Sujet: Well... Merry Xmas... I guess. Sam 11 Jan 2014 - 0:02
« Xmas »
feat. la bonnasse.
Darling.
Profond soupir. Nonchalant, il est appuyé contre le mur de l'ascenseur, pieds croisés, des sacs de divers magasins autour de lui. Son visage est fermé, son regard fixe sur la porte métallique face à lui, alors que quelques secondes plus tôt son doigt s’écrasait sur le bouton 8.
Sarah vient de s’engouffrer dans l'ascenseur. Sarah Blackmore, oui. Ils sont pourtant bien loin de Prismver. Mais le jeune homme n’est nullement étonné. Il fait son maximum pour ne pas lui accorder la moindre attention, mais son regard glisse de lui-même sur le miroir de l’étroite cabine, glissant sur le reflet de ses chaussures à talons. Ses mollets. Ses cuisses. Le bas de sa jupe courte. Il cille à peine, reportant son regard sur la porte métallique, inspirant, et souhaitant ardemment qu’ils arrivent le plus vite possible.
Mais l’ascenseur traîne, Dieu qu’est-ce qu’il traîne. Il soupire de nouveau, croise les bras. Il sent la présence de Sarah derrière lui, et ça l'énerve. Il faut dire que leur relation était déja étrange, mais alors maintenant...
Récap.
A la base, un badboy, une badgirl, ils se tournaient vaguement autour, tout en laissant l’autre faire le premier pas. Mais celui-ci ne venait pas. Tout deux étaient trop fiers pour aller se jeter aux pieds de l’autre. Alors, ils se sont mis à se taquiner, à railler l’un sur l’autre, sarcastiques. Puis, mauvais. Le mépris s’est même glissé dans leur relation à la fois distante et attractive. Bref, ils ne s’aiment pas vraiment, au final. Parce-qu’ils sont de la même espèce. Parce-que le Lion n’a pas l’intention de se laisser bouffer par la lionne. S’aurait pû en rester là. Mais non. Il a fallu que la mère d’Heath emménage à Londres, et sympathise grandement avec son voisin de pallier célibataire. Il a fallut qu’il prenne une certaine place dans sa vie. Il a fallu qu’elle craque complètement pour ce Monsieur Blackmore. Et il a fallu que ce soit réciproque. La mère Ackland et le père Blackmore fricotent, mais rien ne se passe. Pourtant ça crève les yeux. Ca crève les yeux de leurs rejetons qui, grand Dieu, voient l’étiquette DEMI FRERE / DEMI SOEUR s’approcher dangereusement de leurs fronts respectifs. Horreur malheur, manquait plus que ça.
Tout deux savent depuis un moment maintenant que les darons fricotent. Mais “nooooon, voyons, il ne se passera rieeeeen...” des deux côtés. Sauf que là, c’est Noël. Ouais, aujourd’hui même, d’où les cadeaux aux pieds d’Heath. Et il a fallu que les parents célibataires et terriblement seuls décident de faire Noël entre voisins. Et avec les gosses, histoire de ne surtout pas être en tête à tête. Alors Heath et Sarah ont fait le même voyage. Prismver. Bateau. Taxi. Appart. Shopping. Ascenseur. Et ils sont tout les deux attendus, tout de suite, dans l’appartement des Blackmore. Oh non ils n’ont pas passé tout ce voyage ensemble - surtout pas. Mais ils se sont croisés, plus d’une fois, en sachant quelle serait la destination finale.
Nouveau soupir de la part du jeune homme. Etage 7. On y est presque. L’ascenseur fait un bruit d’enfer, tremble. Vieil immeuble, vieille machine. Et il se bloque. Sa mère l’a prévenu que ça pouvait arriver. Qu’il se remettrait en marche dans peu de temps. PARFAIT. Heath presse calmement son poing sur le 8, en vain. Il va falloir attendre quelques minutes. Las, il tourne enfin la tête vers elle, soupirant franchement.
« J’me doute que c’est l’un de tes fantasmes, mais n’y pense même pas, soeurette. » Il esquisse un sourire goguenard, détournant son visage d’elle pour appuyer le côté de son crâne contre la paroi métallique.
Code de Morgan, modifié. Couleur Heath : #738A5B
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Sujet: Re: Well... Merry Xmas... I guess. Sam 11 Jan 2014 - 1:14
bromance.
i wish you a merry Christmas ♪
N’empêche, je m’étais bien faite arnaquée.
