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 Claws ▬ PV ULYSSE

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MessageSujet: Claws ▬ PV ULYSSE   Claws ▬ PV ULYSSE 1400359500-clockJeu 8 Mai 2014 - 12:56

FEAT. Tony & Ulysse
Codage fait par ©PAINDORE sur


Il n’attendit pas une seconde de plus dès lors que la sonnerie retentit dans la classe des A : ses grandes jambes écrasèrent la distance qui le séparaient de la porte et il disparut en quelques secondes dans les couloirs du pensionnat. C’était l’heure du cours de maîtrise des pouvoirs, et s’efforçait de l’éviter autant qu’il pouvait. Retenir son emploi du temps n’était pas une tâche des plus difficiles en outre mesure, mais éviter de croiser un professeur dans le but de sécher le cours suivant est déjà plus difficile quand on fait presque deux mètres de haut. Pourtant, ce même schéma se poursuivait depuis plusieurs jours. Sous l’adrénaline, le joug de la fierté et poussé par cette douleur insoutenable, il avait fait un grand pas en avant dans sa maîtrise : changer de forme n’était plus un problème. Plus encore, c’était devenu une formalité.

Seulement, ça, c’était la partie la plus facile. Il n’était pas en mesure de contrôler de façon partielle sa transformation, ayant réalisé cette exploit à seulement deux reprises, sans parler de cet instinct animal qu’il se voyait incapable de rétracter. Son comportement changeait, c’est aussi ce qui le poussait à se jeter sur la sortie plutôt que sortir de la classe avec son habituel rire insupportable, prétextant un échappatoire à l’ennui de ce cours inutile. Quand bien même il l’aurait fait, il n’en aurait pas été plus crédible. Son scoop, pouvoir qu’il adorait tant, était un signe de fierté et il n’avait jamais manqué ces cours… jusqu’à maintenant plusieurs jours.

La porte de son bungalow claqua presque alors qu’il traversa la chambre vide pour se rendre sur son lit. Personne n’était là, même cet abruti de Nathan semblait en cours. Dans les alentours, le vide total - et le blond le savait pour être passé tout près des portes. Sa situation le rendait presque parano, à croire qu’il était suivi partout pour que les gens sachent ce qui qui était vraiment arrivé - ce changement de pouvoir était trop soudain pour qu’il y soit préparé. Le lit vide d’Evangelyne lui rappela la soirée au complexe, celui de Nathan son dernier chantage, et celui d’Achille son éternel échec qu’il ne pourrait jamais combler.

Colère.

Il se redressa, jaugeant les alentours avec méfiance, comme pour vérifier une dernière fois le vide qui l’entourait - et rugit, cri de rage qui fit trembler le sol de sa chambre. Il extériora tout, sa pression, ses doutes, ses envies, ses inquiétudes. Il déversa tout, cri suivi d’un soupir de soulagement qui témoignait de toutes ces incertitudes. Enfin, il se sentait de nouveau lui : contrôler son pouvoir devenait une chose urgente. La salle intemporelle était la seule solution, et cette fois, il devrait s'y rendre seul. Tout prêt de craquer, mais lucide malgré tout. D'ici-là, il allait se reposer un peu.


Claws
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MessageSujet: Re: Claws ▬ PV ULYSSE   Claws ▬ PV ULYSSE 1400359500-clockJeu 8 Mai 2014 - 13:40


beauty and the beast




Il était bien trop étrange Tony ces derniers temps. Sa confiance, sa supériorité s’effrite petit à petit sous les yeux d’Ulysse. Parce qu’elle n’avait pas reçu de menace de Tony depuis longtemps. Longtemps aussi qu’il n’avait pas sourit de manière supérieure, ri comme un démon qui en savait toujours trop. Des rumeurs circulaient sur lui, on le disait victime de l’élève mystère et puis le temps passait, plus les signes en témoignaient et plus Ulysse y croyait. Alors elle l’observait en classe, elle le regardait du coin de l’oeil, suspicieuse. Parce qu’elle était mue par la curiosité et le désire de supériorité. Le désir d’écraser cette vermine et aussi de comprendre un peu ce qui le tourmentait parce que Kyösti c’est comme Jim, c’est une tremplin, un stimulant pour une vie meilleure, pour une élévation.

Elle était bien la première à remarquer son absence dans les cours de maitrise du pouvoir. Une véritable torture pour celle qui s’était laissé submerger par ses pensées. Une véritable torture pour celle qui avait perdu de sa puissance. Mais elle était déjà sur le chemin de la résurrection Ulysse. Car aujourd’hui elle devenait sa propre prophétie auto-accomplie et personne ne pourra l’en empêcher.

Et sur son chemin, sur sa route pleines d’embuches, de couleurs, d’ombre et de lumière il y a Tony. Un Tony qui la rend bien trop curieuse. Un Tony pour qui elle s’inquiète un peu. Car elle a besoin de lui pour l’élever, elle a besoin de lui pour se stimuler. Encore et encore. Quitte à jouer avec le feu, quitte à jouer avec le démon.

Alors quand il sèche - encore une fois - le cours de maitrise des pouvoirs elle se décide à le suivre. Et elle ignore la culpabilité et la peur d’un tel acte. Parce qu’elle doit régler ce soucis avant de se présenter en cours de nouveau, elle veut le battre lui. Et si il n’est pas là, alors elle n’a aucune passion dans ce qu’elle fait. Les gens l'ennui, bien trop peu sont ceux qui ont un intérêt à ses yeux. Raison de plus pour ne pas laisser s’échapper un des plus intéressants.

Et elle le suit jusqu’à chez lui, dans son bungalow vide. Elle n’entre pas, ça non, mais elle fait le tour de l’habitation. Elle l’observe à travers la fenêtre discrète, et quand enfin le lion se met à rugir de frustration elle est là pour le voir. Et c’est la surprise qui se lit dans ses yeux, la peur aussi. Et tout au fond de l’hémoglobine de son regard il y a une lueur. Une lueur sordide d’excitation. Car tout s’explique enfin. Ces regards perçants, toujours sur le qui vive, ses crocs qu’il montre de plus en plus, son manque de maitrise de ses émotions. Il a la bête en lui.

