le seul à pouvoir te salir ... Je suis tellement idiot que je pourrais sans faire exprès lâcher ton passé au premier venu ... » Revenant à mes petites affaires, lasser de le regarder je sortis de ma poche une sucette à la cerise. La déballant, je la mis en bouche. C'était un type froid et insensible parait-il, mais bizarrement j'arrivais toujours à le mettre hors de lui ...
Sujet: Re: [y] Robinou | Broken Mer 9 Oct 2013 - 17:44
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Le mot passé, je crois l'avoir toujours haï. Du moins, depuis que j'ai eu l'occasion de sortir de ma coquille et enfin pouvoir voler de mes propres ailes. Pourtant, Raïley se faisait une joie d'étaler de douloureux souvenirs, commençant à tirer la carte du chantage. Il connaissait ma corde sensible et en jouait, c'était horrible. Je sentais ma gorge se serrer et mes yeux me piquer sous les fracas de cette vie d'autrefois, celle où je me faisais dévorer à petit feu par les poings, les rires et les regards. Là où je souffrais sans jamais pouvoir faire quoi que ce soit, là où j'étais un puching ball comme l'adolescent avait aimé le souligner. Mon sang ne fit qu'un tour, mes mirettes dégageant une agressivité sans fin alors que l'autre riait de ses propos. J'avais envie de lui faire bouffer ses dents avec violence, de détruire sa vie comme il pouvait le faire avec la mienne en un claquement de doigt. Lancé par la rage, je n'hésitais absolument pas à tenir les propos suivants :
« ... Fais ça et n'espère même plus pouvoir marcher. »
Menace basse, idiote, et impulsive, tout ce que je déteste. Mais j'ai toujours perdu mes moyens lorsque je me retrouve à faire face à ce genre de soucis qui... Justement n'avait pas fait leur apparition depuis. Pour ainsi dire jamais. Je me levais du banc en un bond, poing serré et mâchoire grinçante, ni une ni deux, je m'élançais sur le garçon. Ma main s'appuya et pressa son épaule, l'obligeant à me faire face. Serrant son col entre mes doigts avec fermeté, je plongeais mes yeux dans les siens avec la plus grande haine du monde, le poing levé, déjà près à lui fracasser la mâchoire.
« Ose donc Raïley ! Fais quelque chose d'aussi bas que ton statut ! Il y a des fois où je me demande où est ton utilité dans ce monde, ta mère devait juste être une grosse salope qui est tombée en cloque comme une pauvre merde, t'en es le résultat, regarde-toi. »
Sujet: Re: [y] Robinou | Broken Mer 9 Oct 2013 - 20:06
Un rictus se dessina sur mon visage en voyant la réaction de Robert. Comme prévue il était hors de lui, me menaçant à son tour il n'avait réussi qu'à me rendre encore plus heureux en suggérant de foutre en l'air sa vie. Ça me donnait davantage l'envie de l'ouvrir ... Mais pas tout de suite. C'est moi qui avais les cartes en mains. Se levant d'un seul coup, il m'obligea à lui faire face. Se regardant en chien de faïence j'avais appris à aimer ce regard haineux. Ça me confortais dans l'idée que j'avais appuyée sur le bon bouton comme toujours. J'étais un enfoiré, légèrement sadique et quand je n'aimais pas quelqu'un je me faisais une joie de le montrer. Robert je ne l'encadrais pas, lui refaire une beauté me démangeait. Serrant fermement mon col, il leva son poing prêt à m'en coller une insultant par la même occasion ma mère, ce qui me fit ni chaud ni froid et pour cause ... C'était une salope, j'étais le premier à l'insulter. Alcoolique chronique, et droguée elle pouvait s'envoyer en l'air pour une dose. J'étais sûr qu'elle m'avait eu pour cette raison.
Mon sourire ne s'effaçant pas pour autant, je n'avais pas peur de prendre des coups. La maison de redressement m'avait apprit une chose : frappe avant d'être frapper. Mon poing parti d'un coup, se fracassant sur sa mâchoire. J'étais plus imposant que lui, plus grand. La violence de mon geste le projeta, et j'en profitais pour le plaquer sur le banc. Me penchant de toute ma hauteur devant lui, je le regardais non plus d'un air joyeux, mais d'un air froid. La violence, je n'avais connu que ça. Prendre des coups, tabasser le premier con c'était mon quotidien avant d'arriver à Prismver. « Si j'oserais ? Allons, tu sais bien que je n'ai pas froid aux yeux ... » Effectivement, c'était le cas. Je n'avais aucune limite. Petit Robinou voulait jouer au jeu du plus fort ? J'allais le faire manger dans ma main en connaissant son passé.
