gautier ✘ the mission failed

✘ the mission failed

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« 19h02. Cuisines. Mission : prendre le plus de nourriture possible, le plus rapidement possible, avec le plus d'efficacité possible (<- HUMJEDOUTE). Alors voilà. On s'avançait, à quatre pattes, dans les couloirs vides et sombres du pensionnat en direction du paradis de la bouffe. On aurait pu allumer les lumières mais bon. On se croyait trop intelligents, genre nous on va pouvoir bouffer à notre guise alors que les autres n'auront droit qu'à un seul plat. On s'apprêtait à carrément dévaliser les cuisines hein. Pas que prendre un truc par-ci et un autre beignet par-là, ah mais non. Enfin, fallait déjà qu'il n'y est pas de cuisiniers ou de surveillant qui rôde. Ce serait déjà bien. Parce que si on nous voit on est dans la merde, on s'entend. Soit on va finir par ne pas bouffer du tout, soit on va finir en colle et manger nos crayons, soit... je préfère ne pas imaginer ce qui pourrait se passer.
FOCUS ALESSIA.
Je voyais de la lumière en dessous des portes de la cuisine. LE BUT EST PROCHE. Nous allions bientôt entrer. Je fis signe à Gautier d'approcher. Il fallait qu'on élabore un plan. Bah oui, on en avait pas fait. Je pensais qu'à manger je l'ai emmené de force. Cependant, j'avais un petit quelque chose en tête. BAH OUI JE SUIS PAS STUPIDE QUAND MÊME.
Je tirais son oreille vers moi pour chuchoter quelque chose.

- ÉCOUTE. je regardais si quelqu'un approchait avant de continuer. La couleur des murs à l'intérieur, c'est le blanc, hein ? enfin j'espère. Il faut que t'enfile ces trucs. C'est pour le bien de notre faim.

J'avais caché deux déguisements en dessous de mon chandail, comme pour faire un gros bedon. Parce que c'est pas subtile de se promener avec un sac en se dirigeant vers les cuisines. Ce ne l'est pas non plus de se rendre obèse. En fait les déguisements étaient comme les pyjama pour nouveaux-nés mais qui sont une pièce avec un zipper en avant, vous voyez ? Oui voilà, cette merde. Sauf que c'était version géant & simplement blanc. Fallait qu'on se fonde dans le décor, parce que si jamais on nous grille (comme du poulet) et qu'on a pas de cachettes, faut qu'on imite les murs, c'est évident. Et si le surveillant en question est assez con il ne nous verra pas.

Je lui balançais son costume à la figure, et je le fixais avec un de ces regards qui ne lui laissait aucun choix que de le porter. »

Chamalow' pour Epicode

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« Oh cet idiot. J'y crois pas. Il avait osé refuser de porter mon costume. Moi qui avait mit tant de temps à en trouver deux - crédible je sais. Il va en voir de toute les couleurs plus tard, ah oui. On refuse pas un truc comme ça, pff. C'comme si on te donnait de la nourriture et tu refusais. On s'entend que ce n'est pas faisable ? C'est ce que je me disais. Merci de me supporter ainsi, mes chers.

Je restais assise là à le fixer, la bouche ouverte comme pour dire quelque chose, mais j'osais même plus répliquer, encore sous le choc de son refus. Je vous le dis. Refuser quelque chose c'est dangereux, ça atteint mon mental, vous pouvez pas savoir. Même qu'au moment où il allait partir, il m'avait carrément balancer sa veste au visage. NAN MAIS EN PLUS IL SE PREND POUR UNE ROCK STAR CET IDIOT ? Je m'apprêtait à me relever et l'engueuler, mais voyez-vous, je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas parce que si je l'engueulais il pourrait très bien revenir et faire genre  tu te débrouilles. Et je sais très bien que si ça arrive, je pourrais pas me débrouiller seule. Non, car moi & la subtilité ça fait deux, voyez-vous.

J'attends donc patiemment son retour. Mais, qu'est-ce que j'entend ? UN CRIS DE LA MORT. J'étais sûre, honnêtement, qu'il n'avait rien trouvé et qu'il avait gueulé de tristesse et de haine pour ce cher pensionnat. Mais semblerait-il que ce n'était pas tout à fait ça. ALESSIA, VITE ON COURT. Je l'ai écouté. Je me suis mise à l'exécution après avoir attrapé la moitié des trésors qu'il avait ramené. J'ai couru. Oui, mais dans une direction que j'ignorais. J'ai vite découvert qu'il y avait des murs, dans ces couloirs. Et qu'ils faisaient mal, ces murs.

