Ok Perséphone, tu es prête pour cette sortie scolaire ! Je me motive en voyant toutes mes valises au sol, j’ai beau aller camper et prôner le sac à dos, finalement je vais avoir plus de valises que mes élèves réunis…Mais une femme à besoin de ce qu’il faut pour son petit confort. Je sors dans la cour pour vérifier que l’autocar est bien garé devant la grille, il ne faudrait pas qu’on se retrouve en rade de transport ! Je vais à l’avant pour voir le conducteur, c’est le même que d’habitude donc pas de mauvaise surprise de ce coté là. Je charge mes valises dans la soute avant de mourir de honte devant tout ce que j’ai pris et attends mes élèves. Quand ils ont l’air d’être tous attroupés, je commence l’appel, et comme je suis une fille bordélique, je les ai pas classés par ordre alphabétique, heureusement y’a leur photo à coté des noms…
-Ok, on va commencer l’appel, alors, Lynna Winter ? Bellamy Aramov ? Duncan Campbell ? Oh et puis vous savez quoi, c’est barbant, je vais juste vous compter. Aller on s’entasse dans le car un par un.
En plus je suis sûre que j’aurais écorché la moitié des noms de la liste. J’ai beau avoir voyagé, il y a certains sons qui restent mystérieux pour moi. Je compte donc à voix haute mes élèves comme on compte du bétail, l’important c’est d’avoir le compte juste à la fin. Haha très drôle le coup de l’élève qui se clone pour se faire compter deux fois, je les fait donc ressortir du car pour reprendre au début. En espérant qu’il n’y en a pas un avec le don d’invisibilité, sinon je le bute avant le début du séjour. Une fois tous installés je leur fait fermer leur ceinture à défaut d’autre chose. Y’en à pour tous les goûts, des premiers de la classe, des racailles, des égéries de mode, des geek, c’est plutôt varié. Espérons que ça ne finira en pugilat mini-guerre des classes tout ça.
-Duncan tu t’assois et tu baisse d’un ton ! Et si un élève avait un don en rapport avec le froid, j’apprécierais un peu de clim dans ce bus ! Lynna tu as l’air d’avoir assez d’énergie pour ne pas m’écouter, tu viens par ici je te prie ! Bellamy même traitement.
En fait j’ai balancé au pif les noms que je connaissais pour avoir l’air de maitriser mon sujet, mais ce n’est qu’une excuse pour prendre ma ration d’énergie vitale pour tenir tout le voyage. Une heure dans un car remplit de gosse, la joie ! Heureusement que je ne serais pas seule. D’ailleurs ma collègue mettais du temps à arriver…Je vis une tache s’agiter au sol et compris que c’était son lézard qui venait à nous. Je lu le lms qui m’était destiné avant de le chiffonner rageusement. C’est une blague. De très mauvais goût.
-Ecoutez moi, le second professeur en charge de ce voyage ne pourra pas venir. Elle est malade et cloué au….lit. Pas la peine de faire de détails embarrassant. Donc on va devoir annuler la sortie, je ne peux pas gérer une quinzaine d’étudiants toute seule.
Je leur donne deux secondes pour me huer, mais je résisterais. Je résisterais. Je….Argh ! Ok ma cruauté à des limites.
-Bon ok, on va faire ce voyage, mais je compte sur vous pour vous tenir à carreaux. Si il vous arrive quoi que ce soit et que les parents apprennent qu’on n’était pas assez nombreux pour vous encadrer, c’est moi qui vais prendre ok ? Et le pensionnat aussi. Je compte sur votre savoir vivre également ! Sur ce, en route chauffeur !
Aujourd’hui était un grand jour. Aujourd’hui était un départ pour une sortie scolaire afin d’aller camper ! Lorsque j’avais appris la nouvelle, j’avais sauté de joie, ravie à l’idée de m’évader le temps de quelques jours du pensionnat. Certes, ma petite Hestia devait rester toute seule mais mes colocataires avaient promis de bien prendre soin d’elle ! De toute manière, ils n’ont pas le choix sinon je brûle le bungalow. Alors, empoignant mon sac à dos, je fis d’énormes câlins et bisous à mon chien. Elle allait terriblement me manquer, c’était absolument certain. Je lui répétai peut-être mille fois que je l’aimais fort, la couvrant de caresses. Hestia sautait dans tous les sens, quémandant câlins sur câlins. Elle s’en rendait toujours compte quand je partais pour un temps donné. Maligne la petite. Après un dernier au revoir à tout le monde, je partis en direction de l’entrée du pensionnat.
