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MessageSujet: ⠨⠉⠕⠻⠝⠉⠊⠙⠑⠝⠉⠑⠎ || PV Sarah ♥   ⠨⠉⠕⠻⠝⠉⠊⠙⠑⠝⠉⠑⠎ || PV Sarah ♥ 1400359500-clockLun 7 Oct 2013 - 23:10




Ses doigts courent sur le papier.

Sensibilité.

Yeux clos, les mots défilent dans son esprit. Des formes. Des odeurs. Des sons. Des voix. Des sensations. Des sentiments. Son imaginaire vole, s’épanouissant telle une fleur, sublime, au fur et à mesure que les lettres pleuvent dessus. Pluie d’étoiles. Pluie de magie. Les mots dansent, l’histoire défile, les personnages s’aiment et se déchirent.

Et puis, la mort, troublante. Imperceptiblement, de légers tremblements agitent les doigts du jeune homme. Ces derniers glissent, frôlant chaque relief sur la page blanche. Là où les voyants ne sentent que des pointes, il sent la poésie. Là où ils ne voient que des points, il sent l’Art. Sensibilité à fleur de peau. Il déglutit. L’ami du héros est mort. Combien de fois lira t-il encore cette histoire ? Ne la connait-il pas déja par coeur ? Si. Et pourtant, chaque mot l’éblouit, chaque phrase le transcende. La plume de cet auteur pénètre son coeur, y déverse son encre noire, et il s’y noie. Il s’y noie depuis des années. La plaie s’est refermée, mais la cicatrice brûle.

Pourquoi relire ses lignes alors ? Pour tout cela. Parce-que c’est cette sensibilité qui définie son être. C’est elle qui le fait vivre. La souffrance est un maux, mais un maux qui rend vivant. Des pas. Pas n’importe lesquels. Ceux de Sarah. La semelle de sa bottine droite est légèrement décollée sur l’avant. Grincement caractéristique. Oh probablement de très jolies bottines. Des talons. Du cuir, qui pour Abel, même vieilli, n’a pas perdu son odeur. L’odeur; Sarah porte deux touches de parfum. Piquant. Poétique aussi. Un parfum plein de promesses perdues. De douces amertumes. La chaise râcle, elle s'assoit, le salue poliment. Il fait de même, adressant un sourire. Il referme son livre avec délicatesse. un livre ancien, corné, abîmé, tâché de café. La couverture, la quatrième et l’intégralité de son contenu sont en braille. Mais sur la couverture, sous les points délicats, couleur rouge sang, le regard peut lire en toutes lettres La Peste, Albert Camus.

« Comment s’est passée ta journée ? » Demande alors la voix de l’aveugle. Une voix d’une douceur infinie. Mais une voix qui cache des choses aussi. Seulement, de telles finesses ne sont pas décelables par les voyants. Il n’a cessé de lui offrir un sourire délicat, alors que, déja, le serveur s’approche en silence. « Un Irish Coffee, s’il vous plaît. » Un choix étonnant, pour le professeur Crane. Une habitude de jeunesse. Vestige du passé. Un amour de sa terre natale, et du whisky, qu’il buvait en de trop grandes quantités il y a encore quelques années. Carl, le patron du bar, prend la commande de Sarah, et s’éloigne. « Tu n’a pas eu de mal à trouver ? J’aime beaucoup ce pub, le McLarens... Il y a ici quelque chose qu’il n’y a pas ailleurs, je trouve. Je ne suis venu qu’une fois,  mais ça a été un petit coup de coeur.»
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MessageSujet: Re: ⠨⠉⠕⠻⠝⠉⠊⠙⠑⠝⠉⠑⠎ || PV Sarah ♥   ⠨⠉⠕⠻⠝⠉⠊⠙⠑⠝⠉⠑⠎ || PV Sarah ♥ 1400359500-clockMar 8 Oct 2013 - 15:20

shivers.



Mes pas dans la rue, le brouhaha des passants.  Anxiété. Moi qui venais juste pour être heureuse. En toute simplicité. Vêtue comme une gentille petite fille, ma robe noire aux genoux, mes bottines lacées, mon rouge à lèvres figé.  Je m’étais faite belle pour ce rendez-vous – même si au fond, ça n’avait pas grand sens, ça n'avait pas d'importance.

Mr Crane m’avait invitée.

