L'avion t'a toujours fait peur. Le fait de ne pas savoir que tes pieds sont sur la terre ferme, ça t'effraie. Est-ce ton don qui accentue cette peur ? Difficile à dire. Nerveuse, tu n'as presque pas bougé durant tout le trajet, suscitant les regards amusés ou attendris des hôtesses et autres passagers. Mains crispées aux accoudoirs, tu n'avais même pas osé détacher sa ceinture. Un enfant alla même jusqu'à re rassurer avec ses mots innocents et enfantins. Tu lui as lancé un regard si sombre que le marmot a bien vite rejoint sa place. La peur te quitta une fois l'appareil au sol.
Tu aurais pu embrasser le sol si tu l'avais voulu. Mais non. Un minimum de fierté tout de même. Chargée comme une mule, tu prends un taxi pour rejoindre la gare. Tout un bazar pour rejoindre ce fameux pensionnat. Lys t'avait expliqué, à travers une lettre. Il semblait vraiment heureux de te revoir. Tu en avais conclu qu'il avait fini par accepter son don pour réagir de la sorte, sans sembler être craintif vis à vis de ton don. En ce qui te concerne, c'est bien trop récent pour pouvoir l'accepter dignement. Lys avait donc expliqué qu'il n'y avait ni aéroport ni voitures sur l'île. Juste un train qui passait tous les deux jours. Ou quelque chose comme ça. Quelle organisation à la con.
Tu te retrouves donc bien rapidement à la gare, traînant tes affaires à bout de bras. Tu refuses toute aide, estimant être suffisamment débrouillarde pour t'en sortir seule. La fierté américaine. Le train a du vécu, et tutrouves ça étonnant. Tu commences même à douter de l'aspect du pensionnat. Un truc vétuste et miteux d'après guerre sûrement. Vu l'état du train, ça ne t'étonnerait qu'à moitié. Mais Lys ne s'est jamais plaint.
Il est tard quand le train arrive enfin à destination. Enfin, l'heure du repas, plus ou moins. Tu as grignoté un simple sandwich au poulet avec de la salade acheté sur le continent. Tu descends donc sur le quai, posant tes valises en soupirant, un peu fatiguée par ce voyage. Et tu l'aperçois, à quelques pas. Une tignasse bleue, un regard brillant et un visage d'ange. Tu t'étais pourtant jurée de ne pas lui sauter au cou, de ne pas hurler, ni pleurer. Mais, ce fut plus fort que toi. Abandonnant tes affaires sans hésitation, tu traverses à grandes enjambées la distance qui vous séparait. Tu enlaces son cousin avec force et tendresse. Malgré votre correspondance, il t'avait tellement manqué. Le voir en chair et en os était pour toi un cadeau inestimable. Tu te fais violence pour ne pas pleurer, mais tes yeux embués ont trahi son émotion.
« ...tu m'as manqué, Lys. Vraiment. »
Puis vous avez pris la route ensemble. Le hasard voulut que tu sois installée dans le même bungalow que Lys. En entrant à Prismver, un drôle de bonhomme t'offrit un cookie que tu grignotas en chemin. Tu te rappelas alors que ton cousin t'avait expliqué que le directeur donnait des cookies magiques qui permettaient de pouvoir comprendre n'importe quelle langue. Chose assez farfelue selon toi, mais tu n'y prêtas pas plus attention. En marchant, ce fut naturel pour toi de prendre la main de Lys, comme avant. Même à votre âge. Tu sais que, un jour, il finira par te rejeter, ou vous finirez par vous rendre compte que c'est puéril. Peut-être que c'est déjà le cas. Mais ça te rassure.
Lys est la seule personne que tu connaisses ici. Oh, il y a aussi Gautier, mais c'est différent. Tu n'aurais pas pu te raccrocher à lui comme tu peux te raccrocher à cet instant à Lys. Tu es loin d'être une petite fille apeurée qui tremble à l'idée de se retrouver dans un endroit avec plein d'inconnus, mais avoir Lys prêt de toi, pour le moment, ça te rassure. Durant le trajet, vous parlez de choses et d'autres. Du voyage, de la famille, de Prismver, de vos dons. Puis vous arrivez devant le bungalow.
Tu observes le bâtiment un moment, silencieuse. De la lumière en provient. Tu comprends donc que tu vas déjà rencontrer quelqu'un. Pas vraiment enchantée à l'idée de devoir te présenter, et fatiguée, tu pousses un soupir agacé. Ta main serre celle de Lys avant de la lâcher à contre-coeur pour pouvoir porter les valises. Vêtue de ton long et large pull blanc crème et d'un jean troué, tu te demandes si tu vas rencontrer une pétasse superficielle en mini jupe. Tu chasses une mèche rebelle de tes cheveux d'un revers de main, à noter que tes cheveux sont attachés de manière si improbable qu'on se demande comment ça peut tenir en place, laissant Lys passer le premier. Tu le suis, entrant dans ta nouvelle demeure.
Ton regard s'attarde sur la simplicité de la décoration et de l'architecture. Tu es un tantinet rassurée de voir que tu ne dormiras pas dans un palace 4 étoiles. Le luxe te dérange énormément. Tu préfères la simplicité, le confort. Tu poses tes affaires dans la dernière chambre de libre. Chambre qui, d'après l'odeur, devait être encore occupée il y a quelques temps. Tu ne poses pas de questions, suivant simplement Lys qui te fait visiter rapidement les lieux. Jusqu'à finir par le salon où une forme presque inerte est allongée sur le canapé.
