Sujet: Bad Pitched ▬ Ulysse&Heath&Joach Lun 17 Mar 2014 - 21:55
BAD PITCHED BAD PEACH BAD SPEACH◄ ULYSSE HEATH JOACH NEIL
Au fond, j'm'en bats pas les couilles de c'que disent les gens, J'me perds entre ce qu'ils attendent de moi et c'que j'suis vraiment J'perds mon temps à m'poser des questions au lieu d'agir J'ai peur de la dépression, j'ai peur de l'avenir et de ses déceptions Plus j'grandis et plus le temps passe et plus j'suis déçu Plus je me cherche des excuses et plus j'm'enlise, j'm'enivre de négativité et j'me sens vivre.
Depuis que t'as reçu le lms de Heath, tu compatis. Tu joue ton rôle de meilleur pote à la perfection. Tu respectes l'étiquette qu'il te colle sans cesse sur le front depuis tes onze ans, à la lettre près. Tu fais ton job sans broncher, ni exprimer ce que tu penses vraiment. T'affiche une mine déçu, voir abattue. Une tronche de deuil, en clair. Bien sûr, t'es triste de le voir dans cet état, ça tu n'en démentiras pas. T'aime pas quand il est dans ses périodes de déprime ancestrale. ça t'affecte aussi. Mais au fond, tu n'attends qu'une chose, te délecter du spectacle. La haine qui s'est immiscée en toi durant ces deux mois force la porte de sortie. Tu ne pensais pas que cette histoire se terminerait si vite. Tu pensais en pâtir bien plus longtemps. Bien que deux fichus mois ça reste énorme. 61 jours durant lesquels t'as dû supporter tout ça. 1464 heures où t'as fait semblant d'être réjouis alors que ton cœur jouait aux montagnes russes.
Puis y'a eu Londres. Juste après leur rupture. Avant ça, t'étais déjà soulagé que ce soit finit. Rien que ça suffisait à te faire sourire. A effacer ce que t'avais enduré durant tout ce temps. Tu te sentais comme libéré. Mais t'avais toujours ce boulet à la cheville. T'avais ce stress naissant qu'il ne t'accepte pas si tu lui avouais enfin tout ce que t'avais sur le coeur. Cette pression te lacérait les entrailles. Elle te dévorait de l'intérieur, s'incrustait dans tes pensées. Frustration jusqu'à l'os en clair. Mais tu gardais une infime once d'espoir. Celle de réussir. Celle que ces onze années d'attente n'aient pas été si inutile que ça. Et finalement, t'avais eu ce que tu voulais. Tu l'avais eu lui. A Londres. Une nuit. Et depuis, ça a changé ta façon de te comporter. Tu ne sais plus où te mettre quand il est dans les parages. Tu l'évite un peu plus que d'habitude. Tu ignores s'il veut en rester là ou non. Et ça comprime encore plus tes sentiments. Maintenant, il sait. Tu lui as dis. Tu le lui a montré. Et tu n'a plus qu'une chose à faire, te remettre à espérer. T'as fini les cours pour aujourd'hui. Tu penses aller t'aérer, seul, loin de ta vie anciennement entortillée dans les mensonges et l'espérance. Tu descends les escaliers avec entrain, ton sac sur le dos retenu par une bretelle enlaçant ton épaule droite. Loin. Tu voudrais partir très loin, si tu le pouvais. Tu traverses le hall à grand pas, ne faisant pas vraiment attention à ce qui t'entoure. Puis tu bouscule quelqu'un.
Tu ouvres la bouche, prêt à t'excuser et à sortir la masse de blabla habituel. Tu baisses les yeux vers la dite victime et lorsque tu te rend compte de qui il s'agit, tu entrouvres la bouche. Celle-ci s'assèche directement et tu amorces un pas en arrière tandis que tes pupilles s'écarquillent sous l'effet de la surprise. Ton cœur bat la chamade au point de te faire mal. Si il avait bien une personne que tu ne t'attendais pas à croiser avant longtemps, c'est bien elle. « Ulys...» Celle qui t'as fait tant de mal. Ton bourreau. Celle contre qui tu as accumulé tant de rancœur que t'as failli exploser. Vengeance. Acharnement. Reconnaissance. Colère. Tout se mélange, t’envahis sans te laisser le temps de souffler. Tu la fixe, l'air dédaigneux. Ta moue franche et désolée s'est très rapidement volatilisée pour laisser place au masque du frustré que tu es devenu. Un rictus se forme sur tes lèvres. Une lueur danse au fond de tes yeux. « Toujours vivante, tu m'impressionne. Vraiment.»
Même pas un pardon. Aucune excuse. La politesse ne fait plus partit de tes obligations. Tu te fiche complétement de lui être rentré dedans. T'as même carrément envie de t'acharner. Mais il n'empêche que ce que tu viens de dire, même si tu t'es appliqué à le dissimuler derrière un ton sarcastique au possible, tu le penses vraiment. C'est bien vrai. Toi tu te serais effondré avant de t'enfermer dans ton bungalow, laissant tous les autres dehors. T'aurais perdu tout espoir. Et tu te serais retrouvé seul, dans une bulle coupée du monde. Car Heath, c'est un peu ce qui te permet de prendre racine et d'avancer. Et Ulyssse, tu la jalouse pour tellement de chose que tu ne t'y retrouve même plus. Tu l'as eu une nuit. Elle, deux mois. Oser se montrer après ça. Il n'y a pas à dire, elle t'en bouche un coin Kopulos.
Tu te racle la gorge avant de lui lancer un coup d’œil amusé. « Et maintenant, tu vas faire quoi ? Te remettre à jouer la putain en secouant ta paire de fesses pour ameuter les mecs ? Avec un peu de chance, Joach pourrait tomber dans le panneau.» Regard provocateur lancé presque malgré toi. Comme d'habitude. Tu jubiles presque. Tu te sens libre. Mais vide. Tellement vide. Il l'a choisi elle, au lieu de toi. T'as l'impression que tu revis la même scène à chaque fois. Chaque nouvelle copine t'enfonce un pieu dans le torse. Tout comme les rumeurs balancées par Shu, que tu tentes tant bien que mal de laisser couler. La coquille vide vacille sur le bord de la falaise. Tu ne sais plus vraiment quoi faire. T'arrive pas à te le sortir de la tête. Tu penses à lui continuellement. Encore plus depuis Londres. Et pourtant, il y a des jours où tu te damnerais pour tout oublier. Car oui, tu souffres. T'en souffres tellement. Tellement que tu comptes bien donner un avant goût de ce calvaire à miss perfection. T'en a quasiment rien à faire du poing que tu pourrais te prendre dans la gueule en guise de monnaie. C'est donnant donnant. Durant tout ce temps, tu t'es contenté de recevoir. Tu estimes maintenant avoir le droit de rendre coup pour coup, tout en restant le plus pacifique possible. T'as aucune envie de te taper une heure de colle à cause de cette pimbêche. « Welcome to the unsatisfying world... Kopulos. » T'as bien mieux comme bonjour... mais elle fera avec. Après tout, ce n'est pas à elle que t’irait baiser les pieds. Tu ne réclames qu'une chose. Sa déchéance la plus profonde.
Sujet: Re: Bad Pitched ▬ Ulysse&Heath&Joach Lun 17 Mar 2014 - 23:26
overdose
Le temps est bon, le ciel est bleu. Il fait beau, les oiseaux chantent. Tout est beau, tout est parfait et personne ne la regarde en coin. Non personne ne la regarde avec pitié. Ah ? En fait si.
