Sujet: Re: [y] Robinou | Broken Jeu 17 Oct 2013 - 21:21
Les coups de bassin s’enchainèrent à la fois doux et violents, nous avions tous deux atteint la jouissance dans un dernier déhancher sensuel. Agripper l’un à l’autre comme si nos vies en dépendaient, je lâchais un dernier soupire plus roque que les autres. Tous mes muscles se contractèrent, mon corps vibrant librement comme soulager après cette torride pression excitante. Mon front poser contre une de ses épaules pour récupérer, je pus remarquer en la relevant que ses oreilles étaient rouges. Réprimant un petit sourire, me laissant entraîner par ses bras pour terminer allongé sur le tapis. Je ne pus qu’apprécier « l’après » de l’acte. J’avais toujours eu pour – mauvaise – habitude de faire ce que j’avais à faire, de me rhabiller et de partir le plus vite possible. Ce genre de connard qui pouvait te sortir avec un sourire « merci d’avoir contribué à me soulager, ciao ». Coucher était juste un besoin primitif, je ne cherchais pas d’affection particulière ne voulant pas m’attacher. Or, là j’apprenais encore quelque chose. Apprendre à aimer les moments tendres était très appréciable, mais d’un autre côté je trouvais ça dangereux, ça me faisait peur.
Très réceptif à ce baiser qu’il me fit, titillant sa langue avec la mienne, j’esquissais un sourire face à sa question. Il m’obligeait intentionnellement de répéter ce que j’avais dit tantôt. C’était dans son droit, il était bien rare que je fasse des compliments. « On aurait pas fait ce qu’on a fait là si ce n’était pas le cas. » Nu comme des vers sur un tapis du gymnase on pouvait se faire surprendre à n’importe quel moment, mais qu’importe c’était la dernière de mes préoccupations. Le serrant dans mes bras comme pour se tenir chaud, une de mes mains se balada dans son dos, caressant cette peau à laquelle je devenais un peu trop accro … Vraiment, c’était dangereux.
Je me surprenais à agir ainsi avec tendresse, alors que ça n’était jamais arrivé avant quel que soit la partenaire. « Tu regrettes ? » Cette question sortit toute seule de ma bouche et encore une fois j’avais peur de la réponse. Décidément avec Robbie, la grosse brute avait fière allure à toujours avoir des doutes. Pourtant, je n’étais pas comme ça, ce n’était pas moi. Le regardant dans les yeux, j’avais un regard franc prêt à encaisser quel que soit la réponse. Rien que le fait d’avoir une réponse à cette question était en soit bizarre. Pourquoi était-ce si important ?
Sujet: Re: [y] Robinou | Broken Jeu 17 Oct 2013 - 22:45
Tout était si simple. Se tenir dans les bras, se caresser, effleurer la peau de l'autre avec les lèvres, sentir la chaleur corporelle et parler tout bas comme deux amants fous. Je me sentais bien, horriblement bien. J'avais même du mal à y croire. Du mal à croire que je venais de coucher avec Raïley mais surtout que nos gestes étaient attendrissants, presque amoureux – et dieu sait combien il est ridicule d'évoquer un quelconque amour entre lui et moi. Mon cœur se serrait, encore, encore...e et encore. Comme s'il cherchait à exploser de lui-même, faisant de vif bond à l'intérieur de ma poitrine alors que je me mis à rougir à sa question ? Si je regrette... ?
Putain... J'en sais rien.
Je restais muet pendant quelques longs instants, cherchant une réponse appropriée, des mots justes à mettre sur mes pensées et pourtant, ces dernières étaient floues comme jamais. Aussi, d'un autre côté, j'avais peur de le blesser alors que ça faisait déjà des années que je m'en amusais. C'était à ne plus rien y comprendre, sincèrement. Je pinçais mes lèvres alors, et, soufflant un peu, hésitant, je me lance :
« Pour le moment... Je dirai que non. »
Mes pommettes reprenaient en couleur et je n'eus pas d'autres choix que de fourrer mon visage dans le creux de son coup, resserrant l'étreindre de mes bras autour de sa taille et calant l'une de mes cuisses entre ses deux jambes. Une fois bien blotti, je reprenais mon calme... ou essayais.
