"Veille sur toi-même et sur ton enseignement ; persévère dans ces choses, car, en agissant ainsi, tu te sauveras toi-même, et tu sauveras ceux qui t'écoutent." [Thimothée 4:16]
Curieusement, faire cours aux D n'était pas ce que préférée Ekaterina... Elle comprenait les récrimination, voire l'abandon des E face à un système éducatif qui les méprisaient. Elle pouvait concevoir la rébellion adolescente, l'amalgame "tous pourris", la désertion des salles de cours face à la négligence coupable des autres professeurs peu enclins à se frotter aux élèves "difficiles" de la classe rouge. Par contre, la nonne élevée dans la rigueur jésuite et adepte du dépassement de soi avait du mal à comprendre la classe D, qui ne semblait rien prendre au sérieux et qui paraissait (pas pour tous, heureusement) incapable de comprendre le concept d'effort et de travail.
Bah, c'était comme tout, c'était un des défis que Dieu mettait pour tester l'abnégation de l'enseignant. Ekaterina était malgré tout rodée : son apparence impressionnante, son mystérieux statut de religieux et sa poigne de fer lui permettait de tenir sa classe. D'autant plus qu'elle n'hésitait pas à piocher dans les réserves des salle de cours des A et des B pour remplacer le matériel "égaré", périmé ou cassé dans les classes miteuses de ceux que le pensionnat s'obstinait à ignorer (ou mieux) ou à stigmatiser (au pire).
Même si la nonne n'avait rien contre la méritocratie, bien au contraire, l'inégalité criante du système scolaire Prismvérien la gênait. Récompenser, oui, mais dans les limites du raisonnable. Punir si nécessaire mais brimer, non. Il faudrait qu'elle en touche deux mots à la nouvelle vice-directrice, même si, forte de son expérience des établissements scolaires divers et variée, elle savait que bien souvent l'administration avait toujours d'autres "priorités" que d'écouter les enseignants pourtant sur le terrain et qui affrontaient quotidiennement la dure réalité du métier d'éducateur. Cette anglaise n'avait pas l'air d'échapper à la règle : elle semblait plus prompt à essayer de marquer son territoire, comme le nouveau caïd de l'île et à se différencier de ce grand mou de Ruthel en prônant rigueur et fermenté (sans évidement engager de trop grosse réforme ni donner d'avantage de moyen à l'équipe enseignante).
Retenant un soupir las (la classe n'était pas fini, même si ce n'était plus qu'une question de minutes), Ekaterina cessa de divaguer (les élèves étaient prompt à s'en rendre compte, surtout les D) et se replongea en silence dans la correction des copies du derniers contrôle en date. Non sans toutefois lancer un regard perçant de ses yeux couleur glace aux petits malotrus qui commençaient à déjà ranger leur affaire. Ils avaient encore la fin des corrections, ainsi que les devoirs à noter...
Puis vint (pour eux) la libération et le carillon annonçant la fin des deux longues heures de biologie obligatoire. Le niveau sonore s'éleva, joyeux tohu-bohu d'élèves se retenant de courir hors de la salle. C'était le cours de Mme Bianchi, ils avaient appris (à la dure) que ça ne se faisait pas. Cette dernière se massait légèrement les tempes, son stylo rouge, sa lance de Longinus anti-fautes n'avait pas arrêté de pourfendre les incohérences, les absurdités même, teintés de je-m'en-foutisme négligeant d'une copie. Comment pouvait-on traiter ainsi la Science du Vivant, qui dévoilait les merveilles de l'Humain et de l'Univers, le trou de serrure où l'on pouvait lorgner les mystères divins ? Elle ne comprenait pas.
Pourtant, elle avait tout fait pour intéresser les jeunes. Sexe, tabac et drogue... Oui, sans déconner : reproduction humaine et cycle hormonaux (tiens, il faudrait qu'elle pense à recharger l'armoire qui ne fermait pas, où elle laissait sciemment traîner une boite de préservatif), récepteurs nicotiniques et aux opiacées et leurs influences sur les neurotransmetteurs cérébraux... Mais visiblement, pour certain c'était trop compliqué... Pire, dans cette copie nauséabonde elle ne ressentait ni efforts, ni attention. Il y avait même ce qui semblait être... des blagues. Comme si le correcteur allait soudain se retrouver de connivence avec l'élève et, dans sa grande mansuétude, offrir gracieusement quelques points pour une boutade potache...
