On oublie jamais son premier amour. C’est la pensée qui me traverse l’esprit tandis que j’avance à pas rapides dans les couloirs, ayant quitté la salle des E d’un pas rapide, presque pressé. Je suis au courant comme toute l’école, et je ne tiens pas en place depuis que je sais. Deux jours que je rumine, un week-end entier à me demander ce que je devrais faire. J’ai connu ça, j’étais à la place de Lukas, victime d’un pouvoir incontrôlé. Réponse froide, brève, il veut s’en tirer seul et ça me rend presque triste de voir qu’il n’accepte pas l’aide que je lui ai proposé. Sentiment d’inutilité, d’incompréhension face à la bande des cinq qu’ils forment.
J’en connais trois, et franchement, vu les difficultés, je préfère ne pas me pencher sur les deux autres. Je sais, c’est un peu ingrat compte tenu du fait que je sois proche de la majorité des vieux avec qui ils ont choisi de sympathiser, toujours est-il que je n’aime pas les gosses. Et ça, c’est un fait avéré. Lukas est grognon, mais il m’a aidé avec mon pouvoir et j’aimerais lui rendre la pareille. Refuser cette part, c’est ce qu’il répétait. Ca porte ses fruits, mine de rien, ces jours sont bien plus calmes qu’auparavant - et maintenant qu’il est celui qui a besoin d’aide, j’aimerais faire mon possible pour lui rendre la pareille.
Y’a son meilleur pote, Zephyr, avec qui les choses ne sont pas très faciles étant donné ma relation avec Jim. J’essaie de m’y faire, de pas trop lui bouffer cette place qui lui revient de droit. J’aime pas trop m’imposer, et à vrai dire, je comprends qu’il ne m’apprécie pas. Résolu, sans réelle envie de me battre pour ce que je ne devrais pas lui voler. Et puis, il y a Mack. Mack c’étaient des moments inoubliables, parce qu’on oublie pas la personne qui commence à faire vraiment battre votre coeur, même si aujourd’hui c’est quelqu’un d’autre qui entretient cet amour. Mack c’était une fille que j’ai apprécié avant d’aimer, une amie avant d’être la raison des maux qui me tordaient le ventre avant de me coucher. Je crois qu’elle ne comprenait pas grand chose de plus que moi, et c’est dans cette innocence affection que l’on se complaisait. Que ça avait été le cas, tout du moins.
Grande fille, mon cul. Je la connais sûrement mieux que les gamins avec qui elle traîne - quand vous avez tenu le coeur de quelqu’un dans votre main, cette personne ne peut plus rien vous cacher. Je la vois, cette inquiétude dans l’irrégularité de ses traits, la peur qu’elle essaie comme toujours de dissimuler. Désolé Mackie, ça marche pas sur moi. Tu cacheras rien au gamin idiot qui a déjà su te mettre à nue sur ce que tu ressentais. L’amour il est venu et reparti, et pourtant, j’ai toujours en tête le mécanisme de cette grande rousse au coeur trop énorme pour être comprise.
Moi je sais, parce qu’on a pendant un moment partagé des sentiments que je serai probablement incapable de décrire aujourd’hui. Je sais parce que je suis trop clairvoyant pour me laisser avoir par une assurance qu’elle essaie de se donner. Il va falloir plus que des sourires et une étreinte pour me convaincre que tout va bien. Je sais que j’ai pas beaucoup aidé depuis ton retour alors laisse-moi juste la possibilité de me racheter. Laisse-moi juste essayer de renouer, en commençant par un truc bête comme t’apporter une nouvelle console - celle que tu as toujours aimé. J’ai pas besoin d’un mot pour te dire que je regrette pas de te les donner, je pense que tu le sais - les jeux vidéos, hormis ceux de sport, ça a jamais été ma tasse de thé.
