Sujet: [FINI] I'M WITH YOU ft. Killiam Ven 10 Nov 2017 - 1:42
Le noir. Tout est noir, entièrement noir.
Tes pensées, tes paroles, tes gestes, tout est noir, entièrement noir.
Tu n'aimes pas le noir Ezéchiel, tu n'aimes pas cette couleur, c'est nul le noir.
C'est même pas une couleur, d'ailleurs, le noir.
C'est l'absence de lumière.
— Allo ?
Tu ne sais pas combien de temps tu es resté là, avachi dans ces toilettes qui ont accueillit tes larmes, tes sanglots, tes délires, tes vomissement, ta peur, tes frayeurs, tes hallucinations et cette voix qui t'appelle sans cesse, qui te rappelle encore en encore que c'est ta faute, toujours ta faute.
Mais ça va. Ca va aller n'est-ce pas ?
Tu la regardes. Elle te regarde.
Mais ça va. Parce que tu guéris, pas vrai ? Grâce à lui. Toujours grâce à lui.
Tu ne sais pas vraiment où tu te trouves, il est tard, bien trop tard ou trop tôt, il est pas vraiment tard, enfin, tu ne sais pas trop - t'es sorti des toilettes après plusieurs heures qui t'ont paru des jours ou peut-être des minutes, puis t'es sorti, t'es sorti et t'es allé dehors, quelque part, t'en sais rien mais loin de tout ça, loin de tout.
— Ok. J'arrive.
T'avais envie de le rejoindre. Mais t'as pensé à lui. Alors, bah, tu l'as pas rejoins. Tandis que t'en crevais d'envie.
— Je t'aime.
Puis, tu raccroches.
-- et grâce à lui, c'est pas vraiment noir, c'est plutôt, tout gris.
InvitéInvité
Sujet: Re: [FINI] I'M WITH YOU ft. Killiam Ven 10 Nov 2017 - 11:26
I'm with you feat. Ezéchiel Prince - date. 6 novembre
Tu as mal. Si mal, tellement mal. T'as mal Killiam, t'as mal à tes phalanges, t'as mal au cœur, t'as mal au ventre. T'es sorti des bureaux de l'administration seul, et t'as fait ton chemin jusqu'à ta chambre seul, et depuis, depuis t'es enfermé ici, seul. Mais t'as toujours été seul, finalement, Killiam. Pas de Théa, pas d'Ezéchiel, pas de Laurent, personne. T'es juste seul, sans personne à qui te confier, sans personne pour dire que tu voulais pas que ça se passe comme ça, que tu voulais pas, non, non tu ne voulais pas frapper Sven si fort, que tu ne voulais pas voir ce sang sur tes mains, que tu ne voulais pas, non non. Tu voulais le bousculer un peu, lui faire peur, lui dire de plus jamais utiliser son pouvoir de merde. Tu voulais pas le frapper si fort, pas au début, non... non, vraiment pas. Tu voulais juste, peut-être, le bousculer, le plaquer contre un mur et le menacer, non... non même pas le menacer, tu ne sais pas, tu ne sais plus. Tu ne sais plus vraiment, mais tu n'as ps contrôlé. Tu ne t'es pas contrôlé. Tu n'as pas contrôlé ton poing qui s'est fracassé sur son visage, sur sa mâchoire, tu n'as pas contrôlé cette rage, toi qui ne perd que rarement le contrôle. Tu n'as pas contrôlé, tu n'as rien contrôlé.
Et on t'a regardé, tu sais, de ces regards que tu détestes, que tu hais. On t'a regardé apeuré, on t'a regardé dégoûté, on t'a regardé comme si tu étais le pire être humain sur terre. Et quand tu t'es vu dans le miroir de la salle de bain alors que tu étais en train de laver ce sang, ce sang rouge sur tes mains, qui a coloré la céramique, qui ne voulait pas partir, oh non il ne partira jamais, Killiam, parce que tu as du sang sur les mains, et ça te rend malade, et ça te donne envie de vomir... alors quand tu as relevé les yeux vers ton reflet, oh Killiam, tu as eu envie de pleurer, ce que tu voyais te dégoûtait, ça t'a tellement dégoûté Killiam, tellement, tellement, tellement. Quand tu as tenté de nettoyer ta main, ta main abîmée, encore, si abîmée, si écorchée, t'as eu envie de pleurer. T'as tellement eu envie de pleurer, Killiam. Parce que ça a aidé en rien, ce que t'as fait, tu t'es juste défoulé, tu as juste laisser cette frustration sortir, cette sensation d'être inutile, de ne servir à rien, tu as juste laisser échapper ta colère, ta haine envers toi-même plus qu'envers lui.
Et y'a plus rien qui va, Killiam, toi, toi qui avait si peur d'être seul, toi qui avait si peur de cette solitude... regarde Killiam, regarde, tu es tout seul. Seul avec tes démons, seul avec toi-même. T'es tout seul dans cette chambre, Killiam. Personne à qui te confier, personne à qui dire tout ce qu'il se passe dans ta tête, personne.
