Chut, c'est de l'art [PV Aslinn]

L'ennuie c'est mortel. Quand j'étais un A j'avais tellement de choses à faire entre les cours et le reste que c'était impossible de s'ennuyer mais maintenant que j'étais en D c'était différent. Même si les D s'ennuyait rarement en général parce qu'il y avait toujours quelque chose à faire, un anniversaire à fêter, une raison de faire la fête tout simplement, aujourd'hui je m'ennuyais. Et pourtant j'avais essayé de trouver quelque chose pour m'occuper mais c'était le néant. J'avais plus de livre à lire, plus rien à regarder, pas de devoirs -enfin si mais je les faisais plus par peur de devoir remonter en A- et en plus je ne travaillais même pas. Qui aurait cru que devoir rester en D demanderait autant d'efforts. Alors que pas mal d'élèves bossaient à fond pour pouvoir monter de classe, les pauvres.

Du coup, après avoir passé plusieurs minutes seul, ce qui était déjà beaucoup pour moi, dans ma chambre à me tourner les pouces et à observer la pile de papiers et devoirs sur mon bureau, une idée germa dans mon esprit quand mes yeux se posèrent sur mon classeur ou était marqué au feutre noir Arts Visuel, Photo. Aslinn avait le même cours et il m'avait parlé il n'y avait pas longtemps d'un devoir chiant qu'il avait à faire pour cette matière. Le thème était un truc du style "Art et couleur" si mes souvenirs étaient bon. Sans plus attendre j'attrapais un post-it pour y écrire un message que je confiais ensuite à Framboise. Finalement les devoirs allaient peut-être être intéressant. J'abandonnais mes vêtements sur mon lit pour enfiler un jean ainsi qu'un t-shirt que je ne mettais presque plus à cause des multiples tâches qui ne partaient plus. La plupart d'entre elles dataient de soirée bien arrosées qui avaient dégénéré, surtout pour moi. Je les gardais parce qu'on avait toujours besoin de vêtements crado au cas ou et j'en aurais justement besoin aujourd'hui. J'aurais peut-être du prévenir Aslinn d'ailleurs, tant pis. Donc vêtements check, il me restait encore 45 minutes avant l'heure du rendez vous. Assez pour manger mon goûter tranquillou devant Grey's Anatomy que j'avais re commencé et pour aller vérifier que la salle était libre et virer les occupants au besoin. De toute façon à cette heure la ça ne pourrait être que des élèves, ou limite un prof mais définitivement pas une classe.

45 minutes plus tard, j'attendais devant la salle d'art plastique après avoir gentiment demandé à un groupe d'élève de me laisser la salle pour réaliser "un projet important". Ce que les gens pouvaient être naïf, j'avais même pas eu besoin d'utiliser mon pouvoir il avait suffit de leur dire que j'avais un devoir à faire pour mon cours de photo et que j'avais besoin de la salle. Ce qui n'était pas faux. Après durant le temps restant, j'avais mis les dessins et autres projets que les élèves avaient laissé dans la salle à l'écart et les avait recouvert d'une des bâches blanches qui trainaient. Je me sentais un peu coupable quand même, mais juste un peu.

Quand j'aperçus la tête blonde de Aslinn au détour du couloir un grand sourire s'étira sur mon visage et je me précipitais vers lui pour le prendre dans mes bras.

— Liliiiiiiii ! J'ai prévu un truc de fou tu vas voir, je suis sûr que ça te plaire !

Je le lâchais pour me retourner et pousser la porte de la salle en invitant Aslinn à rentrer.

Je souris en voyant que Aslinn avait carrément l'air opé pour mon petit plan même s'il ne savait pas encore exactement ce que c'était. En même temps il aurait fallut qu'il soit malade pour ne pas aimer parce que même sans savoir ce que j'avais prévu, Lili me connaissait et quand je planifiais un truc fun, je le faisais pas à moitié. Même si l'idée de faire des glissades à poil sur la peinture ne m'avait pas effleuré l'esprit. Mais ce n'était pas trop tard après tout, et ça pouvait même être une très bonne idée d'ailleurs. Les prof allaient nous détester. Dommage qu'on ai pas eu de toboggan ou ces grandes piste en plastique qu'on utilisait l'été pour faire des glissades sur de l'eau en maillot. Ou pour faire des jeux d'alcool. De toute façon tout pouvait se transformer en jeu d'alcool.

