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 Une nuit en enfer?

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Anonymous
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MessageSujet: Une nuit en enfer?   Une nuit en enfer? 1400359500-clockDim 4 Sep 2016 - 21:08
UNE NUIT EN ENFER ?





Tu passes la porte vitrée en bois de ce qui est sûrement ton bar favori sur cette île : un pub à l’ancienne, typique des îles britanniques. À peine à l’intérieur, tout te sens comme chez toi. Peut-être que c’est ce vieux parquet magnifiquement bien lustré, et pourtant grinçant. Peut-être que c’est cet étalage d’une dizaine de tireuses qui sont certainement aussi vieilles que toi, sur un long bar vernis, entouré de haut tabouret confortable. Peut-être que ce sont les poutres apparentes, peut-être que ce sont les murs faits de pierre, peut-être que c’est ce mobilier massif qui a traversé les âges, peut-être que ce sont les décorations typiques, mélangés de photos sépia du siècle dernier, de mots laissés par des habitués, des portraits de grands hommes de l’histoire. Peut-être que ce sont les livres qui traînent à droite et à gauche, sur des tables ou des étagères, que les clients peuvent lire, emprunter, pour venir en laisser un autre, librement. Peut-être c’est cette playlist, spécialement concoctée par le patron, avec un bon feeling old-school. Peut-être est-ce autre chose, ou le tout, mais c’est indescriptible. Ici, tu es bien, tu es toi. Tu t’approches du comptoir.

« Salut patron!

-Ah Duncan ! Ça fait longtemps que je t’ai pas vu dans le coin!

-Ouais j’ai été… occupé cet été. Et puis avec la reprise des cours ça va pas s’arranger. Bref ! T’as quelque chose de nouveau ?

-Évidemment ! Tiens, en ce moment on a une triple ambrée, qui vient d’Irlande. Goûte-moi ça. »

Avec son aisance et sa fluidité du barman d’expérience qu’il est, il te sort une pinte, te la remplit, et te la pose devant toi. Parfait, belle, colorée, sans une goutte qui coule en dehors. Tu commences par la sentir, et rapidement les arômes fruités te prennent le nez d’assaut. Puis tu en bois une gorgée, en prenant le temps de bien la savourer. D’abord la force de caractère et le houblon très prononcé de ces bières de garde, puis en fin de bouche une légèreté fruitée. Tu crois reconnaître un agrume, ou deux.

« Hm… parfaite.

-Content que ça te plaise!

-Je vais aller m’asseoir à ma table, j’attends quelqu’un qui devrait pas arriver.

-Hoplà mon gars, pars pas les mains vides, tiens ! »

Et il te tend une planche en bois sur laquelle se trouvent un saucisson, un couteau, et une corbeille remplie de morceaux de pains. Tu le remercie et t’installes à « ta » table, contre un des murs. Tu coupes quelques tranches du saucisson. Au Beaufort. Ton préféré. Il se marie particulièrement avec la bière en général. Tu savais pas comment ça allait se passer, mais en ce qui te concerne, la soirée commençait carrément bien.

Tu sors ton vieux téléphone rafistolé au scotch de ta poche : 19h45. Des fois, t’aime avoir de l’avance, histoire de pouvoir te poser tranquillement. Surtout quand on parle de ton bar favori. Ces moments-là valaient de l’or.



© Riva
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MessageSujet: Re: Une nuit en enfer?   Une nuit en enfer? 1400359500-clockLun 5 Sep 2016 - 14:01
Selina Valentyne & Duncan Campbell
S'agirait-il d'une nuit aux couleurs de mon enfer personnel ?

La porte coulissante glissa et elle se faufila à l'extérieur. Elle s'approcha du miroir trônant au dessus du lavabo et chassa la buée avec sa main. Son visage était encore humide et quelques perles d'eau s'accrochaient encore à ses cils. Elle s'essuya le visage et étala un peu de crème sur sa peau claire. Elle n'avait pas pris beaucoup le soleil durant l'été. Le teint halé qu'elle pouvait arborait lors des beaux jours ne colorait pas son épiderme. Elle passa une main dans ses cheveux, les secoua allégrement et commença à les sécher. Le bruit du sèche-cheveux lui parut presque brutal. Une fois cela fait, elle les brossa lentement, les laissant libre. Encadrant son visage, certaines mèches tombaient dans son cou, et leurs pointes laissaient encore échapper des gouttes d'eau qui descendaient le long de sa clavicule. Elle sortit d'une trousse un mascara dont elle se servit pour allonger son regard. Elle se poudra aussi un peu et fit ressortir ses lèvres avec une élégante couleur grenat. Elle souhaitait rester simple, sans trop d'artifices, mais toujours revêtue de cette armure proprement féminine.

Sa serviette de bain glissa au sol et elle enfila ses habits. Par dessus son jean noir, elle enfila une chemise pourpre qui soulignait sa taille sa fine et s'évasait légèrement au niveau de ses hanches un peu plus larges. Elle sortit de la salle de bain, traversant le bungalow jusqu'à son lit. De là, elle mit ses bottines à talon et attrapa des boucles d'oreille au passage. Jetant un coup d’œil à son réveil, elle remarqua qu'il était déjà 19h30. Elle ne pouvait se téléporter en dehors du pensionnat, malgré sa connaissance  du quartier ancien. Il serait temps que le règlement se mette au goût du jour, notamment avec les événements actuels. Elle s'empara de son perfecto préféré sur le fauteuil en même temps que d'une pochette. Cette dernière contenait le nécessaire pour une soirée. Quelques instants plus tard, elle quittait les lieux.

Le quartier ancien lui correspondait bien. S'il paraissait calme aux premiers abords, il contenait aussi de véritables trésors insoupçonnés. Les différents commerces étaient atypiques et les vieilles pierres envahissaient les lieux. On y trouvait aussi quelques bars, notamment un pub qui lui rappelait le temps passé. Duncan lui avait donné rendez-vous là bas pour 20h. L'heure approchait mais elle se permit de traîner un peu. Elle avait pris une décision et préférait éviter, ou retarder, le côté "drama" de la situation. La jeune-femme était peu désireuse de faire de sa vie ou de ses histoires personnelles des scénarios pour midinettes.

A moins cinq, elle arriva devant le pub. Une fois passée le seuil, le barman la salua. Elle lui répondit doucement tout en se dirigeant vers le bar. Même si elle appréciait ce genre d'endroit, elle ne s'y rendait qu'en de rares occasions. Le fantôme du père aimé et adoré planait encore. C'était encore plus le cas dans ce type d'atmosphère. Elle commanda un bourbon tandis qu'on lui indiquait où se trouvait son rendez-vous. Elle but une première gorgée avant de se tourner vers une table au fond de la salle, contre un mur, où on semblait l'attendre. Elle s'accorda quelques secondes et s'y rendit enfin. Il était 20h précise.