J’arrivai dans les temps. Il y avait déjà quelques élèves ainsi que Mlle. Felis, professeur de biologie. Je l’avais en cours quand j’étais encore lycéenne. Ah… cela remontait un petit peu maintenant. J’allai glisser mon sac à dos dans la soute afin d’en être déchargée pour le voyage. Les autres élèves arrivèrent rapidement, tous excités à l’idée de cette sortie. La professeure commença l’appel. Je levai un sourcil lorsque je fus la première appelée. En général, j’étais plutôt la dernière avec mon nom commençant par un « w ». Tant pis, je souris et répondis oui. Après deux autres élèves, elle fut rapidement agacée. Elle décida finalement de nous compter lorsque nous montâmes dans le bus, ce qui fut assez comique grâce aux différents pouvoirs ! J’allai m’asseoir au milieu du car, toute excitée à l’idée de ce voyage, commençant déjà à sympathiser avec mes camarades lorsque je fus réprimandée et appelée à m’asseoir devant.
— Mais je n’aime pas être assise devant ! répondai-je.
Je n’étais absolument pas certaine qu’elle m’écouterait. De toute manière, son attention fut rapidement attirée par un lézard. J’en profitai donc pour ne pas me bouger et m’asseoir au milieu du car. Vingt ans et rebelle, yeah ! Et puis, le drame. L’annonce comme quoi le voyage est annulé à cause de l’autre professeur absent.
— Non ce n’est pas sérieux ! On ne va pas annuler ! Madame on sera super sages pour ne pas que vous ayez trop de difficultés ! criai-je.
Ma phrase fut mêlée aux protestations des autres élèves. Personne ne voulait annuler ce voyage, absolument personne. Et puis, j’avais vraiment mis du temps à préparer toutes mes affaires, elle ne pouvait pas nous renvoyez dans nos chambres avec tant de frustration quand même. Finalement, il en fallut peu pour la voir craquer. Tout le monde hurla de joie, moi y comprit. Pauvre professeure, ce petit séjour allait sûrement s’avérer plus dur que prévu… Gérer une quinzaine d’élèves seule… Courage Madame !
sortie scolaire ! « ft. Perséphone, Lynna & Duncan
Une sortie scolaire. Le genre de choses auxquelles un jeune adulte de dix-neuf ans n’avait plus vraiment l’habitude d’entendre. On parlait plutôt de voyage d’étude, d’échange linguistique, mais non, Bellamy il se retrouvait là, à se préparer pour faire du camping. Sauf que voilà, il n’était pas vraiment sûr de ce qu’il devait prendre pour cette sortie. Ce n’était pas un habitué du camping et ça ne semblait pas vraiment être une pratique courante en Russie. D’après ce qu’il en savait, en tout cas. Finalement, il a tout de même réussi à faire son sac et se permit enfin de reposer son corps et son esprit.
Le lendemain, il se maudit de n’avoir pas gagné son lit plutôt. D’ailleurs, son corps et son esprit lui firent bien ressentir leur mécontentement. La seule chose qui parvint à consoler un minimum le jeune homme fut le fait qu’il ne soit pas arrivé en retard. Bellamy n’aurait probablement pas caché sa colère s’ils étaient partis sans lui. Il ne se réjouissait pourtant pas spécialement à l’idée de cette sortie scolaire, mais bon.
« Ouaaaaaaiiiis… »
Dit-il en baillant, alors que son nom est prononcé durant l’appel le plus court auquel il n’ait jamais assisté. Mais, il n’y fait prête pas grande attention et se dit que s’il avait été enseignant – ce qui n’arrivera jamais parce que trop nul trop chiant –, ce processus l’aurait probablement autant emmerdé. Sans oublier le risque d’écorcher le prénom des élèves parce que, c’est bien connu, les parents de nos jours adorent donner des appellations pas possible à leurs gosses, comme s’ils ne les porteraient pas toute leur vie. Mais bref, là n’est pas la question et Bellamy s’indignait maintenant que l’accompagnante ne l’interpelle… Sans aucune raison apparente ?