- ... ouch.

Je secoue la tête et rattrape Gautier. Il fallait toujours qu'il gaffe. S'IL M'AVAIT ÉCOUTÉ ON EN AURAIT PAS ÉTÉ LÀ. J'avais juste envie de le ldkjfklsdj, comme ça, parfois. Mais je le fais pas parce que je suis trop comme ça. Et aussi parce que malgré son idiotie, il est gentil et j'tiens beaucoup à lui. Il est drôle. C'est Gautier.
Je soupire. J'étais essoufflée. Je cours pas souvent faut dire. Je le pousse vers la droite pour qu'il tourne (oh la sauvage) & qu'on puisse enfin s'arrêter. Ça fait quand même 30 secondes qu'on court comme des malades. Trente.

- C'est toujours comme ça dans les histoires. Les deux personnages tournent & les ennemis les perdent de vu... avec un peu de chances bah...

... bah une trappe va s'ouvrir et on va tomber dedans. Non j'déconne pas. Il y avait vraiment une genre de porte ou je sais pas trop en dessous de nos pieds qui s'est ouverte. UN VRAI SAC À PROBLÈMES CE GAUTIER. Ouais j'ai pas besoin de vous expliquer la suite j'espère hein. On est tombés, tous les deux. Moi j'serrais fort la bouffe dans mes bras pour pas l'échapper, si ça s'trouve c'est une punition du directeur et on va rester là toute notre vie... il a toujours été comme un psychopathe à mes yeux. Finalement on finira peut-être pas en colle à manger des crayons...

- Oups.

Pokerface. »

Chamalow' pour Epicode

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« J'ouvre les yeux. MAIS OÙ SOMMES-NOUS. C'était loin de ce que j'imaginais. Moi je croyais qu'on allait tomber dans un endroit avec des  cadavres, des têtes de morts un peu partout & des cordes qui pendent pleines de toiles d'araignées (n'empêche c'est cool des araignées).  Mais non. Finalement, c'était des égouts. Beaucoup plus dégueulasse. J'aurais aimé tomber dans un endroit sinistre plutôt que d'être coincée ici. Si au moins j'étais avec quelqu'un d'intelligent... (*OUT*).

- Si tu pouvais faire au moins semblant d'être intéressée par notre petit problème.

Le fait qu'on soit bloqués ici n'était pas si problématique. Il y avait forcément une sortie et sinon, au pire des cas, Gautier sera usé comme projectile et il sera propulsé, d'une quelconque manière que je trouverais (lol), dans un mur pour le défoncer. Ensuite on pourras sortir. La vie est simple c'est les gens qui sont trop compliqués. Enfin je m'exclus même si je ne devrais pas.

- Si c'est juste pour faire semblant, je vois pas où serait l'utilité.

Bah oui. En faisant semblant, je continue d'être désintéressée et ça nous mènera nul part. Je vois pas l'intérêt.
Il me propose de prendre le chemin du milieu. Bien sûr, il y avait trois chemin, comme dans toute histoire d'horreur (oui je sais que je fais toujours allusion aux films & aux histoires). ÇA COMMENCE BIEN. Et faut jamais écouter le premier choix sinon on est dans la merde. Autant prendre des précautions et faire comme dans Hansel & Gretel pour qu'on puisse retracer notre chemin. Sauf. Qu'on a pas de pain. Et il a ramené que de bons trucs, j'veux pas les gaspiller, surtout que si ça se trouve on va crever de faim si on reste ici plus d'une heure - puisque j'aurai tout mangé. Dernière solution ; je fous la tablette de chocolat dans ma gueule pour étouffer le cris de déprime que j'allais faire sortir. Puis je parle enfin, la bouche super pleine en pointant la direction contraire de celle qu'il m'avait indiquée.

