Bon. Alors. Résumons la situation. Depuis une semaine, des pingouins hyper-intelligents ont pris le contrôle du pensionnat. Ils sont armés, dangereux, et ont déjà enlevé une élève. Ambre est peut-être la prochaine. Tout ça est très rassurant.
C'est de nuit, après une semaine d'isolement dans sa chambre, qu'Ambre décida de passer à l'action. Elle en avait plus qu'assez. Elle ne pouvait pas rester là, sous sa couette, à stresser au moindre bruit et à se lamenter sur son sort. Certes, la situation était quelques peu... flippante, mais il fallait rester lucide. Et de toute façon, elle ne pouvait pas rester cachée éternellement, elle allait devenir folle, à force . Il fallait qu'elle sorte, qu'elle voit des gens, qu'ils réfléchissent à un moyen de se sortir de là.
Une fois sa décision prise, et avant de sortit, il fallait s'armer. Pff... Dommage qu'Ambre ne soit pas une suicidaire ou une ancienne militaire, y'aurait juste à sortir l'arme à feu et c'était réglé. Et franchement, c'était tout l'inverse : l'arme la plus dangeurese de sa chambre était une fourchette. Super. On va aller loin avec ça.
Elle ouvra doucement la porte et sortit sur la pointe des pieds. Dehors, c'était désert. Pas un bruit, pas un mouvement. Rien d'étonnant car il faisait nuit, de plus, la plupart des élèves s'étaient réfugiés en ville. Chose qu'Ambre n'avait pas eu le courage de faire. Mais tout ça n'était pas plus mal, s'il n'y avait pas d'élève, il ne devait pas y avoir de pingouin.
Ambre arriva enfin au bâtiment principal. La grande porte du rez-de-chaussé était entre-ouverte. Elle la poussa pour l'ouvrir entièrement. Pff... Personne non plus à l'horizon... Personne ?... Vraiment ? Non. Il était là. Il y en avait un. Un pingouin. Ambre sursauta.
Il se tenait à l'entrée et ne bougeait pas. Il la fixait avec ses yeux vides et brillants... quel regard effrayant ! Elle se serait cru dans un film d'horreur. Imaginez qu'on ajoute un détail inquiétant à quelque chose de mignon, et bien ça créé un personnage terrifiant. Voyez, par exemple, les petites poupées avec les voix aigus dans les films d'horreurs. Et bah là c'était pareil. Version pingouin. Mais ça n'en était pas moins apeurant, elle tremblait comme une feuille.
Le pingouin fit un pas vers elle. Elle recula. Il avanca de nouveau.
Elle n'attendit pas plus longtemps avant détaler en hurlant. Mais le pingouin la suivait, à toutes vitesses en plus. C'est quoi ce pingouin super athlétique ? Si ça continuait, il allait la rattraper, et si elle devait mourrir, Ambre ne voulait pas mourrir en lâche, mais en héroïne.
Elle devait être courageuse. Elle devait se battre.
Elle s’arrêta alors pour faire face à l’ennemi. Avec sa voix tremblante, elle cria :
«
V-va t’en p-p-petit pingouin ou t-t-tu va le regretter ! »
Mais le petit pingouin s’en fiche. Il continue à foncer vers elle. Bon, c’est bien beau le courage, mais à ce rythme-là, elle va finir par se faire attraper. Que faire, que faire ?... Fuir ? Encore ? NON ! Ambre, je te l’interdis. Tu peux te battre contre lui, ce n’est QU’un pingouin au regard terrifiant.
Alors, la rouquine écouta mes conseils (elle fit bien). De ses mains moites, elle empoigna alors sa seule arme, qui se trouvait, malheureusement, être la fourchette. Elle ferma les yeux et la tendit vers le pingouin.
«
En garde, pingouin ! Je me battrais jusqu’à la mort s’il le faut ! Approche, si t’es un homme ! …heu …Si t’es un pingouin ! »
Soudain, le pingouin se stoppa net dans sa course. Il poussa un cri. Un cri de terreur. Oui, car les pingouins peuvent pousser des cris de terreur. En tout cas il avait l’air d’avoir très peur. Il tremblait, comme si un monstre était apparu sous ses yeux. Comme si sa vie était en dangée. Ambre se retourna, de peur qu’un pingouin XXL soit apparu derrière elle, et que ce soit la cause de l’état cahotique du pingouin. Mais nan, rien, nada.
En fait, le pingouin la fixait elle, et plus précisemment l’objet qu’elle tenait dans sa main. Sa fourchette. Heu ? Non ? Y'a un truc...c’est
ça qui le met dans cet état ? Il aurait peur de sa fourchette ?
Soudainement prise d’un sentiment de surpuissance, Ambre agita sa fourchette devant le pingouin qui recula énergiquement de plusieurs mètres. Nan ? SERIEUSEMENT ? Les pingouins auraient peut des… fourchettes ??? Mais où est la logique là-dedans ?! C'est n'importe quoi ! Elle est même pas pointue en plus ! Les bouts sont tout arondis ! Mais ? Pourquoi ? Que quelqu'un lui explique ! Trop d'éléments icompatibles se bousculaient en elle : cirque-fourchette-pingouin-couscous... Au point où elle en était, si Ambre avait vu débarquer un gang de choucroutes nazi en tutu rose que ça l'aurait même pas choquée.
Pendant que la jeune fille était en train de regarder la mystérieuse fourchette et qu’elle s’interrogeait sur comment un truc pareil pouvait bien effayer quelqu’un, le pingouin s’était volatilisé.
Mais... peu importait, elle venait de découvrir quelque chose d’extraordinaire ! Les pingouins avaient la phobie des fourchettes !! Et c'était juste génial.
Il fallait qu’elle prévienne tout le monde. Absolument.
«
Ô !! Ô, t’es où ? »
Le petit lézard jaillit de derrière un buisson. Il s’était caché pendant la bataille. Ambre le pris dans ses mains et lui dit.
«
Je vais te donner un message. Transmets le aux personnes que tu croiseras, peu importe lesquelles, OK ? »
Le message :
Appel aux resistants !
J’ai découvert un truc super. Ca pourrait tous nous sauver, je crois. Les fourchettes peuvent nous sortir de là. Si tu veux que les choses changent, viens me rejoindre à la cantine. Si t’es un pingouin, repose TOUT DE SUITE ce message et vas-t’en.
Ambre T.
Alors, Ambre, pas vraiment sure d'elle mais très motivée, se dirigea vers la cantine, pour, peut-être, y préparer une contre-attaque.