« Pourtant, je suis probablement l’une des personnes les plus fatigués ici présentes, sans compter les amateurs de nuits blanches et les consommateurs de produits douteux. »
Il se donnait tant de peine en sachant parfaitement qu’il se ferait soit remballé, soit royalement ignoré. Être ignoré semblait être l’option comportant le moins de risques, mais avec le genre de personne fréquentant Prismver, il fallait s’attendre à tout. Bellamy l’avait appris à ses dépens. Lorsqu’elle annonce l’annulation de la sortie scolaire, le C ne peut s’empêcher de sourire. La réaction des élèves était prévisible.
« Ça doit être le karma. »
Pour que sa collègue tombe malade justement le jour où elle devait se rendre à une sortie scolaire, Madame Felis devait avoir fait quelque chose de particulièrement critiquable. Il ne fallait pas se méprendre : Bellamy n’avait absolument rien contre elle. Celle-ci n’avait pas l’air particulièrement méchante. C’est juste qu’il ne se gênait pas non plus de se moquer du malheur des autres. Quand ça n’allait pas trop loin. Enfin, ça dépendait des circonstances. Et de son état d’esprit. Et de son humeur. L’humeur aussi, c’est important.
T’arrive au lieu du rendez-vous, à peine en retard, et tu commences déjà à regretter de t’être inscrit. T’étais sûrement le doyen du groupe, sans compter la prof. Prof de… quelque chose ? Tu sais pas. Tu t’es inscrit sur une liste sans vraiment faire attention. T’as vu « camping » et tu t’es dit, un peu stupidement, tu t’en rends compte maintenant, « pourquoi pas ? ». C’est vrai ça, après tout, pourquoi pas ? Tu va juste passer trois jours entourés d’abrutis en pleine nature sous la responsabilité de deux profs inutiles qui verront s’accumuler et se multiplier les emmerdes au fur et à mesure que les heures avancent, inversement proportionnel au respect des élèves pour leur autorité.
Casque sur les oreilles, d’un air nonchalant, tu t’approches donc du bus. Tu vois des gamins s’agiter, la prof paniquer. À un moment les gens semblent te regarder, t’en conclus que c’est l’heure de rentrer dans le véhicule. Vu que personne ne t’en a empêché, tu te dis que c’était ce qu’il fallait faire. Tu va t’asseoir au fond, et t’allonges d’entrée sur la banquette, de tout ton long, prêt à dormir.
Tu fais pas vraiment attention à ce qui t’entoures, quand tu te prends un sac en pleine gueule. D’un coup tu ouvres les yeux, retires ton casque, te lèves et fait face à l’ado qui se trouve juste devant toi.
« C’est à toi cette merde?
-Heu… oui? »
Tu lui renvoies son sac en pleine tronche, en plus de le pousser dans l’allée du bus, entraînant un léger effet domino avec les autres gamins debout.
« Duncan tu t’assois et tu baisses d’un ton! »
Tu la regardes de loin, pas vraiment impressionné, plutôt stoïque même, et murmure un « mouais » avant de te rasseoir dans ton lit. Puis, tu ne peux t’empêcher d’entendre les autres parler autour de toi. Camping, nature, tente, sac de couchage… Tu jettes un œil à ton sac, posé à côté de toi. Il contenait littéralement trois caleçons, deux t-shirts, un second bermuda, au cas-où, et un sweat, au cas-où aussi. Une bouteille d’eau, un petit matelas gonflable et un couteau multi-outil viennent compléter la collection. Ce couteau… n’a pas été acheté pour ce voyage, ni même pour le camping en tête, mais pour quelque chose de plus « urbain ». Mais tu t’es dit qu’un truc multi-usage peut servir à pas mal de trucs. Dans le doute, tu l’as pris. Pas de tente, pas de sac de couchage, pas de conneries. Est-ce que tu allais regretter ? Peut-être. Mais tu aimes voyager léger.
Tu entends au loin la prof dire que le voyage est annulé, parce que l’autre accompagnant n’est pas disponible, mais qu’en fin de compte nique la police, c’est maintenu. Bon. Ok. Du coup le bus démarre sous les acclamations des élèves qui étaient définitivement bien trop excité pour le camping.
