[FINI] JUST US ft. Killiam

I

l se tenait sur ses deux jambes, sur la pointe des pieds, alors qu'il effleurait du bout des doigts le paquet de gâteau qu'il convoitait, maudissant par-là même les rayons beaucoup trop grand pour n'importe qui. Une dernière poussée et il réussit à l'agripper, retombant sur ses talons avant de faire volte-face - l'air plus fière de lui qu'il ne le faudrait.

Peu après les quelques messages envoyés sur le tchat, il s'était dépêché pour rejoindre Killiam à son bungalow pour partir tout les deux faire des achats avant de rejoindre Joy et les autres pour se faire une petite soirée dans le plus grand des calmes. Il savait que son amie n'allait pas bien et il avait hâte de la retrouver pour essayer de voir s'il pouvait faire quoique ce soit, même s'il n'était pas un expert dans la matière.

Quoiqu'il en soit, il n'était pas question de boire, pour lui, ce soir et même pendant plusieurs jours, tellement les festivités pour la fin des examens l'avaient exténué et dégoûté -- plus trop chaud pour vomir ses tripes. Alors malgré ses réticences au début, il avait décidé de venir, autant pour être avec Killiam que pour être avec tout les autres et juste se changer les idées.

Il s'approcha du caddy où tu te trouvais et déposa son butin, avant de se redresser pour te regarder, un grand sourire barrant son visage alors que ses deux mains agrippaient les rebords.

— faut pas oublier la bouteille de rhum, pour joy... même si à mon avis, je devrais peut-être la forcer à ne plus boire, elle aussi... fit-il soudainement en faisant la moue, peu convaincu.

feat. Ezéchiel Prince
date. deuxième semaine de juillet

I	l avait vu ton regard goguenard sans trop y faire attention, t'envoyant te faire foutre par la pensée alors qu'il te voyait de plus en plus désabusé. Il pencha la tête sur le côté, curieux, alors qu'il t'écoutait, tout en marchant à côté du caddy, une main sur celui-ci.

— tu sais que tout ça ne rentrera pas dans mon sac à dos quand même ? et on va pas tout apporter chez joy quand même, si ? genre, on a de la bouffe pour huit régiments.
— eeeh stress pas, on va s'organiser et puis au pire on achètera des sacs... puis j'nous trouve encore raisonnable, fit-il en observant le reste des courses avant de reposer ses prunelles ambrées sur ta petite personne, ... on chourre un caddy, si c'est trop lourd. marmonna-t-il comme si c'était naturel.

— sinon j'espère que t'as raison ? c'est avec colton, son copain qui s'est barré au US j'crois, elle m'en avait parlé... poursuivit-il en regardant devant lui, avant de se statufier pour lâcher le caddy et s'élancer dans le rayon, se retrouvant tout proche des centaines de bouteilles d'alcool. Il prit celle de rhum à sa portée et revient en marchant, déposant pour la énième fois un achat à tes soins.

— au fait, merci de payer les achats, chéri. rigolât-il perfidement avant de t'offrir un sourire angélique pour venir t'embrasser la joue. c'est vraiment, trop, trop gentil de ta part...

feat. Ezéchiel Prince
date. deuxième semaine de juillet

I

l te regarde éberlué, alors que de ton côté tu continuais d'avancer dans le plus grand des calmes, lui lançant même un geste complice tout en maugréant faussement sur  le fait que, sans lui, il ne serait pas tant désorganisé et que peut-être, peut-être, aurait-il déjà terminé les emplettes depuis belles lurettes.

— ... il y avait de l'argent dans mon sac... ? chuchota-t-il, plus à lui-même qu'autre chose, alors qu'il fronçait les sourcils tout en reprenant la marche avec toi.

Ses pensées allèrent ensuite vers le surnom que tu lui avais attribué, lui décochant une nouvelle moue, alors qu'au fond ça l'amusait, puis il lâcha, dans l'intention de reprendre la conversation :

— tg, mon organisation est hors-pairs, sans moi, tu n'aurais déjà pas tant de choses dans le caddy. où peut-être simplement, aurait-il fait des économies, au contraire, pensa-t-il durant une demi-seconde, sans ressentir la moindre culpabilité. — j'vais les chercher ! enchaîna-t-il ensuite en faisant volte face pour disparaître dans le magasin, te laissant en plan avec le reste des courses.

Il regardait un peu partout, à la recherche de ce satané sel et du citron, jusqu'à trouvé ces derniers aux bouts de cinq minutes avant que son regard ne se dépose sur d'autres produits bien plus intéressant que ceux que tu avais nommés. Il tendit la main, attrapa un paquet de chips qui lui faisait envie avec des petits airs d'enfants un peu trop surexcité, puis à nouveau, ses yeux se firent happées par tout, tout le reste.

