Who will be there to take my place, when i'm gone ?
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Sujet: Who will be there to take my place, when i'm gone ? Dim 16 Nov 2014 - 18:33
Lâcheté.
Un coup dans la gueule, un second. Un nouveau dans les côtes. Et puis le couteau fatal sorti de nulle part qui se plante… Non, le réveil a toujours été automatique avant une mort rêvée. J’ignorais pourquoi, mais c’était comme ça. Je me réveillai, haletant, transpirant dans mon lit. Depuis qu’Orest m’avait tabassé, c’est bien simple, je faisais souvent ce genre de cauchemar. Sauf que c’était même pas lui que j’avais en face, ni même une personne réelle. C’était toujours un visage random ou bien une simple ombre, putain d’ombre qui me rappelait quand j’étais encore aveugle. J’avais beau éviter les S comme la peste, avoir retrouvé la vue et ma petite amie - même si je l’avais pas vraiment perdue mais je me comprends, j’avais toujours ces cauchemars qui me pourrissaient mes nuits. C’était comme si j’étais pas entier, ou je sais pas… Comme s’il me manquait quelque chose que j’avais pas fait. Comme dans Casper avec les fameuses “tâches inachevées”.
Actuellement, la seule chose que j’avais pas encore achevé, c’était la peur qui descendait mon trouillomètre à zéro. Celle d’affronter ma propre soeur. Je portais même pas mes couilles pour aller m’excuser auprès d’elle, pour déballer mon sac, lui dire à quel point je me sentais con et nul et abruti de lui avoir fait ça. Nan, j’attendais juste que ça passe, que la plaie suppure toujours un peu plus et que je puisse plus faire marche arrière. Enfin ça, c’était ce que je croyais, parce qu’il y avait toujours moyen de rattraper les conneries et le temps perdu. Après tout, Anarchy était ma soeur, ma moitié. C’était la princesse que je m’étais promis de protéger depuis sa naissance, et je l’avais laissé tomber. Le seul moyen de me racheter, c’était d’être à nouveau le grand frère que j’avais été avant. Avant la guerre des classes, les S… Avant Prismver même.
Un coup d’oeil à mon réveil - enfin utile haha - me permit de voir 1h42 d’affichée. J’allais me faire doublement trucider mais j’étais finalement décidé à réparer ma légendaire connerie. Je me levai tant bien que mal, la gueule dans le pâté et les jambes flageolantes et m’habillai un peu, histoire de pas me balader en caleçon entre les bungalows et les cabanes. Un bermuda, un t-shirt et le tour était joué, tant pis si on était en plein mois de novembre et que j’allais me peler les miches comme un fou, ça suffirait. Bon d’accord, un pull en plus et c’était tout.
Et voilà que je me mettais en route pour la cabane de ma soeur, me demandant comment j’allais être accueilli sinon à coup de claques et de hurlements. Je culpabilisais déjà bien mais rien qu’imaginer ce que j’allais voir dans sa chambre, le bordel que j’y avais mis et surtout l’inscription en doré sur la porte… Je m’étouffais dans mes propres remords. Dans ma tête ça sonnait comme “hahahaha je suis trop un enculé de la vie, j’ai enfoncé la tête de ma soeur sous l’eau alors qu’elle était déjà pas bien, au lieu de la soutenir. Salut tu m’vends une corde, conscience ?” Et ma conscience, qui n’était que moi au final, de répondre “lol nope, pose ton service trois pièces sur la table et assume tes actes, sale branleur”. Bon j’étais fatigué hein, m’en voulez pas s’il vous plaît, mais ça ressemblait quand même à peu près à ça, le débat intérieur que j’avais avec ma propre conscience.
J’arrivai enfin à la cabane 10, en claquant des dents et en ayant la chair de poule jusque sur les os mais tout allait bien. Ma culpabilité me tenait au chaud. C’était ouvert. C’était toujours ouvert, et si un détraqué sexuel était passé par là, il aurait pu profiter de ma soeur ou même de Chan, la p’tite chinoise chou qui dormait là aussi. Je soupirai en poussant la porte, comme si ça allait me donner le courage nécessaire d’affronter ma soeur. Elle avait changé en peu de temps, d’après les échos que j’avais eu. Je n’avais jamais demandé directement à Charlie comme Anarchy se portait mais c’était un tout. RED dissout, les A qui foutent un peu plus la merde avec leurs horaires de bibliothèque exclusifs… Et ma soeur était un peu le chevalier que j’aurais voulu être, elle se battait pour ses idéaux - nos idéaux, sauf que moi je me touchais - et ceux des E. J’étais fier d’elle, fier qu’on soit de la même famille et qu’on sache que Scarlet rimait pas avec tapette. Bon ok, dans mon cas, ça rimait avec lavette mais bref.
Je toquai à la porte de la chambre de ma soeur et entrai sans attendre de permission. J’étais persuadé que je ne l’aurais pas eue si j’avais dit qui était là à pratiquement 2h du mat’. J’avais le palpitant qui était décidé à me lâcher mais je continuai tout de même vers son lit. Un regard vers l’emplacement théorique du placard me noua la gorge et je m’arrêtai un instant en plein milieu de la chambre. Celle que j’avais saccagé pour rien. Pour un truc qui allait me faire marrer, pour une cravate teinte à la pisse. J’avais envie de hurler, de frapper dans un mur ou même un mec - ou une nana, je faisais pas toujours la distinction - et ça me frustrait.
