Y a des vagues de toi et y a moi qui divague ▬ Chayton
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Sujet: Y a des vagues de toi et y a moi qui divague ▬ Chayton Mer 6 Mai 2015 - 21:26
luv ♥
Je suis lâche. Je suis celui qui fuit lorsque les choses deviennent trop compliquées ou font trop mal. Je suis celui qui part se cacher à l'autre bout du monde pour feindre une chimère appelée bonheur. Ou en tout cas j'étais cette personne. Au jour d'aujourd'hui j'ai plus l'impression d'être la personne qu'on fuit. On me l'a pas dit explecitement, certes, mais qu'est ce que je suis censé faire ? Qu'est ce que je suis censé croire ? Il est parti.
Belle connerie d'accorder sa confiance à quelqu'un, pire encore, son amour. Ah oui pour être con, ça, t'es vraiment con Glen. Faut croire que notre vie se résume à reproduire constamment les mêmes erreurs. Faut croire que les autres fois ne m'ont pas suffit.
"J'ignore quand je reviendrais, j'ai des problèmes familiaux. Chayton."
C'est tout ce qu'il m'a laissé. Une phrase sur un bout de papier dans la cuisine. Au début je me disais que c'était peut être grave, qu'il me donnerait des nouvelles, que tout irait bien. Savoir qu'il était parti juste comme ça, ça faisait un mal de chien, mais je pouvais pas lui en vouloir. Je voulais pas lui en vouloir. Je vérifie le courrier tous les jours sans exception, certains jours je rentre même plus tôt parce que la seule chose à laquelle je pense c'est lui. "Et s'il rentrait et que je n'étais pas là ?" voilà ce que je me dis. Mais lui, il est où hein ?
Comment peut-on oser prétendre aimer quelqu'un puis disparaitre en laissant un simple bout de papier à la con dans la cuisine et laisser cette personne dans le silence. Je sais pas combien de temps ça fait, il est parti à la mi-décembre, je crois, un peu avant noël. Au début, je comptais les jours en me disant que tout irait bien et que j'allais vite avoir des nouvelles de lui. Puis au bout d'un mois et demi j'ai arrêté de compter et le temps a continué de passer. Toujours rien. Toutes ces journées passées à le hair sans pouvoir lui dire à quel point je lui en veux, elles me paraissent tellement longues.
Je suis là, dans les jardins de Prismver, à m'occuper des plantes, à continuer mes jeux de gamins stupides, mes faux sourires qui passent innaperçu. Je suis là à mentir, comme toujours. Parfois, j'ai l'impression que je vais devenir fou. J'ai beau faire comme si tout allait bien, à l'intérieur, j'arrête pas d'y penser. Ca tourne dans ma tête, notre rencontre, notre relation de colocataires qui s'est transformée en amitié puis, aussi improbable que ça puisse l'être, en amour. Ma jalousie envers Animkii et la plupart des gens à qui Chayton accorde un peu trop d'attention. Ses mots, sa voix rassurante, ses bras, ses lèvres, sa peau, la chaleur de son corps, son odeur, son sourire...
Comment j'ai pu me faire avoir à ce point. Encore une fois. Je crois que je vais finir par aller vivre seul dans un chalet à la montagne, j'élèverais des chèvres, ça sera de la folie.
Hmm...
Je soupire, retirant mes gants de travail avant de me laisser tomber par terre pour m'asseoir, observant les fleurs dont je venais de prendre soin avec beaucoup d'attention. J'avais envie de partir, de m'exhiler à l'autre bout de la terre et d'oublier tout ça. De faire encore ce truc de "je repars à 0 et je fais comme si le reste n'avait jamais existé". Et je sais pas pourquoi je l'ai toujours pas fait. Je sais pas pourquoi je suis encore là, à espérer qu'il revienne...
Si ça se trouve il est allé voir sa fille puis il s'est réconcilié avec son ex femme. Ils sont tombés dans les bras l'un de l'autre réalisant à quel point se séparer était une connerie, qu'ils n'auraient jamais dû se quitter, qu'ils étaient fait l'un pour l'autre. Ou il a peut être rencontré quelqu'un d'autre. Ou il m'a juste oublié, je ne suis qu'un pigeon après tout.
Rien que d'y penser, ça me déchire le coeur. Je ferme mes yeux histoire de me calmer un peu. J'aurais tellement voulu que tout ça ne soit qu'un mauvais rêve et qu'il soit là quand je rouvrirais mes yeux. Mais j'ai beau faire l'enfant, je sais qu'au même titre que le bonheur, les miracles ne sont que des chimères.
Sujet: Re: Y a des vagues de toi et y a moi qui divague ▬ Chayton Jeu 7 Mai 2015 - 1:47
••• Juste parce que c'est toi. •••
Rester impassible, ne pas sourire ou seulement légèrement, ne pas montrer ce qu'il ressentait. C'était ce que Chayton s'était promis après son divorce et la séparation avec sa fille, qu'il avait très mal vécu. Seulement, un jour, une personne est venue faire voler en éclat toutes les "bonnes" résolutions du grand homme et cette personne, il l'avait laissée en plan du jour au lendemain parce que sa femme menaçait de mettre leur fille à la porte s'il ne se dépêchait pas de venir la chercher. Cela faisait plus d'un mois qu'il culpabilisait en pensant à Glen qui l'attendait à Prismver, très sûrement en le maudissant de tous les noms possibles et en s'imaginant toutes les scènes le rendant jaloux ou fou de rage.
Chayton avait tout laissé tomber à Prismver, son travail, sa boutique et même son nouveau petit ami, pour récupérer sa perle rare, se contentant d'un simple post-it plutôt qu'une longue lettre à l'attention de Glen, parce qu'il voulait attraper le premier avion. Alors qu'il aurait pu tout simplement le réveiller et l'emmener avec lui. Seulement il avait été égoïste et lâche. Il se disait à chaque fois qu'il n'avait pas voulu infliger ça au jeune homme, mais c'était surtout parce qu'il avait peur de sa réaction quand il rencontrerait sa fille, peur si son ex-femme apprenait qu'il était devenu homosexuel. Il n'était qu'un homme après tout ou alors un colosse au pied d'argile, si l'on voulait se rapprocher de l'image qu'il voulait donner.
