Qu'est ce que le temps ? SUITE [PV Nate S. Delaney]

TIME IS KILLING YOU

J’entends les pas se rapprocher.

— Bien sûr que c’est moi les fantômes n’existent pas.

Je fronce les sourcils, lui tournant encore le dos, puis affiche un sourire en coin assez mesquin. Je ne sais pas si elle se rend compte de ses paroles. Elle doit se moquer de moi, ou elle doit être assez bête. A choisir, je ne lui dirai pas ça. Je me retourne d’un pas las à force de marcher, de me planter de chemin et revenir sur mes pas jusqu’à trouver cet endroit… Mes jambes souffrent, n’ayant déjà plus aucune force depuis un moment. Depuis que les “cauchemars” ont commencé. Je l’écoute parler avant de revenir sur sa phrase. Soi-disant qu’elle ne pourra pas m’aider à cent pourcent. Elle a apporté un sac, et je suis curieux de savoir ce qu’elle a bien pu y mettre. Elle saisit quelque chose et le cache dans sa poche, afin que j’en devienne encore plus curieux.

— Dis-moi Nate, t’arrives-t-il de rêver de ton ancien pouvoir ?

— Je ne rêve plus depuis un moment. Mes rêves sont des voyages… C’est pour ça que je ressemble à un zombie. Mais c’est vrai qu’il m’arrive de voyager jusqu’au moment où j’étais télékinésiste.

Je regarde le sol, peu fier de mon cas. Et dire qu’un simple don peut me tuer à petit feu. Je suis si faible. J’suis nul de pas pouvoir le contrôler. C’est vrai que ce n’est pas vraiment le bon moment pour se lamenter, mais c’est compliqué quand on saigne du nez près de trente fois par jour. Je souris et lui répond ironiquement, à propos de sa conclusion sur les fantômes. Je la fixe maintenant droit dans les yeux, avec un sourire.

— Au fait, tu as un dons surnaturel, comme tous les élèves de ce pensionnat mais les fantômes n’existent pas ? Si tu n’y crois pas, tu es fermée d’esprit, c’est très drôle. Enfin bref, ce doit faire partie ton charme j’imagine.

Je remarque à l’instant sa tenue. Je m’efforce de ne pas rougir encore une fois, malheureusement en vain puisque je suis un gros gamin pervers. J’écarte mon regard de sa silhouette et le pose sur son sac. L’appréhension monte en puissance dans mon corps, mon coeur s’accélère à l’idée de devoir voyager encore une fois, ou plusieurs. Je soupire lentement en abaissant mes paupières. Je sautille une, deux, trois fois sur place histoire de me motiver et pose mon sac avec négligence, presque en le lançant, sur le côté. Je suis prêt.

— Je suis prêt. Je te fais confiance, fais de ton mieux et tout ira bien j’en suis sûr. Tu as l’air très sûre de toi et je crois que tu as raison. Qu’est-ce que t’as apporté ?

La chaleur monte à son tour, la clime n’existe pas dans les salles abandonnées et mon corps ne supporte pas le stress. Je retire mon sweat, puis mon t-shirt, et les balance sur mon sac. J’esquisse un sourire satisfait quand j’aperçois quelques lignes dessinées sur mon ventre. Mes abdominaux se développent. J’étais content de mes petits biceps, mais là c’est cool. Bueno.
Réfléxion… Elle doit se demander pourquoi je me déshabille. La gêne.

— Besoin d’être à l’aise. J’ai trop chaud et me concentrer comme ça… déjà que c’est compliqué en temps normal, alors j’essaie de maximiser mes chances de réussite. J’espère que ça ne te dérange pas. Je t’écoute.

©Gau