« Hey. Pas mal la nouvelle chambre. »
Débarquer à l’improviste sans frapper - j’ai presque couru jusqu’ici, profitant de cette journée qui vous est réservée. Tout le monde en cours, à l’exception des élèves du bungalow qui a brûlé. Admirable manoeuvre de l’administration, pour enfin qu’ils servent à quelque chose. Que voulez-vous, la pilule RED est toujours pas passée.
« Une console. Tu vas t’ennuyer. Et j’sais que t’es grande et forte mais je m’en fous. Je tenais à être là, en cas de besoin. »
I've been around the world but never in my wildest dreams would I come running home to you. I've told a million lies but now I tell a single truth : There's you in everything I do.
« Hey. Pas mal la nouvelle chambre. »
Elle avait beau être d’une lenteur d’esprit inégalée, elle avait reconnu sa voix avant même de le voir arriver. Parce qu’il y a des choses qui ne s’oublient pas, qui restent gravées en vous sans jamais s’effacer. C’est comme le vélo ou le ski - ça ne s’en va jamais tout à fait.
Pourtant, elle était bien occupée, Mack, perchée sur sa chaise, clous dans la bouche et marteau en main. Bien concentrée, et ça pouvait se comprendre - un coup un peu trop fort sur le clou, et c’était le bâtiment entier qui s’écroulait. Tant de risque pour une simple guirlande électrique - comme si la décoration de sa chambre ne pouvait pas attendre. Besoin de reconstruire et vite son univers de peur d’encore trop changer. Trop concentrée mais vite libérée. Elle se retourne brusquement, lèvres fermées et étirées.
« Mmfgautchieeer ! » Et avec les clous hors de la bouche, ça donne quoi ? Et puis, t’as conscience que t’aurais pu te transpercer la langue ? Remarque, ça nous aurait fait des belles vacances. Elle retire tout ça de ses lippes pour offrir un sourire un peu plus large, et saute de sa chaise, le pied agile. « Oui mais elle vide faut que j’arrange tout ça » - aka ‘faut que je mette vite le bordel avec des affaires que j’ai pas encore sinon je vais me mettre à faire une crise parce que c’est trop sérieux comme endroit’.
Elle avance vers lui, trop naturellement, pour se bloquer juste au dernier moment. Juste devant lui. C’est vrai qu’ils ne s’étaient pas revus seul à seul depuis leur séparation. C’est vrai que leur regard vienne de se croiser. C’est vrai que ce n’est plus aussi simple. C’est vrai qu’elle ne peut pas se permettre de juste arriver et de le prendre dans ses bras. Pourtant, elle aimerait bien, juste une étreinte, pour qu’il lui pardonne d’avoir été une idiote pendant toutes ces années. Alors elle reste un instant là, le sourire immobilisé, les yeux qui commencent à s’égarer, à papillonner.
Il a changé, Gautier. Tellement changé. Même maintenant, quand elle y pense, les mots qu’il avait dit en arrivant lui semblaient être ceux d’un étranger.
Mais pourtant, Gautier, c’est toujours son premier amour. Elle veut pas y penser au passé, elle veut pas qu’une seule des secondes passées avec lui soit déformée, ou changée en insipide souvenir. Bien sûr, les sentiments ne sont plus les mêmes, pour lui comme pour elle, et il y a toute cette distance qui s’est imposée. D’autres émotions, plus douloureuses, qui sont arrivées. Une douce amertume qui s’est infiltrée. Mais Mack, elle veut pas se laisser faire, Mack, c’est une guerrière. Elle laissera pas la force des choses transformer son précieux lien en quelque chose qui leur fait mal - qu’elle essaie seulement. C’est elle la force incarnée, elle la super héroïne - alors tout le reste, il peut bien aller se faire voir. Qu’on essaie donc de lui donner la moindre pensée négative à propos de ce précieux amour - elle l'attend au tournant.
