I.C.S. : Insanely Crazy School

Tartiflette

Waking up, and being someone else, trying to appropriate this new body, with the fear you'll be stuck in here.
   

Elle se pencha une nouvelle fois, réprimant le lourd sanglot coincé dans sa gorge. Une peau douce, touffue, un abdomen très rebondi, des membres inférieurs et postérieurs recourbés, et une large poche. C'en était trop cette fois-ci, elle allait exploser en pleurs. purée, un kangourou quoi! Et de surcroît, il fallait que ce soit couleur gris argent. Oui comme cette affreuse mèche dans ses cheveux qu'elle n'avait jamais pu déloger. Vous en connaissez beaucoup des kangourous gris argent, qui se baladent dans les lycées?
Bon, quitte à être changée en kangourou, autant avoir une couleur fun, genre vert, rouge, rose, orange même! Mais non, il fallait que, comble de la malchance, elle tombe sur une couleur vraiment belle, mais qu'elle détestait.
Elle se retint de justesse de ne pas tomber et trébucher. Ah, si les dirigeants de Prismver ne se comportaient pas comme des gamins, elle n'en serait pas là. Comment on marchait hein? Elle n'arrivait pas à mettre un pas devant l'autre. Et puis les kangourou, ce n'est pas très commun, on n'a jamais le temps de les observer, de savoir ce qu'ils mangent, comment ils bougent, agissent... Il lui fallait apprendre à maîtriser ce nouveau corps toute seule. Enfin, non, elle n'était pas seule, apparemment ils étaient en duo pour retrouver Tartiflette, ce lézard géant et flippant qui avait volé l'antidote.

Nolwen ne s'abaisserait jamais à boire l'eau du robinet. Cela ne lui viendrait jamais à l'idée, ses parents s'en offusqueraient. C'est sale, et il y a un de ces arrières-goûts! Mais il faut bien se laver les dents le matin, et elle n'en est pas au point de se balader avec son stérilisateur en journée. Quoiqu'à partir d'aujourd'hui, elle ferait bien. La moitié du pensionnat a été transformée en animaux seriously. C'est pire qu'un zoo, y en a de toutes les sortes. Des serpents, des escargots, des pingouins... Finalement, entre un reptile, une licorne et un kangourou, elle n'était peut-être pas si malchanceuse que cela. Au moins, elle restait un mammifère. Quant à savoir pourquoi un kangourou en particulier...sûrement son côté maternel et affectif qui ressortait.
Sa peur de rester enfermée à jamais dans ce corps s'évapora immédiatement une fois qu'elle eut lu le LMS paniqué de June. Pourquoi paniquer en réalité? Ils étaient des...des...des gens avec des pouvoirs, on les sortirait rapidement de cet enfer ! En attendant, essayer d'en profiter ! Ce n'était pas donné à tous, de vivre une journée dans le corps d'un animal.
Oh, on devrait en faire une sitcom, ou une téléréalité! "Une journée chez les animaux" ou un titre bien plus badass, elle n'était pas douée pour les surnoms. C'est alors qu'elle regretta son portable, avec lequel elle aurait tout filmé. Enfin, si elle avait pu le tenir avec cette géantes pattes. Puis vint le moment où elle regretta amèrement son magnifique dressing et ses belles Louboutins. Il était plus simple de marcher en talons aiguilles qu'avec ces pieds là!

Elle vit soudainement au loin un bel et fier émeu - à elle deux elles refont l'Australie - enfin façon de parler, mais bon Noly trouvait adorable et majestueux chaque animal sur terre, même la petite araignée. Même malgré la peur qu'elle lui causait. - et commença à sautiller joyeusement dans sa direction. Oh cela marchait! Elle sautillait sans difficulté! Quel animal original que le kangourou, il se déplaçait en sautant ! N'était-ce pas fatiguant? Elle rejoignit ensuite l'émeu, qu'elle savait être Lise, sa partenaire, selon les indications qu'on lui avait données. Elle ne connaissait Lise que de nom, et vaguement savait à quoi elle ressemblait grâce à Apolline. Elle avait l'air gentille, et sympathique. En s'approchant d'elle, elle essaya de parler, et bénit alors les cookies de Ruthel.