Le prenant par le col pour le redresser, mon inlassable sourire de connard réapparut. « Je t'explique comment ça va se passer maintenant. J'exige et t'exécute. » Un connard ? Un salopard ? Oui, j'en étais un, un gros même du moins avec les gens que je ne pouvais pas piffrer et il faisait partie du lot. Je n'avais qu'à sortir quelques mots pour lui faire honte. Vu comment il me traitait c'était bien mérité et j'allais en profiter.
Sujet: Re: [y] Robinou | Broken Mer 9 Oct 2013 - 21:53
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Il y avait dans ses yeux une flamme ardente qui ne demandait qu'à s'écraser contre moi et me meurtrir de mille et une souffrances. Mais à peine avais-je noté les sentiments de haine qui se dégageait de mon interlocuteur qu'une vive douleur vint s'éprendre de ma mâchoire, mon corps se heurtant au banc contre lequel j'étais appuyé un peu plus tôt. Abasourdi, presque dans les vapes, j'avais l'impression que mon cerveau se balançait avec force contre les parois de mon crâne, n'entendant plus très bien pendant quelques secondes, tout du moins jusqu'à ce que Raïley vienne me redresser par le col et me poser une sorte d'ultimatum. Une sorte de règle. Une sorte de chantage. Mon cœur battait la chamade, mes membres tremblaient et ma pupille ne cessait de s'agiter tandis que je déposais – presque avec douceur – mes mains sur les bras aplatis contre mon col. Lâche-moi bordel... Je déteste ça. Toutes les chimères du passé revenait, je ressentais encore ces coups contre mon corps gras et méprisant, ces moqueries et ces provocations auxquelles je ne pouvais pas répondre. Encore aujourd'hui c'est un traumatisme et c'est ce qui m'a poussé à ne jamais chercher réellement la bagarre avec qui que ce soit. Je le savais pourtant : je suis incapable de prendre le dessus sur mes émotions ! Putain à quoi t'as joué Robbie !? Regarde dans quoi tu t'es mis !
« ... Va te faire mettre Shiloh. »
Sur ces mots, je ne sais pas ce qu'il m'a pris. Sans doute une seconde poussée de folie, peut-être que je n'aurais pas dû, mais je n'avais pas réfléchi : je crachais sur son visage avec hargne et mépris, pressant ses bras un peu plus fort qu'avant, retenant des couinements de peur, tentant de me dégager de son emprise au plus vite, reculant. Mais c'était un effort trop vain, Raïley avait toujours été plus puissant que moi et j'avais beau tenté, rien ne le ferait arrêter. Je le connaissais trop bien pour ça.
« Je n'ai aucun ordre à recevoir. C'est toi l'animal de compagnie, alors ferme ta grande gueule. »
Sujet: Re: [y] Robinou | Broken Mer 9 Oct 2013 - 23:20
L’impulsivité. C’était mon plus gros défaut et pour cause : j’étais passé par la case prison pour mineur. Noyer par la violence, quand je commençais j’avais bien du mal à m’arrêter. Comme posséder par la rage, les coups partaient tout seul et si on me stimulait la situation empirait. La colère qui me consumait à petit feu était également une raison de cette violence constante. Ainsi, je m’étais rabaissé au même niveau que les agresseurs de Robbie. Je sortais du même pot, sauf que je ne violentais pas que les faibles je retrais dans le tas de tous ceux qui me faisaient chier. Le tenant toujours fermement, il avait le mérite d’avoir du cran en m’insultant de nouveau, pire en me crachant dessus « En ce moment, celui qui est le plus apte à se faire mettre c’est toi … Robert. » Il détestait son prénom, peut-être plus que moi avec le mien. Léchant ce qui avait atterrit sur le coin de mes lèvres, mon infamie me choquait moi-même.