Lys t'entraîne dans le salon, s'arrêtant devant l'inconnu. Affalé sur le canapé, le brun semble bien installé avec son assiette de pâtes et son ordinateur sur les jambes. Sans oublier la bière sur la table basse. Sourcil haussé, moue perplexe, tu l'observes. Le geek dans toute sa splendeur.
« ...bonsoir. »
Tu préfères laisser Lys faire les présentations, en bonne petite nouvelle que tu es qui veut pas se fouler. Enfin, dans tous les cas, ça a toujours été comme ça. Pour combler le fait que tu ne saches pas comment aborder les autres, ça a souvent été Lys le médiateur. Ton cousin, ce héros.
Il lui en avait parlé. Sa cousine. Sa super cousine, son amie d’enfance, cette personne de laquelle il était si proche. Si heureux qu’elle vienne. Lysander était ravi.
Mais aux yeux d’Heath, ce n’était qu’une nana qui allait prendre sa place. Cousine de Lys ou pas, elle allait débarquer, et poser ses affaires là. Sur ce lit qu’il fixait. Accoudé dans l’encadrure de la porte, bras croisés, Heath regardait la chambre de Neil, vide. Plus de posters. Plus de fringues partout. Plus de déco basket, plus de photos d’eux et de leurs potes. Il avait le ventre noué - il n’était pas prêt à ce qu’elle remplace Neil ici. Il n’était pas prêt à ce que quiconque le remplace, ici, ou ailleurs. Et si il n’avait pas été à l’administration pour demander qu’on ne prenne pas la chambre, c’était uniquement par amitié pour Lysander - il ne pouvait pas la priver de sa cousine. Mais, sérieusement, savoir qu’on allait remplacer Neil dans cette vie, ici, dans ce bungalow, ça lui retournait l’estomac. On allait laver son linge à elle. Elle allait s’asseoir sur son tabouret. Et tous feraient leur petite vie autour de la nouvelle.
Tous, mais pas Heath.
Il n’allait pas être hostile, ni même distant envers la fille, mais il aurait probablement plus de mal que les autres à l’accepter. Parce-qu’un ami de dix ans, ça ne se remplace pas comme ça, en même pas deux semaines. C’est symbolique. C’était sa chambre. Neil n’a rien laissé en partant - ne reste à Heath que ces murs, que cet espace pour penser à lui, pour combler ce manque. Mais d’ici quelques heures, elle sera là. La cousine. L’américaine.
Tss. Le fait qu’il l’imagine blonde, bronzée, parfaite ricaine qui mâche du chewing-gum vulgairement et porte des lunettes de soleil plus grosses que sa tête ne l’aidait en rien. C’est ce qu’il avait vu à Miami, et par conséquent, c’est la vision qu’il avait d’elle. Quand bien même elle était jolie, malgré le pois chiche qu’elle devait avoir en tête, elle restait la cousine de Lysander, soit propriété privée, défense d’entrer. De toute façon, Charlie vivait aussi ici - il avait déja largement de quoi être frustré.
Nan, franchement, c’te fille, il en voulait pas ici. Pas dans cette chambre. Pas dans sa vie, pas en ce moment.
Et il avait bien fallu se changer les idées. PC portable ramené sur le canapé, bières, un plat de pâtes, parce-qu’il n’avait aucune idée de l’heure de retour de Lys. Il lui avait bien dit, mais il avait pas écouté. Soupirs, ennui, morosité. Et, juste avant de bouffer, il avait eu une idée.
Pendant l’heure suivante, il s’était activé. Déménagement. Il avait tout fouttu dans des sacs poubelles, transférés à l’arrache dans la piaule de Neil.
Il avait décidé de prendre lui-même la chambre de Neil, laissant la sienne à la cousine. Parce-qu’on ne remplace pas Neil. C’était stupide, désespéré, et ça allait faire pitié à tout le monde - il s’en fichait. Toute façon, il avait déja fini de déménager le plus gros. Ayant quand même faim - son assiette de pâtes froides l’attendant depuis le temps - il se vautra sur le canapé, reprenant PC, bières, bouffe, et se mit à manger sans même prendre la peine de réchauffer son plat froid. Flemme. Il avait la dalle. Et puis si miss america débarquait entre temps, bah elle attendrait gentillement qu’il finisse de déménager ses affaires.
Et tandis qu’il restait cinq pâtes dans son assiette, qu’il avait la bouche pleine et matait une vidéo débile d’un chat courant dans les escaliers pour accueillir son maître, Lysander revint. Le duo de ricains traversa si rapidement le salon qu’Heath ne prit pas la peine de lever la tête - il aurait tout le temps de dire bonjour à miss pom-pom girl, et de lui souhaiter la bienvenue dans le bungalow ou elle remplaçait une des personnes qui lui étaient vitales. Il tendit l’oreille, entendit Lysander surpris de constater le changement de chambres improvisé. Bah ouais, vous ça vous fait ptet rien de remplacer Neil en moins de deux semaines, mais moi si. Bitches.
Cette histoire le mettait encore un peu sur les nerfs.
Ils débarquèrent alors dans le salon, et Heath dû faire un grand effort pour se redresser, adopter une posture présentable et essayer de paraître agréable auprès de miss bubble-gum. Pour Lys, et vraiment rien que pour Lys. La bouche pleine, il se redressa, posant son assiette sur la table, levant les yeux sur elle, encore à moitié affalé.
