« La danse est l’art de tout dire avec des gestes. »

« Qu’est-ce que je vais bien pouvoir mettre ? »
Allongée sur ton lit, voilà ce que tu te demandais. Pourtant, ce n’était pas le choix que tu avais, peut-être trop grand, ce qui expliquait que tu ne saches pas quoi porter pour ce soir Calliope ? Probable. Le fait de ne pas savoir ce que ton cavalier porterait semblait tout autant te contrarier… tu avais peur de ne pas être accordée avec lui. Tu ne voulais pas non plus trop en faire, mais ne pas non plus tomber dans le banal cliché.
Haha que c’est compliqué d’être une fille hein Calli ? Et oui c’est ça d’avoir un vagin chérie, on va te regarder, te détailler de la tête aux pieds, te juger, te dire de belles choses sans les penser… comment tu le sais ? Parce que tout le monde est pareil. Voilà ce que ce dit la télépathe en toi, mais la fille, de seize ans à peine, veux croire que non, que pour une fois… Enfin, tu voudrais encore y croire, tu voudrais ne pas à avoir à jouer ce rôle uniquement parce que cette part de toi tu l’as suicidée il y a déjà longtemps.

Un long soupire t’échappe. Lentement tu te redresses, balayant la pièce du regard. Fronçant les sourcils à tes colocataires. T’espères au fond de toi qu’aucuns d’eux n’aura était invité au bal, ou même ne s’y pointera seul, non parce que tu trouve que tu vois déjà trop leurs têtes. Surtout celle de Cassiopée, que tu dois te cogner en cours en plus.
Coup d’œil en direction du réveil, il est temps pour toi d’aller te préparer.

Dans un grand claquement, tu ouvres le placard qui t’appartiens et saisi cette robe que tu n’as jamais mise. Cette robe que t’as acheté cet Été pendant un des jours avec. Pendant un de tes jours plus excentrique. Tu attrapes les talons qui vont avec, pas trop haut, sept centimètres en fait, tu seras un chouia plus petite que ton cavalier. C’est ainsi que tu te dirige vers la salle de bain.

▬ Que personne ne me dérange, sinon je vous atomise tous autant que vous êtes.

Toujours autant d’amour à l’égard de tes colocataires Calliope.
Une demi-heure plus tard tu es prêtes, ou presque.
La robe tu l’as mise, les talons aussi. Le maquillage est léger, vaut mieux quand on voit toutes les couleurs et les plumes sur la robe, si t’étais partie dans l’otique du pot de peinture, t’aurais jamais demandé à Shun d’être présentable. ‘Fin t’as déjà des doutes sur ta tenue… tu tournes sur toi-même, observant ton reflet sous tout les angles possibles. T’as pas l’impression qu’il manque quelque chose. C’est peut-être l’effet visage dégagé qui te fait bizarre, pourtant t’es habituée aux chignons, et mieux que personnes. Tu balayes tes doutes d’un mouvement de la main et sort de la salle de bain.

Tu n’accordes pas la moindre attention à ceux qui sont encore présents dans le cabanons, ils sont peut-être tous là, mais tu t’en fiche comme de presque tout en fait, mais faut avouer que leur misérables vies ne captent pas une once de ton attention. C’est le meilleur moyen que t’as trouvé pour avoir la paix dans cette cohabitation forcée… oui parce que clairement, il y en a qui se plaignent de leur familles, c’est vraie, on ne la choisi pas, mais à Prismver on ne choisit pas les gens qui vont dormir avec vous. Tu secoue la tête Calliope et prends la pèlerine noire qui est sur ton lit, Shun doit être dehors, il est 19h30 et c’est l’heure qu’il a donnée pour venir te chercher. Même s’il a du retard, tu préfère encore attendre dehors que passer une minute de plus dans ce que tu es censée appeler « chez toi » ou encore « ta chambre ».

Tu t’extirpes, refermant la porte derrière toi. Il fait froid, tu sens l’air sur tes jambes nues et tu espères même si tu n’es pas frileuse, que la Grande Place aura bien été aménagée pour l’occasion. Doucement, tu pivotes Calliope, pouvant aussi bien faire face à Shun Xiang qu’au vide.

Tenue (elle donnera plus tard son cadeau à Shun ♥) :

© YAM for Prismver

Shun.
Magnifique.

Tu ne sais pas si la surprise se lit sur ton visage, en fait, tu ne sais même pas si c’est de la surprise. Tu veux te dire que tu t’attendais à quelque chose d’original, oui, mais pas à ce que cela te laisse sans voix.
L’effort qu’il affichait sous tes yeux était des plus visibles, même un aveugle en aurait eu conscience. Calliope, tu savais ce que cela représentait pour lui, tu en savais beaucoup, trop, pour avoir eu la curiosité de déjà t’êtres promené dans son esprit. Tu ne pouvais donc pas le repousser et à aucun moment cette idée ne te traversa l’esprit. Shun était sublime ainsi, uniquement les abrutits auraient pu le trouver ridicule. Il t’avait invité toi, toi Calliope, pourriture incarnée de l’Enfer lui-même. Tu aurais pu être méchante, mais pourquoi faire ? Shun il est gentil, un peu niais des fois, sincère et… tu ne crois pas qu’il te voit comme quelqu’un de mauvais.