Et aujourd'hui, il revenait à Prismver, accompagné d'Asha qui resterait avec lui pour les années à venir. En revenant à son appartement, il avait constaté avec soulagement que Glen n'avait pas fait changer les serrures dans un accès de colère. Après tout, il avait sûrement du se dire que son compagnon ne reviendrait pas et avait fui sous la pression… Chayton s'en voulait tellement, même s'il lui avait envoyé une lettre d'excuses pour lui expliquer la situation. Mais avec le courrier international, qui sait si le bout de papier ne s'était pas perdu quelque part en Chine ? Il avait donc laissé sa fille à l'appartement, en lui promettant qu'il reviendrait vite mais qu'il devait d'abord revoir quelqu'un de très important. Oui, très important… La personne la plus haut placée dans son coeur et son esprit après la petite blondinette aux boucles dorées pour qui il avait tout plaqué.
Ce VIP qui s'était frayé un chemin en jouant des coudes jusque sous l'armure de blase de Chayton devait sûrement travailler, à l'heure qu'il était. L'amérindien rejoignit donc les jardins de l'école, où il était pratiquement sûr de le retrouver et son intuition ne le trompa pas. Ou plutôt, le petit moineau qui avait fait son nid quelque part dans un des buissons des jardins ne s'était pas trompé : Glen était bien là, assis à même l'herbe, les yeux fermés, à prendre le soleil comme une plante.
Une épaule appuyée contre le tronc d'un vieux chêne encore vif, Chayton observa le jeune homme un certain temps, ne voulant pas précipiter leurs retrouvailles qu'il appréhendait, malgré l'excitation de jeune damoiseau en fleur qui s'agitait dans son ventre. L'homme-pigeon lui avait cruellement manqué et sur l'instant, il aurait bien abandonné toute sa crédibilité et sa retenue pour se précipiter vers lui et le serrer dans ses bras, lui dire qu'il était revenu et que tout irait bien maintenant. Sauf que l'homme avait peur de la réaction de Glen et il se doutait bien qu'il ne se ferait pas accueillir avec la corolle des roses mais plutôt leurs épines.
Prenant finalement son courage à deux mains et en inspirant un bon coup, le professeur de littérature quitta le couvert protecteur du vieil arbre et se dirigea lentement vers son - il l'espérait encore - petit ami, son coeur cognant trop fort dans sa poitrine et sa salive qui désertait sa bouche. Et au moment de l'aborder, Chayton se sentit vraiment impuissant. Qu'est-ce qu'il pouvait bien commencer par lui dire ? Bonjour ? Désolé d'être parti sans rien laisser d'autre qu'une pauvre phrase sur un bout de papier ? Qu'il l'aimait, peut-être, aussi. Il avait la gorge serrée et il déglutit à grand peine plusieurs fois avant de trouver quoi dire, tout en restant figé au-dessus du corps de Glen.
▬ Je suis revenu…
La grande armoire à glace devait faire face à toutes les émotions qui s'engouffraient dans ses veines par toutes les ouvertures possibles, il en tremblait tellement il était pris dans ce tourbillon qui venait lécher l'intérieur de ses paupières, le picotant un peu. S'il avait su, avant de partir, il n'aurait jamais fait ça comme ça. S'il avait su que retrouver celui qu'on aimait et lui faire face était si dur. Même à quarante ans, on restait petit face à l'immensité des émotions. Le visage figé dans une expression de regret douloureux et d'appréhension, Chayton se tut et attendit la tempête qui allait se déchaîner sur lui.
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Sujet: Re: Y a des vagues de toi et y a moi qui divague ▬ Chayton Ven 8 Mai 2015 - 14:18
luv ♥
Tout est si calme et paisible. Je peux sentir la chaleur du soleil caresser ma peau, tandis que je garde les yeux fermés. Peut êre que j'ai peur de rouvrir les yeux et que rien n'ai changé, qui sait. Je le souhaite si fort, je voudrais tellement qu'il soit là. Je ne saurais pas comment réagir, je suis beaucoup trop partagé entre ma haine et tout l'amour que j'épprouve en même temps pour lui. Mais au moins, il serait là.
Je soupire. Tu es bête Glen, vraiment, le pire des imbeciles. C'est pas en souhaitant quelque chose très fort tout en fermant les yeux que ça va se réaliser (malheureusement). Ca, ça ne marche que dans les films et encore. Je rouvre donc les yeux, arrêtant d'espérer en vain quelque chose qui n'arrivera sans doute pas. Pas tout de suite en tout cas. Peut être jamais même, qui sait ? Personne peut dire s'il reviendra un jour ou non, mais imaginer qu'il ne reviendra pas c'est encore plus dur.
Le regard baissé en direction des fleurs dont je venais de m'occuper je sens tout à coup une ombre se pencher au dessus de moi. Bizarre, le ciel c'est couvert bien vite. Je relève la tête pour regarder au dessus et...
Je suis revenu…
Il était là, se tenant au dessus de moi, et moi, moi je reste là, les yeux grands ouverts, les battements de mon coeur s'accélérant. Est-ce que je suis entrain de rêvé ? Est-ce que j'en suis rendu à avoir des illusions ou à rêver éveillé tellement le manque est grand ?
Je me relève dans un mouvement assez rapide pour pouvoir faire face à Chayton. Je penche alors légèrement ma tête sur le côté en le regardant de haut en bas. C'était bien lui aucun doute. Je peux sentir son parfum flotter dans l'air. Je n'ai qu'une seule envie c'est de me jeter dans ses bras et de ne plus jamais le lâcher. Mais je n'ai pas le droit, si j'ai un temps soit peu de respect pour moi, je n'ai pas le droit.
Je recule légèrement pour resister à cette envie, detournant le regard, le visage inexpressif.
Ah. D'accord.
Je me baisse pour ramasser mes gants et les remettre. Je ne regarde pas Chayton, ou très peu. Le moindre regard peut me trahir. Je ne veux pas qu'il sache à quel point il m'a manqué, je veux pas qu'il ait cette satisfaction de savoir à quel point il est important pour moi et a quel point j'ai souffert de son absence. On se sent important quand on manque à quelqu'un, au bout d'un certains point on peut même le sentir à sa merci. C'est un peu mon cas, si je me laissais submerger par ce que je ressens je serais à sa merci. Je ne veux pas qu'il sache à quel point il me rend faible.
C'est une bonne chose que tu sois revenu. J'imagine. je marque une légère pause en m'accroupissant devant d'autres fleurs J'espère que c'était pas trop dur pour toi. T'avais des problèmes familiaux, c'est ça ?
Evidemment que c'est ça. Tu crois convaincre qui avec ton air pseudo désinteressé Glen ? T'es peut être doué pour tromper ton monde en temps normal, mais là.
Même moi je n'y crois pas de toute façon. Je plisse mes yeux, retirant quelques mauvaises herbes. J'ai une boule dans la gorge, j'ai envie de crier. De crier toute ma haine, de crier à quel point je suis blessé, à quel point je lui en veux. Je déglutis difficilement, je me sens faible, je me sens mal, tellement mal. J'ai l'impression d'être vide à l'intérieur. Je sens même mon corps trembler légèrement.
