Is there a first step to make? - Pelote de Laine

Leann sembla perplexe, elle ne comprenait pas vraiment ce qui lui arrivait. Et à ma grande surprise, elle lécha mon index. Je me mis à sourire, amusé, elle commençait peu à peu à se laisser aller. J’étais heureux.
Puis elle s’approcha à quatre pattes vers moi. Intrigué et un peu stressé, je dois l’avouer, je la regardais faire. Elle me chuchota à l’oreille avant de grogner de la manière la plus mignonne qu’il soit. « C’est bon pourtant ? » lui demandai-je sincèrement, prêt à lui faire quelque chose d’autre si ça ne lui plaisait pas.

Elle se posa contre moi, discrètement j’attrapais mon téléphone et je nous pris en photo. Pelote avait encore le visage peinturluré. Elle passa son pouce sur ses joues avant de goûter notre petit dessert improvisé. Elle me rassura. Elle aimait bien. Tant mieux.
Elle se mit à sourire, un sourire que je n’avais que très rarement vu auparavant. Remplie de malice, elle plongea son doigt dans le saladier. « Tu devrais goûter… » et je la laissais de dessiner des peintures de guerre sur le visage. Je la regardais en grognant à mon tour. « Viens par-là, je veux immortaliser ce moment, et peut-être même opter ce maquillage comme style permanent, qui sait ? Les indiens c’est très tendance. » je repris mon téléphone et je m’approchais d’elle afin de nous prendre en photo à nouveau. Clic.
Puis je le retournais vers elle pour l’embrasser et surtout en profiter pour lui mettre de la nourriture sur le visage.
Je pris ma cuillère et je me mis à manger sérieusement. « Mangeons avant de repeindre les murs de ma chambre. » je lui fis un clin d’œil. A vrai dire, elle devait avoir vraiment faim et à cause de moi elle ne pouvait pas manger. « Si tu manges suffisamment tu auras le droit à tes cadeaux. » lui dis-je en pointant du pouce nos cadeaux.
Je lui avais pris un manuel d’herboristerie et de pharmacopée chinoise, un autre bouquin intitulé « La pharmacopée naturelle (le bon usage des plantes médicinales) » et le dictionnaire affectif des plantes. Et pour ne pas la faire paniquer devant trois paquets différents j’ai tout mis dans un seul et même carton emballé après avoir emballé chaque livre individuellement. Ils n’étaient pas donnés certes mais ils lui étaient indispensables pour ce qu’elle voulait faire plus tard.
Pour les avoir feuilletés un à un je savais qu’ils lui serviront longtemps, pour ne pas dire toujours. Le premier explique les aspects théoriques de la pharmacopée en définissant les plantes et leurs caractéristiques en les resituant dans le contexte de la médecine traditionnelle chinoises, et la seconde partie expose les applications pratiques. Il couvre aussi bien les plantes orientales que les plantes occidentales. Bref, c'est une référence. Le second est un peu moins pro, et plus accessible, il s’adresse aux novices en herboristerie, il traite de la plantation, la récolte et l’utilisation des plantes. Et le dernier le dictionnaire, il peut semblait futile mais il n’en est rien, c’est très utile pour un thérapeute que de connaître ces significations, comprendre la vie affective et toutes les informations que l’on peut y récupérer. Bref, j’étais confiant et sûr d’avoir trouvé les bons cadeaux.

Je la regardais manger. Je piochais un peu de fromage blanc et de pomme en temps en temps, plus fasciné par ma copine que par notre encas de minuit, j’en avais oublié mes peintures de guerre sur le visage… J’attendis qu’elle n’ait plus faim. « Regarde l’heure Pelote, il est minuit ! »
Je me tournais vers nos paquets et je pris mon carton, assez imposant contenant mes trois cadeaux, cachés en un. J’étais un génie du mal. « Tiens, joyeux noël… chérie ? » ça me faisait bizarre, mais j’avais envie d’essayer par curiosité. Je posais le carton sur ses genoux après avoir déplacé le saladier que je posais sur ma table de chevet.
Pour ma part je n’avais absolument aucune idée de ce que Leann aurait pu m’offrir… J’espère juste qu’elle ne s’est pas sentie obligée de dépenser beaucoup d’argent pour moi…

J’étais plus impatient de voir sa réaction en ouvrant ses cadeaux que d’ouvrir le mien. Je la regardais comme un gosse qui déballait ses cadeaux après avoir passé une très longue nuit blanche à fantasmer dessus. « Je pense avoir vu juste cette année. » lui annonçai-je avec une pointe de fierté dans la voix.