« Je sais pas Raïley. Je sais pas. J'te jure, c'est le bordel dans ma tête, je comprends pas. J'suis tellement bien dans tes bras et en même temps ça m'fait peur. Dis moi que c'est normal putain... »
Je retenais un nouveau sanglot. J'avais peur de plein de chose. Qu'il se moque de moi. D'une nouvelle amitié naissante alors que ce serait contre mes principes, contre ma réputation. Peur qu'on se trahisse à nouveau, qu'on reparte, qu'on se déteste encore. Par mégarde, mes ongles s'enfonçaient dans son dos, et, lâchant une maigre excuse, j'ajoutais :
Sujet: Re: [y] Robinou | Broken Ven 18 Oct 2013 - 13:56
« Pour le moment ... Je dirais que non. » Cette réponse me laissais perplexe, elle était assez ambiguë mais dans un sens ça se comprenait. Il fallait se rappeler que je l'avais forcé au début, il avait tous les droits de m'insulter, de plus il ressentait sans doute toujours cette épée de Damoclès sur la tête, il avait certainement toujours peur que je lui fasse de nouveau du chantage et je n'avais pas été clair à ce sujet. En même temps je n'en avais pas eu le temps. « Je ... » Se calant subitement dans mes bras, il me fit une confidence qui me soulagea en toute franchise. Il avait autant de doute que moi. Je n'étais pas le seul dans le flou total. On avait couché ensemble putain, ce n'était pas un acte anodin surtout avec lui ...
Je ne regrettais pas une seconde ce qu'on avait fait, cependant ça foutait une sacrée belle merde dans ma tête ! Comme il l'avait si bien dit, c'était agréable et en même temps ça faisait peur. J'étais submergé par une vague de doute, et de sentiments contradictoires et surtout incompréhensible. Il fallait clarifier un peu tout ça, il fallait être honnête pour y remédier, dire les choses comme elles étaient au risque de rendre la situation encore plus brumeuse « Je ne sais pas si c'est normal, mais si ça peut te rassurer je ressens la même chose ... Je crois que j'ai un peu trop apprécié être dans tes bras. Est-ce que c'est bien ? Je ne sais pas. » C'était dangereux de dire ça, mais c'était la vérité. Réitérer cette entrevue torride était une idée qui me plaisait quitte à ce que ce soit encore plus le foutoir.
Resserrant mon étreinte en entendant ce sanglot étouffé, il enfonça ses ongles dans ma peau comme s'il était à bout de nerf. Embrassant son front, je glissais de nouveau ma main dans ses cheveux, un geste qui se voulait rassurant, mais qui ne l'était pas vraiment étant tout autant que lui bouleverser par la situation « Je ne t'ai jamais détesté. » C'était encore une vérité, mais elle n'était pas complète « Par contre j'avais les nerfs. Je n'ai pas compris pourquoi tu m'as tourné le dos du jour au lendemain. J'ai essayé de trouver une explication sans avoir de réponse. » C'était nouveau pour moi. C'était peut-être chiant que je le répète, mais d'habitude je ne me formalisais pas autant quand je couchais avec quelqu'un putain, là c'était différent et le pourquoi de ce changement m'agacer fortement. « Pourquoi t'as peur ? »
Sujet: Re: [y] Robinou | Broken Ven 18 Oct 2013 - 19:59
Si ça me rassurait qu'on ressente la même chose ? Non pas vraiment. Je ne sais pas, je pense que j'aurais tout donné pour qu'il me réponde négativement, qu'il comprend pas, que pour lui c'était rien qu'un coup en l'air et basta, on en parle plus, on s'fait un dernier câlin et on s'tape dans le dos avant de recommencer à se planter des couteaux après. Mais non. Ca va jamais redevenir comme avant. Ni comme avant tout ça. C'est quelque chose de tout nouveau, et c'est à en perdre la tête. J'osais pas le regarder, j'essayais de me blottir le plus possible contre lui, fuyant son regard et pourtant, appréciant grandement la mélodie de sa voix près de mon oreille qui me disait des choses si agréables que mon cœur se mettait à battre avec vivacité et que mon visage chauffait. J'allais exploser, j'étais trop mal à l'aise, fermant les poings encore une fois tandis que sa main rassurante se perdait dans mes cheveux, un peu comme à l'époque. Même si c'était pas.. Tout à fait le même contexte en fait. Je me demande encore aujourd'hui comment il a réussi à me toucher. J'étais si laid.