Resserrant davantage mon emprise, je voyais de la peur dans son regard et dans ses gestes, son attitude ne me trompait pas. Combien de fois avais-je déjà vu ce genre d’expression ? Je ne les comptais plus. Je passais de l’ancien ami protecteur à tortionnaire sans foi ni loi. Le temps changeait bien des choses. Il fallait avouer que c’était assez regrettable, mais c’est lui qui l’avait cherché et on me trouvait très facilement. Suffisait d’un rien pour que je pète les plombs, d’où mes nombreux problèmes avec la justice par le passé. L’ouvrant de nouveau, il ne faisait qu’attiser davantage ma haine que j’avais à son égard « Les chiens ça mord connard. Les punching-balls par contre ça encaisse en silence. » Je ne parlais jamais dans le vent, quand je disais quelque chose je le faisais. S’il pensait que je n’allais pas mettre à exécution mes menaces il pouvait mettre ses doigts bien profond à l’endroit le plus adéquate : son cul. Lui décrochant un nouveau coup de poing, je n’étais pas du tout tendre. Je frappais avec la même hargne que quand je me battais. Le relâchant finalement pour prendre mon portable, composant rapidement un numéro, la sonnerie sonna deux fois « Hey, Skylee ! Je te réveille mais pas pour rien, j’ai un scoop pour toi … Tu vois Robbie, un B. Oui. En fait, il s’appelle Robe … »
Sujet: Re: [y] Robinou | Broken Jeu 10 Oct 2013 - 19:42
Je déteste mon prénom plus que l'existence de tous mes ennemis réunis. Rien que le fait que Raïley me le recrache en pleine figure me faisait frissonner de toute part. Sa langue allait s'aventurer sur le coin de ses lèvres, endroit auquel j'avais étalé ma salive avec rage. Je le fixais avec dégoût et peur, la gorge serrée et les poings incapables de se lever pour me dégager de cette sale affaire. Je pouvais déjà deviner la suite, et pourtant, cela ne m'a pas empêché de sentir une seconde baigne s'éclater contre ma face, envoyant mon faciès valdinguer sur le côté. Mes yeux retenaient leurs larmes, j'ai aucune envie de passer pour un faible mais putain ça faisait longtemps que je n'avais pas eu à subir ces tortures. Mes bourreaux revenaient me hanter, et si seulement il ne s'agissait que d'une impression.. mais non. J'étais bel et bien en train de me faire tabasser par ancien ami – mon dieu je déteste avoir à dire ça. Si j'avais su, j'aurai préféré avoir à encaisser les coups auparavant au lieu d'avoir ce filet de sang aujourd'hui dégoulinant le long de ma joue pour remplir le creux de mon oreille. Puis tout s'arrêta soudainement. Mon cœur se pressait, tant d'émotions se mélangeaient à l'intérieur de mon crâne, un véritable enfer. Sonné par le coup, je tenais ma tête, plissant les yeux, grimaçant, contractant mes muscles et puis tout à coup, un numéro, une voix : il allait le dire.
Non putain non. Pas ça. Tout sauf ça.
Je réagissais au quart de tour ; ce n'était pas le moment de réfléchir de toute manière ! A peine entendais-je le début de me prénom que je me lançais sur l'adolescent, plaquant mes mains sur sa bouche avec violence avant de saisir le téléphone et de le lancer plus loin. Dans mon élan, j'avais enfin réussi à repousser Raïley. C'est assis à califourchon sur son ventre que je craquais. Je tremblais sans me cacher, baissais la tête et me pinçais les lèvres pour contenir mes sanglots : en vain. Je m'exposais, honteux, faible, le front reposé contre le torse puissant de l'autre garçon. J'étais un incapable.
