Introduction — Bal de Noël

C'est votre première pensée. Non, il n'y a aucune référence quelconque, même si les quelques élèves fans de science-fiction y ont forcément pensé. Et, pour expliquer la pensée logique, aussi effrayante que soulageante qui vous a pris à la vue de cet endroit, il est nécessaire de revenir en arrière, jusqu'à votre départ de l'école. Oh, vous aimeriez tellement savoir qui a organisé ça, ne serait-ce que pour lu demander comment cette idée lui est venue. Votre pensée s'est sûrement tournée vers certaines personnes en particulier, mais vous avez tort. Ils sont beaucoup, nombreux, bienveillants, et c'est la classe D, aussi fêtarde qu'à l'accoutumée, vers qui les regards se tournent, qui se voit la plus acclamée, parce qu'il n'y a qu'eux pour vous offrir quelque chose comme ça.

Et déjà, alors que vous faites vos premiers pas dans la forêt étincelante, la soirée vous semble déjà magique, l'endroit vous semble plus beau qu'il ne l'a jamais été, comme si, en accord avec la joie d'une fête hivernale, elle s'est décidée à paraître plus magnifique qu'elle ne l'a jamais été.

Alors, oui, quand vous vous retrouvez planté devant la petite cabane de bois au milieu de la clairière, vous perdez votre sourire. Ça ne peut pas être là. Mais l'élève, masque glissé sur le visage, sourire sarcastique se dessinant sur ses lèvres, semble se nourrir cruellement de votre dépit.

« Vous faites tous la même tête. » déclare-t-il, moqueur.

Ça vous énerve.
Vous attriste, pour d'autres.
Et vous ne voulez pas vous laisser faire - mais quand, toujours adossé au mur à côté de la porte, il pose la main sur la poignée pour l'ouvrir en grand, vous vous stoppez immédiatement.

Alors, votre première pensée est là. Elle s'explique. Et, sous le rire amusé du garçon qui vous adresse une révérence polie, vous entrez dans cet endroit qui semble si minuscule, mais dont l'intérieur, sous l'influence d'une magie véritable, s'étend dans un gigantesque espace.

À présent, l'identité des organisateurs vous est totalement égale.
Tout ce que vous savez, c'est qu'ils ont mit le paquet. Et c'est bien réussi.

Dans ce gigantesque endroit dont l'extrémité se voit à peine, vous trouvez énormément de choses, mais avant de vous y intéresser, vous levez la tête - car cet éclairage sombre, teinté de blanc et d'un bleu clair, ne peut pas être naturel.
Ah, mais oui.
Le plafond aussi est plus grand - et, guidé par la magie, se dévoile comme un ciel bleu foncé, étoilé, brillant de toute la beauté qu'un ciel puisse avoir.

Wow. C'est le mot.

En avançant, le coeur accéléré par une curiosité furieuse, vous vous sentez léger - mais vous ignorez si cette sensation est réelle ou non. De vous à moi, elle l'est vraiment. C'est le moment idéal pour battre votre record de saut en hauteur - et si cette pensée vous amuse, la variété des endroits vous la fait vite oublier. Il y a des stands sur les côtés, rafraîchissements, des encas, de l'alcool - tout est là.

Dans un coin, vous croisez le regard de quelques élèves assis et enroulés dans une couette, cherchant leur respiration, les yeux mi-clos. Ce sont eux. Ils ont tant donné. Leur visage vous paraît tantôt flous, tantôt clairs sous l'effet de la lumière irrégulière, mais vous êtes presque certain d'y voir de la satisfaction.
Ne restez pas là. Amusez-vous. C'est ce que leur regard vous dit.

Alors, vous tournez la tête vers le centre de l'endroit. Vers cette piste de danse, décorées de nuages au milieu desquels certains dansent, avec l'agréable sensation de marcher au milieu de la voûte céleste. Cette piste, dessinée autour de la présence d'un gigantesque sapin de Noël, décoré de toutes couleurs sans distinctions de classes.
Bien vite, vous oubliez que cet endroit n'est qu'une petite cabane.
Mais c'est à l'image de ce que ces gens ont fait pour vous ce soir ; transformer cette chose si moche et pittoresque en un grand lieu merveilleux.