« Bonsoir. » Énonça telle seulement, en s'asseyant face à lui son verre à la main.

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MessageSujet: Re: Une nuit en enfer?   Une nuit en enfer? 1400359500-clockLun 5 Sep 2016 - 16:46
UNE NUIT EN ENFER ?



« Bonsoir. »

Elle te semblait être froide. Comme souvent d’ailleurs. Mais avec une telle sensualité sous-jacente que tu ne sais jamais sur quel pied danser. Et puis ce style rock-élégant qu’elle arbore ne fait qu’exacerber ce magnétisme animal qui fait mouche à chaque fois, te concernant. Tu te dis qu’elle veut contrôler, qu’elle a une idée, qu’elle est déterminée, mais que chaque pore de sa peau exalte un parfum qui lui indique le contraire. Ça produit une sorte d’équilibre instable, et telle une funambule elle poursuit son chemin, malgré la difficulté, malgré ce gouffre béant qui s’offre à elle sous ses pieds, qui l’appelle inlassablement, et qui n’attend qu’un seul faux pas.

« Salut. Affichant un sourire à mi-chemin entre la moquerie et la malice, tu regarde le contenu de son verre. Du whisky hein ? J’arrive pas à dire si c’est surprenant, ou parfaitement normal, venant de toi. Tu bois une gorgée de ton verre. Alors, que penses-tu de cet endroit? Parfait, non ? J’ai une préférence pour le bois et la pierre, plutôt que les pistes de danse et les néons. Et puis ça a l’avantage d’avoir la bonté de pouvoir nous laisser discuter sans gueuler les uns sur les autres. »

Tu t’étires, étends légèrement tes jambes sous la table, en prenant bien soin de ne pas la toucher, pose ton coude sur le dossier de ton banc, et ta tête sur ton poing à moitié fermé. Tu la regarde dans les yeux avec une certaine malice.

Ce soir… ce soir tu ne sais pas. Elle semble vouloir quitter la partie, mais soit les raisons t’échappent, soit elle ne veut pas les révéler. Tu te dis que quelque chose cloche, forcément. Déjà, elle a accepté ton invitation. De mémoire d’homme, ça n’était jamais arrivé. Et puis, elle semblait s’être préparé pour ce soir. Donc comptait-elle réellement passer un bout de la soirée avec toi, à jouer à ce foutu billard? Probablement. Toi, si tu sais que tu sors pas longtemps, tu prends pas vraiment le temps de te préparer. T’es un peu un gros sac aussi, il faut se l’avouer. Mais quand même !

Qu’est-ce qu’elle allait bien pouvoir t’annoncer ? Qu’est-ce qui méritais ces beaux vêtements, ce maquillage, ce verre dans un pub un peu perdu de l’île ? Ça faisait beaucoup, beaucoup pour elle. Elle qui est normalement directe, franche, et froide, prend maintenant le temps de...
tout ça.
Alors tu bois une autre gorgée et lèves les yeux vers elle. Vas-y mon pote, on va la battre à son propre jeu.


« Tu veux commencer ce billard tout de suite, ou tu veux d’abord quelques… préliminaires? »



© Riva
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MessageSujet: Re: Une nuit en enfer?   Une nuit en enfer? 1400359500-clockLun 5 Sep 2016 - 17:59
Selina Valentyne & Duncan Campbell
S'agirait-il d'une nuit aux couleurs de mon enfer personnel ?

« Du whisky hein ? J’arrive pas à dire si c’est surprenant, ou parfaitement normal, venant de toi. »

Elle esquissa un sourire, posant sa boisson sur la table. Du bout des doigts, elle fit le tour du verre et répondit sur le même ton :

« C'est mon alcool favori. En seconde position, et dans un tout autre genre, j'aime aussi beaucoup le Gin Fizz. »

Elle disait vrai. Ce goût pour le whisky, ce liquide délicieusement ambré, venait de son père. Un grand amateur. Concernant le cocktail, elle l'avait commandé un jour au hasard, sur une carte, en terrasse, lors d'un voyage France. Elle avait beaucoup aimé le mélange d'acidité et de sucré. Elle regarda les glaçons danser dans son verre pendant qu'il parlait.

« Alors, que penses-tu de cet endroit? Parfait, non ? J’ai une préférence pour le bois et la pierre, plutôt que les pistes de danse et les néons. Et puis ça a l’avantage d’avoir la bonté de pouvoir nous laisser discuter sans gueuler les uns sur les autres. »

Elle se contenta d'hocher la tête en guise de réponse, elle était parfaitement d'accord avec ce qu'il disait. Elle non plus n'appréciait pas les ambiances surchauffées, la proximité étouffante, la musique trop assourdissante pour être agréable. Elle avait passé les premières années de sa vie dans un pub irlandais, elle était même la fille du propriétaire, elle connaissait cette atmosphère. Réconfortante et familière. Elle lança un regard autour d'elle, chassa la mélancolie qui menaçait de prendre le dessus et retourna à son verre. Elle ressasserait plus tard.

Bien entendu, pendant tout ce laps de temps, il ne l'avait pas quitté des yeux. Il restait lui-même, goguenard et sûr de lui. Selina avait l'habitude qu'on la prenne tout le temps au sérieux, et face à cette attitude désinvolte, où tout était tourné en dérision, elle fatiguait presque. C'était aussi l'une des choses qui lui faisait dire que c'en était assez. Elle s'enfonça un peu plus contre le dossier de son siège et lui retourna son regard. Il lui parla du billard, puis enchaîna sur les préliminaires. Évidemment.

Il ne l'aurait pas comme ça, le sujet avait déjà été surexploité ces dernières années lors de leurs différentes joutes verbales. Là encore, elle n'ajouta rien. En tout cas, pas tout de suite.

« Comme tu le sous-entends si subtilement, ne tournons pas autour du pot. »

La jeune-femme se redressa sur son séant et passa une main dans ses cheveux, les rejetant ainsi en arrière. Avec lui, avoir une discussion sérieuse s'annonçait compliqué, et en toute sincérité, elle même ignorait comment amener le sujet. Rien n'avait jamais été énoncé clairement et crever l’abcès signifiait aussi ne plus se voiler la face. Elle n'était plus une enfant. Elle ne voulait plus jouer.