Moi je vais super bien si tu veux tout savoir. Ces mois sans toi étaient sans doute les meilleurs depuis que je suis revenu à Prismver.
Je veux mourir. J'ai l'impression que plus j'ouvre la bouche plus mon coeur se brise. Je suis censé faire quoi bordel ?
Je soupire et fini par me relever de nouveau, dirigeant finalement mon regard vers celui de Chayton. Mon coeur loupe un battement. Je peux pas dire que je ne suis pas content qu'il soit là, je voulais tellement qu'il revienne. Mais je lui en veux. Je veux qu'il paie le mal qu'il m'a fait. Il ne ma même pas donné de nouvelles, rien. Il aurait pu lui être arrivé n'importe quoi et je l'aurais peut être jamais su.
A ces pensées je fronce les sourcils.
J'espère que tu ne t'attendais à rien en revenant comme ça, du jour au lendemain. je marque une légère pause Si tu cherches quelqu'un qui te tombera dans les bras après que tu l'ai laissé sans nouvelles pendant plusieurs mois, tu peux aller voir ailleurs en tout cas
Je dis ça mais j'ai envie de le supplier de ne plus jamais me laisser. Si ça se trouve il ne m'aime plus et il est juste venu me le dire.
Enfin je dis ça, mais je ne suis sans doute plus grand chose pour toi.
Mon regard accroché au siens, je sens les battements de mon coeur s'accélérer de plus en plus. Réponds moi. Réponds moi. Dis moi que j'ai tort, je t'en supplie dis le moi. J'ai envie de vomir, de pleurer, de l'incendier verbalement, de lui cracher à la gueule tout ce que j'ai sur le coeur. Mais je sais pas quoi faire, je sais pas ce que je suis censé faire. Je suis complètement perdu.
Sujet: Re: Y a des vagues de toi et y a moi qui divague ▬ Chayton Ven 8 Mai 2015 - 21:04
••• Juste parce que c'est toi. •••
Son coeur rata un battement lorsque son regard croisa le sien. L'empressement de Glen lui avait donné bon espoir mais l'homme n'était pas bête, il lui en voulait évidemment. Sa réaction le confirma et Chayton en eut mal. Une simple acceptation de sa présence et ce fut tout. Il eut envie de l'emprisonner dans ses bras pour ne plus jamais repartir, ou alors s'il devait le faire, emmener ce petit bout de caractère avec lui.
Celui-ci retourna alors à son travail en laissant l'amérindien seul face à l'indifférence. Lui qui n'était pourtant pas un grand poète romantique, il avait pourtant imaginé de meilleures retrouvailles et le fait que Glen se contente de le rembarrer froidement le laissa muet et immobile. Il ne pouvait pas partir. Il ne voulait pas partir et le laisser seul ici. Pas après être revenu pour lui. Parce que Chayton aurait pu rester au Canada, il n'avait pas besoin de maîtriser son don et le cacher était plutôt facile, il le savait. Mais il était revenu à Prismver pour une seule raison, celle qui se trouvait devant lui et l'ignorait brillamment.
"C'est une bonne chose que tu sois revenu. J'imagine." Nouveau coup au coeur. C'était tout l'effet que son retour faisait à Glen. "J'espère que c'était pas trop dur pour toi. T'avais des problèmes familiaux, c'est ça ?" Bien sûr que c'était dur, bien sûr qu'il avait des problèmes familiaux, bien sûr qu'il l'aimait toujours et qu'il lui avait cruellement manqué, mais Chayton ne répondit rien, encaissant presque avec humilité les piques que lui envoyait l'homme qu'il aimait. Il respirait difficilement, serrait les poings dans les poches de sa veste et essayait bien de rester impassible mais si l'homme-pigeon le regardait, il n'arriverait pas à le leurrer : il faisait tout son possible pour ne pas lui sauter dessus et le serrer contre lui.
Chayton continuait de l'observer, tout simplement. Chaque geste trop calculé, chaque fleur touchée, tout lui restait au bord des yeux. Il ne pleurerait pas, bien sûr, il était fort, mais ce n'était pas vraiment l'envie qui lui manquait. Quand l'homme aimait, ce n'était jamais à moitié et Glen le tenait dans le creux de sa main, il était sa marionnette actuellement.
"Moi je vais super bien si tu veux tout savoir. Ces mois sans toi étaient sans doute les meilleurs depuis que je suis revenu à Prismver."
L'amérindien n'avait pas envie de rire, loin de là et cette blague était tout sauf drôle. Car c'était une blague, une énorme farce et Glen voulait seulement lui jouer un tour, il le sentait. Du moins essayait-il de s'en persuader mais quand le jeune homme se releva de nouveau brusquement, ce que Chayton lut dans ses prunelles fit vaciller sa petite tentative d'auto-persuasion. Il lui en voulait vraiment, mais à quoi s'attendait-il vraiment ?
"J'espère que tu ne t'attendais à rien en revenant comme ça, du jour au lendemain. Si tu cherches quelqu'un qui te tombera dans les bras après que tu l'ai laissé sans nouvelles pendant plusieurs mois, tu peux aller voir ailleurs en tout cas."
Sans nouvelles ? Chayton baissa les yeux et soupira. Il avait eu raison en supposant que sa lettre n'était pas arrivée à destination. Evidemment, vu la réaction de Glen, mais quand même. Prenant son courage à deux mains en déglutissant trop bruyamment à son goût et résistant au besoin de le serrer contre lui, il parla enfin.
"J'ai envoyé une lettre une semaine après mon arrivée à Calgary en t'expliquant tout, mais elle a du se perdre, désolé. Je ne cherche pas à ce que tu me plaignes, je voulais au moins revenir ici pour régler des choses. Je crois avoir terminé."
Chayton s'excusa seulement de la perte de la lettre, au lieu de s'excuser d'être parti en laissant un post-it et quelques affaires derrière lui, rien de plus. Il était lâche au fond, malgré toute l'honnêteté dont il s'efforçait de faire preuve. Glen n'avait peut-être pas envie d'entendre ses excuses, il devait déjà s'en laver les mains dans le bassin de l'indifférence alors à quoi bon ? Et il était loin d'avoir terminé ce qu'il était venu faire ici. Il était à Prismver pour expliquer à Glen, lui dire qu'il était rentré et qu'il ne partirait plus jamais mais il venait de se faire remercier. Deux mois passés loin de lui avaient déjà fait tourné les sentiments de Glen à son égard, peut-être ? Mais Chayton savait que le jeune homme enterrait profondément ce qui lui faisait mal, il devait procéder comme d'habitude en ce moment.
