Sujet: blanc comme neige, rouge comme passion. Lun 3 Nov 2014 - 21:31
Avec tout ce tumulte, tu en avais presque oublié tes manières.
Le mouvement pro-E était en marche. Et autant dire que les A n'auront pas idée de l'ampleur des choses. Ils pensent qu'ils vont tout gérer, qu'ils auront un coup d'avance sur vous. C'est mal te connaître, toi et les autres E. Une couleur ne signifie pas qu'on est idiots. Et puis, quand on y pense, sans rouge, on ne pourrait pas créer de violet, pas vrai ? Ils n'ont pas idée de ce qui se trame. Mais tu aimes cette situation. Papy Goodwin l'a toujours dit : pour surprendre l'adversaire, il ne faut rien changer aux bonnes habitudes.
Tu marches dehors, en pleine nuit, les mains visées dans les poches de ton pantalon. L'hiver est arrivé bien vite, et tu te les gèles, avec ton blouson de cuir. Okay t'as une bonne grosse écharpe. Mais merde c'est pas suffisant. Et puis cette foutue neige qui commence à tomber. Saison de merde.
Tu arrives en vue du bungalow 9. Tu le contournes prudemment, ne préférant même pas opter pour l'option "passer par la porte d'entrée". Non, t'es un E. T'es un voyou. Alors tu passes pas par la porte. Même si t'es gelé comme un glaçon. Tu t'arrêtes devant une fenêtre d'où tu peux voir une lumière. Sarah est là. Tu esquisses un sourire avant de l'appeler.
Pas de réponse. Tu renifles puis recommences. Toujours rien. Aux grands maux, les grands remèdes. Tu te penches, fouillant dans la fine pellicule de neige qui commence à former un long manteau blanc sur l'herbe. Tu lances un petit caillou à la fenêtre et tu attends, un large sourire aux lèvres.
Mais rien.
« Azy. Elle roupille déjà ou quoi ? Depuis quand c'est une fille modèle ? » Tu souffles avant de plisser les yeux. « J't'en foutrais moi des filles modèles, tu vas voir. »
Tu prends un autre caillou, un peu plus gros, et tu le lances. Tu attends. Mais toujours rien. Tu commences sérieusement à douter de sa présence dans sa chambre. Et le gaspillage de l'électricité hein ? Tu émets un grognement. Hors de question de passer par la porte d'entrée. Tu ne veux pas tomber sur le nouveau playboy tout juste sorti d'une pochette surprise. Il a don emmerdant. S'il te voit, il saura ce que vous manigancez avec les E. Wait. Y a pas que toi qui sait. Tous les autres E savent. Oh merde. Bon. Tant pis, fuck the monster.
Tu attrapes un caillou un peu plus gros encore, et tu le lances sur le carreau. Qui se brise.
« ...oh shit man. »
Tu ne tardes pas à voir le visage de Sarah, prête à péter son câble surement, qui se penche à la fenêtre. Et quand elle te reconnaît, c'est la surprise qui remplace l'émotion précédente. Tu tends la main, comme un con, pour la saluer.
« Salut. Tu me laisses entrer ? J'ai froid. Genre beaucoup tu vois. »
Elle se pousse, tu prends ton élan et tu grimpes, t'accrochant au rebord de la fenêtre avant de te hisser pour entrer. Heureusement, on peut pas dire que sa chambre soit au premier étage. T'aurais eu besoin d'une échelle. Et t'as pas ça dans ta panoplie du parfait petit ami.
Tu entres et fermes la fenêtre, tirant les rideau. Le trou dans le carreau en hiver, c'est pas cool. On dira que c'est la faute d'un A. Voilà. Tu te frottes les mains, soufflant dessus par mécanisme avant de poser ton regard sur Sarah et... son sublime corps peu couvert. Sourire en coin.
« Si tu te demandes pourquoi j'suis pas passé par la porte d'entrée c'est parce que... c'était plus romantique comme ça. Non ? Non okay. J'voulais pas voir les tronches de tes colocs. »
Tu aimerais la prendre contre toi, mais tes mains sont glaciales. Tu te contentes alors simplement d'un baiser du bout des lèvres.
« Je ne voulais voir que toi. »
Sourire sincère, tu finis par t'écarter d'elle, ôtant ta veste pour la balancer sur la chaise la plus proche avant d'aller t'asseoir sur le rebord de son lit, tirant sa couette pour te nicher dedans, la remontant par dessus ta tête.