« Je te propose donc une partie. » En disant cela, elle se redressa, quitta sa place et se dirigea dans un coin plus tranquille encore. Elle attrapa une queue de billard et lui en tendit une autre. « Nous allons miser notre relation. Enfin, disons plutôt la suite que nous allons lui donner. » Elle lui jeta un regard, lui laissant le temps d'assimiler et d'interpréter ses propos.

Elle regroupa les billes dans un triangle parfait et amorça le premier coup. La casse. Selina se tourna une dernière fois vers lui avec une œillade évocatrice. Il ne résisterait pas à ce défi. Enfin, elle se concentra sur le jeu et écouta l'entrechoquement des billes sur la table, chacune se répartissant au gré du hasard.

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MessageSujet: Re: Une nuit en enfer?   Une nuit en enfer? 1400359500-clockLun 5 Sep 2016 - 19:21
UNE NUIT EN ENFER ?



« Je te propose donc une partie. Nous allons miser sur notre relation. Enfin, disons plutôt la suite que nous allons lui donner. »



Le piano rythmé commence à se faire entendre par les quelques enceintes ici et là, rapidement suivi par la voix rauque et sombre de Tom Waits. « She always had that little drop of poison ». Tu n’es pas du genre à voir des signes partout, mais tu avoues que ça tombe plutôt bien. Tu prends la queue qu’elle te tend, pose ton verre à côté de la table de jeu, et la regarde casser. Évidemment, elle a l’habitude. Tu commences à la voir un peu sous un nouveau jour, loin de son élitisme froid. Elle t’apparaît plus terrestre, plus… atteignable.

Tu percutes soudainement sa phrase. « Je te propose... ». Elle veut prendre les rênes de votre « relation » Campbell, comme les rênes de cette soirée. Si tu fais pas attention, tout se passera avant que t’abattes ta première carte. Et il n’est pas question que ça arrive. Tu as ton mot à dire. S’il y a bien quelque chose que tu détestes, c’est la passivité.

Tu la regardes jouer, te lancer un ou deux regards, puis c’est à ton tour de taper cette balle blanche. Tu te mets en position, vises la bille barrée la plus proche, et juste avant de faire partir ton coup, tu te relèves et te tournes vers elle.


« Attends attends attends… on n’a pas dit quels étaient les enjeux de la partie, exactement. Tu poses ta queue, frôle Valentyne pour aller chercher ton verre, et en prends une gorgée supplémentaire. Puis adossé au comptoir, le verre dans la main, tu la regardes. J’attends ton offre : j’ai le droit à quoi si je gagne? Tu accordes quelques secondes de répit pour ce sacré Tom. Parce qu’il est évident que si tu gagnes, tu pourra disposer de moi comme bon te semble. »

Encore un peu Duncan, encore un peu. Si tu enfonces le clou ne serait-ce qu’un tout petit peu, elle va craquer. Tu ne sais pas comment la soupape va lâcher la pression, ni ce que tu va recevoir en pleine gueule, ni même si tu va te brûler, mais elle va craquer. C’est certain. Au plus tard, d’ici la fin de cette partie de billard, les faux-semblants seront finis. Le compte à rebours est enclenché, ce n’est plus qu’une question de temps.

Les faux-semblants, ça te passe bien au-dessus de la tête. T’es pas assez intelligent pour ce genre de truc. Alors tu te contente d’être toi-même, et de faire ce qui te passe par ta putain de tête d’abruti. Là où ça devient sensible, c’est dans ce que voient et interprètent « les autres ». Moqueur ? Ouais. Violent ? Ouais. Cynique ? Ouais. Dramatique ? Ouais. Solitaire ? Ouais. Excentrique ? Ouais. Tout ça à la fois, mais rarement en même temps. C’est là où les gens se perdent. On veut pouvoir définir les personnes avec quelques mots, quelques étiquettes qu’on leur colle, tout simplement. Mais rien n’est aussi simple dans la vie. On ne comprend pas qu’il n’y a pas de gentils d’un côté, et de méchants de l’autre. Il n’y a pas des violents d’un côté et des calmes de l’autre. On se positionne tous quelque part, sur une infinité de spectres différents, qui lorsqu’on les regarde, donne un aperçu de la personnalité. Mais on veut comprendre rapidement, pour faire des choix rapidement, savoir si oui ou non cette personne mérite notre temps, notre attention.

Donc quand t’es peinard posé dans la pelouse sous le soleil, t’es toi-même.
Quand t’es entrain de tabasser ce connard derrière l’école en pleine nuit, t’es toi-même.
Quand t’es entrain de jouer avec Selina, avec une sincérité qu’on voit rarement, t’es toi-même.
À la fin de cette partie, ta demoiselle pourra choisir avec lequel des Duncan Campbell elle veut discuter, et tu devra lui donner ce qu’elle demande. C’est un risque à prendre, et ça t’es jamais arrivé de t’ouvrir autant à quelqu’un, mais il y a bien un début à tout !

Au fond de toi, dans ton estomac, une petite boule d’excitation vient de naître, et commence à grandir, peu à peu, te traçant un large sourire sur le visage. Ce soir, quelque chose se jouait, c’était certain. Tu ne ressortirai pas de ce bar comme tu en étais rentré. Et t’aimais ça, t’aimais que les choses changent, t’aimais la nouveauté.

Alors tu reprends ta queue, et joue finalement ton coup. Mais loupe magistralement la bille que tu visais.


« Hm, loupé. »

© Riva
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MessageSujet: Re: Une nuit en enfer?   Une nuit en enfer? 1400359500-clockMar 6 Sep 2016 - 16:02
Selina Valentyne & Duncan Campbell
S'agirait-il d'une nuit aux couleurs de mon enfer personnel ?

« Parce qu’il est évident que si tu gagnes, tu pourra disposer de moi comme bon te semble. »

Elle ne releva pas le sous-entendu, elle savait sur quel terrain elle s'était engagée. La jeune-femme le laissa jouer à son tour. Il rata sa cible. Elle haussa les sourcils de manière caustique. Il pouvait faire mieux que ça. Elle fit le tour de la table, se pencha, allongea son bras et tira en direction de la bille rouge. On entendit le bruit caractéristique du point gagné. Elle se redressa, posa la queue non loin d'elle et se décida enfin à enlever sa veste.