Et ça Ulysse elle ne va pas le laisser passer.
La porte s’ouvre, elle a d’abord toqué, mais faiblement, juste histoire d’être polie sans se faire entendre. Car elle sait qu’il n’y a personne. Elle sait qu’il n’y a que lui. Lui la bête dans sa tanière. Est-ce ce qu’on appelle se jeter dans la gueule du loup? Mais qui est le loup ici.

Elle ouvre la porte de sa chambre doucement et puis elle le voit étendu. Fatigué. Ereinté. N’est-ce pas trop cruel de l’empêcher de trouver le repos ? Ulysse n’en a rien à faire, et elle affiche une mine inquiète pour l’occasion. Une mine d’amie alors qu’elle ne l’est pas et elle se penche à son chevet, pose sa main dans ses cheveux qu’elle caresse lentement, doucement.

Tony, est-ce que tu vas bien ?

Mais ce n’est pas Tony qu’elle réveille c’est la bête et elle réagit au quart de tour et déjà la voilà plaquer au sol, un Tony rugissant au dessus d’elle. Boule au ventre, excitée, effrayée elle tente de garder une mine effrayée quand déjà un sourire noirci son visage.

Je ne savais pas que tu avais envie de moi à ce point là.

hrp : LOVE #ff6699
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MessageSujet: Re: Claws ▬ PV ULYSSE   Claws ▬ PV ULYSSE 1400359500-clockJeu 8 Mai 2014 - 14:22

FEAT. Tony & Ulysse
Codage fait par ©PAINDORE sur


Calme. Repos. Tranquillité.

Instant unique, parfait. Instant rare dont il profite, yeux fermés, non attentif au monde, concentré sur lui-même. Il s’enferme dans ses pensées, ne s’enquit que de sa propre personne, son propre animal, il oublie tout. Prisonnier dans sa torpeur, le contact d’une main vient l’en tirer - touchant ses cheveux, délicieuse sensation pour lui des plus infâmes. Une voix menteuse, hypocrite, une voix qu’il ne connaît que trop bien et qu’il n’a pas entendu depuis des jours. Cette chère Ulysse qui, quelques jours plus tôt, avait déjà tenté de s’immiscer dans ses affaires - elle venait aujourd’hui, dans un excès de témérité, de s’inviter dans son bungalow.

Une inquiétude feinte qui ne le trompe pas, un contact qui se voulait rassurant, menaçant aux yeux de l’animal qui l’habitait - et plus que la raison, c’est l’instinct qui prit le dessus, le réflexe vif, soudain, changea son corps en un instant - et l’immense lion apparut à nouveau dans un rugissement nouveau. Il dominait à nouveau, le corps lourd au dessus de la demoiselle, ses pattes posées sur son corps frêle - l’écraser aurait tenu du jeu d’enfant, et sa sécurité, dans un tel mouvement de folie de la part du Roi, tenait du miracle. Elle tenait dans sa main, il aurait pu l’écraser si facilement que c’en était presque risible.

Mais il ne le faisait pas. À nouveau il hésitait - cette même incertitude que dans la salle intemporelle, situation étonnamment similaire qui n’était pas sans le surprendre et l’agacer au plus haut point. Il fit la sourde oreille face à la provocation de la resplendissante élève, le monde vu au travers de ses yeux rouges n’aurait su être davantage souillé. Tout semblait fade, inutile et sans intérêt - son désir surclassant toute raison, toute réflexion, toute intelligence - et dans cette folie sanguinaire, il parvenait simplement à s’empêcher de réduire en miettes cet amas de fierté et de provocation auquel il faisait face.

« Dégage. »

Avertissement prononcé dans sa bataille contre lui-même, articulé de cette gueule tortionnée par d’innombrables grondements qui oscillaient entre une colère passagère et une haine viscérale envers la demoiselle. Il n’avait nul besoin d’elle, il n’avait jamais eu besoin de personne - et cette main tendue avait la couleur de la vengeance ; car elle lui présentait son pire présage, comme lorsqu’il avait feint de ne plus lui porter d’intérêt. Chacun savait comment blesser l’autre, et elle s’était engouffrée dans le pire moment de son existence pour y élir domicile.

Partir ? Il n’y avait pas d’échappatoire - car même si son gigantesque corps se dégageait de celui de la demoiselle, cette immense silhouette n’avait besoin que d’un bond pour saisir sa frêle carcasse et la broyer entre ses dents. Et lui, qui dans son humanité ne réfléchissait que par logique, se voyait bien incapable de comprendre cette témérité qui habitait Ulysse, qui la poussait à venir à son encontre malgré le danger imminent, omniscient. Car il était déjà trop tard pour elle - le lion la guettait, impatient, affamé, tournoyait autour d’elle et rappellant à Tony ses actes dans la salle intemporelle - avec Jim.

Au diable les informations. C’était dominer, pour survivre.


Claws
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MessageSujet: Re: Claws ▬ PV ULYSSE   Claws ▬ PV ULYSSE 1400359500-clockJeu 8 Mai 2014 - 15:39


beauty and the beast




Personne n’a la moindre idée de ce que s’est que de se faire dominer par un lion. Personne n’a jamais ressentie la peur et la sensation de mort subite que provoque cet amas de poil à l’allure effrayante. Personne sauf ceux qui se sont frottés de trop près à Kyosti. Et elle est surprise Ulysse parce qu’elle ne s’y attendait pas, elle n’avait pas mesuré les risques, pas mesuré le danger auquel elle faisait face. Alors comme unique arme et aussi pour juger de son reste d’humanité déjà bien faible elle s’était contenté de le provoquer. Car son cerveau fuse, et elle se doit de comprendre comment ça marche. Elle a lu plusieurs écrit sur les animaux d’afrique, ces bêtes là sentent la peur, alors elle la ravale. Elle la cache sa peur au fond de son cerveau dans un coin bien reculé. Parce que depuis qu’elle y a fait le ménage avec Neil elle maitrise de nouveau ses émotions. Du moins elle l’espère, parce qu’elle va avoir besoin de self control maintenant qu’elle est enfermée avec le lion dans sa chambre.

Dégage.

Comme c’est étrange de voir un lion qui parle. Ulysse en oublie l’instant une seconde, cette pensée s’était immiscée dans son cerveau sans détour, peut-être un moyen pour elle de relâcher la pression avant de savoir si oui ou non elle allait devoir batailler pour sa survie. Avant de chercher à fuir, de chercher comment se battre il fallait d’abord qu’elle maitrise cette peur qui l’empêcher de bouger, cette peur grandissante à l’instar de l’humanité qui quittait les yeux de Tony.