Alors en le voyant comme ça, la console qu’elle aime tant dans ses mains, elle peut tout simplement pas se retenir. Parce qu’elle sait pas mentir, Mack. Elle sait pas faire semblant. Et même si quelque part au fond, elle a un peu mal, elle est persuadée qu’elle peut vaincre tout ça. Passer au dessus de la gêne. Passer au dessus de tout. Après tout, elle veut juste qu’il soit heureux, aussi heureux qu’elle a prévu de l’être - dans son futur inventé. Alors elle se jette à son cou, un rire dans la gorge. Elle est toujours plus grande que lui, et il rentre toujours aussi parfaitement dans l’espace de ses bras. Des choses qui ne changent pas, alors que tout est si différent. Elle le serre avec précaution, le sang qui bat aux joues et le coeur qui pulse un peu trop. La joie de le retrouver plus forte que n’importe quel regret.
« Tu m’as manqué, petite tête.»
Et c’est tout. Elle se détache déjà, attrapant la console pour la regarder avec cet air de gamine qui déballe un gros paquet cadeau. « Oh mon dieu t’aurais tellement pas du je vais tous les énerver avec ça ahah. Alors qu’ils ont tous besoin de repos. » Surtout Lukas. Un tremblement la parcourt à la pensée de son ami encore à l’infirmerie. Il faudra qu’elle aille le voir tout à l’heure, qu’ils reparlent un peu de ce qui s’est passé - de cette nuit de flammes qu’elle voit encore dans son sommeil.
Blocage mécanique, elle se gratte rapidement la tête, change de sujet. Tellement habituée à passer au travers des sujets qui blessent que c’est devenu un réflexe : toujours jeter la patate chaude. Vite, un sujet. « Olympe va bien sinon ? » C’est peut être pas le plus délicat des sujets, mais ça l’intéresse vraiment. Parce qu’elle l’apprécie déjà, Olympe - même si ce serait sûrement plus simple de la détester. Mais Mack elle déteste pas, elle aime toujours de tout son grand coeur, qu’est comme le sac d’Hermione : toujours de la place. Trop de place. Et parfois beaucoup de vide.
« On peut parler en jouant. Prêt à te reprendre les râclées de ta vie ? » Juste comme au bon vieux temps, dans un présent où vous ne vous connaissez plus. Du moins pas encore.
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Sujet: Re: something we can't forget •• pv. mackie Mer 17 Déc 2014 - 11:31
Ici, ça pue la mort. Ca n’a rien à voir avec Mack. Depuis que je suis entré dans la pièce, je ressens ce malaise, cette gêne - l’odeur du neuf, l’absence de personnalité entre ces murs. Ca pue la tristesse, c’est ce que je ressens. Cette terrible sensation de vide, dans la chambre d’une fille plus remplie de sentiments que n’importe qui dans cette école. Quelque part, ça m’énerve - ça m’énerve de la voir dans cet état, ça m’énerve de voir cette gêne que j’ai tenté de balayer d’emblée. Tout m’énerve. Je crois que la fumée a un mauvais effet sur moi.
Une pensée reconnaissante à l’égard de Lukas, je plante mes ongles dans la paume de ma main pour me forcer à effacer ce pessimisme ridicule. Toutes les péripéties qui me sont arrivées au cours de cette dernière année m’ont fait oublier à quel point les gens comme Mackenzie étaient amusants. A quel point cette atmosphère innocente, brûlante de sincérité, me manquait. Les choses sont différentes avec Olympe, notre seule réunion est une preuve à elle seule que ma vie ne va pas si bien que j’essaie de le faire croire à tout le monde.
Avec Jim, Mackenzie est la seule qui me renvoie à mon ancien moi. Comme un ouragan de bonne humeur et d’envie de sourire qui vous submerge, et contre laquelle vous ne pouvez rien faire. Parce que j’ai beau porter en moi un monstre, j’ai beau avoir été un membre de RED, un type dangereux et beaucoup d’autres choses, j’étais surtout un gamin de 18 ans - un gamin sensible à cette joie de vivre étouffante. Une joie de vivre dont j’avais été amoureux. Maintenant que j’ai grandi, je me dis que son départ était peut-être une bonne chose. Je ne suis pas sûr que le « nous » auquel je repense parfois, depuis son retour, aurait survécu à tout ça. Peut-être que personne n’aurait pu le faire - l’amour étouffé par la peur de moi.
