Un petit Café? [Pv Kerstin Schneider]

“Un petit café ?”

ft. Steven Wargrave

Des sales gosses, c’est ce que tu pensais à cet instant. Une bataille avait encore explosé entre deux classes différentes. Un soupir sortait de tes fines lèvres. Tu ne savais vraiment plus quoi faire de ces élèves qui se faisaient sans cesse la guerre – quoique, c’est compréhensible. Et puis, tu en rajoutes toujours une couche en défendant les élèves de la classe la plus élevée lorsque ça arrive – bien trop souvent à ton gout. Tu passes doucement une main dans tes cheveux, que tu avais laissé détachés aujourd’hui. Tes pas te guidaient vers la salle des professeurs, des rapports sous le bras, tu voulais juste un café pour te détendre. Après tout, c’était la pause, donc, tu avais bien le droit à un peu de repos, non ? Tes yeux bleus regardaient le couloir vide. Le silence, bon dieu que tu l’aimais. Pas de Ruthel qui te faisais hurler, pas d’élèves qui passent leur temps à se battre parce qu’ils sont rabaissés ou autre. Rien. Le calme plat. Ta migraine refaisait surface. Tu vas arrêter de penser aux choses qui te donnent des maux de tête. Le bas de ta robe trainait lentement sur le sol, tu n’étais pas si pressée que cela d’arriver dans cette salle réservée aux adultes. Un second soupir franchissait le bord de tes lèvres. Tu aimais énormément ton travail, mais, parfois, c’était vraiment exténuant. Tu étais arrivée dans cette fameuse salle. Ton mal de crâne était presque parti. Et il n’allait pas revenir de sitôt ; le silence t’accueillait les bras ouvert. Le seul bruit audible était tes talons qui claquaient le sol. Enfin, il y avait aussi celui d’une page tournée. Tes yeux azurés regardaient la salle vide de toute présence – hormis la tienne, pour le moment – jusqu’à ce que tes yeux tombaient sur la silhouette d’un des professeurs. Tu essayais de te souvenir du nom de l’adulte présent. Tes yeux se fermaient lentement, ah, tu te souvenais maintenant, le professeur Wargrave. Tu avais souvent entendu des élèves parler de ses « exploits » lorsque l’un d’entre eux avait la naïveté de dormir pendant ses cours. Un sourire amusé se dessinait sur ton visage alors que tu reprenais ta route jusqu’à la machine qui distribue le café. Tu insérais ta pièce dans le distributeur ni trop rapidement, ni trop lentement. Ta main se dirigeait machinalement vers le bouton pour choisir un café au lait sucré. Ton sourire devenait serein. Une pause agréable t’attendait les bras grands ouverts. Une fois ton café servit, tes jambes te dirigeaient vers la table où se trouvait l’autre adulte. Pourquoi, alors que tu pouvais aller t’installer à une table vide ? Tu ne le sais pas. Tu posais délicatement ton gobelet ainsi que le petit paquet de feuilles griffonnées de rouge et noir sur la table. Puis, tu t’installais sur la chaise que tu avais désignée comme ta place pour cet instant. Toujours dans le silence, bien évidemment. Après tout, pourquoi briser ce moment si plaisant ? Pas que la compagnie du professeur serait de mauvaise augure. Tu buvais lentement ton café au lait, tes jambes se croisaient lentement et tes yeux regardaient les rapports. Aah, tu aimais vraiment le silence.