Et il se stoppa net dans son geste.
La première chose fut les battements de son coeur qu’il sentit très nettement: plus forts. Légère accélération de rythme. La seconde fut la prise de conscience d’une chose: il avait le visage figé, le corps immobile, assiette tendue vers la table mais maintenue en l’air, et les lèvres entrouvertes. Ciller fut la seule chose qu’il fut capable de faire, pendant ces quelques secondes suspendues dans le temps.
La troisième fut une évidence qui s’imposa dans son esprit, dans toute sa simplicité: c’était la plus jolie fille qu’il ait jamais vu.
Lysander prit la parole, faisant les présentations - le blanc total posé par Heath avait installé un espèce de flottement. L’assiette fut posée un peu brutalement sur la table basse en verre, et il s’était redressé, gardant superbement contenance après ce mindfreeze.
- ...bonsoir. - Salut.
Oeillade à Lysander. Chier, ce con le connaissait trop bien. Beaucoup trop bien. Il vit instantanément dans son regard que la chose n’avait pas échappée à l’américain. Se râclant la gorge, Heath ferma son pc, le posant à son tour sur la table basse. Il se leva, dépassant rarement les cousins par sa hauteur, et désigna les chambres d’un geste vague.
- J’ai... heu. J’ai récupéré la chambre de Neil. Il ne ressenti pas le besoin d’avoir à se justifier. Il m’reste quelques affaires à transférer, mes draps aussi, désolé, j’fais ça vite.
Et il se dirigea vers les chambres, reprenant rapidement son déménagement. Lorsqu’il entendit Lysander proposer à boire à sa cousine, Heath demanda à ce qu’on sorte une bière du frigo, as always, et entreprit de défaire ses draps, à quatre pattes sur le lit.
Et dans son esprit, pendant quelques minutes, il n’eut plus que le regard de la jeune fille.
Ce fut des retrouvailles presque émouvantes. De longues années qu'ils se contentaient de lettres pour converser. Lysander avait eu un don ainsi que Gautier, laissant la pauvre Hannah sans plus aucun repère très distincte. Elle semblait plutôt distante avec les gens mais aurait sans aucun doute trouvé des amis qui sauraient l'apprécier pour ce qu'elle pouvait être- sans doute.
Lysander attendait depuis une grosse bonne heure à la gare blindée, adossé contre un mur à râler le manque de sièges sur cet arrêt de train. Prismver c'était bien beau mais également mal foutu. Sa tête prenait un poids un peu plus important sur son cou alors que la fatigue montait petit à petit alors qu'il jetait quelques coups d'oeil au quai pour apercevoir l'éventuelle silhouette de sa cousine, trahissant sa fatigue naissante.
Et le train arrive enfin, l'extirpant de sa torpeur, alors qu'il observa un peu de cette foule qui s'évadait du train comme les moutons le feraient face à un enclos ouvert. Et comme machinal, même en pensant ne pas la reconnaître dans cette foule c'est finalement l'instinct familial qui lui a permit de la reconnaître parmi tout ce monde - que c'est beau.
C'est quand elle se précipita vers lui qu'elle confirma alors ses pensées, et même en étant plutôt plutôt gêné du contact féminin - même si à l'occurence c'était un écureuil qu'il avais devant lui -, il glissa une main au niveau du bas de son dos pour la rapprocher, l'autre allant se perdre dans cette chevelure qui était si courte autrefois. Lysander sourit, il sourit tout le temps, mais l'euphorie qu'il ressentait à l'heure actuelle était différente. Après ces longues minutes passées dans les bras de l'autre, et parce que le D était un gentleman, il s'empara des affaires de la brune pour lui épargner ce poids.
Il avait apprit qu'elle serait dans son bungalow. Et honnêtement, il appréhendait la rencontre avec les autres. Avec Heath. Parce qu'il pourrait facilement s'énerver. Depuis le départ de Neil, il semble différent, presque impulsif, et c'est presque non sans crainte que Lysander lui adressait la parole, même si au fond il avait pas tellement à craindre de subit ses foudres.
Arrivés à la demeure, il lui rend ses affaires afin qu'elle puisse les porter elle-même à sa nouvelle chambre. Il passent rapidement sans vraiment se préoccuper d'Heath qui était comme d'habitude occupé à s'engraisser avec ses cochonneries grasses et son ordinateur.
Débarquant dans ce qui était censé être l'ancienne chambre de Neil, il constata qu'Heath avait décidé de jouer le gamin et de prendre la chambre de son ancien ami. Décidant de ne pas râler parce qu'on pouvait trouver ça normal pour un mec qui a passé une décénie entière aux côtés d'un mec, il décida de rire, gêné, avant de la guider vers la dernière chambre de libre, c'est a savoir celle d'Heath. Juste le temps de déposer ses affaires, il lui fit visiter les lieux.
Fuck the world, c'est quand il lui montra sa chambre de fameux cousin propre qu'une revue pornographique traînait sur le lit - BORDEL. Cherchant à se justifier même si elle ne l'avait pas vue, il souria de la manière la plus naturelle qui soit.
Ah ça. Je sais pas si je t'ai parlé de lui, mais c'est à un de mes meilleurs potes - l'un est sur le canapé et l'autre c'est Skygge euh c'est à lui. Il aime bien ça.