Délicatement tu te reprends, lui rendant son sourire ainsi que son regard, tanguant entre le défi et l’amusement. Tu lui lâchas le fond de ta pensée avant de t’agripper au bras qu’il te tendait.

▬ Tu es absolument parfait.

Il t’entraina dans son sillage, avant de te complimenter. Tu ne sais pas si c’est ces quelques mots dis sans la moindre once de gêne dans la voix, ou le regard en biais qu’il te lança, qui te toucha le plus. Peut-être un peu des deux. Cette spontanéité sincère et à la fois touchante chez Shun, a le don de te laisser un peu fébrile. Comment peut-on encore trouver le temps de sourire après tout ça ? Le genre de question que tu te poses le plus sur lui. Une certaine admiration tu éprouves ; même si ton passé est largement dérisoire par rapport au siens.

Tes pensées flottes durant le trajet, aucun de vous deux ne semblait bien bavard, en un sens il te tardait d’arriver. Retrouver un peu de chaleur et aussi pour pouvoir retirer la pèlerine qui cachait en grande partie sa robe.
La Grande Place avait semblait-il était aménagé, pour ton plus grand bonheur. Pourtant tu avance perplexe devant ce garçon à l’entrée, qui fait boire des verres d’eaux… un sourcil levé, il vous explique avec Shun que pour rentrer il faut boire. Tu te souviens avoir lu quelque chose sur l’intranet avec un lien entre les pouvoirs et… Enfin, tu bois ton verre et suit Shun à l’intérieur du chapiteau. Au début tu pensais tomber sur le bal directement, mais non, deux chemins s’offrent à vous et… cela ne t’étonne pas une seconde de la part de ton cavalier, qu’il prenne GUERRIER, tu aurais fais de même à sa place. Découvrant un paquet de bonbons posé sur une table, tu en pioche un à l’instar du chinois qui le met immédiatement en bouche et t’entraîne à nouveau, cette fois-ci vers la salle.

C’est fantastique. Pendant un instant ton regard se perd en direction du plafond qui est en fait un ciel, pleins d’étoiles. C’est la voix du Shun qui te ramène à l’instant présent. Un rire t’échappe. La soirée sera d’autant plus drôle s’il se retrouve forcé de parler en rimes, contre son gré. Cela te fait penser à ton propre bonbon, toujours dans ta main, que tu glisses dans ta bouche, croquant dedans.
A la tête de ton cavalier, tu comprends plus que rapidement que cela touche ton physique et ton premier reflexe est de vouloir t’attraper les cheveux… c’est là que tu vois tes mains, puis tes bras et tes jambes : roses. Rose comme les pointes de tes cheveux que tu as l’habitude de teindre. Ton teints a clairement viré rose vif et… un rire incontrôlable te prends. Tu rigoles, parce que tu imagines la réaction qu’aurait pu avoir une fille après des heures de préparations ; l’impression de passer pour une cruche. Ce n’était pas du tout ton cas. Fière de cette couleur qui t’allait à ravir, il faut l’avouer Calliope, tu retires la pèlerine noire et dévoile ta robe extravagante. Un large sourire à Shun et cette fois-ci, c’est toi qui l’entraine, sur la piste de danse.

▬ Nous sommes magnifiques, Shun et je veux déjà danser !

Enthousiaste comme jamais, tu étais clairement dans ta bonne période Calliope, prête à t’amuser. Tu balance ta veste sur la première chaise libre que ton regard capte et reviens plus proche de Shun, dont tu n’as en fait pas lâché la main. Tes lèvres bougent, prêtes à dire quelques choses, mais… tes sourcils se froncent… tu regarde autour de toi et il ne te faut pas plus d’une dizaine de secondes pour comprendre : télépathie. Les yeux grands ouverts, tu vas pour en informer Shun, mais c’était sans compter sur l’arriver sur scène de Loïs Prismver. C’est avec un air las et pas enjoué pour un sous, qu’elle vous annonce le coup du verre d’eau et le retour des pouvoirs ; la non-fermeture de l’école, avant de s’éclipser aussi vite qu’elle est arrivée.

▬ En voilà une de bonne nouvelle !

Nouveau regard vers Shun, interrogateur, lui demandant s’il est prêt à danse ; parce que quand la prochaine musique va commencer, tu es bien prête à le faire danser toute la nuit. Mais avant, tu bloques ton don qui est de retour, pas besoin d’entendre dans les pensées des autres ce soir et encore moins celles de Shun.


© YAM for Prismver