Et ça l'exaspère. Parce que les paroles de Shu ont fait d'elle la victime d'une histoire qui avait pourtant eu le luxe de pas trop mal se terminer. Ainsi, non seulement elle doit se trimbaler sa peine mais elle n'a même pas le loisir de la laisser un peu couler parce qu'elle sait qu'à la minute où elle se brisera que quelqu'un lui demandera si elle va bien. Lui dira qu'Heath c'était un connard et qu'elle méritait mieux. Foutaise. Ulysse ne mérite pas mieux, elle ne mérite personne.
Sur les nerfs, sur le fil elle avance, tente vainement de garder la tête haute quand son cœur est au plus bas. Quand chaque pas l'enfonce un peu plus. Elle torture sa lèvre très fort, déglutit souvent. Elle n'est pas à l'aise, vraiment pas. Ulysse veut être admirée et non remarquée. Soudain quelqu'un vient la bousculer. Elle se retient de grogner, elle ne l'avait pas vu venir.
Son visage se pose sur la mine détestable de Neil Richards. Il pourrait s'excuser mais non. Et ça ne l'étonne même pas. Elle fronce automatiquement les sourcils et elle attend une remarque cinglante comme il a l'habitude de le faire. Parce que c'est habituel maintenant, ça ne l'étonne même plus. Par contre ça l'agace toujours autant. Toujours vivante, tu m'impressionnes. Vraiment.
Elle hausse un sourcil, il s'attendait à quoi ? Décidément son opinion à son égard ne vaut rien. Mais au fond elle sait. Elle se dit que sa force ne vient pas d'elle pour le coup, qu'elle vient de Sarah et de ses gestes doux, qu'elle vient de Drew et ses mots tranchants, de Joach et de ses bras accueillants. Elle a tant de personne à ne pas décevoir à commencer par elle-même. Alors oui elle est toujours vivante mais à quel prix ? Celui de la peine, celui de la fierté mal placé qui l'oblige chaque jour à se lever et à avancer en laissant son cœur de côté. Le prix des apparences à maintenir, pour ne pas souffrir. Alors en bonne superficielle qu'elle est, elle s'apprête à s'éloigner sans un mot. Docile et souriante. Parce qu'il n'en vaut pas la peine.
Et maintenant, tu vas faire quoi ? Te remettre à jouer la putain en secouant ta paire de fesses pour ameuter les mecs ? Avec un peu de chance, Joach pourrait tomber dans le panneau.
Stop. Son cœur se sert et ses mots viennent s'enfoncer dans son ventre. Ça fait mal, elle s'y attendait mais ça fait bien plus mal que ceux à quoi elle avait pensé. Il est fort, le bougre. Mais elle ne se démonte pas au contraire, le mépris s'empare de son être, et un rictus nait au creux de ses lèvres entaillées.
Oh c'est ce que tu penses ? Tu me prends pour une putain ? Et bien quelle estime pour ton meilleur ami Neil. Ton meilleur ami qui est resté deux mois avec une pute. Félicitation.
Et elle hausse un sourcil, soupire. Lassée de tout ses faux semblants, ils se détestent alors à quoi bon le cacher. Elle n'est plus avec Heath, elle n'a plus à faire d'effort pour lui. Surtout que Neil n'en a jamais fait pour elle, lui.
Welcome to the unsatisfying world... Kopulos. Bienvenue dans le monde des enfoirés Richards.
Elle déglutit – encore. Elle en a marre de faire semblant de pas le voir Ulysse. Elle en a marre de faire l'autruche en prétendant qu'elle ne remarque pas l'attirance de Neil sur Heath. Mais elle a peur aussi. Peur d'affronter la vérité, peur de se sentir bien plus proche de lui qu'elle ne le devrait. Elle a peur de le voir comme un humain qui souffre plutôt que comme un connard insensible. Alors elle ignore toutes ses images qui viennent lui fusiller l'esprit, ses images insoutenables pour son cœur d'amoureuse, et elle les enferme dans une des portes de son palais et elle ferme la porte à double tour. Son regard se pose sur lui, elle le toise, se concentre sur le sourire goguenard qui étire ses lèvres abjectes.
Regarde moi ce sourire satisfait, t'es fière de toi ? Tu te sens puissant en me cracher ta frustration à la figure. Mais pourquoi tu fais ça Neil ?
Parce que tu l'aimes lui ? Parce que tu ne l'aimes pas elle ? Pourquoi tu craches ta haine. Qu'est ce que ça t'apporte ? Oh bien sur elle le sait, elle. Car la vipère connait les poisons mieux que quiconque. Et pourtant, elle déteste ça se faire mordre la vipère. Et ça fait des mois qu'elle se fait mordre, des mois qu'elle se retient. Et elle n'en peut plus de se retenir, elle n'en peut plus de retenir sa haine, alors comme Neil aujourd'hui elle va lâcher la bête et elle va se laisser aller à ses flots mauvais, comme la Ulysse qu'elle a toujours été mais qu'elle a voulu rendre un peu plus jolie pour Heath.
Ça fait des mois que tu me craches ton venin, que je supporte tes remarques et tes regards noirs, j'ai rien dis avant parce que j'aime Heath mais tout ceci m'insupporte. Tu me fatigues Neil, avec tes airs faussement mesquins et ta haine en carton. T'espères quoi ? Tu crois que tu vas me faire pleurer, tu crois que je vais sortir de mes gonds, tu mérites même pas ça. T'es rien Neil. Et tu le sais que t'es rien, sinon tu serais pas aussi frustré.
Et elle s'approche. Même pour Heath t'es rien. Car elle sait appuyer là où ça fait mal Ulysse.
Et pourtant elle sait qu'elle a tord, que Neil compte beaucoup pour Heath, qu'il compte comme un frère comme un meilleur ami. Même en couple il a toujours plus compté à ses yeux qu'elle. En vérité c'est elle qui n'est rien. Et elle le sait. Et ça la tue.
Son visage reste stoïque, sa voix est calme, mais dans ses yeux il y a des flemmes rouges qui brûlent de rage et dans son cœur c'est le déluge, car elle laisse son cœur pleurer à sa place. Parce qu'elle avait vraiment pas besoin de ça. Ulysse.
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Sujet: Re: Bad Pitched ▬ Ulysse&Heath&Joach Dim 23 Mar 2014 - 14:24
« Oh c'est ce que tu penses ? Tu me prends pour une putain ? Et bien quelle estime pour ton meilleur ami Neil. Ton meilleur ami qui est resté deux mois avec une pute. Félicitation. »
Ton sourire se fige avant de disparaitre lentement. Tu ne t'attendais même pas à ce qu'elle te réponde. Bien sûr, tu l'avais souhaité. De toute ton âme. T'avais attendu avec impatience cette confrontation. Avant, quand tu lui balançais de petits pics, elle ne rétorquait pas, se contentant de t'ignorer royalement. Mais là, il faut croire que tu avais dépassé les bornes. Et elle aussi. T'en as marre de cette fille. Rien que son apparence fragile suffit à te révulser. Et la réplique qu'elle vient de t'envoyer en pleine face n'est pas forcément mieux. Cependant, tu ne flanche pas. Tu n'affiche aucun changement. Nulle lueur d'étonnement ne vient virevolter dans tes pupilles. Celles-ci restent voilées, dénuées du moindre remord. « Je ne sais pas si tu es au courant, mais Heath a beau être mon meilleur ami, ça ne veut pas dire que j'approuve ses choix en matière de filles. Il en parle plutôt avec Skygge, Pytha et compagnie, alors tu ne peux t'en prendre qu'à eux. Car t'imagines bien que si j'avais mon mot à dire dans ces histoires, t'aurais pas eu la moindre chance avec lui. Et j'ai de l'estime pour Heath contrairement à ce que tu penses, mais pas pour toi, désolé. » Un rictus désagréable se forme sur tes lèvres. Tu la fixe de haut. Ton regard affiche tout ton mépris. Tu es sérieusement prêt à tout lui faire ravaler. Et les dents avec si ça ne lui suffit pas. Avec un peu de chance, elle s'étranglerait avec, cette abrutie. « Regarde moi ce sourire satisfait, t'es fière de toi ? Tu te sens puissant en me cracher ta frustration à la figure. Mais pourquoi tu fais ça Neil ? » Si tu es fier ? Absolument pas. Mais content, ça oui. Tu es satisfait de pouvoir déverser cette haine sinistre qui te déchire de l'intérieur. Tu es heureux d'enfin pouvoir te débarrasser de ta jalousie envers elle. Ce fardeau ne viendra bientôt plus te hanter. Que de soulagements.