Pas de Théa. Pas de Laurent. Pas d'Ezéchiel.
Pas d'Ezéchiel.
Et t'es tout seul dans ta chambre, tout seul, si seul. Tout seul avec cette envie horrible de pleurer alors que tu n'y arrives pas. Tout seul avec cette envie de t'étouffer alors que tu ne peux pas. Tout seul avec toi-même, rien que toi, seulement toi, plus que toi. Et pendant un instant, tu te demandes si tu ferais pas mieux de partir, de quitter cette île pourrie qui t'a tout enlevé, cette école de merde qui t'a tout pris. Ta sœur, ton innocence, ton meilleur ami, le mec que t'aimes. Et tu veux partir, Killiam, tu veux partir, partir, partir, si loin, et ne jamais revenir. Partir loin de tout ça, partir te cacher chez ton père ou chez ta mère, faire une ou deux années d'étude pour finir ingé son, dans des salles de concerts, sur des plateaux télé, tu t'en fous, t'en as rien à foutre, mais juste partir. Partir si loin, tellement loin, ne plus jamais revenir. Parce que Killiam, t'es qu'un enfant. T'es qu'un enfant qui pensait que le monde était bon, t'es qu'un enfant qui croyait que même si c'était difficile, ça finissait toujours par se terminer bien. Parce que tu pensais, vraiment, au fond de toi, que Théa et toi, ça irait, que Laurent et toi, ça avancerait, qu'Ezéchiel et toi, ça durerait pour l'éternité.
Pas de Théa. Pas de Laurent. Pas d'Ezéchiel.
Personne pour expliquer, personne pour dire que tu as craqué. Personne pour dire que cette haine, cette colère ce n'est pas toi, personne pour dire que tu voulais pas, non tu voulais pas aller si loin, mais que t'as perdu le contrôlé, que t'as perdu les pédales, qu'il a failli rendre fou la personne que tu aimes. Personne pour dire que tu sais que t'es en tort, que tu sais que t'aurais pas du réagir comme ça, mais que bordel, bordel regarde ce qu'il lui a fait. Personne qui ne veut te comprendre, personne qui n'est de ton côté. Personne qui pourrait te dire qu'il comprenait. Personne, Killiam, personne pour te dire que ça va aller, personne pour te dire de pas laisser tomber. Personne pour te prendre dans ses bras, personne avec qui craquer, personne pour te laisser aller. Personne pour te dire que c'est normal, c'est normal, c'est normal de craquer de temps en temps. Personne pour te dire que t'avais pas à faire ça, que c'était pas ce qu'il fallait faire, mais qu'il comprenait. Personne Killiam, personne autour de toi, personne. Personne pour t'excuser, personne à qui demander pardon, y'a juste toi, Killiam, que toi. Juste toi et tes démons.
Pas de sœur. Pas de meilleur ami. Pas de mec que t'aimes. Personne.
Et t'es là, assis sur ce lit qui n'est plus vraiment le tien, parce qu'il a été le vôtre si souvent, depuis plusieurs mois, parce que t'as perdu l'habitude d'être seul dans ce lit, parce que dorénavant, c'était plus le vôtre que le tien, et t'es là, assis en tailleur, Haku ronronnant sur tes jambes, le caressant doucement, distraitement, avec ces larmes qui viennent humidifier tes yeux, et qui pourtant ne coulent pas, non. Non elles ne coulent pas, Killiam, mais tu ne sais pas pourquoi. Peut-être parce que tu te dis que tu n'as pas le droit, peut-être parce que tu te dis que c'est bien fait pour toi. Peut-être que c'est juste un retour du karma. Peut-être que finalement, t'aurais dû rester seul, dans ton monde, loin de tout et de tous, et peut-être que ça aurait été mieux pour tout le monde, mieux pour Théa, mieux pour Laurent, mieux pour Ezéchiel, mieux pour toutes les personnes qu'il y a dans ta vie ; et vu que t'as décidé d'être acteur de ta vie, et non plus le simple spectateur, chose que tu aurais dû être, chose qui n'aurait pas dû changer... alors le voilà, ce karma, cette horreur, cette chose qui t'achève, cette chose qui te dit de retourner à ta place, et de te faire oublier, de n'être que cette tapisserie, cette personne que l'on oublie vite, dont on ne se souvient pas le nom, qui n'est ni rien ni personne.