Et il se détache, se relève. Ulysse reste sur ses gardes mais déjà elle profite de l’occasion pour se redresser. Ses jambes sont endolories par le poid de l’animal sur celles-ci. Assise sur le sol de sa chambre elle ne le quitte pas des yeux, ne lâche pas le contact. Ses yeux couleur grenat, s’accroche à ses pupilles félines. Et elle passe une main sur ses poignées griffés, saignant un peu. Elle les frotte pour amoindrir la faible douleur qui la déconcentre. Elle pourrait fuir. Elle devrait, mais elle est incapable de bouger parce qu’elle sait que la bête est là. Qu’elle lui bondira dessus sans appel et qu’elle la réduira à un tas de chair sans vie. Non Ulysse est plus intelligente que ça, du moins elle l’espère. Parce qu’à l’heure actuelle elle n’a aucune idée de comment faire pour s’en sortir.

Comment veux-tu que je m’en aille si tu me coupes l’accès à la sortie Tony?

Elle a bien appuyé sur le Tony. Parce qu’elle s’accroche encore à son humanité. Elle s’y accroche fermement. Et lentement elle prend appuie sur ses mains pour se relever. Assise, elle est à sa merci, debout elle peut encore se battre. Ses mouvements sont lents, maitrisés, elle se relève, ne se redresse presque pas. Elle est en appuie sur ses jambes prête à bondir. Il tourne encore autour d’elle, elle suit son mouvement par automatisme. Elle se sent traqué, elle se sent gazelle. Mais elle n’est pas encore prête à lâcher prise, sa vie elle y tient. Et Tony aussi, elle tient à sa vie. Parce qu’elle veut pas qu’il finisse par succomber. Et c’est exactement ce qu’il est entrain de faire, alors elle déglutit, puis d’une voix sincère elle lui rétorque faiblement.

Ne te laisse pas couler Tony, regarde moi, je sais que tu ne m’aimes pas mais je ne suis pas une menace d’accord? Je ne vais pas te faire de mal donc s’il te plait calme toi.

Mais la peur prend peu à peu le dessus, et elle y croit de moins en moins. Alors elle sert les poings prêtent à se défendre si il le faut, sur le qui vive elle se prépare à toute éventualité. Parce qu’elle en est sûre, elle ne va pas s’en sortir sans dommage. Quelle idiote d’avoir voulu jouer avec le monstre.

hrp : hihi me tue pas stp #ff6699
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MessageSujet: Re: Claws ▬ PV ULYSSE   Claws ▬ PV ULYSSE 1400359500-clockJeu 8 Mai 2014 - 16:49

FEAT. Tony & Ulysse
Codage fait par ©PAINDORE sur


Son instinct est là.
Présent, débordant, oppressant. Tout près de perdre pied, tout près de succomber, au bord du gouffre, non loin de perdre la raison - son gigantesque cerveau, submergé par toute cette folie, par ces envies animales. Il résiste comme il peut mais cette possibilité lui semble tellement tentante, libératrice. Il aimerait se lâcher, la réduire en miettes mais les regrets d’une telle action le maintiennent calme, l’enchaînent à son humanité. Il ne veut pas regretter, il ne veut pas se dire qu’il a été trop faible - il ne veut pas perdre, ça lui semble improbable. Si perdre contre Jim lui apparaît comme horrible, perdre contre lui-même tient de l’infernal.

Alors, loin de tout choix, il se contente de s’accrocher comme il peut - de se battre, se protéger des autres tout en se protégeant de lui-même. Car Tony n’a jamais eu confiance, il a toujours vu une menace en la présence d'autrui, un ennemi en un autre élève. Car la solitude a toujours été la voie la plus sûre pour lui, la croyance en sa propre personne son unique devise. Le lion lui sied si bien, Roi effrayant qui domine sans se poser de questions, sans chercher d’amitié. Il oppresse les autres avec sa peur, domine pour ne pas être dominé, frappe avant d’être lui-même frappé.

Existence triste et solitaire à laquelle il s’était accroché.

Et Ulysse confirme, car la peur l’emplit et transforme son comportement, balaie sa fierté et sa provocation. La peur la rend docile, gentille, change Ulysse en sa meilleure amie. Et derrière ce masque de menace, derrière ce visage animal terrifiant et impassible, Tony se crispe et se questionne - Tony la maudit et la haït, cette saleté de fille hypocrite et faible. Derrière toutes ses manières et sa façon d’être, il y voit maintenant une lâche, derrière cette soit-disant force et cette ténacité, une gamine qui fait son possible pour éviter l’assaut furieux du lion.

Soudainement, tout semble si logique, tout lui apparaît vraiment. Son existence est un mensonge et la peur en est le moteur - car s’il n'est pas indéniablement seul c’est parce que la peur le rend impossible à ignorer, s’il est haït c’est bien parce qu’il fait peur. Cercle vicieux dans lequel il s’est enfermé, une paranoïa résultant de son égocentrisme qui l’a conduit dans cette horrible voie. Tony ne regrette rien au contraire, mais il sait maintenant, que ces mots ne sont qu’un terrible mensonge. Et ces conseils, rassurants, étrangement polis, sont un venin qu’elle lui crache pour tenter de le dresser - un venin qui ne le calmera pas, mais l’adoucera simplement jusqu’à ce qu’il fasse l’erreur de baisser sa garde et de prendre un couteau dans le dos.

Menteuse menteuse menteuse. Il se battait mais il craque, son intelligent esprit succombe face à ce doute et cette déception. Car cette attention qu’il avait toujours recherché de la part d’autrui, obtenue si malhonnêtement, n’était que mensonge - de la peur et de l’hypocrisie, de la peur et du mensonge. Elle est comme Jim, ce soir-là, s’allie à lui par intéret, se range de son côté dans son excès de force. Lui faire du mal, c’est ce qu’elle a toujours voulu faire - et elle le manipule aussi, l’enchaîne à nouveau.

Et lui, cette fois, ne peut plus le supporter.

