Hey...don't cry...He is in a better world... [Sarah]
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Sujet: Hey...don't cry...He is in a better world... [Sarah] Lun 21 Oct 2013 - 18:56
Don't cry...
It's time to move forward
Si tu devais choisir la pire journée dans ta vie, il y a deux journées que tu citerais facilement. La première journée la plus terrible dans ta vie elle date de quelque année, le jour où tu vois ta sois-disant meilleure amie coucher avec ton mec. A la suite de ça, tu as passé plus d'une semaine dans le noir à pleurer pour ce mec qui ne te méritait même pas. Ensuite, la deuxième journée la plus terrible elle date de quelque jour.
Tu étais là, dans la cour, à discuter avec quelqu'un quand la nouvelle fut donnée. Tu ne pouvais pas y croire, c'était impossible, peu probable et pourtant, c'était vrai. Tu ne t'étais pas effondré en larme, non tu es bien trop fière de le faire devant tout le monde. Tu t'étais simplement excusé et t'es parties à ta cabane, dans ta chambre encore choqué de la nouvelle.
Tu avais fermé la porte de ta chambre et t'étais resté adossé à la porte un moment le regard vide. Sans vie, sans rien penser. D'ailleurs, pourquoi penser alors que tu n'avais plus rien en tête que ces mots qui résonnaient sans cesse dans ta tête. Doucement tu avais glissé, doucement tu avais pris ton visage dans tes mains et simplement tes larmes avaient coulé.
Déchirement. Une peine énorme, inconsolable. Cela t'avais fait mal dans ta poitrine, tu avais mal et tu t'étais mise à crier dans ta chambre vide. La tristesse et surtout la colère avait prit le dessus. Tu avais détruis tout sur ton passage, tel un ouragan. Rien ne t'avais échappé, tu avais foutu littéralement ta chambre en bordel. Tu ne comprenais pas et tu avais juste envie que tout ceci soit qu'un rêve.
Hélas, ce n'était pas un rêve.
Finalement, tu t'es remis de tes émotions, tu t'es dit que ça ne servait à rien de pleurer tout le temps, la vie continue quand même. Pourtant, tu le sais très bien que t'es surement pas la seule à être touché par cette mort inattendu. Drew Bolton, un mec spécial, un plan cul régulier, une drogue...et un ami surtout. Mort dans un accident de voiture...il n'avait que 17 ans...17 ans putain!
Ce mec avait encore une longue vie devant lui! Il n'avait que 17 ans, il n'a même pas atteint sa majorité putain. Destin de merde, vie de merde, encore une fois tu constates que la vie est une chienne. Tu ne comprends pas pourquoi c'est tombé sur lui et tu penses que tu ne comprendras jamais cette mort.
Voici les deux pires journées de ta vie et maintenant, tu avances, tu continues ta vie, t'essaye de ne pas y penser, t'essaye simplement de profiter de cette putain de vie qui est autant capricieuse qu'un gosse. Enfin bref...maintenant que t'y pense un peu, Sarah doit être dans un état pas possible.
Depuis la mort de Drew tu ne l'as pas vu, en même temps c'est son ex et tu sais très bien qu'il y avait encore quelque chose au fond. Tu t'inquiètes un peu pour ton amie donc tu décides d'aller la voir. Si elle déprime encore, tu vas juste un peu la forcer à sortir pour lui changer un peu les idées. Boire un verre par exemple et trinquer à la mémoire de Drew.
Ouais un plan sympa, se changer les idées autour d'un verre. Tu arrives devant sa cabane, tu frappes et tu attends un moment. Personne. Tu baisses la poignet et tu constates que c'est ouvert, t'entre sans plus attendre et après avoir fermé la porte derrière toi tu te diriges vers la chambre de Sarah.
-Sarah t'es là ?
Aucune réponse et en plus tu vois que sa chambre est vide. Sans trop t'inquiéter tu te dis qu'elle a peut-être décidé de se changer les idées ? Tu sors de sa chambre et sans vraiment pourquoi tu vas voir dans la salle de bain ou cas ou. Si elle est nue tant pis, après tous tes une fille et puis c'est pas comme s'il y avait une gêne quelconque entre vous.
-Sar...
Tu te stop net à la porte de la salle de bain. Ce que tu vois te semble irréel, ce n'est pas possible, pas elle, non! Tu te précipites à la baignoire ou la jeune femme s'est mise sous l'eau, fermant les yeux. Tu es persuadé qu'elle essaye de se suicider (en même temps c'est louche tout ça...). Tu la récupères et tu la sors de l'eau pour qu'elle respire, pour qu'elle évite de faire une connerie.