Dix minutes après le départ, t’as déjà des élèves qui commencent à te parler. Des nouveaux, sûrement. Et puis t’avais pas ta cravate rouge pour leur faire peur.
« Salut ! Tu t’appelles comment?
-Le Grand Méchant Loup. Maintenant va t’enfermer dans les chiottes et te faire oublier pour le reste du trajet.
-T’es pas très gentil. Moi c’est Miguel ! Je suis espagnol.
-J’en n’ai littéralement rien à carrer de ton prénom où ton pays de bouseux.
-Eh calme-toi ! Il essaye juste de faire connaissance, pas besoin de t’énerver et de l’insulter!
-Écoute boucle d’or, si un jour j’ai besoin de savoir comment faire un masque de beauté avec du vinaigre, de la farine et un blanc d’œuf, tu sera la première débile que je viendrai voir. En attendant, c’est pas parce que t’as déjà tes règles et les nichons qui ont commencé à pousser que tu dois te sentir obligée de l’ouvrir à chaque connerie que quelqu’un dit. J’en n’ai rien à foutre de toi, de l’autre débile, et du moindre marmot qui se trouve dans ce bus.
-Eh mon pote, tu va mieux parler à ma copine, pigé?!
-Oh bordel… »
Exaspéré par cette journée qui commençait visiblement très mal, tu t’es levé, et est allé voir la prof à l’avant du bus.
« Dites, vous pouvez pas dire qu’on commence une partie de roi du silence, ou que celui qui l’ouvre trop sera collé à la fin du week-end ? Ça fait que dix minutes et j’ai déjà envie de noyer la moitié de ces débiles dans la cuvette des chiottes. « Techniquement », je passe en A à la rentrée, donc « techniquement » je suis censé adopter une certaine conduite durant les heures encadrées par un prof. Donc je viens « vous voir » pour vous « demander de faire quelque chose » avec quelle que soit l’autorité hiérarchique vous pouvez avoir sur les gamins. J’en profite pour vous informer que si ça s’améliore pas significativement, y’en a un ou deux qui vont passer à travers la fenêtre arrière du bus et finir le voyage ainsi que leur vie sous les roues du camion derrière nous. »
Le bus commence son ascension vers le relief qui borde la ville, tout se passe bien, les malades vomissent bien dans leur sac sans répandre d’odeur nauséabonde et les dormeurs précoces ne bavent pas encore sur leurs voisins. Finalement ce voyage à peut être une chance de bien se passer, mis à part le fait que Lynna défie déjà mon autorité en ne venant pas à l’avant comme je lui ai demandé. Bon pas la peine de la jouer trop sévère dès le début sinon ils vont tous me détester. Pas que leurs sentiments m’intéressent, mais si je pouvais éviter de me retrouver seule en pleine nature avec une horde d’ado rancuniers… Je repérais aussi Bellamy du coin de l’œil, qui avait profité de la cohue pour se rassoir discrètement après une pique à peine dissimulée. Je me massais les tempes en essayant d’avoir l’air détendue quand Duncan vint finalement à ma rencontre. J’ai peut être de l’autorité en fin de compte !
…Ou pas du tout. En fait il vient me faire part d’un problème avec ses camarades. Super un teigneux dans le groupe ! Ceci dit, il me plaisait bien, il voulait déjà passer tous les autres sous les roues d’un camion au bout d’un quart d’heure d’autocar. Tant d’agressivité je ne suis pas sûre que ce soit sain pour un voyage scolaire, il fallait que j’y remédie. Un élève en détresse était venu me voir il fallait donc que je l’écoute et que je l’aide du mieux que je le pouvais. Voyons, voir, il passait en A…Effectivement sur ma liste son nom apparaissait en violet, impressionnant, c’était très rare voir miraculeux qu’un E passe en A directement. D’ordinaire les élèves dégringolent facilement les niveau passant parfois de A en E mais l’inverse était quasi impossible. Seul un élève avec une volonté de fer pouvait remonter aussi vite les niveaux. Et puis la classe A ce n’était pas n’importe qui, c’était une petite troupe élitiste aux multiples talents.
-Je comprends Duncan, merci d’être venue me voir c’était la bonne chose à faire en effet. Cependant, je dois te rappeler qu’il faut être un tant soit peu diplomate et tolérant avec tes camarades. Je vais leur demander d’être moins agités.
