boum, was that your ovaries •• anniv' nova

T’as jamais su définir qui était honnête ou non malgré toute l’intelligence que tu possédais. Peut-être parce que, au fond, personne ne l’est vraiment.
Personne ne veut partager l’entièreté de ses secrets, que le moindre écart transforme toute la confiance que vous aviez en un vide absolu. Cette vie est bien plus qu’un jeu ou qu’une équation mathématique. Il n’y a rien de défini, pas même la présence des gens à vos côtés. T’as compris ça trop tard, Hadès.
Tu les a vus disparaître un à un, toute la magie du monde inutile face à la décision prise. Ils sont tous partis, tous - si bien que tu n’avais même plus de personne sur qui rejeter la faute. C’était pire que tout, cette solitude d’un soir, cette nuit avec pour seule compagnie les pensées de tous ces départs. Seul face à tes démons, seul face à la vie. Laisse tomber Hadès. Arrête de croire. T’as déjà bien assez donné pour une vie dont tu n’avais même pas l’intention de profiter.

Tu ne sais pas combien de temps ça t’a prit, mais tu as fini par quitter ta chambre. A force de broyer du noir, tes yeux avaient fini par ne plus chercher la lumière. Et pourtant, comme un réflexe, l’instinct de survie - tu as décidé de sortir. Continuer d’avancer.
Tu as observé tout ce qu’ils t’avaient laissé, relu les lettres, les souvenirs - les photos enregistrées. Tu as fait face à ce passé que tu devrais surmonter, à ces moments que tu te refusais à oublier. C’était qu’une question d’endurance, Hadès.
Combien de fois t’arriverais à y croire avant de finir par désespérer. T’as repensé aux deux autres fois, à la peine que tu pensais à son paroxysme.
Tu as pensé aux mots de Dahlia puis à ceux de Cassiopée - tes oreilles maintenant bercées dans un silence plus qu’évocateur. Comment continuer d’avancer quand il n’y a plus rien au terme ?

Ce matin-là, t’avais le teint si pâle qu’on t’aurait cru malade - et pourtant, ce n’était d’ordinaire pas très glorieux. Le corps piteux, les membres semblant plus maigres qu’à l’accoutumée. Aussi mort en apparence qu’en ton intérieur - le regard vague et perdu, bercé d’une souffrance presque rassurante.
T’es en vie Hadès. C’est sûrement l’unique certitude qui t’oblige à pas tomber. Tu savais une chose, pourtant. Tu savais que tu ne pouvais pas abandonner une nouvelle fois ce qui te restait.
A force de répéter les erreurs, même ton cerveau aux multiples failles finit par retenir le vide que ses actes stupides commencent à laisser. T’as entrepris de tout ranger, étrangement, faire un peu d’ordre dans ta chambre qui regroupait cette vie pleine de regrets.

Dossiers informatiques classées, les plus vieux déchets enfin jetés, quelques photos enfermées dans un cadre soigneusement posé sur ton bureau vide.
T’as décidé de confier un peu de ton âme dans tout ce matériel en lequel tu refusais de croire - entreposer ta vie toujours si bien cachée dans ta maison. Jamais vraiment d’attache, juste une demi-confiance porteuse d’une souffrance insurmontable.
Ça t’a jamais rien apporté de bon, il t’a pourtant fallu toutes ces erreurs pour le comprendre. Plus d’attache, juste une seule - et un peu de souffrance assumée pour pouvoir garder le souvenir de tes années ici.

T’es pourtant prêt à avancer, debout dans la chambre de Nova, ton maigre corps cachant comme il peut ce qu’il a réussi à transporter ici. T’as le regard éclairé d’une légère flamme, un peu timide mais juste assez pour croire en ce qu’elle était. Nova, si similaire à toi, si enfantine dans sa manière d’essayer de croire à ce qu’elle n’aurait jamais.
Nova, l’une des dernières lumières à s’éteindre dans ton monde de noir - l’une des dernières accroches en lesquelles tu voulais croire. Nova, rien qu’elle, dans toute sa complicité, son immaturité, sa maladresse et tout ce qu’elle avait bien voulu te partager. Nova, aide-moi à croire encore, empêche-moi de tomber.

« Joyeux anniversaire. Logiquement étant donné la taille que j'ai commandé y'a la place pour deux. Enfin pas n'importe qui... mais si tu vois régulièrement un autre bg d'1m80, je me barre avec Ronflex. »

Ou, faisons-le ensemble, prisonniers de cette vie désespérée.

©Gau