« Devine ce qui m'amène. Et t'auras droit à une récompense. Peut-être. »
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Sujet: Re: blanc comme neige, rouge comme passion. Lun 3 Nov 2014 - 23:44
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Sujet: Re: blanc comme neige, rouge comme passion. Mar 4 Nov 2014 - 12:16
« T'es venu pour ... Mener une révolte dans ma chambre ? Le coup de la foule lançant des cailloux à la fenêtre du palais était vraiment pas nécessaire, Mr le Révolutionnaire. »
Tu esquisses un sourire amusé lorsqu'elle te désigne de la sorte. Le révolutionnaire. Comme si tu étais le seul. Sarah est naturellement au courant de ce qui se trame. Comment ne pourrais-tu pas la mettre au courant ? Et elle ne cherche pas à se mettre en travers de ta route. De votre route. Ton index caresse lentement son visage. Elle niche son visage dans ton cou et la différence de température, en plus du fait que le cou est une zone sensible chez toi, te fait frissonner.
« Ou alors tu es venu faire le radiateur, dans ce cas là, j’arrête de me plaindre. A moins que tu veuilles que ce soit moi qui te réchauffe ? » « Pour le moment, je fais plutôt office de glaçon. Mais... je ne dis pas non à ce que tu enfiles ta tenue de plombier pour vérifier ma tuyauterie de radiateur. » « Contrairement à toi j’ai été sage. Alors ma récompense, je l’aurais. De gré ou de force darling ... » « Mais je suis très sa- »
Ses lèvres se posent sur les tiennes et, bien naturellement, tu oublies tout le reste. Tu la bascules doucement sur le côté, ta main venant s'accrocher à sa hanche pour la ramener contre toi. Tu lui rends son baiser sans te faire commander. Bon dieu pourquoi a-t-il fallu qu'elle soit si séduisante, si addictive. Vos lèvres se séparent et tu soupires.
« Qu'est-ce que je vais faire de toi... ? Dire que j'étais juste venu parler. Pour une fois. »
Un sourire pourfend tes lèvres et tu finis par te détacher d'elle. Histoire de prendre le temps de lui expliquer les raisons de ta visite surprise. Pour la suite, tu ne répondras de rien. Et t'iras pas te plaindre. Juste que Tutus risquera de s'inquiéter s'il te voit pas rentrer. T'avais dit que t'en aurais pour 5 à 10 minutes. A se demander où t'avais la tête quand t'as dit ça. Ça ne dure jamais 5 à 10 minutes avec Sarah.
Tu te redresses, t'asseyant sur le bord du lit avant d'apercevoir un livre au sol. Tu l'attrapes, curieux, et tu lis la couverture. Roméo et Juliette. Tu tournes la tête vers Sarah, perplexe. Elle aime ce genre de lecture depuis quand au juste ?
« Pourquoi Roméo et Juliette ? C'est tragique comme histoire. »
Tu reposes doucement le livre au sol. Tu n'as rien contre Shakespeare, t'en as assez bouffé quand Papy Goodwin te donnait des cours. Tu finis par quitter le lit, avançant de quelques pas. T'es avec elle, et tu hésites maintenant à lui dire pourquoi tu es là. Ça te semble soudain très puéril, très... trop romantique. Ça te ressemble pas quoi. Elle va penser que t'es un niais après. Tu grognes et tu te masses la nuque.
« Ecoute... au départ si j'suis là, c'était pour... enfin... pour t'inviter. A la Jim's party de Noël là. Enfin... c'est sûrement la dernière chose à laquelle tu t'attendais. Je t'en voudrais pas si tu refuses, aha. »
C'est la première fois que tu invites une fille à un bal, quel qu'il soit.
« Mais si tu veux pas... faudra panser mon petit coeur blessé. Voilà. »
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Sujet: Re: blanc comme neige, rouge comme passion. Mar 4 Nov 2014 - 23:38
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Sujet: Re: blanc comme neige, rouge comme passion. Mer 12 Nov 2014 - 22:28
Elle explose de rire. Et tu te sens con. Tellement con, tellement mal, tellement niais que t'as qu'une envie : te jeter par la fenêtre dans laquelle tu as déjà fait des misères en balançant ce misérable caillou. Tu détournes la tête, te disant que c'était à la fois très con et très prétentieux de lui demander ça alors que vous êtes ensemble depuis si peu de temps. Trop téméraire Orwenn. Trop amoureux.