L'amérindien était un peu dépassé par tous ces sentiments qui venaient se cogner dans sa caboche et son coeur et considérait que ce n'était pas à lui de décider ce que ressentait celui qu'il aimait. Il le laisserait au moins réfléchir. Il fit mine de partir quand Glen répliqua de nouveau. Chayton fit volte-face et son manque de réaction précédent se mua violemment. Son regard se fit plus dur, un rien colérique.
"Ne me donne pas des pensées que je n'ai pas. D'où est-ce que tu n'es rien pour moi, tu peux me le dire ? J'ai passé deux mois, deux longs mois en culpabilisant parce que j'étais parti sans rien expliquer. Tout ça à cause de mon abrutie d'ex-femme qui finira sûrement ses jours dans un asile, je l'espère. J'ai pensé à toi pendant tout ce temps, en imaginant ce que tu allais ressentir, j'ai maudit cette île et ses moyens de communication arriérées parce que je ne pouvais même pas te parler ou t'envoyer des mails, et toi ce que tu trouves à dire c'est que je m'en contrefous de toi ? Ce serait beau si on pouvait lire les pensées l'un de l'autre je crois, ça éviterait des malentendus !"
Chayton s'emportait parce que Glen venait de toucher la corde sensible. Il s'arrêta un instant pour reprendre son souffle et mit un doigt sur les lèvres du jeune homme pour l'empêcher de dire quoique ce soit, accompagné d'un regard qui imposait le respect. Laisse-moi terminer, qu'il lui intimait. Son coeur battait de nouveau la chamade sous le coup de la colère et il le sentait battre fort dans sa poitrine. Ce qu'il détestait sortir de ses gonds...
"Si je me fichais de toi, de tes sentiments, tu penses que je serais revenu ici et que j'aurais imposé à ma fille tout ce trajet pour rien ? Si tu veux que je parte, soit, je referais ma valise et je prendrais tous mes effets personnels mais ne me dis pas que tu n'es plus grand chose pour moi, s'il te plaît…"
Sa dernière phrase se fit plus douce, tout comme ses prunelles noisette. Pris dans un élan qu'il ne pouvait plus retenir, il attrapa Glen par les épaules et le colla brusquement contre son torse, l'entourant de ses bras. Ce contact lui avait cruellement manqué et il en était mort d'envie pendant ces deux mois loin du jeune homme… Chayton soupira longuement et finit par se détacher de l'autre corps.
"Désolé, tu ne veux peut-être plus… Je sais que j'aurais du t'en parler avant mais j'ai été pris au dépourvu. Je comprendrais que tu m'en veuilles encore longtemps mais sache que j'ai eu du temps pour réfléchir sur ce que j'ai fait." Il prit un petit air contrit et eut un rire très léger, très bref. "S'il y a une prochaine fois, je t'emmènerais dans ma valise pour te laisser dormir…"
S'il y avait une prochaine fois. Il se répandait en excuse en espérant revoir celui qu'il aimait sourire et faire l'enfant. Chayton était bien lâche de préférer le Glen qui regardait des dessins animés et pleurait faussement de jalousie à cause d'un perroquet à un Glen adulte qui lui reprochait sa conduite. Au final dans cette histoire, c'était lui, le gamin irréfléchi.
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Sujet: Re: Y a des vagues de toi et y a moi qui divague ▬ Chayton Sam 9 Mai 2015 - 2:31
luv ♥
Lui qui était resté si calme, trop calme à mon goût même, se retourna violemment à mes mots. Je déglutis en voyant son regard, pas que j'ai peur, mais ça me fait du mal de le voir me lancer un tel regard.
Ne me donne pas des pensées que je n'ai pas. D'où est-ce que tu n'es rien pour moi, tu peux me le dire ? J'ai passé deux mois, deux longs moi en culpabilisant parce que j'étais parti sans rien expliquer. Tout ça à cause de mon abrutie d'ex-femme qui finira sûrement ses jours dans un asile, je l'espère. J'ai pensé à toi pendant tout ce temps, en imaginant ce que tu allais ressentir, j'ai maudit cette île et ses moyens de communication arriérées parce que je ne pouvais même pas te parler ou t'envoyer des mails, et toi ce que tu trouves à dire c'est que je m'en contrefous de toi ? Ce serait beau si on pouvait lire les pensées l'un de l'autre je crois, ça éviterait des malentendus !
Non mais il se prend pour qui là ? C'est lui qui se tire sans rien dire et c'est moi qui me fait engueuler là ? Il veut peut être que je le plaigne tant qu'on y est ? C'est lui qui est parti, en laissant une phrase sur un malheureux bout de papier derrière lui. C'est SON choix. Sa culpabilité il peut se la mettre où j'pense, fallait y réfléchir avant.
Je fronce les sourcils, énervé, m'apprêtant à répondre mais il pose son doigt sur mes lèvres avant que je n'ai le temps de dire quoi que ce soit, me lançant un regard qui en dit long.
Si je me fichais de toi, de tes sentiments, tu penses que je serais revenu ici et que j'aurais imposé à ma fille tout ce trajet pour rien ? Si tu veux que je parte, soit, je referais ma valise et je prendrais tous mes effets personnels mais ne me dis pas que tu n'es plus grand chose pour moi, s'il te plaît…
Son ton comme son regard sont plus doux et plus rassurant. Jusque là je crois bien que je ne l'avais jamais vu autant perdre son sang froid. Je n'ai le temps de ne rien dire ou faire qu'il vient me tirer contre son torse. Je ferme les yeux un instant, respirant son odeur. Je mords ma lèvre inférieur, je meurs d'envie de lui rendre son étreinte, de juste me laisser aller dans ses bras et le serrer contre moi. Je pourrais rester là toute ma vie. Mais je ne peux pas céder aussi facilement, si je fais ça, pour lui les choses seront reglés et on fera comme si rien ne s'était passé, alors que pour moi rien n'est reglé.
Il se détache finalement de moi et j'avoue qu'une part de moi est soulagée parce que s'il avait continué je crois que j'aurais craqué.
Désolé, tu ne veux peut-être plus… Je sais que j'aurais du t'en parler avant mais j'ai été pris au dépourvu. Je comprendrais que tu m'en veuilles encore longtemps mais sache que j'ai eu du temps pour réfléchir sur ce que j'ai fait. S'il y a une prochaine fois, je t'emmènerais dans ma valise pour te laisser dormir…
Je baisse les yeux puis souffle légèrement avec mon nez. J'essaye de reprendre mon calme ou au minimum de paraître calme, mais je suis totalement dépassé par toutes ces choses que je ressens.