Au bout de dix minutes, il se trouvait devant les serviettes hygiéniques sans vraiment savoir ce qu'il faisait là, alors qu'il essayait de comprendre la différence entre les paquets dont il différenciait à peine les couleurs, le regard septique et presque - presque - connaisseur, trop obnubilé pour se soucier encore de ta présence.

feat. Ezéchiel Prince
date. deuxième semaine de juillet

I

l plisse un peu plus les yeux, toujours dans sa contemplation, les bras chargés de choses et d'autres à n'en plus finir, à se demander comment tout cela pouvait tenir contre sa poitrine. Puis il t'entendit arriver avec le grincement des roues du caddy, il pivota vers toi alors que tu prenais la parole, semblant déjà fatigué de l'avoir trouvé ici et pas ailleurs.

— tu sais, si t'es une femme et que tu te travestis t'aurais du me dire ça avant qu'on sorte ensemble. c'est genre, ce qu'on dit au début t'sais, pour savoir où on va machin.
— ... j'm'instruis ?
— t'as oublié le sel et les citrons.
— ...
— bouge pas, j'y vais. et arrête de tout mettre dans le caddy c'est pas le sac de mary poppins le truc.

Une caresse et il te regarde partir, sans bouger, regardant tout les produits qu'il portait, se demandant où il avait bien pu paumer le citron et le sel, ou ce qu'il avait bien pu en faire. Il haussa les épaules et relâcha ses bras au dessus du caddy, faisant tomber ses emplettes dans un fracas, sans le moindre remord pour ton porte-feuille. Il observa un peu les environs, voyant que tu ne revenais pas aussi vite qu'il le pensait, il en profita pour garnir un peu plus le caddy -- toujours dans l'excès.

Il revint cependant très vite à celui-ci, soucieux de t'offrir un regard innocent et absolument pas coupable pour feindre l'idée qu'il n'avait pas bougé de là.

— on y va ?
— t'es sûr qu'on a tout ? demanda-t-il, inquiet avant de sourire amplement, témoignant clairement qu'il se foutait de ta gueule. — ok alors, go la caisse ! fit-il ensuite avec entrain, agrippant la poignée - une poignée ? - du caddy, il força pour le faire avancer, direction les caisses.

Bien heureusement, vous aviez de la chance de ne pas devoir faire la file et déjà il déposait les produits les plus lourds sur le tapis avant que son regard soit attiré - si, si, encore - vers les petites étagères un peu fourbe, vous savez, ce truc qui vous vends des Tic-Tac à 4 boules, des Ricola dégueulasses et des magasines avec Kev'Adams en couvertures.

— je peux en prendre ? demanda-t-il en pointant un paquet de bonbons, tout en te regardant, t'offrant les plus grands yeux possibles et l'air le plus adorable qu'il pouvait offrir.

feat. Ezéchiel Prince
date. deuxième semaine de juillet

—	fais ce que tu veux, au point où j'en suis dans mes économies, c'pas une magazine qui va me tuer.

Il n'attendit pas plus longtemps pour attraper les Mentos qui lui faisait de l’œil, les déposant discrètement - et inutilement - sur le tapis avec un petit sourire content, comme si ce simple achat suffisait à faire le reste de sa journée.

— rappelle moi de plus jamais, et je dis bien jamais, faire les courses avec toi. La prochaine fois tu me dis ce que t'as besoin et j'récupère.
— maaais... râla-t-il pour la forme alors qu'il te savait déjà très patient envers lui pour ne pas trop - trop - se foutre de toi. Parce que, même s'il agissait naturellement, c'était sa façon à lui de te taquiner en te poussant à bout alors que ça le faisait bien marrer - tout en sachant que, au final, tu ne lui en voulais pas vraiment.

Il se voyait déjà faire des listes de courses interminables seulement pour se venger.


— ah. et tu portes le sac de course vu que j'paie.
— quoi ?! s'insurgea-t-il alors qu'il ignorait la caissière, les yeux rivés sur toi en t'offrant un air outré ; la course au bip à chaque code barre ayant déjà commencé. Il passa le portique en grommelant alors qu'il agrippait le sac du magasin pour le remplir des achats divers et variés qui, parfois, n'avaient aucun rapports entre eux.

Vous aviez donc de l'alcool, des boissons gazeuses, plates, des chips, des gâteaux, des bonbons, de la glace - sérieusement ? ça allait fondre avant que vous ne soyez arrivés - des bretzels, des produits congelés - ? - des légumes, des conserves, un vernis transparent - ?? - des stylos, des capotes - si, si - de la laque pour cheveux, un shampoing sec et des Mentos.

— ok... mais bon courage pour m'entendre me plaindre tout le trajet alors. fit-il dans sa moue éternelle, alors qu'il croisait les bras en t'attendant.

feat. Ezéchiel Prince
date. deuxième semaine de juillet

—	pourquoi t'as pris de la glace ? elle va fondre avant qu'on puisse arriver !

Et il a une furieuse envie de rire alors qu'il sent ton exaspération presque palpable. Il se mord la lèvre pour se faire violence et ne pas te saouler encore plus si c'était possible, ni même imaginable. Il porte les courses alors qu'il sent son bras déjà mourir - non, non, il n'exagérait pas - sous le poids, se demandant fugacement pourquoi il n'avait pas hérité d'un don de téléportation, tien, au lieu de porter la poisse, là.

