The Princess and the Frog [PV Swain ♥]

Tu ne peux t’empêcher de rire face à son visage à la fois crédule et surprit. Il te raconte alors qu’il avait eu peur que vous vous blessiez et te questionne à propos de ton don. Tu lui fais un clin d’œil insinuant que tout cet univers était le fruit tout droit sorti de ton imagination, et même s’il ne le devinait pas chose qui t’étonnerais tu ne lui en dirais pas plus. Tu regardas les alentours à la recherche d’un quelconque défaut qui puisse nuire au paysage mais à ta plus grande satisfaction tu étais fière d’avoir pu concocter une telle merveille. Tout à coup tu sens ton dos contre le sol et tu ne peux t’empêcher de rougir quand tu le vois au-dessus de toi en train de te contempler. Il se penche vers toi pour t’embrasser, tu ne peux t’empêcher de sourire. Tu réponds à son baiser puis tu te relèves quelques instants plus tard en balayant les brins d’herbe qui étaient accrochés à ta chevelure cuivrée. Tu es heureuse que cet endroit lui plaisait et plus que satisfaite que ta surprise ait eu son petit effet. Tu l’observes se relever puis te faire une révérence digne d’un noble t’invitant à lui faire visiter la bâtisse. Tu hoches la tête positivement, saisis sa main pour te mettre sur pieds puis entrelaçant tes doigts aux siens vous avancez paisiblement vers votre destination le remerciant joyeusement de son dernier compliment. Alors que tu marchais, une pensée te traverse l’esprit et tu t’arrêtes nette. Il y avait quelque chose dont tu avais oublié de parler… Les limites de ton don. Ton sourire commence à se faner tandis que tu songeais à comment aborder le sujet sans l’inquiéter.

« Je… Il y a quelque chose que je dois te dire alors je te demande de bien m’écouter s’il te plaît. Ne t’inquiètes pas, ce n’est rien de grave mais il faut que tu le saches tout de même. »

Alors tu te tournes vers lui en te forçant en sourire, le regard très sérieux. Tu émets inconsciemment une légère pression sur sa main. Tu ne voulais pas gâcher ton cadeau alors tu essayerais d’être le plus subtile possible.

« Tu sais… Je t’avais parlé dans la salle des miroirs qu’il y avait une certaine limite à mon pouvoir et je préfère te le dire maintenant car elle est plutôt facile à franchir. Il ne faut surtout pas t’éloigner à plus de cinq mètres de moi sous peine d’être expulsé de cette dimension ce qui aura des répercussions sur l’utilisateur si tu vois ce que je veux dire… »

Tu laisses ta phrase en suspend car tu ne voulais pas en dire plus mais tu préférais mettre les points sur les i car tu ne voulais pas que cela recommence une nouvelle fois. Tes pensées se dirigèrent alors vers un souvenir qui te fit froid dans le dos. Quelques années auparavant, juste après la découverte de ta magie, tu avais décidé durant ton apprentissage au perfectionnement de cette dernière d’emmener tes cousins avec toi. Tout naturellement, ils s’étaient éloignés de toi ignorant les répercussions que cela pourrait provoquer. Tu ne te souviens plus de grand-chose mise à part un violent mal de crâne, tes jambes qui te lâchaient puis le trou noir afin de te réveiller trois semaines plus tard dans un lit d’hôpital. On te raconta alors qu’on t’avait retrouvé inconsciente en plein milieu de ton jardin et que les médecins avaient diagnostiqué une sorte de coma pour des raisons inconnues. Tu ne cherchas pas à en savoir plus et tu retentas l’expérience plusieurs fois et tu compris plus tard que ce « coma » était dû aux limites de ton pouvoir. Après ça, tu restreins le champ de tes accompagnateurs à cinq mètres  pour ne pas retomber une nouvelle fois dans un long sommeil. Tu soupiras. Il y avait aussi le fait que dès que tu étais accompagnée, ta force vitale était divisée par deux mais ça, tu ne lui dirais pas et tu ferais tout pour revenir avant de tomber dans les pommes. Tu reprends tes esprits et vous continuez votre route guidée par ton instant. Vous entrez finalement dans le château pour qu’en fin de compte tu sois déçue. Une moue se dessine sur ton visage alors que tu contemples l’immense pièce vide. Tu t’étais tellement concentrée sur l’extérieur que tu en avais oublié l’intérieur. Tu soupiras de nouveau en pensant que tu devais te retaper tout le boulot. Tu finis par lâcher la main de ton prince pour te poster devant lui car tu n’avais aucune idée à propos d’une quelconque décoration.