— Oh pas mal ! J'y avais pas pensé mais pourquoi pas ! Ça serait perf en photo de profil sur un site de rencontre

Parfait pour faire fuir mais d'un autre côté c'était un bon moyen de faire le trie aussi. Non parce qu'une fille ne sachant pas s'amuser et pas capable de faire des trucs aussi fou et stupide que j'avais l'habitude de faire c'était ennuyant à mourir. Je rentre à la suite de Lili et ferme la porte avant d'enlever mes chaussures à mon tour.

— Je m'étais dis qu'on pourrait utiliser cette salle pour faire des conneries et faire passer ça pour ton projet pour ton cours de photo ! T'as dis que ton sujet c'était Art et Couleur ou un truc du style c'est ça ?

Après tout qu'est-ce que l'art ? Tant que la personne était capable de défendre son point de vue et le pourquoi du comment, c'était dans la poche. Et puis y avait bien des gens chelou qui peignaient ou écrivaient en s'enfonçant un stylo dans le cul et appelaient ça de l'art donc bon, eux à coté c'était gentillet ce qu'ils allaient faire. Et c'était de la peinture, la peinture ça partait et au pire, il suffisait de repeindre par dessus. Je me dirigeais vers le coin de la salle ou la peinture était stockée et ramenait les pots au milieux avant d'ouvrir ceux qui étaient encore fermés. Par chance, ils se retrouvaient avec un panel de couleur assez large comprenant des couleurs basiques dont les pots étaient les plus gros et d'autres plus spécifique comme la couleur argent, qui se trouvaient dans des pots plus petit. Petit mais suffisamment gros pour y passer un doigt.

— Au départ j'avais pensé à un truc du style redécorer la salle mais ton idée de faire des glissades nu m'a fait penser à autre chose : on pourrait utiliser notre corps pour peindre de jolies formes sur les rideaux ? Parce que franchement le blanc c'est moche et y a pas mal de blanc encore dessus alors on pourrait les décrocher, les étaler au sol et faire quelque chose de classe avec, t'en pense quoi ?

Et si ça pouvait en plus faire les prof avoir un air choqué et confus devant leur art c'était encore mieux. Comme ça à chaque fois que quelqu'un utiliserait les rideaux, ils seraient mort de rire. A condition que la direction les laisse bien sur. Je me dirigeais vers mon sac que j'avais posé dans un coin sous la bâche et récupérer mon téléphone ainsi que mes enceintes que je calais sur l'étagère avec le matériel avant de lancer un peu de musique. Parce qu'on ne travaille pas et on ne s'amuse définitivement pas sans musique.

Musique : Ok. Je me mis à chantonner et attrapait quelque pots de peinture avec des pinceaux, sait-on jamais, que je posais devant le rideau que Aslinn avait posé au sol. Y avait tellement de place libre, surtout en haut des rideaux, que j'aurais facilement pu y faire un dessin de moi taille réelle. Mais ça n'était pas vraiment intéressant et je n'étais pas aussi narcissique. Et ça serait surtout pas drôle. Je restais poser quelques secondes devant le rideau, les bras croisé sur mon torse en me demandant par quoi commencer quand Aslinn se mit à parler pour proposer une idée vraiment intéressant qui m'arracha un grand sourire.

— Pas mal ! Mais ça serait pas plus cool que je fasse carrément une empreinte du miens ? Comme ça, ça fait plus personnel, toussa toussa. On pourrait même faire des formes avec genre des fleurs.

Des fleurs en bites, c'était probablement l'idée la plus tordue que j'avais pu avoir. Mais cette fois au moins c'était pas ma faute, c'était pas moi avait commencé, bien que ça ne change pas grand chose au final. D'autant plus qu'au final c'était pas si tordu que ça quand on savait que certain artiste contemporain avaient peins avec un pinceau enfoncé dans le cul ou encore fait tombé des oeufs remplis de peinture de son vagin pour que, lorsqu'ils s'écrasent sur la toile en dessous, ils la remplisse de peinture. Ouais, l'art contemporain était... particulier. Et ils avait vu des choses ^pire que ça, tellement pire. Du genre chier dans une boite et vendre la boite en faisant passer ça pour de l'art ? Je ne savais pas ce qui était le pire entre faire ce genre de chose et acheter ce genre de choses mais dans les deux cas ça craignait. Mais au final ce qui était sur c'était qu'a côté de ce genre de performance, notre atelier peinture était tellement innocent.

