Pourquoi c'est toujours à moi qu'arrive ce genre de chose? (RP Violette Schoenfeld, Anna Rosebery et Amélie Scarlet)

L'été à Prismver est toujours chaud. Les élèves vont se baigner, s'amuser dehors, bref, chacun a sa technique pour combattre le soleil de plomb. La mienne est de m'enfermer à la bibliothèque pour chercher un peu de fraîcheur auprès des livres. Aujourd'hui, je vais donc lire quelques mangas après avoir appris par coeur tout mes cours de la journée, comme d'habitude. Lorsque j'entre dans la fameuse pièce, l'odeur habituelle de vieux papier m'emplit les narines. Ah, que j'aime cette senteur... Après quelques secondes d'extase, je me dirige vers le rayon des bandes dessinées japonaises et examine avec attention les étagères pleines à craquer.
" Voyons... Vampire Knight, terminé... Pandora Hearts aussi... Black Butler... Ça fera l'affaire. "
M'emparant donc du précieux volume, je me dirige vers un siège, quand j'entendis un craquement étrange...
" Tiens... Oh, c'est peut être juste un fantôme. "
À peine eut- je le temps de tourner les pieds qu'une avalanche d'ouvrage me tomba dessus et m'ensevelit, tous genres confondus! Si vite que je n'eût même pas le temps de crier! Qui me retrouverai, alors?
" Au moins, je mourrai dans un lieu que j'aime... "
Tout de même, je ne veut pas disparaître avant d'avoir rendu mon devoir, ce serait trop bête!
" Il ne manquait plus que ça... " marmonnai-je difficilement." Alors, qu'est ce qui me tuera en premier? Le manque d'air ou mon poignet tordu? "
Décidément, l'après midi s'annonçait bien...

Le soleil était au plus haut en cette magnifique journée d'été. Profitant de ce soleil, je me suis allée baigner dans une des piscines. L'eau était divinement bonne, j'en serais restée trois heures encore quand le travail reprit sur moi. Une dissertation sur les castors lapons était à rendre à la prof d'SVT pour dans trois jours, et comme vous pouvez vous en douter que ce sujet ne m'enchantai guère, je préférais finir au plus tôt ce devoir pour en être débarrassée.
Ma première destination fut mes camarades pour récolter le plus d'informations sur nos chers amis les castors, mais comme je m'en doutais personne n'avait une idée de ce que diable pouvait être les castors lapons, à part être un castor. Je me dirigeais donc vers les salles d'SVT pour demander des trucs à la prof. Sauf que je me perdis en route. Comme d'habitude... réprimant un soupir, j'essayai de localiser le bâtiment où je me trouvais. Avec tous ces livres qui montait jusqu'au ciel, je me trouvais sans contester dans la bibliothèque. Tant pis, j'allais commencer par chercher des informations par là.
Traversant les étagères, passant le doigt sur la tranche des bouquins, je vis tout à coup un manuel bien intéressant, intitulé "Le temps c'est pas pour les glands !". Cet ouvrage recueille plein d'infos sur mon pouvoir, il est exceptionnel !
Commençant à lire le fameux bouquin, je ne me rendis pas compte de l'heure qui avançait. Déjà une demi-heure que je suis restée là, et la dissertation même pas commencée ! Je l'aurai déjà finie à cette-heure ci... Reposant rapidement le livre, je me suis mise à courir. Je n'ai même pas pensé à utiliser mon pouvoir ! Passant dans une allée, mon coude heurta une étagère, qui pencha dangereusement puis tomba de l'autre côté. Je voulus bien vérifier que je n'avais blessé personne. Dans l'allée victime, juste une montagne de livre s'entassait. J'allais repartir quand des murmures étouffés surgirent de la pile.
En regardant bien, on pouvait aussi apercevoir une main dépasser. Je ne suis pas du genre à laisser une personne en danger !
Avant que je ne puisse faire quoi que ce soit, une jeune fille au cheveux bruns arriva et dégagea les livres, après avoir demandé qui était là, qui ensevelissaient une autre jeune fille, plus âgée que moi, avec des cheveux blonds et le teint pâle, surement de ne pas bien avoir respiré.