Viens à la maison pour Noël, viens voir ton papa chéri, ça fait longtemps – mais quel troufion. Connard de connard. Il avait profité d’un moment de faiblesse pour m’attirer dans son traquenard. Mon père indigne avait encore frappé. Adossée à la paroi de l’ascenseur, sac en plastique posé entre mes pieds, je porte un ongle à ma bouche. Agacée. Dérangée par ce sort qui continue de s’abattre sur moi et sur ma famille. Enfin ma famille. Mon lâcheur de père oui. Qui alors qu’il m’avait certifié que rien ne se passerait – que rien ne viendrait – que j’étais la seule femme de sa vie. Certes, je ne fais pas une crise de jalousie auprès de mon père, certes, je suis contente qu’il ait trouvé une femme sur cette terre capable de le supporter. De l’aimer pour ce qu’il est, même avec son handicap. Une femme autre que ma mère.
Mais pourquoi avait-il fallu que ce soit sa mère ? Sa mère à lui ?
Je glisse un regard morne sur la silhouette qui se trouve aussi loin de moi qu’il le peut, dans cet espace resserré. Grand, fin, soupirant. Créant des nuages de buée dans la cage s’ascenseur glacée. Lui, mon futur demi-frère ? Ce type portait un bonnet à pompon ! – comment pourrait-il un jour oser porter le nom de mon père ? Comme si je n’avais pas déjà assez à faire avec Angélique.
Mon soupir se joint au sien, et je glisse mes mains dans les poches de mon manteau ouvert, à la recherche d’un peu de chaleur. Entre les voyages, les courses, la foule, et les migraines – j’avais alors pris soin de bannir mon don de la liste des choses à utiliser à Londres - la journée s’était avérée infernale. Et le pire restait encore à venir.
Et on était là, comme deux cons, à soupirer à l’approche de l’évènement de ce soir, qu’on redoutait plus qu’une exécution publique. Et comme une réponse à nos prières désespérées, l’ascenseur vint se bloquer dans un grincement assourdissant et peu rassurant – nous donnant du temps. Un peu de temps. Je levai un sourcil, l’observant s’acharner contre le pauvre petit bouton numéro 8 qui en avait déjà subit beaucoup trop dans sa vie. Je commente platement.
« Ca sert à rien, il bloque tout le temps. Parfois pendant quelques minutes, parfois pendant …. Quelques heures. » - je lui offre un sourire amusé et inquiétant, certaine que la perspective de rester enfermer avec moi dans un endroit réduit devait lui faire peur. Ou rager. Me gardant bien de montrer que si cela devait vraiment arriver, je risquerai de lui sauter au visage. Légère claustrophobie latente et occasionnelle. C’est de famille à ce qu’il paraît. Un énième soupir s’échappe de ses lèvres – fait attention, on pourrait manquer d’air.
« J’me doute que c’est l’un de tes fantasmes, mais n’y pense même pas, soeurette. »
Sourire lancé à l’improviste, je me surprends à faire la même chose. J’avais beau ne pas m’entendre particulièrement avec Heath, je me devais d’avouer qu’il avait une certaine répartie qui me plaisait bien. Je rigole doucement, prenant tout de même une mine dégoûtée à l’entente de ce petit surnom hautement trop affectueux.
« Mais quoi de plus excitant que d’être enfermée avec son frérot adoré ? » - j’ironise, prenant une voix de petite fille capricieuse. Je laisse un silence. Le fixant se vautrer sur les murs gelés de notre cage. Chacun de notre côté, coincés aux deux extrémités. Chiens de faiënce.
« Franchement Ackland, j’aurais rêvé d’un meilleur grand frère. » Les paroles partent d’elles mêmes, sans violence. Elles sonnent comme une affreuse constatation – comme un couperet de vérité. Voilà qui était dit. « Mais bon, puisque c’est Noël, et que nos idiots de parents semblent absolument tenir à nous voir main dans la main …. Je serais sage ce soir. » Quel discours d’une extrême lucidité.
Mes lèvres se tordent, joueuses.
« Du moins j’essaierai. » Et au même moment où les mots s’épanouissent dans l’air en une jolie promesse – l’ascenseur se remit à redémarrer en ronflant. Je lissai une dernière fois ma jupe et replaçai mon col de chemise, y enlevant d’une pichenette des grains de poussière invisibles. Sacs en main. M’engouffrant en sautillant vers la sortie alors que les portes s’ouvrent.