Ses pattes accélèrent, son rythme augmente, devient insoutenable, effreiné, il rugit - traçant ce cercle infranchissable autour de la demoiselle, s’enferme dans sa frénésie pour ne pas la blesser. Il aimerait tant, il aimerait tant pouvoir le faire, se venger de ce mensonge et de ce comportement. Il aimerait tant, et il finit par craquer - indéniablement. Sa griffe, puissante, gigantesque, vient écrocher avec violence le dos de la demoiselle - marquer son corps d’une profonde blessure animale. Un instant de relâchement, un instant où il s’est laissé aller, a frappé cet être vil et menteur - éteignant par la même occasion, cette soif de sang.

Et lentement, il redevient humain. Car maintenant, ces sentiments nouveaux qu’il a commencé à ressentir, ce coeur qui commence à battre réellement se manifeste enfin - il les sent remonter, le submerger. Tristesse infinie, solitude sans bornes, déception indescriptible. Coeur cruel qui a dormi pendant tant d’années et qui soudainement, le prend de court, l’enchaîne éperdument. Jim. Tout est de sa faute. Non, Ulysse aussi - et tous, tout est de leur faute. Ces mensonges, cette hypocrisie, cette fausse douceur. Il n’a fait que se tenir à sa place, agir comme il fallait - comme il devait.

Il ne lui laisse pas le temps de s’en remettre, la saisit par l’épaule et la plaque contre le mur, se baissant pour être à son niveau et la fixer dans les yeux. L’expression bien visible, les yeux bien évocateurs. Son masque a disparu, son masque n’est plus. Il la tient à nouveau à sa merci, une seconde fois, mais ça lui est égal. Tout lui est égal à présent - rendu fou par l’instinct de survie.

« Ne pas me faire du mal, c’est ça alors ? C’est toujours ce que tu as voulu faire. C’est ce que vous avez tout voulu faire. Me planter un couteau dans le dos parce que vous ne pouviez pas arriver à ma hauteur. C’est ça que tu attendais, pas vrai Ulysse ? Que je sois de nouveau moi-même - pour chercher à me rabaisser encore une fois sans risquer que je t’arrache les bras. »

Le masque fissuré, depuis ce jour-ci, avec Jim, se brise à présent. Une voix pleine d’amertume et de rancoeur, une voix humaine - une réaction humaine, une personne humaine. Est-ce vraiment lui ? Ou au contraire, est-ce la véritable personne qui se dissimule derrière toute cette méchanceté et ces chantages ? Car au fond, même s’il fait les pires coups, il n’a jamais fait que de survivre en utilisant toutes ces informations - se divertir un peu, certes, mais lui, n’a jamais frappé quelqu’un.
Au fond, il obligeait simplement les gens à faire face à la vérité de ce qu’ils sont - et maintenant, il devait faire face à la sienne.

« Et maintenant que la bête s’est rendormie, seras-tu la même ? Si gentille et rassurante… ça n’a toujours été que dans ton intérêt. Pour toi, comme pour tous. »


Claws
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MessageSujet: Re: Claws ▬ PV ULYSSE   Claws ▬ PV ULYSSE 1400359500-clockJeu 8 Mai 2014 - 18:28


the beast you've made of me




Il y a eu les pas, le bruit terrifiant de l’animal qui charge. L’animal qui se laisse aller à sa bestialité. Il y’a le son effroyable de la friction de ses poils entre elles, de ses muscles. Il y a le rugissement qui annonce la fin. La fin d’un combat qui n’a jamais eu le loisir de commencer. Parce que Tony n’est plus, et que la bête prend le dessus. Alors Ulysse se tient prête mais il va bien trop vite, il court bien trop vite. La panique lui prend les tripes, la peur la paralyse. Bouge toi Ulysse ! Avance, cours, frappe, BATS TOI. Mais rien n’y fait, et la douleur qui lui lascère le dos lui arrache un cri monstrueux. Un cri qui s’élève dans les airs, effrayant. Et elle s’écroule sur le sol Ulysse. Ça brûle, son coeur s’accèlère considérablement. Mais elle n’a pas le temps de pleurer, pas le temps de souffrir qu’il la plaque violemment contre le mur pour lui cracher ses mots au visage.

Ne pas me faire du mal, c’est ça alors ? C’est toujours ce que tu as voulu faire. C’est ce que vous avez tout voulu faire. Me planter un couteau dans le dos parce que vous ne pouviez pas arriver à ma hauteur. C’est ça que tu attendais, pas vrai Ulysse ? Que je sois de nouveau moi-même - pour chercher à me rabaisser encore une fois sans risquer que je t’arrache les bras.
Quel putain d’hypocrisie venant de la bouche de l’homme qui vient de me saigner à blanc. De quelle hauteur tu parles Tony ? De ta puissance magique ? De ton égo surdimenssioné ? DE QUELLE HAUTEUR ? La hauteur d’un lâche qui vient de m’arracher le dos ?
Et maintenant que la bête s’est rendormie, seras-tu la même ? Si gentille et rassurante… ça n’a toujours été que dans ton intérêt. Pour toi, comme pour tous.

Elle plisse les yeux, ravale ses complaintes Ulysse. C’est la colère qui monte en elle, la colère et le choc devant une telle logorrhée tandis qu’elle sent son dos pisser le sang contre le mur.

Je ne suis pas gentille Tony. Je ne suis pas rassurante. Et QUEL INTERÊT POUR MOI DE RÉVEILLER LA BÊTE POUR QU’ELLE ME CHARCUTE. T’es qu’un con Kyösti. T’es qu’un con qui ne voit rien. Je suis venue parce que je m’inquiétais pour toi. Parce que j’ai besoin de toi, j’ai besoin que tu sois fort pour te dépasser.

Elle baisse les yeux, détourne le regard, profondement vexée.

Mais j’ai eu tors d’y croire. Parce que t’es faible, t’es qu’un lâche qui se laisse dominer, un lâche qui a peur du monde. Un lâche qui se sent seul.

Il est triste, et perdu, et ça Ulysse elle va en profiter. Parce qu’il y a l’instinct de survie qui l’anime aussi. Et que ce n’est pas la plus jolies des filles. Parce qu’elle a beaucoup d’armes Ulysse et qu’elle a apprit à s’en servir. Des armes qui blessent et qui font mal, des armes qui vont l’achever et elle se sent presque mal, mais la peur balaye tout ça, la souffrance aussi. Parce qu’il l’a blessé, il l’a tailladé sans retenu. Il s’est laissé aller et ça Ulysse va le lui faire payer. Alors son regard est doux, elle essaye de lire à travers ses pupilles, cette tristesse qu’elle n’avait jamais vu. Et c’est avec scrupule qu’elle glisse, tremblante, ses mains dans son cou, et qu’elle approche lentement son visage du sien. Elle sent son souffle contre ses lèvres, son souffle chaud, animal.