Pelote m’embrassa avant de filer dans la salle de bain sûrement pour se débarbouiller, je fis de même, en prenant un mouchoir que je passais sur mon visage, en phasant légèrement, j’étais tout propre en un clin d’œil, je jetai mon mouchoir dans la poubelle de ma chambre sans bouger du lit, il y entra juste avant que Leann ne fasse son retour dans la pièce.

Il était minuit je le lui avais fait remarqué, je lui tends son cadeau. Elle me dit que je n’avais pas à me forcer à utiliser des surnoms que je ne pourrai pas utiliser en publique, je fis mine de ne pas l’avoir entendu, je savais qu’elle ne pouvait pas se résigner à m’avouer qu’elle pouvait aimer ce genre de petites attentions. Enfin je pense…
Elle fit glisser son présent vers moi. Je le regardais, un petit sourire en coin. C’était sûrement une écharpe et un bonnet. Puis mes yeux se posèrent sur elle à nouveau, j’attendais qu’elle déballe ses cadeaux.

Le regard brillant, elle m’offrit un joli sourire avant de m’embrasser avant de me dire que c’était parfait. Je ne pouvais m’empêcher de réprimer un sourire, j’étais assez fier de moi pour ce coup. Je déballais mon paquet. « Tu m’as encore battu… » lui dis-je en riant légèrement. Je déroulais l’écharpe avant de l’enfiler avec les moufles. « C’est génial, ça me changera des gants en cuir, et puis même si cette couleur est connoté, j’adore le violet. » puis je jetai un œil au livre « Oh j’ai pas vu qu’il y avait un livre… C’est cool, je comptais me l’acheter mais je n’avais pas vraiment le temps ou la tête à faire des emplettes… Merci Pelote. » je posais un long et doux baiser sur son front. « Je ne sais pas si je te l’ai déjà dit mais à mes yeux, les plus beaux cadeaux sont ceux sur lesquels on a passé du temps, ceux qui ont été créée avec amour et passion. Donc… merci. » lui dis-je avec le sourire.

Elle bailla, je ne fis pas de même, Leann semblait épuisée. Elle posa sa tête sur mon épaule, les livres dans ses bras, j’ôtais les moufles et l’écharpes avant de la tirer vers moi et de lui caresser la tête. « Tu veux dormir ? Ne bouge pas je reviens. » je me retirais délicatement, et je filais dans la cuisine avec notre saladier que je rangeais dans le frigo, je rangeais tout ce qui traînait. Puis je revins dans la chambre et je jetais dans la poubelle de ma chambre les emballages qui traînaient.
Je tirais de mon armoire un second oreiller que je posais à côté du mien. Je pris l’écharpe, que je pliais soigneusement avant de la ranger dans mon armoire avec mes moufles. Je posais le livre sur ma table de chevet que je remis à sa place. Je pliais mon ordinateur que je remis sur le bureau. « Tu veux quelque chose de plus confortable qu’une chemise pour dormir non ? » je pris le tshirt que je lui avais sorti plutôt, il était si large et long qu’il lui fera office de robe de nuit.

Je venais de réaliser que j’étais en train de ranger tout le bungalow au lieu d’aller au lit avec ma petite amie… Chassez le naturel, et il revient au galop. C’était plus fort que moi, je ne pouvais pas aller dormir avec tout ce bordel autour de moi. Il faut que ce soit bien rangé.
« Je peux aller dormir sur le canapé si ça te gène trop, il n’y a aucune soucis. » lui dis-je toujours le sourire aux lèvres.

