Sujet: I want to play a game || Âlyssa Dim 24 Nov 2013 - 23:13
Rules ? No one
Jor’ ouvre l’une des deux portes du salon. Un salon comme les autres, de style européen. Pour lui, ce salon est particulier ; il n’y a personne pour l’emmerder. Le reptile ferme derrière lui, laissant ses longs doigts glisser sur le métal froid de la poignée. Jor’, il observe l’après-midi s’obscurcir par la fenêtre, les rideaux cachant à peine la lumière. Le saurien dépose son manteau sur l’un des canapés, soigneusement plié. Il se souvient de ce salon, il y a toujours été depuis ses études, rares sont ceux qui aiment l’occuper. Pourquoi ? Aucune idée, il ne voulait résoudre ce mystère, il n’y voyait aucun intérêt.
L’homme s’approche de cette fenêtre, délicatement, subrepticement. Il s’installe sur le rebord, s’adosse au mur, prenant son temps pour s’installer. Jor’, il n’a pas l’intention de partir avant une ou deux heures, il prend la meilleure place. Il prend celle où la fraîcheur de cette fenêtre s’oppose à la chaleur du radiateur. Jor’, c’est un reptile, un reptile qui aime l’instabilité instable, la confrontation d’antagonistes se cherchant, ça le fait frissonner. Jor’ cherche toujours à frissonner. Le reptile, son visage ne respire rien en particulier, si ce n’est la réflexion. Il fléchit son genou, ce reptile, il pose son pied sur ce rebord, l’autre restant à terre. Il n’est pas chat, il est reptile, son équilibre n’est pas extraordinaire. Sauf s’il rampe, sur le sol, sur un corps, sur une peau, caresser de ses écailles une chair frissonnante. Jor’ pose sa main sur ses lèvres. Il pense, à plus tard, à avant, à toujours, à jamais.
Oui. Jor’ pense. Il pense peut-être à toi, qui sait ? A toi et ta chevelure flamboyante. A toi et tes formes succulentes. Jor’, il veut te gober, lentement, surement. Il faut que le jeu en vaille la chandelle. Mais toi, Âlyssa, tu n’es pas une chandelle, tu es un chandelier. C’est un compliment dans sa pensée. Il sourit, il étire une discrète peinture qui n’envisage, pour certains, rien de bon. Il s’imagine, à la conquête de ton âme, à jouer avec toi comme tu aimes jouer avec lui. Il s’imagine oui, lui et sa voix, à souffler ton nom, à humecter ses lèvres de tes syllabes, de ton identité, à y goûter. Mais cela semble si loin et, le Jor’, c’est ça qui lui plaît ; le jeu n’est pas gagné, ce n’est qu’imagination, rien n’est gagné, rien n’est perdu, tout est dans l’instabilité stable, chronique, langoureuse, insurmontable. Jor’ aime cette complexité, il aime jouer la difficulté, l’inconnu connu, le suavement sucré, tout cela en voulant ta peau ensoleillée.
Ou bien, peut-être ne pense-t-il pas à toi ? Peut-être que le Jor’ mélange ses envies, ses désirs avec ses actions. Jor’, l’océan lui manque. Jor’, il est trop imposant pour user de son pouvoir en ces lieux. Jor’, il aime les profondeurs, serpenter entre les eaux. Ses muscles sont noués, sa curiosité affamée. Au fond, qui sait…Peut-être pense-t-il à tes mains sur ses écailles, au milieu d’un océan, au milieu de profondeurs inconnues et obscurcies.
Firfisle descend du rideau, laisse ses griffes s’accrocher à la chemise immaculée de son homologue écailleux, il se pose sur cette épaule et, fixe les alentours, les paupières mi-closes. Lui aussi, il pense à la perversité, à la perversité d’une chaleur froide, d’un radiateur contre une fenêtre, de ta simple pensée. Un irrévérencieux sourire étire les lèvres du Jor' fermant les yeux, sans dormir pour autant.
code par pre.roden avec amour ♥
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Sujet: Re: I want to play a game || Âlyssa Jeu 26 Déc 2013 - 23:16
Just you and me
Tu l'observes de ton bureau le regard amusé. Cet élève que tu avais convoqué en retenue te faisait bien rire, vraiment. Ses réactions méritaient toutes de paraitre dans le prochain numéro de la Gazette de Shu. Mais tu ne diras rien, tu n'es pas si méchante. Et lorsque tu comprends la réelle peur qu'il éprouve envers toi, sans que tu ne saches vraiment pourquoi, tu te décides à le relâcher dans un long, très long soupire. Parce que tu n'es pas ici pour effrayer les élèves mais bien pour t'amuser et tenter de remplir ce vide dans ton coeur. Enfin, officiellement c'est pour travailler ... Mais tout le corps enseignant te connaissent désormais, toi et tes méthodes complètement décalées, ils savent que tu allies toujours sérieux et jeu. C'est comme ça, on ne te changera pas.
Le bruit de la serrure se fait entendre, tu quittes la pièce à sa suite pour aller te promener un peu. C'est que t'es un peu à l'étroit toute seule dans cette grande pièce. Pas si grande que ça. Elle est froide et vide, tu n'aimes pas du tout.
Brrr, bon sang d'bois ça me donne des frissons.
Tu frictionnes rapidement tes épaules nues, l'air n'est pourtant pas si mauvais. Sans doute est-ce la simple pensée de rester seule dans cet endroit qui te rend ainsi, pauvre de toi. Oublions, passons à autre chose, te voilà sortie. Libérée de cet enfer résonnant et totalement grisant. Tu ne sais trop que faire à présent. Surveiller ? Certainement pas, les élèves sont censés être en cours à cette heure et le pensionnat n'est pas une prison. Il y a forcément quelques rebelles de toute manière, personne ne peut les éviter c'est la vie. Ton pas s'active doucement, finalement tu sais comment occuper ton après-midi. Tu vas dormir, te reposer un peu. Ce petit t'a complètement démoralisée et tu n'es pas vraiment d'humeur à hurler dans les couloirs comme une enfant de cinq ans. Prendre quelques heures oui, mais où ? Tu ne veux pas retourner à ton studio. Pourtant tu pourrais, ce serait même beaucoup plus simple. Mais non, rien n'est jamais simple avec toi.
Une main sur la poignée, tu ouvre avec délicatesse l'une des portes du salon le plus calme du pensionnat. Un salon que tu avais toujours su évité par les élèves et le personnel, toi tu en profitais pour venir te reposer de temps en temps dans le coin. On disait qu'il était hanté, un bruit de couloir lointain remontant à des années, bien avant d'ailleurs que tu n'étudies ici. Lorsqu'on te l'avait dit, tu avais sourit avant d'éclater de rire. Hanté, vraiment ? Qui pouvait croire à ces sornettes, franchement ? Beaucoup de monde. Tout le monde. Sauf toi.
Toi et lui visiblement. Ton regard ballait la pièce, se posant sur la veste bien pliée posée sur le canapé, puis sur lui, Jor'. Jor' ou l'homme ambigüe. Ton jeu. Votre jeu. Tu laisses un sourire égayer tes lèvres tandis que tu avances tranquillement, prenant soin de fermer la porte derrière toi. Ses yeux sont clos, il semble assoupi. Assoupi et attendrit. Totalement attendrissant, si paisible. Tu prends place sur le canapé non loin de lui et de la fenêtre.
Si on m'avait dit que vous seriez ici, ... Serais-je venue ? Ta voix se fait douce mais ton regard perçant.
Adorable contradiction.
HRP // Plus d'un mois de retard, je ne sais vraiment pas comment m'excuser...