Une caresse sur Haku qui vient léchouiller le bout de tes doigts encore rouges, mais plus de sang, non, rouge de les avoir frotté, frotté, frotté, nettoyé jusqu'à ce que la peau en rougisse, jusqu'à ce que la peau en frémisse. Et tu es là, dans cette chambre, et tu vas y rester, dans cette chambre, jusqu'à attendre ta sanction, parce qu'il faut qu'ils en discutent, parce que c'est grave ce que tu as fait, mais t'as jamais eu de comportement violent, sauf une fois. Alors t'es pas un récidiviste, mais la violence dont tu as fait preuve ? Mais la faute vient d'eux, ils auraient dû faire plus attention au pouvoir de Sven, Sven a aussi ses torts, mais toi... toi, tu as fais preuve d'une violence excessive, d'une violence qui n'aurait pas dû être... alors pour le moment, plus de cours jusqu'à ce que l'on sache, plus de cours jusqu'à ce qu'on sache quoi faire, quoi dire. Alors tu vas rester là, dans cette chambre, seul.
Et y'a ton téléphone qui vibre, soudain, coupant le silence étouffant de ta chambre dans laquelle tu ne te sens plus à ta place, et pendant un instant, tu ne veux pas répondre. Parce que personne utilise vraiment son téléphone sur l'île et que ça ne peut être que du mauvais présage. Parce que la seule personne qui pourrait t'appeler, à cette heure de la nuit, c'est Ezéchiel, et Ezcéhiel ne t'approche plus depuis trois semaines, alors ça ne peut définitivement pas être lui. Alors tu vas pour attendre, pour le laisser sonner, pour le laisser disparaître lui aussi, puis ça vibre, vibre, vibre encore, alors tu l'attrapes et réponds quasi directement quand tu aperçois le prénom qui s'affiche.
Et y'a cette voix, cette voix que tu reconnais si bien, cette voix qui te fait te recroquevillé sur toi-même, cette voix qui te donne soudainement envie de pleurer.
— Je peux passer ? — Depuis quand t'as besoin d'appeler ? — Ok. J'arrive.
Et tu essaies de rendre ta voix légère, de rendre ta voix un peu plus douce, un peu moins rauque, de faire comme si rien ne c'était passé, comme si rien n'avait eu d'importance, comme si tu n'étais pas sur ce fil, tremblant, au bord de l'abîme, prêt à tomber et à t'écraser sur le sol. Et puis il reprend, de sa voix que tu connais par cœur, de cette voix que te donne envie de pleurer :
— Je t'aime.
Et tu as un moment où tu restes là, sans voix, sans vraiment savoir quoi répondre. Parce que tu sais Killiam, tu as cru qu'il ne voulait plus de toi, t'as cru qu'il ne reviendrait plus ici, t'as cru qu'il continuerait de te fuir, et encore plus après ce qu'il s'est passé aujourd'hui. Tu sais, Killiam, t'as ces deux petites secondes sans savoir quoi répondre, frappé par le soulagement, frappé par cet amour trop grand.
— Je t'aime.
Et puis plus rien à l'autre bout du fil. Tu abandonnes ton téléphone quelque part sur le lit, Haku te regardant avec ses grands yeux verts, et tu restes là, sans bouger, sans trop savoir quoi faire. Puis tu bouges, d'un coup, violemment, repoussant doucement Haku qui va se caler sur la chaise de bureau sur laquelle tu as mis un plaid spécialement pour lui. Et tu es là, debout, à attendre, à te demander si tu dois enlever ces photos de vous qui ont pris place sur ton mur pendant ces trois semaines de silence radio, ou les laisser, et peut-être lui donner envie de partir. Et pendant que tu te poses la question, la porte s'ouvre, silencieusement et tu te le regardes, tu le regardes, te mordant la lèvre, cachant sans même t'en apercevoir ta main abîmée, déchirée, fracassée dans la poche de ton sweat.
— Hey...
Et t'as cette peur, cette peur qu'il te dise juste qu'il veut plus, qu'il veut arrêter, que tu lui as fais peur, qu'il t'a vu et qu'il veut plus. Et t'as cette peur qu'il te dise que t'es horrible, que t'es qu'un monstre. Cette peur, cette peur qu'il te dise que tu mérites rien ni personne. Cette peur, Killiam, qui te fait rester là, debout, sans bouger, sans oser dire un autre mot. Cette peur de l'aimer trop, cette peur qu'il te dise que c'est fini, cette peur, Killiam, cette peur horrible qui vient te tordre les entrailles.
InvitéInvité
Sujet: Re: [FINI] I'M WITH YOU ft. Killiam Ven 10 Nov 2017 - 12:50
c'est l'histoire de deux garçons qui s'aiment intensément deux jeunes adolescents qui ont prêté serment
— Je lui ferais juste comprendre de ne pas t'approcher.
Avait dit l'un.
— Mais je pourrais le faire pour toi.
Rajouta-t-il.
— Moi aussi, je le ferais pour toi.
Répondit l'autre.
Clac. C'est le bruit que fait la porte quand elle se ferme derrière toi et ça résonne dans ta tête, ça résonne fort, très fort, peut-être un peu trop fort alors que tes deux orbes tombent dans ce ciel gris, trop gris, de cette couleur que tu connais, que tu aimes, que tu apprécies et chéris -- et qu'il est orageux, ce soir, ce ciel gris.