Je ne t'ai jamais détesté.
Oh non non non putain Raïley pourquoi tu me balances sérieux. Tu pouvais pas te la jouer charognard ou gros connard ? Non voilà fallait que tu joues le sentimental, tu savais pourtant que ça n'allait pas vraiment avec l'image que tu te donnes... J'essayais de faire la sourde oreille mais c'était vain. Je restais attentif à chacun des mots prononcés, jusqu'à ce qu'une nouvelle question se retourne contre moi. Une question qui me posait problème à nouveau parce que je ne savais pas comment y répondre. Mordant mes lèvres jusqu'à ressentir une douleur dû à ma propre morsure à ce même endroit, je lâchais un petit râle. Puis redescendais sur terre, et enfin, prenais mon courage à deux et reculais un peu mon visage, plantant mes yeux dans les siens. Du bout des doigts, je caressais sa joue, laissant ma main couler le long de son visage avant de caresser l'extrémité de ses lippes avec un air attentif sur chacun de ses traits.
« Parce que tu es la seule personne à tout savoir de moi. Que tu pourrais très bien me manipuler, que je sais pas quoi penser de tout ça et... »
Trop tard, j'avais de nouveau baisser les yeux, les joues rouges.
« ... J'ai pas envie de m'attacher à toi, ce serait contre mes principes mais je... j'en sais rien. Bordel. Et puis je.. je... putain. »
Honteux. Pathétique. Je levais les mirettes en sa direction.
Sujet: Re: [y] Robinou | Broken Sam 19 Oct 2013 - 18:39
Le malaise qui s'était installé vicieusement entre nous n'avait qu'un seul et même motif : le refus de s'attacher. Je ne comprenais que trop bien la peur qu'il ressentait, ayant la même mais peut-être pas pour les mêmes motifs, j'avais un réel problème avec ça. S'attacher, avoir des liens était propre à l'humain, mais contradictoire que nous étions on recherchait volontairement ou non une certaine affection et c'était le cas pour moi. Ayant un air détaché je repoussais toute personne s'approchant de trop près, et inconsciemment j'ai cherché à avoir l'affection de Robbie, lui qui m'avait rejeté. Cette constatation me fit froid dans le dos. Encore une fois j'avais fait ça sur un coup de tête, je n'avais pas imaginé les conséquences de cet acte qui pourtant était anodin pour moi. Baiser, c'était normal, naturel même. Faire l'amour, c'était différent, exceptionnel. Je n'avais pas une once de romantisme, mais je savais faire la différence et j'aurais beau nier après qu'on se voit dit 'salut', au fond je savais que les gestes que j'avais eus pour lui étaient bien trop tendres. Bien trop ambiguës pour qu'on fasse semblant en se croisant dans les couloirs. Fais chier.
J'étais vraiment con. « Couche avec moi. » Je ne réfléchissais jamais avant de parler. Si ces trois mots n'étaient pas sortit de ma bouche, on en serait pas là. On aurait continuer à s'insulter, voir à se foutre sur la gueule. Au lieu de ça, j'avais gagner des bonnes migraines. Je ne regrettais pas d'avoir coucher avec lui ce n'était pas faute de me le répéter, mais ça nous aurait éviter bien des problèmes. J'étais tiraillé. D'un côté, je voulais plus, beaucoup plus mais d'un autre côté je n'étais pas assez optimiste pour croire à une éventuelle relation que ce soit avec lui ou quelqu'un d'autre. « S'attacher est un risque que je n'ai jamais voulu prendre ... J'ai été inattentif ce coup-ci. » Mes yeux étaient plantés dans les siens. Si j'avais pu me noyer dans ce bleu, je l'aurais fait.