Pour en revenir à la peinture sur rideau, avant de commencer à peindre quoique se soit il fallait choisir les bonnes couleurs. Parce que oui j'étais bien partie pour peindre avec mon kiki, après tout il était plus à ça prêt et il avait déjà fait pire, bien pire. Niveau couleur pour réaliser ma magnifique fleur, le rose me semblait être une bonne idée, du moins pour la première parce qu'on pouvait carrément faire un jardin de fleurs. Sauf que le rose ne faisait pas partie des couleurs que j'avais ramenée alors je retournais vers l'étagère pour y chercher le pot que je ramenais. Étape 2, ouvrir le pot de peinture et je n'aurais sincèrement pas cru que ça pouvait être aussi difficile. Il avait fermé leur pot avec quoi ? De la super glue ? Après avoir bataille avec un pinceau pour tenter de décoller les bords, je réussis à passer un doigt sur le couvercle et tirait d'un coup. Bonne nouvelle, le pot s'ouvris. Mauvaise nouvelle, j'avais tellement forcé que quand la résistance c'était évanouis, la peinture avait littéralement jaillis hors du pot, et le pot avait m'avait d'ailleurs échappé au passage, pour atterrir un peu partout à côté et aussi et surtout en plein sur Aslinn.

— Oups... Mais t'es mignon comme ça on dirait un dalmatien mais en rose...

Pendant quelques secondes il eu l'air en colère, à qui la faute hein ? Je ne pouvais pas le blâmer mais cette colère s'évapora aussi en aussi peu de temps qu'il ne m'avait fallut pour recouvrir Aslinn de peinture et dans les secondes qui suivirent, je me retrouvais avec une jolie trace de main sur le visage. Et tout comme Aslinn, un grand sourire apparu sur mon visage. Après tout la peinture ça partait, heureusement d'ailleurs qu'il s'agissait de peinture acrylique et pas une de ces merdes conçu pour jamais partir, et j'avais déjà prévu le coup en amont de toute façon. Au pire il aurait une jolie trace de main sur la joue pendant quelques jours, il avait connu pire.

— N'empêche, même avec du rose partout je suis sexy

Tout ce qui manquait c'était les cheveux long pour pouvoir faire comme dans la pub l'oréal et la ça aurait été parfait. Et puis Aslinn n'avait pas tord, vu que qu'on allait foutre, un peu de peinture sur la joue ne serait rien en comparaison. Par contre, faire des fleurs ok mais une question se posait : comment ? Parce que fait l'étoile de mer marcherait pour la toute première fois mais après il ruinerait la magnifique peinture si il continuait. Attendre que ça sèche était faisable mais trop long donc il ne restait plus que l'option deux. J'attrapais un pot de fleur vert que j'ouvrais ainsi qu'un violet et qu'un orange pour faire un véritable champ de fleurs de toute les couleurs. Je m'agenouillais en bas du rideaux, à côté des pots de peinture. J'avais hâte de peindre parce que j'étais loin d'en être à ma première conneries et rien qu'imaginait ce que j'allais faire me faisait mourir de rire. Mais, un légers détail me vint à l'esprit. Est-ce que c'était toxique ? Non parce que de base la peinture qu'elle qu'elle soit n'était pas conçu pour ça mais d'un autre côté, même si on s'en foutait partout sur la peau ça nous brûlait pas ou autres alors ça devrait aller non ? M'enfin c'est pas comme si me mettre un peu de peinture allait me faire finir comme l'autre la de Games of Thrones et j'avais l'intention de me laver correctement après dans tout les cas. J'avais même prit une bouteille d'eau et mon gel douche pour ça pour pouvoir aller me laver dans les toilettes après. Bref.

— Prépare toi à voir du grand art ! Autant ça sera tellement populaire que je deviendrais riche en vendant des tableaux peint avec ma bite, qui sait.

