Sujet: par la force du destin — leann Mar 17 Oct 2017 - 9:12
par la force du destin
On dit souvent que le comportement des gens témoigne de l’intérêt qu’ils portent à la situation présente. Le repli sur soi-même signifie le mensonge, le déploiement est la vérité - le retard montre le désintérêt au travers du manque d’organisation et l’avance, au contraire, le rapport à son intérêt personnel. Ce n’est que théorique, mais dans la plupart des cas, ces maigres circonstances sont une vérité et lorsqu’on est observateur comme moi, on a l’occasion de s’en rendre compte. Il existait des exceptions, comme la mienne dont l’avance n’était pas le synonyme d’un quelconque besoin soudain mais qui exprimait les circonstances particulières de ma situation. J’étais en avance parce que je ne pouvais pas faire autrement, que mes innombrables détours transformaient ce simple voyage en un véritable périple. De fait, je savais qu’il ne fallait pas juger Leann sur cette théorie bidon dont la simple existence témoignait de la frustration et de l’ignorance générale.
Il n’empêche, je n’arrivais pas à me débarrasser de cette légère déception en voyant qu’elle n’était pas encore arrivée cinq minutes en avance. Je savais qu’elle était occupée - elle prendrait toujours le temps pour les autres, comme la fois où elle m’avait accueilli à l’école, mais j’espérais qu’elle arriverait un peu avant, soulagée de pouvoir se confier à quelqu’un parce que je savais que les Colombe tournaient au ralenti et ça ne servait à rien de cacher la raison. Elle n’allait pas mieux que moi. Depuis quelques temps, j’avais cessé de me concentrer sur ma propre personne au profit des autres. J’avais cessé d’agir pour mon propre bien, même lorsqu’on parlait d’actions héroïques. Fini, les missions suicides. Ma discussion avec Killiam m’avait ouvert les yeux - je ne faisais ça que pour ma satisfaction personnelle, et mes blessures devenaient une sorte de témoin d’un courage qui tenait davantage de la stupidité plutôt qu’autre chose. Je n’étais pas vexé, j’étais sorti différent de cette expérience. Plus mature. Je ne voulais plus foncer dans le mur et j’étais prêt à me remettre en question, moi, mes désirs, mais surtout mes méthodes.
Je l’avais compris dans ma chambre d’hôpital : il était impossible que je me débarrasse de cette envie de devenir un héros, car depuis toujours, c’est ce que j’avais voulu être. C’était ma raison d’être, ma personnalité, tout ce que je pouvais bien être et devenir, mais la violence n’était sûrement pas la solution. La violence était stupide, superficielle - j’avais des choses à évacuer et je l’avais compris à mes dépens. Si je voulais toucher les gens, je devais le faire d’une autre façon - et la plus à même de m’aider venait d’arriver dans mon champ de vision. Je la saluais d’un signe de main et la laissais s’installer en l’observant silencieusement, ressentant une sorte de trac idiot au fond de moi. C’était mon amie, je n’avais pas à hésiter.
"Désolé de t’avoir appelé si soudainement." déclarais-je avant tout. Désolé, désolé, désolé à tous de vous inquiéter, mais ce sera bientôt fini. " J’aimerais te parler de beaucoup de choses. C’est un peu vague, je sais, il y a… les Colombe, les S, et surtout, de la façon dont je pourrai aider les gens."
C’était un début. Une introduction. Une mise en bouche. C’était une sorte de « coming-out » d’un héros désespéré. Et il me fallait du temps.
electric bird.