T’es malheureux Tony.

C’est pénible à voir. C’est pénible pour le coeur d’une empathique apathique. C’est le paradoxe de sa vie à Ulysse. Détester le monde mais se soucier du sort des autres. Et elle capture ses lèvres le temps d’un baiser. Simple. Doux, rassurant. Est-ce que tu y crois Tony ? Est-ce que ça te rassure un peu de voir que tu n’es pas tout seul. Car non. Tu n’es pas le seul à être paumé. Tu n’es pas le seul à être mauvais. Elle sent la force sur ses épaules faiblir. Alors elle continue, accentue la pression à certain endroit. Et quand elle ne sent presque plus ses mains sur ses épaules, elle rompt alors lentement le baiser gardant néanmoins une certaine promiscuité. Et elle murmure.

Dis-moi Tony sais tu que c’est la lionne qui chasse le bétail quand le lion se prélasse ? Crois-tu que mon intérêt soit d’arriver à ta hauteur quand ça fait bien longtemps que je l’ai dépassé?

Son étreinte autour de son cou se resserre un peu et elle se glisse, tentatrice contre son corps. Aucun adulescent ne lui résiste quand elle s’y colle - parasite. Son regard ne quitte pas le sien, elle l’observe, ne rompt pas l’alchimie, cherche des réponses, affute ses iris aux signes annonciateurs d’une nouvelle crise de folie. Parce qu’elle joue avec le feu. Elle se démène comme elle le peut surtout. Et elle se glisse lentement contre lui, sur la pointe des pieds, elle remonte ses mains contre ses joues, contre ses tempes.  

Laisse moi te montrer qui est la bête ici.

Et à peine a t’il le temps de réagir pour lui enfoncer des nouveaux ses griffes dans la peau qu’elle colle déjà son front contre le sien. Et elle maintient le contact, enfonçant elle aussi ses ongles dans sa chaire.

Transmission.

Transmission sombre, toutes ses pensées les plus effrayantes directement dirigées dans son cerveau. Et elle l’imagine seul, triste. Elle le voit comme il est, grand mais perdu dans une foule qui se moque de lui. Car il n’est plus un roi, il n’est plus rien et plus personne n’a peur de lui. Il n’inspire plus que le mépris, et les rires. Des rires moqueurs pour une personne sans intérêt. Et il fait froid dans son esprit, il fait froid, et l’atmosphère et teinté d’une odeur de fer. Est-ce que tu vois le sang Tony ? Est-ce que tu goutes à la douleur de tes griffes dans sa peau. Car c’est cette même douleur qu’elle te fait revivre encore et toujours. Avec acharnement. La douleur physique n’est rien comparé à la douleur de l’esprit. On peut guérir d’une blessure mais pas d’une tristesse infinie parce qu’elle ne vous quitte jamais vraiment. Et ça Ulysse elle le sait mieux que personne. Parce qu’elle est triste Ulysse. Elle n’est pas joyeuse, elle s’amuse où elle peut se renforce pour oublier qu’au fond elle n’est qu’une élève parmis tant d’autres. Un énième pimbêche. Une moins que rien - une inutile.

Et tandis que le mal s’infiltre dans leur cerveau respectif et que les griffes de Tony lui tranchent le bras, Ulysse pleure, alors qu’elle avait su contenir ses larmes de douleurs quelques instants auparavant. Mais le poids de l’émotion se déchaine, les sentiments se bousculent. Et elle est si triste, si triste d’être vu comme une méchante, si triste de voir qu’il croit qu’elle mérite de mourir sous ses griffes. Alors elle rompt la transmission et elle recule contre le mur, laissant Tony reprendre ses esprits

C’est ça que tu voulais ?! Que je te plante un couteau dans le dos?! Et bien félicitation, tu as eu ce que tu voulais maintenant tu vas faire quoi? Tu vas me tuer ? Vas y Tony exerce ta vengeance sur moi. Punis moi pour tout les connards que t’as rendu malheureux et qui te déteste pour ça. Vas y!

Et elle le fixe, une lueur de défi dans les yeux.

Mais si tu fais ça je te ferais tout ressentir. Je te tuerais avec moi. Et tu ressentiras tout le mal que tu me fais jusqu’à la dernière seconde. Parce que tu vois Tony je ne suis pas gentille, je ne le serais plus jamais.

Parce que dès qu’elle essaye de foncer vers la lumière, elle se brise Ulysse. On lui brule les ailes comme on lui découpe le dos. Un ange déchu. Une lucifer des temps moderne. Et si c’est ainsi qu’elle doit briller, d’une lumière noire et hypocrite d’une lueur fourbe et mauvaise, ainsi soit-il. C’est ce qu’elle sera : Le fléau sur terre.

Alors Tony qu’est-ce que tu vas faire ?

hrp : x #ff6699
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MessageSujet: Re: Claws ▬ PV ULYSSE   Claws ▬ PV ULYSSE 1400359500-clockJeu 8 Mai 2014 - 20:01

FEAT. Tony & Ulysse
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De quelle hauteur ? Il est bien incapable de répondre à cette question. Sans réflexion, Tony s’est toujours considéré comme l’être le plus parfait sur terre. Intelligent, grand et sportif, n’ayant jamais trouvé son égal avant de voir son oxymore en la personne de Jim. Son inverse total, une lumière qui brillait mais qui l’égalait - sans pour autant le surpasser, se hissait à son niveau. C’est cette rivalité qui le faisait vivre et, en un sens, il utilisait les autres comme un miroir - tout comme le faisait Ulysse. Car lui, n’a vécu que dans l’attention des autres, que sa hauteur, à l’exception de son intelligence, n’est qu’une simple excuse.

Il ne vaut rien. Et Tony fait face à cette effroyable vérité, ayant brisé le masque d’Ulysse tout en regardant le sien éclater en morceaux - dévoilant un visage exempte de tout sourire. De quelle hauteur ? Il n’a jamais été qu’un type d’une surprenante banalité, enfermé dans sa propre arrogance, loin du monde réel et du regard des autres. Elle a raison, mais étonnamment, il ne regrette pas son geste - car cette marque qu’il a laissé est le début de tout ce changement. Car céder à cette folie lui a permit de se débarrasser de son trône utopique, de se montrer enfin sous son vrai jour. Lui qui pensait l’avoir déjà fait, ne s’était que davantage enchaîné à ses propres croyances.