Heureusement pour moi, j'avais jamais été pudique de base, et même si je l'avais été, je m'étais tellement retrouvé dans des situations gênante, bourré et sobre, que ça m'aurait certainement immunisé. Je ne connaissais pas la honte, de toute façon on en mourrait pas s'emmerder avec ça ? En revanche, peindre s'avérait bien plus compliqué que prévu. Déjà parce que la peinture putain c'était froid, mais aussi parce que j'avais du mettre ma main dessous pour pas que ça goutte partout sur le rideau. Ensuite une fois l'excédent de peinture partit, il avait fallut que je m'agenouille, me penche sur le rideau et me contorsionne en m'appuyant sur une main pour réussir à faire un bout d'empreinte sur le rideau. Le côté positif, c'est que ça ressemblait vraiment à des pétales juste avec le bout qui était imprimé sur le rideaux. Je continuais à faire de jolies pétales violette, rajoutais un peu de jaune au milieu en laissant goutter la peinture, un peu de vert avec un pinceau pour dessiner la tige et le tour était joué ! Je reculais pour admirer mon chef d'oeuvre, en prenant de bien m'essuyer avec un chiffon que j'avais mouillé avant. Pas mal pour un début, ça ressemblait vraiment à un fleur au moins. Je tournais la tête vers Aslinn qui était toujours entrain de peindre sur le rideau et une idée germa dans mon esprit en voyant son jolie petit cul à la hauteur de mes mains. Je remis mon pantalon correctement et plongeait mes deux mains dans la peinture violette pour ensuite les faire claquer sur les fesses de Lili.

— Et hop ! Comme ça toi aussi t'as une jolie marque de main. Enfin deux plutôt. En plus le violet ça va bien avec le rose !

Je rigolais, ça pour être coloré elle l'était. Même essuyée, on voyait très bien quelle arborait une légère couleur violette et jaune au bout. Quelque part c'était beau quand même et ça me faisait me demander si ça existait les tatouages sur cette zone la. Ça existait probablement mais bonjour la douleur et rien que d'y penser de long frissons parcourait mon dos. C'était hors de question qu'une aiguille touche mes parties. En revanche il n'était pas exclu que je tente de me dégoter une peinture spéciale pour le corps et que je m'en serve pour peindre de jolies choses dessus cette partie sensible de mon corps. Peut être que ça plairait même à Del. Je m'écartais légèrement quand Lili me poussa pour voir, un grand sourire se formant sur mon visage.

— T'as vu ? Pourquoi pas un truc du style Fleur de vie ? Ça serait classe

Et ça restait dans le thème en prime puis qui dit bite dit sperme et c'était ça qui permettait aux femmes d'avoir des enfants et donc de donner la vie donc techniquement c'était pas si tiré par les cheveux que ça. Et les artistes adoraient les explication tirés par les cheveux non ? Les trucs ou on pouvait partir très loin dans les explications. En tout cas maintenant il allait falloir en faire plusieurs autres, de toute les couleurs. Mais d'abord j'avais un petit compte à régler avec Lili qui s'acharnait à me faire tout plein de petit points verts sur le visage. Bon certes c'est moi qui avait commencé mais c'était pas non plus une raison pour me laisser faire. Mais il ne valait mieux pas que je fasse ça sur mon oeuvre d'art, j'aurais les boules de la gâcher de la sorte.

— T'en fais pas je t'enverrais mes toiles et je t'en dédicacerais même une. Et je t'en ferais une immense pour ton mariage !

Oh oui une immense. Mais il était pas dit que la toile soit au goût de tout le monde, et ça me ferait de la peine de provoquer des malaise chez ses grands parents ou sa famille en général. Mais d'un autre côté, ça valait le coup juste pour pouvoir voir la tête qu'ils feraient. En tout cas j'avais encore largement le temps de penser à mon futur cadeau de mariage. Je m'écartais de la toile et plongeait mes doigts dans le pot de peinture rose et retournais vers Aslinn pour coller mon doigt sur son tee shirt et y dessiner de jolie coeur au niveau des deux tétons, mon sourire toujours collé sur mon visage. La prochaine étape fut d'ouvrir le pot de peinture rouge, de plonger ma main dedans et me précipiter vers Aslinn pour poser ma main sur son visage. Après avoir crié 'Attaaaaque' avant parce que toute attaque doit avoir son cri de guerre bien sur.

— Comme ça on ressemble tout les deux à des indiens !

Bon certes à la base c'était sur le rideau qu'on devait peindre et pas sur nous même mais c'était qu'un détail. En revanche le pot de peinture rose qui se renversa sur le bas du rideaux, heureusement à l'opposé de mon dessin, n'était pas un détail le laissant avec un air horrifié sur le visage que je tournais vers Lili.