Tu t'avances d'un pas, puis d'un autre et tu ne lui réponds pas, tu t'avances seulement d'un pas, puis d'un autre et encore un autre et tu te postes là, devant lui, le menton relevé sans quitter ce ciel gris, trop gris et quand tu le vois ce ciel, tu as cette envie, celle de t'envoler, de t'échapper, de chanter cette mélodie et de t'y perdre, peut-être à tout jamais.
Tu tends le bras --
C'est ta faute !
Tu tends le bras --
redresse la main et tu vas à la rencontre de la sienne, de main, de sa main droite, parce qu'il est droitier, n'est-ce pas ? Alors tu vas à sa rencontre, alors qu'elle se cache, timide, mais tu contournes, de ton bras, cet obstacle et tu viens à la rencontre de cette main ou plutôt de ce poignet, voir de son avant-bras, parce qu'elle doit souffrir cette main et tu ne veux pas qu'elle souffre, cette main, Ezéchiel -- tu veux pas qu'il ait mal.
Alors elle se dresse devant vous, cette main, elle se dévoile, abîmée, déchirée et Ezéchiel, Ezéchiel, tu l'as trouve belle, cette main, elle est magnifique, cette main, elle l'a toujours été, quand elle glissait sur les cordes, sur ton corps, quand tu ne pouvais t'empêcher d'en fantasmer, quand elle te sauvais, quand elle recueillait tes larmes, quand elle te caressait le dos, quand elle te serrait dans ses bras, quand elle te faisait du bien, quand elle s'enlaçait avec la tienne -- quand elle frappait pour toi, fort, trop fort, toujours trop fort.
— Merci.
c'est nul le noir c'est même pas une couleur le noir c'est l'absence de lumière
Tu sais que tu pleures Ezéchiel, tu sais que tu pleures mais les larmes ne sont plus les même, ce ne sont pas des larmes de désespoir, des larmes de peur, des larmes de rage, ce sont des larmes de fatigue, mêlé à des larmes de soulagement -- de soulagement.
Tu laisses cette main retomber, se dégager mais tu ne lâches pas son bras, tu ne le lâcherais pour rien au monde en vérité et tes pas s'avancent vers lui jusqu'à rencontrer son corps et alors, alors tu l'enserres, tu l'enserres si fort, trop fort alors que les perles glacées, salées, ne font que s'écouler sur ta peau, sur tes joues, pour rejoindre ton cou et c'est dans le sien que tu le rejoins pas pour t'y cacher, mais pour l'enserrer fort, si fort, trop fort -- et tu entends son cœur contre le tien, tu sens son odeur que tu connais bien, tu ressens sa chaleur qui te dévoile qu'il est sien.
— Merci, merci, merci, merci...
Parce qu'il est là pour toi. Parce que tu veux être là pour lui.
— Je suis là, je suis là, pardon, pardon, je suis là...
Et tu t'excuses --
C'est ta faute !
Et tu t'excuses,
et t'es là pour lui. Tu veux être là pour lui.
— Je t'aime, je t'aime, je t'aime...
Tu l'aimes, tu l'aimes, tu l'aimes, et tu t'excuses, tu t'excuses, tu t'excuses, et tu le remercie, le remercie, le remercie et y a tout ce trop plein dans ta tête Ezéchiel, y a tout ce truc dans ta tête, cette chose dans ta tête, t'as tout au bord des lèvres, t'as envie de parler, parler, de parler et juste, juste t'épuiser, dormir, t'es fatigué, fatigué, exténué, éreinté mais tu te tais, tu te tais parce que tu veux être là pour lui, comme il a été là pour toi, comme il a toujours été là pour toi, toujours, toujours, tout le temps, tout le temps et t'es pas seul, Ezéchiel, t'es pas seul dans ta tête, t'es pas seul avec tes démons, avec tes cauchemars, avec tes peurs, avec ta sœur, avec tes voix, y a lui, y a toujours lui, y a toujours eu lui, il est dans ta tête, dans ta voix, dans tes oreilles, dans tes tympans qui bourdonnent, il est sous tes doigts, il est contre toi, il est cette petite voix, celle qui surplombe la sienne -- mais tu te tais, tu te tais, parce que tu veux être là pour lui, qu'importe, qu'importe, tu lui laisses le temps, le temps d'être dans tes bras, le temps de pleurer s'il le veut, le temps de gueuler, le temps de craquer et qu'importe, qu'importe tout ça ; t'es là pour lui, comme il est là pour toi.
Tu lui as promis. Et lui aussi.
— Je suis là pour toi. et tu lui dis.
-- et il est ta lumière, Ezéchiel.