Alors qu'elle envisageait de mettre une magnifique bulle sanglante sur la copie, elle avisa son propriétaire : Josh Dean McKenzie. Comme les autres, il essayait de se faufiler au plus vite hors de la salle de classe, mais sans oser partir ouvertement en courant. Il n'y avait quasiment plus personne. Connaissant l'emploi du temps des D (Ekaterina était capable de mémoriser quasiment toute une bible, alors les emplois du temps de quelques classes...), elle savait qu'il n'avait plus de cours après le sien. Parfait. Il était temps de se pencher un peu sur le cas de ce jeune homme...
"Monsieur McKenzie, pourriez-vous rester un moment, s'il vous plait." lança alors la religieuse, toujours trônant derrière son bureau, son stylo de bourreau éducatif négligemment pointer vers le blondinet. Le ton était sans appel, c'était le ton professoral de l'eau la plus pure, celui qui annonçait les ennuis. Pas le genre de chose auquel on pourrait répondre en raillant avant de se tailler au plus vite, ou qu'on essayerai de faire croire qu'on avait rien entendu... D'ailleurs, les rares élèves qui traînassaient accélèrent soudain leurs rangements et leur retraite vers la sortie, certains lançant à Josh un regard désolé, le genre de regard qui disait "désolé mec, mais plutôt toi que moi".
Alors que le malheureux s'approchait, Ekaterina se leva, le dominant de toute son imposante stature, sa peau pâle, ses yeux couleur glacier et sa blondeur contrastant avec son habit religieux d'un noir absolu. Elle était l'Autorité. Et elle l'avait dans le collimateur. Abattant sous les yeux de Josh sa copie, ornée d'une note sanglante qui pourrait faire geler l'eau, elle poursuivit, une fois que les derniers élèves furent sortis. "Que signifie ceci ?" gronda-t-elle, désignant d'un doigts accusateur le zéro. "Je peux concevoir que vous ayez des difficultés... Tout le monde n'est pas doué pour les Sciences et il me semble que vous êtes plus littéraire... Mais ceci est une injure à la matière que j'enseigne ! Que dis-je, une insulte au monde du vivant ! Vous êtes en plus un délégué, certes suppléant, il vous faut montrer au minimum l'exemple. Je ne vous demande pas d'être un génie, mais d'au moins faire un petit effort !"
Elle termina sa harangue en plongeant son regard dans celui du jeune homme. Il avait ainsi en plus une magnifique vision sur l'obscène cicatrice qui défigurait la nonne. Le message était clair : s'il avait des excuses, il avait intérêt à ce qu'elles soient crédibles. Et rapides.
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Sujet: Re: Rattrapage forcé Jeu 19 Mai 2016 - 18:31
Rattrapage forcé
Ft. Ekaterina Bianchi Josh savait qu'il était dans la merde le moment où il a apprit qu'il y avait une interrogation de biologie. Il est nul en bio, il a jamais réussi à comprendre toutes les conneries sur les chromosomes et tout ce bazar là. Pour lui c'est aussi clair que du chinois. En plus il avait même pas réviser, il a pas eu le temps, ou il a pas voulu plutôt. Il était donc impossible pour lui d'avoir plus de 5.
Il était sérieusement dans la merde surtout sachant comment Mme Bianchi pouvait réagir. Non, parce qu'il faut le dire, elle est flippante. Disons, qu'elle inspire l'autorité. Et puis, c'est pas tous les jours que l'on rencontre une nonne-boxeuse balafrée et en plus prof de bio. C'est plutôt peu commun et le côté balafrée fait penser qu'elle a fait la guerre ou un truc comme ça, en tout cas c'est ce qu'avait pensé Josh la première fois qu'il l'avait vu.