Baissant son regard pour cacher son désarroi, je finis moi aussi par regarder ailleurs pour cacher ma gêne. Je n'aimais ce sentiment de confusion, car je n'étais plus maître de moi-même. D'habitude sûr, je fonçais, mais là je faisais du sur place. « Embrasse-moi. » Oui ! J'évitais de trop réfléchir. Alors appliquant une légère pression sur l'arrière de sa tête, ma bouche rejoignit la sienne. Essayant de cajoler ses lèvres meurtries par ses morsures, ce fût un baiser délicat, pleins de doutes certes, mais pas oppressant. Mes lèvres relâchant finalement les siennes, je m'allongeais sur le dos le ramenant vers moi. « Je ne pourrais plus faire semblant Robbie ... »
Sujet: Re: [y] Robinou | Broken Sam 19 Oct 2013 - 23:14
Il n'avait pas réfléchi. C'est normal ; on en avait marre. Valait mieux s'embrasser, profiter physiquement que de se détruire intérieurement avec des questions à tout va. J'm'en foutais putain de ce qu'il m'arrivait... J'voulais juste apprécier le moment, si c'est pas trop demandé. Je sais pas non plus si ça devait me rassurer qu'on soit un peu dans le même panier, qu'on comprenait pas ce qu'il nous arrivait. Je me sentais de plus en plus mal, et à la fois de mieux en mieux. J'allais mal parce que j'allais mal. Doux paradoxe. J'humectais son odeur attrayante, goûter encore une fois à la douceur de ses lèvres pendant un court instant jusqu'à ce que je me retrouve mouvé comme un pantin, lui sur le dos et moi presque étalé de tout mon long contre son bustier. Je caressais avec tendresse les contours de ses abdominaux, joue reposée contre son pectoral, je pouvais sentir la chaleur de son corps jusqu'à ce que ce dernier me semble si froid lorsqu'il ajoutait des derniers mots. Mon cœur loupait un tour et me mettais à frissonner de toute part, espérant avoir mal compris, que je me trompais complètement mais... ce qu'il venait m'annoncer là me perturbait du plus haut point, et mon expression faciale semblait le prouver. En effet, j'avais redressé le faciès avec vigueur, plantant mes yeux étonnés dans les yeux et ma bouche qui restait entre-ouverte – heureusement que nous étions un peu dans la pénombre sinon il aurait pu voir mes joues rougeâtres.
« ... Qu'est-ce que tu sous-entends Raïley ? »
Je lâchais un petit rire gêné, embarrassé mais surtout grandement nerveux, serrant les poings, mes lippes se mettaient à trembler sans que je puisse les en empêcher. Un maigre sourire horriblement faux que je ne pouvais contrôler pourtant vint se plaquer contre mon visage alors que je tentais tant bien que mal de comprendre le sens de ses mots et... non je veux pas que ça soit ce que je pense.
« Je suis pas sûr d'avoir bien compris... »
Tout du moins je l'espère. J'essayais de me détendre parallèlement, fourrant ma main dans sa chevelure, enroulant une mèche autour de mon index avec cette puissante envie d'embrasser follement ces lèvres...
Sujet: Re: [y] Robinou | Broken Dim 20 Oct 2013 - 9:47
« Ne me fais pas répéter ces mots si dur à prononcer. » Tout ce que je voulais c'était me lever, et courir la queue entre les jambes, loin, très loin de lui le plus vite possible. Le bourreau avait peur de sa victime. Ironique n'est-ce pas ? La gêne était devenue plus pesante entre nous, et je savais que si ma bouche continuait à être si téméraire ça allait empirer. Comment pouvais-je être plus clair dans mes propos ? Jouant avec mes cheveux il était nerveux, attendant une explication que je ne pouvais lui fournir.
Mon regard tapissait le plafond, évitant soigneusement de le regarder j'avais l'impression d'être en position de faiblesse. Je cherchais les mots, et au plus mon esprit cogitait au moins je trouvais ... Alors le naturel reprit le dessus, et je lui dis avec mes mots, du moins j'essayais « D'habitude, je me sers, je consomme et je jette. Les filles c'est comme les capotes, ça ne se réutilise pas ... » Idéologie caricaturale du connard en somme. Avalant difficilement ma salive, j'avais l'impression que si j'en disais plus, j'allais m'enterrer tout seul. Cependant, j'ai commencé, il fallait que je termine « ... Le problème est que t'es loin d'être une fille, et l'idée de passer au recyclable avec toi serait un changement ... Agréable. » A m'écouter, j'avais l'étrange sensation de lui avoir fait une sorte de déclaration qui n'en était pas vraiment une. J'étais vraiment un gros con. J'étais en train de creuser ma propre tombe, pas de peur qu'il me rejette de nouveau non, mais bel et bien parce que j'avais dis des choses en incohérence avec ma façon de vivre. Je devais être suicidaire, un truc du genre.