Elle s'arrête alors et tu la regardes en coin, prêt à recevoir quelques moqueries. C'est pas vraiment le genre de Sarah, mais vu son fou rire... Tu t'y attendais pas. Tu sais plus où te mettre pour la peine. Proche de la fenêtre, tu es paré pour repartir si elle te demande de foutre le camp avec tes idées de gonzesse. Mais non. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, la voilà dans tes bras. Tu clignes des yeux, complètement paumé. Pire que quand Frans te fait les cours en ponctuant chaque phrase par une vulgarité. Tes bras se referment lentement sur elle, et tu sens ton coeur s'affoler. Comme à chaque fois. Va-t-il un jour comprendre qu'il est amoureux et que c'est pas la peine de te faire frôler la crise cardiaque à chaque fois qu'elle vient dans tes bras ? Ou c'est comme la queue d'un chien qui remue quand il est content ? Foutu palpitant va.
« J’ai failli attendre. Encore un peu et c’était moi qui te demandait et prenait le rôle de l’homme. T’aurais été beau en robe. » « Je la veux rouge sang et je veux un noeud fluffy de la même couleur dans mes cheveux. Et un wonderbra. »
Elle se hisse légèrement pour atteindre tes lèvres et les embrasser à plusieurs reprises. Elle a ce son si exquis de te faire fondre et perdre tous tes moyens. Tes mains sur ses hanches, tu te penches un peu en avant pour capturer ses lèvres pour un baiser plus sincère, plus intime. Ta langue, vil serpent, se faufile entre ses lèvres pour aller caresser sa jumelle. Tu la libères peu de temps après, calant ton front contre le sien.
« Hm... j'avais prévu de repartir tranquillement. Crois-tu que je devrais passer la nuit ici ? »
Tu t'écartes légèrement d'elle de sorte à caresser sa joue avec le dos de ton index.
« Le pensionnat entier va m'envier pareille cavalière. » Sourire amusé. « Finalement, j'aurais pas du t'inviter. Dès que j'aurais le dos tourné, on va te capturer pour te faire danser. Convoitée et harcelée par les autres mâles. » Tes mains glissent jusqu'à ses fesses. « Il va falloir que je protège ce qui me revient de droit. »
Tu la fais lentement reculer jusqu'à son lit. Les conversations dans vos chambres finissent régulièrement sur le lit. Tu l'allonges, prédateur, joueur. Ton regard glisse sur ses courbes appétissantes et sans t'en cacher, tu affiches un sourire ravi.
« Peut-être qu'un sac à patates en guise de robe suffirait, non ? Sinon on ne verra que toi. Je vais être jaloux. »
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Sujet: Re: blanc comme neige, rouge comme passion. Jeu 13 Nov 2014 - 1:27
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Sujet: Re: blanc comme neige, rouge comme passion. Jeu 13 Nov 2014 - 10:32
« Je suis sûre que tu es très mignon quand tu es jaloux. J'ai bien envie de voir ça. » « Oh non, crois-moi, tu n'aimerais pas. »
Tu embrasses son front avant qu'elle ne s'échappe pour se lever et aller vers son armoire. Tu te redresses, l'observant attentivement, curieux qu'elle se mette à fouiller son placard dans un moment pareil. Tu préférerais avoir la surprise de sa tenue le soir du bal. Mais tant pis. Et pendant qu'elle jette ses robes par terre, tu repenses à ses mots. Mignon quand tu es jaloux ? Elle est tellement loin du compte. Tu n'as, de base, rien de mignon. T'as jamais vraiment été jaloux, puisque Sarah reste la première de tes conquêtes. Mais ça doit pas être une partie de plaisir. Un peu comme quand tu exploses tout autour de toi quand on s'en prend à Artus.
Tu sors de tes rêveries, reposant ton regard sur la ténébreuse qui, comme par hasard, sort cette fameuse robe à dos nu. Tu esquisses un sourire amusé, secouant doucement la tête. Mais la robe rejoint les autres au sol. Sarah croise les bras, affichant un air faussement résigné qui t'arrache un sourire. Ne pas rire, elle pourrait mal le prendre.