InvitéInvité
Sujet: Re: [FINI] I'M WITH YOU ft. Killiam Ven 10 Nov 2017 - 13:24
I'm with you feat. Ezéchiel Prince - date. 6 novembre
Il ne te répond pas, se tait, et avance vers toi. Il ne répond pas, et il avance simplement vers toi, doucement, lentement, un peu comme s'il avait peur de casser quelque chose, un peu comme s'il n'était pas tout à fait à sa place, un peu comme si ça n'allait pas, mais qu'il pensait ça va aller. Il vient à la rencontre de ta main, la sort de la poche de ta veste et tu baisses les yeux, un peu honteux. Honteux qu'il te voie comme ça, honteux qu'il regarde cette main abîmée, fracassée, honteux... honteux de ce que tu es, Killiam. Et t'as envie de te reculer, de lui dire que ça va, que c'est rien. T'as envie de lui dire que t'as pas mal, que tu regrettes, mais non. Non Killiam, tu regrettes pas, et t'as si mal, si mal tellement mal. Tu sais que tu n'aurais pas du le faire, mais tu ne regrettes pas de l'avoir fait, et finalement, plus les secondes s'écoulent, plus tu te dis que tu recommencerais sans hésiter.
— Merci.
Les larmes qui coulent sur ses joues te fendent le cœur, et ta main abîmée, déchirée, tremblante, encore un peu vient se glisser sur sa joue, tenter d'essuyer ces larmes qui te tuent. Son remerciement te tue lui aussi, oh non, non, il ne devrait pas te remercier Killiam, il ne devrait pas, tu n'as rien fait, tu as agis bien trop tard, et tu as agis mal. Il ne devrait pas te remercier pour ça, il ne devrait pas. Et tu veux le serrer contre lui, l'enfermer dans tes bras, mais tu n'oses pas. Tu aimerais l'embrasser, lui dire que ça va aller, que ça va s'arranger, mais tu n'oses pas non plus. Alors tu restes là, à tenter d'essuyer ses larmes, à tenter de le réconforter comme tu le peux, silencieux, si silencieux, attendant, encore et encore, jusqu'à ce qu'il vienne se blottir tout contre toi.
Et tu le serres si fort, Killiam. Tu le serres si fort que tu pourrais l'en étouffer, tu le sers si fort que tu as l'impression que tes bras vont en trembler. Et tu l'enserres, l'enlaces, si fort, si fort, tellement fort. Ça va aller Killiam, ça va aller. Et y'a sa voix, qui s'étouffe contre ta peau, sa voix qui s'excuse, qui te dit merci, qui demande pardon, et tu lui dis, que non, non...
— C'est pas d'ta faute Ezéchiel, c'est pas de ta faute... t'as pas à t'excuser, c'est pas toi...
Non, c'est pas lui le problème, c'est pas lui qui a merdé, il a merdé nul part, c'est pas lui, oh non c'est c'est pas lui, c'est Sven, c'est toi, c'est l'administration, mais c'est pas lui, oh non c'est pas lui. Et il te murmure tous ces mots contre ta peau, et il te dit qu'il t'aime. Qu'il t'aime, qu'il t'aime, qu'il t'aime. Et à chaque je t'aime, tu lui réponds je t'aime, et à chaque je t'aime, tu l'enlaces un peu plus fort, ta main saine frottant doucement son dos, ta main abîmée restant là, entre ses omoplates. Et tu le serres, le serres si fort, tellement fort, parce que tu as eu si peur, si peur qu'il disparaisse, si peur qu'il ne soit plus lui, si peur de ne pas réussir à l'aider, à le sauver. Oh tu as eu si peur, tellement peur qu'il te laisse. Et il te dit qu'il est là, et ça te rassure, ça te rassure tellement. Et y'a un poids qui disparaît de tes épaules, qui les fait plus légères soudain et tu continues, continues de le serrer contre toi, de l'enlacer, si fort, tellement fort.
Et vous restez un long moment comme ça, jusqu'à ce qu'il se calme, jusqu'à ce que ses larmes cessent, et alors, tu l'attires avec toi sur le lit, pour qu'il s'allonge, et tu t'allonges avec lui, le serres contre toi, tes doigts allant et venant dans sa chevelure, sur son visage.
— Je suis là, je reste là.
Tu l'abandonnes pas. Et il t'abandonne pas non plus.
Et tu l'aimes, tu l'aimes, tellement, tellement Killiam, que ça pourrait te tuer, que tu pourrais en crever.
InvitéInvité
Sujet: Re: [FINI] I'M WITH YOU ft. Killiam Ven 10 Nov 2017 - 16:10
Larme glacée, gelée, qui s'écoule et glisse, dégouline sur cette peau avant de s'évanouir et juste partir, pour recommencer ; et ce ne sont plus des pleurs, plus des sanglots, seulement une légère pluie qui accompagne ce ciel gris -- et t'es ce garçon avec cet autre garçon, ces deux adolescents, qui s'aiment tant, passionnément, eux qui se sont jurés, qu'ils pourraient tuer --
-- si l'autre le demandait.
