Carton [ PV Hayden Park] [Fini]

Carton

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Il m’avait envoyé son lézard. Après avoir essayé de me saisir de message pendant une dizaine de minutes, j’avais fini par parvenir à le faire sans toucher l’animal.
Il me donnait rendez-vous, à ma cabane, pour me rendre mes affaires. Il faudrait que je lui rende ce que j’avais gardé de lui alors…
Son message ne comportait rien de plus qu’un jour et une heure. Froid. Il ne voulait vraisemblablement plus avoir affaire à moi.

Depuis ma dernière rencontre avec lui, où ma culpabilité m’avait rongé, je m’étais débarrassé d’elle. Oui je l’avais quitté. Ok, je ne l’avais pas fait proprement mais je l’avais fait. Et j’estime qu’a notre âge, penser d’abord à soit n’est pas une tare. Pourquoi vouloir à tout prix se projeter. J’avais fait ce qui me semblait le mieux pour moi.

Toujours est-il que Lance semblait m’en vouloir. Et ça, je ne parvenais pas vraiment à me l’expliquer. J’avais été absent du pensionnat plusieurs mois. Il avait largement eu le temps de se remettre de cette rupture. Je n’avais même pas entretenu de lien avec lui. Pas de messages, pas d’appels, rien. Et pourquoi est-ce qu’il ne comprenait pas ce que je pouvais ressentir ? Ça semblait tellement naturel pour moi.

Le jour J fini par arriver. Il devait venir. J’étais seul dans ma cabane. Etendu sur mon lit, devant un cahier. Je me tapotais la lèvre inférieure avec un crayon, cherchant désespérément l’inspiration pour l’un de mes devoirs de mode. Rien ne venait.

Un bruit. Quelqu’un frappe à la porte. A ce moment, j’ai complètement oublié la venue de Lance. Je me lève, lentement, en prenant mon temps. Je m’étire tout en baillant. Je me vois dans le miroir. C’est en boxer que je vais ouvrir. Je n’ai pas vraiment envie de me rhabiller.

Ce n’est qu’en ouvrant la porte que je me souviens de la venue de Lance. J’avais complètement oublié de préparer ses affaires et j’étais là, à moitié nu face à celui qui était dorénavant mon ex. SU-PER.
Un sourire gêné s’était étiré de lui-même sur mon visage tandis qu’un rire tout aussi gêné que mon sourire sortait de mes entrailles.

« Lance… Je pensais que tu passerais un peu plus tard. » Je faisais mon possible pour paraître le plus naturel possible. Comme si le fait qu’il me voit ainsi m’importait peu. « Je n’ai pas préparé tes affaires… Entres une minute si tu veux, je vais récupérer tout ça. »

Rapidement je me détournais de lui. Inutile de m’habiller maintenant. Il m’avait déjà vu. J’allais dans ma chambre et fouillait mon placard à la recherche de ses quelques bricoles qui lui appartenaient. Puis du coin de l’œil, je le regardais. Il était beau. C’était vraiment un beau garçon. Et cet air déconfit lui ajoutait un charme.
je me concentrais sur ma fouille.
A nouveau mon regard se détournait et alors que je le regardais, je sentis une chaleur s’allumer au bas de mon ventre. Mauvais signe. Ce n’était pas le moment de se laisser envahir par le désir. Vraiment pas. Puis pas avec mon ex qui semblait avoir du mal à contenir ses larmes.
Et pourtant mon corps me hurlait le contraire.
Je mettais toute ma volonté à me concentrais sur ma recherche. Et finalement, je cru avoir tout trouvé. Je retournais auprès de Lance. J’avais chaud. J’étais en sous vêtement et j’avais chaud. Incompréhensible. Enfin non. Tout à fait compréhensible mais je devais, pour mon honneur, réfrénait mes ardeurs.

Finalement c’est le désir qui eu le dessus lorsque je saisi Lance par le col et qu’en me hissant sur ma pointe des pieds je vins l’embrasser.
Puis j’eu un geste de recul. Je le repoussais.

« Désolé, je ne sais pas ce qui m’a pris. » J’avais les joues rouges. Sans le voir, je pouvais le sentir. Puis dans un autre élan, « Et puis merde, je suis pas désolé ! » A nouveau je vins l’embrasser mais en me collant contre lui cette fois.

Et de ma main qui était revenu sur son col, je le tirais vers mon lit.

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Tout c’était enchaîné rapidement. Trop rapidement. Je n’avais pas pu contrôlé le désir qui m’avait soudainement envahi. Sans réfléchir j’avais traîné celui qui était mon ex dans mon lit et ce qui devait arriver était arrivé. On l’avait fait. On avait couché ensemble.

Super merde.

Comment j’avais pu laisser une telle chose se produire ? Mon ex. Pas n’importe qui, non. Mon ex, ce garçon sensible qui avait toujours des sentiments pour moi. Et moi, qu’est-ce que j’avais fait ? Profité ? J’avais profité de lui et de son amour pour assouvir mes besoins ; Bravo Hayden. T’as fait fort cette fois.