Ce n’était pas la première fois, qu’il m’emmenait boire un café autour d’un roman, d’une histoire, d’une destinée. On parlait alors de notre point de vue sur les actions du personnage, de ses choix, de la manière dont l’auteur les ont fait vivre …. Ou mourir. Des débats animés, des lectures silencieuses, et des promesses de rencontre. Tout ça était déjà devenu une sournoise habitude. Qui avait toujours le mérite de me prendre totalement au dépourvu.

Comme une gamine lors de son premier rencard.  Appréhension. Cette fois-ci, il avait fait fort.

Pourquoi avait-il fallu que ce soit-ici, dans cet endroit, dans cette galerie de souvenirs, pourquoi avait-il fallu qu’il m’ait invité ici ? Je me stoppe et lève des yeux remplis d’effroi sur l’enseigne du bar délavée. Mc Laren’s. Coincidence ? J’espère que oui.

Allez Sarah, tu as connu pire. Et tu as enfermé préalablement tout tes souvenirs de ce lieu dans le tiroir de ta commode, en même temps que le sous-main noir et or. Que crains-tu, au final ? L’homme à moustache derrière le comptoir ? Ne me fais pas rire.
Je pousse la porte et me dirige d’un pas léger vers Mr Crane, dont j’ai repéré la table en un rien de temps – l’instant du tintement de la clochette. Approche : discrète -  Pas : feutrés.

Et pourtant, il me sent déjà arriver.
C’était quelque chose de plutôt surprenant, la manière dont le professeur détectait ma présence malgré le fait que je fasse tout pour la cacher. Intriguant, fascinant. Mes techniques ninjas sont à revoir – mais je fais la promesse que j’arriverai à le prendre par surprise d’ici la fin de l’année.

Je m’assieds sur la chaise, le saluant, laissant mon regard glisser sur la couverture du livre qu’il était en train de parcourir. La Peste ? La Peste d’Albert Camus ? Je cherche dans ma mémoire quelque peu défaillante les bribes de souvenirs, de phrases, de pensées. Je l’ai lu, c’est indéniable. J’en vois encore la tranche abîmée et jaunie qui dépassait de la bibliothèque de mon père. L’ombre de Carl passe dans mon champ de vision, j’avale une goulée d’air, et me rend compte que tous mes muscles sont crispés et tendus, comme un arc.

« Comment s’est passée ta journée ? »

Sa voix, douce, souffle en moi comme un vent nouveau. Respire. Je me détends immédiatement, essayant de répondre le plus naturellement possible, malgré le fait qu’il soit le professeur, et moi, l’élève – malgré le fait que je me sente ridiculement nerveuse en sa présence.

« Très bien ! Même si j’ai cru mourir d’ennui lors du cours de mathématiques, mais gardez ça secret, hein ! Je compte sur vous.»


Réponse si banale, si peu originale. Réponse si fausse. Alors comme ça, on oublie de parler de ton tour à l’infirmerie Sarah ? Tu as fait de l’anémie – comme tu sais si bien faire – et a passé 3 heures de la journée à squatter un lit. Certains détails sont plus jolis passés sous silence.

Carl arrive.  Prend commande. Ne me regarde même pas quand j’annonce vouloir un thé à la cannelle. Je suis soulagée qu’il ne dise rien, pas une remarque – pas un souffle. Et en même temps, j’ai si mal - Carl avait été témoin de ces instants de pur bonheur. Il avait même aidé à mettre en scène ces belles chimères. Envolées, disparues, déchirées. L’indifférence est vraiment ce qu’il y a de pire au monde.

Et Mr Crane, innocent, ignorant, tourne le couteau qui ne fait plus qu’un avec  la plaie - depuis maintenant bien longtemps.

« Tu n’a pas eu de mal à trouver ? J’aime beaucoup ce pub, le McLarens... Il y a ici quelque chose qu’il n’y a pas ailleurs, je trouve. Je ne suis venu qu’une fois,  mais ça a été un petit coup de coeur.»
« Non ça va, j’ai toujours eu un bon sens de l’orientation. Oui, c’est vrai, il y a quelque chose … » Voix qui se fêle dangereusement. Gêne à peine camouflée, à peine camouflable. La peur s’instille dans mes veines. Mr Crane est doux, Mr Crane est sage, et Mr Crane voit tout sans rien voir. Je sais que la moindre hésitation peut me mettre à nue -

Je tente de détourner le sujet. Rapidement. Sans réfléchir.