« Mmmh, vraiment, aucun choix. Je vais sûrement devoir y aller toute nue. » « La tenue d’Ève n'est tolérée que dans ta chambre et la mienne. Ou n'importe où ailleurs du moment qu'il n'y a que moi pour te dévorer du regard. »
Tu lui balances un oreiller, émettant un grognement. Elle l'esquive, volontairement ou pas, puis revient vers toi, glissant tes mains derrière ta nuque. Tu plonges tes iris rubis dans les siens alors qu'elle vient te lécher la joue. Tu retiens un rire, te rappelant que c'est le trip d'Artus de lécher les joues des gens. Mais lui c'est pour dire bienvenue. Sarah, elle, c'est pour te chauffer. Tu frissonnes lorsqu'elle mordille ton oreille. Et elle murmure.
« Oh et en fait mon coeur. Inutile de me chauffer. J’ai mes règles... »
Pokerface. Un énorme sourire fend ses lèvres tandis que tu l'observes d'un oeil à la fois perplexe et désabusé. C'est normal de parler de ce genre de trucs dans un couple ? Probablement. Tu arbores une mine renfrognée, les sourcils froncés.
« Je savais pas que la vague rouge était allée aussi loin. Ils m'ont eu les salopiauds. Ils ont profité que je sois occupé à mener la révolte pour venir tâcher ta culotte. Damned. » « Alors Roméo, on reste quand même ici ce soir, ou on montre enfin son vrai visage ? » « ...pourquoi tu demandes ça ? T'as cru que je pensais qu'à te baiser ou quoi ? Je suis pas Marwin ou Drew, t'es gentille. T'es pas un objet, Sarah. J'vais pas claquer des doigts pour que tu te foutes à poil et qu'on s'envoie en l'air. J'pensais que t'avais compris que mes sentiments étaient sincères. » Tu tapes contre sa poitrine avec ton index, au niveau du coeur. « Je n'ai toujours voulu que ça. Le reste... c'est du bonus. »
Tu la fais basculer sur le lit avant de te lever, te déshabillant rapidement. Tes vêtements rejoignent le sol et c'est en caleçon que tu te glisses sous ses draps, prêt à dormir.
« Roméo reste, signe et persiste. Et je dirais à Artus que la vilaine Juliette m'a kidnappé et m'a ligoté avec des chaînes à son lit. »
Niché sous la couette, tu l'observes pendant le silence qui s'installe doucement. Puis tu finis par prendre tendrement sa main, la portant à tes lèvres pour l'embrasser.
« Tu acceptes de m'accompagner dans la gueule du loup alors ? »
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Sujet: Re: blanc comme neige, rouge comme passion. Jeu 13 Nov 2014 - 15:18
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Sujet: Re: blanc comme neige, rouge comme passion. Jeu 13 Nov 2014 - 23:38
« Tout de suite les grands mots. C’est qu’une Jim’s, tu sais. » « Je dois te rappeler que je reste généralement cloîtré dans ma chambre pour regarder l'intégral de Star Wars pendant les Jim's ? J'le connais même pas officiellement ce gars en plus. »
Elle vient sous la couette, poings sur ton torse et front contre le tien. Ton bras l'enlace simplement. Et tu la regardes encore et encore, te perdant pour la énième fois dans ses yeux. Tu pourrais rester à l'observer comme ça jusqu'à ce qu'elle ne veuille plus de toi. Ton doigt caresse sa joue à nouveau.
Tu l'aimes peut-être trop. Tu l'aimes définitivement trop. Et, encore maintenant, tu espères qu'un jour elle te rende la pareille.
« Ta réunion avec ta classe s’est bien passée, au fait ? »
Tu la fixes, surpris qu'elle aborde le sujet. Sarah ne fera jamais rien contre tes décisions. Tu ne peux contrôler ce qu'elle fait, et vice versa. Vous êtes maîtres de vos choix. Et c'est ça aussi qui te plaît chez Sarah. Tu pivotes pour être sur le dos, glissant un bras derrière ta tête.
« Mieux que je ne l'aurais espéré, pour tout t'avouer. » « Tu sais que si jamais tu fais une connerie, je serais très en colère, hein ? Et tu ne veux pas me voir en colère. »
Tu tournes la tête vers elle, affichant une moue perplexe. Non tu ne l'as jamais vue en colère. Des petites crises oui, mais jamais une véritable colère. Si c'est aussi explosif que lorsqu'on s'en prend à Artus ou quand tu es jaloux, mieux vaut effectivement ne pas la mettre en colère. Tu tapotes le bout de son nez avec ton index.