Revenons en au contrôle de bio, en plus ce jour-là, le D était pas très en forme, lendemain de soirée et tout ça, donc il avait un peu galéré à rester éveillé pendant les cours précédent alors pendant l'interro. C'était la merde, la très grosse merde. Rien qu'il voit le sujet, il sait que sa note va pas voler très haut, genre un 3 ou un 4 parce que les trois quarts de ce qui est demandé là dedans, il sait pas, il s'en rappelle plus. Le trou noir. Il est pas si bête que ça Josh, donc il a essayé de faire quelque chose, il s'est vite rendu compte qu'il ne savait absolument pas comment répondre à la plupart des questions. Il a essayé de broder, de faire des belles phrases, des blagues même, mais il savait déjà que ça servait à rien et qu'il allait se faire défoncer le jour où l'interro serait rendue.
Et ce jour, c'est aujourd'hui. Il allait se faire tuer par la prof, elle allait littéralement le défoncer, sa vie s'arrêtait aujourd'hui. Il en était convaincu. Il a flippé pendant les deux heures du cours de biologie quand elle a annoncé qu'elle avait bientôt finit de corriger. La connaissant, il était sûr qu'elle les mettrait à faire des exercices au bout d'un moment pour qu'elle puisse corriger les copies qui lui restait. Et c'est exactement ce qu'il se passa, environ trente minute avant la fin des deux heures de torture. Oui, parce que pour lui, attendre de se faire tuer pendant deux heures, c'est de la torture. Il a tout fait pour pas se faire remarquer pendant les deux heures, il a même été attentif et tout ça. Mais bon, ça sert à rien de faire tout ça, le mal est déjà fait. Et encore, heureusement que ses parents ne sont pas au courant de tout ce qui passe à Prismver, il leur laisse savoir que ce qu'il veut bien, parce que sinon il se serait fait tuer par son père aussi. Même si c'est parfois très utile de pouvoir parler à ses parents de ses petits problèmes, là, c'est pas forcément une très bonne idée, une très mauvaise même. Parce que même si ses parents sont très gentils il est quand même important pour eux que Josh et de bons résultats. Donc il taira cet accident pas du tout isolé, parce que la bio c'est pas du tout son truc.
La fin des deux heures sonna, il savait qu'il fallait pas trop compter sur la fuite avec elle, elle le retrouverai forcément. Donc il commença à sortir en marchant très vite mais sans courir avant de se faire subitement interpellé, il était presque à la porte. Il se retourne et se dirige à contre cœur vers le bureau de la prof. On dirait un vrai chien battu avec sa tête basse. Une fois que tous les élèves furent sorti, Mme Bianchi posa violemment sa copie sur la table, copie ornée d'un beau 0 bien sanglant. Puis, elle s'adressa à lui d'une voix autoritaire et absolument flippante selon le D :
"Que signifie ceci ? Je peux concevoir que vous ayez des difficultés... Tout le monde n'est pas doué pour les Sciences et il me semble que vous êtes plus littéraire... Mais ceci est une injure à la matière que j'enseigne ! Que dis-je, une insulte au monde du vivant ! Vous êtes en plus un délégué, certes suppléant, il vous faut montrer au minimum l'exemple. Je ne vous demande pas d'être un génie, mais d'au moins faire un petit effort !"
Il était vraiment dans la merde, il ouvrit la bouche puis la referma. Il réfléchi deux secondes à ce qu'il pouvait dire pour se défendre mais c'était plutôt dur de se concentrer quand une prof balafrer au regard glacé vous percez littéralement du regard.
"Je suis vraiment désolé m'dame mais... je comprend jamais rien à la bio, c'est comme du chinois pour moi et j'avais pas réviser la vielle et..., c'est de ma faute. Je f'rais mieux la prochaine fois, je vous l'promet. Je suis désolé"
Josh est à ce moment, un pauvre élève terrifié par ce que pourrait lui faire sa prof de bio qui est pourtant une nonne, elle devrait être sympa, mais non. En fait il sait pas, il a juste peur pour sa vie.