Je repose ma liste et me lève pour pivoter vers le reste du car. Pourquoi n’a t’on pas de micro comme dans les film ? Bon il me faut des tête de turc, je regarde Lynna et Bellamy qui sont assis à des places rapprochées. Mon air contrarié doit leur faire comprendre que j’ai vu clair dans le petit jeu et que je raterai la prochaine occasion de les rappeler à l’ordre. Je me dirige vers le fond du car et trouve deux élèves en train de se quereller. Un garçon et une fille sûrement un couple, répugnant. La blonde accuse son copain de ne pas s’être battu au corps à corps pour elle. Ils n’ont visiblement pas remarqué ma présence donc je toussote pour me signaler à eux.
-Au cas où vous n’auriez pas remarqué, nous sommes dans un transport scolaire ici, et pas dans la rame de métro craignos de votre quartier. Donc si vous voulez provoquer une bagarre je vous prie d’attendre que nous soyons descendus du bus et que vous puissiez trouver un coin isolé dans la forêt loin de ma juridiction. Bien sûr qui dit loin de ma juridiction, dit aussi loin de mon rôle de mon protecteur, et je doute que vous n’appréciez d’être confrontés à la colère et au tempérament d’un A en manque de sommeil.
Je me retourne, fière de moi et de ma réplique digne d’un western des temps modernes. Je reviens vers Lynna et Bellamy et constate qu’ils ont des places parfaites pour mon plan « Revanche sur les insubordinateurs ».
-Quand à vous les rebelles, puisque que vous êtes respectivement à droite et à gauche du car, à peu prêt au milieu de vos rangées, je vous nomme « chefs de rangées ». Si j’entends encore un élève se plaindre pendant le trajet ou si j’entends du raffut je vous en tiendrais responsable et vous passerez les trois jours qui viennent à surveiller le feu.
C’était un peu sévère mais j’étais rancunière c’était mon gros défaut. En plus je n’aimais pas qu’on remette en doute ma fonction de professeur, je devais m’imposer à eux avant que ce ne soit le contraire. J’allais regagner mon siège quand je vis qu’un autre élève m’y attendait déjà, l’air contrit. Je retins un soupir et essaya de me donner l’air attentif. Je jetais un œil à ma liste, c’était un nouveau, un espagnol du nom de Miguel…original.
-M’dame, pardonnez moi de vous déranger, mais je viens souligner le caractère agressif d’un élève.
-Encore ? Mais vous êtes tous des enragés ou quoi ? Vous n’êtes pas capables de vous supporter avant même la reprise des cours ? Et de qui s’agit-il cette fois ?
Je me laisse retomber dans mon siège, laissant tomber mon air compréhensif pour mon air las.
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Il me pointe du doigt Duncan qui est encore là à écouter l’espagnol le dénoncer ouvertement. Je m’attends presque à le voir lui décoller un poing dans la figure et mes doigts se crispent dans les accoudoirs. Bon ok les deux clowns, je crois que vous allez servir à ma ration quotidienne d’énergie. Je les prends tous les deux par l’épaule et les renvoient vers le fond du bus en leur ponctionnant juste ce qu’il faut d’énergie pour les fatiguer et me requinquer.
-Si vous avez encore des problèmes adressez vous à vos chefs de rangée !
Je reviens à coté du conducteur qui me signale qu’on est bientôt à mi chemin, eh bien, espérons que le reste du voyage soit plus calme.
Le car démarra tranquillement. J’avais finalement gardé ma place au milieu, comme je l’avais prévu avant de me faire interpeler pour je ne sais quelle raison. Après quelques minutes à contempler le paysage défiler par la fenêtre, je m’apprêtai à sortir mes écouteurs lorsque j’entendis un peu d’agitation au fond du car. Je me retournai discrètement, observant et écoutant attentivement. Je ne connaissais aucun des élèves en train de… discuter. Toutefois, ils commençaient déjà à mettre un peu d’animation à cette sortie scolaire ! Visiblement, il s’agissait d’un élève ne souhaitant pas qu’un autre s’adresse à lui. Je pris note d’éviter de m’adresser à ce fameux garçon. Et maintenant, le petit-copain qui protège sa bien-aimée.