J’allai me retourner vers la porte, me barrer dans mon bungalow sans rien dire et sans rien tenter quand un bruit derrière moi me retint de faire mon lâche. Le bruit d’une couette jetée. J’avais appris à le reconnaître quand j’avais les yeux morts, ce son. Et je me décidai enfin à parler. Enfin murmurer.
▬ Euh… Salut Zelda. Je… Je faisais que passer, je repars.
Mais non putain, sale con, reste ici, prouve que t’es un homme et que t’as du courage, te barre pas comme ça.
Sujet: Re: Who will be there to take my place, when i'm gone ? Mar 18 Nov 2014 - 20:58
the things we lost#
ft. nate#
Encore une nuit gelée, à passer toute seule. T’es supposée être cette fille sans peur, qui rigole devant la mort et qui frappe le destin à coup de machette. C’est pas qu’une couverture, t’es bien la nana qui crache aux pieds de la Faucheuse ; mais derrière ça, quand on creuse, on la trouve l’Anarchy flippée. Celle qui se terre au fond de sa couette et qui pleure tous les soirs, qu’a l’impression de ressentir de nouveau ses propres griffes s’enfoncer dans sa chair. Celle qui sursaute au moindre bruit, celle qui flippe à l’idée de dormir sans personne – mais tu tentes pas d’aller vers les autres, tu veux pas qu’ils sachent que t’es aussi faible. Parce que tu sais plus si tu peux leur faire confiance, parce qu’en plus d’être traumatisée t’es méfiante. Il t’a enlevé une part de toi, Shane. Il t’a enlevé toute ta force en un claquement de doigt, et tu sais pas comment la récupérer.
Ce qui te manque le plus, c’est la chaleur réconfortante d’un frère – vrai ou non – les mains qui viennent ébouriffer ta tignasse ; tignasse qui reprend peu à peu sa couleur originale, comme un rideau qui tombe. Tu passes une main dedans, soupirant. Il faudra la refaire, cette coloration. Assise devant une coiffeuse en bordel, t’évites de croiser ton propre regard dans la glace – pour y voir quoi ? deux yeux terrifiés par la solitude, ou deux pupilles inhumaines ? T’en as marre, t’es en train de devenir folle. A petit feu elle se consume la flamme de la vie, elle se noie.
T’en es pas aux tentatives de suicide – tu peux pas laisser autant de gens qui t’aiment derrière toi, tu peux pas tout foutre en l’air par égoïsme. Si tu dois morfler pour les aider, t’hésiteras pas. Tu l’remarques pas Anarchy, mais au fond t’es une bonne amie, tu sais que tu partiras plus avant d’être sûre qu’ils vont tous bien, et qu’ils iront tous bien même sans toi. Mais tu la voudrais cette délivrance, cette fin. Ne plus avoir à choisir, ne plus devoir réfléchir ; juste se laisser aller, laisser la vie faire son affaire. Et un jour il viendra le dieu de la forêt, ce foutu cerf qui t’offriras ton dernier baiser. En attendant, t’endureras ce qu’il faut – et personne te stoppera.
Tu glisses sous la couette, frissonnant légèrement malgré la chaleur ambiante. Et tu fermes pas les yeux, tu regardes l’heure toutes les cinq minutes jusqu’à 00h00. Une heure qui te rassure, étrangement ; un jour sans casse qui s’achève, une infime seconde entre les deux qui t’offre cette sérénité – pas besoin de t’inquiéter pour demain, on verra à ce moment-là. Et tu files vers le sommeil, tu laisses tes paupières s’abattre, essayant d’oublier la vision de ton propre sang coulant dans la baignoire, de tes doigts couverts de ce liquide vermeil.
Et c’est deux heures plus tard que ton cœur fait un bond dans ta poitrine, que tes griffes se tendent et qu’un espèce de choc électrique parcourt ta colonne vertébrale. Knock. Knock. Knock. Ta respiration faiblit jusqu’à devenir presque inexistante, tu te mords l’intérieur de la joue et renifles – pour tenter de reconnaître l’odeur. T’es plus humaine Anarchy, c’est désolant. Coincée à mi-chemin entre l’animal et la fille, sans en être au stade des oreilles et de la queue. Tu plantes tes ongles dans la couverture qui te protège et la jettes sur le côté pour identifier l’individu.
« Euh… Salut Zelda. Je… je faisais que passer, je repars. « Tu vas encore me laisser toute seule ? Fais un pas vers c’te porte et j’te démonte mon pote. »
T’es fatiguée, ça sort tout seul. Grognant légèrement, tu t’assieds sur le lit et frottes tes yeux gonflés. Tu pleurais dans ton sommeil, tu chouinais comme un putain de bébé. Crocs de nouveau serrés, mine légèrement agacée – mais on le voit au fond de ton regard, ce bonheur sans borne. Une occasion de le revoir, ce con de rouquin. Une occasion de le reprendre – de le ravoir. Histoire de récupérer un peu de dignité, t’enfiles un t-shirt ; il a beau être ton frère, il n’est pas obligé de voir ta poitrine. Quelle poitrine couillonne, t’es aussi plate que l’eau du robinet. Hors de question de te lever, tu te penches et choppes un paquet de cigarettes et en allumes une. C’est ta piaule après tout, tu fais ce que tu veux. T’envoies délibérément la fumée dans sa direction, tu le regardes vraiment.