(c)neo
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Sujet: Re: Rattrapage forcé Lun 30 Mai 2016 - 20:11
Rattrapage forcé
"Paresseux, jusqu'à quand seras-tu couché? Quand te lèveras-tu de ton sommeil ?" [Proverbes 6:9]
Si Ekaterina était une de ses profs sadiques qui aimaient jouir du plaisir de voir un élève se tortiller devant elle, impuissant, sur le grill, elle aurait été aux anges. Mais contrairement à son apparence plus que menaçante, derrière la montagne de muscles et de rigueur se trouvait une éducatrice qui voulait bien faire et qui souhaitait sincèrement aider tous ses élèves. Même malgré eux.
"Je suis vraiment désolé m'dame mais... je comprend jamais rien à la bio, c'est comme du chinois pour moi et j'avais pas réviser la vielle et..., c'est de ma faute. Je f'rais mieux la prochaine fois, je vous l'promet. Je suis désolé" balbutia le D aux abois comme un condamné qu'on traîne dans le couloir de la mort.
La professeur de biologie se contenta donc de pousser un long et profond soupir devant l'explication confuse de Josh. Ses pathétiques justifications lui donnait envie de le secouer comme un prunier. Il allait surement falloir qu'elle boxe quelques sac de sable pour se détendre après tout ça.
"Assieds-toi." ordonna-t-elle sèchement, incapable de mettre un peu plus de compassion dans sa voix. "Déjà, tiens toi droit et respire un bon coup. Pas besoin de trembler comme un lapin prit dans les phares d'une voiture. Je ne vais pas te manger..." Malgré sa volonté d'être rassurante, la nonne restait naturellement intimidante et pas sûr que Josh soit plus à l'aise même si on lui demandait. Elle lui dédia néanmoins un sourire qui se voulait dédramatisant (mais là encore, la balafre n'aidait guère).
"Bien, nous allons discuter un peu." poursuivit-elle, rangeant l'infâmante copie. "Car j'aimerais comprendre... Je conçois que ma matière puisse paraître aride aux yeux de certains. Tout le monde n'a pas la rigueur scientifique ou une passion des Sciences de la Vie. Je sais également que j'ai la réputation d'être particulièrement exigeante : je préfère tirer une classe vers le haut, aussi dur que cela soit et en exigeant des efforts de tout le monde, plutôt que de lui servir la soupe..."
Elle se leva de son bureau pour aller fermer la porte de la salle, sans y penser, histoire d'avoir un peu d'intimité (certains élèves aimaient malheureusement jouir du spectacle du malheur d'autrui) et pour s'isoler des bruits résiduels d'un corridor plein de gamins filant vers la liberté. Sans se rendre compte que pour un élève au abois, c'était comme la grille d'une cellule qu'on venait de refermer. Avec en plus un gros malabar qui revenait vers vous, l'air pas commode. Ekaterina se mit à tourner autour du pauvre Josh, sombre corbeau dans son habit religieux. Elle n'y pouvait rien : marcher l'aider à se concentrer (et cela faisait du bien de déplier sa grande carcasse après un cours magistral).
"Je suis en colère, tu l'as bien compris." asséna-t-elle. "Ton devoir est certes une honte, une insulte à mon travail et mes propres efforts, mais dans ma carrière j'en ai vu des torchons et hélas, c'est même pas le pire..." Elle secoua la tête, l'air navrée et pour la première fois son masque de professeur rigide laissa entrevoir celui d'une femme lasse, qui faisait de son mieux pour ses élèves... Et qui avait été déçu.
"Ce qui me chagrine le plus, c'est tes excuses. Je sais que pour beaucoup d'élèves peu scolaires, mes cours difficiles et interminables - les TP prennent malheureusement tant de temps - sont comme une condamnation au bagne, alors que vous avez tant de chose plus amusante à faire dehors... Mais plus que la biologie, j'essaye également de vous transmettre certaine valeurs. Le goût de l'effort. La curiosité. Le raisonnement scientifique. L'émerveillement face aux merveilles de la Nature et bien d'autres encore..."
Ayant fini de tourner autour de Josh comme un vautour autour d'un condamné à mort, elle tira une chaise pour se rapprocher de lui. Pas derrière le bureau professoral, mais à coté du D qui n'en menait pas large. Sans même s'en rendre compte, la nonne palpa ses poches à la recherche d'une cigarette, avant de se reprendre : elle était encore en cours et ne souhaitait pas que trop d'élèves soient au courant de ses vices. Et oui, maintenir une aura de probité était aussi un devoir professoral.