Ce n'était pas un hasard si je ne réitérais jamais un 'plan cul', je ne voulais pas m'attacher. Je cherchais juste ce plaisir qu'on pouvait m'offrir en copulant, le problème étant que je n'avais pas traité Robbie comme un plan cul alors que j'aurais dû, je n'avais pas de mot à mettre dessus. Sévère réalité qui m'angoissait vraiment. Le silence était tel que je pouvais entendre la respiration de mon partenaire. Vite qu'il dise quelque chose ou qu'il ait envie de s'enfuir lui aussi que l'affaire soit réglée ! Cependant, paradoxale que j'étais mes mains se posèrent dans son dos comme si je voulais l'empêcher de fuir. Ce n'était pas une étreinte étouffante c'était plus subtil. « Et là, tu comprends mieux ? »
J'avais peur de comprendre, et ce fut le cas. Plus Raïley avançait dans ses explications, plus je comprenais où il voulait en venir et mon cœur ne cessait de se presser à l'intérieur de ma poitrine. Merde, mais pourquoi je suis si atteint ? Il me rapprochait contre lui avec force, sa grande main plaquée dans mon dos musclé par la natation alors que je pouvais de nouveau sentir son souffle agréable contre ma peau. Je n'arrivais pas à apprécier cet instant, ou tout du moins je l'évitais. Avoir une quelconque relation autre qu'ennemie avec ce type me semblait si inconcevable et pourtant si désirable.. J'avais l'esprit plein de visions enfantines et niaises à souhait de deux personnes collées, inséparables et presque siamoises à se bécoter à tous les coins de couloir. S'il n'y avait pas eu tout ça... Tout ces événements... Enfin... c'était moi l'élément déclencheur. Si je n'avais jamais rejeté Shiloh à l'époque, peut-être qu'on en serait jamais là. Et puis merde. C'est facile de refaire le monde avec des « si ». Il va simplement falloir que j'accepte tout ce qui est en train de se passer même si c'est en train de me déchirer intérieurement.
Je baissais la tête, main reposée contre son pectoral droit, avant de lancer d'une petite voix :
« J'ai bien peur que oui... »
Et j'avais beau avoir peur, j'étais de nouveau pris par des élans de folie. J'appuyais mes deux mains sur le tapis pour me redresser un peu, cherchant ensuite à tâtons mon boxer pas bien loin, me rhabillant au moins pour cacher mon intimité avant de me jeter presque avec fougue contre les lèvres de Raïley. Mes mains caressèrent avec vivacité le visage du E, sans me soucier de ce qu'il en pensait. C'était presque comme si je le forçais. C'était n'importe quoi, j'en venais dépendant putain... Redescendant sur terre, je quittais brusquement le baiser, souffle coupé et yeux larmoyants avant de me relever tout aussi rapidement.
« Je pense que le mieux à faire ce serait d'aller dormir et je... je pense que.. enfin ça nous aidera à réfléchir on est.. plus nous-même... hein ? Ca se trouve demain tout redeviendra normal j'sais pas... »
J'avais encore dit des choses insensé, malgré le fait que ce soit sincère ce que j'avais dit était à mon oreille fort désagréable à entendre. C'était fou, suicidaire. Je savais que mes paroles allaient empirer la situation, que ça allait m'enfoncer encore plus dans ce sable mouvant dégoulinant de sentiment. Ce n'était pas moi, mais ce fut plus fort que moi. Le fait qu'il remette son boxer me donna une bonne raison de croire qu'il allait s'enfuir, et il avait raison, j'aurais dû faire la même chose bien avant lui ! Cependant, après avoir remis son vêtement, il se jeta littéralement sur moi. M'embrassant avec fougue en caressant mon visage, je mis un certain temps à me rendre compte de ce qui ce passait. Merde ... S'il faisait ce genre de truc, il allait de nouveau réveiller cette chose qu'il avait tantôt éteinte. Heureusement ce doux supplice, s'arrêta avant. Peut-être trop rapidement au final ... Me laissant bouche bée, j'avais l'impression qu'au plus il me touchait plus je devenais accro.