Lui qui pensait être génie.

Et en silence cette fois, il écoute les paroles de la rousse. En silence parce que pour la première fois, il ne trouve rien à y redire. Elle s’inquiétait pour lui - des mots qui semblent sincères, entre deux sanglots, parce que personne n’aurait le moral de balancer des conneries dans un moment pareil. Il l’observe, incompréhensif, il l’observe et il se sent con - parce qu’au fond, il l’a vue comme une menace alors qu’elle était sincère. Mais était-ce pour une autre raison que son propre intérêt ? Elle se comparait à lui comme lui se comparait à Jim - car privé de ce miroir, ils étaient perdus. Et c’est pour cette raison qu’elle était venue le chercher - qu’elle s’inquiétait.

Pour elle. Il avait envie de se laisser aller à nouveau mais il ne pouvait se le permettre - il paraissait lâche, faible, d’avoir cédé à ses propres envies. Il paraissait si différent, différent de l’image qu’il avait toujours donné de lui. Si faible, faible comparé au Roi qu’il était censé devenir. Il se voyait déjà dominer son royaume, mettre à bas tous ceux qui avaient jadis opposé un petit doigt face à son règne malheureux - se plaire dans cette comptine infernale qui lui manquait déjà. Avait-ce été une erreur de vouloir changer ? De cesser d’être cet enculé qui jouait du passé des autres ? L’instinct remontait déjà, étiré par tous ces remords et cette souffrance qui lentement, éveillait à nouveau sa soif de sang.

Puis elle l’embrassa.

Le geste le laissa dans une surprise telle qu’il en resta dans un silence de mort. Bien incapable de comprendre ses raisons mais se surprenant, l’espace d’un instant, à profiter de ce contact imprévu, il l’observe. Déconténacé. Malheureux - elle a vu juste encore une fois, mais ça lui est bien égal, parce qu’il n’a plus rien à lui cacher. Parce que désormais, cette pièce abritera leurs pires craintes - la crainte de l’ordinaire. Sont-ils si différents ? Rien n’est moins sûr à présent, et Tony ne sait s’il se plait dans cette proximité. Il écoute ses murmures, inconscient, ses propres mots lui ôtant lui arrachant un sourire dans cette situation. Elle se qualifie de lionne - comparaison qui lui semble si évident qu’il en oublie de relever la seconde phrase. Il sait qu’elle n’est pas sincère, comprend désormais qu’Ulysse est aussi perdue que lui. Qu’ils sont semblables, mais qu’elle a tenté de partir à l’encontre la lumière alors qu’il s’exhortait à rester dans les ténèbres, certain de vouloir y rester pour le restant de ses jours.

Il retient un ricanement à l’égard de la demoiselle alors qu’elle arrête sa tirade sur une ultime menace, l’observe avec défi - mais son sourire disparaît bien vite, noyé dans cette mer de souffrances. Elle lui transmet tout, lui offre ses pires craintes, le plonge dans sa terreur absolue. Et Tony ne peut rien y faire, il ne peut pas lutter car tout est si véridique. Il voit toutes ces images dans sa tête et serre les dents, se perd dans toute cette foule, perd même de vue sa propre personne malgré sa taille. Il sent s’éloigner sa propre personne, dilué dans cet océan de banalité, voit son égo disparaître parmi toutes ces personnes. Il fait face à la moquerie, à la haine et au mépris de chacun, il fait face à la véritable image que l’on lui a donné. Roi déchu, simple citoyen traité en déchet. Souffrance qui, sans surprise, lui rappelle ses jours à la salle intemporelle - et Tony comprend qu’il a déjà fait face à tout ça. Que ses démons, son rival les possède aussi depuis ce nouveau pouvoir et que sa fête a bien servi à les effacer. Il pense donc à lui, à cette rivalité qui les fait autant vivre l’un que l’autre, et il se sent revenir peu à peu. Il pense à ses résultats, à cette perfection sur le plan scolaire qui fait de lui un pur et simple génie sur le plan intellectuel. Et il pense à Ulysse, Ulysse qui se voit au travers de lui, qui a besoin de lui, qui s’inquiète pour lui - et définitivement, il se retrouve. Il n’est plus perdu. Plus banal. Plus seul.

Tony ne laissera pas de marque sur le monde, mais il a laissé une marque sur elle. Et elle ne le fera pas plonger, pas quand elle se transforme elle-même en un repère duquel il compte profiter. C’est pour ça qu’il se redressa, le finnois, s’échappe de cette souffrance superficielle, regagne à nouveau sa place. Il n’a besoin de l’attention de personne, maintenant qu’il a la sienne. Maintenant qu’il sait qu’il a l’intention de tous. Il a peut-être l’air ridicule comme ça, torse nu, les traces de ses griffes sur ses tempes, ses cheveux jadis coiffés qui retombaient pitoyablement sur son visage souillé par tant d’humanité. Il est méconnaissable Tony, mais il s’en moque, parce qu’il sait qu’au fond, il a gagné. Il en est persuadé.

« T’as encore perdu Ulysse. Tu voulais me faire plonger mais t’es tombée toute seule dans les ténèbres. »

Alors que lui, reprend conscience. Il l’observe, celle qui est désormais la méchante. Il la détaille, sourire aux lèvres, regarde le résultat de cette altercation. Elle est brisée, elle qui s’inquiétait pour lui, elle qui cherchait le chemin de la lumière. Presque déçu de sa réaction, presque déçu de la voir abandonner si facilement après avoir fait face à une altercation. Il la regarde, loin d’être impressionné par cette menace, loin de voir en elle autre chose que la fille inquiéte qu’elle a prétendu être. Et désormais, c’est tout ce qu’elle deviendra à ses yeux.

« Je suis presque déçu de te voir abandonner aussi vite. Tu m’as dépassé, hein ? Peut-être que tu aurais pu, mais tu viens de briser tes derniers espoirs. Tu penses pouvoir me battre dans mon propre domaine ? »

Car abandonner la lumière est la pire erreur qu’elle aurait pu faire. Car lui, n’a jamais été intimidé par l’ombre, car il y baigne depuis des années et n’en sortira que si l’on le traîne devant la lumière. Au fond, elle a tout de même réussi à le traîner dans la lumière - l’espace d’un instant, juste assez pour lui permettre d’échapper à ses propres démons. Juste assez pour lui permettre, inconsciemment, de gagner une nouvelle fois. Elle l’a touché oui, mais il a pu s’en relever d’autant plus facilement. Alors maintenant, c’est à son tour de parler. À son tour d’être honnête.