Pseudo du joueur : Meriveri Autre(s) compte(s) ? : Matthew J. Adler && Myrcella B. Murphy && Mckenna A. Honeycutt Personnage sur l'avatar : Fumi Ohno - Tsubaki chou Lonely Planet •• Marzia Bisognin
Âge / Classe ou Job : 21 ans - B - 10ème année Messages : 500
Hello my name isLeann De Laine
Carte spéciale Inventaire, objets importants pour le personnage:
Sujet: Re: par la force du destin — leann Mer 18 Oct 2017 - 18:44
PAR LA FORCE DU DESTIN
ft. Finn
Tu ne t'attendais pas vraiment à recevoir ce LMS. A vrai dire, tu ne recevais que rarement la visite de petits lézard pour te passer des messages, alors les fois où ils arrivaient au travail était encore plus rare. Tu ne reconnaissais pas la bouille de l'animal qui s'était lentement, très lentement, arrêté devant toi. Tu ramassais le mot dans un mouvement confus en plein service. Finn, un élève que tu avais assez peu côtoyé à vrai dire voulait te voir. Tu te souvenais vaguement de son visage et de son nom pour l'avoir accueilli à son arrivée à Prismver, mais c'était plutôt ses soucis de santé qui t'avaient marqués, alors tu te demandais bien ce que tu pouvais faire pour ce nouvel arrivant.
T'attendais que ton service se termine avec un peu d'appréhension, et c'est presque au pas de course que tu gagnais le quartier gastronomique pour rejoindre le C. Habillée de ta tenue habituelle de travail composée d'une blouse à rayures verticales et jupe foncée , cheveux attachés en queue de cheval, t'avais tout juste pris le temps d'enlever ton tablier qui dépassait un peu de ton sac quand tu trouvais finalement le jeune homme à la terrasse d'un café.
Tu t'installais face à lui en t'excusant pour ton retard ce sur quoi il s'excuse à son tours pour son appel soudain. Il semble étrangement mal à l'aise, un peu confus aussi peut-être, confirmant ton intuition que la discussion ne relève pas de simple courtoisie. Tu profites du passage d'un serveur pour commander un thé aux fruits rouge avant que Finn ne prenne la parole. - J’aimerais te parler de beaucoup de choses. C’est un peu vague, je sais, il y a… les Colombe, les S, et surtout, de la façon dont je pourrai aider les gens.
T'acquiesce à cette déclaration pour le moins floue. Il n'est pas rare que tu ais à expliquer plus ou moins publiquement tes points de vue, mais la demande est en effet un peu vague. Tu ne saisis pas tout à fait ce que le garçon attends réellement de toi suite à ces mots. - Je comprends que ça soit assez confus pour toi. Arriver à Prismver en ce moment doit déjà être une épreuve, c'est normal d'être un perdu.
Tu adresses un sourire maternel au plus jeune avant de prendre un peu plus appui sur tes coudes, un peu plus proche de lui. Tu le connaissais relativement peu et essayer de le réconforter ou de lui donner des conseils efficaces risquait de se montrer être une tâche assez complexe. Alors tu remontes tes lunettes, prend un air tout ce qu'il y a de plus sérieux, et décide de partir à la chasse aux informations. - Dis-moi, Finn, comment puis-je t'aider? J'imagine que tu ne m'a pas demandé de venir pour que je te ressort une pitch sur pourquoi on a besoin de faire la paix avec les non-mages, n'est-ce pas?
Sujet: Re: par la force du destin — leann Jeu 19 Oct 2017 - 20:44
par la force du destin
Je suis confus, incapable de comprendre et de me relancer, je suis perdu au milieu d’un océan de questions dont je ne vois pas plus la fin que l’origine. Je suis faible, vulnérable et plein de volonté, je suis le héros privé du costume de sa puissance. Assis à la table, attendant poliment Leann avec un thé dans la main, je continuais à me torturer l’esprit avec tout ce que j’étais incapable de formuler. J’avais conscient qu’on ne se connaissait que peu mais de tous, elle m’avait fait l’une des meilleures impressions. Elle était sincère, franche, sans artifices. Parmi tous, c’est elle qui m’avait donné l’envie de m’investir dans les questions générales sur le monde extérieur. Il y avait le fait qu’elle soit dirigeante des Colombe, c’était évident, mais ça allait plus loin que ça. Au-delà du désir machinale de prêcher une parole qu’elle pensait juste, elle voulait répandre une justice, des valeurs sincères en lesquelles elle croyait, tout une façon unique de voir le monde. J’avais toujours eu cette volonté en moi mais elle m’aidait à croire en la possibilité de faire quelque chose. Les S n’étaient pas les plus tendres de l’école, il n’empêche, cet affrontement à sens unique avait été une énorme désillusion pour moi. Je n’étais pas contre la violence, j’étais d’ailleurs certain qu’il fallait rentrer dans le tas lorsqu’il s’agissait de certaines personnes - mais il semblerait que j’en étais capable. Killiam avait raison, j’avais manqué de maturité et mon état n’aurait pas dû être une fierté, même dissimulée, mais une honte profonde, si guéri puisse être mon corps. Au bout du compte, j’étais perdu, sans repères, sans direction dans laquelle allait - et ma seule piste était cette envie commune de paix que Leann et moi partageons.