Il te regarde soudainement fouiller dans ton sac alors que vous continuez de marcher, curieux, il se tait, avant de te voir sortir une cuillère atypique avec de petites ouvertures. Tu le lui dépose subitement dans la main, alors qu'il ne comprend rien, regardant cette dernière bêtement alors que vous vous trouvez à l'arrêt pendant que tu cherches il ne sait quoi dans le sac de course.

Il délie ses lèvres, prêt à te demander pourquoi tu avais une cuillère pareils dans son sac et surtout - surtout - pourquoi tu la lui confiais comme si c'était le Saint Graal.

— tiens ça. et tu remplaces subitement le sac de course contre le bac de glace saveur vanille crème brûlé dans les mains, sentant déjà ses mains se frigorifier au contact mais aussi la chaleur ambiante attaquer le précieux.

— et j'ai une cuillère dans mon sac pour l'absinthe. t'es trop curieux.
— ... j'ai rien dit. maugréa-t-il en se sentant subitement trop prévisible, maudissant déjà le fait que tu le connaissais un peu trop bien.

Comprenant le message, il ouvrit le bac, déposant le couvercle sous se dernier alors qu'il portait déjà à ses lèvres une cuillère - de diabète - pour sa pomme avant de relever les yeux vers toi, te détaillant avant de te tendre, à toi aussi, un petit peu de glace, juste devant ta bouche, avec un sourire innocent.

Entre temps, il regardait le contenu qu'il se trouvait entre ses mains, fronçant les sourcils, pour se redresser à nouveau en plongeant dans tes deux orbes grises qui le regardait.

— t'es entrain d'me dire que j'dois tout manger ? j'vais tomber malade... se plaina-t-il légèrement, un peu circonspect.

feat. Ezéchiel Prince
date. deuxième semaine de juillet

—	j'ai jamais dis que tu devais manger ça tout seul !

Et ta réponse le tranquillise immédiatement alors qu'il te regarde manger avec un sourire, marchant à tes côtés sans trop y penser pendant qu'il te tendait la glace pour te faciliter un peu les choses.

— on va passer par ma chambre déposer des trucs par contre, la flemme de porter tout ça toute la soirée sachant que la moitié ne va pas nous servir ce soir.

Il hocha la tête alors qu'il plongeait son doigt dans la glace, sans trop faire attention au reste, réfléchissant à la soirée qui allait se dérouler. Espérant pouvoir remonter le moral à son amie d'une façon ou une autre, planifiant déjà comment éviter par tout les moyens de se retrouver saoul et réfléchissant à une manière ou d'une autre pour profiter plus personnellement de ta présence.

— puis bon, au final c'est moi qui porte alors je décide.

Il sort de sa transe en entendant ton rire, te regardant un peu décontenancé, percutant tes paroles alors qu'il allait te répondre, se retrouvant subitement avec la cuillère sous le nez. Il l'a prit, lentement, avant d'avoir l'air un peu soucieux et peut-être désolé.

— eh ! rends-le moi, je vais porter, t'as deux sacs là, ça va te péter le dos. fit-il en t'obervant alors qu'il s'en voulait un peu, essayant de rendre son ton, de telle façon, qu'elle ne portait pas à discussion.

C'était toujours comme ça avec toi, tu arrivais à le faire culpabiliser pour de petites choses alors qu'Ezéchiel ne culpabilisait jamais. C'était cependant des petits moments comme cela, si quotidiens, si simples, qu'il n'y avait aucune portée négative.

— tu paies et tu portes... je suis un connard mais quand même... fit-il, boudeur.

feat. Ezéchiel Prince
date. deuxième semaine de juillet

I

l te fusille du regard avant de te faire un doigt, reportant son intérêt sur la glace en avalant une cuillère si froide et si rapidement qu'il sentit son nez en souffrir. Il n'était pas en colère, pas vexé - bon, si un peu - mais sa culpabilité s'était envolé, malgré qu'au fond, il te remerciait pour tout ce que tu faisais pour lui -- et rien que pour lui.

— tu porteras mon sac quand je pourrais plus tenir droit ce soir.


— ok ! et t'as intérêt à ce que je sois pas saoul, ok ? c'est ta mission, roger. te répondit-il amusé, en t'envoyant un baiser dans les airs.

Il adorait cette complicité qui s'était développée, si loin de toute les broutilles qui vous enchaînaient. Il adorait le Killiam qu'il avait découvert et il se savait amoureux, follement, irrémédiablement et simplement amoureux. C'était si juste et si naturel qu'il sentait toujours son cœur battre plus vite, battre plus fort, malgré qu'à présent, il le dévoilait un peu moins en essayant de rester maître de soi-même. La vérité c'est que, même s'il agissait comme d'habitude, avec ce caractère pas possible, ses manies d'enfants et ses paillettes à tout va, tu le troublais toujours autant, simplement en marchant à côté de lui, comme si c'était ici que tu devais te trouver, comme si c'était ta place, à toi et à personne d'autre.