« Si tu gagnes, tu seras libre de prendre des initiatives. Et surtout, je te laisserais faire. Tu choisiras ce que tu préfères. » Elle planta son regard dans le sien. Elle était peu désireuse de camper la rôle de l'étudiante dépravée, mais au jeu de la sensualité, elle savait y faire. En outre, il la connaissait assez bien pour savoir que si elle acceptait de tomber les barrières, ne serait-ce que pour un court instant, c'était quand même quelque chose. S'il voulait de la franchise, il l'aurait. Elle aussi pouvait faire fi des subtilités d'usage.

Elle reprit son verre et y fit tourner les glaçons. Alors qu'elle l'approchait de ses lèvres, elle constata qu'il était aisé de se prendre au jeu. Ils faisaient cela depuis tellement longtemps, que c'était devenu naturel et qu'elle ne prenait plus vraiment garde aux limites qu'il ne fallait pas dépasser. Elle était venue ce soir pour mettre fin à tout ça. Elle souhaitait démarrer cette année en repartant d'une page blanche. Elle avait des projets et elle ne voulait plus taire ses envies, aussi risquées soient elles pour une femme dans ce genre. Le genre adepte du contrôle. Elle avait passé trop de temps à marcher sur le fil. Cette fois, elle se laisserait tomber, mais elle choisirait sa chute. Les récents événements du pensionnat semblaient avoir réveillés en elle un ancien feu éteint, et les braises paraissaient rougeoyer de nouveau dans l'attente de s'allumer enfin. Ainsi, elle avala d'une traite le reste de son verre et se reprit.

« En revanche, si c'est moi qui l'emporte, tu ne tenteras rien, même pas de me convaincre de quoique ce soit. » Elle parlait à demi-mot, il comprenait le sens caché de tout ça. « Comme tu l'as dit, je disposerais de toi comme bon me semble, et si je décide de couper court ce qu'on a, en tout cas, ce flirt sur lequel repose notre relation, tu te plieras à cette décision. »

Elle vrilla son regard au sien. Les enfantillages ne lui suffisaient plus. Les morceaux d'histoire non plus. Les hommes comme Campbell ne lui suffisaient plus. Tout son environnement actuel finissait par lui déplaire. Pour la première fois, elle voulait plus. Mais sans savoir de quoi il pouvait s'agir. Au fond, elle se révélait égoïste, plus à l'écoute de ses sentiments que ceux de la personne en face d'elle. Peut-être regrettera telle plus tard ? Pour le moment, elle n'écoutait que son froid raisonnement pourtant lui-même porté par des sensations subjectives. Elle rejoua donc, elle avait marqué un point lors de son dernier coup. La bille s'arrêta au bord mais ne tomba pas.

D'une main, Selina demanda à ce qu'on lui resserve la même chose.

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MessageSujet: Re: Une nuit en enfer?   Une nuit en enfer? 1400359500-clockMar 6 Sep 2016 - 17:49
UNE NUIT EN ENFER ?



« Si tu gagnes, tu sera libre de prendre des initiatives. Et surtout, je te laisserais faire. Tu choisiras ce que tu préfères. »

Elle vient d’éveiller ton intérêt Campbell. Mais dans un sens elle te déçoit un peu, elle est comme dans le déni. Elle semble te faire croire que tu la force, mais loin de toi de telles idées. Sans parler de la manière dont elle a enlevé sa veste, ni de sa chemise parfaitement bien ajusté. Tout ça te fait sourire, parce que tu sais que peu importe le nombre de fois qu’elle fermera la porte, elle n’en n’a pas la clef. Toi non plus d’ailleurs. La clé a été jetée, détruite, il y a des années de ça. Entre vous deux y’a un potentiel unique, fort, pur, inaltérable. Aussi loin que vous soyez l’un de l’autre, tu aura toujours une ouverture sur son âme, et elle sur la tienne. Des âmes sœurs ? Non, tu crois pas à ces conneries de ménagères et de contes pour enfant. Vos destins ne sont pas liés, et vous ne finirez certainement pas mariés. Personne ne sera assez fou pour te mettre une bague au doigt, et aucune Église ne te laissera rentrer dans un de ses temples sacrés.

Alors tu la regarde, contourner la table, dire des mots que son propre corps refuse de croire.


« En revanche, si c’est moi qui l’emporte, tu ne tenteras rien, même pas de me convaincre de quoique ce soit. Comme tu l’as dit, je disposerais de toi comme bon me semble, et si je décide de couper court à ce qu’on a, en tout cas, ce flirt sur lequel repose notre relation, tu te plieras à cette décision. »

Tu n’en crois pas un mot. Et il est évident que tu n’en fera rien. Oh bien sûr, tu respectera ta parole, parce que tu la respecte suffisamment pour ça, mais pour l’instant tu n’a prêté aucun serment. La partie est encore jouée.

Sans dire mot, tu bois une gorgée de ta bière, et la voit manquer son point. Vos regards se croisent, tu lui souris. Du bassin tu la pousses sur le côté, et prend sa place devant la bille blanche. Tu vises, et marques un point. Tu contournes la table, te positionnes en face, marque un second point. Lors de ton troisième coup, tu fais sauter la balle blanche, et marque un autre point. Puis, le quatrième point vient facilement. Pour ton cinquième coup, tu ne regardes plus la partie, mais déporte ton regard sur ta compagne de jeu. Évidemment, tu rates.

Tu te relèves de la table, et fini ta bière, avant de faire signe à Ian de t’en apporter une autre. Alors tu t’approches de Selina, et lorsque tu n’es plus qu’à quelque centimètres d’elle, tu lui caresses la joue, puis pose ta main sur sa nuque. Le souffle de l’un vient réchauffer l’autre, et tu sembles apercevoir au fond de ses yeux la personne que tu cherche, celle qui se cache sous tous ces airs de… d’idéal. De « mieux ».

Tu ne veux pas de mieux mon pote, tu ne veux pas la perfection, tu ne veux pas d’un idéal. Que ça soit chez toi ou chez les autres, tu veux simplement de la sincérité.La sincérité humaine dans toute son imperfection. Tu veux des gens qui luttent, qui échouent, sales. Pas de contrôle, pas de faux-semblants, pas de mensonges, rien de tout ça.

Ton cœur bat la chamade, un rythme endiablé, tribal, tu te vois danser dans la poussière, battant la terre du pied, une danse du feu incessante, pure, et personnelle, une danse sans code, ni langage, une danse sans technique, une danse sans explication, juste un art dans sa forme la plus pure : celle qui permet l’expression de soi sans limite.