Il a pas changé. Toujours ces tifs en bataille, toujours ce regard… Wait. Tu bugues quelques secondes – il te regarde vraiment. Pas comme avant, quand il fixait ta silhouette. Cette fois on dirait qu’il te voit, on dirait qu’il…
« Tes yeux. Qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Tu sais Nate, elle essaye de pas parler de l’histoire. Elle essaye d’y aller en douceur, elle fait un effort alors que t’allais de nouveau la planter là, après l’avoir réveillée ; elle et ses angoisses. Parce qu’elle pourra plus dormir, maintenant. Elle pourra plus fermer les yeux sans se retaper toute la scène. C’est flippant tu sais, de revivre toujours la même horreur. De sentir son corps bouger tout seul, pour nous ouvrir le dos, pour déchirer notre propre chair. T’en dis rien, mais t’en penses pas moins. Et tu le lui montres, dans ton regard.
« Qu’est-ce que tu fous là, au fait ? »
Dis-moi que j’te manquais. Dis-moi que t’es désolé. J’m’en fous, tant que tu me promets de rester.
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Sujet: Re: Who will be there to take my place, when i'm gone ? Mar 25 Nov 2014 - 20:45
parl meyeur stp
J’avais envie… Non je crevais d’envie de sauter sur ma soeur et la prendre dans mes bras, lui dire combien elle me manquait, que je m’en voulais de l’avoir laissée seule mais j’avais peur qu’elle m’envoie chier, voilà pourquoi j’étais reparti. J’étais même plus la moitié d’un homme, à tout le temps fuir comme ça. Mais ce fut sa voix qui me retint, bouffée petit à petit par les clopes qu’elle devait enchaîner et par les larmes qui lui rongeaient la gorge.
▬ Tu vas encore me laisser toute seule ? Fais un pas vers c’te porte et j’te démonte mon pote.
Non Zelda, j’te laisserais plus jamais seule.
▬ J’suis pas ton pote, j’suis ton frère. Alors tu parles mieux s'il te plaît.
La réplique claqua dans l’air, c’était sorti plus vite de ma bouche que de mon cerveau et j’aurais bien voulu ravaler la phrase que j’avais vomi. Sauf que la manière dont elle s’adressait à moi m’irrita un peu. J’avais fait volte-face vers elle, la détaillant de mes yeux tout neufs. J’arrivais à voir à peu près normalement quand il ne faisait pas trop jour pour l’instant et la petite lumière mit à jour une jeune femme sauvage, plus que dans mes souvenirs. Ma soeur avait mûri. Envolés les deux gamins qui prenaient innocemment leur bain à deux, qui se faisaient des dessins sur le corps en disant que c’étaient des tatouages de papa. Nous étions deux adultes - pas forcément responsables mais pour ça, je crois que ma soeur serait d’accord sur ce point, on vous emmerde profondément, - et on tentait d’agir en tant que tel.
Je la regardai enfiler un t-shirt deux fois trop grand pour elle en gardant une face neutre. Je sais pas pourquoi, mes coins de bouche restaient fixés sur “no smile”. Elle m’envoya une bouffée de cigarette à la face, provocante. Qu’est-ce qu’elle attendait au juste ? Que je l’engueule en lui disant que la clope, ça finira par la tuer ? Que je la prenne sauvagement contre un mur comme un étranger ? J’arrivais même plus à comprendre ma propre soeur. Il allait nous falloir du temps pour retrouver cette connexion qu’on avait.
▬ Tes yeux. Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
Premier petit sourire, fugace mais bien existant. Donc il y avait bien une différence entre avant et maintenant et Zelda l’avait remarqué. J’avançai lentement vers elle en la fixant bien comme il faut dans les yeux, ceux de Papa qui pourraient vous tuer sur place mais sans répondre. Je voulais faire mon petit effet drama qu’elle péta en un instant.
▬ Qu’est-ce que tu fous là, au fait ? ▬ Oh rien, j’avais envie de faire comme Léocade et m’astiquer le gland sur ma soeur.
Et je m’écrasai comme une merde sur le pieu, l’emportant sous mon bras dans mon élan, pour qu’elle finisse contre mon torse à la fin de la course.
▬ Nan pour de vrai, j’ai eu envie de te faire un coucou à deux heures du mat’. Histoire qu’on discute un peu toi et moi, que je m’excuse, tout ça tout ça. Sauf que pleure et je sais pas trop m’excuser, désolé. Tu m’en veux pas trop de pas savoir le faire ?
J’inspirai et soupirai lentement, pour me donner un peu de contenance et me mis à tousser à cause de la fumée de cigarette que tenait toujours Anarchy dans sa main. Je l’avais oublié cette connasse qui voulait se mettre en moi et ma soeur mais je ferais avec, tant pis...
▬ Je… Franchement, je suis désolé. J’ai merdé sur toute la ligne, avec les S. J’sais même pas ce que j’y foutais parce que j’aimais pas ça, cette idée de foutre le merdier pour rien. J’ai du… Ma voix s’étouffa dans le fond de ma gorge un instant. J’ai du défoncer ta chambre - et me tape pas s’il te plaît, même si je l’ai mérité, - j’ai du m’en prendre à Oswald et Warren. Pour l’autre tapette, ça m’a pas gêné plus que ça mais y’avait Warren avec lui au même moment… Et j’ai eu envie de péter les dents de Jozef pour lui avoir fait du mal. J’suis un mauvais frère, j’suis un mauvais protecteur, j’suis un looser tout court…
Je posai mon menton sur le haut de son crâne doucement en espérant ne pas me faire battre à mort au bout d’un moment, comme ça par surprise (pas si surprise que ça). Je sentais les larmes qui voulaient sortir, là derrière, sauf que non, j’voulais pas pleurer. Je pouvais pas. J’étais assez faible comme ça pour pas en rajouter en plus.
