Qui veut la paix, prépare la guerre.

Quel doux spectacle que celui du chaos rongeant un environnement pure. Il me semblait partout paisible quelques secondes plus tôt.

Depuis plusieurs semaines déjà j'étais résolu à faire bouger les choses dans cette petite bande joyeuse et amicale. C'est à moi de choisir qui à le droit d'être joyeux ou non. C'est pauvres diables n'avaient pas ma permission, il fallait donc remédier sur le champ à cette mascarade qu'ils appellent « l'amitié ».

Mon plan était comme toujours d'enfer !

Tout d'abord il fallait que je m'intègre à ces gens, c'était pas gagné d'avance parce que ma sublime réputation courait souvent plus vite que moi et les gens avaient tendance à se méfier dès qu'ils me voyaient approcher. Il fallait donc la jouer fino et sortir mon plus beau jeu d'acteur. Ensuite, je devais gagner un minimum la confiance de ses pauvres âmes en peine, ce qui n'est pas bien compliqué lorsqu'on s'appelle Jude A. Hartmann. Même si on se méfie de moi, je reste une énigme au yeux des autres, la fascination qu'ils ont pour moi les rend vulnérables. A vouloir essayer de me comprendre, ils se mettent à nu et malgré eux, ils me révèlent leurs points faibles.

Une fois que la toile était tissé, plus moyen pour mes chers sujets de s'échapper et le jeu pouvait réellement commencer.

Cette journée était parfaite. Les rayons du soleil étaient bloqués par d'épais nuages et le froid de l'hiver se faisait déjà sentir. Tout était sombre. Les grandes fenêtres qui laissaient habituellement entrer une lumière aveuglante, ne filtraient que d'infimes spectres lumineux. C'était pour aujourd'hui. Aujourd'hui j'allais mettre mon plan à exécution et séparer ces êtres qui n'avaient rien à faire ensemble.

Que les rumeurs sont efficaces ! Un simple mot peut faire passé un moment de complicité collective à une guerre de gangs sud-américains. C'était tellement simple ! C'en était presque triste, tout ce travail pour que le bouquet final soit si court… Ce qui était hilarant et jouissif devint vite lassant pour ma royale personne.

Fort de cette victoire, je m'écartais alors de ce champ de bataille le sourire aux lèvres tout en chantant.

Décidément c'était une belle journée.

Tout était bien, tout était beau et pourtant… En une fraction de seconde ma royale personne se retrouva à terre, à quatre pattes comme un simple domestique. Mais genoux, frappés au même moment par un coup violant, s'était fracassés contre le sol. Sans comprendre ce qui était en train de se passer, je reçu un autre coup sur l'arrière de la tête. Mais qui a été assez fou pour oser touché le Prince ?

Dans une colère incontrôlable, je me relevai d'un bon, les yeux cherchant l'agresseur au travers de ma longue mèche blonde. Personne... le couloir était totalement vide. Hors de moi je me mis à chercher le sale fourbe dans les coins les plus improbables des environs, sans succès.

C'était sûrement un simple d'esprit qui voulait se venger d'une de mes crasses. Je dis simple d'esprit parce qu'il faut vraiment être con pour oser s'attaquer à moi sans craindre de représailles.

Finalement la chasse au détraqué m'ennuya assez vite, je décidai alors d'abandonner mes recherches pour me concentrer sur autre chose.
Mon esprit redevint léger, trop léger à mon goût. Ma tête était inhabituellement légère. Je passais mes doigts dans mes cheveux lorsque je réalisai l'immonde réalité. Ma couronne avait disparu, envolée, volatilisée. La pourriture qui m'avait mis au sol m'avait également volé !

Personne n'a le droit de toucher cette couronne, je suis le seul à avoir ce privilège !
Mon objectif de la journée était tout tracé, retrouvé le voleur et lui faire payer son crime. Je sentais déjà mon pouvoir incontrôlable, tentant d'échapper à mon contrôle pour pouvoir commettre les pires horreurs.

On dit que la vengeance est un plat qui se mange froid, moi je préfère le dégusté à bonne température sur le corps tiède de mes victimes.

« Le Petit Prince Découronné doit venir sauver sa marque de noblesse dans la salle de théâtre. Ce soir à 19h... ♥

Signé La Reine Sysy »

Je lisais et relisais le message que je tenais entre les mains, Diego lui était en plein face à face avec un de ses congénères et ils n'avaient pas l'air de bien rigoler.
« La reine » ? Une pouffiasse oué !

J'étais hors de contrôle, l'espèce de ver de terre à quatre pattes qui était là allait payer pour son maître.  Cet être qui ne ressemblait à rien était placé pile dans mon champ d'attaque, d'un geste vif et précis, je l'envoyai valser à l'autre bout de la pièce grâce un coup de pied savamment dosé. La petite chose, un peu sonnée, se releva et sorti à toute vitesse de ma chambre.

J'aurai préféré l'achever mais ces bestioles sont un peu trop rapide pour qu'on puisse réellement leur faire du mal. Dommage… Je n'étais toujours pas calmé, c'était même pire qu'avant. Mon voleur avait l'audace de me convoquer ! C'était ridicule, ce rendez-vous signait son arrêt de mort.

En réfléchissant un instant à la situation, je me redis compte que le lézard dans lequel j'avais shooté me disait étrangement quelque chose. Fouillant dans mes souvenir pour essayer de me rappeler ou j'avais bien pu croiser ce truc beige, j’eus soudain une illumination. Ce lézard appartenait sans aucun doute à ce prof bizarre qui ne jure que par la vérité. Enfin ! J'avais enfin l'identité de mon ennemi et à dire vrai ça me faisait assez plaisir. Je voulais me mesurer à ce Féléa depuis un bon moment déjà, ce prof m'avait toujours intrigué.

J'étais prêt ! Le sourire aux lèvres je me mettais donc en chemin pour le théâtre. Cet imbécile ne savait sûrement pas que le théâtre était l'un de mes repères favoris, c'était ma deuxième maison. J'aurai donc l'avantage du terrain durant cette guerre qui s’avérerait être épique.