Bref, je suis désolé d’être moi, mais je suis moi. Je crois qu’on peut résumer en disant que je ne la mérite pas.
Son étreinte, soudaine, balaie mon pessimisme et me conforte, paradoxalement, dans cette idée. Elle n’a pas changé, elle a toujours cette totalement impossibilité d’être rancunière, cette brillance inégalée. Hésitant, sceptique, je reste figé pendant une seconde, cherche comment réagir - parce qu’on a tous les deux perdu cette spontanéité qui nous faisait agir comme deux Idiots. Et pourtant, le résultat est le même - mes bras entourent son gigantesque corps pour lui rendre son étreinte, avec cette force qu’elle ne connaît pas encore. Plus besoin de te retenir Mackie, je suis presque aussi fort que toi - le Berserker a ses avantages.
« Tu m’as manqué, petite tête.» « Toi aussi. », avouais-je. « J’aurai dû passer plus tôt, c’est pas correct. En plus Mr. Clayton m’avait bien expliqué le concept : “les filles on va les chercher et on les raccompagne !” Comment j’ai pu zapper ? »
Faux air boudeur, une pointe d’humour pour détendre l’atmosphère. C’est déjà mieux. De toute façon, je ne sais pas si quelque chose pouvait être pire que cette chambre qui puait. Je sais, j’ai l’air de vachement l’aimer cette pièce, mais je supporte sans doute encore moins le vide que le désordre. L’avantage, c’est qu’elle n’aura rien à balancer quand elle s’éclatera sur la console que je viens de lui donner.
« Olympe va bien sinon ? »
Vlan. Le coeur qui se serre à l’entente du nom, il me faut un temps pour faire le rapport entre elle et elle. Mackenzie et Olympe, je veux dire. Je ne suis pas naïf, je sais très bien qu’il doit déjà y avoir un quiproquo - ce qui n’est pas tellement étonnant en vue du temps que je passe avec elle. Je hausse les épaules, l’air faussement détaché - à vrai dire, depuis la fête, je me sens un peu mal. J’ai l’impression qu’elle s’est vraiment forcée à venir et qu’elle n’a pas du tout apprécié la fête.
« Olympe elle va… » C’est plus dur à décrire qu’il n’y paraît. « ...comme d’habitude. »
Je suis désolé, mais je ne peux pas faire mieux - et de toute façon, je ne suis pas certain qu’elle veuille s’éteindre sur le sujet. C’est juste Mack, elle parle sans réfléchir - parfois ce sont juste des mots qui s’échappent d’eux-même de sa bouche pour en troller la propriétaire, d’autres fois c’est une explosion de sincérité. Moi, je comprends tout, parce que j’ai le rôle du gars indécis qui doit faire semblant de ne rien voir pour éviter d’avoir à écraser toute la vérité en plein sur le visage de la fille triste. Alors moi, je vais brancher la console et je l’allume - par chance, j’ai deux manettes. Enfin, c’est une chance tant que le jeu n’a pas commencé. En dehors des jeux de course, je suis une vraie tanche - Heath et Mackenzie devraient s’entendre sur ce point-là. Quoique non. On parle de Heath.
« On peut parler en jouant. Prêt à te reprendre les râclées de ta vie ? » « J’en ai marre de gagner de toute façon. »
Sarcasme. L’arme du pauvre type désepéré. Je m’assois en face de l’écran, en tailleur, renifle bruyamment. Le bruit familier de la console m’arrache un sourire. J’observe les alentours, un peu déçu : d’ordinaire, je regarde les alentours pour trouver un sujet de conversation, et aujourd’hui, les alentours sont vides, donc je n’ai aucune idée de quoi dire. Fais comme Mack, vas-y, balance un sujet random. Réfléchis, réfléchis. Nouvelle chambre, le feu, les colocataires, ta visite...
