FFFFFFFFFFF. || Pv Mike ♥ [Terminé]

On s’pousse, on se taquine, on rigole. Chahut dans les couloirs, on fait chier les classes qui essaient de bosser, on perturbe la circulation. Bah, on s’amuse. Je pousse mon pote sur une jolie fille et me marre devant la gueule qu’il tire, tout rouge, alors qu’il a atterri la tête dans ses boobs. Krr krr. Je m’éloigne, préférant marcher collé au mur, à l’opposé de lui, histoire d’éviter les représailles.

Mais représailles il y a. Un autre pote me trahie. J’ai rien vu venir, bordel. Je marchais, et POF, j’me retrouve fouttu dehors, sur le balcon, genre défenestré par la porte-fenêtre, j’me mange la rambarde. Alors comme un con, je ris. Sauf que eux rient encore plus fort, en regardant l’autre personne présente sur le balcon. LA SEULE AUTRE PERSONNE PRESENTE. Je tourne la tête. ffffffffffffffffffffff. Mike. Woh putain. Je me redresse (oui parce-que j’étais encore écroulé sur ma barrière) et me jette sur la porte vitrée, que ces gros connards ont fermé de l’intérieur, m’abandonnant dans la cage avec le lion. MAYRDE.

Je râle, je tape la vitre, et ces blaireaux se fouttent littéralement de moi avant de... se casser. HEY. HO. LES GARS. jkhlfnlifhnfn. Je cogne mon front contre la vitre, genre blasé désespéré. Fuck. Je perd mon sourire, voyant le reflet de Mike, toujours accoudé à la barrière. Bordel. Hier soir, il m’a vu bécoter Morgan. Hier soir, j’me suis tapé Morgan. Et si je ne regrette rien, j’en suis pas non plus fier. Parce-que j’aime pas faire souffrir les gens, et je sais que Mike - qui était un bon pote - a vraiment des sentiments pour Mo. Je soupire, restant là, le front contre la vitre. Et bah on est bien là, enfermé tout les deux. Gnnn.

Ô désespoir. Ô lente agonie. Le front contre la vitre, j’adresse un regard de chien battu aux gens qui passent. Ouvrez moi bande de moules. Mais non, c’est tellement drôle de voir des gens enfermés sur ce putain de balcon minuscule HAHA. Bon, ok, j’en ai jeté plus d’un ici, mais... Fallait que ça tombe sur nous deux. On est à l'étroit, presque collés l’un à l’autre. Y’en a qui risque de passer par dessus la rambarde avant la fin de l’heure. J’me retrouve à me demander si ce serait, ou non, une chute mortelle. Putain, j’ai vraiment aucune notion des distances. Ni des réalités d’ailleurs, quelles qu’elles soient.

« Fufuh, dis donc, c'est pas celui qui s’est fait Morgan ? Alors, il suce bien ? » knujzhdebzjfn. Mange toi ça dans les deeeeeeents. Je rouvre les yeux, j’me retrouve con, sur le coup. En plus il m’a même pas sucé, j’aurai aimé, mais non, c’est moi qui l’ai - STOP.  Fuck fuck fuck. Qu’est-ce que tu veux répondre à ça ? Situation de merde BONJOUR. J’hésite. Je peux lui dire que je suis désolé. Je peux lui répondre par la provocation, en mode, ouais c’était le pied. J’en sais rien. Franchement. Ce mec a aucun tact. il aurait pu m’ignorer. Il aurait pu me frapper direct. Nan, NAN, faut qu’il choisisse la solution la plus awkward possible. J’ai envie de l’envoyer chier. Mais j’suis pas un connard. J’ai envie de m’excuser. Mais j’assume tout. Finalement, autant rester naturel. J’me retourne enfin, venant m’accouder à la rambarde dans un soupir, le plus loin possible de lui - même si l’espace ici est ridicule. « Tu l’sais probablement mieux que moi. Si ça peux te...hum. T’enlever un poids, il a pas fait ça. » Ouais, c’est maladroit. Ouais, il va mal le prendre, c’pas comme si il allait dire OH BAH TOUT VA BIEN ALORS ALLEZ ON VA PRENDRE UNE BIERE. Pff, j’sais pas à quoi je m’attend. A rien, en fait, j’réflechis pas vraiment, j’suis juste agaçé de me retrouver dans cette situation, parce-que j’aime pas avoir des emmerdes. Ca m’apprendra tiens. On a joué aux cons, on mérite bien de s’en prendre dans la gueule le lendemain. Je regarde au loin, dans la direction opposée à lui.