« Alors comme ça, La Peste d’Albert Camus ? » - les pages sont tournées, vieillies, utilisées –
« Vous avez une raison pour aimer particulièrement cette œuvre ? Personnellement, je préfère l’Etranger mais … »

Deux tasses fumantes se posent devant nous, et je fais tinter la cuillère pour dissimuler ma nervosité. Murmure un « Merci » à Carl. Je me demande ce à quoi il peut penser. En voyant une Sarah si pure, qui commande un thé qu’elle enserre de ses ongles vernis proprement ; si loin de la Sarah déchaînée qui enchaînait les verres, restant indécemment collée à son petit ami – Drew Drew Drew.

Une gorgée de thé.

L’odeur de la cannelle me fait tourner la tête, et je tente de me focaliser sur le professeur. Ses traits. Son visage. Le calme qui émane de sa présence, rassurante. Je râcle ma gorge pour me rappeler à l’ordre. Ce n’est pas très poli de fixer quelqu’un aussi longtemps à son insu – Mr Crane serait-il doté de pouvoirs hypnotiques, ou c’est moi qui commence à perdre la raison ?

« Et vous, vous allez bien ? »

L’impression que cette discussion tourne en rond.
L’impression d’être idiote. Observée.

Papillons dans l'estomac. Emotions à fleur de peau.




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MessageSujet: Re: ⠨⠉⠕⠻⠝⠉⠊⠙⠑⠝⠉⠑⠎ || PV Sarah ♥   ⠨⠉⠕⠻⠝⠉⠊⠙⠑⠝⠉⠑⠎ || PV Sarah ♥ 1400359500-clockMer 9 Oct 2013 - 19:30

« Très bien ! Même si j’ai cru mourir d’ennui lors du cours de mathématiques, mais gardez ça secret, hein ! Je compte sur vous.»
« Je suis une véritable tombe. Et puis, j’évite de parler aux scientifiques. On ne vit pas dans le même monde.» Sourire complice. C’était pourtant faux, sa meilleure amie étant la nouvelle prof de biologie. Mais Alessandrä passait plus de temps à picoler et fumer qu’à s’amuser au microscope. « Tu n’a pas eu de mal à trouver ? J’aime beaucoup ce pub, le McLarens... Il y a ici quelque chose qu’il n’y a pas ailleurs, je trouve. Je ne suis venu qu’une fois, mais ça a été un petit coup de coeur.»
« Non ça va, j’ai toujours eu un bon sens de l’orientation. Oui, c’est vrai, il y a quelque chose … » Le timbre de voix. Le ton. Parce-que les sens surdéveloppés des aveugles ne sont pas une légende. Cette voix s’est éteinte. Tendue. Pas naturelle. Pas sincère. Peut-être n’aimait-elle pas ce lieu, tout simplement. Le serveur n’avait pas été d’une grande amabilité depuis son arrivée - il avait pourtant été chaleureux avec lui. Comme toujours, Abel disposa ses impressions dans un petit coin de sa tête, ne laissant rien paraître, posant son livre sur sa droite, près de ses lunettes de soleil. Son visage était levé, droit vers elle, mais ses yeux éternellement clos. « Alors comme ça, La Peste d’Albert Camus ? Vous avez une raison pour aimer particulièrement cette œuvre ? Personnellement, je préfère l’Etranger mais … » Des pas. De la vaisselle, se posant sur le bois. La cannelle, aussitôt, qui vient chatouiller l’odorat hyper sensible du professeur. Ses mains, pâles, se portent sur sa propre tasse, puis sur le sachet de sucre dans la coupelle. Il le saisit, l’ouvre, et s’assure de son autre main qu’il le dépose bien dans le liquide et non hors de la tasse. Il trouve rapidement la cuillère qu’il glisse à son tour dans le café. « J’aime la façon dont le récit bascule dans le registre fantastique. L’écrivain offre un jeu d’intertextualité, chose que j’apprécie beaucoup. Camus dénonce un Homme captif du quotidien et de ses habitudes, incapable de réagir face à l’inconnu, incapable de se mouvoir dans l’obscurité. Il met également en avant le combat contre l’injustice. » Il bu une nouvelle gorgée, réfléchissant, et poursuivi, en quelques mots, son argumentation. Il n’hésita pas à employer des termes bien propres à la Littérature et ses analyses, forçant Sarah à se remémorer ses cours pour le comprendre.

