Le côté obscur de la force

- Le côté obscur de la force -

   
Voilà quelques semaines que j’ai repris les soirées dans ma cabane, sans Faith. Après avoir réalisé qu’elle n’était pas à la maison, je n’ai pas voulu dormir là-bas avant quelques jours, j’ai logé chez une amie. Je n’aurais pas pu le faire éternellement, même si ça ne m’aurais pas déplu. Une fois retourné dans ma propre cabane, les nuits étaient un peu trop… longues. Et les bières coulaient en masse, assis sur un fauteuil en écoutant un bon metal. J’allumais même plus ce foutu PC… Mon manque de sommeil est dû au fait que je sois totalement perturbé… Avant, quand Faith faisait des cauchemars, elle venait se blottir tout contre moi et je m’endormais qu’après l’avoir entendue ronfler comme un mec. Maintenant, je m’étouffe avec mon oreiller, et je dors en cours. Plusieurs choses ont changé depuis deux ou trois semaines - je ne vois plus le temps passer - du genre Lev, Baltha… Ah lui, il a du style. Un style que j’adore. J’ai moi-même un style punk-gothique quand l’envie me prend, mais je ne me trimballe pas souvent comme ça, à cause de mon ochlophobie, je ne veux pas attirer l’attention du regard de la masse de gens qui s’trouve tout autour de moi, quand je marche. Alors je m’habille sobre.

A part son style, Baltha est très peu aimé des autres à Prism’. Voire détesté à vrai dire, par certaines personnes. Parce qu’il est impulsif, tout comme moi en mille fois plus - je suis pacifiste principalement, sadique parfois je dirais, il prend plaisir à agresser les gens limite, à les manipuler… Mais personnellement, j’aime être en sa compagnie. Il me fait rire, et j’me fous littéralement de c’qui peut lui passer par la tête en dehors de nos conversations, il pourrait devenir meurtrier je continuerais à lui adresser la parole sans soucis de conscience. Tout simplement parce que j’suis arrivé à un point où je me fous de tout et plus rien n’a d’importance, si ce n’est moi. Et “moi” est dans une situation très compliquée moralement, alors “moi” décide de vouloir profiter de ses éventuels derniers moments - on ne sait jamais, une voiture qui passe par là - pour s’amuser. Je veux sortir du quotidien et me venger indirectement de Faith qui m’a laissé sans protection affectueuse. Me venger de ceux qui l’ont laissé partir. C’est-à-dire moi.

J’ai sombré dans un rêve plutôt agréable… Je suis assis à une table trop petite pour moi, donc soulevée par mes jambes, et je tente de lui faire garder l’équilibre pour pouvoir manger cet énorme pain chaud rempli de délices qui dégoulinent une fois le pain coupé, comme une gigantesque boule de glace à la vanille, un fondant de chocolat tout au centre et des pépites de chocolat et de caramel parsemés un peu partout dans la boule de glace. Le problème c’est que moi quand je dors, je glisse. Je roule dans mon lit, t’sais, comme les sushis là. Mon rêve se termine par une table qui s’effondre à cause de mes jambes qui n’ont pas su la retenir, et mon pain chaud souillé par la boue dans laquelle il est tombé, qui est apparue de nul part. C’est là que mes yeux s’ouvrent et que mon visage se crispe de douleur, je me suis retrouvé au sol, face contre terre. C’est vrai, il ne me restait plus qu’une vingtaine de minutes avant d’aller rencontrer ce fameux Adamo. Je me lève, blasé, comme à mon habitude depuis quelques temps maintenant, me dirige vers mon miroir - surplombé par un caleçon sur le coin, pour vous dire à quel point ma chambre est semblable à celle d’une princesse - et me contente de passer un léger coup de peigne sur mes cheveux noirs aux reflets bleus. J’erre à la recherche de ma salle de bain, encore la tête dans le cul, littéralement… J’entre et me passe un coup de froid sur le visage en me penchant vers le robinet - pour me le prendre en pleine gueule en passant, à trop me pencher voilà ce qu’il m’arrive. Je m’essuie sans réelle conviction, à moitié. Prêt…