"Non, c’est vrai." admis-je, pâteux. "Mais je me suis rendu compte que mon but n’était pas si éloigné du tien. Que je veux une paix totale et sans conflit."
En certains points, mon esprit est aussi pur que le sien. Je suis contre les affrontements, les discriminations et toutes formes de haine. Au fond, tout n’est qu’une question de caricature et si les gens élargissaient assez leur réflexion pour voir les choses dans leur ensemble, la plupart des à-priori seraient réglés. Je ne suis pas assez naïf pour penser qu’une telle façon de faire suffit, mais je sais qu’avec des bon discours, nous pouvons arriver à quelque chose. Ce dont je suis persuadé, cela dit, c’st que des discours ne peuvent pas suffire.
"Mais je ne suis pas "aussi pur" dans mon jugement." ajoutais-je en mimant les guillemets avec mes doigts. "Je veux dire, je pense que la violence peut être nécessaire. Pour se défendre, dans un premier temps. Mais aussi parce que certaines personnes ne comprennent les choses qu’au travers des poings."
Un maigre soupir et mon regard se détourne, fuyant. Je sais qu’il est gonflé de ma part de demander conseil à Leann pour un point de vue divergeant, d’autant plus dans ma situation où la violence devrait être proscrite, mais je n’ai pas le choix. Tout en privilégiant les mots, j’ai décidé d’assumer ce que je suis - même si ça doit passer par des engueulades. Toutefois, j’avais compris autre chose - je devais me protéger dans un premier temps pour mieux protéger les autres.
"Je me demande si je peux vraiment aider qui que ce soit dans ma situation. Je suis tellement faible et vulnérable."
Des mots qui brûlent, comme de l’acide sur la langue. Et je déglutis - car c’est une vérité que j’ai décidé d’assumer. Alors je ne baisse pas les yeux et ma voix ne se réduit pas. Je la regarde franchement, ne présentant pas ça comme un mal. Je suis faible, c’est vrai, mais j’ai décidé de devenir fort ailleurs.
electric bird.
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Sujet: Re: par la force du destin — leann Dim 12 Nov 2017 - 18:09
PAR LA FORCE DU DESTIN
ft. Finn
Le jeune garçon acquiesça à ta remarque, te confiant qu'il avait finalement plus d'intérêt commun avec toi qu'il ne l'avait pensé. Tu de demandes un instant quel était son but avant de se "rendre compte" de se rapprochent d'idéaux, mais tu n'oses pas vraiment aborder le sujet. Au fond, peu importe vraiment ce en quoi il avait bien pu croire avant. Il venait vers toi aujourd'hui, et c'était déjà un grand pas à tes yeux. D'autant qu'il semblait plein de bonnes intentions. Une paix totale. C'est peut-être la première fois que tu entends quelqu'un se montrer aussi naïf que toi, aussi convaincu qu'une conclusion complètement pacifique est possible. L'air de rien, ça te redonne le sourire. T'avais besoin de voir cet état d'esprit chez quelqu'un d'autre que toi en ce moment, bien que ta petite conversation avec Hadès ait déjà, à sa façon, aidé à revoir un peu de positif dans ton action. - Mais je ne suis pas aussi pur dans mon jugement.