-Est-ce que ça va ? demanda la fille aux cheveux bruns, le sourire aux lèvres et le ton enjoué.

Ne voulant pas me mêler de cette affaire et repartir avec l'encyclopédie des castors lapons, quand je trébuchais sur une chose dure. Cela attira l'attention des deux grandes qui me virent, étalée comme une carpette.
Pour essayer de rattraper le coup, je tentait un :

-Bonjour ! Que faites-vous ici ?

Il était plein de bonheur ! En espérant qu'elles ne me trouvent pas trop bizarre...


[HRP : j'écris en "tomato" si vous voulez le savoir]

Après une dizaine de minutes passées sous une pile de bouquins de tout genres (et de tout poids) à me demander comment régirais mes camarades de classe A quand ils apprendraient que je ne suis plus de ce monde, j'entendis enfin un bruit de pas et une voix de jeune fille:
" Il y a quelqu'un? "
Tiens, cette voix me dit quelque chose... Ce doit être cette petite brunette, en classe A également. Elle s'attendait à ce que quelqu'un lui réponde, ou quoi? Après quelques secondes pendant lesquelles on pouvait entendre les mouches voler (même s'il n'y en a pas dans la bibliothèque), elle décida enfin d'enlever quelques livres de la pile, jusqu'à ce que je puis enfin voir son visage et le toit de la bibliothèque, et surtout respirer un peu d'air frais.
" Est-ce que ça va? me demanda ma sauveuse d'un ton amical.
" À par le fait que je me suis tordue le poignet et faillit mourir par suffocation? " essayai-je de crier, fort mécontente d'être parue ridicule sous ma pile de livres et de ne m'en être pas sortie toute seule...
Je voulut lui envoyer encore une phrase dans ce genre, quand un bruit sourd attira mon attention. Une blondinette, cette fois-ci, avait trébuché et s'était étalée de tout son long sur le parquet. Je la connais, elle.
" Bonjour ! Que faites-vous ici ? " lança-t-elle d'un ton joyeux.
" Ce qu'on fait ici? Pour se baigner et bronzer! On est dans une bibliothèque, après tout! " lui répondis-je sur un ton ironique.
Je lui ferai avaler son livre sur les castors lapons, à celle-la! Ça lui apprendra à laisser tomber une A, non mais!

Encore sur le sol, la fille "couverte de livres", comme je la surnommais, me lança d'un ton ironique :

-Ce qu'on fait ici? Pour se baigner et bronzer! On est dans une bibliothèque, après tout!

Bon... elle ne m'appréciait pas. Au moins je suis fixée. Cette réplique fit sembla légèrement amuser l'autre fille. De toute façon, je me fichais bien qu'on se moque de moi. Me relevant difficilement, je pus mieux regarder mes camarades. La blonde avait vraiment l'air fâchée tandis que l'autre gardait son sourire. Je dirais qu'elles avaient un an de plus que moi, et la fille couverte de livres devait être en A comme moi, vu la dignité qu'elle essayait de garder ainsi que son ton ironique devant moi. La brune... peut être en A, en B ou en C. Je n'avais pas pu voir d'autres facettes de sa personnalité me permettant de déceler des indices concernant son niveau ou son pouvoir.
Remarquant que j'avais essayé de fuir au lieu de les aider, la miss au sourire prononça d'un ton faussement enjoué :

-Tu tombes bien ! Tu vas pouvoir aider à ramasser tous ces livres !