Tu lui saisis alors le menton, et approche son visage du tiens. Doucement, délicatement, tu l’embrasses. Un baiser qui manquait, tu dois l’avouer. Et qui fait du bien, comme une bouffée d’air frais. L’instant d’après tu t’écartes, la regarde, lui lance ton éternel sourire-moue-moqueur-satisfait, et prend ton nouveau verre, avant d’aller t’asseoir sur la table de billard, en face d’elle, un peu plus loin.


« Tu sais très bien que dans l’histoire, je ne te force à rien. Mais comme à chaque fois il y a une différence entre les choses telles qu’elles sont, et telles que l’on croit qu’elles sont. Si tu veux un conseil, qui tombera sûrement dans l’oreille d’un sourd d’ailleurs : laisse échapper un peu de pression. Souffle un coup, respire, et profite de ce que la vie t’offre. ‘’Chassez le naturel et il revient au galop’’, pas vrai? Parmi les billes qui sont tombées tu en ramasses une, et l’observe en la tournant dans ta main. En fin de compte, nous ne sommes que des animaux, tous autant que nous sommes. Des animaux qui, pour une raison ou une autre, ne peuvent s’empêcher de tout rationaliser. On veut trouver une explication à toute chose qui est, et c’est encore mieux si on est le responsable du moins d’emmerdes possibles. Tu reposes la balle, et bois dans ton verre. Tu me dis qu’en cas de victoire tu voudrais arrêter… « nous », mais que tu serai d’accord pour aller plus loin en cas de défaite ? De mon point de vue, c’est un peu vouloir quelque chose et son contraire, et malheureusement ça me paraît difficilement réalisable. Aurais-tu peur de faire un choix, Selina ? As-tu peur de regretter, d’avoir envie de revenir sur tes décisions ? Essaye-tu de te déresponsabiliser, en remettant la décision finale à une partie de billard ? Je te respecte trop pour te forcer à quoique ce soit. Alors dis-moi, à quoi tu penses ? De quoi as-tu réellement envie ? »

© Riva
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InvitéInvité
MessageSujet: Re: Une nuit en enfer?   Une nuit en enfer? 1400359500-clockMar 6 Sep 2016 - 20:50
Selina Valentyne & Duncan Campbell
S'agirait-il d'une nuit aux couleurs de mon enfer personnel ?

Selina n'était pas surprise souvent. C'était même très rare. Elle avait pris l'habitude d'observer et de vivre les choses avec un certain détachement. Une personne chère à ses yeux lui avait dit un jour : « Parce-que tu ressens les choses de manière si intense, tu dois apprendre à mettre ton cœur un peu plus en cage ». C'était un conseil bien avisé, surtout connaissant sa nature profonde. Un jour, beaucoup plus jeune, elle avait tenté d'expliquer, de mettre des mots sur ce fonctionnement qu'elle avait parfois. Elle avait alors pointé du doigt une photographie au-dessus du bar, et avait dit que pour chaque couleurs visibles, chacun distinguait une nuance qui lui était propre. Pour certain, la boite à musique qui trônait au centre du cliché était rouge, pour d'autres grenat, pourpre, bordeaux ou encore carmin. Chacun avait une interprétation propre, une vision de l'objet. Elle ajouta qu'elle, en l’occurrence, en voyait toutes les nuances. Au lieu d'une seule interprétation, d'un seul et unique ressenti, elle discernait la multitude de possibilités pour juste une boite à musique. C'est alors que tout devenait compliqué. Cette façon de ressentir de manière si disproportionnée était pesante. C'était comme souhaiter aller dans une direction et se retrouver face à une multitude de panneaux indiquant chacun un chemin différent. L'afflux d'informations en venait à effacer le but premier. C'est pourquoi les émotions en elles-mêmes, si subjectives, si instables, pouvaient être mal vécues. On ne contrôle jamais totalement ses sentiments. Les sensations sont fugitives et hasardeuses, elles ne nous appartiennent pas totalement. Pour pallier à ce qu'elle considérait comme étant un problème, elle avait décidé de ne voir que cette fameuse photographie en noir et blanc.  Moins vivante mais plus facile à assimiler. Ainsi, une certaine désaffection couplée avec un désintéressement calculé, servaient la moindre de ses actions. Cela était encore plus flagrant dans le domaine de l'investissement personnel. Par conséquent, cette soirée au pub, cette partie de billard, Duncan lui-même, sa personne elle-même, posait problème. Il avait fallu qu'il l'embrasse. C'en était trop. Ça, elle ne pouvait pas. Tout simplement, elle ne pouvait pas.

Il enchaîna, sans lui laisser le temps de réagir : « Tu sais très bien que dans l’histoire, je ne te force à rien. Mais comme à chaque fois il y a une différence entre les choses telles qu’elles sont, et telles que l’on croit qu’elles sont. Si tu veux un conseil, qui tombera sûrement dans l’oreille d’un sourd d’ailleurs : laisse échapper un peu de pression. Souffle un coup, respire, et profite de ce que la vie t’offre. ‘’Chassez le naturel et il revient au galop’’, pas vrai? Parmi les billes qui sont tombées tu en ramasses une, et l’observe en la tournant dans ta main. En fin de compte, nous ne sommes que des animaux, tous autant que nous sommes. Des animaux qui, pour une raison ou une autre, ne peuvent s’empêcher de tout rationaliser. On veut trouver une explication à toute chose qui est, et c’est encore mieux si on est le responsable du moins d’emmerdes possibles. Tu reposes la balle, et bois dans ton verre. Tu me dis qu’en cas de victoire tu voudrais arrêter… « nous », mais que tu serai d’accord pour aller plus loin en cas de défaite ? De mon point de vue, c’est un peu vouloir quelque chose et son contraire, et malheureusement ça me paraît difficilement réalisable. Aurais-tu peur de faire un choix, Selina ? As-tu peur de regretter, d’avoir envie de revenir sur tes décisions ? Essaye-tu de te déresponsabiliser, en remettant la décision finale à une partie de billard ? Je te respecte trop pour te forcer à quoique ce soit. Alors dis-moi, à quoi tu penses ? De quoi as-tu réellement envie ? »

Elle n'en laissa rien paraître et garda son envie de fuir pour elle. Elle réalisa qu'elle restait fidèle à elle-même, dès que cela devenait plus sensible, plus émotionnel, elle en perdait ses moyens. Elle garda le silence, tentant vainement de calmer ses pensées. Son attitude restait froide. Elle pouvait gérer les démonstrations d'affection, elle l'avait appris avec le temps, avec ses amis, certains de ses colocataires. Il lui arrivait d'apprécier, même parfois de savourer une étreinte. Mais ce tout ce qui relevait de l'engagement, aussi minime soit il, elle en s'en savait incapable pour le moment. Cette nuit, elle s'avouera qu'en réalité elle craint de s'attacher, mais pour le moment, elle cherche encore ses mots.