Le silence revint, après qu’ils aient quelque peu échangé sur La Peste et L’Etranger. Tout deux buvaient en silence, et c’est finalement Sarah qui brisa ce dernier, revenant, sourire aux lèvres, aux politesses de départ. « Et vous, vous allez bien ? » Il émit un rire léger, attendrit. « Parfaitement, je te remercie.» Sourire. « Je suis content de trouver au moins une personne partageant mon intêret. » De nouveau, un sourire complice. Un instant.

« ... Est-ce que je peux te poser une question ? Juste une curiosité.» Il porta de nouveau sa tasse à ses lèvres, appréciant le goût du whisky glissant au fond de sa gorge. Il reprit, après avoir eu son accord. « Si u devais rédiger une autobiographie, quel en serait le titre ? » Une question à la fois intêressante, difficile, et très révélatrice. Le professeur Crane apportait trop d’intêret à ses élèves, et pour se faire, il avait toujours ses moyens, ses petites astuces détournées.


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MessageSujet: Re: ⠨⠉⠕⠻⠝⠉⠊⠙⠑⠝⠉⠑⠎ || PV Sarah ♥   ⠨⠉⠕⠻⠝⠉⠊⠙⠑⠝⠉⠑⠎ || PV Sarah ♥ 1400359500-clockLun 21 Oct 2013 - 18:34

overflowing.



Les frissons qui secouent ma colonne vertébrale s’apaisent alors que Mr Crane parle – la chaleur du thé se répand dans mon ventre, se diffusant avec douceur. Je pousse un long soupir d’aise. Ca ne sert à rien de paniquer Sarah. Sois juste toi – toi avec ton anxiété maladive, tes problèmes à même le dos, tes ennemis qui te suivent.  Cesse de mettre des masques et sois vraie. Au moins avec Mr Crane, qui a cette force apaisante et attirante. Au moins pour rabattre le regard insistant du vilain monsieur à moustache derrière le comptoir – ce sera toujours plus poli que de lui faire un bras.

Car j’en mourrais d’envie. Ô dieu, ça en devenait insupportable. Redevenir la gamine malpolie que je suis, et tout laisser exploser pour sortir d’ici grandie.
Retiens-toi Sarah, tu es censée être quelqu’un de civilisé.

Ce rendez-vous avec Mr Crane me donnait l’étrange impression de me retrouver face à mon père – c’était pour ça sûrement que je n’arrivais pas à me calmer. Mon père  en 1000 fois plus gentil en plus. Il y avait quelque chose d’anormal – de carrément flippant même.

«J’aime la façon dont le récit bascule dans le registre fantastique. L’écrivain offre un jeu d’intertextualité, chose que j’apprécie beaucoup. Camus dénonce un Homme captif du quotidien et de ses habitudes, incapable de réagir face à l’inconnu, incapable de se mouvoir dans l’obscurité. Il met également en avant le combat contre l’injustice. »

Ses mots vibraient et résonnaient avec passion – une passion que je pouvais comprendre, sans pour autant complètement réussir à expliquer. Cette explication lui convenait bien. Idéaliste. Rayonnante d’espoir. Un sourire étira mes lèvres, un sourire qu’il ne pouvait pas voir, mais qu’il pouvait entendre «Combat contre l’injustice hein ? Je ne pensais pas que vous étiez du type chevaleresque monsieur. » J’émets un rire léger et joueur.  Complice. De quoi, je l’ignore – mais je m’en fiche complètement ; me laissant absorber par la présence du professeur. Avec moi. Au café.
Ah ça y est. Je commence à réaliser. Mieux vaut tard que jamais.

Un feu inconnu me monte aux joues, mon emprise autour de la tasse se resserre.

Et merde. Il avait cette aura lumineuse qui vous donnait l’impression d’être choyée et protégée, quand bien même vous étiez la vilaine sorcière de l’histoire. Mais trêve de métaphore féérique - je me regarderai un Disney pour calmer ça – je reviens à ma tasse. Mes yeux se perdent dans le liquide, et s’installe alors un long silence. Presque gêné.  Woaw. C’est carrément la loose Sarah, voilà que tu ferais presque preuve de timidité. Si tu n’étais pas une fille éhontée et dépourvue de dignité.