Elle m'avait eu ! Sachant que je ne connaissais pas son pouvoir, je me sentais obligée d'obéir. Si elle pouvai transformer les gens en castors lapons...
Je plaçai mon encyclopédie en équilibre sur ma tête, puis commençai à ranger les bouquins sous l'oeil attentif de l'autre blonde enragée. N'ayant pas envie de perdre du temps, je le ralentissais. Cette douce sensation que me procurais mon pouvoir me grisait. Les livres furent rangés en dix secondes pour les filles. En vérité, j'y suis passée dix minutes... Remettant le temps en place, je vis les jeunes demoiselles étaient toutes ébaubies. Je tentais de lancer une conversation :

-Vous êtes en quelle classe ? Je suis en A ! Et vous vous appelez comment ? Moi c'est Amélie Scarlet !

Décidément, je crois que je commence à apprécier la petite brunette... Elle m'a fait passer pour une faible, certes, mais elle a bien cloué le bec de cette Barbie. Ayant désormais une dette envers elle, je me promis de lui rendre la pareille un de ces jours. La miss aux castors lapons commença à ranger les livres étalées par terre. Tout d'un coup, une étrange torpeur me prit... J'eu l'étrange impression que l'air autour de moi se transformait en mélasse. À peine dix seconde plus tard, Barbie avait déjà finit de ranger tous les livres. C'était humainement impossible. Pas besoin de cours de physique pour le savoir. L'air reprit sa consistance normale. La brunette et moi restèrent bouche bée. Là, par contre, Blondie avait marqué un point. Reprenant son air enjoué que je détestait, elle nous demanda amicalement:
-Vous êtes en quelle classe ? Je suis en A ! Et vous vous appelez comment ? Moi c'est Amélie Scarlet !
Avant que la brune n'ait pu dire quoi que ce soit, je lançai avec un air de défi:
- Figure-toi que je suis aussi en A! Très bien, ça va me faciliter la tâche. Je te propose un marché, Amélie Scarlet. Un défi, plus exactement. Tu devra te battre contre moi et la brunette. Si tu gagnes, tu pourras dire à tout le monde ce qu'il m'est arrivé. Par contre, si c'est moi qui gagnes... Je ferai pour faire capoter ton devoir sur les castors lapons! Et ce combat se déroulera ici et maintenant!
Sans laisser le temps ni à ma partenaire, ni à blondinette de protester, je me met en position de combat, prête à frapper.

Eh bien, j'avais l'impression d'avoir attisé les foudres de la blonde enragée. Après m'être présentée en toute innocence, elle me cria dessus, sans laisser le temps à la brune de réagir.

-Figure-toi que je suis aussi en A! Très bien, ça va me faciliter la tâche. Je te propose un marché, Amélie Scarlet. Un défi, plus exactement. Tu devra te battre contre moi et la brunette. Si tu gagnes, tu pourras dire à tout le monde ce qu'il m'est arrivé. Par contre, si c'est moi qui gagnes... Je ferai pour faire capoter ton devoir sur les castors lapons! Et ce combat se déroulera ici et maintenant!

Quelle soupe au lait ! Je n'avais aucune intention de raconter à qui que se soit ce qui s'est passé. Je suis gentille moi ! En plus, elle osait me menacer avec mes castors. Elle se mit en position de combat. L'autre fille, la brunette, n'avait pas l'air spécialement enthousiaste mais lança quand même avec un grand sourire :

-Anna Rosebery, je suis aussi en A.

Donc... je n'avais rien fait et voilà qu'une grande blonde voulait me défier, et en plus dans la bibliothèque ? Je soupirais, il fallait que je la mette à terre en douceur si je ne voulais pas que la grande salle soit mise sens dessus dessous. Par contre, le pépin c'est que je n'ai aucune idée de que diable pouvait être leur pouvoir. Pour la fille au sourire, j'avais un mauvais pressentiment. M'enfin bon, on m'a provoquée. Et même si je suis seule contre deux jeunes filles d'un an de plus que moi, dont l'une est en colère, je ne reculerais pas.