"Bon, je ne suis pas là pour te punir. Pas trop, en tout cas." souffla-t-elle d'une voix plus douce, bien déterminée à remettre Josh sur le bon chemin. "Je m'interroge juste et j'aimerais que toi aussi. Tu dis que pour toi, la bio c'est du chinois. Pourtant, même si tu n'es pas le plus brillant élève de l'établissement, j'avais confiance en tes facultés. Ne te déprécies pas juste parce que tu te prends des tôles dans une matière. Cela peut toujours s'arranger..." Ah, la bonne vieille technique : souffler le chaud et le froid. Ekaterina la connaissait, c'était un peu comme la carotte et le bâton, le jeu du bon et du méchant flics, mais adapté aux enseignants. Il fallait parfois rebooster un peu l’ego de ses élèves, même les pires cancres, et ne pas faire que leur crier dessus, sous peine de les voir de renfermer encore plus.
"Ce qui me gêne, c'est ta passivité." poursuivit-elle d'un ton à nouveau plus docte, mais sans hausser la voix. Le ton du parent, du confesseur soucieux du bien être de ses ouailles. "Tu es mauvais ? Tu ne comprends pas ? Si tu t'en es rendus compte, qu'à tu fais pour changer cet état de fait ? Rien. Pas de question en cours... Je sais que je peux être impressionnante pour vous les jeunes, mais je ne mords pas. Et même sans ça : tu peux demander de l'aide à tes camarades ou à d'autres professeurs. Et la bibliothèque est toujours ouverte."
Marrant ça, quand même : ils n'y pensaient jamais, les mômes... A la fin de chaque cours, voir après chaque chapitre abordé ou exercices un pue ardus, elle demandait s'ils avaient des questions. Dans 99% des cas, seul un silence tendu lui répondait, le silence du "pitié que personne n'en pose une, qu'on puisse enfin sortir !". Ils manquaient tant de curiosité ! Quant aux devoirs supplémentaires qu'elle imposait quand elle se rendait compte des lacunes de sa classe, n'en parlons pas : ils étaient immanquablement vu comme une châtiment divin. Et quasiment aucun élèves ne se rendaient compte que ce n'était pas pour rien que les livres regorgeaient d'exercices supplémentaires, qui souvent se ressemblait. C'était un entrainement, mais personne ne le pratiquait volontairement : il fallait toujours les contraindre...
Heureusement, parfois dans une classe il y avait un ou deux esprits qui relevaient le niveau, sincèrement intéressés et avides d'apprendre... Difficile alors de ne pas en faire des chouchous (mais évidemment, Ekaterina était trop intransigeante et raide comme la justice pour s'abaisser à ça : elle traitait tout le monde sur un pied d'égalité, ce qui la rendait encore plus intimidante et impopulaire, inaccessible).
"Au delà de la déception de voir un jeune homme gâcher sa scolarité, c'est le fait que vous ayez dit que cela n'était pas votre faute qui me navre le plus..." termina-t-elle d'une voix dure. "Si, ça l'est. Il faut regarder les choses en face et assumer, monsieur McKenzie. Je sais que la classe D est réputée pour son... laisser aller. Mais vous en êtes le délégué suppléant : vous faites parti de ceux qui doivent faire de la prévention pour éviter le décrochement scolaire. Vous devez montrer l'exemple ! Pas de votre faute si vous n'avez pas réviser ? Est-ce qu'on vous a enfermé loin de tout bouquins ? Vous a-t-on contraint à ne pas ouvrir vos cahiers sous peine de mort ? Vous a-t-on confisquer vos notes de cours ? Une malédiction vous a-t-elle condamné à vous coucher trop tard et à vous lever trop tôt ? Je ne le pense pas..."
Après son sermon, la nonne se releva et retourna derrière son bureau, farfouillant un instant dans ses affaires. Elle fini par ressortir d'autres copie de Josh... Là encore peu glorieuses, mais loin du niveau abyssal de la dernière.