-Sarah! Mais ça va pas la tête !? T'es complètement malade ou quoi!? Fait pas ça!
C'est plus fort que toi, tu la gifles un bon coup pour lui remettre les idées en place. Ton coeur bat à toute vitesse, tu es en colère, tu as envie de l'étriper sur place, pourquoi elle veut se donner la mort!? Tu veux des explications et vite.
Sujet: Re: Hey...don't cry...He is in a better world... [Sarah] Mar 22 Oct 2013 - 15:20
ghostly yours.
Combien de temps ? Une année ? Un jour ? Une seconde ? Un mois ?
Une semaine que j’essayais de me réveiller de ce cauchemar. Parce que oui, c’était sûrement un cauchemar. Ca ne pouvait être que ça. Un cauchemar bien laid et moche, comme je sais si bien en faire. Pourquoi je n’arrive pas à me réveiller ? Mon corps dans l’eau froide du bain commence à prendre une teinte violacée, et je laisse ma tête rouler sur le côté. J’ai mal. Partout. Tout me brûle. Se déchire. De l’intérieur. Je crois qu’on a séparé mon âme de mon corps, je crois que je transplane – je suis sûrement un fantôme errant sans but, sans raison. Je vois mon corps nu dans cette eau calme, mon corps nu et blessé, couvert de cicatrices endormies ; incomparables à celles encore béantes de mon cœur. Vacuité.
Je me sens vide, vide de sens. Réalisant à peine ce qu’il s’est passé et ce qu’il se passe, et pourtant, sentant cette douleur ardente me mordre jusqu’au recoin le plus sombre de mon être. Une épave. Voilà ce que je suis devenue. Je flotte sur une mer de regret, de honte, de haine, d’amour, et de culpabilité. Culpabilité – jamais elle n’avait été aussi lourde. Elle m’asphyxiait.
Puisque c'est ce que tu veux, je disparais de ta vie. Sois heureuse.
C’était d’une telle ironie Drew. Comme si tu le savais. Comme si tu te vengeais enfin de tout ce que je t’ai fait subir. Si c’était vraiment ton but Drew, tu as réussi. Je tremble de manque, créant des vagues sur l’eau, serre les poings. Vide vide manque, j’ai besoin de quelque chose, quelque à quoi me raccrocher – les souvenirs – les souvenirs sont devenus ma seule prise sur le néant. Alors même s’ils sont douloureux – qu’ils le soient même – ceux sont eux qui me gardent en vie.
Deux yeux bleus sur un visage froid et fermé, des dernières paroles désastreuses. Désolée désolée Drew, j’aurais préféré de plus beaux adieux. Deux coups sur ma porte, mes pas lents, mon regard sur posant sur ses parents tout de noir vêtus. A quoi bon avoir un don qui sert à tout savoir, lorsque qu’on passe à côté du plus important ? Mise au courant après tout le monde, en retard, dépassée. Une boîte en carton et un ticket d’avion entre des retrouvailles gênées. Je ne verse pas encore de larmes, j’en suis bien incapable – tout me paraît trop irréel pour moi. Et pourtant, en découvrant les vinyles que tu avais gardé, que je t’avais offert, que tu m’avais donné, que je t’avais rendu ; en les touchant du bout des doigts, en sentant leur surface lisse, tout prend forme, tout prend place. En un énorme coup de poing dans le ventre. Il me fait chavirer, bousculer. Mes mains deviennent moites et je me griffe, me mords, pour m’empêcher de hurler. Tout simplement. Le ticket d’avion va à la poubelle. Une minute. Deux. Mais ma faiblesse fait que je le reprends en sanglotant – je m’accroche toujours aux choses qui font le plus mal.