Et vous voilà tout les deux, après tout ce temps, après cette absence trop longue, après cette indescriptible latence, après ces nuits loin de l'autre et ces jours en silence à souffrir de la sorte - debout, si enserrés, à vous répéter que vous vous aimez, que vous êtes désolés et que vous vous aimez encore.
Un pas, puis l'autre et tu le suis bêtement, tu sembles désartibulé, inanimé alors que tu es exténué, fatigué, éreinté et tu ne pleures plus, tu ne sanglote plus, tu laisses couler l'eau de tes yeux en silence, te lovant contre lui si fort, toujours si fort, trop fort quand vous vous allongez dans ce lit qui est le votre et il te dit qu'il est là, qu'il reste là -- et tu renifles, tu te colles à lui, tu te fend en lui et t'aimerais lui apporter tout ce qu'il t'apporte, t'aimerais lui apporter ta chaleur, ton odeur, ta présence, ton amour, t'aimerais lui apporté confiance, sécurité et cette parcelle d'innocence.
— Je voulais juste... je voulais juste... pouvoir te porter chance, au moins à toi... murmures-tu tout bas contre sa peau, les paupières résolument fermées alors que tes mains aggripaient son haut avec une force impressionnante, comme si tu avais peur d'être délogé - et l'une de tes jambes se glissent entre les siennes et vous étiez plus proche encore que vous ne pouviez l'espérer.
— Mais j'ai l'impression de t'apporter tout le contraire... t'as que des emmerdes depuis qu'on se connait et tu te fous dans la merde pour moi... et je sais que... que si j'étais resté avec toi comme avant, je sais que... je t'aurais fait du mal, je t'aurais... je t'aurais abandonné et... et je voulais pas t'abandonner... et finalement, d'une certaine façon, tu l'as fait, pas vrai ? -- et t'es tellement desolé.
— ...Je veux pas que tu te battes seul... J'veux... C'est ta faute ! Ta faute ! Tu n'apportes que le malheur des autres !
— Fait la taire...
-- et il voulait pouvoir te porter bonheur.
InvitéInvité
Sujet: Re: [FINI] I'M WITH YOU ft. Killiam Ven 10 Nov 2017 - 18:24
I'm with you feat. Ezéchiel Prince - date. 6 novembre
Et y'a ton corps, tout ton corps qui le presse contre toi, y'a tes doigts qui vont et qui viennent dans ses cheveux emmêlés, qui les repoussent lentement vers l'arrière, et des fois, tu exerces quelques pressions, comme un tendre massage, comme pour effacer tous ces maux. Et tu voudrais, voudrais tellement pouvoir chasser ses démons, tellement, tellement.
— Je voulais juste... je voulais juste... pouvoir te porter chance, au moins à toi...
Et tu as envie de te redresser, de lui dire que c'est ton porte-chance, ton porte-bonheur, qu'il te rend heureux, qu'il l'a toujours fait, mais tu te retiens de le faire parce que tu as l'impression qu'il veut continuer de parler, qu'il veut te dire des choses, alors tu restes là, continuant de caresser doucement son crâne, à repousser doucement ses cheveux en arrière de ta main abîmée, fracassée alors que ton autre main va et vient le long de son dos, dans des caresses tendres et délicates.
— Mais j'ai l'impression de t'apporter tout le contraire... t'as que des emmerdes depuis qu'on se connait et tu te fous dans la merde pour moi... et je sais que... que si j'étais resté avec toi comme avant, je sais que... je t'aurais fait du mal, je t'aurais... je t'aurais abandonné et... et je voulais pas t'abandonner...
Non, non c'est faux, tu n'as pas que des emmerdes depuis que tu le connais, c'est faux. Y'a juste eu cette histoire, le reste n'est en aucun cas en rapport avec lui. Et non, non, il ne t'aurait jamais fait de mal, jamais, il peut pas t'en faire, Killiam, il te rend trop heureux pour te faire du mal, tu l'aimes trop pour qu'il te fasse du mal. Et il continue, il continue, et il te dit qu'il veut pas que tu te battes tout seul et puis... puis sa supplication alors qu'il se replie un peu plus sur lui-même, et tes mains s'arrêtent pour que tes bras puissent l'enserrer plus fort, plus fort, tellement fort.
Tu déposes un baiser sur sa tempe, le serres contre toi et tu lui murmures, déchiré, si mal, tellement malade de ne rien pouvoir faire de plus que ce que tu n'as déjà fait :
— J'peux rien faire de plus Ezéchiel... pardon... j'suis désolé je peux rien faire de plus...