« Ha ha ha… Je crois que j’ai un peu foiré l’intérieur ! Mais si tu as des idées, il suffit de me dire ce que tu souhaites afin que je puisse modéliser l’intérieur au gré de tes envies. »

Tu attends calmement sa réponse, tu es sereine car tu es persuadée que rien ne pourrait déranger votre après-midi en tête en tête. Néanmoins tu observes dans son regard qu’il est inquiet et que quelque chose n’allait pas. Tu exerces une petite pression sur sa main pour le pousser à te parler. Il te regarde et te dit simplement que même vide, les murs suffisaient à le combler. Tu le regardes, surprise et tu ne peux t’empêcher d’esquisser un léger sourire. Tu te mets alors à réfléchir à ce que tu pourrais modéliser sans trop te vider de tes forces car tu commençais déjà à sentir tes membres se raidir légèrement. Tu lâchas sa main et tu commenças à t’éloigner de lui sans être trop loin non plus pour pouvoir trouver une idée. Tu fais les cents pas mais rien ne te viens en tête. Tu finis par te résigner et tu reviens à place initiale sentant que tes jambes commençaient à trembler. Tu soupiras. Tu n’avais pas envie de te montrer faible alors tu ferais le maximum pour préserver ce monde le plus longtemps possible. Tu es coupée dans tes pensées par sa voix, tu te tournes vers lui le voyant sourire tant bien que mal et il te posa plusieurs questions à propos de ton pouvoir. Tu te mordis la lèvre nerveusement, tu n’avais pas envie de l’inquiéter davantage mais tu n’avais pas non plus l’envie de lui mentir. Tu ne savais pas quoi faire alors tu réfléchis à toute vitesse à une réponse.

« Honnêtement, je ne pourrai pas te dire combien de temps exactement je peux exercer mon pouvoir sans qu’il n’y ait aucune conséquence négative. Il y a tellement de facteurs différents qui influent dessus et qui changent à chaque fois qu’il m’est tout bonnement impossible de trouver une réponse à ça. En général, je fais ça à l’instinct et jusque-là ça ne m’a pratiquement jamais causé de tords. Ensuite tu n’as pas à t’inquiéter, je suis une A après tout alors je suis loin d’être faible ! Tu ne perdras pas avec une connerie pareille. Je possède un pouvoir spatio-temporel, un pouvoir extrêmement rare mais je sais parfaitement le contrôler alors don’t worry ! »

Tu avais décidé de jouer la carte de la vantardise et de l’humour afin de le rassurer un peu. Tu lui souris et tu le prends dans tes bras. Tu sens qu’il est crispé et tu ferais tout pour ne pas gâcher ce moment par ta faute. Mais après tout, il était normal qu’il possède des craintes car en fin de compte vous ne vous connaissiez que très peu. Vous vous êtes rapprochés avant tout en parlant de vos craintes et en vous chamaillant auparavant mais tu étais sûre de l’aimer et tu l’aimerais avec ses qualités, ses défauts, ses goûts et ses peurs. Tu ferais tout pour conserver ce petit bout de paradis et tu ne laisseras le luxe à personne de te le voler. Tu te recules et tu penses au pendentif qu’il t’avait offert il y a quelques minutes. Tu le touchais du bout des doigts, c’était le symbole de votre amour réciproque. Alors, comme si vous aviez lu dans les pensées de l’un et de l’autre, il te demanda de lui parler plus amplement de toi car il était clair que vous ne vous connaissiez pas plus que ça. Ton cœur se serra quand il te parla du fait qu’il avait l’impression d’avoir précipité les choses. Est-ce qu’il regrettait les instants précédents ? Non, tu ne lui demanderais pas, tu devais lui faire confiance même si tu avais toujours eu du mal à la donner. Néanmoins, parlez de vos goûts respectifs te donna une idée de comment remplir la pièce.

« Je suis d’accord pour te parler de moi mais avant ça, attends deux petites minutes ! »

Tu lui fais un clin d’œil et tu avances au milieu de la pièce veillant à ne pas dépasser un certain périmètre. Tu fermes alors les yeux pensant aux salons qui se trouvaient dans Prismver pour finir par le modéliser ici. Quelques instants après, la magie opéra et en ouvrant les yeux tu découvris une parfaite réplique des diverses pièces de Prismver. Tu soufflas bruyamment, et tu revins doucement vers ton prince afin de pas trop t’essouffler. Tu lui souris et tu le forces à s’asseoir sur un des canapés présents dans la pièce avant d’en faire de même. Tu cherches ce que tu pourrais lui raconter mais tu n’avais pas vraiment eu une vie trépidante et tu étais loin d’être une fille extraordinaire. Tu enroulas une mèche de tes cheveux autour de ton doigt car tu étais nerveuse. Tu avais peur de ce qu’il penserait de tes goûts même si on ne t’avait jamais fait de remarques à propos de cela.