« De quoi tu as peur ? La pire des choses qui puissent m'arriver, c'est de me faire renvoyer. Tu n'as rien à craindre. Tu sais ce qu'on dit ? Qui sème le vent récolte la tempête. Et Roméo ne laissera jamais Tybalt s'en tirer. » Tu te penches vers elle, déposant un baiser sur son front. « Fais-moi confiance, il ne m'arrivera rien. »
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Sujet: Re: blanc comme neige, rouge comme passion. Sam 15 Nov 2014 - 0:52
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Sujet: Re: blanc comme neige, rouge comme passion. Sam 15 Nov 2014 - 12:24
« Ils pourraient t’effacer la mémoire, comme avec Heath. Ou bien pire. » « Et ils vont le faire avec chacun de leurs opposants ? Non, c'est ridicule. Effacer la mémoire de quelqu'un, c'est franchement bas. J'pense qu'ils ont un minimum de fierté pour ne pas avoir recours à ce genre de procédé. »
Dans le fond, tu sais que Sarah n'a pas tort. On pourrait très bien t'ôter la mémoire. Mais tu doutes que celui ou celle qui a privé Heath de sa mémoire soit un A. Ce serait trop bas venant d'eux, trop lâche. Et ils s'en seraient aussi pris à Joach, pour faire d'une pierre deux coups. Là c'est bien plus lâche et perfide. Et ça ressemble à un coup de S. Mais pourquoi auraient-ils fait ça ? Pour semer la discorde ? C'est trop flou.
Toujours est-il que l'idée de perdre la mémoire t'effraie autant que n'importe qui. Perdre tout souvenir d'Artus, de Sarah, de l'orphelinat... tu en mourrais. Rien que d'y penser, ça te flanque une peur incommensurable. Tu fermes un instant les yeux, inspirant profondément. Mais l'idée est là. Tu vas devoir prendre un crayon et un stylo et te faire une lettre qui expliquera en détails tes relations et tout le reste. Même amnésique, tu auras confiance en ton propre jugement.
Soudain, elle te plaque contre le matelas, se dressant au dessus de toi. Et si tu aurais affiché un sourire amusé en temps normal, cette fois-ci son regard sombre t'en empêche. Tes iris rubis ancrés aux siens, tu l'observes, tu l'écoutes attentivement.
« Qu’est ce qui te fais penser que ce sera différent, que tu es différent ? » « Qui sait. Il faut toujours un élément déclencheur au changement, tu crois pas ? Si c'est pas moi, ce sera quelqu'un d'autre. Je ne prétends pas être un héros, Sarah. »
Tu sens sa colère, son inquiétude. Tu restes cependant immobile, ne cherchant pas à te soustraire à son emprise. Pas pour le moment. Tu veux la laisser ouvrir son coeur, déballer ses sentiments. Quels qu'ils soient.
« Si tu m’oublies, je te tue. » « Punition acceptée. »
Ses doigts viennent s'entrelacer aux tiens et ses lèvres trouvent ta peau. Tu frémis, fermant à moitié les yeux. Bordel ce qu'elle peut être divine. Passer de la femme coléreuse à la femme séductrice. Elle te fera perdre la raison.
« Si tu m’oublies, je me tue. »
Tu t'immobilises. Elle se tuerait ? A cause de toi ? Tu en restes pantois pendant un long moment, comme vidé. Tu ne remarques même pas qu'elle agrippe tes poignets pour te clouer au matelas. Tu retrouves tes esprits quand ses yeux viennent chercher les tiens. Tu l'observes un long moment avant de t'exprimer, la voix rauque, grave.
« Tu m'aimes donc si peu pour vouloir mettre fin à tes jours ? » « Promets moi d’arrêter dès que ça devient dangereux. » Tu plisses les yeux. « Je m’en fous qu’on te traite de lâche. Je m’en fous de l’avis qu’on peut avoir sur toi, ou même sur nous. Promets moi juste. »
Tu la sens son inquiétude, son désir de te préserver. Tu la bascules sans mal, inversant vos positions. Et, cette fois, c'est toi qui enserre ses poignets. Tu te penches au dessus d'elle, ton visage s'arrêtant à quelques millimètres du sien.
« Pourquoi devrais-je te promettre de m'arrêter face au danger si toi tu menaces de mettre fin à tes jours ? Pourquoi est-ce que je devrais être le seul à te promettre quelque chose, Sarah ? » Tu libères lentement ses poignets, plaçant le plat sur l'oreiller, de chaque côté de sa tête. « Je ne peux pas, Sarah. Te promettre de renoncer à ce combat quand toi tu parles de renoncer à ta vie comme si c'était la même chose. » Tu secoues la tête. « Je ne risque pas la mienne. »
Tu caresses sa joue, déposant ensuite un bref baiser sur ses lèvres. Tu attrapes doucement sa main, la déposant sur ton torse, sur ton coeur.