Culpabiliser pour ce que tu as fait c'est la moindre des choses tu sais. Tu te rends compte que tu es parti en me laissant juste une pauvre phrase sur un bout de papier ? Tu es celui qui est parti alors je ne crois pas que tu aies le droit de m'engueuler de cette façon. Je ne pense pas être celui qui agit mal ici.
Je me sens horrible. Je déteste cette situation. J'ai l'impression d'être tellement méchant avec lui, mais pourtant je l'aime tellement. C'est parce que je l'aime que je réagis si mal, parce que ça ne me laisse pas indifférent. Comment pourrais-je ne pas lui en vouloir ? Je relève mon regard vers lui, un regard sincère et tellement triste. Je reprends tant bien que mal la parole, ayant toujours cette boule dans la gorge depuis tout à l'heure.
Tu étais pressé de partir à ce point pour me laisser avec un stupide bout de papier ? Tu pouvais très bien prendre quelques minutes de ton précieux temps pour venir m'en parler, ou me demander de venir avec toi. Il s'agit peut être de ta fille mais pendant ce temps je continue d'exister, je suis toujours là, s'il n'y avait pas assez de place pour moi dans ta vie fallait s'en tenir à une relation de simples colocataires
Je m'arrête un instant, mon regard plongé dans le siens, grimaçant légèrement.
Il aurait pu t'arriver n'importe quoi, N'IMPORTE QUOI et je ne l'aurais peut être jamais su. Tu aurais très bien pu avoir un accident ou je ne sais quoi. Je me suis imaginé les pires scénarios possibles. Je ne sais même pas combien de temps t'es parti tellement le temps m'a semblé long. J'ai passé mes journées à me torturer l'esprit à me demander si tu m'avais déjà remplacé ou oublié, s'il t'était arrivé quelque chose de grave, si tu t'étais remit avec ton ex femme... Je me disais que si ça se trouve, tu ne reviendrais jamais.
Je détourne le regard, retenant mes larmes. Je peux faire semblant de chouiner quand je fais l'enfant mais je ne suis pas le genre de personne à me laisser aller devant les autres jusqu'à pleurer. Je déteste pleurer devant les autres, leur montrer que je suis faible. Mais là, c'est trop. J'ai un mal de chien à les retenir ces foutues larmes.
Je pense qu'après tout ça je suis largement en droit de douter de l'importance que j'ai pour toi. Je suis complètement perdu. Si je n'étais pas aussi amoureux de toi je ne serais jamais resté là à t'attendre. Je suis pas le genre de type qui reste là à attendre qu'on revienne le chercher, je suis celui qui se barre d'habtiude. Je sais pas comment je suis censé réagir. J'ai aucune idée de ce que je dois faire. je m'arrête quelques secondes, passant une main dans mes cheveux en essayant de garder le peu de sang-froid qu'il me reste Si tu me l'avais demandé, je t'aurais suivi sans hésiter.
Sujet: Re: Y a des vagues de toi et y a moi qui divague ▬ Chayton Mar 12 Mai 2015 - 1:26
••• Juste parce que c'est toi. •••
Pour une fois, Chayton avait envie de se faire tout petit et s'enterrer quelque part pour faire un brin de causette avec une taupe. Apprendre à creuser des galeries à leur manière pourrait être tout à fait intéressant et il pourrait s'improviser mineur à ses heures perdues… Quand il relâcha le corps tendu de Glen, il sentit de suite qu'il lui manquait quelque chose, c'était devenu un besoin irrépressible depuis qu'il était parti de l'île, mais il devait se retenir. Pour ne pas bousculer le jeune homme qui semblait hors de lui, pour ne pas déclencher encore plus sa colère ou ses larmes. Chayton se l'était imaginé comme ça aussi : en train de pleurer parce qu'il était parti, se sentant abandonné. L'amérindien était devenu doué pour se faire culpabiliser tout seul, en si peu de temps, lui qui ne s'était jamais vraiment senti concerné par ce qu'il faisait.
"Culpabiliser pour ce que tu as fait c'est la moindre des choses tu sais. Tu te rends compte que tu es parti en me laissant juste une pauvre phrase sur un bout de papier ? Tu es celui qui est parti alors je ne crois pas que tu aies le droit de m'engueuler de cette façon. Je ne pense pas être celui qui agit mal ici."
Toujours la tête baissée, son regard fuyant celui de Glen, l'homme acquiesça.
"Je sais… Je suis juste chamboulé."
Ca, c'était rien de le dire. Jamais il ne se serait permis de dire des choses aussi cinglantes à l'homme qu'il aimait. Il se serait contenté de soupirer et lever les yeux au ciel puis finir en souriant, parce qu'il lui pardonnait tout mais pas lui dire qu'ils auraient mieux fait de pouvoir lire dans les pensées l'un de l'autre pour se comprendre. Chayton détestait cette situation où il se sentait dépassé par les évènements et les réactions de l'homme-pigeon. Il ne pouvait que donner son assentiment et se confondre en excuses un rien bidons.
"Tu étais pressé de partir à ce point pour me laisser avec un stupide bout de papier ? Tu pouvais très bien prendre quelques minutes de ton précieux temps pour venir m'en parler, ou me demander de venir avec toi. Il s'agit peut être de ta fille mais pendant ce temps je continue d'exister, je suis toujours là, s'il n'y avait pas assez de place pour moi dans ta vie fallait s'en tenir à une relation de simples colocataires."
Chayton fronça les sourcils, blessé par ce que Glen venait de dire. Il ne se serait jamais engagé dans une telle relation s'il ne s'était pas senti capable d'assumer. Il n'avait juste pas pu prévoir que sa chère ex allait décider de mettre leur fille dehors du jour au lendemain.
"Ne dis pas ça ! Je…" Il n'eut pas le temps de continuer que le jeune homme continua sur sa lancée. Il avait plus besoin de laisser exploser ses sentiments que Chayton, après tout… "Il aurait pu t'arriver n'importe quoi, N'IMPORTE QUOI et je ne l'aurais peut être jamais su. Tu aurais très bien pu avoir un accident ou je ne sais quoi. Je me suis imaginé les pires scénarios possibles. Je ne sais même pas combien de temps t'es parti tellement le temps m'a semblé long. J'ai passé mes journées à me torturer l'esprit à me demander si tu m'avais déjà remplacé ou oublié, s'il t'était arrivé quelque chose de grave, si tu t'étais remit avec ton ex femme... Je me disais que si ça se trouve, tu ne reviendrais jamais."