Voyant le grand brun se lever, je me réinstallai rapidement dans une position normale afin de ne pas me faire repérer. Cela m’aurait fort étonnée qu’il apprécie d’être observé. Lorsqu’il passa à ma gauche, mes yeux le suivirent tout en gardant ma tête bien droite. Quelle technique ! Il était en train de discuter avec la professeure mais j’étais trop éloignée pour bien entendre. Je supposai qu’il devait se plaindre. Mais, est-ce qu’on peut vraiment se plaindre que des élèves viennent nous parler ? Très bonne question.
Lorsque Madame Felis se leva, son regard me fit froid dans le dos. Visiblement, elle ne semblait pas avoir oubliée que je n’avais pas obéis à son autorité. Dommage pour moi… Pour l’heure, heureusement, elle se dirigeait simplement vers un couple en train de se disputer à l’arrière. Dis-donc, il s’en passait des choses au fond ! Je regardai ma voisine à côté de la fenêtre. La demoiselle semblait déjà au pays des rêves, bouche ouverte et tête inclinée. Le plus drôle dans ce genre de voyage, c’est bien de regarder les élèves qui dorment. Leur tête sont généralement assez drôles. À ma connaissance, personne n’est très glamour quand il s’agit de dormir dans un car.
La voix de notre professeure me ramena sur Terre. Rebelle ? Moi ? C’était bien la première fois que j’étais surnommée ainsi.
— Chef de rangée ? Mais je n’y pourrai strictement rien si le couple au fond se dispute à nouveau ! Comment je suis censée tous les garder calme sachant que je n’en connais aucun en plus ?
Je me voyais déjà en train de surveiller le feu. C’était impossible qu’aucun élève de ma rangée ne se plaigne ou ne se mette à faire du bruit… Il suffisait que deux filles se mettent à prendre un fou rire ou bien que quelqu’un ne partage pas son accoudoir et j’étais foutue. Je tournai la tête sur la gauche, vers mon collègue de chef de rangée.
— Ce n’est pas un peu sévère ? On parie combien qu’il va bien y avoir un idiot pour faire du raffut ?
Je laissai fortement retomber mon dos contre le siège en soufflant bruyamment et en croisant les bras. À vingt ans, j’avais actuellement l’air d’une fille de seize ans complètement contrariée. Mais je l’étais justement ! Et la dernière phrase de Madame Felis termina de m’achever sur place.
Sujet: Re: Sortie scolaire ! Ven 7 Oct 2016 - 3:14
sortie scolaire ! « ft. Perséphone, Lynna & Duncan
Chef de rangée, c’est quoi cette blague ? Bellamy a toujours trouvé injuste le fait que certains paient pour les erreurs des autres, mais il se sentait encore bien plus indigné lorsqu’il en faisait lui-même les frais – forcément. En plus, ils allaient inévitablement avoir du boulot, surtout avec l’espèce d’énergumène « je-passe-techniquement-en-A-à-la rentrée » blablabla, tout le monde s’en fout. Il a pas retenu son nom, il a pas envie de le retenir et il a pas envie d’apprendre à la connaître ou quoi que ce soit d’autre.
Déjà, le fait d’avoir reçu injustement un statut aussi ingrat le mettait hors de lui, alors il préférait ne pas se mêler à une personne avec laquelle il n’avait aucune chance de s’entendre. Bah oui, monsieur est fatigué alors monsieur a envie d’assassiner la moitié des élèves. Genre, comme si monsieur était le seul à être dérangé par le vacarme que pouvaient faire certains élèves.
Bref.
C’est bon Bellamy, t’as assez ragé comme ça. Il entend les plaintes de sa camarade de galère et lâche lui-même d’un ton sarcastique : « Bah, on aura cas en faire passer un ou deux à travers la fenêtre arrière. » Merci pour cette radicale, mais excellente idée, monsieur « je-passe-techniquement-en-A-à-la rentrée ».
Le C se tourne vers l’autre chef de rangée qui lui adresse la parole. Il affiche un sourire amer en croisant les bras. « C’est carrément sévère, ouais. Mais le bon côté positif de la chose, c’est qu’au moins on aura chaud près du feu. » Ouais, merci Captain Obvious. Mais, c’était bien la seule chose positive au final. Du moins, à laquelle il pensa sur le moment.