« Il est à toi. Hier, comme aujourd'hui, et comme demain. Qu'importe ce qu'il arrive, Sarah. Même si je perds la mémoire. Il sera à toi. Même amnésique, ce sera toi qu'il choisira. Toi seule. » Tu poses ton front contre le sien. « Si tu peux me promettre de ne pas mettre fin à tes jours, je te promettrai de me retirer de la bataille si ça devient trop dangereux. Pour l'heure, la seule chose que je puisse te promettre, c'est de faire attention et de ne pas me précipiter les yeux fermés sans réfléchir aux conséquences. »
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Sujet: Re: blanc comme neige, rouge comme passion. Dim 16 Nov 2014 - 22:46
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Sujet: Re: blanc comme neige, rouge comme passion. Ven 28 Nov 2014 - 22:02
Pour unique réponse, ses mains viennent se glisser dans tes cheveux, les empoignant avec force avant de t'attirer à elle. Et elle t'embrasse encore une fois. Tu fronces les sourcils mais tu ne cherches pas à résister, lui rendant ce baiser brûlant. Mais tu sais que ce n'est pas un baiser comme les autres. Celui-ci a un arrière goût amer. Il ne s'agit pas d'un baiser pour illustrer qu'elle déposait les armes à tes pieds, non. Il s'agit juste d'une diversion. Elle ne répondra pas. Elle ne pourra pas te le promettre.
Et pourtant... tu avais espéré qu'elle puisse te le promettre à toi. A toi, son amant. A toi, son confident. Mais, qu'importe le rôle que tu endosseras dans son coeur, elle ne pourra jamais te faire cette promesse. Cette douloureuse réalisation te fait serrer le poing à côté de sa tête alors que le baiser devient plus passionné. Même si vous êtes conscients tous les deux que le coeur n'y est pas entièrement. Déçu ? On peut dire ça comme ça.
Vos lèvres se séparent et, alors que tu es prêt à reprendre la conversation, elle cale sa tête contre l'oreiller en s'excusant. Fin de la conversation. Tu n'obtiendras rien d'elle ce soir. Ni jamais. Tu as pourtant longtemps cru que tu serais capable de l'arracher à cette mélasse noire et ténébreuse. Tu l'observes mais elle a déjà fermé les yeux, prononçant ses dernières paroles pour la soirée.
Tu secoues la tête, abattu, amer. Tu te laisses glisser sur le côté, ton regard se scotchant au plafond un long moment. Pourquoi refuse-t-elle toujours de prendre un chemin bien meilleur que celui sur lequel elle navigue depuis tant de temps ? Es-tu un si mauvais guide, un si mauvais compagnon de route ? Probablement. Elle ne peut pas emprunter la route sur laquelle tu veux l'orienter. Ou elle ne veut simplement pas. Tu fermes un bref instant les yeux, tournant la tête vers elle, ne distinguant que ses sombres cheveux.
Un idiot, voilà ce que tu es Orwenn. Rien d'autre qu'un idiot qui se croyait être la solution à tout. Comme ces cons sur leurs chevaux blancs dans les contes. Foutaises. La réalité te fout une claque.
Et, encore une fois, Juliette a voulu se la jouer solo en abandonnant Roméo.
Lorsque tu te réveilles, le lendemain et de bonne heure, Sarah dort encore, tournée vers toi. Tu l'observes avant de te redresser lentement, quittant son lit en faisant le moins de bruit possible. Elle semble bien endormie et tu te rhabilles, toujours le plus silencieusement possible. Tu fouilles dans ta veste pour en sortir une fleur reliée à un ruban. Le genre de truc que les filles s'accrochent au poignet pour les bals afin de montrer qu'elles ont un cavalier. Tu regardes l'objet puis Sarah avant de soupirer et de ranger la fleur dans ta veste. Te dirigeant vers la fenêtre, tu ne prends pas la peine de laisser de mot, te contentant d'adresser un dernier regard douloureux à la magnifique et ténébreuse Juliette endormie.
Et tu disparais de la même manière que tu es arrivé la veille. Dans le froid et sous les petits flocons de neige.
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Sujet: Re: blanc comme neige, rouge comme passion. Sam 29 Nov 2014 - 3:40
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Sujet: Re: blanc comme neige, rouge comme passion.