Croisant des doigts pour que la magie de Noël fasse qu’un miracle, qu’un tout petit miracle s’opère ce soir. S’il vous plaît.
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Sujet: Re: Well... Merry Xmas... I guess. Sam 11 Jan 2014 - 18:44
Happy family.
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« Franchement Ackland, j’aurais rêvé d’un meilleur grand frère. » « Oh mais non, tu verras, ce sera génial. »
Une voix traînante, alors qu’il accentue avec ironie sur le dernier mot. Il lève les yeux au ciel, roulant sa langue dans sa joue. Vrombissement, et la machine repart. Il se redresse, décroise les bras, se penche pour saisir ses paquets. Lorsque Sarah lui a soufflé qu’elle tenterait d’être sage ce soir, il s’est contenté d’une exclamation peu convaincue, railleuse. Un sourire jaune alors qu’elle le dépasse, tout sourires, pour fuir la cabine. Il reste silencieux, lui emboîte le pas, tournant instinctivement le regard vers la porte de l’appartement de sa mère. Espoir. Elle sort, elle lui dit que le diner est annulé. Qu’ils vont passer Noël tout les deux, rien que lui et sa môman.
... Mais non. La porte ne s’ouvre pas. Du moins, pas celle-ci. Sarah a fait son entrée chez elle, et Heath entend son père et sa propre mère l’accueillir de vives voix. Il entre à la suite, refermant la porte derrière lui, mais se trouve bien vite encombré par Sarah qui prend toute la place à saluer les parents dans la minuscule entrée. Souffle impatient, à peine arrivés il la maudit déja. Heath déteste rester debout, planté quelque part. Il est fait pour vivre assis, ou allongé. Flemmard. Enfin un peu d’air, une bouffée de courte durée puisque c’est désormais la mère d’Heath qui l’étouffe, comme si ils ne s’étaient pas vus depuis des années alors que deux heures avant il déposait sa valise dans son salon. Elle le nomme par à peu près tout les surnoms ridicules par lesquels il est passé depuis sa plus tendre enfance, et lui contient ses râleries, se contente de lui tapoter le dos affectueusement, comme tout bon fils adulte tentant de se débarrasser de sa mère un peu trop collante. Une fois libre, il passe ses sacs dans une seule main, s’approchant du père de Sarah. Regards. Il cille, lui tend la main pour serrer la sienne. Il sent son coeur exécuter quelques battements; parce-que, contrairement à Sarah, Heath a du mal à accepter le divorce de ses parents. Il aime profondément son père. Et voir que cet homme, aussi rayonnant de bonté soit-il, est sur le point de prendre sa place, c’est difficile. Il ne l’accepte pas. Il incline légèrement la tête en lui serran la main, respectueux, mais ne parvient pas à sourire. Parce-que ce n’est pas avec cet homme là qu’il est sensé fêter Noël. Ce n’est pas cet homme là que sa mère est sensée regarder avec ces yeux là. Il déglutit, lui lâche la main et détourne le regard. Le pire, c’est que cet homme a l’air extraordinaire. Soupirant doucement, il se recule, s’efface, laissant volontiers les trois personnes présentes occuper la scène. On ordonne à Sarah de décharger les mains d’Heath, et celui-ci se débarasse de ses sacs auprès d’elle avec un sourire amusé - quelle situation de merde. Il ôte son bonnet, tente de replacer ses cheveux comme il le peut, réajuste ses lunettes avant de finalement les essuyer sur son pull pour en nettoyer les verres. Mais il est toujours dans l’entrée que, déja, Sarah et lui subissent la première agression.
Sa mère, se réjouissant de les voir tout les deux réunis. Précisant combien tout les deux sont mignons, combien il est incroyable et improbable qu’ils fréquentent cette même école si spéciale. Armés de leurs sourires les plus hypocrites, Heath et Sarah bravent la tempête, jusqu’à se prendre en pleine gueule la pancarte AWKWARD.
Heath cille, entrouvre les lèvres, laisse échapper un « Heeeeee. » Vite, vite. Trouve la force de mentir à ta mère, Heath. Non, voila, souris et laisse la se démerder en la regardant, c’est parfait.