Refermant rapidement la porte sans chercher à approfondir sa visite, il termine finalement par lui montrer ce qui servait de repère à Ackland. Sourire crispé alors qu'il observe son crétin de pote.
Hannah, Heath, Heath, Hannah. Il est sympa mais vit une période plutôt hard ces derniers temps, faut pas t'en faire. Ni essayer de le consoler, son ordi lui suffit amplement. Et... c'est juste ma cousine. En C. Les saluts sont échangés et c'est déjà pas mal. Mais la réaction d'Heath laissa perplexe Lysander qui porta un de ses ongles à sa bouche pour le torturer.
Le E dit avoir prit la chambre de Neil - sans blague ? - et transvaser ses draps d'une pièce à une autre. Il le suit du regard, se mordant la lèvre. Big wtf in his mind.
Accordant un sourire à Hannah, c'est machinalement qu'il se dirige vers la cuisine pour ouvrir le frigo et s'appuyer contre lui. Tu veux boire un truc ? Heath qui gueule sa réponse alors que la question ne lui était pas adressée. Sourire. Il extirpe donc une bière et le souhait de madame du frigo, décapsulant la bouteille de verre pour la lui poser sur la table basse, apportant la boisson à sa cousine.
Et tout bas, il murmure. Oui, bon il va pas bien j'ai dis. Donc euh. Voilà. et plus haut, pour paraître moins suspect j’sais pas si les écureuils aiment les chats mais j’en ai un gros qui passe sa vie chez mes potes parce qu’Heath est allergique - si tu lui fais les yeux doux tu pourras peut-être le voir passer ici un jour...ou sinon tu peux t’en servir comme arme, c’est divin.
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Lys fait donc les présentations. Heath donc. Lys t'a naturellement parlé de lui une ou deux fois dans une lettre. Comme l'autre avec son nom étrange et absolument imprononçable. Mais vos lettres ne tournaient pas autour d'eux. Vous ne parliez pas de vos amis. Enfin, des amis de Lys plutôt. On peut pas vraiment dire que tu ais des amis, toi. Vu ton caractère, c'est pas vraiment évident, mais passons.
Le regard posé sur l'un des meilleurs amis de ton cousin, tu l'observes un moment, perplexe. Lys précise qu'il ne va pas bien en ce moment mais qu'il est sympa. Tu détournes ton regard, te retenant tout commentaire à voix haute par respect par ton cousin. Mais dans le fond, il est évident que tu t'en moques un peu. C'est pas tes affaires et la vie des autres ne t'intéresse pas. Se mêler de ce qui ne te regarde pas ne fait pas parti de tes habitudes.
Heath, après un moment de flottement, finit par réagir, quittant le canapé. Il balbutie, précisant avoir repris la chambre d'un certain Neil. L'émotion est presque palpable dans sa voix. Cette personne devait compter pour lui mais, encore une fois, ça ne te concerne pas. Ça t'amuse même un peu. Tu penses au fait qu'il doit être assez gamin pour réagir de la sorte. Tu n'as jamais eu l'intention d'occuper la place qu'avait ce Neil. Encore moins le remplacer. Tu es ce que tu es, simplement. Lys te sort un peu de ta torpeur, te proposant à boire. Tu t'apprêtes à répondre alors qu'Heath, depuis le fin fond de ta future chambre, hèle vouloir une bière. Tu lèves les yeux au ciel, secouant la tête avant de fixer Lys.
« Un verre d'eau s'il te plaît Lys, merci. »
Tu t'installes sur la première chaise qui passe, attrapant le verre tendu par ton cousin. Tu bois une gorgée alors que Lys décapsule la canette de son ami. Perplexe, tu te demandes si Heath est si perturbé que ça. Ou si Lys est simplement trop gentil. L'idée qu'on puisse profiter de la gentillesse de ton cousin t'exaspère déjà.
« Oui, bon il va pas bien j'ai dis. Donc euh. Voilà. »
Tu regardes Lys. Pourquoi murmurer ? Tu hausses un sourcil, neutre, dénuée de tout intérêt concernant cette histoire.
« J’sais pas si les écureuils aiment les chats mais j’en ai un gros qui passe sa vie chez mes potes parce qu’Heath est allergique - si tu lui fais les yeux doux tu pourras peut-être le voir passer ici un jour... ou sinon tu peux t’en servir comme arme, c’est divin. »
Heath lance un commentaire au sujet d'un barbecue. Tu ne commentes pas, espérant simplement qu'il plaisante. S'il s'avère que le brun fait du mal aux animaux, il y a de fortes chances pour que le courant ne passe pas entre vous. C'est d'ailleurs déjà mal parti. Première impression d'Heath : une larve qui se morfond plutôt que de réagir et de prendre le taureau par les cornes. Tu décides de l'ignorer.
« Hm. Tout dépend des chats. J'ai pas spécialement de problèmes avec eux en général. »
Tu termines ton verre d'eau avant de t'étirer, plaçant ta main devant ta bouche pour bâiller. Le voyage a vraiment été éprouvant pour toi. A l'aide de tes mains, tu te frottes le bout du nez. Réaction de rongeur. Tu t'arrêtes, sentant le regard de Lys. Tu pousses un soupir, détournant la tête. Ce don te fait parfois faire des choses étranges quand tu es fatiguée. Heath vous rejoint donc enfin, venant prendre sa fameuse bière.