▬ Un jour j’arriverais à faire un truc sans faire de connerie. Et au fait, je comprends pourquoi Heath t’apprécie autant. T’es devenue jolie Zelda. Parole de Knuckles. Enfin tu l’étais déjà quand on était petits, mais voilà. Enfin merde tu m’comprends.
Sujet: Re: Who will be there to take my place, when i'm gone ? Mer 26 Nov 2014 - 16:23
the things we lost#
ft. nate#
« Si c'est pour me dire comment j'dois m'adresser au type qui a foutu en l'air une grande partie d'ma vie, tu peux dégager. Moi aussi j'peux jouer à ton jeu, on peut s'en foutre plein la gueule ou parler calmement, à toi d'voir moi j'm'en branle allègrement. » Elle est de mauvaise humeur Anarchy. Elle a pas envie qu'on la fasse chier avec sa manière de parler, Nate ou pas, personne lui dit quoi faire bordel de merde.
En plus de ça, il répond même pas à sa question, il avance juste en la transperçant de ses yeux magnifiques. Ca lui glace le sang à Nana, ça fait longtemps qu'on l'avait pas regardé comme ça. Comme Papa, ce coup d'oeil que seul Nate pouvait reproduire. Elle dit rien mais ça lui ferait presque peur, de revoir ces deux pupilles briller – en quoi elle est utile, maintenant ? A quoi elle servait ? A quoi elle servira ?
« Oh rien, j'avais envie de faire comme Léocade et m'astiquer le gland sur ma sœur. Fais-toi plais, je sais que j'suis bonne. » Une touche d'humour pour cacher les larmes.
Et il la prend dans ses bras, il squatte sur son lit sans aucune gêne, aucune pudeur – heureusement qu'elle dort pas sans culotte, la situation serait embarrassante autrement. Elle se blottit pas, elle se rapproche pas. Tout simplement parce que les contacts, ça la flingue, maintenant. Ca la tétanise. Nate, si tu savais ce qu'elle vient de vivre. Si tu sentais la douleur sous les cicatrices de son dos. Si tu sentais l'horreur sous ses ongles, sous ses paupières. Ils sont tous là, ses démons. La dévorant toute la nuit durant, sans une seconde de répit. Tu les vois ses cernes, dis ? Tu les sens ses battements de cœur ? Rapides c'est un euphémisme, ils vont tellement vite qu'elle a l'impression que son cardiaque va s'enfuir par sa gorge. Elle va finir par gerber ses propres entrailles, tu sais ?
« Nan pour de vrai, j'ai eu envie de te faire un coucou à deux heures du mat'. Histoire qu'on discute un peu toi et moi, que je m'excuses, tout ça tout ça. Sauf que pleure et je sais pas trop m'excuser, désolé. Tu m'en veux pas trop de pas savoir le faire ? Non.
Si, bien sûr que si. Même pas foutu d'demander pardon, même pas foutu de réparer ce qu'il a brisé. Pourquoi tu lui en veux, Anarchy ? Tu t'es excusée auprès de ceux que t'as blessé ? T'as demandé pardon à tous ceux qui pleurent derrière toi ? Non, tu t'es jamais retournée. T'as ignoré leurs hurlements, leurs supplications. Et maintenant que c'est les tiennes que t'entends, tu te hais. Tu les hais tous. T'as envie de détester l'humanité toute entière, de maudire la base même de l'existence et de ragequit cette putain de vie. Et ses pensées se bousculent, elle sent les larmes qui veulent passer la barrière de ses cils pour s'étendre sur son visage – pour accentuer la honte qu'elle sent.
Elle pose machinalement sa cigarette dans un cendrier et glisse une pastille à la menthe entre ses lèvres – vieux réflexe, pour pas avoir l'haleine d'un pompier défoncé. Tous ses gestes sont tendus, pleins de méfiance. Elle a peur que quelque chose se jette sur son bras pour le lacérer, peur que son corps ne lui obéisse plus. Peur de se mutiler seule, peur de perdre définitivement le contrôle qui nécessite une grande partie de son attention.
Bravo Nate, t'arrives au meilleur moment – craquement.
« Je... Franchement, je suis désolé. J'ai merdé sur toute la ligne, avec les S. J'sais même pas ce que j'y foutais parce que j'aimais pas ça, cette idée de foutre le merder pour rien. J'ai du... J'ai du défoncer ta chambre – et me tapes pas s'il te plaît, même si je l'ai mérité, - j'ai du m'en prendre à Oswald et Warren. Pour l'autre tapette, ça m'a pas gêné plus que ça mais y'avait Warren avec lui au même moment... Et j'ai eu envie de péter les dents de Jozef pour lui avoir fait du mal. J'suis un mauvais frère, j'suis un mauvais protecteur, j'suis un looser tout court. T'attends pas à c'que j'te contredise. »
Faut pas croire qu'elle dit ça de but en blanc, qu'elle crache sur son propre frère sans remords. Mais elle peut pas ne rien dire, elle peut pas la fermer et accepter ses excuses après ça. C'est pas qu'un événement, c'est une chaîne, une longue chaîne de souffrance. Ca commence par une dispute, par de simples sanglots. Ca se poursuit par une baston, puis une agression. Elle a toujours la sensation de se noyer, Anarchy. Elle rêve toujours de sa noyade. Un traumatisme, un cauchemar – vois un psy Anarchy, tu deviens folle. C'est ce qu'elle ferait, si elle en avait la force. C'est à un putain de psy qu'elle parlerait.
