∞Les nuits calmes et silencieuses ont tendance à agacer notre jolie albinos. En cette nuitée un tantinet fraiche, l’heure était venue pour la belle de reprendre ses habitudes passées.
De quelles habitudes parlons-nous exactement ? Les rites de la jeune fille sont quelque peu effrayants. Depuis son enfance, la belle éprouve un certain plaisir à terroriser les personnes, plus particulièrement les habitants de Prismver.
Comment s’y prenait-elle ? Tout simplement en errant dans les couloirs vers 1 heure du matin. Généralement- vers cette heure-là- les petites âmes sensibles dorment à poings fermés. L’opération en elle-même est assez simple : la petite albinos repère une proie endormie et active sa personnification des ténèbres. Majoritairement, la réponse de l’interlocuteur ne se fait guère attendre : un cri résumant les paroles de sa victime. De plus, Kanna n’a -la plupart du temps- pas besoin d’entrer dans les cabanons pour activer sa magie des songes.
La veille, la victime fût une personne de la même classe que la fille aux cheveux blancs. Pour être honnête, qu’importe la classe tant que le trouillomètre augmente ! Cependant, il fallait se mettre à l’esprit que Kanna sollicite les peurs des personnes « sortant du lot ». Les gens n’ayant aucune personnalité ne l’intéressent pas. J’irais même à dire que cela l’ennuie ! Dans la tête de la demoiselle, les visages et les prénoms sont correctement rangés dans une partie de son cerveau. De ce fait, elle peut correctement « mettre à la corbeille » les petits poissons. Le spectacle allait pouvoir commencer ! Qui allait être la victime de notre petite albinos ?
Hadès O. Stone.
Kanna ne connaissait pas grand-chose à son sujet. Toutefois, les bruits qui courent sur cette personne ont réussi à exciter la petite renarde. Arrogeant, un brin distant avec les gens, détestable comme pas possible. Voilà de quoi mettre en bouche n’importe qui avec le pouvoir des songes ! Plus la victime a un ego surdimensionné, mieux la proie est agréable. Kanna aime remettre les gens de ce type à leur place. Elle se délecte de faire redescendre d’un étage ces petits démons voulant atteindre trop rapidement le ciel. Attentive dans ses actions, la demoiselle ne part jamais en terre inconnue et s’assure d’avoir un minimum d’informations. Sa proie se trouvait dans la demeure des S. Oui, le gros poisson –que dis-je le requin- se trouvait plus précisément dans la demeure « Doudou ». Drôle de nom, je vous l’accorde. Toutefois, une chose était certaine : l’endroit semblait bien plus grand et spacieux que chez les cabanons des autres classes.
Kanna entra dans le repaire de cette élite intellectuelle. La jeune fille ne savait donner un avis sur cette classe quelque peu différente des autres. Pour le moment, la neutralité était la meilleure réponse. Pour l’heure, il fallait accéder à la grotte de l’ours. C’était un monde parallèle qui s’ouvrait devant la jeune fille qui remarqua rapidement les chambres individuelles gardant un instant une bouche béante. C’est ce qui manquait à la demoiselle : un esprit privé (mais c’est une autre histoire). Passant les chambres l’une après les autres, l’albinos ne semblait pas prendre conscience du danger qui pesait sur ses épaules. Telle l’épée de Damoclès, ces voyous de S pouvaient se réveiller à chaque instant pour ensuite faire passer un sale quart d’heure à la petite loli.
Forte heureusement, tout le monde dormait. À un détail près. Dans l’obscurité de la nuit, une source lumineuse rampait sous la porte d’une des chambres. Kanna comprit rapidement qu’il s’agissait de la chambrée de sa proie. Pieds nus et en pyjamas, la demoiselle s’empressa de se coller derrière la porte en bois. S’étant équipé d’un crochet en métal, la renarde polaire exécuta un geste digne d’un espion de renommée dans le but d’accéder au nid.
Chose étant faite, Kanna avait sous les yeux un véritable champ de bataille. Cette dernière répugna la demoiselle par son désordre. Cependant, la vive lumière de tout à l’heure attira de nouveau son attention. Après réflexion, il s’agissait un écran encore allumé. À son orchestre un jeune homme aux cheveux rouges tout bonnement assoupi sur son lit, manette dans une main, l’autre posée sur son ventre.
« C’était donc ça un S ? » se demanda Kanna, le visage stoïque. Cependant, elle ne voulait pas tirer de conclusions hâtives. S’approchant silencieusement de sa victime, l’albinos pria pour que ce dernier fasse un songe noir que la demoiselle pourrait matérialiser à la suite. En se penchant au-dessus de lui, son visage paisible ne rassura pas la gamine.
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