« Je pense que le mieux à faire ce serait d'aller dormir et je ... je pense que ... enfin ça nous aidera à réfléchir on est ... plus nous-même ... hein ? Ça se trouve demain tout redeviendra normal j'sais pas ... » Finalement on s'accordait sur un point : fuir la réalité. Depuis que mon frère est mort, j'avais passé mon temps à fuir, j'avais l'habitude. Nier et rejeté ce qui me gênait ou pire ce qui me faisait souffrir. C'était une mœurs que j'avais adopté, une manière pour ne pas devenir cinglé. Alors putain de merde, pourquoi je sentais ma poitrine se serrait à l'entendre ? La réponse, je ne voulais pas la connaitre. Ce n'était pas normal ... Rien n'était normal d'ailleurs ! Se relevant, il me fit face peu convainque par ses dires, du moins c'est ce qu'il faisait transparaître sur son visage. « C'est possible, mais je ne suis pas bon acteur ... » Il avait peut-être raison, fuir c'était le mieux mais faire semblant, je n'avais jamais su correctement le faire, alors le mieux c'était de ne plus m'approcher de lui. Le mot "danger" devait être coller sur "Robert".
Me relevant également pour remonter mon jean et le reboutonner, je finis par ma sortir une nouvelle clope. Vu ce qui s'était passé, j'avais besoin d'une dose de nicotine au plus vite. L'allumant, je n'étais plus apte à réfléchir, j'étais comme vidé sans mauvais de mot. J'avais l'impression d'être déçu, mais je n'arrivais à mettre le doigt sur la raison. Je ne m'attachais à personne, c'était le mieux à faire. Robbie était le genre de gars à coucher à droite et à gauche, comme moi en somme. Alors quoi ? Recrachant la fumée, je finis par le regarder « Fais pas cette tête. » Et la victime amadoua le bourreau ...
Sujet: Re: [y] Robinou | Broken Mar 22 Oct 2013 - 14:38
Raïley semblait pessimiste à en juger sa réponse. Malgré tout, il fit comme moi. On se relevait, on cherchait à se rhabiller. C'était la première fois que nous avions ce genre de relation ensemble et j'ose espérer que ce sera la dernière bien qu'une partie, tout au fond, me hurlait de revenir, de retenter le coup. Je ramassais mes fringues éparpillés un peu partout en essayant d'oublier tout ce qu'il s'est passé, ce fut vain, encore et encore. Tout est vain. Et quand je reviendrai dans le gymnase, qu'est-ce qu'il va se passer? Est-ce que je vais regarder ces tapis pour me dire que j'ai couché ici avec un ennemi de nombreuses années ? C'était complètement con. Encore plus con que de détester quelqu'un comme lui. Enfin. On ne se détestait pas. C'était plus étrange. C'était une sorte de retenue en fait et j'avais honte m'en être pris à lui pour le simple fait qu'il était plusieurs classes au-dessous de moi. Avec du recul, c'était totalement idiot.. Mais bordel, est-ce que je vais réussir à passer au-dessus de tout ça ?
L'autre garçon s'était allumé une cigarette, me disant presque avec plaisanterie de ne pas tirer une tête pareille. Il est marrant lui. Je soupirais, enfilant ma chemise, la reboutonnant doucement. Ramassant mon sac par la même occasion, je posais la lanière autour de mon épaule avant de revenir vers mon partenaire. Une fois en face à face, je sentais mes yeux rougir à nouveau. Je restais le fixer, l'admirer presque, admiratif. Il était plus grand que moi, plus fort, plus impressionnant. Je me souviens encore de toute l'éloge que je lui faisais dans ma tête à l'époque. J'étais jaloux, un peu, mais cette période est enfin révolue et je peux le regarder en face sans avoir honte. Ma main s'avançait vers son visage, et tout doucement lui prenait sa cigarette avant de lui murmurer :
« Tu devrais arrêter de fumer, ça te rend laid. »
Poussant sur la pointe de mes pieds, je m'élevais vers lui pour déposer un tout dernier baiser sur ses lippes. Les miennes tremblaient horriblement et je ne pouvais allez plus loin. Des frissons me parcouraient et très vite redescendais, remettant dans son bec son tabac. Mes doigts s'étaient posés contre son torse à ce moment là mais avaient fini par couler le long de ce dernier avant de se retrouver de nouveau contre ma cuisse.
Je ne voulais plus réfléchir et pourtant je sens que cette nuit va me hanter très longtemps. Les larmes aux yeux, j'avais quitté le gymnase, le dos courbé, le regard bas et le pas hésitant comme affirmatif. Etrange.