Tu ne veux pas vraiment t'attarder, souhaitant défaire tes affaires. T'installer. Et surtout dormir. Tu te fais violence pour ne pas aller embrasser la joue de Lys et tu te retires donc dans ta nouvelle chambre. Il y fait chaud, et une odeur y règne. Pas une mauvaise odeur, bien sûr. L'odeur d'Heath. Qui n'est pas désagréable. Être un écureuil affûte un peu certains sens. Tu attrapes donc tes valises, distinguant vaguement les garçons échanger quelques mots. Tu fais ton lit et tu mets en place tes livres, ton ordinateur portable sur le bureau et tes vêtements dans l'armoire. Le plus gros est fait, le reste viendrait au fur et à mesure.
Tu fais alors tomber une babiole qui roule sous ton lit. Te voilà donc à quatre pattes au sol, fesses en l'air, à la recherche de ton bien. Tu tâtes le sol avant de mettre la main sur quelque chose. Un papier glacé. Tu te redresses, trop tôt, et percutes le bas du lit. Tu pousses un grognement, te frottant le crâne. A peine arrivée, et voilà que tu te fais déjà du mal. Foutu lit. Tu t'assieds donc, jambes pliées, et tu regardes ce que tu as trouvé.
Une photo. Deux garçons. Tu reconnais Heath sans mal. Son nez un peu retroussé, ses cheveux, ses yeux noisettes. Et un autre garçon, un peu plus grand, avec un sourire presque niais. D'après les descriptions de Lys, son ami au nom imprononçable a la peau mate. Il ne s'agit donc pas de lui. Est-ce ce fameux Neil ? Sans doute. Tu tends le bras, déposant la photo sur ton lit avant de repartir à la recherche de ta babiole. Et, naturellement, tu heurtes de nouveau le bas du lit. Donc nouveau grognement, et humeur qui s'empire un peu plus. Quelle idée de faire des lits si bas ?
Il n'y a rien de mieux que la hauteur. On est en sécurité et personne ne peut nous atteindre. Tu secoues la tête. Ton instinct animal parle beaucoup pour toi depuis la découverte de ce don. Que dis-je, de cette plaie. Tu te poses un instant sur ton lit, dos contre le mur. Comment Lys a géré tout ça ? Agilité sur-développée. Ça doit pas être facile tous les jours. Tu regardes par la fenêtre pendant un moment avant de quitter ton lit.
Tu abandonnes ton large pull sur ta chaise, suivi par ton débardeur noir et ton jean. Les chaussures sont balancées de façon négligées dans un coin. En simple culotte, tu attrapes un t-shirt dans ta valise. Une vieille fringue de ton père devenue trop petite pour lui. Mais très ample pour toi. Tu complètes ce pyjama de fortune par un pantalon de toile. Tu entreprends alors de brosser tes cheveux, mais tu abandonnes bien vite, les attachant en chignon négligé au dessus de ta tête.
Enfin, tu quittes ta nouvelle chambre, photo en main. Coup d'oeil au salon, Heath n'y est pas. Tu te diriges donc vers sa chambre, tâchant de mémoriser les pièces par la même occasion. Tu ne prends même pas la peine de toquer, te contentant de faire glisser la photo par dessous la porte. Tu penses que ce serait inutile, et, de toute façon, tu n'aurais rien à lui dire.
Tu retournes au salon, y trouvant Lys installé dans le canapé. Tu le rejoins, te blottissant contre lui. Comme une enfant contre un parent. Comme une soeur contre son frère. Il n'y a qu'avec lui que tu es si tactile, si affectueuse. Même tes parents n'ont jamais eu autant. Lys passe avant tout le monde, c'est comme ça. Et ta voix s'échappe en un murmure discret, aveu silencieux.
« Je suis heureuse de t'avoir retrouvé Lys. »
Calée contre lui, tu es bien, oubliant tout autour de vous. Heath aurait très bien pu arriver que tu ne l'aurais pas remarqué. Lui ou n'importe qui d'ailleurs. En parlant de ça, tu te rappelles des noms affichés à l'entrée. Heath, c'est fait. Reste un certain Joach, et une ou un Charlie. Tu détestes les prénoms mixtes. Tu grommelles.
« Et avec les autres colocataires, ça se passe bien ? »
Te viens alors à l'esprit la photo trouvée sous ton lit. Tu réfléchis. Heath semblait heureux là-dessus. Tu percutes avant de fixer Lys, perplexe. Est-ce qu'Heath est gay ? Tu n'es pas homophobe, tu estimes que chacun mérite le bonheur. Qu'il soit blanc, noir, jaune, homosexuel, asocial, etc... mais imaginer qu'Heath puisse un jour en pincer pour Lys... tu grimaces. Lys est un hétérosexuel pur et dur. Obsédé par les grosses poitrines, comme de nombreux hommes. Heath semble sympathique, malgré son actuel état de larve déprimée. Bah, c'est pas tes affaires. Tu chasses ses pensées de ta tête en la secouant.
« Au fait... si jamais tu me retrouves nue dans ton lit, ne pose surtout pas de questions. Merci tu es un amour. »
Et tu pries pour ne pas te retrouver dans le lit d'un autre de vos colocataires. Ce serait vraiment dérangeant. Que Lys te voit nue, tu t'en moques. Tu pourrais prendre ta douche ou un bain avec lui, ça te choquerait pas plus que ça. C'est ton cousin, il n'aura jamais de pensées déplacées à ton égard. Mais les autres... Bref.