« Je n'ai plus envie. » Elle parlait du billard, mais aussi de tout le reste. « Je ne veux pas de ça, je ne veux pas de nous, d'une hypothétique relation. » En disant cela, elle revint à la table et s'installa en face de lui. Elle énonça le fameux désolé de circonstance ensuite. « Je suis désolée, je ne souhaite pas me lancer dans quoique ce soit. Je...J'aime jouer c'est vrai, j'aime ce jeu qui consiste à nous chasser mutuellement, mais c'est tout. C'est pas moi, je ne concrétise pas ce genre de chose. » Elle éluda, consciente que sa dernière phrase n'avait pas grand sens. « On pourrait passer une nuit ensemble, comme ça, histoire de. On pourrait justifier cela par la tension sexuelle, par ce semblant de flirt, mais ça ne servirait rien. Je n'ai rien a donner. » Ce constat fût amère. Elle gagnait sur tous les terrains, mais jamais sur elle-même. Elle se mordit la lèvre, elle ferait son introspection plus tard. Elle se permit alors un élan de spontanéité : « J'ai conscience de transformer ce moment en sorte de drame ridicule et démesuré, mais je suis mal à l'aise. » Elle aurait pu en rire, de se retrouver comme ça, dans pareille situation. Bordel de merde.

Elle se rejeta en arrière sur sa chaise, attrapa son verre et le termina. Devait-elle quitter les lieux en s'excusant de nouveau ? Devait-elle rester assise, garder le silence ou bien tenter de désamorcer la situation ? Elle pourrait se téléporter, faire comme si rien ne s'était passé. Elle pourrait. Mais elle resta là, assise, face à lui. Fin du jeu.

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MessageSujet: Re: Une nuit en enfer?   Une nuit en enfer? 1400359500-clockMar 6 Sep 2016 - 22:58
UNE NUIT EN ENFER ?



« Je n’ai plus envie. »

Ça mon pote, ça sonne le glas de fin, le gong qui arrête tout. Vraisemblablement, elle allait pas bien. Tu as dû mettre le doigt sur quelque chose, appuyer là où ça faisait mal. Probablement. Mais c’était peut-être pas là où tu l’aurai imaginé.

« Je ne veux pas de ça, je ne veux pas de nous, d’une hypothétique relation. »

Au moins, ça a le mérite d’être clair. C’est ce que t’avais demandé après tout. Mais ça t’arrache un autre sourire. Que tu puisses t’en rappeler, tu n’a jamais parlé de relation. Jamais. Ni avec elle, ni avec qui que ce soit. Mais l’homme est ainsi fait qu’on interprète tout très facilement, et qu’on veut coller des mots. Alors soit, elle ne veut pas d’une relation. Vous êtes deux comme ça. Mais toi Campbell, tu veux quoi au juste ? Car en fin de compte elle le sait pas, ou en tout cas pas vraiment, elle ne fait que supposer, d’après ce que tu fais, ce que tu dis.

« Je suis désolée, je ne souhaite pas me lancer dans quoique ce soit. Je...J’aime jouer c’est vrai, j’aime ce jeu qui consiste à nous chasser mutuellement, mais c’est tout. C’est pas moi, je ne concrétise pas ce genre de chose. »

Attends… « désolé » ? Ça n’a aucun sens, elle te doit rien, elle n’a pas à être désolée. Elle ne veut vraiment pas assumer ses choix donc ? Dire un simple non, ferme et direct, sans excuse ni justification. Un non affirmé, revendiqué, embrassé de toutes ses forces. C’est tout ce qu’il lui faut : plus de nuance, plus de relatif, plus de prise en considération de tout un tas de merde. Oui. Non. Un mot. C’est aussi simple que ça. Il suffisait d’oser.

« On pourrait passer une nuit ensemble, comme ça, histoire de. On pourrait justifier cela par la tension sexuelle, par ce semblant de flirt, mais ça ne servirait à rien. Je n’ai rien à donner. »

En entendant ça tu fronces légèrement les sourcils. Non, il n’en n’est pas question. Déjà elle utilise le conditionnel, donc c’est une possibilité, et pas une réelle envie. Rien que ça, ça nique l’histoire. Ensuite, elle avance une justification logique, rationnelle, objective. Par le « on » elle entends sûrement « elle ». Elle pourrait se le pardonner, à terme, que c’était à cause de cette « foutue tension sexuelle », etc. Puis, la fin donne un dernier coup de marteau et enfonce l’idée bien profondément dans ton crâne d’abruti : « elle n’a rien à donner ». Soit elle a un complexe quelque part, soit elle n’a pas la même vision du sexe que toi.
Mais ça te donne quand même une idée.


« J’ai conscience de transformer ce moment en sorte de drame ridicule et démesuré, mais je suis mal à l’aise. »

Elle est réservée, introvertie, toi excentrique et libre. Vous vous êtes attirés comme deux aimants. Mais éventuellement, quand on commence à réfléchir et se prendre la tête, les choses se compliquent. C’est pour ça que tu réfléchis plus toi, c’est plus simple, plus rapide.
Elle avala la fin de son verre, et resta assise, devant toi. Ça pour être mal à l’aise, elle l’était clairement.

Alors tu souris, encore (bordel mon pote tu sais lui faire que ça à cette nana, lui sourire ? Tu m’étonnes que ça se finisse pas bien ton bordel), et sans un mot finis toi aussi ton verre, et va payer au comptoir. Puis tu reviens à la table, enfile ton sweat, mets ton sac sur l’épaule, et tends sa veste en cuir à Selina.


« Ok. Passons une nuit ensemble. Rien qu’une fois. Rien que ce soir. Mais maintenant, on fait les choses à ma manière. Fermes les yeux, et met ça sur ta tête. Et surtout, surtout, fais-moi confiance. »

Tu lui sors ton casque audio, règle ton vieux mp3 sur une chanson particulière et le lui tend. Puis tu lui prends la main, fais un signe à Ian de l’autre, et pousse la porte de la taverne.



Dehors, tu l’emmènes à travers un dédale de rues étroites, des rues que tu as arpentés des dizaines de fois, les premières étaient quand tu te perdais à loisir sur cette île, lors de ta première année. Rien de mieux pour découvrir les environs. Pendant plusieurs minutes, pas un mot, pas un geste particulier, rien. Tu la traînes comme une prisonnière, à travers ta zone, loin du monde, du bruit, de l’effervescence de la jeunesse et de la nuit. Perdu, au milieu de chez toi.