Cette fois-ci, je préférais arrêter complètement le temps plutôt que de le ralentir. Je n'avait strictement aucune idée de la sensation que l'enragée aura quand elle se retrouvera subitement à terre. Ou plutôt, si je pouvais lui faire un truc marrant... j'avais tout le temps !
M'avancant d'abord vers la brune, avec toujours son sourire aux lèvres, je détaillais ce dernier. C'était un sourire, oui, mais quelque chose en lui me chiffonnait... je lui mis dans la main le livre sur le temps. Si elle était suffisamment maligne, elle pourrait découvrir mon pouvoir... ce geste n'était pas pour me vanter, mais pour voir si elle aurait l'initiative de me dire quel était son don à son tour.
Maintenant, la blondinette... au lieu de la mettre à terre, je lui fis un câlin, puis remis le temps en marche, toujours les mains entourant la taille de la jeune fille.

-Coucou~♥

Toujours en position de combat, je continue à regarder Blondie, les yeux luisants de colère et d'humiliation. Mon petit manège dura encore un peu quand la brunette brisa le silence:
- Anna Roseberry, je suis aussi en A, dit-elle avec un sourire mystérieux.
Ainsi donc, elle était aussi en A. Deux A contre une A, voila qui fera un combat épique. Je me préparai à attaquer , quand soudain l'étrange sensation qui m'avait prise il y a quelques instants me repris. En encore plus puissant. Pendant quelques millièmes de secondes, je ne pu plus bouger. Quand je repris mes esprits, la première chose que je vis fut... la blondinette accrochée à ma taille, un grand sourire aux lèvres.
- Coucou~♥, dit-elle avec ce même sourire.
Je m'aperçus soudain de ce qui était en train de se passer. Blondie. En train de me faire un câlin.
- RAAAAAAAAAAAAAAAH!! BAS LES PATTES!!!, hurlai-je de toutes mes forces avec colère.
Sans plus attendre, je flanquai un magistral direct du droit dans la machoire de la provocatrice qui bascula à terre. En espérant qu'elle avait eu mal, je sortit une longue dague que je garde sur moi en permanence et posa mon pied sur sa poitrine de toutes mes forces et pointa mon arme sur sa gorge.
- Tu vas me le payer, salle provocatrice! Tu viens de signer ton propre arrêt de mort! lui crachai-je à la figure haineusement.

Je me demandais comment le combat allé commencer lorsque j’eu soudain une étrange impression.
« - Coucou~♥ »
Je me tournais, la blondinette était en train de faire un câlin à ma camarade de classe. Comme tout à l’heure quand elle avait rangé les livres c’était impossible qu’elle se soit déplacée aussi vite. Son don était peut-être la vitesse. C’est alors que je me rendis compte que je tenais un livre dans la main, c’est étrange je ne me souvenais pas l’avoir pris. Je retournais livre pour voir la couverture, il y avait écrit en gros le mot « temps ». C’est alors que je compris, je n’avais jamais pris ce livre, c’était Amélie Scarlet qui me l’avait mis dans les mains et son don était l’arrêt ou l’accélération du temps. Ou peut-être même les deux, après tout elle était aussi en A. Le cri de l’autre blonde me sortit de ma réflexion.
« - RAAAAAAAAAAAAAAAH!! BAS LES PATTES!!! »
Elle frappa et immobilisa la plus jeune à terre. Je pensais qu’on pouvait dire qu’elle avait gagné et s’arrêter là, mais non, il fallut qu’elle sorte sa dague et la pointe sur la gorge se son adversaire.
« - Tu vas me le payer, salle provocatrice! Tu viens de signer ton propre arrêt de mort! »
La jeune fille semblait sérieuse, beaucoup trop sérieuse. J’avais continué à sourire tout au long de la scène mais je ne savais plus quoi faire. Je ne pouvais pas la laisser tuer la petite, même si cette dernière avait un pouvoir puissant, si pour une raison quelconque elle ne parvenait pas à l’utiliser et que la blonde aux pulsions meurtrières parvenait à la tuer, je serais en partie responsable. Par ailleurs je ne voulais pas m’attirer les foudres de ma camarade, il ne valait mieux pas s’en faire une ennemie. Je commençais à regretter de ne pas être parti en voyant la montagne de livres à ranger… J’aurais bien voulu partir maintenant mais je risquerais de passer pour une peureuse et ça c’était hors de question. Bon il fallait que je fasse quelque chose.
Sans changer d’expression ou faire de mouvements qui pourrait trahir ce que j’avais en tête je me concentrais sur un pied d’une étagère de livres qui se trouvait derrière les deux jeunes filles et parvint à le faire exploser. Le meuble se mit à tanguer lentement d’avant en arrière risquant tout de même de tomber sur les demoiselles.
« -Attention ! », m’écriais-je comme si je n’y étais pour rien.
Bon d’accord… c’était loin d’être la meilleure solution mais elles avaient largement le temps de s’éloigner avant que le meuble ne s’écroule et au moins elles ne s’entretueraient peut-être pas.