Sujet: Re: Well... Merry Xmas... I guess. Sam 11 Jan 2014 - 21:07
bromance.
please let me goo
Une brève inspiration avant de pousser la porte de ce qui était censé être mon chez moi en cette journée de fête. Censé. En ce moment, la maison était plutôt parasitée. Si vous voyez ce que je veux dire.
J’enfile mon plus beau sourire, croisant le regard des deux adultes qui étaient en train de discuter avec enthousiasme près de la table anthracite du salon. Les murs d’ordinaire vides et sans chaleurs semblaient rayonner – la manière dont ils égayaient les lieux de part leur simple présence dépassait mon entendement. C’était vraiment possible ça ? Des gens, rencontrés si récemment, qui créait déjà un amour si solaire ? Je reconnaissais à peine l’appartement où j’avais grandi. Quelque part, ça me semblait franchement irréel. Je lance un « Bonsoir » à la cantonade, et le temps d’enlever mon manteau, ils étaient déjà là. Nous acculant dans l’entrée – le fauteuil de mon cher papa prenant toute la place - m’obligeant à me serrer contre mon ô grand frère chéri. Super.
Je lance un regard furtif à mon père, qui semble s’amuser. Terriblement s’amuser – le fumier. C’est qu’il sait, lui, que ce genre d’effusions ne me correspond absolument pas. C’est qu’il sait que ce sourire poli et niais de m’appartient pas. Je me retiens de lui tirer la langue en réponse à ce sourire en coin qui m’agace tant. Je me retiens de venir le prendre dans mes bras – on n’avait presque pas eu un seul moment à nous durant ces quelques heures, et je ne l’avais pas vu depuis longtemps. Très longtemps. Avant même la mort de Drew - avant même sa possible résurrection. Boule dans la gorge. J’avais tant de choses à lui dire - des choses que j'avais laissées derrière moi - et ce soir n’était pas le moment. Je serre les lèvres, le fixant avec intensité. Et là, je remarque quelque chose d’assez étrange.
Mon père était habillé. Dans le genre, bien habillé – costume bien mis en place – il s’est pris pour le Docteur ou quoi ? Le fait qu’il se pomponne pour sa belle et pour Noël ne me choquait pas, mais il m’avait dit qu’il m’attendrait pour que je puisse l’aider à enfiler ses affaires. Apparemment, la charmante dame que voilà s’en était occupé. Et eux qui disent qu’il ne se passe rien. Le sourire de gamin qui fend le visage de papa s’agrandit alors qu’il comprend que j’ai compris. Je détourne la tête, le snobant – légèrement gênée par cette situation. J’ai certes l’habitude des potins, mais quand ils concernent la vie affective de mon père, c’est plutôt dérangeant. Bon dans le meilleur des cas, elle l’aura seulement vu en caleçon, mais connaissant mon père ….
Mon père ayant l’exact caractère que moi … Je grimace. Mieux vaut ne pas y penser.
Je tombe sur deux grandes orbes chocolat, luisantes de bienveillance. De petites mains viennent enserrer les miennes. Mary Ackland, mère d’Heath. Charmante petite créature aux courts cheveux bruns – ça ne vous fait penser à personne ? Ses yeux posés sur moi me donnent envie de partir loin, très loin – ils vous enveloppent d’un voile de douceur trop sucré et protecteur.
Bien trop doux pour une personne qui n’a jamais connu ce qu’était l’amour d’une mère.
Je reste souriante néanmoins, lui faisant la bise, rigolant à la marque de rouge que je lui laisse sur la joue, l’effaçant d’une caresse, laissant ensuite la place afin qu’elle puisse aller saluer son fils – mon père en profite pour m’envoyer à la cuisine. Je prends les sacs des mains d’Heath avec un léger, très léger grognement. Et la galanterie dans tout ça ?
Je résiste à l’envie de rester cachée dans la cuisine jusqu’à tout ça se tasse – consciente du regard du paternel accroché à mon dos. Merde. Les sacs balancés avec nonchalance sur le comptoir – entre le micro-onde et la boîte à thé, je retourne à mon poste. Et là, là commence le calvaire.