Entendre ça de la bouche même de Glen, tout ce qu'il avait enduré parce que pour une fois dans sa vie, Chayton avait agi sur un coup de tête, cela lui mit un coup au coeur. Un gros coup. Tout ça à cause d'une femme qui finirait sûrement folle à lier. Il déglutit avec difficulté en enfouissant ses mains dans les poches de sa veste en daim, pour les empêcher de trop trembler et résister à l'envie d'enlacer de nouveau le jeune homme. Il avait bien vu les yeux de celui-ci s'humidifier en un instant. Le palpitant de l'amérindien se tordait dans tous les sens pour lui faire comprendre qu'aimer, ça faisait mal. Ce n'était pas que la passion et les papillons dans le ventre, les étoiles dans les yeux et les câlins n'importe quand. C'était aussi de belles gifles et des crises plus ou moins longues. De nouveau il avala sa salive.
"J'ignore quoi dire sinon que tu as raison... " Il maîtrisait sa voix grave avec difficulté, elle menaçait de se briser à n'importe quel moment et on eut dit qu'il coassait. Mais Glen lui laissa un peu de "répit" en lui ouvrant un peu plus le coeur. "Je pense qu'après tout ça je suis largement en droit de douter de l'importance que j'ai pour toi. Je suis complètement perdu. Si je n'étais pas aussi amoureux de toi je ne serais jamais resté là à t'attendre. Je suis pas le genre de type qui reste là à attendre qu'on revienne le chercher, je suis celui qui se barre d'habtiude. Je sais pas comment je suis censé réagir. J'ai aucune idée de ce que je dois faire." Le palpitant de Chayton se mit à partir et ses mains sortirent instinctivement de leur abri, tremblantes mais sûres de leur destination. Les mots que venaient de prononcer le jeune homme le rassuraient et lui réchauffaient le coeur à un point qu'il ne pouvait même pas quantifier. Glen l'aimait toujours et il semblait aussi paumé que le professeur.
"Si tu me l'avais demandé, je t'aurais suivi sans hésiter." Le grand homme s'étouffa dans un sanglot sans larme et enlaça de nouveau son oiseau d'amour en cachant son visage au creux de son cou, penché au-dessus de lui comme pour le protéger. Au creux de son oreille, il glissa quelques mots étouffés par l'émotion et sa gorge serrée. "J'aurais du… J'ai fait la plus grande connerie de ma vie en te laissant là…" Sa grosse voix se résuma à un souffle et il ne bougea plus pendant un long moment, refusant de laisser bouger Glen. Ses bras étaient fermement enlacés autour des épaules délicates du jardinier et il se fichait bien des gens qui pouvaient passer à ce moment-là, parce qu'il était à eux. Rien qu'à eux, ce petit bout de temps.
Une fois sa respiration calmée mais sans se relever, Chayton se remit à parler doucement, de peur que le jeune homme ne se remette à s'énerver. "Je crois que je m'excuserais jamais assez, que je m'en voudrais jamais assez mais j'ai regretté d'être parti sans réfléchir dès que je suis monté dans l'avion. Plutôt que taper la discute avec mon perroquet, j'aurais préféré pouvoir retourner le temps mais ce qui est fait est fait, malheureusement." L'amérindien expulsa son trop-plein d'émotion dans un long soupir saccadé, haché par les battements forts de son coeur. Ce qu'il s'apprêtait à dire, il en avait rêvé de nombreuses fois ces dernières semaines. Il enfouit une de ses mains dans les cheveux bruns de Glen et souffla doucement. "Tu m'as tellement manqué… Plus jamais je pars sans toi, plus jamais." Il eut un pauvre petit rire. "Ca fait très tragédie mais j'ai cru mourir sans toi. Je sais que de simples mots ne pourront pas racheter ma faute mais je voulais que tu le saches. Je t'aime, mon petit oiseau de paradis." Le professeur de littérature finit de nouveau dans un petit rire nerveux, moqueur envers lui-même. C'était le surnom affectueux dont il affublait souvent Glen quand celui-ci jalousait Animkii. Pauvre poésie de fond de bidet, quand tu nous tiens…
Chayton se détacha doucement du corps du jeune homme, à contrecoeur, mais il devait tout de même le laisser respirer puis s'assit en grimaçant à même le sol, un peu plus loin des fleurs dont son jardinier s'occupait et prit celui-ci par la main, tirant doucement sur son bras pour le faire s'asseoir à coté de lui.
"Tu m'autorises à t'expliquer la raison de mon départ en détail ?" En entendant Glen s'asseoir à côté de lui et son acquiescement, l'homme reprit, ses mains posées en arrière et ses jambes étendues devant lui. Il n'osait pas le reprendre dans ses bras, alors qu'il venait de le faire. Pourquoi, il n'en savait rien. Peut-être pour la suite ?
"En fait j'ai reçu une lettre de ma fille qui l'avait écrite deux ou trois semaines plus tôt - et qui est arrivée, celle-ci… ajouta-t-il d'un ton grinçant. Elle me disait que sa mère l'avait mise à la porte et qu'elle dormait chez une copine depuis quelques jours parce que madame refusait de la reprendre. Tout ça parce qu'Asha aurait aimé me voir plus souvent, qu'elle parlait beaucoup de moi et posait tout le temps des questions sur mon pouvoir et sur ce que je faisais. Je pense qu'elle a du user la patience de Lisbeth et quand j'ai lu ça… J'ai vraiment eu peur, parce que mes parents habitent loin et se font vieux. Quant à aux autres grands-parents, je sais même pas s'ils vivent encore…"
Chayton fit une pause en se rendant compte qu'il parlait vite et beaucoup. Rien qu'y penser le mettait encore dans une colère noire dirigée vers son ex-femme. Il la méprisait. Il soupira et regarda Glen avec une expression désolée.
"J'ai du m'installer quelques temps chez mes parents, le temps qu'Asha se remette de ses émotions et qu'on trouve une solution pour elle. Et je me suis cassé la jambe une semaine après, en voulant tailler un arbre. C'est là que je t'ai écrit la fameuse lettre qui a du se perdre je ne sais où. J'en ai gardé une copie, que je relisais souvent en me disant que j'aurais du écrire ceci et pas cela, que ce mot était mal choisi, en imaginant comment tu réagirais quand tu l'aurais. On m'a enlevé mon plâtre il y a deux semaines seulement… Même là, l'avion a été une torture mais j'en pouvais plus d'attendre."
Il se massa l'aile du nez en secouant la tête. Ca sonnait comme une mauvaise excuse et pourtant, Chayton était sincère. Tout ça à cause d'une ex-femme stupide et d'un arbre à tailler chez ses parents… Il s'allongea dans l'herbe en grognant à cause de sa jambe encore un peu douloureuse, comme s'ils étaient simplement en train de pique-niquer et prendre le soleil comme deux ado amoureux. Comme s'il ne s'était rien passé. Alors que tout était encore vif dans la mémoire de l'homme. Glen ne lui pardonnerait pas en un claquement de doigt, il connaissait assez l'oiseau pour ça et il se le ferait assez rappeler mais Chayton était revenu en prenant ce détail en compte. Il lui laisserait le temps, tout en essayant de rattraper celui qu'ils avaient perdu tous les deux.