« ... F-Fais pas ça... Je t'en supplie... »
Un prénom qui ameuterait les bourreaux et qui me détruirait sans aucun doute un moment ou un autre. Pourquoi avais-je envie de crier à l'aide, pourquoi avais-je envie de hurler le nom de Noah pour qu'il me sorte de là. Et encore, si lui-même savait la vérité, qu'est-ce qu'il en penserait, sérieusement... ? Putain j'veux pas le savoir
Sujet: Re: [y] Robinou | Broken Jeu 10 Oct 2013 - 22:30
« Hey, Skylee ! Je te réveille mais pas pour rien, j’ai un scoop pour toi … Tu vois Robbie, un B. Oui. En fait, il s’appelle Robe … » Je n’ai pas eu le temps de terminer ma phrase. Se ruant littéralement sur moi, Robbie m’arracha mon téléphone des mains, me privant de la parole en plaquant violemment ses mains sur ma bouche. Atterrissant douloureusement au sol m’écrasant de tout son poids, je m’attendais à recevoir une raclée mais rien … Surpris, ouvrant les yeux après cette chute virulente il était assis sur moi. Tremblant, je voyais de nouveau la peur s’exprimer dans son regard, je ne pus alors m’empêcher de remonter quelques années en arrière en voyant cette expression sur son visage. Cette époque où il était encore une victime, cet être que je devais ramasser à la petite cuillère après avoir encaisser de multiples coups. Cette victime que j’essayais de consoler avec une main rassurante glissé dans ses cheveux … Main qui faillit terminer son chemin avant que je ne l’interromps. Non, il ne fallait pas. Il ne méritait plus ce genre d’attention. Le passé était révolu.
Heureusement, il avait le front sur mon torse ne se préoccupant guère de cette main un peu trop intrépide. « ... F-Fais pas ça ... Je t'en supplie ... » Il me suppliait, lui qui avait acquis tant de fierté mal placé. Était-ce de la comédie ? Non. Je ne connaissais que trop bien ce Robbie fragile, et malgré toute la haine que je pouvais ressentir à son égard, je ne ressentais plus l’envie de lui en coller une troisième. Je ne frappais pas un homme déjà à terre, et on pouvait dire qu’il était pratiquement au bout du rouleau. Je n’étais pas aussi horrible que lui. Il n’était certes pas violent, mais les mots faisaient parfois plus de mal que des coups. Désespéré, il l’était et d’une certaine façon cela me faisait sentir supérieur. Il l’était tellement qu’il allait se plier à mes caprices. Qui faisait pitié là ? Réprimant un sourire, certes je n’étais plus dans l’optique de lui refaire une beauté mais j’avais une dent contre lui, et Dieu seul savait à quel point je pouvais être revanchard.
Me redressant quelque peu, Robbie toujours sur moi je le regardais si fixement de sorte qu’il sente mon regard pour qu’il lève la tête. Lui montrant la poutre de gym d’un geste de la tête, je lui dis « Assis-toi là, baisse ton froc et caresse toi. » Ce n’était pas une suggestion, mais bel et bien un ordre. Voulant assouvir ma curiosité malsaine, je voulais vraiment savoir si oui ou merde j’avais une attirance pour les hommes ou si c’était simplement du pur délire. Connard et tordu, il était vraiment tombé sur le mauvais type. Il fallait vraiment que je consulte … Je sentais déjà arrivé la vague d'insulte. Affichant un air stoïque, j’étais sérieux comme un pape …
Sujet: Re: [y] Robinou | Broken Jeu 10 Oct 2013 - 23:12
Je ne pouvais plus reculer, ni renier. J'avais dit. J'avais avoué que j'allais me soumettre dans le seul but de préserver mon identité et ma santé mentale. Qui garanti que je ne deviendrai pas dingue si jamais un jour la foudre de mes bourreaux revenaient s'abattre sur moi alors que je les avais vaincu plusieurs années auparavant ? Pourquoi a-t-il fallut que la seule personne à ce jour à me connaître réellement finisse par jouer de ça ? Etait-il tombé aussi bas que moi ? J'avais goulûment ma salive, presque bruyamment alors que nos regards se plantaient l'un dans l'autre. C'était comme s'il n'y avait aucune issue possible, j'étais déjà condamné pour une longue période incessante de douleurs et de frustrations. La demande – ou plutôt devrais-je dire ordre – de la part de Raïley me choqua du plus haut point. L'expression de mon visage devait en témoigner, et je restais bloqué face à lui, la bouche à moitié ouverte tandis que j'assimilais ses paroles. Attends, non mais, pourquoi il veut se faire voyeur maintenant ? Depuis quand ça l'intéresse ? Mon cœur s'arrêtait de battre et je commençais à me sentir de plus en plus mal, nauséeux. Pourtant, se fut sans un mot que je quittais le ventre de l'adolescent, baissant la tête, esquivant son regard perçant avant d'aller vers l'endroit désigné. Une poutre. Sérieux. Néanmoins, une fois face à elle, je perdis mes moyens, purement et simplement. J'appuyais mes deux mains contre celle-ci, serrant les dents au plus fort en tentant de retenir un énième sanglot bien que l'autre ne pouvait pas vraiment le voir.