Mary Ackland est certes une femme charmante que peu de gens arriveraient à détester – moi y compris, malgré mon asociabilité d’ours ronchon. Mais au fur et à mesure qu’elle s’enfonçait dans des exclamations rayonnantes de joie et de bonne humeur, au fur et à mesure qu’elle repeignait les murs de la maison de par ses sourires, couvée du regard par mon papa qui n’avait jamais regardé aucune autre femme que moi de cette manière depuis qu’il avait quitté ma mère – le doute s’installait. Je n’étais plus chez moi ici. Et le malaise qui s’insinuait sous mon propre toit commença à me donner le tournis. Bras croisés sous ma poitrine, j’agrippe mes côtes discrètement, consciente que j’ai horriblement envie de sortir tout de suite d’ici.
Mes yeux s’agrandissent, et je jette un regard furtif à Heath, qui n’a pas bougé depuis tout à l’heure. Priant pour une quelconque démonstration de sa répartie. De sa bouche ne sort qu’une voyelle hésitante, ses yeux trouvant les miens. Super. Vive le grand frère.
Je me retrouve donc dans le rôle de la menteuse – heureusement, j’avais plutôt l’habitude.
« Disons que comme nous ne sommes ni dans la même classe, ni dans la même année, on a pas trop l’occasion de se voir mais … oui, on se croise en effet de temps en temps. Mais oui, je pense qu’on s’entend plutôt bien. » Sourire crispé. Mes pupilles quémandent ne serait-ce qu’un peu de soutien de sa part, alors que le gloussement de mon père parvient à mes oreilles. Grillés. Bien sûr qu’on est grillés.
Comme pour justifier son rire qui ne convenait pas trop à la situation, mon père croit bon de demander avec malice.
« Ca va, elle ne t’a pas mordu ? Elle a tendance à être plutôt sauvage la petite chouette. »
Oh super. Merci papa pour le début de l’humiliation publique. Je lève les yeux au ciel alors que la boutade est accueillie par le rire cristallin de la mère d’Heath. L’amour rend vraiment aveugle.
« On va rester longtemps dans l’entrée ? » - je fais remarquer avec bonne humeur – feinte – me dirigeant vers le salon, désireuse de quitter cet endroit resserré. Sans un regard pour mon « ami » de « frère » de je ne sais pas quoi. Il faudra vraiment que je trouve un endroit où m’éclipser. J’étouffe.
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Sujet: Re: Well... Merry Xmas... I guess. Lun 13 Jan 2014 - 23:13
Happy family.
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Voila, parfait. Il balance un sourire après la pirouette de Blackmore, priant pour qu’on leur fiche enfin la paix - malheureusement ils sont les enfants chéris, et vu qu’il n’y en a pas d’autres à portée, ils risquent de se faire emmerder encore un moment. Retenant finalement un soupir, Heath se reprend, rassemblant la maturité nécessaire pour accepter la situation. Allez, c’est les parents. Ils peuvent bien faire ça pour eux.
« Disons que comme nous ne sommes ni dans la même classe, ni dans la même année, on a pas trop l’occasion de se voir mais … oui, on se croise en effet de temps en temps. Mais oui, je pense qu’on s’entend plutôt bien. » « Ca va, elle ne t’a pas mordu ? Elle a tendance à être plutôt sauvage la petite chouette. »
Tu m’étonne. Elle fait claquer ses talons de 15cm dans les couloirs, fait tourner la tête de tout les mecs, et sort avec un drogué, en plus d’être une sacré langue de pute. Est-ce que papa chéri sait tout ça ? Heath les observe quelques instants, tout les deux. Ils ont l'air proches. Peut-être qu'il sait plus de chose sur sa fille que ce qu'Heath imagine.
Lui n'est pas spécialement proche de sa mère. Il accueille les calins, donne des nouvelles, mais ça ne va pas vraiment plus loin. Heath s'est toujours senti plus proche de son père. Il lui ressemble beaucoup plus, tant physiquement que moralement. Il finit par hausser les épaules, bras croisés, laissant sa fossette se creuser, amusé.
« Oh, ça va. Je me fais pas manger si facilement, j'suis plutôt coriace. »
Le ton léger, mais lourd de sens pour Sarah. Parce-que dans leur petit jeu de domination, ils sont égaux - il n’est pas sûr que beaucoup de mecs résistent aux crocs de Sarah comme il le fait. Mary ébouriffe (difficilement, vu la différence de taille) les cheveux de son fils tandis que Sarah s’éloigne du salon, prend les choses en main pour les sortir de ce traquenard. Tous la suivent, mais avant même qu’on ne réfléchisse à la suite, les parents expliquent à leurs enfants qu’ils souhaitent installer la table sans eux, pour leur faire la surprise d’une belle table. On suggère alors à Sarah de montrer à Heath sa chambre, suggestion suite à laquelle Heath incline légèrement la tête, dévorant Sarah d’un regard narquois. Mais oui Blackmore, allons dans ta chambre de petite fille.
