Sujet: Première approche autour d'une tasse de thé Mar 29 Oct 2013 - 18:53
Première approche autour d'une tasse de thé Feat : Abel D. Crane
Depuis quelques temps, j'avais entendu que le pensionnat comptait un professeur de littérature. Hum... L'information pouvait être on ne plus banale certes, sauf que cet homme avait la particularité – si on pouvait dire ça comme ça – d'être aveugle et cela me rendais admiratif dans un sens : oui, comment pouvait on continuer à enseigner quand on ne voyait rien. Enfin bref, je l'avais croisé quelques fois dans la salle des professeurs certes mais il semblait être un homme très demandé donc nous n'avions pas eu le temps de trop discuter ensemble. Abel D. Crane si je me souvenais de son nom. Je me rappelais avoir entendu quelques échos au sujet des élèves qu'il pouvait avoir dans son cours : ceux ci se montraient – pour la plupart – sages et attentifs, ce qui était normal vu la cécité de l'enseignant. D'ailleurs, c'est à cela que je pensais en faisant mon cours. En effet, les rares élèves qui venaient y assister étaient quasiment tous là pour mettre le bazar mais je me consolais en me disant qu'au moins cela faisait de l'animation et que c'était toujours mieux que d'être dans une salle vide, sans vie, n'est ce pas ? Puis, je ne savais pas pourquoi mais, même si je n'avais pas vraiment parler à Abel j'avais la certitude que sa compagnie était calme et que je prendrais plaisir à discuter avec lui. Comment le savais je ? Non, je n'écrivais pas le futur, disons que ce n'était qu'une simple intuition et le hasard à fallu qu'on se rencontre ce jour là. En fait, régulièrement, j'avais mes habitudes dans le salon de thé du pensionnat et j'aimais y boire ma boisson préféré, même si j'étais souvent seul à ma table, ce qui pouvait être triste mais, je m'y étais habitué finalement. Cependant, je ne disais pas qu'avoir une compagnie ne serait pas de trop mais bon... Soudain, j'aperçus la silhouette reconnaissable du professeur de littérature que je hélais doucement :
Lloyd : « Abel ? Il est bien rare de vous voir ici, seul. Est bien raisonnable dans votre état ? Quelqu'un doit il vous rejoindre ? Si ce n'est pas le cas, je vous invite à ma table. Enfin, si cela ne vous dérange pas bien évidemment... Je ne voudrais pas m'imposer... »
Oui car, même si j'avais l'impression que débuter une conversation avec le jeune aveugle pourrait s'avérer être quelque chose de calme, au final j'avais toujours peur de l'aborder, de dire quelque chose qu'il ne fallait pas. C'était compliqué parce qu'il y avait une chance que mon comportement soit associé à de la pitié pour le jeune homme, chose que je ne voulais pas puisque ce n'était pas mon intention au départ. Pourtant cet homme dégageait un certain charme malgré son important handicap et je m'étais persuadé que je pouvais faire quelque chose pour lui venir en aide même si, évidemment, cela ne fera pas disparaître le fait qu'il soit aveugle. Puis, comble de la honte, je commençais légèrement à lui faire la morale... Comme quoi, j'étais un cas désespéré dans un sens et j'étais la personnification même de l'adage : on ne change pas les mauvaises habitudes :
Lloyd : « Si je puis me permettre ce conseil en toute amitié, Abel, vous devriez légèrement vous redresser puisque vous malmenez votre dos ainsi et vous risqueriez, au final, d'en ressentir les mauvais effets et d'en souffrir à l'avenir, si vous continuez à être dans votre posture actuelle »
Bon dieu Lloyd tu en faisais trop... Lâche lui un peu la grappe à ce jeune homme et mets toi à sa place un peu... Avec son handicap, il n'a sûrement pas envie de t'entendre lui faire la morale à propos de sa posture...