Ce n’aurait pas dû être moi à l’enterrement. Ca aurait dû être n’importe qui, mais pas moi. Ce sentiment horrible de ne pas être à sa place, alors que j’observe le cercueil d’un bois insondable sans ciller. Ni même cligner des yeux. Moi, dans ma robe noire, la seule que j’ai, celle que j’avais mise un nombre incalculable de fois pour sortir avec lui. Ca n’aurait pas du être moi. Ca aurait du être quelqu’un qu’il aimait. Quelqu’un qui faisait ressortir le bon en lui. Quelqu’un qui aurait pu le sauver. Ou même, juste qui l’aimait vraiment. Même Anshu aurait été plus à sa place que moi. Moi, je n’ai fait que regarder la tombe sans la voir. Pas une larme, pas un mot. Je suis sûre que ses parents m’ont trouvé odieuse. Et ils avaient bien raison de le penser. Parce qu’ils ne savaient pas que c’était moi qui avait rendu leur fils à moitié mort. Et ils ne le sauront jamais, parce que moi, je n’aurais jamais le courage de leur avouer.
Le retour à Prismver glissa dans un long songe, flou et embrumé. Les fleurs et la signature sur le lieu de commémoration qui n’a aucun sens. Les cours, les gens, les tentatives de réconfort, les mains sur mon épaule. Je vous en prie, ne soyez pas gentils avec moi. Ne me soignez pas, n’effacez pas cette blessure. C’est le seul lien qui me rattache encore à lui, et je ne veux pas le perdre. «Ca passera ».
Oh oui, ça passera. Tout fini par passer. Et c’est ça que je ne peux supporter, ça que je ne peux me résoudre à accomplir. Comment pourrais-je avancer, alors qu’il s’est arrêté ? Alors je me perds, j’erre. Si la douleur de ces souvenirs est tout ce qui fait que tu existes encore, Drew, je ne les laisserai pas passer. Je les garderai en moi pour l’éternité. Même si cela fait de moi un fantôme parmi les vivants.
Je plonge ma tête sous l’eau pour quitter ce monde de vivants, repensant à nous. Deux entités différentes liées par un destin. Réminiscences qui défilent en moi, joie, bonheur, rire, amertume, doute, amour, haine, regret. Ce sont toujours les mêmes qui reviennent, toujours plus détaillés, et je les laisse se graver au fer rouge dans mon esprit. Me laissant couler dans cette douce pensée. Plongeant dans l’abysse. A jamais.
« Sarah! Mais ça va pas la tête !? T'es complètement malade ou quoi!? Fait pas ça! »
Hein ?
Mes yeux s’ouvrent, cherchant avec difficulté le qui du pourquoi du comment. La sensation de mon corps mouillé sur le carrelage froid de la salle de bain monte en moi d’un éclair, j’essaye de me concentrer, de fixer. Mais je reste coincée et aveuglée par la lumière blafarde du néon. Douleur cuisante à la joue, je sursaute. Mon regard vient s’accrocher avec fureur à celui de …. Blaze ?
« Blaise … »
Je. Oh. Il se passe quoi exactement ? Je reste figée un instant, avant de me rendre compte de la situation. Je suis nue sur le carrelage, accrochée comme une folle au chemiser de Blaze. Trempée. Elle vient de me frapper pour me faire prendre conscience de quelque chose ….. Oh. Je vois. La baignoire tout ça. Elle pensait que j’allais me suicider ? En mode romantisme dark de roman à l’eau de rose ? Elle pensait vraiment que j’étais ce genre de fille ?
Probable. Elle ne me connaissait pas encore assez pour savoir que j’étais bien trop lâche pour ça.
Je lui lance un sourire pré-conçu, comme j’ai pu en faire des centaines au cours de cette dernière semaine. Forte Sarah, avec sa tête sur les épaules en toute circonstance.
« T’inquiète mon blaireau, je vais bien. Le monde a encore besoin de moi pour le pourrir. » Et alors que j’essaie de lire dans ses yeux ce qu’elle pense – elle n’a pas l’air très convaincue je crois, ce qui est normal, car moi non plus – je vois mon reflet. « Je vais bien je t’assure. » Mon reflet pitoyable au fond de ses yeux bleus.
Je me brise.
Les larmes coulent toutes seules sur mon visage qui n’a pas changé d’expression, et roulent sur les bords de mon sourire artificiel. Qui s’affaisse en silence. Putain Sarah, si tu n’es même pas capable de la regarder elle dans les yeux, que va-t-il advenir de toi ? Mes pleurs sont compulsifs. Désordonnés. Incontrôlés. La poupée qui savait faire bonne figure ne marche plus, la voilà détraquée. Ma prise autour de Blaze se renforce, et je serre mon corps mutilé, tremblant et froid contre le sien. Si chaleureux, presque trop brûlant.
J’aimerai pouvoir m’expliquer, mais je n’y arrive pas.