- Là chtu m'éfoute sinen on vahh êtfchtr encohhr pluche dans la mehhde. On fah pagh là. ¹

J'avalais après avoir parlé (i don't know what is logic). Puis je me dirigeais vers lui afin de le tirer par la manche jusqu'au tunnel que je voulais. Ok. Je dois vous avouer un truc. Je me dirigeais vers la direction qu'IL avait choisit. Je n'étais pas sûre de moi et puis si jamais je me trompais je voulais pas que ce soit de ma faute. Ça doit être de la sienne. Oui je suis orgueilleuse. Et si jamais c'est la bonne, je pourrais essayer de faire croire que c'était celle que j'avais voulu qu'on prenne.

MAIS.

Juste avant de pénétrer dans le nouveau "couloir", je m'arrêtais. Je fixais Gautier un moment en plissant les yeux, comme si je réfléchissais.

- On va quand même pas se promener dans des égouts avec de la nourriture dans les bras comme ça.

Par terre c'était pas propre. Mais oubliez pas ; j'ai ramené l'un des deux costumes  inutiles. Je l'ai prit entre mes dents (ayant un bras occupé) et j'ai tiré dessus avec ma main pour qu'il se déchire & s'ouvre... puis je me suis rendue compte que le zipper existait. MAIS CE N'EST PAS GRAVE. Je l'ai posé par terre, je me suis écrasée, assise en indien, tirant sur le pantalon de Gautier pour qu'il s’asseye avec un regard de "S'il te plaît ? ;w;"

- J'ai pas envie de les transporter. C'est pas des bagages.

»

¹ - Là tu m'écoute sinon on va être encore plus dans la merde. On va par là.

Chamalow' pour Epicode

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« Partager ? Bien évidemment. Ne pas manger beaucoup ? Ah non. Une fois que je commence, il faut que je termine. Pas de gaspillage. Y'a des gens en Afrique qui ont même pas de bouff- /OUT/ Bon okay j'arrête mes caprices de nourriture.

Il me file deux petits gâteaux. Je mange le cupcake au chocolat et je laisse l'autre. Il a pas l'air bon. Je fais rapidement le tour du regard de ce que Gautier avait rapporté, puis je prends le plat de lasagnes. Il en manquait la moitié - elle était sûrement tombée lorsqu'on est arrivé ici. Merde. Pas d'ustensiles. Non, on va pas faire les hommes des cavernes, vous inquiétez pas (même si je fais souvent ça héhé). J'avais apporté trois (oui je sais qu'on est juste deux) fourchettes en plastiques dans mes poches. Parce que j'avais prévu qu'on en rapporte pas de la cuisine ; ça ferait du bruit en les cherchant, et on nous cramerait.

Je prends une bouchée de ci, puis de ça, et une autre par là, et une autre par ici, je touche un peu à tout. Puis. je. vois. THE. truc. de la chantilly en canne. C'est pas pour manger, ça. C'est comme quand on prend notre bain ou notre douche ; la mousse, avant de se rincer et après s'être lavé, on s'en fait des barbes, des moustaches, des nouvelles coupes de cheveux, ou encore des couronnes ou des chapeaux. Pour de la chantilly, c'est pareil. Enfin pour moi. Moi je la mange pas avec des fraises comme les gens normaux. Moi je m'en fais des barbes.

Je me retourne complètement vers Gautier. Je m'assois sur mes genoux et non plus en indien, pour être plus haute.

Je le fixe.

Je pose l'index sur le bouton d'où sors la mousse d'une main, et je tiens la canne de mon autre main par la base, droit devant moi. Fermant un oeil comme pour essayer de viser.

- Trooooooois...

Un énorme sourire se trace sur mon visage.

- DEUX, UN.

Je lui saute dessus et je lui en fout partout, sauf sur son chapeau de paille - j'aurais trop peur de sa réaction. Même que je le lui enlève pour ne pas qu'il se salisse. JE PRENDS DES PRÉCAUTIONS OKAY.

Saches, Gautier, que c'était plus fort que moi. Je n'y pouvais rien. Je devais te mettre de la chantilly partout. Je suis désolée... LOL non je déconne. »

Chamalow' pour Epicode

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« Omg, comment il est trop nul. Moi je m'attendais à ce qu'il s'énerve et que ça tourne en bataille de bouffe (sisi). Mais non, finalement il s'est simplement essuyé me mentionnant qu'il n'avait plus faim. Il disait peut-être vrai, mais moi, j'avais du mal à y croire - en même temps je crois toujours ce qui est faux & je crois jamais ce qui est vrai... mais ça c'est une autre affaire. Un jour on me dit trop naïve et l'autre trop sceptique. On arrive à me faire gober à peu près n'importe quoi, mais lorsque c'est vraiment vrai, que ça s'est réellement passé, et qu'il n'y a pas un grain de mensonge, j'ai du mal à y croire. J'suis un peu bizarre aussi, faut avouer. Après... je m'en fou un peu. Ça me laissera juste plus de trucs à manger.