Je me tournais enfin en face à face vers le type aux cheveux rougeâtres, et avec crainte, laissais mes doigts couler le long de mon torse pour saisir le bouton de mon bas d'uniforme. Je déteste son regard, cette allure si désinvolte qui se délecte de sa supériorité momentanée. Ca va durer combien de temps, ce petit jeu ? Tremblant de toute part, c'est avec difficulté et les mirettes abaissées que je me défaisais de l'attache, descendant la braguette lentement, voulant retarder ce moment honteux le plus possible. Le vêtement tomba le long de mes cuisses, je m'en débarrassais, mais une fois l'index calé entre ma peau et l'élastique de mon boxer, je bloquais, j'étais en panique, sincèrement. C'est sans doute la raison pour laquelle que, sans le vouloir, seulement sous le coup des émotions, mon pouvoir pris le dessus et les phéromones envoyaient des messages d'alerte. Pour sûr, Raïley les recevait, et ça n'allait pas lui plaire. Je soufflais, tentant de reprendre mon calme et je.
Je peux pas faire ça. Pas comme ça.
« ... Comment tu veux que je fasse ça sérieux. Tu pourrais me foutre un flingue sur la tempe que je ne pourrai pas le faire, physiquement parlant... »
Disais-je d'une voix embarrassée. J'aurai pu le faire, mais je n'étais pas en condition pour, et pourtant, ma propre survie est en jeu.
Sujet: Re: [y] Robinou | Broken Ven 11 Oct 2013 - 1:04
Aucune insulte, mise à part un visage choqué par mes propos. Il pouvait l’être, étant moi-même choquer par ce que j’avais dit. Je n’avais pas calculé mon coup, c’était venu sur un coup de tête, spontanément et sans qu’il ne me tienne tête il s’exécuta sans rien dire. Il était prêt à aller jusqu’où pour garder son secret ? Arquant un sourcil, sceptique j’attendais vraiment s’il allait m’obéir au doigt et à l’œil. Mon scepticisme avait lieu d’être. Assis au sol, chacun de ses gestes étaient analysé par mon regard comme si mes yeux ne voulaient manquer aucun détail. Enlevant lentement son pantalon, j’avais l’impression qu’il faisait un effort surhumain ce qui était compréhensible, mais qui m’emmerdait quand même impatient que j’étais. Puis subitement je ressentis une sensation étrange que je ne pouvais d’écrire. Qu’est-ce qu’il faisait ? Je savais que c’était lui. Essayant de me contenir en vain, je finis par me relever me concentrant sur ce qu’il disait plutôt que sur ce que je ressentais. Esquissant un sourire à l’entente de ses réclamations, je me grattais les cheveux signe qu’il m’ennuyait à vouloir retarder la chose. « Quoi ? Tu veux que je te mette en condition comme une gonzesse ? » J’allais le faire.
M’avançant vers lui d’un pas ferme, la distance qui nous éloignait se réduisit en un instant. Face à face, je finis par lui agripper les cheveux penchant légèrement son visage puis ni une ni deux mes lèvres emprisonnèrent les siennes. C’était la première fois que j’embrassais un mec … Robbie qui plus est ! Je ne ressentais pas de dégout non, si bien que j’en arrivais à cette conclusion : une bouche était une bouche, et sans doute un trou était un trou. Ma langue forçant le passage pour rejoindre la sienne, plus fougueux que violent ce baiser avait un ton sauvage. Mes mains ayant un regain intrépide se posèrent sur ses épaules pour faire glisser sa veste d’uniforme et la laissant tomber au sol, elles ne s’arrêtèrent pas là. Voyageant le long de son corps, s’imprégnant doucement pour la première fois de traits masculins, elles voyagèrent vers le sud pour finir leur chemin sur l’élastique de son boxer. Glissant mes pousses entre sa peau blanche et son vêtement, sans aucune hésitation j’abaissais le dernier rempart qui le protéger de la nudité. Agrippant ensuite fermement ses cuisses avec la seule force de mes bras je le fis asseoir sur la poutre. Relâchant finalement ses lèvres plus savoureuses que prévue. Cette bouche pouvait dire des choses horribles, mais elle avait bon goût.