Les mains fourrées dans mes poches, je relève la tête qui fixait auparavant le sol d’un regard vide, afin d’éviter de croiser la présence de quelqu’un d’indésirable : genre tout le monde. Mon côté social s’envole peu à peu j’ai l’impression, mais il reviendra. Je ne peux pas m’empêcher de l’être, c’est dans ma nature, avec ou sans l’autre lâcheuse… que j’aime quand même. Mais à qui j’en veux énormément, comme jamais. Le fait de ne plus être lié à elle m’oblige à vouloir la détester puisque je ne la ressens plus, j’ai l’image d’une lâcheuse en tête, c’tout, et plus celle de la gentille petite jumelle qui est toujours présente pour son fréro. Good joke.

Balthazar se tient juste devant le pensionnat, clope aux lèvres. L’envie de me défouler me revient en pulsion, j’arbore un grand sourire et me pointe devant lui.

AXEL ∞ « T’as plutôt intérêt à avoir prévu quelque chose de cool sinon je prends le bus et je me paie un ciné tout seul. »

Un sourire ironique fait apparition aux coins de mes lèvres.

HRP.

© Great Thief

- Le côté obscur de la force -

   

BALTHAZAR ∞ « Soit on se balade tout bêtement en ville, soit... si t'en a entendu parler, à la maison hantée. J'adore ce genre d'endroit. Je trouve les histoires de fantômes tellement idiotes que je m'amuse à aller narguer les soi-disant esprits. »

Et avec tout ça il se demande encore lequel des deux je vais choisir. J’adore les histoires d’horreur, de surnaturel, parce que ça me donne une raison de devoir tester une chose farfelue, de faire des conneries et m’attirer des emmerdes vachement drôles. Entre du fun et une balade en ville en mode touristes, y’a pas à sourciller. Je le regarde d’un air interrogateur.

AXEL ∞ « Seriously. Tu me connais assez pour savoir ce que je veux, là. »

Il ne répond pas et me donne quelques précisions sur le but de notre visite dans cette fameuse maison dite hantée. Il esquisse un sourire en coin, le même que le mien quand j’ai décidé de faire une connerie amusante. Je lui donne une tape avec mon poing sur l’épaule droite tout en riant. Quelle ironie… Du bois, du feu… Le feu c’est le bien. Mes tendances pyromanes refont-elles surface à l’instant présent ? Assez pour me faire frémir d’impatience. Mes prunelles se remplissent d’éclats que je n’avais pas revu depuis un bon moment maintenant. La plus grosse connerie de mon existence se fait attendre, mais rien ni personne ne pourra l’en empêcher, elle aura lieu aujourd’hui. Et cela promet d’être saisissant.

AXEL ∞ « Il nous faut de l’alcool… Let’s have fun.»

Quelques minutes ont coulé. Je m’enfonce d’un pas nonchalant dans les ruelles les plus sombres des quartiers, aux côtés de Balthazar le pyromane. Je cherche du coin de l’oeil quelques personnes susceptibles de posséder l’objet de ma quête. Quelques bandes de jeunes, incrédules, qui s’amuseraient en fumant quelques joints accompagnés d’un peu d’alcool pour couronner le tout. Et quelle surprise quand, à l’angle de la ruelle juste en face de nous, on distingue un groupe parfaitement similaire à ceux que l’on recherche. Des bouteilles à leurs pieds, ils sont cinq, et tous adossés contre les deux murs face à face. Deux possibilités. La mienne, et celle d’Adamo qui commence à longer le mur adjacent à celui où ils étaient adossés, donc techniquement il n’est pas repérable. La mienne maintenant. Je souffle, et m’élance d’un pas rapide vers le groupe, me baisse rapidement tout en virilité maggle pour récupérer trois des bouteilles encore remplies posées à terre et continue ma course dans leur ruelle, toujours tout droit Axel, toujours tout droit. Ne t’arrêtes pas, ils sont juste à ton cul. Un carrefour, je prends la ruelle de droite - toujours prendre à droite. Je reprends à droite, puis encore à droite. Le quartier fait un carré, je suis revenue à leur planque de départ et retrouve Balthazar qui n’avait certainement pas pu me suivre - sinon il aurait couru derrière les p’tits cons qui me poursuivaient. Je lui fais un vif geste de la tête histoire de lui dire “grouille ton cul beau gosse”, sans m’arrêter de tracer aussi vite que possible. On prend à gauche cette fois, et je me baisse derrière une benne à ordures, encore et toujours dans une des fameuses ruelles sombres. Maintenant, plus qu’à attendre que ces petits joueurs retournent fumer leurs merdes pour pouvoir défoncer la maison de l’horreur.