On finissait tout juste notre affaire qu’il quittait le lit d’un bond, attrapant ce qu’il lui fallait pour se couvrir.

« On aurait pas dû. »

Tu m’étonnes qu’on aurait pas dû. Il avait l’air dépité. De mon côté, je me sentais honteux. Putain. Pourquoi j’avais fait ça ?
Je ne disais rien. Je restais nu, sous un simple drap. Toujours allongé, fixant le plafond.

« Maintenant on fait quoi ? Pour toi ce n’était rien n’est-ce pas ? »

Je me redressais aussitôt.
D’abord un râle. Puis mon regard vint se poser sur Lance.

« Non… Enfin si. Je ne sais pas. Si la question est « Tu m’aimes toujours ? » Alors c’est non. Non je ne t’aime plus. Mais… » Je marquais une pose, ne sachant quoi dire. Je luttais avec moi-même pour ne pas le quitter des yeux. « Rah. Non ce n’était pas rien pour moi. Si je ne t’aime plus comme tu m’aimes, je t’aime au moins comme un ami et comme celui avec qui j’ai passé de bons moments. Je ne voudrais pas que l’on devienne de parfaits inconnus qui n’échangent même pas un regard quand ils se croisent… Je… » Ca n’était vraiment pas facile et il faut le dire, je m’étais compliqué la tâche. « Puis merde Lance ! » Sans le vouloir, j’haussais le ton. « Merde ! Non tu n’es pas rien pour moi, y a pas grand-chose à dire de plus que ça ! »

A mon tour je sortais du lit, complètement nu. Sans me presser j’attrapais le seul vêtement que j’avais sorti pour l’enfiler. A quoi bon faire vite ? Il m’avait vu nu et plus d’une fois, pas de raisons d’être gêné.
Tandis que j’enfilais mon boxer je reprenais :

« Et pour ce qui de ce qu’on fait… On peut rester amis, voir un peu plus, selon ce que tu voudras. En revanche, on n’en parle à personne. » J’avançais vers lui, pour le fixer avec dureté. « Personne, tu m’entends ? ».

Je retournais m’assoir sur le bord du lit en poussant un soupir à mi-chemin entre le soupir de soulagement et celui de dépit.  Soulagé d’avoir pu lui dire tout ça et dépité d’avoir fait ça avec un garçon qui était, n’ayons pas peur des mots, amoureux de moi.

« Bon… Je sors mes affaires du carton et tu repars avec les tiennes ou alors tu veux faire quelque chose d’autre ? »

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"Non, c'est bon, je vais retourner à mon bungalow. Je veux que cela soit clair entre nous, oui, je céderais à tes avances, car, je tiens toujours à toi, mais, écoute-moi bien. Je coucherais avec qui je veux et surtout, un moment ou un autre, je ne serai plus amoureux de toi donc, tu n'auras plus aucune emprise sur moi, tu as compris?"

Aucune emprise sur lui ? Mais qu’est-ce qu’il racontait. Rien n’avait de sens. A ses yeux j’étais devenu un simple monstre manipulateur qui n’hésiterait pas à se servir de ses charmes. Super. Vraiment super.
Que pouvais-je répondre à ça au juste ? Pas grand-chose. Je me contentais alors de lâcher un long soupir.

Il se rhabillait aussi vite que possible. L’image était triste et comique à la fois. Il voulait me fuir, mais le voir se débattre avec ses vêtements était à mourir de rire. Et c’est surement ce que j’aurais fait si la situation avait été moins complexe.

« Je pense que c'est mieux que j'y aille... "

Oui, effectivement ça valait mieux. Me prendre dans la gueule que j’étais juste une tique qui ne désirait qu’avoir un jouet humain m’agaçait assez.
Je ne comprenais pas vraiment comment j’avais pu passer d’être « adorable » à la catégorie de monstre sans cœur à ses yeux.

« Ecoute, tu ne m’appartiens pas et je ne te demande pas d’être fidèle puisque nous ne sommes plus un couple. Et je ne veux pas avoir une emprise quelconque sur toi. Tu es fatigant. Tu crois sérieusement que je me donnerais du mal à essayer de te convaincre que je t’apprécie si je voulais juste te garder à la bonne. Je peux coucher avec des dizaines de mecs, alors crois moi, si ça n’était que pour le cul, j’irais coucher avec tout le monde, sauf mon ex. » Je reprenais le souffle que j’avais oublié de récupérer au long de ma tirade. « Je pense aussi que tu devrais y aller. On se reverra quand tu te seras ressaisi et que tu comprendras que je ne souhaite pas uniquement te voir souffrir et coucher avec toi. »

Je me levais du lit d’un bond. Et j’allais chercher le carton rester dans la pièce mitoyenne.

« Je range tes affaires et tu pourras rentrer. »

Toujours vêtu d’un simple boxer, je saisissais ses affaires que je jetais négligemment dans le carton. A quoi bon continuer de tenter vainement de faire bonne impression.
Je finissais d’entasser ses affaires dans le carton avant de m’en saisir et de me positionner face à lui et de frapper son torse avec le carton.

Mon regard planté dans le sien je lâchais sèchement : « Voilà. Tu peux partir. »

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