Il s’avance, sourire modeste aux lèvres - n’ayant plus rien à dissimuler après avoir avoué ses torts. Il s’avance, transformé, plus humble. Il s’avance et glisse ses doigts sous le menton de la belle pour lui voler un baiser à son tour. Cette fois il ne se ment pas, cette fois il profite de cet instant dans son entiereté, se perdre durant quelques secondes dans cette humanité nouvellement acquise. Il se détache enfin, se sépare de ces instants d’intimité qu’il s’est offert et se dresse à nouveau de toute sa hauteur. Fier, noble, renaissant.

« Fais-moi ressentir ce mal. » lâche-t-il dans un souffle.


Claws
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MessageSujet: Re: Claws ▬ PV ULYSSE   Claws ▬ PV ULYSSE 1400359500-clockVen 9 Mai 2014 - 11:35


the beast you've made of me


T’as encore perdu Ulysse. Tu voulais me faire plonger mais t’es tombée toute seule dans les ténèbres.

Dégage ce sourire de satisfaction de ton visage. Elle n’en peut plus Ulysse. De tout ce poids, toute cette haine et pourtant elle l’alimente de jours en jours, elle fait les mauvais choix. Elle s’écrase. Elle retombe dans le précipice qu’elle avait pourtant quitter et qu’elle quittera encore. Elle s’abandonne, brisée, dans l’ombre de la haine. Une haine qui la tue à petit feu. À l’image de son sang qui la quitte lentement.

Je suis presque déçu de te voir abandonner aussi vite. Tu m’as dépassé, hein ? Peut-être que tu aurais pu, mais tu viens de briser tes derniers espoirs. Tu penses pouvoir me battre dans mon propre domaine ?

Mais c’est la haine et ses erreurs qui la motive. Ce sont ces obstacles qu’elle trace sur sa route qui la font avancer. Elle l’a déjà expliqué à Jim une fois, elle n’est ni blanche, ni noire, sa force réside dans ce paradoxe. Car Ulysse est flou. Elle s’adapte, change d’avis comme de chemise, imprévisible. Un être lumineux le sera toujours et agira dans ce sens, un être sombre pareillement mais une personne comme elle. Une personne qui ne sait pas dans quel camp se placer, une personne qui s’inquiète pour les autres mais qui leur crache à la gueule. Une personne qui peut tomber amoureuse mais qui pourtant possède plus de haine qu’un être lambda. Une personne qui se montre forte tout en ayant de terribles faiblesses. Une personne qui recherche l’attention mais qui ne supporte pas les regards insistants. Une personne qui veut le monde à ses pieds mais qui ne sait pas composer au sommet. Une personne qui voudrait briller mais qui laisse les autres le faire à sa place. Une personne comme ça est déroutante, une personne comme ça est bien plus dangereuse.

Et pourtant Tony se rapproche de l’indécise, il se penche, prend son menton entre ses mains, délicat. Douces manières pour un être aussi rustre. Qu’est-ce qui a changé Tony? Et ce sont ses lèvres à lui qui viennent quérir les siennes. Elle la femme au dos ensanglanté appuyée lascivement contre le mur de sa terrible chambre. Elle, la femme qui pleure devant son inexistence. Et il s’approprie sa bouche, le temps d’un simple baiser. Ulysse ferme les yeux, savoure ses lèvres, lentement, elle profite de cette pause. Un instant de plainitude avant que la guerre ne recommence. Parce qu’elle n’a pas fini de se battre, elle n’a pas lâché les armes Ulysse. Que ce soit aujourd’hui ou plus tard. Et le lion se détache, s’éloigne et se dresse fière de toute sa hauteur. Ulysse relève les yeux un instant. Ses yeux sont mi clos, elle n’a pas bougé, ses mains n’ont pas quitté son dos. Et il se montre fort là où elle impose sa faiblesse. Car c’est elle la blessée. C’est elle qui saigne, c’est elle qui divague et se sent de plus en plus faible. Sa prestance nouvellement aquise s’efface dans ses yeux fatigués.

Fais-moi ressentir ce mal.

Ulysse n’a pas de domaine, elle vit un peu partout, Ulysse c’est une gitane sans toutes les couleurs. Elle vit ou elle peut, se cache dans les pires bauges, comme dans les plus beaux endroits. Et Ulysse a apprit à se battre jeune. Elle a apprit à se défendre avec ses poings. Mais aussi avec ses charmes.

Un sourire en coin vient ornée ses lèvres tandis que ses mains quittent son dos, elle baisse les yeux un instant, attirée par l’hémoglobine. Ses mains sont rouges, chaudes. Elle sert les poings, les desserre, observe, fascinée, le pouvoir du mal. Et puis elle essuie ses larmes d’un revers, déposant un peu du liquide contre sa peau. Et d’une impulsion elle quitte ce mur pour s’approcher de Tony. Son regard retrouve le sien et elle titube faiblement jusqu’à lui. Ses paumes s’approprient sa peau, marqué par son sang comme il a marqué sa chair. Et elle approche son visage du sien, venant quérir son souffle. Presque vital pour celle qui suffoque. Elle joue de leur promiscuité. Tu veux ressentir ce mal? Tu veux qu’elle t’embrasse de nouveau? Tu veux sentir sa peau contre la tienne, tu veux ses lèvres contre les tiennes, tu veux sentir son air, vibrer sous ses caresses?

Tu ne peux plus t’en passer hein.