"Tu es Lise n'est-ce-pas? Joli corps en tout cas! " s'extasia-t-elle gaiement. "Partons à la recherche de cet enfoiré de lézard mutant, jtiens pas à rester à deux pattes toute ma vie haha ! " plaisanta-t-elle.

HRP:

   

What the acutal fuck

Prismver, c’était le pensionnat ou tout était plus ou moins dangereux. Une maison hantée habitée par une vraie sorcière. Un directeur complètement taré. Des élèves parfois fous et dangereux. Lise le savait, et elle y était habituée. Cela faisait quelques années qu’elle trainait ici après tout. Mais ça, elle ne s’y attendait pas. Juste de l’eau. Elle avait juste bu une gorgée d’eau. Elle avait soif le matin, et elle a bu de l’eau.

De l’eau. Juste de la putain d’eau.

Si elle s’attendait à ça. Après avoir bu sa toute petite gorgée d’eau provenant du robinet, Lise a muté d’une manière assez peu conventionnelle. Elle commençait à se sentir bizarre. Puis ce sentiment s’est gravement amplifié. Et elle a fini par se rendre compte que son corps changeait peu à peu. Des plumes. Des ailes. Un bec. Par peur, elle se rua, manquant de glisser au passage sur le sol de la salle de bain ou elle se trouvait, vers le miroir. Un oiseau ? Elle était un oiseau. Un émeu plus précisément. Elle s’était transformée en émeu.

Au début complètement perdue, fâchée, énervée, apeurée, on lui expliqua la situation. Bien. Très bien. Puis on lui donna le nécessaire pour qu’elle puisse parler même sous sa forme émeu-esque. Alors, une fois le magnifique don qu’est le langage retrouvée, Lise ne put qu’hurler à plein poumon

-MAIS QU’EST-CE QU’IL NOUS FAIT CHIER LE RUTHEL AVEC SES HISTOIRES DE FAMILLE A DEUX BALLES LA.

Sûrement tout le couloir l’avait entendu. Enfin, si les bruits des autres élèves encore paniqués ne l’avait pas couvertes… Mais elle n’avait pas le temps de s’apitoyer sur son sort. Par groupe de deux, les élèves devaient retrouver cette horreur qu’était Tartiflette car il était le seul à posséder l’antidote.

Génial. Une super journée s’annonce.

Avançant péniblement sous sa nouvelle forme, Lise partie à la recherche de la C, un kangourou apparemment, sa partenaire dans la recherche du lézard. Cette C en question, Lise la connaissait de nom, puisqu’elle était une amie d’Apolline. Ce fut d’ailleurs elle qui trouva l’émeu en premier. Lise lui répondit sur le champ.

-Ouaip c’est moi. J’imagine que t’as pas du croiser des masses d’émeu dans le coin, haha. D’ailleurs, je te retourne le compliment. La forme kangourou, c’est très seyant.

Elle marqua une pose puis repris.

-Hum, t’as raison. Les émeus c’est cool, mais la forme humaine c’est mieux. On va par où ? Par là-bas ? Y’a de quoi inspecter.

Lise indiqua la direction de la gauche, dans un couloir de l’étage avec de nombreuses portes. Cette saleté de bestiole pouvait être partout après tout…

©Gau

Tartiflette

Waking up, and being someone else, trying to appropriate this new body, with the fear you'll be stuck in here.
   

"Ouaip c’est moi. J’imagine que t’as pas du croiser des masses d’émeu dans le coin, haha. D’ailleurs, je te retourne le compliment. La forme kangourou, c’est très seyant" lui répondit Lise sur-le-champ. Enfin, ce qui restait de Lise sous la forme d'émeu. C'est vrai que bon, il fallait reconnaître, les deux filles n'étaient pas tellement reconnaissables. Oh si attendez. Un kangourou c'est maternel et affectueux. COMME NOLY HEIN. C'est bizaaaaaaarre venant de la miss qui soi-disant ne pense qu'à elle-même. Qu'importe, elle était au-dessus des rumeurs.

Lise lui indiqua une direction vers laquelle aller, montrant un couloir avec plein de portes. Ce qui ne fut pas pour la rassurer, connaissant son sens "exceptionnel" de l'orientation. Bon, elles n'avaient qu'à essayer toutes les portes, tant pis si elles se perdaient. Tant qu'elles retrouvaient l'antidote...