De toute façon il n’y a rien à expliquer. Elle doit déjà tout savoir. Ou du moins, bien s’en douter. Rien à expliquer. Que du vide, du manque, de la douleur. Je ne suis pas malade, je suis juste cassée. Et je ne veux pas être réparée, pas encore. Sarah, tu la serres trop fort. Sarah, tu vas lui faire mal. Mais Sarah, tu ne peux plus t’arrêter. Pas plus que tu ne peux arrêter cette descente aux enfers.
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Sujet: Re: Hey...don't cry...He is in a better world... [Sarah] Mar 22 Oct 2013 - 18:50
Don't cry...
It's time to move forward
« Je vais bien je t’assure. »
Bien sûr que non tu n'y crois pas, bien sûr que non elle ne va pas bien, cela se voit, cela se sent. Sarah souffre et tu le sais très bien. Ce n'est pas un suicide, c'est pire que ça, c'est une détresse, c'est une personne cassée, détruite, ronger par une douleur sans fin, une douleur que tu connais, une souffrance qui ronge toute la vie et à chaque instant.
Tu ne prétends pas être la personne la mieux placée pour consoler les gens, tu n'es même pas capable de te remettre toi-même de ta propre perte dans le passé. Pourtant, même sous tes air de fille dure, provocante, tu es sensibles. Tu as un coeur, tu es fragiles et tu comprends Sarah. Tu comprends sa souffrance et à vrai dire tu souffres aussi.
Pourquoi tu t'es attachés à cet idiot ? Pourquoi il a fallu que ça devienne plus qu'une amitié améliorée ? Pourquoi lui et pas quelqu'un d'autre? Tu serres Sarah contre toi, la laissant pleurer dans tes bras, mouillant ton chemisier au passage. Tu passes doucement ta main dans ses cheveux trempé, tu les caresses tout en berçant ta pauvre amie.
Oui, Sarah c'est une amie, une fille pas si différente de toi, une fille qui autant de démons que toi voir peut être plus. C'est une amie et c'est en amie à ce moment précis que tu te comportes. Tu restes avec elle, offrant tes bras pour qu'elle y trouve une sorte de refuge. Tu aimerais trouver les mots et pourtant ta gorge est nouée. Tu ne dis rien, mais tu lui fais ressentir ta seule présence.
Une seconde, deux secondes, une minute...peu importe le temps passé là au sol, l'une dans les bras de l'autre, tu sais que le temps s'est comme arrêté autour de vous. Tu berces Sarah doucement, caressant sa tête, tu commences à être mouillé toi aussi, mais peu importe. Toujours à écouter les sanglot de ton amie, tu finis par avoir mal au coeur.
Soit forte, ne montre pas ta faiblesse, reste forte ne craque pas...
-Aller Sarah...arrête de pleurer...dit toi qu'il est dans un monde meilleur...arrête...de...
Une gorge nouée, l'envie de craquer, le silence qui reprend et simplement tu serres Sarah plus contre toi te laissant aller puisque le mal de coeur est plus fort. Tu pleures toi aussi, tu serres les dents, tu as mal en pensant à cet imbécile qui n'a pas trouvé mieux que de crever.
Tu le détestes, tu le maudis et pourtant, putain ce que ça te fait mal de savoir que plus jamais tu vas revoir ces azures, plus jamais tu reverras ce visage, plus jamais tu toucheras ce corps qui te semblait invincible. Drew est mort et il te manque déjà terriblement. C'est en pleurant, tout en gardant la jeune fille contre toi que tu dis avec beaucoup de mal et amertume.
-Aller...faut arrêter de pleurer...et avancer de nouveau...
Il ne sert à rien de rester sur place, ce n'est certainement pas ce que Drew aurait voulu et tu ne veux pas que Sarah se laisse tomber encore plus dans les profondeurs de l'abîme. Cette tristesse tu la détestes, tu la hais même et tout ça vient simplement d'une seule personne.
-C'était qu'un idiot...un putain d'idiot.
Tu ne peux pas t'empêcher de l'insulter, tu es en colère contre lui et pourtant, tu sais que même s'il était dans un quelconque enfer ou paradis, il en aurait certainement rien à foutre qu'on l'insulte.