« Je suis content de trouver au moins une personne partageant mon intêret. »  - me dit-il, brisant ce silence trop professionnel, me gratifiant d’un sourire à faire fondre le cœur du plus retord des rabats joies. Une flèche en plein coeur, qui exacerbe mes sentiments instables. Je manque de m’étouffer avec ma boisson, et entre deux toussotements forts glamours – féminité tout ça, ça me connait – j’arrive à dire d’une voix légère : « Cette phrase donne vraiment l’impression que vous faites du favoritisme monsieur, vous devriez faire attention à qui vous vous intéressez ! »

A croire que je suis incapable de parler sans ambigüité, cas désespéré que je suis. Je veux dire, c’est un professeur, et ce n’est pas Damon. Sarah, Sarah, tu ne devrais pas lui parler aussi familièrement.  Mais tu commences à en avoir marre des convenances, et à te prendre à ce jeu dangereux et douteux – comme à ton habitude. Je fais tinter ma cuillère dans ma tasse pour signaler qu’elle est finie, et je pousse un soupir d’aise. Décidemment, toujours aussi bons ces thés à la cannelle. Et moi qui croyais que Carl aurait mis quelque chose dedans pour m’empoisonner.
Je rigole – ah oui, comme je ris. De manière tellement fausse que j'en pleureurai si je ne me sentais pas déjà assez stupide.

« ... Est-ce que je peux te poser une question ? Juste une curiosité.»  Ma tête se penche doucement sur le côté, et je pose ma tête sur mes mains croisées, coudes sur la table. Curiosité ? « Bien sûr, allez-y. » Je souris aimablement, l’observant boire son verre. Que veux-t-il me demander ? Ah, ce suspens est insoutenable !

« Si tu devais rédiger une autobiographie, quel en serait le titre ? »

Ma bouche s’ouvre en une expression de surprise intense. Wow. Ca c’est de la question. Je réfléchis un instant, laissant ma gorge ronronner en un « Hmm … »  pensif. Dure question qu’il me posait, et en plus, il me prenait complètement au dépourvue.
Trouver  un moyen de répondre sans en révéler trop sur moi, était-ce possible ? Je n’étais pas assez douée pour ça. Je répondis donc au feeling – arrêtant de me poser des questions.
« Je suppose que ce serait quelque chose comme Mémoires d’une chouette fille  - Quelle jolie preuve d’autodérision, mais  plus sérieusement … « Ou n’importe quel titre contenant des adjectifs comme sombreou pitoyable »  Des adjectifs parfaitement adaptés à ma personne, faits sur mesure à ma pointure. Je me rends soudain compte du pessimisme profond de mes paroles,  et j’essaie de revenir en arrière sur ce que j’ai dit. Trop dit. Il va cerner le fait que je suis émotionnellement  au bord d’un gouffre sans fond.
« Mais bon, je pense que ma vie n’est pas intéressante au point d’être couchée sur papier … et qu’elle n’est pas non plus digne d’intérêt pour quelqu’un comme vous. »

Je ne veux pas. Je veux arrêter d’entraîner quiconque m’approche dans mes affaires, dans mes galères – dans mes questions inutiles et sans réponse. Ils finissent toujours par avoir mal eux aussi, par ma faute. Ca en devient agaçant.
Je me mords la lèvre inférieure et ferme les yeux. Espérant que cela passe.
Car je sais que si le professeur persiste  à vouloir en savoir plus sur moi, il finira par tout  savoir. A notre plus grand malheur.

Je serai bien incapable de lui résister.



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MessageSujet: Re: ⠨⠉⠕⠻⠝⠉⠊⠙⠑⠝⠉⠑⠎ || PV Sarah ♥   ⠨⠉⠕⠻⠝⠉⠊⠙⠑⠝⠉⠑⠎ || PV Sarah ♥ 1400359500-clockLun 28 Oct 2013 - 11:04

«Combat contre l’injustice hein ? Je ne pensais pas que vous étiez du type chevaleresque monsieur. » Je ris. «L’âge, sans doute.» Il est vrai que, il y a quelques années, je me fichais pas mal de l’injustice dans le monde, ou de beaucoup d’autres valeurs d’ailleurs.

« Je suis content de trouver au moins une personne partageant mon intêret. »
« Cette phrase donne vraiment l’impression que vous faites du favoritisme monsieur, vous devriez faire attention à qui vous vous intéressez ! »
«Et bien, admettons l’idée que je sois un chevalier ayant un attrait pour le favoritisme, alors ~ » Je souris, portant ma tasse à mes lèvres. J’aime être proche de mes élèves. Parfois même taquin. Après tout, je ne suis pas beaucoup plus vieux qu’eux. Je n’ai pas envie d’être ce professeur froid, distant; l’adulte qui ne comprend pas leur monde.  