Tu t'approches un peu, mimant la surprise. « Alors tu n'a pas deviné ? Mais c'est pour illuminer ta journée voyons. Bien que je n'ai pas l'impression que tu le prenne comme ça. J'suis déçu, vraiment. Et je vois pas de quelle frustration tu parles.» Oh que si, tu vois très bien. Mais tu préfères te voiler la face. Mettre à nue tes faiblesses ne fait pas partie de ton plan. Et t'as aucune envie qu'elle s'en serve contre toi. « En tout cas, faut croire que ton punching-ball ne te suffit plus Kopulos. Tu me débectes. Tu crois vraiment que tu vaux plus que moi ? Mais au final, tu te plante. Tu brise tout ce qui t'entoure et tu te brise toi même. Avant, je croyais que t'étais qu'une simple A rongée par l’avarice, la gloire et les paillettes, mais bon, maintenant je vois mieux ce que tu caches au fond. Car tu souffres, non ? Tu te consume ? Et je me demande combien de temps tu mettras avant de pouvoir remettre un pied devant l'autre, pauvre fille. » Du venin. Tu en craches tant que tu peux. Tu t'acharne sans gêne. Si tu réfléchissais à ce que tu dis, tu te trouverais misérable, sans nul doute. Tu te mettrais à regretter, à être transis par les remords. Mais t'es bien trop absorbé par ton mépris pour te soucier des conséquences de tes paroles. « Ça fait des mois que tu me craches ton venin, que je supporte tes remarques et tes regards noirs, j'ai rien dis avant parce que j'aime Heath mais tout ceci m'insupporte. Tu me fatigues Neil, avec tes airs faussement mesquins et ta haine en carton. T'espères quoi ? Tu crois que tu vas me faire pleurer, tu crois que je vais sortir de mes gonds, tu mérites même pas ça. T'es rien Neil. Et tu le sais que t'es rien, sinon tu serais pas aussi frustré. ». Elle te fait réaliser à quel point t'as été mauvais. Toi qui était du genre à aider les autres à s'intégrer, tu l'as renié dès le premier regard. Dès que tu as su. Son lien avec Heath t'as fait sauté le cortex. Tu ne réfléchis plus depuis. Ils étaient trop proche. Tu t'es sentis trahi, une fois de plus. T'as pensé des choses dont tu te serais jamais cru capable. Et maintenant, tu craque. C'est vrai, ta frustration maladive te ronge. Tu te demande même qui est le plus détruit de vous deux. Qui a enduré le plus ? Tu te frustre encore plus. Et ce qui t'insupporte le plus, c'est qu'elle, elle le remarque. Elle s'avance d'un pas. Cette proximité te gêne, mais ce n'est rien comparé à ce qu'elle vient de te balancer. « Même pour Heath t'es rien. »
T'as tellement envie de lui hurler que c'est faux. Tellement envie de lui rabattre le caquet en lui disant qu'elle se trompe. Mais ton esprit tangue, à la dérive. Tu passes la main sur ton visage. Tu y cueille une larme tombée contre ta volonté. Une de ses choses involontaire trahissant ton état. Tu baisses les yeux. Ta bouche s'assèche. Tu ne sais même pas quoi rétorquer. T'es en colère. Hors de toi. Mais pourtant, tu restes planté là, à regarder tes pieds. Tu revis tout. Ces années à attendre. Ces moments de désillusion. Et même cette nuit à Londres dont tu ignores toujours l'impact. Ta mâchoire se crispe. « Mouai, t'as peur être pas tord Ulysse, je suis pas sans savoir que je vaux pas grand chose. Mais pour l'instant, ce n'est pas moi qu'Heath vient de lâcher, j'me trompe ? Et même si ce que tu dis est vrai, je serais toujours plus que toi mon coeur. Donc va pleurer ailleurs si ça te chante, j'ai pas vraiment la patience de te regarder verser ta larmichette en plein milieu du hall. En plus, on risquerait de me prendre pour le méchant..» Dernière pique que tu arrives à sortir. Ton cœur s'agglutine. Tu sens ton mental pourrir. Ta carapace se fend. Puis ton cerveau se focaliser sur la mémoire d'Ulysse, malgré tout tes efforts pour éviter ça. Tu résistes face à ton don, face à toi même. Tu fermes les yeux. Tes paupières se plissent. Puis tu poses tes mains sur ton crâne douloureux. T'as l'impression de ne plus rien contrôler du tout. Ton corps fait ça tout seul. Tu te sens si impuissant et terrifié que tu recules. « Ulysse, dégage.» Tu chuchotes entre deux sifflements. Toi qui te croyais plus fort que ça, tu finis par te dire que ta place en E est bel et bien méritée. Sa mémoire et ton pouvoir ne font plus qu'un. Tu sais bien que c'est trop tard. Tu t’enlise dans son esprit. Les deux s’enlacent fermement. Tu as beau te débattre pour stopper le processus, cette chose ne se défait pas de son objectif. Tu finis par entrevoir ses souvenirs par brides. Il y en a tellement que ça te détruit. Tu revois quasiment tout depuis son arrivée au pensionnat. Même sa première nuit avec Heath. Ton cœur se serre instantanément. Tu trembles. Et tu arrives à l'instant présent. A ce qu'elle gardera comme souvenir de cette confrontation. Puis PAFF. Le lien se brise. Le choc est rude. Tes jambes flageolent, manquant de te lâcher. Tu te sens faible. Et tu t'en veux. Le pire dans tout ça, c'est que tu ignore ce que tu lui as fait exactement. Les remords t'emplissent la bouche. Tu ne dis rien, restant devant elle, bouche bée. Tu as visionné tellement de souvenirs que tu ne sais même pas lesquels ton don a supprimé. Tu as été pris dans la spirale de l'esprit. Et maintenant, ta peur grandit inlassablement. T'as 21 ans, et t'es même pas capable de maîtriser ton fichu pouvoir. Si seulement elle pouvait savoir à quel point tu t'en veux. « Kopulos... ça va ?» Tu t'étrangle entre deux inspirations. Tu es inquiet. Les remords te submerge, mais t'es bien incapable d'en dire plus. T'es misérable, rien de plus.
Sujet: Re: Bad Pitched ▬ Ulysse&Heath&Joach Dim 23 Mar 2014 - 15:05
memories
Mouai, t'as peur être pas tord Ulysse, je suis pas sans savoir que je vaux pas grand chose. Mais pour l'instant, ce n'est pas moi qu'Heath vient de lâcher, j'me trompe ? Et même si ce que tu dis est vrai, je serais toujours plus que toi mon coeur. Donc va pleurer ailleurs si ça te chante, j'ai pas vraiment la patience de te regarder verser ta larmichette en plein milieu du hall. En plus, on risquerait de me prendre pour le méchant.. Ce n'est pas moi qui pleure Neil.