Rien que ce que tu n'as déjà fait. Peut-être pourrais-tu essayer d'utiliser ton pouvoir, encore, et encore, jusqu'à n'en plus pouvoir, mais tu n'es pas sûr que ça fonctionne, tu n'es pas sûr que ça puisse l'aider, au contraire, peut-être même que ce n'est pas bon, parce que y'a un processus de guérison et il faut pas que tu le fausses, et pourtant, pourtant tu aimerais tellement. Alors tu murmures tous ces mots que tu veux lui dire, que tu lui as déjà dis, de temps en temps, chuchotés sur l'oreiller, murmurés sur sa peau, et tu lui dis, encore, et tu le lui répètes, toujours :
— T'es mon porte-bonheur, Ezéchiel, tu m'as jamais porté d'emmerdes, et même, même si c'est le cas même, même avec tout ça... putain Ezéchiel je recommencerai, encore et encore si je peux t'avoir avec moi... t'es mon porte-bonheur, je t'aime... je t'aime, okay ? Et j'suis là, je reste là...
Et tes caresses douces reprennent, et tu aimerais l'embrasser, pour lui montrer, lui montrer que tu es là, que tu l'aimes, que tu le laisseras pas, mais tu as l'impression que tu n'en as plus vraiment le droit. Et tu aimerais lui dire que ça va aller, que ça va s'arranger, mais tu ne sais pas, tu ne sais plus.
Alors tu te contentes de l'aimer, et de le lui chuchoter dans le creux de l'oreille, encore, encore et encore.
InvitéInvité
Sujet: Re: [FINI] I'M WITH YOU ft. Killiam Dim 12 Nov 2017 - 0:45
Lentement le voile que forme tes paupières se lèvent légèrement, trop légèrement, juste assez pour laisser passer la lumière et tu fixes cette parcelle de peau qui n'est autre que sa nuque alors que tu appréciais la chaleur que formait ses lèvres sur ta peau - et voilà des heures, des jours, des semaines qu'il n'y avait plus de contact véritable, plus de baiser ou d'embrassade, juste cette absence, ce vide, ce manque insatiable.
Le comble quand on étudie la psychologie c'est que l'ont sait reconnaître les signaux du cerveau et le pire, le pire c'est de savoir comment s'en défaire sans pouvoir rien y faire et toi Ezéchiel, t'avais su au début, t'avais reconnu les symptômes de la dépression sans en comprendre la raison, tout en pensant à une rechute et puis, (puis) tout s'est précipité, tout s'est enchaîné et la psychose s'est glissée, détruisant, malmenant, déplaçant des choses dans ton cerveau à la manière d'un choc, d'un traumatisme, d'une anomalie cognitive et t'as perdu la tête Ezéchiel, t'as perdu la raison jusqu'à perdre la mémoire, jusqu'à perdre le contrôle, jusqu'à te perdre tout court et t'as pris conscience de ça trop tard, bien trop tard alors que tes instants lucides se faisaient trop rare - alors tu t'es éloigné, tu t'es échappé, t'as juste pas contrôlé, parce que ça aurait pu être grave, plus grave qu'on ne puisse l'imaginer et t'as été tiraillé, tiraillé de le répéter, de le dire, parce que c'était si grave Ezéchiel, si grave que c'était l’hôpital psychiatrique, les médecins, les médocs à n'en plus finir alors que la folie s'engraine, que le monde t'échappe, que la vie s'envole et se déchaîne - et t'as préféré rien dire, pour tes parents, parce qu'ils ont perdu leur fille et tu ne pouvais les laisser croire qu'ils perdraient leur fils ; t'as préféré rien dire, en te basant sur lui.
T'as cru en lui, Ezéchiel. T'as eu confiance en lui, assez confiance pour lui confier ta vie. Parce que t'aurais pu tout perdre, vraiment tout perdre, mais t'as eu confiance en lui et en son pouvoir de guérison, assez amoureux pour t'échapper de ses bras, pour t'éloigner et ne pas le blesser, pour ne pas vous détruire, parce que t'aurais pu lui faire du mal, tellement de mal --
Il y a cette fois où il t'a dit, alors que tu pleurais tant, cette fois où il t'a dit : Tu peux me faire du mal qu'en me quittant. Ô et tu aurais pu lui faire du mal, bien du mal, rien que pour faire du mal et t'as pris sur toi, tu t'es envolé pour éviter, pour l'éviter, pour vous éviter, ce vous que vous avez crées, ce vous que vous chérissez - tout en se présentant, juste assez pour te laisse l'occasion d'utiliser ton don, sans le demander vraiment.
— J'peux rien faire de plus Ezéchiel... pardon... j'suis désolé je peux rien faire de plus...
Tu papillonnes des yeux, tout en appréciant son étreinte et t'essaies d'effacer cette humidité qui s'échappent de tes prunelles en refermant les yeux fort, si fort, bien trop fort, la gorge nouée et le bout des doigts tremblotant, alors que tu te colles et te rapproche tant de lui que t'aimerais t'y perdre dans cette étreinte, t'aimerais t'y perdre et peut-être que tu en deviens presque envahissant ; qu'importe, qu'importe tu te savais en voie de guérison à présent, assez pour venir le voir, assez pour avoir droit à ça, à ses caresses et ses baisers, à ses étreintes et sa présence - à son amour, assez pour lui rendre en retour ; alors tu fais un léger mouvement de gauche à droite, juste pour lui signifier que tu ne lui en veux pas, que tu fais déjà tant, que tu fais déjà trop et que ce n'est rien, ce n'est rien, il est là avec toi, il est là pour toi.