Vous arrivez enfin sur un vieux pont en pierre, à moitié envahi par des plantes grimpantes. Il surplombe l’ancien canal, qui n’alimente maintenant plus aucun moulin, et porte encore moins de bateau. Mais de là où vous êtes, vous avez une vue directe sur la mer, au loin. Le ciel dégagé laisse la lune se refléter dans l’eau, au loin, en plus de donner une clarté fantomatique à la nuit. Tu lui soulèves légèrement un écouteur pour lui glisser un « ouvre les yeux », et la laisser découvrir la scène. Puis, lorsqu’elle retire finalement ton casque, tu ne lui laisse pas dire un seul mot.


« La musique, la lune, la ville, l’eau. C’est magnifique. On dirait une scène de cinéma pas vrai ? Une comédie romantique, où l’héroïne se rend peu à peu compte de la réelle valeur du personnage masculin, la scène où ils s’embrassent. C’est fait exprès, c’est mis en scène. Parce que chaque chose, en plus de t’apporter quelque chose d’unique et de particulier, s’articule avec le reste pour sublimer le tout. Observe, observe la scène de la vie. De la main tu balayes le paysage devant vous. Tout ça, là, ça ne s’obtient pas par le travail. Ça ne s’obtient pas avec le temps, ni l’argent, ni le talent. Ça ne s’obtient pas en mentant, se mentant. Ça ne s’obtient pas en hésitant, en relativisant. Ça ne s’obtient pas, ça se vit. Et ça surpasse tout le reste. Ta voix baisse d’un ton en même temps que tu deviens légèrement menaçant. Tu veux chasser mais tu ne veux pas du gibier ? Ça n’a aucun putain de sens ! Relation, amour, destin, sexe, petite-amie, c’est quoi le sens de tout ça ? On s’en fout ! On s’en fout putain ! Pourquoi vouloir quelque chose en particulier ? Lorsqu’on atteint un but, c’est quoi la prochaine étape ? Un autre but, un autre objectif ? Et ça continue, toute la vie ? Ça n’a aucun putain de sens ! Tu as demandé à venir ici ? Non ! Tu as demandé à voir la lune ? Non ! La mer ? Non ! Et pourtant ça t’a pas empêché d’en profiter, d’apprécier ! Prends ce qui viens à toi, et laisse tomber le reste. Vis, et joues avec la vie ! Le reste n’est que fioritures à la con. Ce qui était justement intéressant dans notre « chasse » de l’autre, c’était l’absence de but, d’objectif. Tu m’intrigues, m’attires à toi comme un aimant, sans que je sache pourquoi, alors que tout au départ nous opposait. Et on continue aujourd’hui encore cette danse sensuelle, excitante, alors que rien ne semble nous lier. Qu’est-ce que je ressens ? J’en sais rien ! Pourquoi j’irai foutre les mots d’un vieux barbu d’une autre époque sur mes propres émotions ? Ce que je ressens n’est pas moins réel simplement parce que je sais pas le décrire ! Ce que je veux ? Mais je m’en tape royalement, j’en sais rien ! À attendre quelque chose de précis on se formate, et toutes nos réactions sont alors conditionnées. Je ne veux pas de ce conditionnement, je veux être libre de penser, de ressentir. J’aime te traquer, j’aime te voir, j’aime te provoquer, j’aime te sourire. Et j’aime quand tu réponds ! Et je pensais qu’au début tu étais comme moi sur ce point : une joueuse pour l’amour du jeu, pousser le vice aussi loin que possible, voir où ça nous mène. Mais il faut croire que je n’avais qu’une vision déformée de la réalité. À force de faux-semblants, il faut croire que tu m’as eu, moi aussi.

Tu grimpes sur le mur, laisse tes pieds pendre dans le vide, et sors de ton sac une canette de bière. Tu l’ouvres, et commence à en boire. Puis tu te mets à fixer la lune.

© Riva
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MessageSujet: Re: Une nuit en enfer?   Une nuit en enfer? 1400359500-clockMer 7 Sep 2016 - 13:15
Selina Valentyne & Duncan Campbell
S'agirait-il d'une nuit aux couleurs de mon enfer personnel ?

Elle était restée. Par respect, par amitié ou bien par calcul qui sait. A l'heure actuelle, elle n'en savait encore rien. Elle aurait pu partir, mais ça lui aurait donné l'impression qu'elle était en train de fuir. Désireuse de garder un minimum de contrôle, elle s'interdisait de tourner le dos face aux difficultés. Même si ce soir, elle refermait une porte, elle n'était pas non plus en mesure de la verrouiller sans l'accord de celui qui se trouvait de l'autre côté.  Elle préférait dire les choses maintenant, que ce soit clair entre eux. Si elle ignorait encore ce qu'elle  voulait, elle avait en revanche pleinement conscience de qu'elle ne voulait pas. C'était sans compter l'obstination de la personne en face d'elle. Pour une fois, elle aurait souhaité que ce soit simple. Il s'en alla au bar régler l'addition. Elle le laissa faire. Il lui mit son casque sur les oreilles et l’entraîna à l'extérieur. Elle le laissa encore faire. C'était à son tour, c'était le dernier coup. Alors elle se laissa porter. Mais sans le vouloir, elle était déjà loin.

Elle lui sembla qu'ils empruntaient plusieurs ruelles, ses talons résonnant contre les pavés. Elle garda ses paupières closes, c'était un accord tacite entre eux. Finalement, elle put ouvrir les yeux. Elle trouva ça beau. En revanche, si lui percevait de l'espoir, elle ne distinguait que mélancolie. L'environnement était agréable, mais elle ne parvenait pas à s'échapper. Elle l'écouta silencieusement. Il n'avait jamais été aussi volubile. Les mots s’enchaînaient, les phrases se suivaient, et le sens de tout cela suintait de détermination. Ce qu'il disait n'était pas totalement faux, mais ce n'était pas sa vérité à elle. Elle comprit qu'il venait d'une certaine façon de lui ouvrir son cœur. Elle constata aussi que même si sa réaction lui échappait et qu'il essayait de trouver une solution, ils ne se comprenaient déjà plus.

« C'est ce que je fais Campbell, je prends ce qui m’intéresse. » Le ton était sans appel ; elle était de retour. Glaçante. Il fallait mettre un terme à tout ça.