Les yeux fermés et un très léger sourire un rien tendre, l'amérindien murmura quelques mots que le jeune homme n'entendit peut-être pas. "C'est plaisant d'être de retour…" Malgré les circonstances, malgré l'accueil, Chayton se sentait chez lui ici, et entier.
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Sujet: Re: Y a des vagues de toi et y a moi qui divague ▬ Chayton Mar 19 Mai 2015 - 1:31
luv ♥
Si tu me l'avais demandé, je t'aurais suivi sans hésiter.
Je finis à peine ma phrase que Chayton vient m'enlacer de nouveau, nichant son visage dans le creux de mon cou.
J'aurais du… J'ai fait la plus grande connerie de ma vie en te laissant là…
Son étreinte est plus ferme que la précédente, impossible de s'en dégager. De toute façon, là tout de suite, c'est bien la dernière chose que je veux... Je peux plus résister, c'est trop pour moi. Je peux à peine bouger mais réussi tout de même à glisser mes bras dans le dos de Chayton pour l'enlacer doucement, fermant alors mes yeux.
La seule envie qui me traverse l'esprit à cet instant c'est celle d'éclater en sanglots et de m'accrocher à lui en le suppliant de ne plus jamais me laisser comme ça. Dans le fond, je n'avais jamais vraiment su ce que c'était d'être abandonné par quelqu'un qu'on aime. J'avais connu la trahison, certes, mais jamais l'abandon. Même par rapport à mes parents je ne m'étais jamais vraiment senti abandonné, du moins pas de cette façon là, pas aussi fort. Surtout qu'à l'époque je n'étais qu'un enfant, maintenant que je suis plongé dans le monde affreux qu'est celui des adultes je ressens les choses de manière différente.
Je lâche un léger soupir juste avant que Chayton ne se remette à parler.
Je crois que je m'excuserais jamais assez, que je m'en voudrais jamais assez mais j'ai regretté d'être parti sans réfléchir dès que je suis monté dans l'avion. Plutôt que taper la discute avec mon perroquet, j'aurais préféré pouvoir retourner le temps mais ce qui est fait est fait, malheureusement. Mon coeur cogne si fort dans ma poitrine que j'ai du mal à respirer lorsque je sens une de ses mains se glisser dans mes cheveux. Il reprend ensuite doucement Tu m'as tellement manqué… Plus jamais je pars sans toi, plus jamais. léger rire de sa part Ca fait très tragédie mais j'ai cru mourir sans toi. Je sais que de simples mots ne pourront pas racheter ma faute mais je voulais que tu le saches. Je t'aime, mon petit oiseau de paradis.
Les larmes aux yeux, je continue cependant de les retenir, hors de question de les laisser couler. Je suis tellement destabilisé par toutes les émotions traversant mon corps en même temps que mes larmes, c'est tout ce qu'il me reste. Je me sens complètement désarmé. Incapable de penser clairement. Mon cerveau est complètement embué et mon coeur, lui, est fou à lier.
Chayton fini par se détacher de moi et j'avoue avoir beaucoup de mal à le lâcher. Je le regarde s'asseoir et m'asseoit sagement à côté de lui lorsqu'il tire sur mon bras pour me demander de le faire. Il me demande alors si je l'autorise à s'expliquer et je relève mon regard vers lui tout en acquiescant vivement.
En fait j'ai reçu une lettre de ma fille qui l'avait écrite deux ou trois semaines plus tôt - et qui est arrivée, celle-ci… Elle me disait que sa mère l'avait mise à la porte et qu'elle dormait chez une copine depuis quelques jours parce que madame refusait de la reprendre. Tout ça parce qu'Asha aurait aimé me voir plus souvent, qu'elle parlait beaucoup de moi et posait tout le temps des questions sur mon pouvoir et sur ce que je faisais. Je pense qu'elle a du user la patience de Lisbeth et quand j'ai lu ça… J'ai vraiment eu peur, parce que mes parents habitent loin et se font vieux. Quant à aux autres grands-parents, je sais même pas s'ils vivent encore…
Chayton fait une pause, mais je ne le lâche pas du regard. Comme si j'avais peur qu'en détournant les yeux quelques secondes, il disparaisse de nouveau. Avec toutes ces émotions je me sens... dans un état second. Je suis complètement perdu entre mon coeur et ma tête qui se vouent une bataille sans merci. Et ce retour, là, aujourd'hui, c'était si inattendu que j'ai peur de me réveiller et que tout ça n'ait été qu'un rêve. On ne sait jamais, on en a vu tourner fou pour moins que ça.
Je reste cependant concentré sur Chayton et l'écoute attentivement lorsqu'il reprend la parole.
J'ai du m'installer quelques temps chez mes parents, le temps qu'Asha se remette de ses émotions et qu'on trouve une solution pour elle. Et je me suis cassé la jambe une semaine après, en voulant tailler un arbre. C'est là que je t'ai écrit la fameuse lettre qui a du se perdre je ne sais où. J'en ai gardé une copie, que je relisais souvent en me disant que j'aurais du écrire ceci et pas cela, que ce mot était mal choisi, en imaginant comment tu réagirais quand tu l'aurais. On m'a enlevé mon plâtre il y a deux semaines seulement… Même là, l'avion a été une torture mais j'en pouvais plus d'attendre.
Je baisse les yeux une fois qu'il a fini. J'ai presque honte de lui en vouloir d'un côté. Ca sonne peut être comme une excuse foireuse, mais je sais que Chayton n'irait pas m'inventer des excuses bidons... enfin je crois...
Je le regarde s'allonger du coin de l'oeil, restant silencieux. Une chose est sûr ; je lui en veux beaucoup et je vais lui en vouloir encore longtemps. Malheureusement pour lui, je suis un pigeon rancunier aha. Mais là tout de suite, j'ai pas la force de me battre, j'ai plus la force de le rejeter. Parce que s'il y a bien une deuxième chose qui est sûr c'est que je l'aime et que là, tout ce que je veux c'est m'accrocher à lui tel un molusque à son rocher.
Toujours silencieux, je finis par me décider à m'allonger à côté de Chayton, regardant le ciel. J'aimerais me blottir contre lui, glisser mes mains dans ses cheveux, l'embrasser, respirer son odeur, sentir sa peau contre la mienne, mais je reste là, allongé sur le dos, les mains sur le ventre, fixant le ciel sans oser faire un seul geste.