Mais elle ne le regarde plus mal. Elle ne le regarde plus avec mépris car la larme qui perle le long de sa joue, elle a pleins des pareilles dans le cœur Ulysse. Surtout depuis leur denière confrontation. « Je serais toujours là pour toi.. Tu le sais quand même hein ? » Ça lui avait encore une fois bousillé le cœur. Bousilé ses sentiments à coup de mots doux. Parce qu'elle se méfie maintenant, elle se méfie de ses belles paroles qui lui donnent un peu d'espoir. Parce qu'elle connait Heath, elle connait ses mots à doubles tranchants, elle connait le renard.
Alors Ulysse soupire, lassée, triste, elle observe Neil. Neil et son amour évident pour son meilleur ami, Neil qui ne sait plus où il en est. Neil qui se recule et qui se consumme comme Ulysse se consumme. Neil qui reflète parfaitement son état actuel.
Ulysse, dégage. Elle voudrait partir, s'éloigner mais elle se sent hapée par une force étrange. Ses yeux se posent dans le vide, elle ne connait que trop bien l'impact d'une transmission. Elle le vit tout les jours. Alors elle ferme les yeux parce qu'elle doit se protéger, qu'il est vital qu'elle se protège.
La peur au ventre Ulysse se retrouve entourée de milliers de portes closes, son regard se pose sur ce long couloir blanc. Sur ses lymbes. Elle connait l'endroit par cœur, elle le visite dès qu'elle le peut. Un bruit sourd se fait entendre, et Ulysse se retourne d'un bond. Tremblante, elle voit se diriger sur elle une énorme vague noire, comme un trou noir, prête à happer tout ses souvenirs. Alors elle court. Elle court aussi vite qu'elle peut, elle a peur, elle veut s'échapper, Ulysse ferme toutes les portes sur son passage, elle refuse de perdre des années d'entassement, des années de mémorisation. Alors elle court, pour sa survie elle court à sa perte. Car elle court vers son souvenir le plus précieux, celui qu'elle se doit de protéger à tout prix. La porte se profile à l'horizon. Belle, sobre.
Ulysse court. Ulysse ouvre la porte. Mais Ulysse n'a pas le temps de la refermer derrière elle.
Et elle se retrouve engloutie par cette vague. Et elle tend la main pour attraper ses souvenirs, mais rien n'y fait, tout lui échappe. Alors elle hurle. Mais rien n'y fait tout s'en va. Tout est emporté par la marée noire.
Ça commence par leur dernière rencontre, son regard, ses cris intérieurs, son espoir de retrouver ses bras rien qu'une fois. Et puis c'est leur rupture, son plus beau souvenir, son baiser intense et vrai. L'amour qu'elle avait ressentie pour lui à ce moment là. La fierté aussi, la tristesse surtout. Et puis leur dernière dispute qui s'était terminée par une étreinte chaleureuse et des excuses bateaux. Le souvenir d'une après midi au skate park où elle avait caché son skateboard dans son dos pour qu'il arrête de bouder, quand il l'empêchait de réviser à coup de bisou dans le cou, quand ils s'étaient insultés de tout les noms pour une raison stupide, quand il lui avait dit qu'il allait pas tarder à être dingue d'elle, l'amour un peu enfantin qu'il lui inspirait.
Et puis il y a le baiser avec Charlie qui s'en va, leur première nuit en couple le soir de la saint valentin – la plus belle nuit de sa vie, et puis il y a les années d'approche, de flirts, d'embrouilles, les années à se tourner autour. Et puis il y a cette fameuse nuit à trois.
Et enfin, il y a le premier regard. Celui d'une jeune fille de 16 ans qui regarde un homme de 17 ans, celui un peu niais, naïf, pleins d'erreurs et de gêne. Les sourires partagés, le flirt à peine dissimulé, son air je-m'en-foutiste, la transmission coquine dans la salle de bain, le baiser contre le mur, les caresses. Tout.
Tout est parti. Tout est perdu. Il n'y a plus rien. Plus rien d'Heath.
Et Ulysse se sent vide. Il vient de lui ouvrir le cœur pour y retirer ses plus beaux sentiments, il vient de lui arracher ses plus beaux souvenirs. Et Ulysse recule, elle perd l'équilibre. Sa vue se trouble, ce sont des larmes qui coulent le long de sa joue.
Car Ulysse a perdu sa raison d'être meilleure, elle a perdu son moteur. Car même si c'était des souvenirs douloureux c'était ses plus beaux souvenirs, c'était sa raison de se battre. Sa raison d'avancer, par fierté, par envie de surmonter la rupture, surmonter pour en ressortir plus forte et devenir une meilleure personne, un processus qu'elle avait engagé en étant avec lui pour qu'il soit fière de l'avoir pour copine. Un processus qui avait échoué mais qu'elle n'avait pas abandonné. Jusqu'à maintenant.
Car maintenant il n'y a plus rien. Ulysse est vide. Elle ne sait plus comment jouer, comment penser. Comment vivre.
Alors ses yeux se posent dans le regard inquiet de Neil. Et elle se demande pourquoi elle le déteste autant, qu'est-ce qu'elle a fait pour mériter sa haine. Et elle se recule, titube. Pourquoi est-ce qu'on la regarde avec des grands yeux ? Pourquoi est-ce qu'on cri ? Pourquoi est-ce que tout tourne ?
Ulysse perd connaissance. Ulysse sombre. Elle n'a plus la force de se battre, elle n'a plus la force de rien. Alors elle s'écroule sur le sol, sa tête heurte le sol du Hall, son regard est vide, perdue et elle pleure.
Elle pleure sans savoir pourquoi elle pleure Ulysse.
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Sujet: Re: Bad Pitched ▬ Ulysse&Heath&Joach Dim 23 Mar 2014 - 18:52
BAD PITCHED
C’était une belle journée. Joach était aux anges. Personne ne savait pourquoi parce qu’il n’en avait encore parlé à personne. De toute manière, il avait décidé qu’Heath serait le premier à savoir. Quand exactement? Il ne savait pas. Ce sera aujourd’hui. Quand il sera prêt. Et il pouvait très bien le faire tard le soir quand ils essayent tous de dormir. Bien sûr, il était capable de se taper l’incruste dans la chambre du chef d’Entropy. Parce qu’il savait que ce dernier ne lui en voudrait pas. Mais, il n’y était pas encore. Puis, le brun espérait pouvoir lui en faire part avant que la nuit ne tombe. Ça ne changera pas vraiment grand chose, mais peu importe. « Vas-y mec, laisse-moi le temps de m’en remettre. » Car oui, Heath est loin d’être con et il avait remarqué cette gueule d’imbécile heureux qu’il avait tiré toute la sainte journée. Alors il a exigé des explications. Mais au fond, il devait déjà se douter de quelque chose, non?
Au final, le suédois l’aura fait attendre toute la journée. Joach s’était contenté de rire légèrement lorsque son ami posait ses questions. C’est un peu comme si lui-même ne se rendait pas compte de ce qu’il s’est passé la veille. Fin des cours et Heath ne le lâchait toujours pas à ce propos. Il insistait et lui, ça l’amusait. Il allait lui dire de toute façon. Que ce soit maintenant ou dans deux heures. Demain ou dans une semaine. « Bon ok, ok j’vais te le dire. » Les deux jeunes hommes progressaient, côte à côte. « Bah en fait hier, on a- » Il s'interrompt brusquement, retient son souffle. Et les lèvres entrouvertes, il la voit, à terre. Sans réfléchir, il se précipite vers elle et Heath fait de même. « Ulysse! Réveille-toi! » Pourquoi est-ce qu’elle pleure? « Tu vas bien!? » Est-ce qu’elle en a l’air?
