Eryk continuait à marcher quand Anarchy passa devant lui et lui attrapa la main, avant d’accélérer le pas. Elle semblait bien décidée à partir d'ici. Mais si ils arrivaient à trouver la sortie, chacun partirait de son côté et ils ne pourraient pas discuter de ce qu'il s'était passé... Eryk réfléchissait, pendant qu'Anarchy le tirait dans tous les sens. Et au bout d'un moment, liberté ! Elle avait réussi à trouver la sortie ! Eryk n'en pouvait plus, son ventre gargouillait et il avait mal aux jambes. Il n'avait qu'une envie : s'asseoir devant un bon plat. Il se gratta les cheveux, avant de se rapprocher d'Anarchy et de lui sourire. Ecoutes... ça te dirait d'aller manger quelque chose dehors ? Je t'invite ! Il était un peu gêné, et avait peur qu'elle refuse. D'ailleurs, ça lui briserait le coeur qu'elle refuse. Mais ça, elle ne pouvait pas le savoir.
TODAY BRO I WILL CUDDLE YA AND KISS YA 'CAUSE YOU ARE MY BEST FRIEND AND I LIKE YA MORE THAN ANYONE ♥
Manger. Dormir. Reposer ses jambes qui la brûlent. Rien au monde ne l'aurait empêché de courir jusque dans son cabanon pour mourir sur son matelas. Rien excepté Eryk. Rien excepté ce foutu coeur qui refuse de partir, qui refuse de l'abandonner comme si rien n'était arrivé. Elle fixe le sol, incapable de parler. Pour lui dire quoi ? "Ouais c'était sympa écoutes j'suis amoureuse de toi mais j'assume pas donc on va faire comme si y avait rien eu et à demain !" Non, ça marche pas, c'est clair, net et précis. Ses doigts se crispent sur un pan de son t-shirt. Putain, Anarchy est pas censée avoir peur de dire ce qu'elle ressent !
Ecoutes... ça te dirait d'aller manger quelque chose dehors ? Je t'invite ! Elle lève brusquement la tête. Il est foutrement proche. Ok, c'est l'occasion ou jamais de récupérer un semblant de virilité et de courage. Large sourire sur ses lippes, plein d'affection. Non, elle pleurera pas en parlant. Elle sera pas timide. Cette Nana là est morte avec son amour pour Panda. Cette Nana-là crève d'envie de ressortir mais le fera pas. La vraie Anarchy s'accroche à d'Eryk, plonge la tête dans son cou en frottant son nez contre. Elle reste là cinq bonnes minutes, à respirer son odeur, à écouter son coeur battre. Comme une idiote sentimentale, et alors ?
Subtilement, elle lui remet son bonnet sur le crâne et lui tire la langue. Comme d'habitude avec lui, comme d'habitude avec ses amis. Certes elle a toujours rien dit, certes elle essaye de trouver comment lui dire oui. Et puis d'un coup elle prend une grande inspiration et elle recule. Je crève tellement de faim que j'vais mourir sur place. Allons-y.
Elle attrape sa main et enroule ses doigts autour des siens. Elle ne baisse plus la tête, elle serre sa guitare. Elle l'entraîne avec elle sans un mot, son sourire s'élargissant encore. Putain, elle a jamais été aussi heureuse de toute sa vie, même avec Ruthel. Son organe bat si fort qu'elle n'entend que lui, mais c'est bon signe. Sans la faim elle se serait placée devant Eryk et lui aurait ordonné de la porter jusqu'à son cabanon comme une princesse.
Mais sans la faim elle aurait pas perdu le contrôle de ses émotions au point de l'embrasser. Faut croire que crever la dalle a un bon côté.