Silencieux, souriant, il attend qu’elle l’invite à le suivre, car elle n’a visiblement pas le choix. Tout cela est tellement mesquin.
Sujet: Re: Well... Merry Xmas... I guess. Mar 28 Jan 2014 - 22:35
bromance.
He was a dreamer, a thinker, a speculative philosopher... or, as I would have said it, an idiot.
« Oh, ça va. Je me fais pas manger si facilement, j'suis plutôt coriace. »
Mes yeux roulent dans leurs orbites avec exaspération. Mais regardez moi ça, c’est que la tentative de rapprochement de mon père marche en plus. Bientôt ils se retrouveront assis une bière à la main a rigoler sur mon dos en bons deux mâles virils qu’ils sont. Je serre les poings pour les empêcher de partir dans la face de mon ô grand frère chéri. Frapper les gamins à lunettes, c’est mal, mais ça me démange.
Parce qu’il pensait que j’essayais vraiment de le draguer ? N’avait-il pas la moindre idée de ce qu’il se serait passé si je m’étais donnée la peine de sortir le grand jeu ? Si je n’étais pas si fatiguée ? Les proies faciles ne m’intéressent pas. Les proies tout court ne m’intéressent plus, j’ai déjà assez d’emmerdes comme ça. Je pousse un soupir lourd de sens alors que père nous expédie dans la seule autre pièce disponible de cette boîte à sardines : ma chambre.
Une fois de plus, le sourire moqueur d’Heath me donne des envies de violence. Quoi, t’es sûr que tu ne veux pas d’une cicatrice sur ta face ? Avec tes lunettes et ta tête d’ahuri tu ferais un magnifique Harry Potter je t’assure ! Quelle charmante famille on fera, tous réunis – ô j’en rêve d’avance.
Un regard noir à mon père et à son sourire radieux, et me voilà partie de mauvaise grâce dans l’étroit couloir qui donne sur ma chambre. Encore un soupir. Parce que quoi frérot, tu t’attends à du rose et à des petits poneys ?
Tu vas être déçu.
Je pousse la porte en bois et fais quelques pas dans la pièce, que j’observe doucement. Rien n’a changé. Toujours le même vieux papier peint anthracite gorgé d’humidité sur lesquels trônent fièrement quelques posters signés des Franz Ferdinand, toujours le même lit double en laiton, toujours le même bureau croûlant sous les cartons remplis de photos, toujours le même cadre accroché au mur, qui fut autrefois un miroir. Simple, vide. Peut être même un peu cellule de prison – éclairée faiblement par la fenêtre aux carreaux teintés.
On peut voir à quoi se résume mon enfance inexistante rien qu’en sentant l’odeur de clope encore imprégnée dans la moquette.
Je me retourne pour avoir la satisfaction de voir disparaître cet insupportable sourire de son joli petit minois, avant de me jeter sur le lit dont les ressorts accueillent mon corps avec un grincement peu rassurant. Je grommelle. « Préparer la table. Mon cul oui. A tous les coups ils sont en train de roucouler et se noyer de compliments sur notre éducation parfaite et blablabla. On en a pour des plombes.» A vomir. Je me retourne, me rendant soudain compte de la position totalement aguicheuse dans laquelle je me trouve.
Allongée sur le lit, cheveux à l’état de crinière, haut trop décolleté, bas de ma jupe remontée – tout ça dans l’ambiance tamisée de ma chambre. « N’y pense même pas. » Moqueuse, je remonte mon bustier avec un sourire, avant de continuer calmement, le fixant.
Puisqu’il fallait parler …
« Alors comme ça, Entropy hein. Monsieur veut jouer les rebelles libérateurs ? » Léger rire.
C’était là l’une des dernières rumeurs que j’avais entendue, en même temps de celle de la résurrection de Drew – que j’étais quasiment sûre d’avoir inventée pour le coup. Je penche ma tête sur le côté, attendant qu’il me vende sa belle utopie.
Un monde où l’on est tous égaux ? Grand frère, tu es trop rêveur, il y a un moment où il faudra te réveiller.