« Ah, quel dommage pour toi ! T'as pas connu ce bonheur ! » Je vrille sur lui un regard mauvais. Il commence à me faire chier ce con. Je sais, c’est rien par rapport à ce que je lui ai fais subir. Mais bon. Ce genre de pique ne m’atteint pas. Alors j’dis rien, reportant mon attention sur le paysage. « De toute façon vu que maintenant vous êtes toujours ensemble, un jour tu pourras lui demander de te le faire dans un coin de couloir ! » Cette fois je soupire, me redresse de toute ma hauteur, plantant mon regard dans le sien. « Va t’faire fouttre. Tu crois qu’il y a que ça qui m'intéresse chez lui ?! Mo c’est mon meilleur pote, et depuis très longtemps, alors tes allusions à la con, t’arrête. Tu sais très bien que c’était un dérapage, et que ça se reproduira pas, alors me fais pas chier, parce-que j’ai plus de respect pour lui que pour quiconque. » J’ai parlé fort. Je l’ai fixé droit dans les yeux. Il m’énèrve. Il m’énèrve. Avec sa méchanceté à deux balles, il essai de me faire croire qu’il en a rien à fouttre mais je l’ai vu, hier soir, partir en pleurant. Alors arrête de jouer la grosse brute Mike.

Je prend une inspiration, souffle bruyamment et détourne le regard, pour ne pas m’énerver d’avantage. Je tape sur la vitre pour attirer l’attention des abrutis de l’autre côté, mais personne n’ouvre, comme toujours. Je serre les dents, essayant de garder mon calme. Non mais qu’est-ce qu’il croit ? Que je considère Morgan comme une petite pute que j’ai enfin pu sauter ? Va te faire voir. Après avoir tourné en rond, je m’accoude de nouveau à la même place, parce-que, dans cet espace ultra réduit, y’a pas trop le choix. Je regarde en bas. Un instant. Keep calm. J’ai pas envie de m’excuser auprès d’une tête de con qui me provoque.

Silence. Lourd. Froid. Glacial même. A moins que... je baisse les yeux. Wtf. De la neige. Genre. Je suis en tee-shirt, il fait beau, mais y’a de la neige. Pas besoin d’être un génie pour vite comprendre que c’est le pouvoir de Mike. J’avais oublié ça tiens. Alors quoi, il m’attaque à coup de neige ? Non. Non, on dirait plutôt qu’il ne la contrôle pas. Parce-que je vois bien dans quel état il est, malgré les piques qu’il me lance. Se retrouver ici avec moi doit être encore plus insupportable  pour lui, en fait. J’essai une seconde de me mettre à sa place. Nan, en fait, pas envie. Ca ne m’était pas arrivé à moi, alors pourquoi m’infliger des pensées douloureuses pour rien ? Oui, je sais, la compassion, c’est toujours pas mon fort. Mais ce mec m’énèrve.

« T'es qu'un connard toi de toute manière, tu t'en fiches de casser des couples. Un dérapage ? Mon œil. » « Crois c’que tu veux j’men branle. » Pas un regard pour lui. Je l’emmerde. « Pas ma faute si tu suffit pas à le satisfaire.» Voila. La bombe est lâchée. Parce-que cette situation de merde m’ennuie, je préfère encore que ça dérape, qu’importe comment, que ce soit en larmes, en cris, en fight. D’ailleurs, en parlant de fight, je le vois venir avec sa glace. Putain de E qui maîtrise rien. J’envisage les poings comme la magie, et qu’il m’attaque avec l’un ou l’autre, je me sens prêt. Je suis plus grand, plus musclé. Il fait quoi que ce soit, je lui fais bouffer sa neige. D’ailleurs, si l’effet voulu est de me donner froid, je l’emmerde. J’enlève mon tee-shirt. « Fais chaud hein. » Faux. pure provocation, pour lui montrer qu’il peut continuer de faire joujou avec ses flocons, ça m’fait rien. Je jette mon tee-shirt par terre, sur la glace, et m’étire, comme si de rien n’était.