Son don faisant toujours effet, je me sentais mal. Concrètement je ne savais pas ce qu’il faisait mais j’interprétais ça à ma manière « Je rêve où tu me fais des appels de phare ? » Mes mains tenant les siennes pour les diriger sur son entre jambe, je le regardais de nouveau droit dans les yeux « Tu préfères que ce soit moi qui te touche ou toi ? » La réponse était évidente à mes yeux. Robbie ne pouvait pas respirer le même air que moi et encore moins me parler alors que je le touche à « cet » endroit … Reculant un minimum de sorte qu’on ne soit ni proche ni éloigné j’attendais qu’il s’active. Impatient et doper par son pouvoir, je n’arrivais pas à me tenir tranquille.
Sujet: Re: [y] Robinou | Broken Ven 11 Oct 2013 - 17:53
Non... Reste loin de moi. Ne t'approche pas, je t'en supplie, reste à une distance raisonnable, fous-moi la paix, méprise moi du regard mais ne viens pas. Repars, fais des pas en arrière, éloigne-toi, ignore-moi, fais de moi un fantôme mais surtout ne rompt pas la barrière entre nous... Raïley s'approchait tellement, j'en tombais des nues. Encore plus lorsqu'il plaque ses lèvres de force contre ses comparses. Mon visage balancé avec violence vers l'arrière m'empêchait de rétorquer, de refuser ce baiser. Mes yeux grands ouverts essayaient de comprendre ce qu'il passait par la tête de ce nouveau bourreau de mon adolescence alors que sa langue cherchait à s'aventurer à l'intérieur de ma bouche. Je tentais d'y échapper, manquant de m'étouffer avec mon propre muscle humide à l'intérieur de ma gorge tant je refusais ce baiser forcé. Je n'avais jamais eu à faire à ce genre de situation, je n'ai jamais été dominé, ou plutôt soumis à un tel point que j'avais honte de ma propre personne. J'étais faiblard, tremblant, couinant. Mes mains agrippaient le dos de mon ancien ami, tirant son vêtement plus loin pour le faire dégager : en vain. Il avait toujours été fort. Regardez la taille de ses bras et la force de son regard, la largeur de son cou. Comment pouvais-je combattre face à un tel monstre ?
Enfin, qui est le monstre ? Celui qui a méprisé ou celui qui se venge presque avec justice ? C'était horrible de dire ça mais il faut bien dire que tout ce qui m'arrive là ; je l'ai mérité, amplement. J'ouvrais un peu plus mon esprit sur la réalité des choses et me rendais enfin compte que je payais pour tout ce que j'ai fait subir. Pas seulement à Raïley, mais aussi à tous les autres. Les autres conquêtes si je puis dire. Il ne s'arrêtait d'ailleurs pas ici, se faisant une joie de me désaper avec hâte, continuant de jouer avec nerfs, à me provoquer, à me proposer que ce soit lui qui le fasse. Je le regardais avec dégoût, yeux larmoyants tandis qu'enfin il remettait de la distance entre nous deux. Reposant mes paumes sur la poutre, je me mis à la serrer de toutes mes forces, tête basse, je haïssais avoir à faire ce choix. Car si je ne le faisais pas et vite, j'allais en payer ma réputation à Prismver.