Certes, j’ai mûri, mais je ne me considère toujours pas comme un adulte. Du moins, je rêve toujours de cette époque révolue, ou je pouvais sortir, boire, me mettre la tête à l’envers. J’étais libre. Nous étions heureux. Je suis en flottement, quelque part entre ce monde et celui des adultes responsables, qui enseignent leur savoir sans plus rien expérimenter de... d’osé.

« ... Est-ce que je peux te poser une question ? Juste une curiosité.»
« Bien sûr, allez-y. »
« Si tu devais rédiger une autobiographie, quel en serait le titre ? »
« Hmm … »
«Je sais, c’est une question difficile, surtout posée à l’improviste, comme ça, je te l’accorde.»
« Je suppose que ce serait quelque chose comme Mémoires d’une chouette fille... Ou n’importe quel titre contenant des adjectifs comme sombre ou pitoyable.»

Je prend le temps d’analyser chacun de ses mots. Le pouvoir des mots. Encore une chose que trop de gens sous-estiment. Sa réponse est plus qu’intêressante, et sans vouloir me vanter, correspond à ce que j’attendais d’elle. L’image que je me fais d’elle est juste - et je ne parle pas là de son physique. Elle conclu en disant simplement que sa vie n’est pas assez intéressante pour envisager un tel exercice. Probablement. Ou pas. «Je ne pense pas qu’on puisse juger qu’une vie est plus intéressante qu’une autre. Elles sont toutes uniques, et toutes riches de certaines choses.» Dois-je ajouter que, pour preuve, sa vie m’intêresse ? Non. Dieu, qu’il est délicat de tenir un rang. Puis-je vraiment concilier ami et professeur ? En suis-je seulement capable, moi qui m’implique dans tout ce qui le frôle, qui plonge dans la moindre ouverture que je peux sentir dans le coeur d’une personne ?

«Sombre et pitoyable... Qu’est-ce qui vous empêche de rendre cette vie lumineuse et épatante ?» Comme si j'avais moi-même la naïveté de croire que la vie est si simple. Mon ton est à la fois désintêressé et curieux. Doser, tout doser. Lui montrer de l'intérêt, mais pas trop. Je dois me tenir à mon rang, tout en m’en sachant incapable. Je dois composer avec mes faiblesses, en manipulant mes forces. Un jeu dans lequel j’évolue sans même qu’elle ne le soupçonne. Suis-je manipulateur ? Definitivement, oui.
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MessageSujet: Re: ⠨⠉⠕⠻⠝⠉⠊⠙⠑⠝⠉⠑⠎ || PV Sarah ♥   ⠨⠉⠕⠻⠝⠉⠊⠙⠑⠝⠉⠑⠎ || PV Sarah ♥ 1400359500-clockSam 2 Nov 2013 - 23:01

nervous breakdown.



«Et bien, admettons l’idée que je sois un chevalier ayant un attrait pour le favoritisme, alors ~ »
Hoquet de surprise subtilement – ou presque – étouffé derrière ma botte qui grince sur le plancher. Je rétorque, cachant au mieux le filet de nervosité qui s’empare de ma voix :

« Et je serais donc l’une des heureuses élues ? Quelle chance ! » - léger rire.
Chance chance. Non Edwige. Tu sais que ce n’est pas une chance, tu sais que c’est un danger, imminent et incontrôlable.  Son léger sourire me vient en pleine face.

C’est qu’il le faisait exprès en plus.  A moins que ce soit inconscient ?  Comment faisait-il pour être aussi … éblouissant ? Il avait ce don presque surnaturel de faire faire des ratés à mon cœur sans aucun effort – autant dire que c’était la galère. L’envie de m’enfuir en courant me submerge de nouveau, et j’enfonce mes ongles dans la table pour m’empêcher de me gratter nerveusement. J’ai toujours été une personne assez facilement anxieuse. Mais quand je dis anxieuse, c’est bouffée par le stress au point de foutre des mandales à tout ce qui s’approche à moins de 1 mètre de moi.

Et là. Je suis stressée. Pas besoin de miroir pour savoir que mes oreilles brûlent d’un rouge tout particulier.