Son nez frole le sien, son regard est intense. Elle s’apprête à lui offrir ce qu’il veut, ce qu’il attend d’elle. Et la tension monte d’un cran, sa peau se recouvre de chair de poule, car l’envie est là. Car son coeur bat à des rythmes rapides, à cause de lui. À cause de ses griffes, à cause de ses lèvres. Mais Ulysse a gagné et elle dépose ses lèvres contre sa joue. Simple, rapide. Et enfin elle se détache, car elle ne lui offrira pas le mal qu’il recherche. Elle ne lui donnera pas l’attention dont il a besoin. Parce qu’en se montrant aussi entreprenant il a dévoilé ses envies, il a montré ses désirs. Et aujourd’hui son désir porte son nom. Le nom de celle qu’il a blessé, le nom de celle qu’il a roulé dans la boue. Le nom de celle qu’il a cru battre. Mais est-ce vraiment être gagnant que de ne plus pouvoir se passer de celle qu’on a vaincu? Et ça Ulysse le sait. Elle connait par coeur le goût de la frustration, car c’est ainsi qu’elle joue Ulysse. Elle joue de ses charmes, piège le désir dans ses paumes et l’emporte avec elle, égoïste jusqu’au bout. Alors elle se détache, s’écarte, le contourne. Elle s’avance, sans peur, jusqu’à la sortie. Parce qu’elle sait qu’il ne lui fera rien, parce qu’il a besoin d’elle maintenant. Il est déjà accro.

Et la poignée se tourne, glissante, entre ses mains luisantes de son propre sang. Son dos est rouge, à vif. Elle a mal Ulysse, elle veut partir au plus vite. Car elle ne veut pas mourir. La mort elle l’a déjà vu. Elle l’a déjà vaincu une fois, et elle s’en est tiré, mais c’est un combat qu’elle ne veut plus recommencer, car c’est trop dur de batailler pour sa survie, c’est trop dur de s’accrocher à la lumière quand c’est l’ombre qui vous appelle. Alors elle marche, elle avance et elle quitte sa chambre, triomphante.

Ulysse a vu. Elle est venue. Elle a vaincu.

Mais à quel prix ?
hrp : love youuuu. #ff6699
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MessageSujet: Re: Claws ▬ PV ULYSSE   Claws ▬ PV ULYSSE 1400359500-clockVen 9 Mai 2014 - 14:17

FEAT. Tony & Ulysse
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Et Tony en redemande. Tony en redemande, car à cet instant, il se sent vivre, il se sent humain. À cet instant, il écoute son coeur accélérer, profite de ce contact si spécial et de cette chaleur nouvelle. Il profite, comme un adolescent qui se découvre, de ses premiers ressentis. Il goûte enfin à ses premières expériences, ses premiers pas en tant qu’humain - et dans ce changement aussi imprévu que dangereux, il se plait. Dans cette situation à l’image de ce qu’il a toujours craint, il profite, s’installe et n’entend qu’à prolonger ce dangereux plaisir. C’était comme voir tout sous un nouveau jour : la moindre personne lui semblait différente, certains gestes se manifestaient enfin sous leurs vrais jours. Certains comportements, aussi.

Alors éprit d’une nouvelle frénésie, poussé par cette envie nouvelle et délicieuse, il en redemande - la recherche à nouveau, perdu dans sa propre humanité. Ulysse lui a fait goûter à ce plaisir incompréhensif, l’a fait rencontrer ses propres instincts primaires qu’il n’avait pas connu jusqu’à présent. Un Tony perdu, un Tony humain, un Tony manipulé par ses propres désirs qu’elle avait l’art de manier. Mais bien trop intelligent pour se laisser avoir, il avait bien l’intention de leur couper court - choix qui semblait trop dur, qui lui apparaissait comme définitif.

Il ne le voulait pas.

Face à ce dilemme, il ne peut que sourire suite à ses mots, ricaner plutôt que fuir cette réalité si évidente. C’est vrai, ce désir lui semble tellement fort qu’il n’a pas l’air de pouvoir s’en passer, tellement nouveau qu’il semble pouvoir disparaître à tout jamais s’il s’en sépare maintenant. Il veut goûter un maximum, le laisser s’installer en lui pour en faire l’expérience encore et encore - se complaire dans cette humanité qu’il avait jusqu’à présent rejeté. Il voulait changer, car cette part animal ne l’influençait pas seulement au sujet de son agressivité - elle l’avait totalement transformé, de parts en parts, lui offrant des plaisirs insoupçonnés.

Au fond, était-il vraiment humain ? Tony ne le croyait pas - il se voyait davantage comme un animal qui assurait son futur en prenant du plaisir après une chasse virulente. Il n’avait que trop longtemps fait le mal, abattu toutes les bêtes autour de lui sans prendre la peine de se pencher sur leur cadavre judeux pour en tirer le moindre parti. Abaisser pour le plaisir de le faire, vivre pour son propre plaisir - et aujourd’hui perturbé de faire face à un nouveau qui lui, semblait transcender tous les autres. Car en cet instant, lui faire du mal avait semblé être un désir si lointain qu’il n’y accordait plus le moindre temps. Il voulait désormais, tout autre chose.

En réponse à sa provocation, ce baiser volé si plaisant - elle ne se contenta de lui embrasser la joue, laisser sur lui un peu de sang et partir sur cette note incomplète. Etait-elle satisfaite là-dessus ? Bien sûr que non - les deux le savaient pertinemment, mais elle faisait abstraction de ses propres envies, dissimulées sous cette brume de haine et de colère, pour l’enfermer dans sa propre frustration. Bien joué de sa part, le seul problème, c’est que ça marchait : et ça, ça l’énervait plus que tout. Alors pourquoi s’était-il contenté d’éclater de rire ? Auparavant, un acte d’une telle insolence l’aurait simplement mit dans une rage folle - mais là, c’était une preuve qu’il avait réussi à calmer son propre instinct animal ; maîtriser autant ses envies sanguinaires que ses désirs nouveaux. Et en réponse à ça, il n’en tirait que de la fierté - bien trop satisfait d’avoir mit à genoux son animal pour songer à lui céder le contrôle.

« Le jeu ne fait que commencer. » conclut-il d’une voix confiante.

Il n’avait rien de plus à dire. Le jeune homme attrapa son t-shirt sur son lit - vêtement bouillant, marqué de sa personne, qu’il vint lui glisser sur les épaules. Son état lui importait peu, mais cette marque était sienne - et il ne laisserait personne poser les mains dessus. Il avait bien l’intention de voir cette blessure s’incruster dans son corps à jamais, la marquer tant et si bien que cette partie d’elle ne se montrerait plus jamais aux yeux d’un autre. Sauf peut-être, les siens. Et il la regarde s’éloigner sans un regret, conscient que cette échange lui avait été bien plus bénéfique qu’à elle.

Il la vit disparaître tandis que lui, revenait plus vivant que jamais.


Claws
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