« ... Plutôt crever que ta main sur moi... »
Soufflais-je en serrant les dents. Sans remonter les mirettes en sa direction, j'exécutais son ordre. Je faisais quelque chose que je détestais faire. J'ai beau être quelqu'un avec une vie sexuelle épanouie je n'ai jamais apprécié m'offrir seul du plaisir. J'étais maladroit, rouge, cachant ma bouche et une partie des mes joues à l'aide de mon autre main. Partagé entre un maigre plaisir, une forte douleur dans la mâchoire et des larmes, j'me paumais. Sincèrement. Je voulais qu'on me sorte de là. Et vite. Ou qu'il arrête, tout simplement. Je gémissais faiblement, parfois sous ma propre torture que sous mes sanglots. Putain. Mordant ma lippe avec violence, je finis par ajouter faiblement :
« Je te détestais pas. Ceux que je déteste, ce sont mes bourreaux d'autrefois. Ceux qui me frappaient peut-être jusqu'à ce que mort s'ensuive... Ceux qui m'ont détruit... Mais maintenant que tu es descendu aussi bas qu'eux, alors je te déteste pour toujours. »
Sujet: Re: [y] Robinou | Broken Ven 11 Oct 2013 - 20:54
« ... Plutôt crever que ta main sur moi ... » Je le connaissais comme si je l'avais fait. Plaçant un tabouret en face de ce spectacle d'un coup de pied, je vins y poser mon derrière pour le contempler. Sortant par la même occasion mon paquet de clope pour m'en griller une, il eut bien du mal à commencer mais s'attela finalement à sa tâche. Je suivais le mouvement de sa main comme hypnotiser et si je n'avais pas eu un minimum de contrôle sur moi-même j'aurais sans doute trouvé mon pantalon trop serrer. Car effectivement ça n'aurait été que pur mensonge de dire que ce que je voyais me dégoûtais. J'étais peut-être un enfoiré, mais point menteur. Je n'avais pas honte de ce que j'étais, mon visage montrant clairement mon intérêt, mais par fierté je ne disais rien. Après tout je le dégoûtais pas la peine d'en rajouter une couche en lui disant que je prenais du plaisir à le mater ... Tout en se touchant de façon obscène, le beau lycéen m'avoua une chose qui me laissa perplexe. Il ne m'avait jamais détesté ... Pardon ? On parlait bien du même Robert ? Cet aveux n'était pas du tout en adéquation avec son comportement passé. Avec lui, j'avais connu ce qu'étais le rejet de l'autre et ce sans aucune raison valable. Crachant doucement la fumée de ma bouche cherchant les mots pour lui répondre, je finis par lui dire d'une manière froide « Tu as une drôle de façon d'apprécier les gens dans ce cas ... » Pour quelle raison me disait-il cela surtout dans une situation pareille ? Était-ce important que je sache qu'il me détestait alors que la situation s'y apprêtait justement ? Tout ce que je savais c'est que malgré la dureté et l'obscénité de l'acte, il prenait un minimum son pied. Son entre jambe en était le témoin.
Je savais également autre chose : ne ressentant plus l'effet de son pouvoir, j'avais les idées plus claires et sans aucune influence, s'il n'avait pas été ce Robbie, je lui aurais sauté dessus. J'avais ma réponse, j'étais vraiment attiré par les hommes. Ou alors il avait le don de faire naître du désir en moi et là ça craignait grave ! Effaçant ses pensées bien trop gênante de mon esprit, j'étais assis de sorte d'être vraiment devant son engin. Gardant toujours cependant une distance, j'étais aux premières loges. Le lorgnant sans retenue fumant ma clope, des pensées perverses naquirent dans mon esprit. Non, non, non. Regarder mais pas toucher. « Que tu me détestes ou non, j'ai franchi la limite du non-retour il me semble. Pourquoi tu me dis ça maintenant ? » Je connaissais un nouveau Robbie. J'avais déjà vu, le gros geek moche certes, mais sympa. La victime se faisant frapper injustement. Rencontrant par la suite un type à l'égocentrisme surdimensionné, puis là un Robbie avec des expressions mélangeant érotisme et douleur ...
Vu qu'il avait commencé à jouer à confessions intimes, moi aussi j'allais lui révéler quelque chose « Et je pense que tu me détesteras encore plus si jamais je craque ... Cours pendant qu'il est encore temps. » On pouvait m'insulter de tous les noms. J'avais commis des actes horribles auparavant. Violences physiques, vols, deals, ... Mais je ne faisais pas dans le viol et ça allait certainement en devenir un si ça continuait ainsi. Je ne pouvais pas renier le plaisir que me procurait Robbie, je ne pouvais pas fermer les yeux tout simplement. Alors qu'il parte la queue entre les jambes avant de faire une énième connerie. Le regardant d'un air sérieux pour lui faire comprendre que le conseil que je lui donnais n'était pas du vent.