D’un coup, sans prévenir, désarmée par ce sourire ninja venu se déposer de manière tout à fait injuste sur ses lèvres. Je n ‘étais pas prête moi ! J’avais baissé ma garde. Juste pendant une minute. Et voilà qu’il me plante une flèche de plus dans mon cœur déjà percé de toutes parts. J’ai peur. Peur peur peur. J’ai peur parce que je me connais parfaitement, moi et ma tendance à tout prendre trop à cœur. J’ai peur parce que je ne me connais pas assez, pas assez pour savoir jusqu’où je serais capable d’aller. Le simple rendez-vous littéraire commence à changer, à se déformer ; et je n’ai pas la force de le stopper.
Je me sens comme la jeune fille que je devrais être. La lourde carapace de maturité se fissure, et moi, je retiens ma respiration, tremblante. Je ne sais pas si je peux lui faire confiance, je ne sais pas si je peux lui montrer ça – me montrer moi. Et pourtant, il va falloir que je prenne une décision, vite. Parce que  Mr Crane semblait être né avec le don de briser le masque de toute ma vie d’une simple phrase.

«Sombre et pitoyable... Qu’est-ce qui vous empêche de rendre cette vie lumineuse et épatante ?» Arrêtez monsieur.  S’il vous plaît.

La question se met fatalement à tourner dans ma tête. Question que je m’étais déjà posée. Souvent. Dont j’avais trouvé la réponse, avant de l’enfouir au plus profond de moi – après tout, ce n’était pas important. Après tout, c’était quelque chose que je ne pouvais pas changer. Quelque chose d’inévitable – tout comme le fait que j’étais obligée de lui répondre,  de lui dire la vérité.

Ma voix baisse presque d’un octave, tandis que je m’ouvre à quelqu’un, pour la première fois depuis très longtemps.

« Pour ça … le problème vient sûrement de moi je suppose. J’ai … » Je tente de reprendre consistance en une respiration tremblante. «  J’ai toujours une tendance à détruire le bonheur qui s’offre à moi. Je tue tout ce qui pourrait faire de moi une personne bien. Sûrement que je me dis que je ne le mérite pas …. Je ne sais pas pourquoi. C’est juste une chose en moi que je ne peux changer. »

Ma tête se baisse de plus en plus, et mes mains viennent se serrer sur mes genoux. Mon regard baissé et caché par mes cheveux, machoire crispée. Misérable. Heureusement qu’il ne peut pas me … Oh. Je suis vraiment horrible. J’allais dire que j’étais heureuse qu’il soit aveugle. Oui. Je suis vraiment horrible.

Reprends-toi, merde. Putain de merde.

J’utilise la carte usée du détournement de conversation, croisant mentalement des doigts pour qu’elle marche, et qu’il cesse d’essayer de lire en moi, comme si j’étais un quelconque roman d’aventure. D’ailleurs, si j’en étais un, je suis sûre qu’il le jetterai dès les premières lignes – et je n’étais pas prête à encaisser ça.
« Mais parlons d’autre chose …. » Je me racle la gorge pour éclaircir ma voix enrouée, essayant de trouver quelque chose d’intéressant au passage. Une question que je me posais depuis pas mal de temps me vint alors à l’esprit. « J’ai toujours voulu vous demander … comment me voyez vous ? Enfin, m’imaginez vous ? » Il ne savait sûrement pas à quoi correspondait les couleurs, mais il lisait beaucoup … Brun, blond, roux il avait sûrement du croiser ça un nombre incalculable de fois dans ses lectures,  les associant alors avec des personnages. Des caractères. Des destinées.

« Si vous deviez me comparer à un personnage … » - soufflai-je de manière absente, sans même m’en rendre compte sur l’instant – le regrettant tout de suite après. La peur du résultat.

Une seconde de silence aux allures d’éternité. « Si ce n’est pas indiscret bien sûr … » ajoutai-je en hâte, ne pouvant supporter un silence de plus de quelques millisecondes sans devenir hystérique dans l’instant. Peut être le faisait il vraiment exprès, peut être était-il un démon qui s'amusait avec mon pauvre coeur de jeune fille -relativement- innocente ? Non non. Impossible. Il était bien trop angélique, doux, chaleureux et tout autre adjectif dégoulinant de pureté pour ça. Réfléchissez Mr Crane, réfléchissez à une réponse vraie. Mais réfléchissez vite.

Car plus le temps défile, plus vous augmentez vos chances de vous retrouver avec une jeune fille comateuse sur les bras. Tic Toc.


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