Par contre, j'avais presque tout foutu par terre en lui sautant dessus. Enfin, je veux dire, hors du costume. C'est-à-dire, sur le sol dégueulasse. C'est-à-dire, sur le sol plein de microbes. C'est-à-dire, sur le sol plein de maladies. C'est-à-dire, sur le sol plein de pisse de rat. Et qui sait où ils ont mit leurs pattes hein, et où ils sont partis fouiller avec leur museau.

CEPENDANT.

Il restait deux ou trois tranches de jambons. Euh, correction ; deux dans mon estomac et la dernière sur le bout de tissu blanc. Je n'avais plus vraiment envie d'en manger. C'EST SEULEMENT - et je précise que ce n'était qu'à ce moment - quand Gautier s'est approché pour la prendre que ma faim s'est déclenchée. En plus, il est repartit... là n'est pas le problème. Le problème c'était qu'il était partit  sans moi. TRÈS BIEN. Je bougerais pas de là. Je restais donc assise, les bras croisés.

Mentalement, je le suppliais de se retourner. Parce que je n'avais pas envie d'aller le voir par moi-même. C'est pas comme si je dépendais de lui - j'ai regretté à la seconde même cette pensée d'ailleurs. On est paumés au beau milieu de nul part après tout. Une tête de plus n'était pas de trop.

Ah voilà, il regarde vite fait. C'est bon. Je peux aller le rattraper, ça fait moins con. Je me précipite vers lui et je m'arrête à coté. J'avais surtout envie de crier PART PAS SANS TOI JE SUIS PERDUE J'VEUX PAS CREVER ICI mais bien évidement je le fais pas.

- Je viens pour m'assurer de ta sûreté.

BIEN SÛR, BIEN SÛR, ALESSIA.

- Mais comme tu as l'air si sûr de toi, je te suis, HEIN.  

»

Chamalow' pour Epicode

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« J'espérais avoir l'air crédible - même si je savais qu'il n'y avait que peu chances que cela soit possible. Il serait peut-être temps que je prenne des cours de théâtre ou d'improvisation, ça m'aiderait grandement à me sortir de certaines situations. Et justement...

- Avoue je t'ai manqué. Euh, je veux dire, je prends tout droit. Parce que personne prend jamais tout droit alors c'est forcément par là.

Avoue je t'ai manqué. Ça résonnait dans ma tête. Moment de silence de mon coté.
Sur le coup, ce n'était pas vraiment ce que j'avais ressenti, pour être honnête. Mais c'était lorsqu'il avait mentionné ça que j'avais réalisé, que d'un coté, c'est vrai que j'avais eu le sentiment d'un petit vide durant les quelques secondes à peine, où il s'était éloigné. J'avais même l'impression qu'il était resté là longtemps avant de jeter un coup-d’œil vers moi ; ce n'était pas habituel je trouve. Cependant, maintenant que je venais de me rendre compte de ça, je me demandais ce que j'aurais fait s'il était parti seul de son coté, finalement. Ou plutôt, s'il m'aurait manqué, comme il le dit si bien. C'était bizarre quand même comme sensation, faut avouer.

Il avait choisi de prendre tout droit. Très bien dans ce cas, nous irons par-là. Normalement, j'aurais voulu faire le contraire de ce que lui aurait décidé, mais là, je ne le faisais pas. Simplement parce que jusque-là, c'était moi qui nous avait mené dans la merde comme ça. La chasse de bouffe dans les cuisines, tourner à droite pour ensuite tomber dans des égouts et perdre toute nos provisions de nourriture à cause que je ne pouvais m'empêcher de mettre de la chantilly sur Gautier. Il serait temps que j'ouvre mes oreilles et que j'apprenne à l'écouter un peu. Les idiots sont souvent super chanceux donc bon... /OUT/

Je ne voulais pas croiser son regard. Même que je souhaitais qu'il ne me regarde pas tout court, parce que je ne voulais pas qu'il remarque mon mal-aise assez évident. J'ai donc accéléré pour le devancer, puisqu'il était parti avant moi.