Et là c’est le drame mais quelque chose de propre. En un clin d’œil, toi et Lili vous étiez retrouvé allongé sur le rideau dans la peinture jaune et rose. Comment est-ce qu’une telle suite d’évènement pouvait arriver sérieux ? Comment juste en renversant un pot de peinture ils pouvaient finir par tomber dedans ? Bon après ça le dérangeait pas tant que ça vu que j’avais prévu le coup et ça n’avait pas l’air de déranger Aslinn non plus donc dans mieux. Alors je me mis à rire à ne plus pouvoir en respirer et en avoir mal aux abdos avec Lili. Dieu que ça faisait du bien de rire comme ça ! On ressemblait à absolument rien maintenant et le rideau était, pour une bonne partie une immense tâche de peinture rose et jaune qui s’étalait sur le rideau à une vitesse grand V. Je continuais à rire allongé dans la peinture et quand je parvins enfin à me calmer au bout de plusieurs minutes je me retournais et attrapais le pot de peinture violet et plongeais ma main dedans avant de la ramener sur Aslinn et faire couler la peinture sur lui.

— Tu sais quoi ? On devrait faire des marques de nous sur le rideau ! On se recouvre l’arrière de peinture de toute les couleurs et on s’étale sur le rideau pour faire une jolie marque !

Oui la couleur arc-en-ciel ça faisait très gay, toussa toussa, mais j’étais loin de l’être et c’était jolie un mélange de couleur, c’était plus vivant. En revanche, j’avais pas envie que notre bourde gâche nos superbes dessins alors j’attrapais les pots de peintures vide et les fermés pour faire une pseudo barrière pour que la peinture arrête de s’étaler. En revanche, avec nos conneries on avait énormément remplis l’espace vide sur le rideau et on n’allait pas tarder à pouvoir décrocher le deuxième ! Toujours en souriant je trempais mon autre main dans le pot de peinture noir fraichement ouvert et déplacé loin du rideau, et apposait ma main juste en bas de mon œuvre d’art, en guise de signature. Parce que tout artiste qui se respecte signe son travail.
Mon regard s’attarda sur les pots de peintures alignés. Ça me faisait penser à une vidéo que j’avais vu ou l’artiste posait du scotch sur une feuille blanche en le coupant pour faire une forme, puis, alignait des crayons de cire en haut de la feuille et les faisaient fondre avec un sèche-cheveux pour qu’ils coulent sur la feuille et par-dessus le scotch. Le résultat était franchement beau et on pouvait aussi peut être faire un truc du style ?

— Tu veux commencer Lili ? Je m’arrêtais quelques seconds avant de reprendre, un grand sourire espiègle sur les lèvres Ou tu préfères qu’on se la joue façon bataille de boue mais avec de la peinture ?

Va pour la bataille de peinture alors. Ce n’était pas vraiment étonnant au final et je savais que ça se finirait certainement comme ça depuis le début. En même temps, en nous foutant tous les 2 ensemble dans une salle à faire joujou avec la peinture, ça ne pouvait finir autrement. D’autant plus qu’on avait au moins eu la décence de couvrir un minimum le sol et les objets et peintures présente dans la salle d’art avant de faire nos conneries. Heureusement. Parce que quand Aslinn m’aspergea les cuisses et le ventre de peinture, je le regardais avec une expression faussement choquée avant de me retourner vers les pots de peintures restant. On avait déjà bien utilisé tout ce qui était rose, jaune, violet et même vert alors pourquoi pas passer à une autre couleur ? Comme le bleu clair ? J’étais d’ailleurs persuadé que ça irait bien à Lili d’ailleurs. Alors sans plus attendre j’attrapais le pot que j’ouvrais et trempais mes deux mains dedans pour ensuite les secouer vers Lili. Ses habits étaient définitivement foutus. D’ailleurs en parlant d’habit il était toujours habillé lui… Un sourire malicieux s’étira sur mon visage et sans plus attendre, je me précipitais vers lui pour le bloquer sur le sol.

— Moi je dis, t’es trop vêtu et de toute façon ils sont fichus !

C’était probablement très suspect. Boon d’accord, c’était définitivement suspect de voir deux hommes, l’un sur l’autre. Surtout quand l’un était à poil. Et surtout quand il essayait de dévêtir l’autre parce que oui, je ne m’arrêtais pas vraiment à ce dont à pouvait avoir l’air. Alors j’avais commencé par lui enlever son haut pour ensuite lui dessiner de jolies fleurs bleues autour des tétons. Fleurs qui allaient probablement disparaitre dans la longtemps mais tant pis. Toujours est-il que, en cet instant-là, on était des œuvres d’art.