"Bien. Il est venu l'heure de parler de punition." affirma-t-elle. Mais un pétillement dans ses yeux bleus glacier annonçait une sentence différente. "Mais j'ai assez parlé et j'ai le sentiments que t'envoyer en détention n'apporterait pas grand chose... Alors je vais plutôt te demander autre chose : comment comptes-tu t'améliorer ? Je t'y aiderais au besoin. Mais tout d'abord, la question principale : le veux-tu ?"
HRP:
Désolé, j'ai été un peu lent... Et c'est long et plein de dialogues...
InvitéInvité
Sujet: Re: Rattrapage forcé Sam 16 Juil 2016 - 15:40
Rattrapage forcé
Ft. Ekaterina Bianchi Ses excuses sont lamentables, il sait que ça va jamais passer, surtout avec cette prof là mais il essaye comme même. Il est suicidaire et très con, non parce que faut comme même ne rien avoir dans le crâne pour décider volontairement de ne pas réviser une interrogation. Certes il était crevé ce jour-là mais c'est pas une raison. Qu'est-ce qu'il s'en veut à ce moment-là. Il se dit qu'il doit vraiment rien avoir dans la tête. Après, c'est vrai qu'il sait que la biologie c'est pas du tout, mais alors pas du tout, son fort donc il a plus ou moins abandonner. Il trouve que ça n'a pas vraiment d'intérêt puisque quoi qu'il arrive il se ratera le jour du devoir. Mais, il aurait très bien pu réfléchir un peu et arriver à la conclusion que c'est mieux de débarquer en cours un jour de devoir en ayant réviser un minimum. Il sait que quoi qu'il arrive la note ne sera pas fameuse mais ce sera toujours mieux qu'un 0. A ce moment, Josh s'en veut vraiment, il sait qu'il aurait pu faire mieux en révisant ne serait-ce qu'un peu. Mme Bianchi lui demande de s'asseoir, il obtempère, il a trop peur qu'elle se mette encore plus en colère s'il n'écoute pas. Il s'en était pas rendu compte avant mais il a les mains qui tremblent. Et puis, le ton qu'a utilisé sa prof de svt était plutôt sec donc ça rajoute encore un côté impressionnant et totalement flippant à la scène.
"Déjà, tiens-toi droit et respire un bon coup. Pas besoin de trembler comme un lapin prit dans les phares d'une voiture. Je ne vais pas te manger..."
Il essaye de se calmer en se concentrant sur sa respiration mais il doit avouer que c'est plutôt compliquer. Il sait pas du tout ce qui va lui arriver et ça le stresse, de plus, il a plutôt honte du devoir qu'il lui a rendu. Heureusement que ses parents ne sont pas là parce que sinon ce serait pire que tout. Après une trentaine de secondes à se concentrer sur sa respiration il arrive à être un peu plus calme.
"Bien, nous allons discuter un peu. Car j'aimerais comprendre... Je conçois que ma matière puisse paraître aride aux yeux de certains. Tout le monde n'a pas la rigueur scientifique ou une passion des Sciences de la Vie. Je sais également que j'ai la réputation d'être particulièrement exigeante : je préfère tirer une classe vers le haut, aussi dur que cela soit et en exigeant des efforts de tout le monde, plutôt que de lui servir la soupe..."
Il a la tête baissée et il n'arrive pas à fixer son regard sur autre chose que sur ses mains. Il a vraiment merdé, certes il n'a jamais été très bon en svt mais là il a carrément rien travaillé. Josh, c'est un flemmard mais d'habitude il fait comme même l'effort de relire une fois son cours. Là il a rien fait du tout. Perdu dans ses pensées sombres il n'a pas remarqué que Mme Bianchi avait fermé la porte, le coinçant donc complètement avec elle. Alors qu'il avait retrouvé un calme relatif, il se remit à paniquer, il n'aimait vraiment pas ne pas savoir le sort que lui réservait sa prof. De plus, la nonne se mit à lui tourner autour comme le ferait n'importe quel charognard. Il avait l'impression qu'elle allait le tuer et qu'elle allait donner ses restes aux oiseaux ou qu'elle allait l'enfermer pour toujours dans une cave sombre rempli des squelettes de ses autres victimes. Oui, la peur faisait s'emballer son imagination.