« D’abord je dois te dire que je suis loin d’être une fille merveilleuse avec des goûts de folie et tout ce qui s’en suit. Alors que dire… J’aime énormément la musique, j’ai pratiqué du piano avec mon grand-père quand j’étais un peu plus jeune et je continue de m’entraîner quand j’ai le temps mais ça tu as dû le remarquer tout à l’heure. Hum… Après je suis une bonne cuisinière et cette fois-ci c’est ma grand-mère qui m’a tout appris. J’ai une préférence pour préparer les pâtisseries mais ça, c’est mon petit pêché mignon si je puis dire héhé… J’aime aussi la littérature, et je pense que plus tard je serai une militante pour la défense des animaux ! J’aime beaucoup les chiens, d’ailleurs j’en ai un ainsi qu’un chat. Leurs câlins me manquent parfois mais il arrive que je retourne chez moi pendant les vacances scolaires alors je suis heureuse de retrouver mes premiers « amis ». Sinon en ce moment mon passe-temps préféré depuis mon entrée à Prismver c’est de rechercher ma demi-sœur. »

HRP:

Tu poses tendrement tes yeux sur lui constatant qu’il t’écoutait toujours attentivement sans jamais te couper la parole. Tu admires sa patience à te prêter l’oreille alors que tes dires précédents étaient loin d’être des plus passionnants. A son tour, il enchaîne avec un flot  de paroles racontant quelque peu ses origines et quelques-uns de ses goûts. Ton cœur se serre au moment où il évoque le douloureux souvenir de son père. Tu ne sais pas vraiment quoi dire sur ce fait bien que ça te brise le cœur de le voir autant fou de souffrance. Tu seras toujours faible face à cette tragédie mais tu te juras de rester à ses côtés pour l’épauler autant de fois qu’il aura besoin de toi pour en parler car au fond, tu te doutais qu’il était souvent difficile d’évoquer chaque détail de ces sombres moments. Il te prend dans ses bras et tu te laisses aller à l’étreinte, tu enfouis ta tête dans son cou tout en respirant avec peine car tu commençais à de plus en plus faiblir. Il allait bientôt falloir rompre la magie. Tu l’entends doucement te compliment ce à quoi tu le remercies timidement puis il te promet de t’acheter un chien si tu lui fais des enfants. Des enfants. DES ENFANTS. Tu bloques un instant. Un second instant. Tu écarquilles les yeux et tu le repousses un air choqué au visage, le rouge aux joues. Ton cerveau bouillonne et tu ne sais pas quoi répondre, ta bouche s’ouvre et se ferme plusieurs fois de suite jusqu’au moment où tu aperçois son sourire narquois naissant. Décidemment certaines choses ne changeraient jamais.

«  T’es dingue ou quoi ? Je suis bien trop jeune pour avoir un enfant et puis des gosses c’est chiant quand ça braille partout à t’en donner des migraines. Mais par contre je veux bien un autre chien à chouchouter ! C’est moins embêtant. »

Bien sûr, tu étais fan des enfants mais c’est vrai que quand ils crient partout, tu as envie de tous les envoyer dans un de tes mondes parallèles afin de ressentir un silence apaisant. Tu lui balances une légère frappe dans l’épaule tout en lui souriant. Il n’empêche que cette petite blague t’avait fait rappeler à une réalité qui en est tout autre. Tu soupires et tu te tournes vers une des fenêtres qui éclairaient la pièce.

«  Plus sérieusement. Je n’ai jamais encore vraiment envisagé à mon futur avec la construction d’une famille, ma famille. Car au fond, celle présente est déjà un sacré foutoir alors je n’aurais pas l’envie de foutre en l’air la suivante. Alors je pense que dès que je connaîtrais l’identité de ma demi-sœur et serais consciente de certaines zones qui restent flous, je pense que je serai  capable d’enfin tourner la page et entamer une nouvelle vie bien qu’elle ait déjà commencée à tes côtés. »

Tu souris de nouveau, tu te sentais à la fois proche de la vérité mais tellement éloignée. Tu ne savais que penser, et si tu ne la retrouvais pas ? Tu en doutais car à moins que tu sois complétement idiote, tu saurais son identité au moins avant la fin de ta scolarité à Prismver. Tu poses ta main sur sa joue et tu embrasses de nouveau Swain mettant le plus de sentiment et de douceur possible. Tu n’avais rien d’autre à dire à ce moment. Tu passais simplement un bon moment à ses côtés. Tu romps le baiser et tu te lèves chancelant manquant de tomber à la renverse. Tu vois tes mains trembler et tu en conclues qu’il était temps de partir. Tu étais déçue au final car tu ne t’étais pas tellement surpassée au niveau de ton don alors que tu étais capable de bien mieux. Tu te laisses de nouveau tomber dans le canapé et tu te cales dans les bras de ton prince.

«  Je suis désolée mais je n’ai vraiment plus la force de garder ce monde en vie mais je te promets qu’on reviendra un autre jour. »

Tu marques une pause et comme tu étais contre lui, il te suffisait simplement de te concentrer comme auparavant et vous reviendrez à votre monde d’origine. Tu te tournes légèrement afin de lui chuchoter les deux mots représentatifs de l’amour avant de disparaître.

«  Je t’aime. »

Quelques secondes plus tard vous vous trouviez au beau milieu d’un parc où heureusement pour vous, les personnes « normales » n’avaient pas pu observer le phénomène. Tu fais la moue, mécontente de ton atterrissage parce que tu voulais retourner dans la boutique où vous vous trouviez il y a encore quelques heures. Tu te relèves te sentant mieux et tu veux le conseil de ton compagnon.

« On fait quoi maintenaaaaaaant ? »