Il retirait les draps, chassant ces yeux de son esprit. Au moins, c’était pas une pétasse blonde méprisante. C’était une jolie fille, elle n’avait rien de vugaire.
Une jolie, très jolie fille. Encore légèrement émoustillé par ce qu’avait provoqué son regard en lui, Heath tourna quelques secondes en rond, se demandant où il en était. Ah oui, les draps, et ce sac poubelle-ci. Il balança les premiers sur son épaule, empoigna le deuxième quand, pour la première fois, la voix de la fille s’infiltra dans sa tête.
Gamin.
Il en resta bouche bée. Et il se sentit con. Atrocement con. Parce-que, ouais, concrètement, il était en train de s’activer pour pouvoir dormir dans le lit de Neil, qu’elle ne prenne pas sa place. C’était gamin. C’était stupide.
- ... J’t’emmerde. Souffla t-il au plus bas, pour lui-même.
Si la nenette se permettait de le juger si vite - ce qui était aussi son grand défaut à lui, mais ça, il préféra ne pas y penser - c’était son choix. Jolie ou pas, il en avait pas grand chose à faire de son jugement. C’est la mine renfrognée qu’il quitta sa chambre pour celle de Neil, et fit encore quelques allers-retours silencieux, ne faisant plus l’effort de sourire. Il amena ses dernières babioles dans sa nouvelle chambre avant de revenir dans le salon - elle le quitta à cet instant la. Parfait. Super, nan, vraiment, great. Il avait vraiment besoin d’une pimbêche en plus dans sa vie. Et malgré lui, croisant Hannah sans un mot, sans un regard, il jeta à Lysander un regard de reproches. On choisit pas sa famille, c’est sûr. Mais franchement.
« Sympa ta cousine. » « Ca va être drôle dîtes-donc.» - Quelques répliques lui venaient en tête, mais Lysander ne les méritait pas. Il n’était même pas au courant que sa chère cousine le considérait déja comme un gamin. Faisant le choix sage de ne pas débuter les hostilités, Heath se contenta de le remercier pour la bière, et l’allure morose, alla s’enfermer dans sa nouvelle chambre.
Il se laissa tomber sur le lit, son regard glissant sur le plafond. ... Et il fut alors frappé par sa propre connerie: le manque était dix fois plus violent, ici.
Soupir. Il avait déja envie de fuir cette chambre. Quel con. Oeillade sur son pc; et pour une fois, il n’eut même pas le coeur à s’échapper sur le net. Alors, assis sur son lit non fait, les draps en boule à ses côtés, il se contenta de récupérer sa bière sur la table basse et de boire, pensif. Et il espéra que les choses allaient bien se passer avec elle. Qu’ils allaient s'intéresser l’un à l’autre, et devenir amis. Parce-que perdre Neil était une chose; se coltiner une fille qu’il n’appréciait pas, c’était trop. Il devait lui laisser sa chance, de toute façon: si Lysander l’aimait tant, c’est qu’il y avait une raison. Il faisait confiance à Lys. Mais en vérité, elle avait l’air d’être comme lui, comme Heath: juger vite, ne pas s'intéresser aux gens, se contenter du minimum. ... Ca n’allait pas être simple. Mais elle était nouvelle; c’était à lui de faire le premier pas.
Un mouvement. Une photo qui glissa sous la porte. Il se pencha pour la récupérer, posa les yeux dessus et roula sa langue dans sa joue, la jetant à ses côtés sans s’y attarder. Il se leva, bière en main - faire son sauvage n’était pas une solution. Il ouvrit la porte, sortant dans le couloir, et fut de nouveau victime de son don. Elle se demandait si il était gay. Si Neil était son mec. Il sentit le noeud dans son ventre se tordre, crû bon de se soulager avec une grande gorgée en rejoignant le salon. Larve déprimée. Il inspira, agacé, nerveux.
- Au fait... si jamais tu me retrouves nue dans ton lit, ne pose surtout pas de questions. Merci tu es un amour. - La prohibition de l'inceste ça vous parle ?
C’était lâché comme ça, en passant. Humour. C’était son humour à lui, et si elle ne l’appréciait pas, ça serait définitivement difficile de faire quelque chose de ce duo. Le jeune homme se dirigea vers l’entrée, récupéra son skate y traînant, avant de choper e nécessaire de bricolage sous l’évier. Il s’assit face à eux, posa sa bière sur la table et son skate sur ses genoux, à l’envers, entreprenant de dévisser les roues; y’a un truc qui merdait, et ça faisait quelques jours qu’il devait s’en occuper.
- Au fait, j’peux lire dans les pensées. J’préfère le dire, par respect. J’le fais pas pour fouiner, mais je le contrôle mal, alors j’peux entendre des trucs. J’préfère te prévenir.
Il ne l’avait pas regardée, et avait haussé les épaules en parlant - c’était pas grand chose, mais il préférait ça plutôt qu’on lui tombe sur la gueule, plus tard, en l’accusant d’un « OMG TU LIS DANS MES PENSEES EN SCRED. » Et finalement, il leva les yeux sur elle.
- Et non, je suis pas gay. Neil est mon meilleur pote depuis dix ans, c’est tout. Et c’est totalement gamin de squatter sa chambre, je te l’accorde.
Il haussa de nouveau les épaules, reportant son attention sur son skateboard. Il n'a jamais prétendu être parfait.