— Lili faut qu’on prenne des photos ! Sérieux on est trop beau comme ça, nous faut des souvenirs !

En revanche, attraper mon téléphone avec les mains pleines de peintures, non merci, je n’avais pas envie de détruire mon téléphone parce que racheter ou réparer un téléphone, ça coûtait cher. Alors à la place, j’essuyais du mieux que je pu mes mains sur les jambes d’Aslinn avant de récupérer le dit téléphone dans mon sac. Je me retournais vers Aslinn et après lui avoir demandé de dire un grand Cheese, j’appuyais sur le bouton et un clic retentit bruyamment. Et après avoir pris plusieurs photos, avec Aslinn, sans Aslinn, je reposais mon téléphone, légèrement recouvert de peinture sur l’écran, dans mon sac. Les photos valaient le coup de le salir. Quand j’étais avec Aslinn, il se passait souvent des choses tellement mémorables et aujourd’hui n’en était qu’un exemple.  Après les photos, j’attrapais plusieurs pots de peinture et commençait à asperger Lili de toutes les couleurs. Rouge, vert, turquoise, blanc, noir, orange, toutes les couleurs qui me passaient sous la main. Si les profs voyaient ça, ils seraient fous de rage. Mais ça ne nous arrêta pas et les jets de peintures continuèrent sous nos grands éclats de rire. Et ce n’est qu’après en avoir foutu de partout, autant sur nous que sur le rideau et sur les murs, que je m’allongeais sur le sol en étoile de mer.

— Olala, j’ai fait mon sport de la semaine, j’en peux plus. En plus j’ai faim… Ça te dis pas d’aller goûter ?

Une étincelles éclaira mon regard en entendant la proposition d’Aslinn. Il avait osé mais le pire c’était que j’en étais tout à fait capable, même si j’étais littéralement couvert de la peinture de la tête aux pieds, y compris mes parties génitales. J’allais très certainement me faire coller et ils allaient peut-être aussi envoyer une lettre à mes parents. J’allais aussi me faire passer un savon. Pourtant… Allez, quitte à se faire passer un savon autant profiter jusqu’au bout non ? De toute façon je n’étais pas pudique et heureusement. En même temps, quand on voyait les soirées des D auxquelles j’avais participé, ce n’était pas étonnant et même logique.

— Chiche ! Mais tu restes comme ça alors ! En tout cas, attrape tes affaires Lili et let’s gooo !

J’avais dit ça en me levant d’un bon, ce qu’il ne me faisait pas faire. Par contre je devais avouer que j’avais une flemme monstrueuse de ranger la pièce… De toute façon si on accrochait le rideau, la peinture allait couler partout sur la magnifique fleur. J’attrapais mes vêtements que je roulais en boule, les parties couvertes de peinture à l’intérieur, et fourrait le tout dans mon sac. De toute façon quoi que je fasse, la peinture allait forcément couler dans mon sac, me forçant à le nettoyer. Mais bon j’étais tellement plein de peinture que je pouvais presque prendre ma douche avec mes habits et mon sac et les laver en même temps. Presque. Parce que je n’étais pas sûr que me mettre de la lessive sur le corps, après la peinture, soit une bonne idée. J’avais déjà étalé suffisamment de trucs non prévus pour le corps sur ce dernier. Une fois le sac sur le dos, bien attaché et la musique dans la poche avant de ce dernier, j’attrapais la peinture jaune et me retournais vers Lili

— Prêt ? Goooooooo !

Je poussais la porte d’un coup et sortit en poussant un magnifique cri de guerre et en plongeant ma main dans le pot de peinture pour la sortir et la secouer un peu de partout, comme quelqu’un qui distribuerait des bonbons. Sauf que là, non seulement ça ne se mangeait pas mais en plus ça allait être difficile à faire partir. Je souris devant les visages des élèves, profs et membres du personnel médusés qui nous regardaient courir comme des fous sans ou avec très peu de vêtements. En tout cas je devais avouer que ça faisait bizarre de courir tout en ayant cette partie du corps à l’air libre qui bougeait dans tous les sens. Ca me donnait l’impression d’être dans les sims et si j’avais pas eu le pot de peinture dans les bras, j’aurais volontiers agité ces derniers au-dessus de ma tête, toujours en criant.
Ça c'était une aprèm comme je les aime.