« Un jour j'arriverais à faire un truc sans faire de connerie. Et au fait, je comprends pourquoi Heath t'apprécie autant. T'es devenue jolie Zelda. Parole de Knuckles. Enfin tu l'étais déjà quand on était petits, mais voilà. Enfin merde tu m'comprends. Tu sais, il m'apprécie pas que pour ma gueule ou mes fesses, selon ce que tu regardes actuellement. J'ai pas des amis parce que j'suis jolie. J'en ai parce que j'compte sur eux, et inversement. Tu devrais en faire autant. »
C'est pas méchant, Nate, le prends pas mal. Elle essaye de te faire comprendre quelque chose, là.
« … J'me jette, j'suis sûre que t'es trop teubé pour capter. Elle se redresse et s'installe sur ses genoux, en face de lui. Une position étrange mais elle s'en branle. Son front frôle le sien, elle plonge son regard dans ses beaux yeux. Regarde Nate, ce regard ravagé par la haine, le désespoir, la peur, le manque de sommeil. Regarde ce qu'ils lui ont fait. J'comptais sur toi, Knuckles. Elle murmure sa douleur, celle-là même qu'elle voudrait hurler. J'me disais qu'tu m'ferais jamais rien, qu'tu serais toujours derrière moi si j'tombais. Au final, tu m'as poussé. Au final, tu les as aidé. Ils me haïssent, les dorés. Parce que j'avais pas peur d'eux, parce que j'osais bomber l'torse devant les chiens du Ranker. Parce que j'voulais gueuler qu'jle niquais facile, ce putain d'inconnu. Elle ferme les yeux, son souffle s'abattant sur le visage de son frère. Parce que j'étais confiante, ils voulaient m'abattre. J'le sais, j'l'ai senti leur plaisir. J'l'ai senti leur joie d'me voir trembler d'trouille, à la limite de m'pisser dessus. J'ai tout senti, de leur rage à leur plaisir. Ils le savent p'têtre pas mais j'l'oublierais jamais, leur grain d'folie. Parce que l'brun en m'bouffant la gorge, il a fait passer la quasi-totalité de ses putains d'émotions en moi. Trop profondément pour que j'm'en sépare. J'la sens encore, la douleur qu'il s'inflige tout seul. »
Et ça lui fait peur. Elle prend une des mains du rouquin, et la glisse sous son t-shirt, dans son dos. Sur ses cicatrices. Tu sais Nate, t'es le premier qui peut y toucher, le premier qu'elle force presque. Elle esquisse un sourire – sourire de dépit. Tu les sens, les pansements ? Le bandage qui court sur tout son dos, qui lui entoure la taille et remonte jusqu'à ses épaules. Tu l'avais pas vu, hein ? C'est beau, pas vrai ? De l'art, comme il dirait ce psychopathe.
« Tu vois c'qui arrive quand on laisse une Nana toute seule ? Elle finit par s'lacérer le dos toute seule. Par s'ouvrir les veines. Dirigée par un marionnettiste, comme une putain d'poupée mal foutue. »
Elle se rapproche encore, comme si elle allait l'embrasser. Elle pourrait, ça la dérangerait pas. C'est son frère, c'est presque naturel pour elle. Pourtant, à quelques millimètres de ses lèvres, elle s'arrête, elle bouge plus. Qu'est-ce que tu branles, Anarchy ? Elle baisse la tête et rit doucement. Un rire nerveux, alors qu'elle glisse ses bras autour du cou de son frère. Et c'est son nez qu'elle mordille subitement, avant d'enfouir la tête dans son cou, de respirer son odeur plus que rassurante.
« J't'en veux tellement Knuckles. Pas d'ma chambre, j'm'en branle de ça. Pas non plus pour avoir tabassé Oswald sans même prévenir ta sœur – même si j'pourrais, là. J't'en veux parce que t'as voulu te démerder tout seul, parce que t'as cru que t'étais invincible et que sans nous tu pouvais survivre. Sans toi j'suis que dalle, et j'avais la naïveté d'penser que l'inverse était vrai. »
Elle chiale pas Anarchy, elle rigole. Comme une conne, parce qu'extérioriser tout ça c'est dur. Comprends-la Nate, elle est traumatisée actuellement. Comprends que se faire torturer dans sa propre chambre, au bord de son propre lit, c'est dur. Et comprends que c'est pour ça qu'elle était heureuse d'avoir des gens sur qui compter.
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Sujet: Re: Who will be there to take my place, when i'm gone ? Dim 21 Déc 2014 - 15:14
T'es flippante mais c'est cool. #boulet
Est-ce que j’avais bien ma soeur en face de moi ? Ou bien juste une pale copie, une enveloppe charnelle dans laquelle on aurait incrusté une autre personnalité ? Il était où mon repère féminin, celui sur qui je me basais pour définir le caractère des autres filles ? J’avais un goût amer en bouche, un goût que moi seul m’étais laissé. Parce que c’était ma faute en partie, ce qui lui était arrivé. J’avais conscience intérieurement du peu de modestie que j’avais quant à ça mais depuis qu’on était gosse, j’étais son grand frère, j’avais fait en sorte d’être son monde. Et l’inverse était vrai aussi, puis j’avais détruit ces deux royaumes d’un souffle en allant chez les S. C’est ce qu’elle tentait de m’expliquer, assise sur mes genoux dans une position plus que gênante, même s’il s’agissait de Zelda. Elle me prenait pour un con et je la laissais faire, j’avais plus la force de contester pour l’instant. C’était en quelque sorte mon jugement et elle y présidait.