Tu hausses un sourcil lorsqu'Heath arrive, y allant de son petit commentaire. Tu lèves les yeux au ciel. En temps normal, l'allusion t'aurait presque amusé. Presque. Mais venant d'un parfait inconnu, tu digères moyennement la remarque. Qu'on t'insulte, qu'on te critique, qu'on te montre du doigt, peu importe. Tu te moques de l'avis des autres. Mais qu'on pointe aussi Lys, non. Tu secoues donc simplement la tête, te disant qu'il devrait limiter le nombre de ses fantasmes.
Heath attrape alors quelque chose plus loin et se pose en face de vous. Tu n'avais pas l'intention d'y apporter la moindre attention. Mais, entre ses mains, un skate trônait. Une lueur d'intérêt traversa tes yeux. Tu te retins violemment de montrer ton enthousiasme face à cette simple planche de bois. Tu ramènes tes jambes contre toi, te calant contre Lys. Ton cousin connaît ton souhait de vouloir faire du skate. Tu lui en as assez parlé dans tes lettres. Tu détournes finalement la tête, feignant l'indifférence. T'allais pas non plus lui sauter dessus et lui supplier de t'apprendre. Tu préfères voir si le courant passera bien ou non. Et tu te connais, ça peut prendre du temps.
« Au fait, j’peux lire dans les pensées. J’préfère le dire, par respect. J’le fais pas pour fouiner, mais je le contrôle mal, alors j’peux entendre des trucs. J’préfère te prévenir. »
Tu clignes des yeux et tu poses ton regard sur lui, sourcils froncés. Tu étais pourtant persuadée que Lys t'avait dit qu'il pouvait être invisible. C'est encore plus malsain. Tu soupires, poussant un grognement.
« J'apprécierais que tu ne... fouilles pas, comme tu dis. »
Tu lui lances un regard. Tes secrets et tes pensées sont les tiennes uniquement. Tu te sens mal à l'aise. Comme nue devant lui. Il peut lire en toi comme dans un livre ouvert, et ça te dérange. Toi qui n'aime pas qu'on soit curieux à ton sujet... tu risques d'être servie. Il finit par croiser ton regard après avoir relevé la tête. Est-ce qu'il lit tes pensées là tout de suite ? Tu fronces les sourcils.
« Et non, je suis pas gay. Neil est mon meilleur pote depuis dix ans, c’est tout. Et c’est totalement gamin de squatter sa chambre, je te l’accorde. » « ...ça frôle l'obsession, je sais pas si t'en as conscience. Au delà de l'aspect puéril de l'acte. »
Ce Neil devait sans doute être plus qu'un ami pour qu'il réagisse ainsi. Tu essaies de comparer plus ou moins avec ta relation avec Lys. Tu étais mal en point lorsqu'il a quitté le pays. Tu penches la tête sur le côté, pensive. Il s'est forcément passé quelque chose. Tu finis par te redresser, allant embrasser la joue de Lys avant de te lever, adressant un regard à Heath. Il réagit comme s'il n'était plus ami avec Neil, comme si leur amitié était morte.
« Lys m'avait pourtant parlé de toi comme de quelqu'un de plus... combatif. J'avoue être déçue. »
Tu sais que ton avis lui importe peu. Mais peut-être que ça le fera réagir. Qui sait. Tu te penches pour embrasser le front de Lys -petit veinard. Et tu te retires, saluant Heath d'un simple hochement de tête avant d'aller à la salle de bain. Tu soupires, regardant ton reflet dans le miroir. Tu te dis que, pour une fois, il aurait sans doute mieux fallu te retenir de dire le fond de ta pensée.
C'est quand la brune rejoint sa nouvelle chambre qu'il s'écroule sur le canapé, yeux clos, laissant sa tête pendre en arrière. L'ambiance semblait presque dérangeante depuis que Neil était parti, et c'était Heath le facteur de cette sensation. On pouvait pas réellement lui faire de reproches mais si jamais Hannah rajoute son grain de sel, ça va être carrément morose.
Ça va, là ils sont que trois. Dans quelques heures les autres vont arriver et ça va mieux se passer, Hannah va bien s'entendre avec Charlie - souhaitons-le - elles seront les meilleures amies du monde et tout ira bien. La vie n'est pas une utopie, Lysander.
Claque mentale face à cette pensée, lui extirpant un soupir agacé de sa propre personne, trop idéaliste et optimiste. Si une embrouille éclate, elle éclatera, un point c'est tout.
Le D ouvre les yeux en observant sa cousine se poser également sur le canapé pour venir chercher affection contre lui et entoure un de ses bras dans son dos, sa main frictionnant son bras. Il se contente de sourire à son murmure et d'hocher la tête à sa question.
Bah ils sont super sympa, même si j'restais plutôt réticent au début. T'en fais pas. Puis tu seras pas la seule fille au moins.
C'est vrai, au début il ne portait pas vraiment Charlie dans son coeur au fait de sa liaison sexuelle avec Heath, et était plutôt perplexe quant à Joach. Ce mec était louche, mais il ne se serait jamais permit de le dire à haute voix. Parce que Heath et lui sont les Big bros EU, n'est-ce pas. Sourire ironique, il place son coude sur l'accoudoir afin de soutenir son crâne de sa main. Au fait.... si tu me retrouves nue dans ton lit, ne pose surtout pas de questions. Merci tu es un amour. La prohibition de l'inceste ça vous parle ? Lysander sourit face aux mots de son pote avant de caresser les cheveux d'Hannah. Pas moyen que je te retrouve en tenue d'Ève dans mon lit parce que tu dormiras dans ta chambre et moi dans la mienne - la porte fermée. Et tu feras pas non plus de sommes sous ta forme d'écureuil dans mon lit. Comme ça on évite ce genre de problème, parce que prohibition de l'inceste oblige. Regard moqueur à Heath, il le suit du regard prendre son skate pour bidouiller quelques trucs dessus, restant donc là à l'observer.