- Je te rappelles que je suis supposée m'assurer de ta sûreté. je croisais les bras Donc c'est moi qui part deva- [...]

STOP. Je m'arrêtais, sec, avant même de terminer ma phrase. J'avalais ma salive, reculant de quelques pas, juuusqu'à Gautier.

- Passes devant finalement.

Les lumières s'étaient soudainement ouvertes, les unes après les autres. C'était comme des genre de bâtons en feu accrochés aux murs - et c'est là que je me suis rendue compte que j'étais probablement dans les Passages Secrets, après tant de temps oui. Sur le coté, il y avait un espèce de canal d'eau avec une seule voie qui le longeait. Le sol avait l'air d'être un peu mouillé, ce qui n'était pas vraiment rassurant - si l'un de nous deux glisse, l'autre est foutu aussi (je sais pas comment, mais je sais qu'il sera dans le même problème), et on va tout les deux mourir en digérant l'eau (fooort probablement très, très sale) du canal juste à coté.
J'attendais qu'il s'avance d'abord en fin de compte. Pas que je voulais voir s'il allait glisser, mais j'avais plutôt peur qu'un monstre ou je sais pas quoi sorte de nul part. Du style un rat ou un poisson mutant avec des pattes. Après tout dans ce pensionnat... on peut s'attendre à tout. »

Chamalow' pour Epicode

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« Il soupire et se dirige finalement vers le tunnel, je le suivais discrètement par en arrière. Le pauvre, je le plains. Pas parce qu'il avait à entrer là, mais parce qu'à cause de moi il s'est ramassé ici. Je me sentais mal pour dire vrai. En plus, c'est pas comme s'il y avait des plans qui nous guideraient. On y allait à l'aveuglette. C'est pas toujours bien comme solution mais fallait faire avec.

OUCH.
Il se recule soudainement et me heurte. J'ouvre la bouche pour lui crier après, mais je m'arrête. Je m'arrête pile au moment où il attrape ma main. Et durant ce même instant, je ressent un pincement - encore une fois inhabituel comme mon mal-aise de tout à l'heure - qui vient me déranger au niveau du torse et du ventre. J'étais... bouche-bée, même si ce n'était rien du tout. Normalement, je l'aurais juste assommé en le traitant de peureux, mais là je n'y arrivais pas. En fait, je n'arrivais à strictement rien faire, même pas à parler, ni même à bouger. Mais l'autre problème était que je ne savais pas quoi faire. J'étais consciente qu'il n'avait aucune intention louche derrière la tête, mais j'étais embarrassée quand même.
Cependant, je vais avouer que j'avais une sensation de réconfort à la fois. Un genre de réconfort que je n'avais jamais vraiment connu avant. Encore une fois - je ne saurais pas expliquer. C'était la première fois que je ressentais ce style de mixe... d'émotions ?

Il me propose d'y aller à deux ; il devait probablement avoir aussi peur que moi. Donc là... Je devais relâcher sa main, ou la garder dans la mienne ? Ouhlà, dur comme question. C'était pire que réfléchir pour résoudre un truc en algèbre.
Je la serre. Pourvu qu'il ne réagisse pas mal, pourvu qu'il ne réagisse pas mal, pourvu qu'il ne réagisse pas mal...

- Alors... au... euh, au pire des cas... bah...  on crève, euh... ouais, c'est tout.

Phrase qui me prit dix mille ans à faire sortir. Je lâche un loooong soupire, le soupire exaspéré, vous voyez. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, ce n'était pas à cause de notre situation, non, j'm'en fichais un peu, il y avait forcément un moyen de sortir. C'était plutôt à cause que je me sentais gravement stupide d'agir comme ça. J'crois que j'vais pas bien du tout.

Je m'avance de deux ou trois pas, ne le relâchant pas. Je crois que je tremblais un peu même. Mon Dieu, mais qu'est-ce qui m'arrive.

- L'endroit me rend malade, je crois... Tu penses que j'suis claustrophobe ?

Le cliché.
Excuse stupide pour voir sa version des choses, de son coté. En espérant que je ne sois pas la seule à me sentir aussi bizarre... »

Chamalow' pour Epicode