Tu souris un instant, repensant à ta courte période de doute. Probablement que la plus part de tes camarades t'imaginaiaient plus "pure" comme le jeune homme le disait, que tu ne l'étais vraiment. Au fond, t'étais pas vraiment meilleure que les autres, mais t'étais peut-être un peu plus douée pour cacher tes doutes et ton égocentrisme. Néanmoins, ce n'étais pas à ce genre de "pureté" que tu imaginais que Finn se réfèrerait, et tu accueilles finalement sa déclaration avec une moue sceptique. La violence, c'est ce contre quoi tu as toujours lutté. C'est tout ce que tu as toujours voulu éviter. Qu'il s'agisse, déjà à l'époque, du White Day proposé comme parade pour éviter l'escalade de haine à la réunion ou toutes les idées auxquelles tu avais bien pu songer jusqu'alors. Tout ça, c'était pour ne pas avoir à recourir à la force. Dans ton esprit, en arriver à ce genre de moyen n'était finalement que la démonstration d'un manque d'argument évident pour se défendre autrement, et tu ne pouvais imaginer voir le nom des Colombes entaché de sang. Et le fait que cette idée vienne du petit nouveau à la carrure si fragile était d'autant plus surprenante. - Je ne comprends pas… contre quoi tu veux te défendre. Nous sommes une minorité comme une autre, au final. Oui, certaine personne nous stigmatisent, nous haïsse pour un simple gêne que nous n'avons pas choisi, ils ont peur de ce dont certains d'entre nous sommes capables, à juste titre je dirai même. Mais en quoi cela justifierait-il la violence?
Tu prends une grande inspiration, cherchant une comparaison qui puisse être aisément compréhensible par tous. - Vois nous comme… je ne sais pas, les minorités musulmanes, peut-être? Certains d'entre nous sont dangereux, certains d'entre nous veulent une domination, et ils ont les moyens de le faire par la force, une force avec lesquels les habitants de l'extérieur ne sauraient pas rivaliser qui plus est. Mais la plus part d'entre nous est finalement bien différence de l'image que Faust a fait de nous dans les média avec son interview. Alors oui, à cause de certains, surement alors nous être discriminés, haït pour notre héritage, mais ne serait-ce pas leur donner raison, leur prouver qu'ils ont raison d'avoir peur, si nous nous mettions à frapper des poings? Nous ne pouvons pas nous permettre d'être tous terroristes pour prouver notre bonne volonté, tu vois?
Tu soupire, toi-même moyennement convaincu de ton analogie. Alors tu te contentes de boire une gorgée de ta commande, tes iris verdoyantes plongées dans le vide. - En fait, je pense que tu es bien plus pur que moi. Parce qu'à ta façon de parler… on jurerait que tu espères te débarrasser définitivement de toute forme de discrimination. Mais je pense… je pense qu'on est pas capable de faire ça, et que personne ne l'est. On subira, quoi qu'il arrive, des brimades. On sera, quoi qu'il arrive, vu comme des abominations par d'autres toute notre vie. Peut-être, si tout se passe bien, que dans 100 ans, 200 ans, nos arrières-petits enfants, mages comme non-mages, trouveront ça ridicules. Peut-être que les quelques derniers extrémistes seront interviewés pour leurs idées marginales, mais je pense qu'en ce qui nous concerne, nous ne vivrons pas une telle époque, car aujourd'hui, la société de dehors n'est même pas capable d'accorder égalité à hommes et femmes, de considérer noirs et blancs comme égaux, les chrétiens et les juifs, ni même les hétérosexuelles des homosexuelles.
Tu baisses les yeux, observant avec un intérêt tout particulier le contenu de ta tasse qui reflète ton visage rêveur. T'as cet espèce de sourire nostalgique collé à tes lèvres qui masque tes incertitudes pour le futur. T'as peur, en vrai. Parce que tu sais que tu vas devoir tout donner pour un si petit pas en avant. Mais qu'à la seconde où t'arrêtera de courir, c'est bien loin en arrière que tu te vois propulser. Un monde où il faut courir, toujours courir, pour rester sur place, comme disait la Reine de Coeur… Pourtant vous êtes bien loin du pays des Merveilles.