Il ne réagit pas spécialement quand il parle parce qu'il n'avait rien à dire. Parce qu'il avait oublié d'avertir sa cousine de son nouveau don, plutôt. Alors il se contente de fuir le sujet en détournant le regard sur un point totalement random de la pièce, laissant la courte conversation poursuivre entre les deux bruns.
Il repose son regard sur Hannah quand celle-ci vint embrasser sa joue et son front, lui lançant simplement un sourire, ses yeux allant chercher ceux de Ackland quand la porte de la salle de bain claqua. Il laisse le silence durer quelques secondes mais le brise bien rapidement.
Qu'est-ce que tu penses d'elle ? Lysander se redresse un peu pour se passer une main dans les cheveux, continuant avant qu'il n'ait le temps de réagir à sa première phrase Elle est pas méchante tu sais, juste un peu spéciale. Vous semblez avoir le même..tempérament donc bon, j'espère que tes journées au cabanon vont pas se résumer au calvaire le plus total, hein ?
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- ...Ca frôle l'obsession, je sais pas si t'en as conscience. Certes, il admet, roulant sa langue dans sa joue sans la regarder - y’avait pas besoin d’en rajouter. Au delà de l'aspect puéril de l'acte.
Cette fois il lève les yeux sur elle, plissant un oeil, lippes entrouvertes genre ‘...how u dare ((((bitch))))’ - et il ne trouve pas de quoi répliquer, trop vexé dans son amour propre, mais aussi à cours d’argument; elle a raison. MAIS PAS LA PEINE D’ENCORE EN RAJOUTER. Il baisse les yeux sur Lysander, cherchant un soutien, genre ‘hey bro remember ? i’m ur friend. Help me ?’ Que dalle. Le ricain regarde ailleurs, en mode ‘tiens sympa cette déco lolololol’. I hate u. Partagé entre l’envie de rabattre le caquet de la fille et respecter la diplomatie qui se doit de l’être, il reste là, bouche bée. Comme si elle en avait quelque chose à faire de la diplomatie. Non, madame débarque, et juge, et critique. Princesse. Elle se croit tout permis, l’intouchable cousine ?
- Lys m'avait pourtant parlé de toi comme de quelqu'un de plus... combatif. J'avoue être déçue.
« Mais en cas, fuck youuuu ? » Et tout reste dans sa tête, les répliques s’accumulent, se poussent, se bousculent, et rien ne sort. Rien ne s’échappe de ces lippes qui sont pourtant en position, prêtes à répliquer. Qu’est-ce qui le retient ? La diplomatie, l’amitié de Lys, la bonne intention qu’il avait en revenant au salon. Peut-être elle, aussi, avec son visage beaucoup trop beau, toute la perfection PHYSIQUE qui semble la rendre intouchable - assez pour freezer Heath, que ce soit son corps ou son esprit.
Et elle s’échappe, miss culottée. Et Heath aime pas se faire botter le cul. Encore moins par une fille. Oh, non, surtout pas par une fille.
C’est pourtant ce qu’il recherche. Charlie, Roos, Ulysse. Ces nanas piquantes. C’est son truc. Il secoue la tête. Celle-ci est juste conne. Nan, franchement, là, elle l’a emmerdé, il est pas d’humeur à ça.
- Qu'est-ce que tu penses d'elle ?
« Qu’elle détient le record de la personne qui arrive à m’insupporter le plus vite ? »
- ... J’imagine qu’elle sait aussi être sympa. Grommelle t-il avec un regard accusateur pour Lys, parce-que c’est plus simple de s’en prendre à lui. - Elle est pas méchante tu sais, juste un peu spéciale. - Han, spéciale, vraiment ? Pas remarqué. Ricane t-il dans sa barbe, tripotant de nouveau son skateboard, amer. - Vous semblez avoir le même..tempérament donc bon...
Heath lui lance un regard noir, et baisse les yeux rapidement - il était insupportable de constater que Lysander avait parfaitement raison sur ce point là. Sérieux, il était aussi con que ça, lui aussi ? ... Ok, on lui avait dit plus d’une fois, et tout prenait sens, sur le coup.
- J'espère que tes journées au cabanon vont pas se résumer au calvaire le plus total, hein ? Et sinon quoi Lys, c’est elle ou moi qui déménage ? Il soupire, connaissant la réponse, se levant skate sous le bras. - Ca devrait aller. J’suis un grand garçon. A d’main.
Langue nichée au creux de la joue, il passe devant la salle de bain sans un regard pour elle, entre dans sa nouvelle chambre. Il laisse tomber son skate près de l’entrée, ferme la porte et se cale sur son pc, bougon. Il lance LoL, ses onglets habituels, et trouve rapidement Lenzo sur Skype. Et, alors, il prend un malin plaisir à lui raconter combien sa nouvelle colloc est pête-burnes, et combien ça va être chiant, désormais.