"Je suis en colère, tu l'as bien compris. Ton devoir est certes une honte, une insulte à mon travail et mes propres efforts, mais dans ma carrière j'en ai vu des torchons et hélas, c'est même pas le pire..."
Il n'osait même pas la regarder, c'est à peine s'il respirait. Déjà que la balafrée n'était pas commode d'ordinaire il avait réussi à la mettre réellement en colère. Tout ça parce qu'il a eu la flemme de réviser et qu'il s'est en plus trouver des excuses pour ne pas le faire, c'est vraiment pathétique. Maintenant, l'erreur est faite il ne peut pas revenir en arrière mais il n'empêche qu'il se trouve stupide. Il avait déjà essayé, avant d'arriver à Prismver, de s'améliorer en svt mais ses efforts n'ont jamais payé. Il sait pas pourquoi, il n'a jamais réussi à comprendre comment faire pour réussir en biologie, pour lui c'est illogique. Donc il a décidé de faire le minimum pour garder un niveau acceptable dans cette matière même si ça n'a jamais était très fameux.
"Ce qui me chagrine le plus, c'est tes excuses. Je sais que pour beaucoup d'élèves peu scolaires, mes cours difficiles et interminables - les TP prennent malheureusement tant de temps - sont comme une condamnation au bagne, alors que vous avez tant de chose plus amusante à faire dehors... Mais plus que la biologie, j'essaye également de vous transmettre certaines valeurs. Le goût de l'effort. La curiosité. Le raisonnement scientifique. L'émerveillement face aux merveilles de la Nature et bien d'autres encore..."
Il n'ose toujours pas lever les yeux, après le discours de sa prof, il se trouve encore plus honteux. Il aurait dû mieux faire. Josh donnait parfois l'image d'un gamin feignant et légèrement je m'en foutiste, il est comme ça la plupart du temps, mais il a comme même l'habitude de travailler un minimum pour y arriver. Certes, c'est pas une lumière dans les matières scientifiques mais il bosse toujours plus quand c'est sur un sujet qui l'intéresse beaucoup. Il a toujours été comme ça. Il peut pas s'empêcher de se dire que c'est aussi à cause de la complexité de la biologie et de tout ça qu'il a raté. En même temps comment réussir à faire un bon devoir si on comprends pas la moitié de son cours. La plupart des profs lui diront qu'il peut poser des questions, qu'ils mangent pas, mais ça sert à rien, il ne comprendra jamais la svt. C'est comme ça. Il a abandonné l'idée qu'il comprenne un jour la biologie il y a longtemps. Mme Bianchi a tiré une chaise et s'est assis à côté de lui. Pourquoi, il sait pas et il doit avouer que ça donne une impression moins flippante. Il se sent un peu moins paniquer à ce moment-là. Mais, il ne sait toujours pas ce qui va lui arriver. Il espère avoir des heures de colles, comme ça il est tranquille et une fois qu'il les a faites il pourra continuer à faire comme d'habitude en cours de svt. Ce serait la solution la plus simple selon lui. Mais il sait que sa professeure de biologie ne le laissera pas s'en tirer aussi facilement.
"Bon, je ne suis pas là pour te punir. Pas trop, en tout cas. Je m'interroge juste et j'aimerais que toi aussi. Tu dis que pour toi, la bio c'est du chinois. Pourtant, même si tu n'es pas le plus brillant élève de l'établissement, j'avais confiance en tes facultés. Ne te déprécie pas juste parce que tu te prends des tôles dans une matière. Cela peut toujours s'arranger..."
Il avait envie de répliquer qu'il avait déjà essayé de s'améliorer mais il se dit que c'était peut-être pas une si bonne idée. Il s'agissait de ne pas la mette plus en colère que ce qu'elle n'était déjà. En revanche il se demande ce qu'elle compte lui faire si elle ne veut pas le punir. De plus, elle dit avoir confiance en ses capacités, autant dire qu'il ne la croit pas du tout. Il est persuadé qu'elle lui mentait. En vrai, Josh n'a jamais réellement eu confiance en ses capacités. Il a toujours eu l'impression qu'il était incapable de bien faire les choses. Le fait que Nolwen et June lui ait tourné le dos n'avait fait que confirmer cette idée. A ce moment-là, il a eu l'impression qu'il faisait tout à l'envers. Certes, maintenant il a tourné la page mais il n'empêche qu'il ne croît pas trop en lui.