« T’es amoureuse de Lukas ? » VLAN. « ‘fin… J’sais pas, vous avez l’air proches avec votre bande de potes, là - j’connais pas les deux autres d’ailleurs. Et puis je vous ai vus ensemble à la fête. » Je me tourne vers elle. « Bon, j’avoue, j’ai balancé ça sans réfléchir. Te sens pas obligée de répondre. »
On commence bien. Je suis même pas clair, c'est qui les "deux autres" ? ...Oh et puis fuck. C'est pas comme si ça m'intéressait - je hais les gosses. Je me sens vieux.
PV. Mackie • Janvier • cadetblue
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Sujet: Re: something we can't forget •• pv. mackie Sam 14 Fév 2015 - 0:54
I've been around the world but never in my wildest dreams would I come running home to you. I've told a million lies but now I tell a single truth : There's you in everything I do.
Mais quoi Mack, évidemment que c’est pas possible de faire comme avant. Ca fait même pas dix minutes que vous vous parlez, et vous commencez déjà à vous agresser à coup de questions trop curieuses, trop indélicates, trop impulsives - trop vous. Elle aurait pas dû parler. Mais c’est tout ce qu’elle sait faire, tout ce qu’elle peut faire.
Parler pour ne rien dire. Parler pour combler ce grand vide qui s’est étendu entre vous et qui la ronge complètement.
« T’es amoureuse de Lukas ? » Elle peut pas empêcher son corps de freeze complètement l’espace d’une seconde - un petit bug de système. C’est quoi ça, de la jalousie ? Naaaan impossible y’a plus rien. Alors elle pense à sa relation avec Lukas, avec le fait qu’ils aient fait “ça” l’autre jour. Sans être amoureux - oui, elle est certaine que c’était pas vraiment de l’amour parce que … Parce que c’était pas comme avec Gautier. Et quand elle s’en rend compte, ça lui fout un coup, tout doux dans le ventre. Mais un coup quand même. C’est que le premier amour, c’est quelque chose de spécial, d’inoubliable, d’inégalable. Aussi bien dans les meilleurs souvenirs que dans les pires amertumes à venir.
La tête penchée vers lui, elle l’écoute se justifier. Elle aime pas le voir comme ça, pas plus qu’elle ne veut le voir se faire des idées. Alors elle rit. Autodéfense contre le monde et ses ennuis. Un grand éclat parvient à glisser d’entre ses lèvres. Parce que c’est ridicule qu’il puisse penser à elle et Lukas. « Nope ~ » Parce que c’est ridicule que - « Les deux autres les deux autres … il y a une autre fille tu sais ? Je suis peut être pas féminine et ai tendance à traîner que avec des garçons mais ... Elle va pas être contente si tu l’oublies. » C’est vrai quoi, on passe pas à côte de Princesse Chloé comme ça. Mais le fait qu’il ne voie que les garçons qui l’entourent et pas les autres lui fait un peu plaisir. Et mal, aussi bizarrement. Ah, franchement, pourquoi tout est si compliqué ?
Elle aurait voulu lui dire tellement de choses, à Gautier. Des choses sur les raisons de son départ si soudain, sur les lettres qu’elle a pas réussi à envoyer, sur le coup de tête qui l’a amenée ici. Sur son coeur qui pique et qui gratte quand elle le voit, au lieu de s’illuminer comme avant. Sur la manière dont elle les a trouvé beaux, très beaux, Olympe et lui au bal. Mais très loin aussi. Et avec ça, elle voulait lui raconter ses journées, l’attirance qu’elle a pour Scott, sa soirée avec Lukas, et l’incendie.