Et elle regarde Heath. Elle… Ne le reconnaît pas…? Pas possible. Joach croit d’abord à une plaisanterie de mauvais goût, qu’elle se comporte ainsi à cause de leur rupture. Qu’elle n’est pas sérieuse. Mais Joach se tourne vers Heath, il le regarde longuement, droit dans les yeux. Avant de lever la tête vers Neil. Ils venaient de comprendre. « Merde... » Mais, le brun ne bouge pas. Il reste prêt d’elle et laisse Heath s’occuper de son meilleur ami. À qui il avait des choses à dire. Qui avait largement dépassé les bornes.
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Sujet: Re: Bad Pitched ▬ Ulysse&Heath&Joach Lun 24 Mar 2014 - 15:17
Allez, laissons-le croire. Laissons le croire qu’Heath n’est pas au courant depuis que ça s’est fait. Le renard joue la comédie, feint l’ignorance, pose des questions - il n’a qu’une seule hâte, c’est de savoir comment Joach va lui annoncer. Et puis, il ne veut pas lui gâcher le plaisir d’annoncer à son meilleur ami qu’il s’est enfin tapé la fille de ses rêves.
Oui, parce-que Heath le sait. Pour tout dire, la veille, il est revenu au bungalow. Plus personne sur le canapé, il a été vers sa chambre, et en passant devant celle de Joach, a très distinctement entendu lit grinçant et gémissements plus qu’évocateurs. Quand à l’identité de l’heureuse élue, aucun doute, il entend Johanna a longueur de journée, il reconnaîtrait sa voix entre mille, même si lui n’a jamais eu l’occasion de la faire gémir. Joach craque pour elle depuis qu’ils l’ont rencontrée, alors, aussi jolie soit-elle, pour Heath ça a toujours été hors de question qu’il la touche.
Et il est content pour Joach. Il se fout un peu de lui en lui faisant croire qu’il est pas au courant, mais ça l’amuse, et ça semble amuser Joach aussi qui croit faire durer un suspens. Alors, ça lui va. Un peu de rires et de bonne humeur, une bonne nouvelle, il prend, vu la merde qu’est sa vie en ce moment.
Lui aussi a son secret. Secret qu’il partage avec Neil. Et si il peut tout dire à Joach, ça, il n’est vraiment pas prêt à lui dire, alors tant mieux si l’attention de tout le monde se tourne vers le nouveau petit couple. Ouais, vraiment, tant mieux. Heath a grand besoin qu’on l’oublie un peu pour le moment. « Bon ok, ok j’vais te le dire. Bah en fait hier, on a- » Alleeeeeeez, comment tu vas dire ça ? Heath s’arrête, ayant senti le bras de son ami se plaquer contre son torse, comme pour attirer son attention. « ...What ? » Il tourne alors la tête face à eux, suivant le regard de Joach. Et il ne lui faut pas plus de quelques centièmes de secondes pour la reconnaître. Cette silhouette, la couleur de peau, les cheveux, les vêtements. Son coeur vient violemment cogner son torse tandis que l’info est relayée au cerveau. Ulysse est étendue sur le sol. Et comme Joach, il s’élance vers elle, le coeur battant à tout rompre, si bien que sa vue est focalisée sur elle - il ne voit personne d’autre, ne capte même pas qu’il dépasse Neil, ou du moins n’y prête pas attention. Il passe sa main sous le crâne de la jeune fille, ses doigts glissant entre ses mèches, sa seconde main venant se poser sur sa joue. Il murmure son prénom, celui qu’il est le seul à prononcer, et ses yeux glissent sur l’intégralité de son corps, cherchant une raison, vérifiant qu’elle n’est pas blessée. Mais elle n’a rien. Est-ce qu’elle a des troubles de santé qu’il ne connaît pas ? Des crises quelconques ? Il ne voit rien, ne sait pas sujette à un quelconque problème. ... Lui aurait-elle encore menti ? Les garçons la secouent doucement, et enfin, elle ouvre les yeux, tout doucement. Elle regarde Heath, qui est le plus proche de son visage, puis ses yeux dérivent sur Joach, et s’ancrent sur lui, tandis qu’elle s’accroche à lui.
Il cille.
Un mouvement de recul, en retrait, il éloigne son visage du sien et ses yeux glissent d’elle à Joach. Elle fixe le suédois, s’adresse à lui, ignorant totalement Heath. ... Son coeur se serre, et il repense à cette dernière fois, quand Drew les a séparé, qu’il lui a ordonné de la laisser. ... Est-ce qu’elle a décidé de l’ignorer ? Il peut le comprendre, et il la sait bonne actrice, mais là, le jeu est réel... tellement réel... Mal au coeur. Il a envie de l’appeler, de lui parler, mais rien ne sort. Parce-qu’il ne devrait pas, parce-qu’il doit respecter son choix. Alors il s’efface, la lâche entre les mains de Joach, ses yeux tombant au sol entre incompréhension et douleur. « Merde... » Ils venaient de comprendre ? Non. Non, Heath a bien jeté un regard à Neil mais pas une seule seconde il a pu envisager qu’il ait fait quelque chose. Il est à des années lumières de penser que Neil aurait pu faire ça. Tellement qu’il en oublie même le don du basketteur. Non, là, il ne pense qu’à Ulysse, et la façon dont elle l’ignore - et le mal que ça lui fait. Il lève les yeux vers Joach, désirant y trouver des réponses, mais le regard noir du jeune homme est rivé sur Neil, plein de colère. Heath fronce les sourcils, lèvres entrouvertes; quoi, Joach croit que Neil a frappé Ulysse ? Il l’accuse de lui avoir fait quelque chose ? Impossible. Neil ne s’en prendrai pas à Fanì. Oui, il la déteste. Mais il ne la toucherait pas, et ça Heath en est convaincu. Il donne une tape sur l’épaule de Joach, d’un regard accusateur - Neil est aussi son meilleur ami, et il ne veut pas qu’on s’en prenne à lui. « Il lui a rien fait, arrête de le regarder comme ça. Neil ferait de mal à personne. » Et, courroucé, il glisse son regard sur Ulysse, la rage naîssant dans son ventre. Elle l’ignore alors qu’il est là, à genoux à ses côtés, mort d’inquiétude pour elle ? « Fanì... s’est passé quoi ? Qu’est-ce qui a, t’a mal quelque part ? Putain mais regarde moi ! » Cette fois il a frappé le sol avec force et crié dans le hall, les poings serrés, avant de nicher sa langue dans sa joue, le regard à la fois mordant et blessé.
#D7576B
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Sujet: Re: Bad Pitched ▬ Ulysse&Heath&Joach Mar 25 Mar 2014 - 14:39
who are you?
Il y a comme une douleur aigüe qui cogne le long de sa tempe. Un son irrégulier, lourd. Une main douce caresse sa joue, ça apaise son mal quelque peu. Faní. Ulysse cligne des yeux, les larmes coulent sans qu'elle les sente. Une voix se fait entendre, deux voix même. La lumière lui éblouit la rétine, elle inspire, fronce les sourcils et se redresse. Son regard se pose sur un parfait inconnu, elle l'observe une seconde sans le voir et puis elle porte son attention sur Joach, son ami.
Tu vas bien!? Je.. Oui je pense que ça va. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
Elle regarde autour d'elle, elle se sent perdue, sa main sert la chemise de son ami et elle respire difficilement. Elle a comme un trou dans le cœur, des nausées qui lui prennent à la gorge. Son regard se pose sur Joach. Joach son ami, son confident. Pourtant elle le voit sans le voir parce qu'elle n'arrive pas à se souvenir de leur dernière conversation, ni de quasiment aucune conversation. Et pourtant elle le sait, elle sait qu'ils sont amis. Mais rien. Rien ne lui revient en mémoire et, alors qu'elle avait commencé à se défaire de cette mauvaise habitude, elle se croque la lèvre jusqu'au sang.