▬ J'comptais sur toi, Knuckles. J'me disais qu'tu m'ferais jamais rien, qu'tu serais toujours derrière moi si j'tombais. Au final, tu m'as poussé. Au final, tu les as aidé. Ils me haïssent, les dorés. Parce que j'avais pas peur d'eux, parce que j'osais bomber l'torse devant les chiens du Ranker. Parce que j'voulais gueuler qu'jle niquais facile, ce putain d'inconnu. Parce que j'étais confiante, ils voulaient m'abattre. J'le sais, j'l'ai senti leur plaisir. J'l'ai senti leur joie d'me voir trembler d'trouille, à la limite de m'pisser dessus. J'ai tout senti, de leur rage à leur plaisir. Ils le savent p'têtre pas mais j'l'oublierais jamais, leur grain d'folie. Parce que l'brun en m'bouffant la gorge, il a fait passer la quasi-totalité de ses putains d'émotions en moi. Trop profondément pour que j'm'en sépare. J'la sens encore, la douleur qu'il s'inflige tout seul.
Je savais qu’elle parlait d’Anshu. Lui et Narcisse s’en étaient vantés au bungalow et moi j’avais rien dit, parce qu’ils avaient tabassé ma soeur. C’était ça qui m’avait fait réagir si vite. Qu’est-ce que je foutais avec eux ? J’étais qu’un voyou, pas un “criminel”, si on se basait sur ce genre d’échelle. Moi je taguais des murs, j’emmerdais les petites vieilles et eux, ils volaient, violaient et tuaient (mais pas forcément dans cet ordre, cqfd.) Et je sentis les marques physiques qu’il avait laissé sur le corps devenu presque trop maigre d’Anarchy. Je sentis une sorte de rage sourdre dans ma gorge, une envie de leur casser la gueule mais qu’est-ce que je pouvais faire contre eux ? On en frappait un, ils se ramenaient en bande et je le savais bien. C’était une famille comme surinait Nova.
▬ Tu vois c'qui arrive quand on laisse une Nana toute seule ? Elle finit par s'lacérer le dos toute seule. Par s'ouvrir les veines. Dirigée par un marionnettiste, comme une putain d'poupée mal foutue. ▬ Je sais que je le dirais jamais assez, mais j’suis désolé sis’. Je leur aurais refait le portrait quand ils se sont marrés comme des enculés en nous racontant ça. C’est pour ça que j’ai décidé de me barrer des S entre autres. J’veux pas qu’on m’associe à ça, j’veux pas faire plus de mal que j’en fais déjà sans le vouloir.
Je vis son visage s’approcher plus encore du mien, me forçant à loucher de mes beaux yeux tous neufs grâce à Charlie. C’était à la fois douloureux et bienfaisant de pouvoir la regarder à nouveau en face, parce que j’y lisais des choses qu’en bon lâche, j’aurais préféré ignorer, parce que je la retrouvai enfin la soeur qui se confiait à moi, même si c’était teinté de haine sous-jacente. Je caressai machinalement du gras du pouce ses pansements, comme si ça pourrait la soulager. Peut-être que si j’en apprenais plus sur mon pouvoir, je la soulagerais un peu ? Mais ça, ce n’était pas dit parce que pour l’instant, je savais que je pouvais tatouer mentalement des gens et créer un effet vite fait, mais pas tout le temps.
Je la laissai me mordiller le nez en grimaçant un peu à cause de l’odeur de cigarette et la serrai dans mes bras, quand elle se cacha dans le creux de mon épaule. Elle était bien là Anarchy, cachée quelque part sous un tas de souffrance, de haine et de rancoeur. Je l’avais trouvée sous la surface, ma soeur, bien enfouie. Au début, j’avais bien cru qu’on aurait un clash Scarlet et finalement, on se retrouvait comme avant. J’aurais pu lui balancer des tas de saloperies que je ne pensais pas à la tête mais qu’est-ce qui m’aurait différencié des S ? J’aurais appuyé sur les plaies encore ouvertes de ma soeur, ça n’aurait servi à rien quand je voulais simplement m’excuser.
▬ J't'en veux tellement Knuckles. Petit sourire de ma part. Pas d'ma chambre, j'm'en branle de ça. Pas non plus pour avoir tabassé Oswald sans même prévenir ta sœur – même si j'pourrais, là. J't'en veux parce que t'as voulu te démerder tout seul, parce que t'as cru que t'étais invincible et que sans nous tu pouvais survivre. Sans toi j'suis que dalle, et j'avais la naïveté d'penser que l'inverse était vrai. ▬ Je m’en veux aussi, t’en fais pas. Et j’dois dire que tu m’fais flipper, ce que t’es devenue et tout, mais à côté je suis fier que tu sois ma soeur. Tu portes les couilles des Scarlet quand moi je me cache la queue entre les pattes. Et j’ai été con de pouvoir penser que vivre sans mes vrais amis et toi, c’était possible. J’ai détruit le petit monde dans lequel on vivait toi et moi, mais ça a eu un point plutôt positif : on a gagné un peu en maturité. Enfin moi en tout cas.
Je m’allongeai à nouveau sur le lit, emportant Anarchy dans ma descente et la serrai un peu plus dans mes bras, en faisant attention à son dos. Je me rendis compte que j’avais toujours la main sous son t-shirt et la retirai prestement, un brin de rouge aux joues. Pour qui j’allais passer ? Un connard incestueux comme Remington ?