"Ce qui me gêne, c'est ta passivité. Tu es mauvais ? Tu ne comprends pas ? Si tu t'en es rendus compte, qu'à tu fais pour changer cet état de fait ? Rien. Pas de question en cours... Je sais que je peux être impressionnante pour vous les jeunes, mais je ne mords pas. Et même sans ça : tu peux demander de l'aide à tes camarades ou à d'autres professeurs. Et la bibliothèque est toujours ouverte."
Tiens, il a jamais pensé à aller à la bibliothèque, la plupart du temps quand il comprends pas, il demande à l'un de ses voisins de chambres. Et puis, il a surtout tendance à faire le minimum donc c'est rare qu'il pose des questions quand il comprend pas. Ce que Mme Bianchi lui dit, l'amène à se remettre en question. Il savait qu'il n'a pas la meilleure méthode de travail mais il se rend compte qu'il ferait mieux de s'investir dans ses études. De toute façon, il compte aller dans une filière plus littéraire parce qu'il n'aime vraiment pas les sciences. Mais pour y arriver faut qu'il travaille d'une façon plus efficace. Il se dit que si sa prof lui propose de l'aider à s'améliorer il accepterait.
"Au-delà de la déception de voir un jeune homme gâcher sa scolarité, c'est le fait que vous ayez dit que cela n'était pas votre faute qui me navre le plus... Si, ça l'est. Il faut regarder les choses en face et assumer, monsieur McKenzie. Je sais que la classe D est réputée pour son... laisser aller. Mais vous en êtes le délégué suppléant : vous faites partie de ceux qui doivent faire de la prévention pour éviter le décrochement scolaire. Vous devez montrer l'exemple ! Pas de votre faute si vous n'avez pas réviser ? Est-ce qu'on vous a enfermé loin de tout bouquins ? Vous a-t-on contraint à ne pas ouvrir vos cahiers sous peine de mort ? Vous a-t-on confisquer vos notes de cours ? Une malédiction vous a-t-elle condamné à vous coucher trop tard et à vous lever trop tôt ? Je ne le pense pas..."
Mme Bianchi retourna de l'autre côté de son bureau. Il est d'accord avec tout ce qu'elle lui a fait remarquer. Tout ce qu'elle vient de lui dire dans son long monologue on fait comprendre à Josh qu'il faut qu'il se ressaisisse, qu'il est capable de faire mieux. Le D ne peut s'empêcher de penser qu'elle a raison et qu'il devrait faire plus. Il s'agit de son avenir, c'est à lui de faire les efforts nécessaires pour y arriver.
"Bien. Il est venu l'heure de parler de punition. Mais j'ai assez parlé et j'ai le sentiments que t'envoyer en détention n'apporterait pas grand chose... Alors je vais plutôt te demander autre chose : comment comptes-tu t'améliorer ? Je t'y aiderais au besoin. Mais tout d'abord, la question principale : le veux-tu ?"
Les questions de la professeure de biologie le prennent de court, il a envie de s'améliorer mais il ne sait pas comment. Et puis, il a aussi envie que ce ne soit pas trop de travail, c'est son côté flemmard qui parle ici. Il sait que là, il a peut-être la volonté de s'améliorer mais dans quelques jours il aura la flemme, il en est certain, ça a toujours été comme ça. Les bonnes résolutions ne durent qu'un temps. Mais il a tout de même envie d'essayer.
"J'ai jamais eu de bons résultats en svt, en fait j'ai jamais su comment faire. J'trouve ça illogique. Je voudrais m'améliorer mais je sais pas comment. J'ai déjà essayé de faire mieux, j'ai jamais réussi. Je suis désolé, j'aurai du mieux faire..."
Hrp : Je suis vraiment désolée pour l'attente et c'est vraiment très long...