Mon petit câlin n'avait pas été très apprécié. La folle se dégagea violemment, me donnant un coup de coude et brailla comme une dératée :

- RAAAAAAAAAAAAAAAH!! BAS LES PATTES!!!

Puis elle mit son pied sur ma poitrine, ce qui me faisait très très mal, et sortit sa dague. Franchement, pourquoi une jeune fille se promenait avec une arme sur elle ? Elle ajouta d'un ton haineux :

- Tu vas me le payer, salle provocatrice! Tu viens de signer ton propre arrêt de mort!

Bon dieu, que cette fille est irritable. Je ne pouvais même pas lui faire un gentil câlin ? Sa menace ne m'affectait pas particulièrement mais je souhaitais tout de même qu'elle bouge son pied de ma poitrine et qu'elle arrête de me regarder d'un air de psychopathe. La lame froide du couteau qui touchait légèrement ma gorge n'était pas top non plus en matière de confort. Sérieux, si jamais quelqu'un venait ici et nous trouvait, on aurait l'air bien débiles tiens.
Je tournais la tête vers la brunette qui nous observait en souriant, mais un peu décontenancée. Surement à cause de la blonde qui voulait me tuer, et qui je pense n'hésiterait pas à me blesser si il le fallait. D'ailleurs elle commençait déjà à me faire perdre le souffle avec ma poitrine compressée et la lame qui me faisait difficilement respirer. Ma tête commençait à tourner, je ne pensais pas pouvoir me servir de mon pouvoir, en plus la pointe de la dague glissa et m'entailla légèrement l'épaule.

Un bruit nous dérangea. Une étagère avait explosée derrière la folle. Celle-ci ne s'en rendit pas compte sur le moment.
L'autre fille cria :

-Attention !

Le meuble commençait à tanguer dangereusement. Étant immobilisée, j'espérais que mon agresseuse me lâcherai et s'éloignerai, mais elle avait tout l'air d'être surprise.
Le danger se penchait vers nous. Si jamais le meuble tombait sur la blonde, elle s'écraserait sur moi et son arme s'enfoncera dans ma gorge !
Je n'ai eu d'autres choix que de ralentir le temps. J'étais fatiguée, je l'avais quand même fait trois fois de suite et ma respiration était casi-coupée, en plus mon épaule me faisait mal et ma poitrine aussi. Sans compter le coup de coude que j'avais eu au début. J'étais fatiguée mais je me dégagea quand même de la prise de l'enragée. Je sautais sur elle et la plaqua à côté du meuble tueur pour la protéger de celui-ci. Le temps se remit immediatemment en place, et le méchant meuble s'écrasa à quelques centimètres de nous.
Je me relevai, n'attendant pas forcément des merci de la part de la blonde que j'avais quand même protégée, voulant partir discrètement pendant que les deux demoiselles étaient surprises. Je n'étais malheureusement pas très dégourdie, sachant que je n'avais jamais autant utilisé mon don, surtout quand je n'étais pas en bonne forme, et je tombai dans les bras de la brunette.
Je soufflai :

-"Ouf... une catastrophe a été évitée, n'est-ce pas ?"