Elle ne semblait pas vouloir dormir de suite, mais j’étais déjà lancé… Elle posa ses livres sur mon bureau. « On est pas obligé de dormir de suite, tu sais ? C’est l’occasion ou jamais de profiter de l’absence de… tu sais qui… » temps de pause, je l’avais oublié celui-là. C’est vrai que s’il nous voyait ensemble au réveil, il la harcèlerait comme pas possible… Je lui proposais donc de dormir séparément. Ce à quoi elle répondit « Je n’ai pas envie de perdre plus de temps avec toi… » qui pourrait être très mal interprété sans le début qui était « [color=#cc99cc]N-non, reste… » que j’avais entendu sans faire attention, forcément incompréhension l’espace de quelques secondes avant que ma mémoire ne me balance le début de la phrase, je soupire rassuré.
Elle vira au rouge, pourquoi ? … … Peut-être parce qu’elle venait de me demander de rester dormir avec elle… Fallait la rassurer… Ou pas ? Ce serait rendre ça encore plus gênant non ? Je ne me vois pas lui dire : Ne t’inquiète pas, on ne couchera pas ensemble ce soir.
… Non ce serait bien trop gênant. Je me contente de … ne rien faire ou dire. Elle saisit le tshirt que je lui avais donné et s’enfuit vers la salle de bain.

Elle revient avec mon tshirt, ça ne lui convenait pas… « Désolé, je n’ai pas plus long ou large… » J’attrapais la chemise qu’elle allait poser sur mon chevet. Je fermais les boutons et la pliais délicatement avant de la poser sur la pile de livre de Leann. Ça lui fera un souvenir de cette soirée mouvementée.
Je retournais sur mon lit, je m’allongeais sur le dos, un bras derrière ma tête, l’autre étalé sur le matelas en direction de Leann assise sur le bord de mon lit qui me tournait le dos. Et une jambe pliée aussi.
Plus un mot, elle s’était entièrement fermée. Je me redresse et attrape ma couverture, je coupe toujours le chauffage de ma chambre, je crains la chaleur, elle ne devait pas être habituée à cette température en intérieur, surtout en tshirt.
Je dépose ma couverture sur ses épaules avant de les lui frotter. « Je ne pensais pas que dormir t’effrayait autant… » je dépose un bisou sur sa joue avant de m’allonger de nouveau. « On peut discuter encore puis que tu semblais le vouloir. Je n’ai pas encore sommeil. » lui dis-je en souriant.

D’un coup un sourire un peu plus malicieux s’installa sur mon visage. « Mais bon vu que c’est ton idée… C’est à toi de faire la conversation. Parce que je n’ai aaauuucuuune idée de sujet de conversation… » un petit rire de satisfaction s’échappe de ma bouche.

Toujours aussi gênée, elle fixe le sol, je la taquine et elle s’excuse de nouveau, j’avais l’impression de revivre en boucle les mêmes scènes avec un petit facteur changeant à chaque boucle.
Elle voulait discuter… Je me demandais bien de quoi… Je n’étais pas doué pour les conversations… Je lui ai dit de trouver le sujet elle-même, et elle semblait être partie dans une longue et intense réflexion… Elle voulait sûrement me poser plusieurs questions et elle est trop embarrassée pour, et elle ne veut pas passer pour une petite-amie flippante.

Le grincement de la porte de ma chambre eut l’effet d’un rappel à l’ordre brutal sur Pelote, elle fixa aussitôt la porte de ma chambre me faisant signe de me taire. « Hm. On verra ça demain, j’imagine ? », et elle se laissa glisser sous ma couette.
Elle fixait le plafond, je m’étais mis sur le côté, lui faisant face, pas de chance pour elle, c’était la position la plus confortable à mon humble avis.
Elle me souhaita une bonne nuit tout en me lançant des regards pas vraiment discrets avant de fermer les yeux et de me souhaiter de faire de beaux rêves. « Tu sais que je n’ai pas encore éteint la lumière et que je te vois rougir ? » je ris discrètement.
« Tout pareil. » je dépose un bisou sur son front avant de couper l’interrupteur de ma lampe de chevet. « Tu réfléchissais à quoi comme sujet de conversation tout à l’heure ? Tu voulais me poser des questions … personnelles ? » je laissais une longue pause « Même sans lumière, je sais que tu rougis. »
Je relevais la tête et m’accoude sur le matelas. « Tu sais que… hm… nan laisse-tomber, il est tard. On discutera demain… Enfin… Si il nous en laisse la possibilité… »

Je me laisse tomber sur le matelas et je soupire longuement.

« Belle nuitée Pelote. »