"Oui pourquoi pas, on peut commencer par là" répondit-elle vaguement distraite. En effet, elle avait cru voir une silhouette sombre familière, mais après quelques secondes de réflexion, ce ne fut pas la personne qu'elle croyait. Tant pis.
Elle continua à sautiller joyeusement une ou deux minutes dans le couloir, ouvrant chaque porte, Lise faisant de même sous sa forme d'émeu. Puis soudain, en voyant un animal dont elle ne connaissait pas le nom (qui écoute les cours de bio sérieux?), elle pensa à Josh et June. Oh god, elle avait tellement envie de les voir sous forme d'animaux. Puis de prendre un selfie tout avec eux haha tant qu'on y est. Et elle laissa échapper un petit rire, avant de se rendre compte qu'elle devait probablement passer pour une folle.

"J'ai juste pensé à un truc stupide" s'excusa-t-elle auprès de sa partenaire, avec un petit sourire.
"Tu sais, t'as l'air vraiment fun et jme sens mal de jamais avoir eu le temps de te connaître avant..." dit-elle avec une mine dépitée. Enfin, si un kangourou pouvait montrer une émotion, à part ses oreilles se rabaissant et ses pattes se rapprochant de son corps.

Une autre forme indistincte passa rapidement dans le couloir, et elle cru que c'était Tartiflette. Jetant un regard en arrière à Lise, elle commença à "courir" dans sa direction, après lui, tournant, tentant de garder des repères. Difficile.
Finalement, elles arrivèrent devant une dernière porte. Hésitante, la patte sur la poignée, elle tourna la tête vers le bel émeu.

"Tu crois que le lézard est là?" demande-t-elle.

   

What the acutal fuck

Les deux jeunes filles, si on pouvait toujours les appeler ainsi, avancèrent dans le couloir, l’une une patte devant l’autre, l’autre en sautillant. Et sans perde une seconde, elles commencèrent à ouvrir toutes les portes du couloir. C’était long et chiant. Surtout que Lise galérait à ouvrir ces maudites portes sous cette forme peu commune. Finalement, dans son élan alimenté par son envie d’en finir, Lise fut coupée par Nolwen qui semblait avoir envie de lui dire un truc soi-disant stupide.

-Ouais ?

Commença l’émeu, impatiente d’en savoir plus. Et son égo prit un sacré boost lorsqu’elle semblait triste de ne pas avoir connue la jeune fille avant. Lise ne comprenait cependant pas en quoi elle semblait « fun », mais bon, un émeu est déjà assez marrant seul, sa forme lui jouait sûrement des tours. Ne sachant trop quoi dire, elle la remercia et lui renvoya le compliment.

-Sérieux ? Bah… Merci alors. Toi aussi, t’as l’air cool, dommage qu’on s’était pas rencontrées avant.

Soudain dans le couloir, une sorte de forme bizarre tira Lise de sa discussion, emportant aussi Nolwen par la même occasion. La jeune fille ne pouvait pas cependant être sûr de ce qu’il s’agissait. Sa comparse courut vers cette forme, suivi de Lise qui accélérait le pas. Elles arrivèrent devant la dernière porte du couloir. Une certaine hésitation se fit sentir.

-Bah, peut-être ! Ouvre, on sera fixées.

Finalement, lorsque Nolwen ouvrit la porte de seulement quelques centimètres, c’était bien cette foutue bestiole qui se trouvait dans la vaste pièce. D’un rapide coup d’aile, Lise referma la porte pour que Tartiflette ne les remarque pas.

-Ok. Ok. Ok. Cette saloperie est là. Maintenant, reste à l’attraper.

Si seulement elle avait gardé sa forme humaine et son pouvoir… Un bon coup dans la gueule assommerait la bestiole, elle l’aurait alors traîné pour la rendre à Ruthel, et tout serait régler. Elle essaya tant bien que mal d’élaborer un plan.

-Bon. On rouvre doucement la porte. On se fait évidemment pas remarquer. Dès que la bestiole n’a pas le regard tourné vers nous, on entre tout doucement. Tu passes à gauche, moi à droite, on arrive de chaque côté de Tartiflette. Et après…

Et après ?

-Euh… Ben on lui saute dessus ?

Lise retourna son regard vers la porte puis vers Nolwen, prête à ouvrir la pièce.

-T’es prête ?

©Gau