Toujours le couteau sur la gorge, un bruit d'explosion retentit et me laissa à moitié sourde. L'étagère derrière moi se mit à pencher d'une manière inquétante droit sur nous.
- Attention!, cria la brunette, mine de rien.
Quelle peste! Dire qu'elle était remontée dans mon estime! Je savais très bien que c'était elle qui avait fait ça. Tout d'un coup, une étrange sensation me prit. Je la connais. Très bien, même, vu qu'elle est en quelque sorte devenue ma compagne de voyage. Mais ce n'était vraiment pas le moment! Pour cause, une étagère était à deux doigts de nous écraser. Je relâchai ma pression sur ma prise et Blondie parvint à se dégager. Elle me projeta au sol juste à temps. Malgré mon cerveau embrumé, je remarquai qu'elle avait l'air aussi fatiguée que si elle avait fait cinq fois le tour du pensionnat en courant et s'écroula dans les bras de notre assassin.
- Ouf... une catastrophe a été évitée, n'est-ce pas ?, articula-t-elle difficilement.
Incapable de répondre quoi que ce soit, je m'écroulai à mon tour et tombai à genoux, les yeux révulsés. Je ne voyait plus rien, mais je pense que les deux filles devaient me prendre pour une folle furieuse.
"Alyssia... Aly... Ssia..." me répétait en boucle une voix dans ma tête. Alyssia. Le prénom de ma petite soeur... Cette blondinette lui ressemble tellement... Elle a la même voix douce, le même sourire bienveillant... Pourquoi a-t-elle mérité cela, elle qui était si gentille, si discrète et calme? Tout le contraire de moi... Au fond, je l'ai toujours enviée.
Cette crise est en fait un effet secondaire de mon pouvoir qui me prend quand je m'emporte trop. C'est pour cela que j'essaie de garder un maximum mon calme dans des situations pareilles; malheureusement, je m'emporte assez vite. Quand j'utilise mon don sur une personne, en pénétrant dans son cerveau, de bribes de souvenir restent parfois dans le mien. Pendant ces crises, je vois défiler des images du passé de ces gens. Oui, j'ai utilisé ce maudit pouvoir sur ma propre soeur par le passé. Moi qui m'était promise de n'utiliser mon don uniquement en cas d'extrême urgence, j'ai commis l'impardonnable.
La voix continuait de me narguer. Ma respiration était saccadée et mon poignet me faisait plus mal que jamais. Si ça continuai comme ça, je finirai par devenir folle. Je ne sais même pas comment j'ai réussi à ne pas l'être jusqu'à maintenant.
- TAIT-TOI!! Je ne veux pas t'entendre!, hurlai-je au bord de la folie.
Le bourdonnement dans ma tête se tut immédiatement et je recouvrai enfin la vue et l'ouïe.
Je tentai de me relever, mais je ne parvint même pas à tenir sur mes jambes et retombai aussitôt. Mes yeux me piquaient à force de me retenir de pleurer. Après être parue si faible, je peux dire adieu à ma vie sociale, aussi pauvre soit-elle. De toute façon, avec ce que je leur ai fait, elles ne se gêneront pas pour me ridiculiser. Ne pouvant supporter cette idée, je rassemblai toutes mes dernières forces et m'enfuit à toutes jambes pour me réfugier devant la bibliothèque. Je ne voulait pas pleurer devant mes amies. Amies... Ce mot éveillait en moi des sentiments insoupçonnés. Décoiffée et épuisée, je m'appuyai contre le mur, tandis que des larmes coulèrent sur mes joues sans pouvoir s'arrêter.