- Je vais être totalement honnête avec toi. Le combat qu'on mène, il ne nous amènera pas à la paix, et encore moins à l'harmonie. Juste à un tout petit peu de compréhension. Juste au droit de vivre comme nous l'avons toujours fait avant la Grande Révélation. Un peu moins cachés, peut-être, mais plus exposés.
Sujet: Re: par la force du destin — leann Dim 12 Nov 2017 - 20:38
par la force du destin
Les mots tournent dans ma tête comme une tempête incandescente à la chaleur insoutenable, le contrecoup d'une réalité cruelle et la tension semble monter, comme une musique crescendo, la douleur grandissante. Je reste immobile à écouter ses mots d'une lourdeur de plomb, aveugle à la réalité, je reste immobile face à ce jugement pessimiste devant la leader des Colombe. Je reste immobile, impuissante, invisible. Je reste immobile et de verre, plus faible que n'importe qui et ses mots m'accablent. Je reste immobile parce que je ne peux rien faire, inutile, inutile, inutile, et je ne comprends pas. À mesure que la vérité s'abat comme la lourdeur des nuages oppressants, je refuse de courber l'échine, au rythme de ses mots, je refuse de ployer et je me redresse, transperçant cette vérité et son jugement de ma main arrogante et solitaire - et mon indépendance d'esprit se déclare en même temps que mon refus de céder à ce pessimiste. Et je lui fais face, sourcils légèrement froncés, le visage fermé mais respectueux, patient et intéressé, cherchant à savoir quelle chose a changé, quel événement a perturbé cette pureté de jugement avant de comprendre l'absurdité de la question. Il n'y a pas d'événement, c'est le monde lui-même qui a changé son esprit - et tout semble prendre sens, comme la réalité au milieu de son regard, et tout semble le perdre pour moi, car plus rien n'a de sens si les choses ne peuvent pas être aussi bonnes qu'elle le devrait. Il me faut un temps pour prendre à nouveau conscience de mon propre corps, perdu dans des réflexions si profondes que j'en perds le fil, dans des croyances si fortes que je ne peux effacer ma colère.
Et malgré tout, je respire, et malgré tout, je respecte, parce que je suis ainsi, parce que je ne peux pas laisser mon opinion se déverser comme un poison sans opposition. Parce que je ne suis pas un tyran, voilà tout, et qu'elle me ressemble plus que la majorité C'est parce qu'elle a expérimenté cette pureté qu'elle la comprend si bien.
"Je sais que je n'ai rien à offrir comme garantie. Je ne peux pas débattre comme tu viens de le faire. Je ne saurai pas justifier le choix de la violence ou défendre le fait que j'y croie, mais c'est le cas. Je pense que le monde en est capable. Je pense que les humains en sont capables."
Et il me faut un temps pour réfléchir, cette fois encore parce que je n'ai pas son talent. Je replie mon index que je pose contre mes lèvres en signe de réflexion, le regard perdu dans le vide, conscient de la pauvreté de mon discours. Mais je me dois de faire des efforts. Le monde est cruel, j'en suis conscient, et le monde ne se basera pas sur la bonne foi d'un gamin malade - il faudra faire des efforts, à commencer par ma façon de parler. Il faudra que je change, comme je l'ai récemment compris. Si je veux être traité comme une personne à part entière, je dois le mériter.
"Au long de l'histoire, la volonté des gens à changer les choses en mieux a souvent été retenue. Gandhi. Luther King, pour ne citer qu'eux. Nous sommes dans une période où les gens sont si persuadés de la frontière entre bien et mal que les "bons" se dispensent de partager leur point de vue correctement. Ils l'imposent, comme si c'était une évidence non négociable. Je ne veux pas faire cette erreur. Je veux compter sur cette humanité qui découvrait ses bons côtés et se battait sincèrement pour améliorer les choses."
Au fond, peut-être que ce n'était pas si mal. Au fond, peut-être que ce n'était pas comme toi, qu'une grossière illusion.