Sujet: Re: Hey...don't cry...He is in a better world... [Sarah] Lun 28 Oct 2013 - 12:53
Les paroles se perdent dans un épais brouillard qui m’entoure. Les yeux embués de larmes, je ne vois plus rien. Aveuglée, respirant difficilement en halètements aigus et saccadés. Tu crises Sarah. Mon cœur tambourine dans mon torse et semble de décrocher dans une douleur insoutenable. Je crie de manière sourde. Ce sont mes larmes brûlantes qui deviennent alors la voix que j’ai perdue. Blaze vient caresser ma tête, et je resserre ma prise autour d’elle, me rapprochant à la chaleur de cette main. Me laissant bercer comme une enfant pendant un temps qui n’a plus de sens pour nous. Blaze craque. Son corps se met à trembler, alors que sa voix se fissure elle aussi.
« Allez Sarah...arrête de pleurer...dis toi qu'il est dans un monde meilleur...arrête...de... »
Voilà, Blaze se casse. Voilà. C’est pourquoi je déteste être faible, c’est pourquoi je déteste être moi. Une erreur, une faille, et tout s’écroule – blessant les autres au passage. Arrête Blaze, je ne veux pas que tu pleures – par pour ça. Si tu pleures pour lui, pleure parce que tu l’aimes et parce qu’il te manque, lui, sa chaleur, ses baisers, sa violence, son sourire. Ne verse pas de larmes tièdes parce que mon image anéantie t’inspire la pitié. Ca ne lui ferait pas honneur, je ne l’accepterais pas.
Dans un monde meilleur tu dis ? Sûrement, dans un monde loin de l’enfer que je lui avais infligé. Tout devient sourd autour de moi, tout se voile. Ce sont mes pleurs qui font ce bruit ? Je sombre, je plonge, je lâche prise.
« Aller...faut arrêter de pleurer...et avancer de nouveau... »
Et ces mots s’écrasent sur ma joue comme une gifle. Non non non. Je ne veux pas avancer Blaze, non, ce n’est pas de ces mots-là dont j’ai besoin. Mais alors de quoi ? De quoi ai-je besoin ? Qu’on me dise que tout est une blague ? Qu’on me dise qu’il est en vie, pour que je continue de m’accrocher à lui, le tuant petit à petit ? Quelle horreur je suis. Mes pleurs se calment doucement, et je me détache lentement de Blaze, dont le visage baigné de larmes me fait voir à quel point je suis une personne détestable. Méprisable. Je tremble toujours. J’ai froid. J’ai toujours mal. Et du fond de ma voix brisée, je dis simplement la vérité. A elle, à Blaze. A celle que j’avais détestée pour avoir goûté aux lèvres de Drew. A celle que j’avais aimée pour jamais ne m’avoir jugée.
« Je ne peux pas … j’ai peur. J’ai peur d’avancer. »
J’ai toujours eu peur d’avancer, me complaisant dans cette situation inerte et ambigüe. Maintenant, j’étais forcée de marcher, et je n’en avais plus le courage. Pire même, je ne l’avais jamais eu. Les tremblements s’accélèrent, et je mes prends les bras pour essayer de les cacher, me mordant la lèvre inférieure. Jusqu’au sang. Son goût métallique se répand dans ma bouche, et je grimace alors que mon estomac – toujours lui- semble être en pleine session de Space Mountain.
« C'était qu'un idiot...un putain d'idiot. »
Je lui souris faiblement, passant une main sur sa joue mouillée. Les larmes ne lui allaient pas, je ne voulais pas la laisser s’enlaidir d’avantage. Elle qui était d’ordinaire si jolie.
« Et nous sommes toutes les deux des idiotes. »
Ressaisis-toi Sarah, au moins devant elle. Si tu veux tomber en pièce, tombe seule. Pour l’instant, survis.
Je me lève, et me retrouve nez à nez avec le miroir de la salle de bain. Moi, nue, moi, le visage creusé pas la fatigue, moi, les cheveux collés à ma peau, moi, les larmes ayant laissés des traces rouges lacérant mes joues. Franchement. Je me demande ce qui retient Blaze de ne pas s’enfuir tout de suite, car j’ai là un costume d’Halloween tout à fait honorable. Je détourne vite le regard de ce reflet écoeurant, titubant au passage, et attrape mon pyjama roulé en boule à côté du lavabo. Le mettant rapidement, espérant que Blaze ne fasse aucune remarque sur mes cicatrices ou ma maigreur quelque peu excessive – il fallait dire que je n’avais pas mangé grand-chose ses derniers jours.