Le grand meuble s’écrasa alors que les filles étaient toujours dessous ! Je m’apprêtais à y aller en courant lorsque je vis avec soulagement, qu’elles étaient toutes les deux à côté. La blondinette avait donc encore utilisé son pouvoir et avait même sauvé son ainé qui était pourtant en train de la menacer de mort quelques minutes auparavant. La plus jeune s’avança vers moi, elle n’avait pas l’air en train grande forme elle faillit tomber mais je la retins. Je remarquais alors qu’elle avait été blessé par la dague. J’avais quand même faillit les tuer toutes les deux mais au moins je les avais empêché de s’entretuer et elles étaient maintenant tirés d’affaire. C’est le plus important, non ? J’espère quand même qu’elles ne comprendront pas que c’est de ma faute. En tout cas ce ne semblait pas être le cas de la blondinette.
« -Ouf... une catastrophe a été évitée, n'est-ce pas ? »
« -Oui, Même deux… »
Je n’eue pas le temps d’ajouter quoi que ce soit d’autre étant interrompu par le bruit que fit ma camarade de classe en tombant à son tour. Elle se mit à agir bizarrement pendant un moment puis hurla :
« - TAIT-TOI!! Je ne veux pas t'entendre! »
Je me demandais à qui elle pouvait bien parler. Les deux jeunes filles étaient décidément en mauvaises état et j’étais en partie responsable. Je commençais à me sentir coupable, je ne savais pas quoi faire et je n’osais rien dire. La grande blonde finit par se relever et partir en courant. C’était la première fois que je la voyais dans un tel état. J’avais beau sourire à tout le monde j’étais incapable de me faire de vrais amis et une fois de plus j’avais blessé d’autres personnes à cause de mon pouvoir. Je décidais d’aller la voir même si elle allait sans doute mal le prendre.
« -Elle n’a pas l’air dans son état normal, il vaut mieux ne pas la laisser seule. »
Je lâchais Amélie qui semblait pouvoir tenir debout et allais vers là où était partie l’autre jeune fille. Je finis par la trouver, appuyée contre un mur, je fus étonnée de voir qu’elle pleurait. Comme je n’avais aucune idée de ce qu’il fallait dire à quelqu’un qui était en train de pleurer, je faillis demander « ça va ? ». Mais la réponse était évidente et tout à l’heure elle l’avait mal pris. Un sourire ? Non ce n’était le moment. Je me contentais alors d’un :
« -Tu n’es pas blessée ? »
Bon ce n’était pas très différent d’un « ça va ? » mais c’était toujours mieux et je ne pouvais pas rester sans rien dire à la regarder pleurer.

Je soufflai encore un peu, puis la brunette ajouta :

-Oui, Même deux…

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase car des bruits provenant de la blonde nous inquiétèrent. Elle semblait être en proie à un cauchemar ; elle était tombée et se prenait la tête. Elle cria subitement, comme pour chasser un être invisible :

-TAIS-TOI!! Je ne veux pas t'entendre!

Son état était encore pire que le mien. Elle essaya de se relever une première fois mais retomba aussitôt, ses jambes semblaient être de la compote, puis réussi à s'enfuir. Je la regardais partir, impuissante. Je me demandais aussi comment réagissait l'autre fille, celle qui souriait à tout instant. Elle ne souriait plus et semblait être aussi surprise et perdue que moi. On n'avait jamais vu, depuis le début de notre rencontre, notre camarade comme ça. La brune voulait surement l'aider et dit :

-Elle n’a pas l’air dans son état normal, il vaut mieux ne pas la laisser seule.