« Alors, quel est donc votre prénom, chef de rangé de droite ? » Il trouve personnellement cette phrase d’accroche plutôt pas mal. D’accord, c’était ridicule. Parfaitement ridicule. « Je suis Bellamy. Probablement l’un des élèves que Madame Felis apprécie le moins dans ce bus. » À moins que ce ne soit qu’une impression.
Sujet: Re: Sortie scolaire ! Ven 21 Oct 2016 - 9:35
Perséphone & sa classe
Heureusement pour mes nerfs et moi, le reste du trajet se passa sans trop d’encombre si on oublie les embardées du car dans les virages qui rendirent malade la moitié du bus. Ils ont plus de santé ces jeunes… Mes petits chefs de rangée accomplirent leur rôle à merveille, en même temps vu qu’ils avaient tous la tête dans des sacs, ou dans des oreillers de fortune, c’était pas compliqué. Le bus s’arrêta enfin à la lisière d’une forêt, avant que les portes ne s’ouvrent, je rappelais à mes élèves les règles évidentes de bonne conduite et qu’à la moindre incartade on rentrait parce que je ne pouvais pas gérer toutes une classe d’insurbordinateur. J’ai aussi du définir le mot « insubordinateur ». Non Kévin, ce n’est pas un Super Ordinateur du futur.
-Enfin, je tiens à vous rappeler qu’il peut vous arriver ce que vous voulez puisque vos parents ont signé une décharge me dédouanant de tout accident physique. Essayez juste de ne pas vous perdre ça m’embêterait d’appeler la gendarmerie locale pour retrouver un groupe de mage adolescents.
Nous avons enfin pu descendre du transport scolaire et nous étirer un peu les jambes. Il y avait encore un soleil chaud et radieux pour cette période de l’année, on allait pouvoir profiter du beau temps encore un peu. Je fit signe à chaque élève de récupérer son sac et de se diriger vers la forêt. A priori on ne risquait rien, les monstres ne sortaient que la nuit. Ma blague ne fit rire personne, et fit même flipper certains élèves. Okaaaaaaaay, ça commence bien ! Une fois la troupe au complet, nous pouvions avancer dans la forêt jusqu’au point de camping, en bonne prof je leur réservais la surprise de la petite plage qui nous attendait de l’autre coté.
-On y est presque, encore un petit effort et on pourra commencer à installer le campement.
Au moment ou je disais ça, nous débouchions sur le terrain ou du moins ce qu’il en restait… Il y eut un blanc pendant le moment où je constatais l’étendue des dégâts : C’est comme si la forêt avait été retournée par une pelleteuse, des arbres étaient complètement arrachés et étendue au sol comme des mikado, la terre était informe, par miracle, les locaux sanitaire avait survécu mais quand quel état étaient ils ? La jolie clairière ouverte sur le ciel était devenu un champ de bataille végétal. Quand le chauffeur m’avait parlé de la mini tornade qui était passée par ici, je pensais qu’elle avait épargné la forêt mais apparemment non. Les élèves avaient l’air dépité, je me devais d’agir en adulte responsable et de leur remonter le moral.
-Vous savez quoi ? Derrière tout ça, il y a une plage !!! Surpriiiise !
Je commençais à refaire un flop quand je vis quelque sourires s’animer sur les visages des mes élèves. Ça faisait chaud au cœur quand même. Bon assez de mièvreries, il faut que je me rappelle que c’est avant tout du bétail énergique, na. Je remontais mes manches, posais mon sac à dos et sépara le groupe en plusieurs parties.
-On va remettre un peu d’ordre ici ! Les élèves dotés d’une puissance extraordinaires, les forts, les musclés etc. Vous vous chargerez de déboiser tout ça. Vous enlevez les souches mortes, les troncs en travers etc. Ceux qui ont des dons avec les éléments, vous redonnerez forme au terrain, vous ferez venir de l’eau sur le campement et vous balayerez ce qu’il reste avec un bon courant d’air. Les autres vous venez avec moi on va aller sur la plage pour voir ce qu’on peut récupérer d’utile au campement.