Comme Joach elle repose son attention sur Neil. Sur Neil et l'inconnu, leur regard partagé le temps d'une seconde. Et elle se sent ailleurs, elle se sent flottée, vide. Elle ne comprend pas ce qu'il lui es arrivé, elle ne comprend rien. Les cinq dernières minutes lui sont inconnues. Alors elle ferme les yeux, sert les poings, et essaye de se concentrer. Elle essaye de parcourir ses souvenirs mais sa vision est troublée, c'est le bordel dans son cerveau. Tout clignote, tout est à terre. Et la peur lui prend au ventre car son esprit était sa plus grande arme et qu'actuellement il n'est plus qu'une ruine. Et elle a peur de devenir folle Ulysse.
Fanì... s’est passé quoi ? Qu’est-ce qui a, t’a mal quelque part ?
Ses yeux s'ouvrent elle souffle. Les sons sont mous, la lumière trop blanche. Tout lui paraît irréel jusqu'à ce que l'inconnu lui cri dessus et tape le sol de son poing.
Putain mais regarde moi !
Alors son regard se pose sur lui, et instinctivement elle recule d'un bond, surprise. Et elle plonge son regard dans ses yeux. Son cœur se serre. Est-ce la peur ? Elle entrouvre la bouche, choquée. Comment connait-il son nom ? Personne ne l'appelle comme ça... Personne à part … Non, elle secoue la tête, aucun nom ne lui vient en tête. Elle torture de nouveau sa lèvre, perturbée. Son regard se durcie, pour qui se prend-il pour oser lui parler sur ce ton. Pour oser lui donner des ordres.
Je te demande pardon ?! Qui es-tu pour me parlez ainsi ? On ne se connait pas.
Et elle se penche un peu, ses mots sont tranchants, secs. Sa main quitte la chemise de Joach et elle se redresse comme elle peut encore titubante. Elle dépoussière sa jupe et regarde l'inconnu avec mépris. Comme elle regarderait n'importe quelle personne lui manquant de respect.
Je ne t'autorise pas à me crier dessus et encore moins à m'appeler Fani.
Une pointe de culpabilité vient lui percer le cœur mais elle l'ignore car elle ne la comprend pas. Son regard se plonge un instant de plus dans ses yeux chocolat, troublée, elle a pourtant l'impression de le connaître. Est-ce qu'elle l'avait déjà dragué ? Ont-ils déjà.. ? Non. Non certainement pas, elle s'en souviendrait, elle s'en souvient toujours.
Soupire. Ses idées lui échappent, et une nouvelle douleur se fait ressentir le long de sa tempe. Elle titube mais tient debout, elle s'est déjà assez ridiculisée aujourd'hui. Son regard se pose sur Joach qui vient de se relever, et elle se penche un peu vers lui. Il a le visage déconfis et elle se sent alors un peu coupable d'avoir répondu aussi sèchement à l'inconnu qui l'accompagne. Ses jambes tremblent et elle s'approche de lui, tente de s'accrocher à sa chemise. Elle la sensation qu'elle peut lui faire confiance même si elle ne se souvient plus bien de leur derniers mots.
Je suis désolée Joach mais ton ami est vraiment impoli.
hrp : #ff6699
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Sujet: Re: Bad Pitched ▬ Ulysse&Heath&Joach Dim 30 Mar 2014 - 15:01
Elle est enfin tombée. Comme tu le voulais tant. Mais au final, cela n'a pas l'effet escompté. Tu pensais savourer cette victoire, t'en délecter, sourire même. Mais non, tu ne ressens que l'arrière goût acide de la défaite et de la désillusion. Car aujourd'hui, tu as failli à la tâche. Tu n'as même pas réussi à contrôler cette chose en toi, et elle a fait du mal à Ulysse. Même si tu ne l'aime pas, tu ne supportes pas cette idée. ça t'afflige. ça te ronge. ça t'oxyde. Tu restes planté ou tu es, sans la moindre expression sur ton visage. C'est dans ta tête que c'est le bordel. Tu ne t'explique pas ce qui vient de se passer. Tu ne comprend pas comment t'as pu perdre ton self-control. Autour de toi, le paysage tourne. Tes jambes tremblent, mais refusent obstinément d'avancer vers Ulysse. Tu voudrais l'emmener à l'infirmerie, essayer de réparer ton erreur, mais même toi, t'es pas en état de la transporter où que ce soit. Tu ne vois plus vraiment clair. Tes yeux se voilent d'un rideau translucide. Tu revis ce que tu as entraperçu dans sa mémoire. Une pointe de jalousie grimpe le long de tes membres, mais tu la chasse d'un mouvement de la tête. L'heure n'est plus à cela.
C'est à peine si tu remarques Joach et Heath qui s'approche du corps de ta victime, morts d'inquiétudes. Tu es immobile, te contentant de les observer, un peu ailleurs. Puis Joach tourne la tête vers toi, te fixant avec colère. Tu soutiens son regard sans ciller. Visiblement, lui a compris. Ulysse, elle, a reprit connaissance, et snob complétement l'élu de son cœur, ce qui confirme tes soupçons quant aux zones éliminées par ton don. Tu ne sais même pas comment réagir face à la surprise et au désespoir perçant dans la voix de ton pote. Tu te mords la lèvre inférieur avec rage, commençant à te poser des questions. Si tu n'avais pas été la chercher de la sorte, rien de tout ça ne serait arrivé. Et pourtant, prendre cette responsabilité te paraît impossible. Ce serait comme avouer que tu l'as tué. Car oui, une partie d'elle est morte à cause de toi. « Il lui a rien fait, arrête de le regarder comme ça. Neil ferait de mal à personne. » Il se trompe. Si seulement il le savait.
T'es tenté de lui dire qu'il a raison, que c'est pas toi, mais rien que formulé dans ton esprit, ça sonne faux, presque mielleux et ça te donne envie de gerber. Du coup, tu optes pour la vérité, au diable le masque du type sympathique que tu t'es cassés le cul à construire durant toutes ces années. « Non, Joach a raison. Je suis pas tout blanc dans l'histoire... » Tu les regarde tous les trois, puis tu fixes Ulysse. Celle à qui tu as volé de si beau souvenirs. Le genre de chose que tu te sentais incapable de faire. Détruire chez les autres, ce qui te hante toi et que tu n'oses pas toucher. Tu ne t’étends pas plus sur le sujet, ne souhaitant pas formuler à voix haute l'évidence. Oui, t'as fait du mal à Ulysse. Oui, tu t'en veux, mais ça changerait quoi de le dire ? T'aurais toujours cette sale impression d'impuissance, et en plus tu devrais te justifier. Trop peu pour toi. « Mais je peux rien faire pour vous aider, malheureusement. ça risquerait d’aggraver encore plus son état. Je suis certain que personne ici n'en a envie, n'est ce pas ? » Tu amorces un pas vers l'arrière, t’apprêtant à partir. T'avais jamais autant foiré un truc qu'aujourd'hui. T'as peur de toi, de ce que tu pourrais faire aux autres, et même à ta propre mémoire. Mr Self destruction. Tu t'arrêtes finalement, avant de te retourner vers cette fille que tu détestais tant.« Et Kopulos, tu vois bien que c'est le seul à t'appeler Fani ici, malgré ta proximité avec Joach, alors pose toi des questions au lieu de l'incendier. Un peu de lucidité ne te fera pas de mal, à partir d'aujourd'hui. T'en aura besoin, soit en sûr, vu ce que je t'ai fais.» Dieu sait à quel point. Et toi qui affichait tant de mépris à son égard et qui lui balançait tout ton sarcasme, une once de pitié te transperce la voix. Tu n'as plus qu'à te noyer dans ton remords, ça mettra fin à tout tes problèmes.