Elle me lâcha puis alla voir la blonde. Je vacillai, puis je me rendis compte que je pouvais tenir debout, mais avec un peu de difficulté. Je m'apprêtais à rejoindre aussi la folle, mais me retient. C'était en partie à cause de moi qu'elle était dans cet état. C'était moi qui l'avais provoquée tout de même ! Je décidais de ne pas la voir de suite, le temps qu'elle se calme. Je commençais quand même à me diriger vers l'entrée de la bibliothèque, là où s'était réfugiée notre grande blondinette. Un dernier coup d'oeil à l'état des étagères derrière me fit penser qu'il faudrait tout ranger. Je puisais dans le reste de mes forces pour ralentir le temps et ranger les livres. Jugeant que j'avais assez usé de mon don je me décidais à ne plus l'utiliser durant le reste de la journée, même si je sentais qu'il y avait une promesse en l'air.
Mon regard se posa sur mon livre avec les castors lapons. Un sourire amusé fendit mes lèvres. Je les avais oublié ceux-là. C'était eux la vraie cause de tout ce trafic... Et d'ailleurs je n'avais toujours pas commencé ma dissertation. Je demanderais aux filles de m'aider. Prenant l'encyclopédie sous mon bras et clopinant dans les escaliers, je finis par me retrouver près des deux jeunes filles qui discutaient. Elles ne m'avaient pas vue, j'étais trop loin. Je restais à cette distance, appuyée contre le mur en position décontractée et essayant de comprendre ce qu'elles disaient. Je regardais en direction de l'interieur de la bibli, me rendant compte de l'immensité de celle-ci. Par contre, un bout de la déco était assez étrange pour ne pas dire malsaine. C'était cette traînée de gouttes rouge sang. Mon regard se posa sur mon épaule. .....En fait, j'étais plutôt une mauvaise décoratrice. En espérant que cela n'éveillera aucun soupçons et rumeurs, du genre "bagarre de E dans la bibliothèque", "un élève a perdu son sang, mordu part un vampire, avant d'aller se cacher dans la forêt" ou d'autres imbécilités. Je recoiffais mes cheveux, tout ébouriffés, avec mes doigts, repassa mes vêtements et tournai la tête vers mes deux camarades. La blonde avait les yeux tous rouges et encore quelques larmes lui coulaient sur la joue, ce qu'elle essayait désespérément de refouler avec sa main. La brune s'était accroupie à côté. Je n'osais pas entrer dans leur discussion, mais m'approcha un peu. Je me rendis compte que blondinette était vraiment en mauvais état. En plus de ses yeux bouffis, elle avait la chevelure aussi coiffée que la barbe d'un nain dans une foule de femmes qui font les soldes chez Zalando et semblait être d'une forme égale à ses chances d'avoir un jour un petit ami (avec son caractère de zombie enragé). On ne pouvait pas en dire autant de la brunette qui n'avait pas été exposée au danger (c'est-à-dire qu'elle n'a pas failli se faire tuer sous une étagère vengeresse, se faire couper la respiration avec la poitrine compressée, avoir l'épaule choucroutée ou la gorge menacée ainsi qu'avoir la honte totale en se faisant écraser sous une pile de livres ou en pleurant et en étant en très mauvais état) et qui était toujours fraiche et dispo. Veinarde. Et moi... je pris mon miroir de poche (c'est toujours pratique ces machins). Mes cheveux, recoiffés il y a peu, ne semblaient pas être ébouriffés, je n'avais pas pleuré, mes vêtements n'etaient pas plissés... Et mon bandeau rouge était toujours en place. En fait, c'était juste la grande blonde qui n'était pas présentable. Je m'approchai encore et commençai à chantonner l'air d'un morceau que j'aime bien, tout en ayant un sourire aux lèvres. Les filles semblaient avoir entendu quelque chose et tournaient la tête vers moi.
Je parlai à moi-même, les yeux fermés et un sourire serein :

-Aujourd'hui a-t-il été un jour horrible, où bien une agréable journée ensoleillée, le temps idéal pour profiter de l'extérieur ? Moi, je trouve que c'était plutôt un beau jour quand on y pense. Je me suis bien amusée !

Puis je m'adressai aux filles, les yeux entrouverts :

-Et vous, que pensez-vous ?

[HRP : pour me pardonner d'avoir posté si tard, j'ai essayé de faire un RP plutôt drôle o/ ]