▬ Oh au fait, je te repayerai tes mangas, ceux sur lesquels j’ai écrit. J’ai pas eu le courage de les déchirer, quoique tes yaoi j’aurais pu. Mais vu que Charlie a guéri mes yeux, je vais trouver un salon de tatouage sur l’île et à New York pour les vacances et je gagnerais ma croûte.
Bon ok j’avoue, c’était un peu merdique comme gage de bonne volonté, mais on parlait de moi là. J’étais pas le plus futé des mecs de la planète alors je me débrouillais comme je pouvais.
▬ Tu m’as manqué Anarchy, ajoutai-je en enfouissant mon nez dans ses cheveux qui refoulaient la cigarette. Tout ne pouvait être magnifiquement beau dans ce tableau, merde. J’espère qu’après ça, je pourrais être un grand frère exemplaire. Enfin aussi exemplaire que possible hein, qualités et défauts compris. Je serais toujours un glandu mais on n’y peut rien à ça.
Ca sortait tout seul, comme si j’étais en train de répéter une leçon ou bien lire ma liste de voeux pour Noël. Mais ça me faisait du bien de tout déballer comme ça, parce que j’en avais jamais parlé à personne au final. Je n’avais plus envie de pleurer, juste envie de rester comme ça. Elle allait m’envoyer chier à coup sûr mais elle aurait raison.
Sujet: Re: Who will be there to take my place, when i'm gone ? Sam 3 Jan 2015 - 15:18
the things we lost#
ft. nate#
« Je m’en veux aussi, t’en fais pas. Et j’dois dire que tu m’fais flipper, ce que t’es devenue et tout, mais à côté j suis fier que tu sois ma soeur. Tu portes les couilles des Scarlet quand moi je me cache la queue entre les pattes. Et j’ai été con de pouvoir penser que vivre sans mes vrais amis et toi, c’était possible. J’ai détruit le petit monde dans lequel on vivait toi et moi, mais ça a eu un point plutôt positif : on a gagné un peu en maturité. Enfin moi en tout cas. - J’ai pas gagné en maturité. J’ai juste pris conscience des limites. Et maintenant, je sais ce que j’peux supporter. Reste qu’à améliorer ça, quoi. »
Elle glisse contre lui et se blottit, laissant échapper un minuscule ronronnement. Ca lui fait un bien fou, de sentir battre le coeur de son frère, sa chaleur et sa douceur naturelle. Elle retient un rire en le voyant rosir. T’inquiète pas Nate, elle a pas honte de ça. Vous êtes frère et soeur, ça ira pas plus loin - jamais. Peu importe ce qu’ils diront ou croiront, de son côté elle s’en branle. Y a des choses plus importantes dont il va falloir qu’elle s’occupe, comme se rendre plus endurante, être apte à subir plus de douleur sans broncher. Y a que ça qui l’intéresse, pour l’instant. Y a que ça qui occupe son petit esprit. Parce que si elle veut que personne ne vive la même chose qu’elle, va falloir qu’elle apprenne - c’est étrange à dire, mais sur le coup Anarchy pense pas à sa pomme. Disons que c’est à double utilité.
« Oh au fait, je te repayerais tes mangas, ceux sur lesquels j’ai écrit. J’ai pas eu l courage de les déchirer, quoique tes yaoi j’aurais pu. Bouche entrouverte dans un “oh” outré. De quel droit il ose ne serait-ce que PENSER à détruire ses précieux yaoi ? Mais vu que Charlie a guéri mes yeux, je vais trouvr un salon de tatouage sur l’île et à New York pour les vacances et je gagnerais ma croûte. - Fais-toi plaiz. Et si t’as b’soin d’aide pour ton futur salon, hésite pas. Tu comptes reprendre celui de Papa et Maman, plus tard ? »
Un petit sourire plein de fierté se dessine sur les lèvres de la brune, qui colle une pichenette sur le nez de son aîné. C’est une bonne chose, qu’il pense déjà à ce qu’il va faire. Tout ce qu’elle désire - enfin après qu’elle lui ait envoyé tous ses reproches à la gueule - c’est qu’il oublie cette passade stupide. Qu’il cherche plus à réparer des erreurs irréversibles, mais qu’il se concentre sur l’après. Déjà qu’ils redoublent tous les deux, faudrait pas non plus qu’ils niquent un futur même pas réfléchi.
« Tu m’as manqué, Anarchy. J’espère qu’après ça, je pourrais être un grand frère exemplaire. Enfin aussi exemplaire que possible hein, qualités et défauts compris. Je serais toujours un glandu mais on n’y peut rien à ça. - Tu m’as manqué aussi. Et si j’ai survécu 18 ans avec toi - défauts et qualités compris, comme tu dis - j’tiendrais encore le coup, t’en fais pas pour ça. J’ai pas demandé un frère exemplaire, mais juste un frère. »
Essaye de comprendre les sous-entendus, Nate. Elle a besoin d’un frère qui la soutienne, qui la pouss en avant, qui l’empêche de tomber. Elle sait qu’elle va probablement compter sur toi, que tu sauras pas être là tout le temps. Et si t’arrives trop tard elle s’en fout, tant que t’arrives un jour. Tant que tu prends ses restes dans tes bras, que tu serres son corps tout faible contre ta poitrine. C’est ton contact qui lui a le plus manqué, quand elle s’est réveillée dans l’infirmerie, qu’elle a pleuré toutes les larmes de son corps. C’est ta présence dont elle se languissait chaque soir où elle s’asseyait dans son lit et qu’elle fixait la porte comme si le pire des monstres venait d’y frapper.