Il aurait préféré que tout ça ne soit qu’un mauvais rêve. Que Neil et Ulysse ne se rencontrent pas et que le premier ne fasse pas une connerie pareille. Il se sent mal, grimace en entendant Heath hurler, désespéré. Alors la rousse, quoique surprise, prend la parole. On ne se connait pas. Et pourtant, si elle savait. Elle l’avait su, mais Neil avait fait en sorte qu’elle oublie. Joach se redresse en même temps qu’elle, ne la quitte pas des yeux, dépité. Il n’y a que Heath qui l’appelait Fanì. Que Heath. Le brun soutient la jeune fille désormais amnésique. « C’est Heath… Ulysse…. C’est Heath... » Une tentative désespérée. Parce qu’au fond, il espérait tout de même qu’il y ait une chance pour qu’elle s’en souvienne. Qu’elle soit infime ou non. Neil s’exprime, il l’écoute en posant son regard sur le chef d’Entropy. Bien sûr que non. Ce n’était pas ce qu’ils souhaitaient. Au contraire. Et Joach serre les dents. Parce que le responsable est incapable de les aider. Incapable de lui rendre les souvenirs qu’il lui a volé. Et il continue de parler, la fixant avec mépris. Alors que le suédois bouillonne. Pas une once de remords dans sa voix. Le jeune homme s’approche, de ce basketteur bien plus imposant que lui et se retient de lui en mettre une. « Oh, tu veux peut-être qu’elle lui saute dans les bras après ce que tu lui as fait? » Un peu de lucidité. Ce n’est pas le genre de chose que l’on dit à un amnésique. Mais, s’en rendait-il seulement compte? Il avait intérêt. Il le devait.
Au fond, Joach n’avait rien contre le meilleur ami de Heath. Il continuait d’espérer qu’ils pourraient s’entendre un jour ou l’autre. Même après ça, il savait qu’en vrai, ce n’était pas un gars méchant, juste égoïste. Comme Heath. Qui se ressemble s’assemble. Logique. Mais après ça, Joach aura du mal. Il ne savait même pas s’il pourrait lui pardonner un jour. Pourtant il sait, il sait ce que ça fait. Le brun a déjà été dans la même situation que lui. Alors d’un côté, oui, il le comprend. « Arrête de te foutre de nous, Neil… » Plus rien ne sera jamais pareil à cause de lui. Et Joach réagit violemment alors que les principaux concernés sont Ulysse et Heath. Mais, il tient à eux. Et ça le rend malade que les deux puissent souffrir à cause de ça. « Mets-toi à sa place, putain... » Bien sûr qu’elle se pose des questions. Elle doit être complètement perdue même. Parce qu’un “inconnu” l’appelait par son premier prénom. Cet “inconnu” qui semblait très bien la connaître. Il y a de quoi être perturbé, tu crois pas, Neil? « Est-ce que t’as pensé à Heath une seule seconde en faisant? À ce qu’il aurait pu ressentir? Au mal que ça aurait pu lui faire? » Il aurait vraiment voulu lui en mettre une. « Je suis con. J’avais presque oublié que les personnes égoïstes ne pensent qu’à eux même… »
Finalement, il recule, rejoint la rousse et soupire. En réalité, il n’avait rien à dire. C’était entre les deux meilleurs amis de régler ce problème. Joach n’a pu s’en empêcher. Principalement pour Ulysse. Oui, principalement pour elle. Car si son ex gardait le souvenir des bons moments passés ensemble, elle par contre n’en avait aucune idée. Dépité, il fait face à la jeune fille pose ses mains sur ses épaules. « Ul... » Faites que ce ne soit qu’un mauvais rêve. « Dis-le. Dis nous que c’est pas vrai. » Pour Heath.
- Je te demande pardon ?! Qui es-tu pour me parlez ainsi ? On ne se connait pas.
Un. Deux. Trois. Il eut presque envie de rire. Il inspira avec force, restant silencieux, l’intégralité de ses muscles se contractant tandis que son regard glissait désormais. Et il vint se poser dans celui de Neil.
- Je ne t'autorise pas à me crier dessus et encore moins à m'appeler Fani.
Neil. Neil. Un sourire blafard s’étira sur les lèvres d’Heath, mais il ne trompait pas. Il ne trompait pas car ses yeux devinrent brillants, mouillés, et son ventre fut broyé. Ses lèvres fines frémissaient, et bientôt un violent frisson lui prit le dos, froid mordant, vide glacial. C’est la chaleur de Fanì qui le quittait. Leur lien qui se brisait.
C’était terminé. Brisé, dans le creux du poing jaloux de Neil. Vertige. Et tandis qu’Ulysse soufflait à Joach que son ami était impoli, ce dernier se redressait, ayant quitté des yeux Neil pour fixer le sol, chercher un point d’ancrage pour ne pas tomber. Il n’écouta pas les mots de Neil pour Ulysse, en revanche quand Joach s’approcha de lui, le regard d’Heath s’y accrocha, le sortant de cet état second dans lequel il avait été plongé quelques instants.
Neil aurait probablement mérité de se faire casser la gueule par Joach, Heath n’ayant pas la force de lever la main sur lui. Et pourtant. Pourtant le renard vint s’interposer entre eux, face à Joach, poussant doucement celui-ci, la mine déconfite.
- Laisse-le.
On ne touche pas à Neil. Plus maintenant. plus après Londres.
- Est-ce que t’as pensé à Heath une seule seconde en faisant? À ce qu’il aurait pu ressentir? Au mal que ça aurait pu lui faire?
- Arrête.
- Je suis con. J’avais presque oublié que les personnes égoïstes ne pensent qu’à eux même…
Heath empoigna l’épaule de Joach, y mettant assez de pression pour être compris sans néanmoins chercher à lui faire mal. Quoi qu’il en pense, Joach céda et retourna près d’Ulysse. Quand à Heath, il suivi après quelques secondes, ne trouvant rien à dire de plus à Neil - il ne s’était pas non plus retourné pour le regarder.
- Dis-le. Dis nous que c’est pas vrai.
- Je vais t’expliquer, Ulysse.
Inspirant, le visage fermé, le renard revint près d’elle, plongeant son regard profondément dans le sien, lui demandant de le regarder. Et lorsqu’il fut certain d’avoir toute son attention, il se mit à parler, la fixant intensément.
- On est meilleurs amis depuis quatre ans. Je t’aime comme une soeur, c’est pour ça que je suis le seul à t’appeler Fanì. On est comme frères et soeurs, c’est tout. Il marqua une pause, portant son regard inquisiteur sur Joach, puis sur le panneau de rumeurs, au loin derrière la jeune fille. Tu entendra parler de couple. Toi et moi. On l’a été. On est sortis ensemble trois mois. Et puis... . Il sentit son ventre se broyer sous la culpabilité de ce qui s’apprêtait à venir. Culpabilité du renard. On a rompu d’un commun accord, parce-qu’on était pas amoureux. Il esquissa un sourire faiblard. On tombait pas amoureux, ni l’un ni l’autre. Alors ça servait à rien de se forcer. Notre relation fraternelle était déja parfaite.
Sa voix se brisa sur le dernier mot. Il roula furtivement sa langue sous sa lèvre avant de reprendre.
- Je suis comme un frère pour toi. Il te faudra du temps pour t’en rappeler, mais j’attendrai.
Et le souffle coupé, il posa rapidement une main sur son épaule pour déposer un baiser sur son front, fermant les yeux avec force: il eut l’image sanglante d’un renard en train de lui dévorer les entrailles.