Mais c’est plus possible. C’est ce qu’elle comprend, là, tout de suite, son pouce sur le joystick et le visage de Gautier en visuel. Jeune adulte - il a fini par y arriver. Et elle aussi, elle arrive à ce moment où faut franchir le pas, comme elle l’a franchi avec Lukas. Grandir, et apprendre à mentir.
Mentir, ou dire les vérités cruelles.
« Pourquoi, tu es jaloux ? » Filtre pensées/paroles toujours désactivé, avec une allumette comme Mack, c’est clair que ça finit toujours par faire des étincelles. Accidentelles - et c’est peut être ça le pire. Elle a dit ça sur un ton plaisantin, comme ce le sera toujours avec elle - lippes étirées en un sourire taquin. Vous voyez la nekoface dans les anime ? Et bien c’était ça, en quelque plus américain et roux. Ouais, pas vraiment ça quoi, mais ça passait. Ca passait bien, parce qu’elle connaissait pas son sujet. La jalousie, c’était un sentiment qu’elle connaissait pas avant son retour ici. Un truc inconnu dont elle vient juste de découvrir les flammes, qui la brûlent même pas. Feu tout doux. Une fois de plus, elle avait juste parlé pour ne rien dire.
Mais c’était toujours mieux que le silence, non ?
Elle sourit, sourit encore alors qu’au fond, elle se maudit d’être entrée sur ce terrain. Heureusement elle peut en sortir quand elle veut, elle a le prétexte parfait. La manette entre ses mains. Mario Kart lancé, le cri du Yoshi vainqueur crève cette atmosphère oppressante. Raison de plus de prendre Yoshi - sa voix à elle seule rend faible l’ennemi. « Ca fait longtemps, mais je ne vais pas me retenir pour autant petite tête. » Elle se retient déjà bien trop, alors faut lui retirer ça.
Faut pas lui enlever son droit à son main tout puissant.
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Sujet: Re: something we can't forget •• pv. mackie Sam 14 Fév 2015 - 2:04
C’est soudain, ça se lit dans son regard l’espace d’un instant mais ça ne s’oublie pas parce que ce n’est pas commun, qu’elle n’est pas comme ça Mack - détresse au fond des yeux, tristesse dégoulinant d’une voix brisée. Non, elle est différente la grande rousse que j’ai connu, toujours droite, le regard porté devant elle - perchée depuis sa gigantesque taille, jaugeant le monde avec cette furieuse innocence qui la rend si imperméable à ce mal. C’est ce que j’ai toujours cru avant de comprendre, c’est ce dont j’ai commencé à douter et c’est ce que cet éclat m’affirme - elle ressent autant que moi, plus même que tout autre - et sa force n’est pas dans son antipathie, mais dans tous ses efforts pour intérioriser. Gorge sèche, vrillée d’une culpabilité soudaine qui me prend de court. J’inspire lentement, regarde devant moi - au travers d’elle, sans vraiment la voir. Respire. C’est comme ça depuis son retour, une horrible transparence, un vide incontournable, la complicité effacée par cet amour disparu qui avait tout remplacé. Je ne veux pas regretter, et pourtant, la tentation est là - dans cet oubli de la souffrance qui nous touche tous les deux.
J’aimerais pouvoir lui dire que je suis désolé de ne pas avoir su l’attendre, de ne pas, moi non plus, avoir envoyé plus de lettres. Par respect, parce que je me rends compte qu’elle ne méritait pas ça - et Olympe non plus, loin de là, c’est bien ce qui me touche dans ce bonheur auquel j’ai pu accéder. Cette cruauté, si envahissante, qui me pousse à douter, à songer encore à ce dilemme pourtant déjà résolu. J’agis bêtement, comme si je faisais l’effort de vouloir tout rendre comme avant - l’impossible que je continue à nier. C’est ça, plus qu’autre chose, qui lui fait mal - et mon regard vient trouver mes pieds que je contemple avec une modestie exagérée qui tient davantage d’un dégoût envers moi-même. Bravo Gau’, t’as tellement pas envie de perdre des gens que tu peux pas t’empêcher de leur mentir et de continuer à leur faire espérer.