Il détourne les yeux alors que je m'étire, le torse nu. Hanw, quoi ? T’es pudique ? Moi non. Pourquoi tu rougis little boy ? « Fais chaud hein. » Un regard mauvais. Il s’approche, fulminant. Oh, ça y est, il s’est décidé à passer à l’acte. Je ne mérite que ça, un bon gros poing dans la gueule, alors pourquoi tu le fais pas hein ? Il entoure ma gorge de ses mains. Il est petit. Et il a beau y mettre de la force, je sens que je pourrais le maîtriser si je le voulais.  « Maintenant ta gueule ! Ou je te gèle la langue et toutes tes dents ! Tiens, tu pourras sucer sans tes dents, comme un p'tit vieux ! » « Owii tiens, tu veux qu’on essai ? » Pourquoi je joue au con ? On dirait Morgan, là, à provoquer pour me défendre. On est pareil lui et moi. D’ailleurs, j’vois pas ce que eux ont en commun. Moi, jaloux ? Peut-être. Parce-que, ouais, j’ai kiffé, et ouais, j’trouve ça chiant que lui soit là. Mais je respecte, et si ça a dérapé, c’est pas seulement de ma faute, mais aussi celle de Mo. Moi j’suis célibataire après tout.

Je pose désormais mes mains sur les siennes, gelées. Je m’accroche à elles, le fixant, et parviens à lui faire lâcher prise, y mettant toute ma force. Une fois libéré, je parviens sans trop de mal à le coller ventre contre la barrière, derrière lui,  ma main dans sa chevelure lui faisant pencher la tête en avant au dessus du vide. J’me colle derrière lui, mon autre main sur son dos, le dominant de toute ma hauteur, et l’immobilisant. « Ecoute boy. Je t’ai déja fait assez de mal comme ça, et j’en suis conscient, alors je t’en ferais pas plus. Mais fout moi la paix maintenant, oublie pas que lui aussi est responsable, et c'est lui qui te doit des explications, pas moi.»

« Je te déteste quand même gros con ! Tu l'as complètement changé, depuis qu'il te connais... Moi je le reconnais plus du tout ! » ... C’est peut-être vrai, comment je pourrais le savoir. Dans ce cas, c’est la vie. Les gens changent. Je peux en être désolé pour lui, mais ça ne changerait rien. J’ai pas l’intention d’arrêter de fréquenter Mo, sauf si celui-ci tiens à ce que je m’éloigne. Et encore, je sais pas si j’y arriverai.

Je sais, que j’ai une mauvaise influence sur certaines personnes. On me l’a déja dit. Mais j’ai aussi une bonne influence sur d’autres, j’en suis sûr. Anshu, Selwyn. Beaucoup d’autres. Merde, je suis pas un méchant. J’me rend compte de notre position, et de ce qui se passe. Il a la voix tremblante. La gorge nouée. Et moi je suis là, comme un connard, à le faire chier alors qu’à cause de moi il a le coeur brisé. Merde. Je le lâche, me reculant doucement, en silence. Je récupère mon tee-shirt mais ne le remet pas tout de suite. Non, par contre, je le fixe. Merde. Voila, je culpabilise, fais chier. Parce-que Mike était un pote avant ça. On était pas hyper proches, mais on se connaissait quoi. Et j’étais heureux pour eux. Je lui balance finalement mon tee-shirt, détournant mon regard. « T’a qu’à déchirer ça si ça peut te faire du bien. C’est mon préféré. » Ouais, maigre consolation, mais j’préfère ça plutôt qu’il essai encore de m’agresser, et que je n’ai à, encore, le maîtriser. Je me laisse finalement tomber le long de la barrière, assis, à un endroit où la neige ne s’est pas encore installée. Je soupire. Non, je ne m’excuserai pas. Ca irait contre tout mes principes de profiter de la vie, sans regrets. Alors je déglutis, regardant ailleurs.