« Désolée. »
Désolée d’avoir faibli. Désolée de t’avoir fait entrevoir l’abîme qui commence à s’ouvrir en moi. Et désolée d’avoir trempé tes fringues, aussi. Je lance à Blaze un regard confus, lui attrapant la main pour qu’elle se relève à son tour ; simple réflexe, je ne crois pas avoir la force de la soulever. Pas alors que le moindre de mes muscles tremblent encore de manière saccadée. Pitoyable pitoyable. Je suis pitoyable.
Les larmes continuent de rouler silencieusement sur mes joues, et je suis persuadée de ne pouvoir faire un pas sans m’écrouler. Je n’ose pas regarder Blaze dans les yeux, de peur d’y retrouver une pitié mêlée de douleur que je ne pourrai supporter.
Et maintenant ? Que faire ?
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Sujet: Re: Hey...don't cry...He is in a better world... [Sarah] Jeu 31 Oct 2013 - 14:53
Don't cry...
It's time to move forward
Pitoyable, tu te sens pitoyables, tu es venu ici pour consoler Sarah et qu'est-ce que tu es en train de faire ? Chialer comme une grosse merde, car tu n'es pas foutu de rester forte alors que tu t'étais juré d'avancer. Si Sarah avoue qu'elle a peur d'avancer, toi-même tu as peur de rester sur place où de reculer.
Ne faiblit pas, tu dois te relever, bouge toi, bouge c'est putain de jambes merde! Arrête de te morfondre pour quelqu'un qui est mort! Il est mort il ne reviendra pas alors bouge merde! Tu ne sens même pas la main de Sarah sur ta joue, tu es perdu dans tes plus profonds remords. Tu sais très bien que tu ne dois pas rester là sans bouger, bouge merde!
Une idiote, c'est bien le mot, tu es une idiote et tu en subis les conséquences. Elle te saisit la main, elle est faible, elle ne pourra pas te relever, c'est à toi de le faire Blaze, relève toi et maintenant. Tu restes un moment assise au sol, les larmes coulante et tu baisses la tête tes cheveux maintenant blonds cachant ton visage en pleure. Un sourire faible, un sourire de pitié pour toi-même.
Tu essuies tes larmes de ton autre main, tu viens enfin de revenir à la réalité, tu viens enfin de comprendre, tu es une idiote, une véritable idiote. Tu te relèves, lentement, mais surement. Tu titubes un moment, mais tu te reprends. Une fois levée, tu regardes Sarah, ton amie. Tu n'as pas de pitié, pas pour elle, tu ne connais certainement pas la moitié des épreuves qu'elle peut en durer, mais tu sais une chose: Tu ne la laisseras pas seule.
Si elle ne peut pas être forte, alors tu le seras pour elle, si elle ne peut pas avancer, alors tu avanceras pour elle, si elle sombre, alors tu seras cette main qui la retiendra de toutes ses forces. Tu te ressaisis et tu approches de Sarah gardant sa main dans la tienne. Tu viens essuyer ses larmes doucement avant de la reprendre doucement dans tes bras.
Tu n'es pas du genre très affectif normalement, mais tu peux bien changer tes habitudes, tu dois même changer, il est bien temps de changer. Serrant ton amie contre toi doucement, tu reprends le contrôle de ton corps peu à peu et c'est en chuchotant d'une voix sur et prête que tu lui annonces.
-Tu as peut-être peur d'avancer, seule c'est effrayant, mais ensemble on y arrivera. Sarah, je ne te laisserais pas seule, je serais toujours là quoi qu'il arrive, on avancera ensemble.
Tu serres sa main doucement et tu la gardes dans ton étreinte, ce sont des mots, de simple mot peut être, mais tu les penses vraiment. Tu ne laisseras pas Sarah, tu resteras avec elle jusqu'à son deuil et même après, si toi-même tu as eu du mal à avancer seule, tu te rends comptes qu'avec quelqu'un d'autre tu pourras avancer.
Entre aide, c'est ce que veut une amitié, de l'entre-aide, de l'amour et de la sincérité. Tu recules un peu, desserrant ton étreinte petit à petit. Vous n'allez pas rester ici dans la salle de bain. Tu retires une mèche de cheveux de Sarah sur son visage et tu lui souris doucement.
-Aller vient t'allonger un peu.
Tu la soutiens, tu vois très bien que dans son état Sarah ne pourra pas aller bien loin sans ton aide. C'est dans le rythme de la jeune fille que petit à petit vous vous dirigez à son lit.