J'ai menti.
J'emmêle nerveusement mes doigts entre eux, laissant un léger silence s'installer avant de reprendre, comme un enfant avouant sa bêtise.
Ces mois sans toi... ils font partis des pires moments de toute ma vie...
Il est tout de même revenu. Il est là, allongé à côté de moi. Il m'a tout expliqué. Il s'est excusé. Je crois qu'il mérite de savoir au moins ça. De savoir que non, tout ce temps sans lui est loin d'être la meilleure période depuis que je suis revenu à Prismver.
Je vais mettre beaucoup de temps à te pardonner et je suis vraiment insupportable quand j'en veux à quelqu'un tu sais...
Je suis un peu plus calme que tout à l'heure je crois. Peut être est-ce le fait d'être allongé ? Je ferme un court instant mes yeux, n'osant toujours pas bouger, bien que l'envie ne me manque pas.
Maintenant que tu es là, j'espère que tu es près pour ça. Parce que si tu repars comme tu l'as fait, cette fois il n'y aura plus personne à ton retour. Aucune phrase sur aucun bout de papier à ton intention. La prochaine fois ça sera pour toujours.
Mais je t'en supplie, fais qu'il n'y est jamais de prochaine fois. Ne m'abandonne plus.
Sujet: Re: Y a des vagues de toi et y a moi qui divague ▬ Chayton Ven 29 Mai 2015 - 20:28
••• Juste parce que c'est toi. •••
L'atmosphère était devenue étrange, dans ce petit coin de jardin. Un peu moins tendue mais un peu inconfortable. Chayton s'était allongé pour se donner des airs à l'aise alors qu'il était loin de l'être, ignorant comment agir avec Glen. Il lui avait raconté sa situation au Canada, s'était excusé mais il se doutait que c'était loin d'être suffisant pour se faire entièrement pardonner. Il savait que le jeune homme avait la dent dure. Au lieu d'être pigeon, il aurait pu être un âne bâté dans une autre vie, mais l'amérindien aurait tout accepté venant de lui.
L'homme le vit s'allonger à ses côtés du coin de l'oeil et resta dans la même position, les doigts entrelacés sur son ventre à fixer le ciel. Les seules différences dans les deux silhouettes résidaient dans la taille et les cheveux de Chayton qui auréolaient sa tête. Aucun des deux n'osaient faire un geste vers l'autre, de peur peut-être d'enrayer la machine ou de vexer l'autre. En tout cas, c'était le cas pour le grand homme.
"J'ai menti."
Toute l'attention de l'amérindien se porta sur les paroles de Glen, alors que celui-ci venait d'ouvrir la bouche. Il avait menti ? Sur quoi ? Sur le fait qu'il l'aimait ? Non, c'était impossible, il avait tout sorti sous le coup de la colère sans rien contrôler, il y avait quelques minutes de cela et généralement, on ment rarement dans ces moments-là.
"Ces mois sans toi... ils font partis des pires moments de toute ma vie…"
Le coeur de Chayton fit un bond et se serra l'instant d'après. Était-il heureux d'entendre cet aveu ou bien triste ? Ou juste assommé par son sentiment de culpabilité. Il l'ignorait mais cela le réconforta tout de même, de savoir qu'il avait manqué au jardinier, plus qu'il ne voulait se l'avouer. Il tendit la main vers la chevelure brune du jeune homme et un sourire tendre naquit sur ses lèvres.
"Tu m'as manqué aussi et si j'avais pu revenir plus tôt, crois-moi je l'aurais fait." "Je vais mettre beaucoup de temps à te pardonner et je suis vraiment insupportable quand j'en veux à quelqu'un tu sais…"
Un rire rauque s'échappa de la gorge du canadien, qui savait bien comment était Glen. Il passa lentement ses doigts dans les cheveux de celui-ci et répliqua de suite :
"Oui j'ai cru comprendre. Animkii aussi d'ailleurs, pauvre chose." Chayton riait mais à l'intérieur, il était encore un peu secoué par la réaction de l'homme-pigeon. Si un jour il s'était mis à douter de l'amour du plus jeune pour lui - ce qu'il n'avait jamais fait, - il venait d'avoir la preuve irréfutable qu'il était aimé.
"Maintenant que tu es là, j'espère que tu es près pour ça. Parce que si tu repars comme tu l'as fait, cette fois il n'y aura plus personne à ton retour. Aucune phrase sur aucun bout de papier à ton intention. La prochaine fois ça sera pour toujours."
L'amérindien pivota sur le côté et attira son compagnon contre lui, se fichant bien qu'on les vît puisque de toute façon, ils étaient cachés par des buissons sur un côté et des hautes tiges de fleurs de l'autre. Et au pire, ils seraient un couple gay de plus sur Terre qu'on regardera un peu plus qu'un autre et c'était tout. Chayton le serra délicatement comme s'il avait peur de briser Glen et soupira longuement. Il allait prononcer presque des voeux qui le lieraient à son pigeon pour toute la vie et il sentit son coeur s'emballer de nouveau.
"Plus jamais." Sa grosse voix se brisa légèrement mais il continua tout de même. "Plus jamais je t'abandonne, plus jamais je te fais souffrir comme ça." Il inspira longuement et son sourire du transpirer dans sa voix. "Je m'attendais tout à fait à me le faire dire, mais je suis là quand même. Je dois avoir un petit côté masochiste trop dévoué à la personne qu'il aime, profites-en."
Chayton avait bien conscience qu'il empêchait le jeune homme de terminer son travail mais c'était trop bon de le retrouver, il était soulagé de le revoir et le serrer dans ses bras et il se rendait compte seulement maintenant à quel point il était tombé pour Glen. Lui-même ne se serait jamais cru capable de se remettre autant à aimer une personne, au point de rouler dans l'herbe avec lui dans un jardin, cachés par les végétaux. Il rit discrètement et expliqua son soudain éclat.
"On dirait un couple de gosses qui se cachent dans les buissons pour se bécoter… Mais je vais peut-être te laisser finir tout ça, non ? Je dois… Aller déballer nos affaires, à Asha et moi. D'ailleurs, même si c'est un peu tard, je l'ai ramenée avec moi, ça te dérange ?"
Il espérait que ça ne serait pas le cas ou il devrait mettre sa fille en internat sur l'île alors que leur petite maisonnette/appartement ne se trouvait pas si loin que ça de l'école pour les enfants qui n'avaient pas de don.
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Sujet: Re: Y a des vagues de toi et y a moi qui divague ▬ Chayton
Y a des vagues de toi et y a moi qui divague ▬ Chayton