Des voix se font entendre, des voix rauques semblant se plaindre sans arrêt. On arrive dans une phase plutôt drôle, et aucune chance que ces cons nous repèrent : ils partent à l’opposé. Je souris en coin, les bouteilles toujours en main : deux entre les doigts de ma main gauche et la dernière empoignée par ma main droite. Pour l’instant… C’est un good game. 0/1 pour les pyromanes.

Comment ça Axel est un taré ? XD JE VOIS PAS DE QUOI TU PARLES PTN. C'ta faute, j'ai adoré l'idée dite plus tôt sur la CB. C:

© Great Thief

- Le côté obscur de la force -

   
Hors de “danger”, même si ces jeunes blaireaux n’en représentaient pas vraiment un, Balth’ et moi, d’un regard blasé, on observe le surplus de bouteilles piquées à ces p’tits cons. En tout, on en a cinq. Il arrive encore à se plaindre que c’est trop. Deux pour nous, trois pour le feu, c’est simple non ? Boire devant une multitude de flammes plus chaleureuses les unes que les autres, c’est parfait. Boire devant sa connerie et en être fier, c’est encore mieux. J’attends avec impatience ce moment tant attendu.

AXEL ∞ « Tu portes les deux à moitié vides, je porte les autres, t’inquiète. Alors, “collègue”... J’y suis jamais allé chez cette vieille. Tu me guides. »

Nous nous relevons simultanément et je garde les bouteilles en mains. Bientôt, l’heure du bûcher sonnera. Et la sorcière mourra. Oh ça l’fait hey, la classe. Ce sera notre excuse devant le pensionnat : “au bûcher”. Finalement on se fera incinérer vivants parce qu’on représente une partie de la sorcellerie de l’île. En quelques sortes. On marche vers la sortie des quartiers, je le suis docilement. Je me demande c’qu’il pourrait y avoir… Peut-être que Loïs est une amatrice de porn-... pop-corn. Une sorcière a bien le droit d’avoir d’autres centres d’intérêt. Quoi qu’il en soit, j’espère ne pas la blesser. Mais bon. Elle est invincible visiblement, alors un peu de chaleur ne devrait pas l’effrayer. C’est nous qui devrions avoir peur, lolz. Aucun problème, on sait courir. J’le sens trop pas, c’est ça qui m’excite à l’idée d’y foutre le feu. Des fois j’me demande si je suis pas un peu, beaucoup, masochiste. J’vais éviter de dire ça à Baltha’, je pourrais me faire déglinguer les fesses. Ma phrase ne comporte - presque - aucun jeu de mots.

AXEL ∞ « On va faire des chamallows grillés. *sourire puéril* »

C’est peut-être mon côté “innocent dans ma connerie” qui me donne l’air creepy. Je ris de mes idioties, comme un psychopathe rit de ses crimes. Ma vraie nature vient peut-être d’être révélée. Je suis un psychopathe ! Qui aime les gens. Et le rose… Ok, on oublie l’idée du psycho. Je suis juste extrêmement con, c’est très probable par contre. Tout content à l’idée de faire brûler quelque chose. Une maison, en plus. Hantée, encore mieux. Je crois en tous ces trucs de paranormal, avec les pouvoirs que certains peuvent se taper ce serait pas étonnant de voir passer un fantôme avec la tête sous le bras passer devant moi. J’vais me faire hanter par des esprits, j’vais pleurer ma race dans les bras de Teddy et je rirai moins après, mais let’s have fun.

HRP.

© Great Thief