Contre toute attente, les élèves s’activaient déjà et je vit Bellamy se diriger vers le groupe des forts, je sortit mon listing et vit qu’il avait à présent un pouvoir de Berserker. J’avais bien fait de ne pas trop l’embêter dans le bus au final, et je savais que si il débordait je pouvais aisément ponctionner son énergie vitale. Ceci dit, il avait plutôt l’air flegmatique je ‘avais pas trop de soucis à me faire. Je levais mon pouce vers lui pour lui signifier qu’il faisait du bon boulot. C’était ironique mais pour le coup on était sûrs d’avoir du bois pour le feu.
-Aller mon groupe on avance vers la plage ! Tu sais pêcher toi ?
J’avais posé ma question à Lynna qui avançait pas loin de moi, à priori elle ne se rangeait ni dans une groupe, ni dans l’autre, d’après mes souvenirs elle pouvait se changer en créature mythologique, voila qui éveillait ma curiosité. Si elle se changeait en sirène se serait bien pratique.
Hrp : Duncan ne répondant pas, j’ai décidé de sauter son tour…n’hésitez pas à faire avancer l’action comme le souhaitez soit dit en passant !
InvitéInvité
Sujet: Re: Sortie scolaire ! Dim 6 Nov 2016 - 15:32
Sortie scolaire
▬ feat Perséphone, Duncan & Bellamy
Je ne fus pas vraiment surprise de voir mon coéquipier aussi ravi que moi.
— Je pense que c’est une bonne idée. Tant pis si on en perd un ou deux en route, ils n’ont qu’à se taire, lançai-je au chef de rangée à ma gauche. On aura peut-être chaud près du feu, mais super le confort pour pouvoir dormir !
Toujours énervée, mes bras restent serrés sous ma poitrine.
— Salut Bellamy, moi c’est Lynna. Et, je t’en supplie, ne me vouvoie pas, je ne suis pas si vieille que ça ! fis-je en grimaçant. Mais rassure-toi, elle ne semble pas plus m’apprécier que toi. Pourtant, je ne pense pas avoir fait quoi que soit.
Le reste du voyage se passait sans trop d’encombre, hormis quand ma voisine se mit à être malade et à ne faire que vomir dans un sac. Heureusement que je ne suis pas facilement dégoûtée, sinon je l’aurais vite rejoint. Au départ, je discutai un peu avec Bellamy, nous plaignant de ce rôle de chef de rangée injuste. Ensuite, je dégainai mes écouteurs afin de faire disparaitre le bruit des élèves malades en train de vomir. Je craignais par avance le retard ! Je ferai peut-être une suggestion générale en demandant aux personnes malades de se mettre devant, avant d’entamer le retour.
Avant de descendre, Madame Felis nous fit le speech général sur les bonnes conduites à tenir. Toujours aussi barbant celui-là. Quand je pus enfin mettre un pied en dehors du car, je profitai de l’air pur de la pleine nature. Finalement, tout ce trajet valait le coup ! Je récupérai rapidement mon sac et suivit la troupe en direction de la forêt. C’était magnifique. Les rayons du soleil perçaient entre les feuilles et chatouillaient parfois ma peau. Quelques chants d’oiseaux retentirent. La nature commençait déjà à me ressourcer ! J’avais hâte du moment où nous pourrions poser tout notre bazar afin de profiter de ces beaux moments. Sauf qu’une surprise nous attendait et, visiblement, Madame Felis ne semblait pas au courant. Le moral de tout le groupe chuta lorsqu’un horrible spectacle se dévoila devant nos yeux. Les arbres étaient étendus sur le sol et semblaient avoir été arrachés avec violence. La terre elle-même était toute retournée. L’annonce d’une plage derrière ce massacre ne sut me rendre mon sourire.
Je revins à moi lorsque notre professeure prit les choses en main et demanda aux élèves d’user de leur don pour redonner un peu d’allure à notre campement. Malheureusement, de par mon don, je ne semblais pas trop utile… Je suivis donc le petit groupe qui ne pouvait aider ici en direction de la plage. Je sursautai lorsque Madame Felis me posa une question. Je grimaçai.
— Euh… Non pas du tout. Mais je sais voler ! Je ne sais pas si ça peut être utile. J’aimerais vraiment pouvoir faire quelque chose.
Je baissai les yeux. J’étais encore toute retournée par notre découverte.
— Si vous voulez, je peux faire les aller-retours entre la plage et le campement avec les quelques choses que nous trouverons. Cela nous ferait gagner du temps !