« Ca comptait pas pour Mo. C’était qu’un coup comme ça. Rien à voir avec les sentiments qu’il a probablement pour toi. Il a déconné mais... » Et j’arrive pas à finir. Parce-que Morgan n’était, à mon sens, pas excusable. Oui, on était bourrés. Mais ça n’a dérapé comme ça que parce-qu’on le voulait, réellement. Que dire de plus ?

« Ça comptait pas pour Mo. C’était qu’un coup comme ça. Rien à voir avec les sentiments qu’il a probablement pour toi. Il a déconné mais...»
« Mais il a prit son pied, c'est ça ? »
«...»

Des images plein la tête. Son corps qui se tend, qui s’accroche à moi. Ses lèvres qui viennent s’emparer des miennes. Sa main qui me griffe légèrement. Je cille, détourne le regard de Mike. Et je ne répond rien. Parce-qu’il n’a pas envie de connaître la réponse.

Je soupire, après un moment. Je frissonne, parce-que j’ai froid, sans que je ne puisse déterminer si c’est à cause de la neige, ou de cette ambiance simplement glaciale. « J’imagine que ça te fait du mal mais... » J’hausse les épaules. Parce-que je ne sais pas ce que c’est, moi, de souffrir en amour, et parce-que, dans ma vie, rien n’a d’importance. «... y’a plus grave. J’veux dire, voila, pas de quoi en faire un drame non plus. » Bordel, j’ai jamais été doué pour remonter le moral des gens. C’est bien pour ça que j’essai même pas, d’habitude. Qu’est-ce qui me prend alors d’essayer ici, et avec lui... C’est naze. « Au mieux vous allez vous réconcilier. Au pire, vous allez vous séparer. Et quoi ? Ca passera, et vous trouverez tout les deux quelqu’un d’autre. Si ça casse c’est que vous êtes pas fait pour être ensemble c’est tout. » Discussion de gonzesse. Je soupire, lève les yeux au ciel.

... Et il pleure. Bordel. C’est quoi le protocole dans ce genre de cas ? ... J’vais quand même pas aller le pâtpât en lui disant que tout va bien aller. J’vais m’en manger une. Puis, soyons honnête, ça risque pas de bien aller. Du moins, Morgan est largement assez con pour s’enfoncer un peu plus dans les conneries, et continuer de tout gâcher. Je souffle. Pas mes affaires tout ça. Si je pouvais avoir que le beurre sans l’argent ni le couvercle, ça me suffirait hein...

Mais non, je suis là, à voir un mec pleurer par ma faute. Moi, quoi. Moi, Jim Reed, j’ai fais pleurer quelqu’un. Gnuuuuuuuuh. Je détourne le regard. Parce-que ça me fait déja suffisamment chier de l’entendre, alors si je peux éviter de le regarder. J’me tais, question de respect (oui oui, j’espère encore être respectueux après tout ça.)

OH GOD. L’IDEE. Voila de quoi attirer mon attention, et me détendre. Je fouille mes poches, en sort mon petit matos de fumette. J’suis pas un grand fumeur. De temps en temps, et en soirée surtout. Je dispose la feuille, entre mes doigts, et prépare mon petit truc. Je fais courir ma langue sur la feuille, levant les yeux une seconde sur lui. Puis, je glisse le bâtonnet entre mes lèvres, l’allume et fume. Bon sang. J’avale, je souffle. Fais du bien. Je jette un oeil dans le couloir : absolument personne. Tout le monde doit être en cours. Ils étaient encore là pour un moment.

Je soupire et me lève, me traînant jusqu’à Mike pour me laisser tomber à côté de lui. J’aspire une nouvelle fois le cone avant de, entre les doigts, le lui tendre. Parce-que je ne peux pas vraiment plus pour lui, là, tout de suite, et que, même si je suis le connard de l’histoire, ça me fait chier de le voir dans cet état. Surtout quand je dois le supporter en tête à tête sans échappatoire.