Mais c’était la meilleure chose à faire. Pour elle. Il en était convaincu.
- Prend soin de notre amie, Jo.
Souffla t-il sans leur porter un regard de plus, se détournant rapidement d’eux. Fuite. Il s’éloigna, son chemin le menant inévitablement vers Neil. Il ne respirait plus. Il le haïssait pour ça.
Et pourtant. Pourtant lorsqu’il passa à côté du jeune homme, il eut l’impression qu’un poid énorme tombait; qu’il lâchait les armes. Et sa main vint se poser sur le torse de Neil sans qu’il ne cesse sa marche, juste quelques secondes en le contournant.
- It’s okay.
Et déglutissant, Heath le lâcha, disparaissant dans la foule du grand hall.
Non, il n’en voulait pas à Neil. Parce-que le mal qu’il venait de lui infliger n’était rien comparé à ce qu’Heath lui infligeait depuis dix ans. Et, surtout, le Mal que lui infligeait chaque seconde depuis Londres.
Ce n’était pas Neil, le méchant de l’histoire. C’était toujours le même.
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Sujet: Re: Bad Pitched ▬ Ulysse&Heath&Joach Dim 13 Avr 2014 - 11:57
abyssal
Ça me brise le cœur. Je regarde tout ses gens, j'essaye de m'attacher mais au fond je n'y arrive pas. Avec aucun d'eux. Même Joach. Parce que plus je le regarde moins je me rappelle de lui. De nos discussions, de nos rires. Au final il y a toujours un trou. Un trou béant dans lequel je tombe sans cesse en boucle. Et tout ça c'est à cause de Neil, il vient de le dire.
Je sers les poings tandis que mon regard se pose sur lui, sur ses lèvres dont les mots tranchants viennent encore un peu plus me lacérer le cœur.
Et Kopulos, tu vois bien que c'est le seul à t'appeler Fani ici, malgré ta proximité avec Joach, alors pose toi des questions au lieu de l'incendier. Un peu de lucidité ne te fera pas de mal, à partir d'aujourd'hui. T'en aura besoin, soit en sûr, vu ce que je t'ai fais.
… Connard. J'ai envie de lui crier ça. J'ai envie de lui tomber dessus et de lui faire manger sa condescendance. Comment ose t'il ? Je sers les poings un peu plus, ma poitrine se soulève à des rythmes effrénés mais mon regard est happé par ce Heath. Comme par automatisme. Comme un besoin irrationnel de toujours le regarder. Et je me calme, j'entre ouvre légèrement mes lippes. Alors quoi c'est qui ce mec. Qu'est ce que j'ai bien pu faire avec lui pour que mon corps réagisse de cette manière.
C’est Heath… Ulysse…. C’est Heath... Je l'observe dubitative. Heath. Heath. Heath. J'essaye de me souvenir, vraiment. Mais il n'y a rien qui me vient. Et ça me fait plus de mal qu'autre chose, parce que j'ai l'impression que tout mon être se meurt. Je suis choquée. Terriblement choquée. Et je m'en veux à moi-même bien plus qu'à ce Neil. Parce que j'aurais du fermer les portes, j'aurais du courir plus vite. J'aurais du faire quelque chose pour me protéger parce que je savais le faire. J'aurais pu. J'ai été d'une faiblesse infligeante. Alors toute petite je baisse les yeux pour souffler.
Dis-le. Dis nous que c’est pas vrai.
Dire quoi ? Les mots sont futiles. Puisque c'est vrai. C'est vrai que j'ai tout oublié. J'ai envie de pleurer. Vraiment. Mais Heath s'approche de moi alors sans y réfléchir réellement je lève mes yeux vers lui. Ses yeux sont beaux. Je relève un peu le visage et croise les bras. Mon regard se durcit.
Je vais t’expliquer, Ulysse. Je t'en pris.
Je lui parle mal. Je le regarde mal. C'est terrible. Mais je l'écoute attentivement derrière ce masque de mépris, puisqu'il a l'air de me connaître comme sa poche. Puisqu'il a l'air de savoir qui je suis mieux que moi-même.
On est meilleurs amis depuis quatre ans.
Claque. Quatre ans.. Quatre années de ma vie envolée. Je sens comme un poignard s'enfoncer dans mon cœur. J'avais 16 ans. Ça veut dire que ça fait depuis que je suis à Prismver que je le connais.
Je t’aime comme une soeur, c’est pour ça que je suis le seul à t’appeler Fanì. On est comme frères et soeurs, c’est tout.
Ça veut dire qu'Heath a été ma liberté. Ça veut dire que je viens de perdre toute une partie de ma vie, et à juger par le mutisme qu'il y a dans mon cœur à cette heure-ci, je viens de perdre la plus belle partie de ma vie. Du moins je crois. Je ne sais plus vraiment.
Tu entendra parler de couple. Toi et moi. On l’a été. On est sortis ensemble trois mois. Et puis... On a rompu d’un commun accord, parce-qu’on était pas amoureux. On tombait pas amoureux, ni l’un ni l’autre. Alors ça servait à rien de se forcer. Notre relation fraternelle était déja parfaite.
J'inspire. J'expire. Mes yeux se perdent dans les siens, je suis perdue. Littéralement. Un couple. Je n'ai jamais été en couple aussi longtemps. Comment j'ai pu oublier ça. Comment vivre en ayant oublier ça. Trois mois pour essayer de tomber amoureux l'un de l'autre. Trois mois pour s'aimer comme un couple. On devait vraiment tenir l'un à l'autre pour espérer à ce point que ça marche. On devait vraiment s'aimer. Vraiment très fort pour vouloir à tout prix que ça se transforme en véritable amour. Alors pourquoi je ne me souviens de rien ? Pourquoi quand mes yeux glissent sur lui, dans ses yeux, il n'y a rien. Ni envie de le tenir dans mes bras, ni envie de le faire sourire. Il n'y a que mépris et agacement quand je le regarde. Alors pourquoi j'ai envie de pleurer ?
Je suis comme un frère pour toi. Il te faudra du temps pour t’en rappeler, mais j’attendrai.
Non, pars pas. Reste là. Regarde moi et raconte moi tout ce qu'on a vécu. Reviens je t'en supplie Heath. Me laisse pas tout de seule alors que t'es censé être mon meilleur ami. Comment tu peux me laisser toute seule après ça. Comment tu peux t'éloigner et me laisser sombrer. Reviens, prends ma main et emmène moi dans tout les endroits qu'on a visité à deux. Montre moi nos échanges, raconte moi nos anecdotes. On en a hein, oh je suis sûre qu'on en a. Pas vrai qu'on en a .. ?
Si tu pars après ses mots c'est que tu es bien lâche Heath. Pourquoi j'ai l'impression d'avoir été trompé quand je te vois disparaître sous mes yeux. Un frisson me parcours l'échine. Je t'ai déjà vu disparaître.. mais où ? Quand ? Je sais plus. PUTAIN JE NE SAIS PLUS.
Je détourne le regard, parce que je n'ai rien dis à voix haute, je l'ai juste observer disparaître. Neil a suivi bien vite, comme si sans ce mec l'histoire n'avait plus rien d'intéressante. Pourquoi lui Neil ? Pourquoi m'enlever mes souvenirs de lui avec tellement de hargne ? Je titube, mon cerveau bouillonne. Et j'ai mal. Partout j'ai mal alors je m'appuie sur le seul qui reste. Sur le seul qui a encore une place dans mon cœur. Une place douce et agréable. Je m'accroche à lui.
Emmènes moi à l'infirmerie s'il te plait.
Mais je le regarde pas. Je regarde plus rien. De toute façon je ne vois plus rien. Parce que je pleure.