Il resterait ce garçon provocateur, qui lui lançait des piques et avec lequel elle avait joué au jeu de la séduction de cour d'école. Elle réduira cela à ça et demain, elle sera déjà passée à autre chose. Il fera comme si ce rejet ne comptait pas, comme s'il n'y avait jamais rien eu en jeu. Peu importe les interprétations qu'il pourra faire de ses réactions, elle redevenait cet adversaire farouche et intraitable. Elle s'était adoucie durant la soirée, ça ne devait plus se reproduire. Cruellement, elle se rendit compte qu'elle ne tenait pas assez à lui pour rester, pour même tenter, essayer de changer. Les A vivent dans une tour d'ivoire et elle comptait bien y rester. Il y avait tout à y gagner. La solitude ne sera jamais la fin. Pas pour elle.

Elle garda le silence un moment, l'observa boire sa bière sur le pont en pierre. Un dernier regard. Une dernière estimation de ce que ça aurait pu être. Un haussement d'épaule, et la lune comme témoin de sa lâcheté. « Je rentre. Fin de l'histoire. Bonne nuit Campbell. »

Aussitôt dit, aussitôt fait. Elle se téléporta devant la porte de son bungalow. L'astre lunaire brillait encore lorsqu'elle alla se coucher. Elle était partie, fidèle à elle-même, inconstante, féline, opportuniste. Elle avait fait un choix. Une toute petite décision qui allait déterminer tout autre chose. Ce fût peut-être là sa première erreur.

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MessageSujet: Re: Une nuit en enfer?   Une nuit en enfer? 1400359500-clockMer 7 Sep 2016 - 15:32
UNE NUIT EN ENFER ?



« Je rentre. Fin de l’histoire. Bonne nuit Campbell. »

Et elle disparu, te laissant seul, entre la bière et la lune. Tu inspires profondément, et souffle un grand coup. Fait chier. Un joueur venait de quitter la partie. Tu peux évidemment continuer, et tu va continuer, quoiqu’il arrive, mais ça aura dorénavant une autre saveur, comme si ça venait de perdre une dimension toute entière. Rapidement, tu t’en remettra. Ou alors t’y croira très fort. Qui sait ? C’est impossible à dire, impossible à déterminer. Mais l’important reste : tu t’en remettra. D’acteur un peu fou et excentrique, tu redeviens maintenant la brutasse solitaire, tel un clown triste qui n’a plus personne avec qui monter un chapiteau. Vos mondes étaient trop différents, vos chemins n’ont fait que se croiser. Mais, hé, « il faut se réjouir que ça soit arrivé, plutôt que se lamenter que ça soit fini » pas vrai? Tu es d’accord, mais ça n’enlève pas l’amertume, une certaine mélancolie. Faut croire que tu t’étais attaché hein ? Espèce d’abruti. Enfin, c’est le genre de choses qui arrive. Ça arrive, c ‘est comme ça. Tu laisses tes émotions vagabonder au gré du vent, tu es libre, alors des fois il arrive des imprévus. Des impondérables. C’est comme ça.

Puis, sans aucune raison, tu souris. Pourquoi ? Parce que maintenant tu te sens vivant. De la peine, de la tristesse, de l’amertume, de la mélancolie… Ce sont des émotions purement humaines, et là où certains iraient pleurer, se morfondre, ou noyer le chagrin, toi tu l’embrasses comme un vieil ami. Tu le gardes près de ton cœur, tu t’en nourri, et de cette énergie nouvelle tu alimentes un espoir sans fin, ni faille. Un espoir en l’avenir, en la vie, en tout. Tu es jeune, dans une école au potentiel énorme, et pourtant tu as déjà vécu des moment inoubliables, des émotions intenses. Le futur est vaste, et regorge de merveilles. Alors tu garde espoir. Un espoir pour l’instant amer, certes, mais un espoir quand même.

Elle était partie, fidèle à elle-même : froide, distante, sans un bruit. Le strict minimum. C’était une soirée à bien des égards, mais la manière dont elle t’as quitté montre qu’elle continuera comme avant. Mais sans toi. Ni personne, vraisemblablement. Si les gens ne veulent pas de toi, c’est probablement elle qui ne veut pas des gens, s’enfermant sans cesse dans cette carapace, ou plutôt une armure impénétrable. Tu maintiens ce que tu lui disais: à force de trop retenir la pression, ça va exploser, tôt ou tard. Cela en vaut-il la peine ? Quels objectifs un Homme peut-il se fixer ainsi pour aller jusqu’à l’oubli d’une partie de soi ? Tu ne sais pas. Tu ne sais rien, Duncan. Tout ça te dépasse. Tu as ta manière de vivre, ta manière de faire, peu importe le reste.

Tu sors alors de ta poche ta clé, et tu l’observes, en la faisant tourner dans ta main, sous tous les angles. Ça te fait penser à… Peut-être que finalement, elle t’a facilité les choses ? Peut-être. Parce qu’une chose est sûre : c’est une pure A, et qui compte bien le rester.
Tu le pressentais, mais tu en as maintenant la certitude : les A ne veulent rien changer. Ni la guerre, la vice-directrice, ni aucun mouvement mené par les élèves n’y changera quelque chose. C’est triste. Ils te font obstacle, Duncan, et presque directement. Ce sont les meilleurs élèves de l’école, probablement les plus dangereux aussi, mais tu finira par devoir les affronter.
Mais indirectement aussi ils te posent problème. Ils agissent comme des sortes d’inhibiteurs du reste des élèves. Tant que les élèves ne seront pas tous unis, sous une même bannière, les choses ne changeront pas. Les A ne s’uniront jamais aux autres. Surtout aux E. Malgré ce qu’on en dit, pour y avoir été pendant quatre ans, tu sais qu’ils ne sont pas si terribles. Tu es peut-être le plus mal placé pour en parler, mais tu sais qu derrière ces échecs, cette violence, il y a parfois une profonde sincérité, une envie de changement. Ils ont échoué, mais l’école ne leur as pas forcément donné les moyens de progresser aussi.

Ce système des classes est à l’image de ta relation avec Selina : ça créé des tensions, dans tous les sens, des tensions énormes, des fois difficilement supportables. Soit tout tombe à l’eau, éventuellement, avec le temps, soit ça explose. Pour l’instant, c’est mal parti, mais tu sera le déclencheur Campbell. Du moins, UN déclencheur. De quoi exactement ? Tu n’en n’a pas la moindre idée, mais de quelques chose.

Tu finis ta canette d’une traite, puis tu regardes derrière toi, là où elle se tenait, quelques minutes auparavant.
Tu mets tu casque sur la tête, et commence à rentrer, tranquillement, chez toi.


© Riva
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