Elle est devenue folle toute seule. Pas le genre de folie où tu hurles, où tu finis interné dans une camisole de force. Non, le genre qui nous bouffe de l’intérieur, qui nous empêche de sourire et qui finit par nous éteindre, par nous vider de toute notre énergie vitale. Et elle était bien partie Anarchy, bien partie pour crever sur ce pieu. Elle sentait presque le souffle glacial de la Faucheuse derrière son épaule. Maintenant, c’est que celui de Knuckles dans ses cheveux qu’elle sent.
« Tu m’fais revivre. »
C’est à peine soufflé, un murmure quasi inaudible. Son but était pas d’être entendue, au final elle est même pas sûre d’avoir vraiment dit ça. Elle ferme les yeux pour la première fois depuis un bon moment, et elle pose la tête contre lui, se frottant un peu pour mieux s’installer. Elle a presque envie de dormir, cette fois sans faire de cauchemars. Elle a presque plus les larmes aux yeux. Y a plus beaucoup de choses qui vont en sortir, de ses lippes légèrement entrouvertes, maintenant qu’elle se sent sombrer.
Merci Nate, tu lui as offert la possibilité de dormir un peu, depuis le temps qu’elle essaye.
« Merci.. »
Est-ce qu’elle l’a vraiment dit ?
InvitéInvité
Sujet: Re: Who will be there to take my place, when i'm gone ? Mar 6 Jan 2015 - 2:23
Forever and ever
▬ Fais-toi plaiz. Et si t’as b’soin d’aide pour ton futur salon, hésite pas. Tu comptes reprendre celui de Papa et Maman, plus tard ?
J’acquiesçai silencieusement en souriant, tout fier de pouvoir dire ça. J’étais fier et il y avait un sentiment indescriptible qui gonflait dans ma poitrine en pensant à ça. Je pourrais reprendre le salon de mes parents alors que j’avais cru pendant quelques années que c’était fini, je ne pourrais plus voir du tout et que je deviendrais un moins que rien totalement paumé. Je crois que cette sensation qui enflait, c’était l’espoir et la joie de revivre. Et j’enchaînai sur ma promesse d’être un bon frère pour elle, celui que je m’étais promis d’être à sa naissance.
▬ Tu m’as manqué aussi. Et si j’ai survécu 18 ans avec toi - défauts et qualités compris, comme tu dis - j’tiendrais encore le coup, t’en fais pas pour ça. J’ai pas demandé un frère exemplaire, mais juste un frère.
Ce qu’elle dit me fait sourire et j’aurais pu lâcher un “awww” attendri à ces paroles si je ne m’étais pas retenu. Sauf qu’elle avait dit “survécu” et non “vécu”, ce que je pris définitivement très mal ! Oui messieurs, dames. Ou pas, parce que c’était notre manière à nous de nous exprimer, à Anarchy et moi. Je la serrai un peu plus dans mes bras en enfouissant mon nez dans ses cheveux qui sentaient la cigarette, en me disant que finalement, elle ne m’avait pas tant envoyé chier que ça. Ca me rassurait un peu de constater qu’elle s’était radoucie et qu’elle acceptait que je la serre dans mes bras. J’en avais besoin, j’en avais crevé d’envie mais j’avais été trop lâche pour oser l’affronter. Sauf que ça m’avait manqué, ces contacts avec ma soeur.
Le silence régna un moment, agréable après tout ce qu’on s’était balancé et ce qu’on aurait pu continuer à s’envoyer dans la gueule et je resserrai encore un peu ma prise autour de ce petit corps maigre que je protégerais. C’était moi le frère Scarlet, c’était pas elle et même si elle était trop fière pour l’accepter, je serais toujours assez près pour pouvoir l’aider ou la venger. Dans un geste mesuré pour ne pas la brusquer, j’éteignis la petite lumière blafarde et laissai mes yeux ouverts dans l’obscurité pour profiter de ce moment au mieux, un sourire léger sur les lèvres.
▬ Tu m’fais revivre. ▬ Et je continuerais encore longtemps à te maintenir en vie.
C’était une promesse que je me forcerais de ne jamais briser et qui nous tiendrait lier longtemps, jusqu’à notre mort. Ce n’était pas la manière la plus glamour de le sortir mais c’était ce que j’avais trouvé de mieux sur l’instant. J’embrassai doucement son front, enlevai mon t-shirt du mieux que je pus avant que je ne meurs de chaud pour nous installer sous la couverture. Cette nuit, tu pourras dormir en paix Anarchy, avec un toit pour t’abriter et un gardien pour chasser les mauvais rêves. Tu seras ma Terre et moi je serais ton Atlas.
▬ Merci..
Je n’étais pas sûr d’avoir bien entendu mais je souris, lâchant un léger souffle par le nez. C’était plutôt à moi de lui dire merci pour ne pas m’avoir tabassé ni rejeté. Mais je me tus parce que j’avais senti qu’elle glissait doucement vers les bras de Morphée et que je ne pouvais décemment pas lui refuser ça. Et nous nous endormîmes comme ça, un peu plus légers qu’il y avait quelques minutes, enlacés comme quand nous étions gosses et qu’Anarchy venait dans mon lit après un cauchemar ou juste par caprice et par défi.
HRP : MERCI DE CES FEELS ZELDAMOUR. JE T'AIME. Forever and ever /PAN/