« Les deux autres les deux autres … il y a une autre fille tu sais ? Je suis peut être pas féminine et ai tendance à traîner que avec des garçons mais ... Elle va pas être contente si tu l’oublies. » « C’est qui ? »
Ma langue claque dans ma bouche, le regard faussement surpris de cette réponse. L’attitude clairement nonchalante et sarcastique, j’agis presque comme un connard - mais le message est plus qu’évident. Je suis venu pour toi, pas pour quelqu’un d’autre - l’état de santé de ton entourage m’est complètement égal pour autant qu’il n’encombre pas le tien. Oui, je n’ai pas retenu le nom de la petite demoiselle qui traînait avec elle - contrairement à Zephyr, pour nos quelques altercations, ou Lukas pour le temps que nous avons passé ensemble. Je brûle d’une honnêteté presque blessante. Alors, pourquoi, dis-moi Mackie, je n’arrive pas à l’être avec toi ? J’aimerais autrement être quelqu’un de différent - juste assez pour être capable d’avouer, dire les choses sans blesser. J’aimerais tellement être plus qu’un homme, parfois, de n’apporter que du bonheur sans l’ombre d’un espoir qui se transformerait en douleur.
« Pourquoi, tu es jaloux ? » « Non. »
Si. Parce que c’est à part, et que notre histoire n’a toujours été qu’une question d’amour cachée derrière une amitié brutale - masculine. Parce que ça n’a jamais été plus loin, plus physique, il n’y a jamais eu comme preuve que nos coeurs qui battaient plus que le cours du temps, échappant à toute cette logique à laquelle je m’efforce toujours de m’accrocher. Parce que je n’ai jamais fait qu’observer, attendre de la voir partir - pour au final être celui qui usait comme excuse le fait d’être incapable d’attendre jusqu’à son retour. Parce que tout bêtement, comme la première de son coeur, j’ai l’envie cruelle d’estimer que tous ses débuts m’appartenaient - comme toute nouvelle parcelle d’amour qu’elle pourrait découvrir. C’est mal, je sais, parce que je ne pourrai pas l’aimer à présent, et que je continue d’éprouver cet élan d’égoïsme à son égard, un éclair de possessivité. Pourtant, il ne suffit que d’une seconde, d’un instant d’égarement - bienveillance écartée par un soupçon d’adrénaline, d’agaçement lorsque la ligne d’arrivée est franchie. C’est comme une énième répétition, un retour en arrière presque insupportable à supporter, l’écho de notre passé que l’on s’efforce de renier.
« Ouais, un peu, et je devrais pas. T’as le droit de m’en coller une. » Tu as le droit de m’en vouloir - de me détester pour ce ressenti que je n’arrive pas à effacer. Je soupire, presque soulagé d’exprimer à voix haute tout ce mal que je m’étais efforcé de mettre de côté. J’ai beau y faire, je n’y arrive tout simplement pas - il y a certaines personnes envers qui l’attachement est si fort que toute la bonté que vous espérez leur garder est balayée par les sentiments que vous éprouvez. « On va pas s’mentir, pas vrai ? » On va pas continuer comme ça, discussion creuse, jeux vidéos et sourire pour reconstruire les appare,ces de cette relation si particulière. C’est pas quelque chose qu’on peut retrouver, c’est quelque chose qu’il faut reconstruire - re-créer loin de ces sentiments qui nous ont fait perdre de vue tout ce qui nous définissait.
« J’avais pas envie de te dire ça parce que j’ai pas envie de te perdre. » dis-je doucement. « Mais je n’ai pas envie de continuer à mentir. T’as le droit de me dire les choses, toi aussi. Au moins cette fois. »
PV. Mackie • Janvier • cadetblue
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Sujet: Re: something we can't forget •• pv. mackie