Et il te redis ces mots, ces mots qu'il t'avais dit, déjà dit, ces mots que personne, personne, ne t'avais encore dit et t'as encore envie de chialer, c'est impressionnant à quel point tu te sens horriblement fragile et quel pire sentiment que celui de se sentir noyer dans ses propres larmes ; t'as jamais su retenir ta respiration bien longtemps.
Au lieu de ça tu trembles, tu trembles et tu te retiens de pleurer, tu te retiens bien fort, inspire fort, fort, bien fort et laisse échapper cette chaleur terrible de ta gorge et tu laisses le temps s'écouler, tu laisses ses mots se glisser, tu laisses ses caresses t’apaiser, le temps de reprendre ton calme, de trouver cette justesse qui te permettra de ne pas craquer à nouveau, d'aligner des phrases de façon compréhensible et intelligible, chasser cette douleur inadmissible.
— La... La première fois que tu m'as dit ça... Ça m'avait fait tellement plaisir, que je ne savais pas quoi dire... renifles-tu tout bas, si bas, beaucoup trop bas alors que tu étais à présent tellement lové contre-lui qu'il semblait peu probable que tu te détaches un jour - et tu parlais de cette idée, cette idée de lui porter bonheur, parce que tu voulais lui porter chance, lui rendre son sourire, lui donner le soleil et lui offrir la lune, tu ne voulais que son bonheur ; et l'idée de lui avoir porté malheur, de continuer à lui procurer ce mauvais œil étrange te semble insupportable, insurmontable, inacceptable.
— Et je sais toujours pas quoi dire...
Parce que ça me fait trop plaisir.
T'inspires et tu expires, puis tu expires et tu inspires ; avant de reprendre alors qu'il te laisse le temps de parler, le temps de vivre, le temps de t'organiser, parce que t'as besoin de temps Ezéchiel, t'as besoin de temps pour construire des mots, des phrases, des pensées, t'as besoin de temps pour guérir véritablement, t'as besoin de temps pour redevenir celui d'antan, t'as besoin de temps, juste du temps pour respirer, pour inspirer et expirer.
— Tout à l'heure...
( r e s p i r e r )
— Tout à l'heure, tu sais, je... T'as pas à t'en vouloir, pour ce que t'as fait... Au contraire, je... Merci. et t'es sûrement le seul à cautionner cette action, sûrement la seule personne sur Terre à réagir de cette façon - ou peut-être que non - parce que merde, c'était involontaire, ce n'était qu'un enfant ! ; mais qu'importe, tu lui en es vraiment redevable, tu lui en es reconnaissant et qu'importe, pour toi, pour toi qui a ta propre idée du bien et du mal, de cette idée manichéenne - il t'a protégé, il a réagit comme n'importe qui aurait normalement réagit au final, quand on risque de perdre l'être aimé, on ne peut que sur-réagir, que partir en vrille, qu'agir.
Et tu sais qu'il t'aime à en crever -- parce que tu l'aimes à en crever.
— Qu'importe si des gens pensent le contraire... Ils ne comprennent pas... Ils ne nous comprennent pas... Je... Je suis là. rajoutes-tu enfin, sans lui dire que pour toi, pour toi il le mérite, pour toi, pour toi, si les rôles avaient été inversé, tu l'aurais peut-être tué, parce que le risque énorme de te perdre, de tout perdre, t'aurais rendu malade et tu sais, tu sais que ça le rends aussi malade que tu ne l'es, au final ; t'es pas seul Ezéchiel, il est là pour toi et tu veux être là pour lui, par tout les moyens.
Alors non, non, les autres ne peuvent pas comprendre, ils ne peuvent pas comprendre cette symbiose qui vous définit, un peu étrange, un peu malsaine, un peu dangereuse, celle de protéger l'autre à en mourir, celle de détruire ce qui pourrait se révéler mauvais, celle de tout réaliser, cette rempart que vous pouvez créer rien que pour exterminer tout danger -- et c'était si fort et si puissant, c'était cet amour qui vous définissez tant ; malgré que cela ne fasse pas si longtemps, malgré qu'il restait encore bien des choses à découvrir chez-l'un et chez-l'autre, malgré tout ça - c'était ce vous, ce toi et moi ; ce ensemble pour toujours.
Alors, au final, tu le dis. Parce qu'il doit savoir ce que tu penses vraiment.
Il doit savoir qui tu es vraiment.
— Il l'a mérité.
( r e s p i r e )
— Tu n'as pas à t'en vouloir et personne a le droit de te juger sur ça...
Alors tu te détaches légèrement, doucement, tu ne bouges que ton visage, juste assez pour plonger dans cette grisaille que tu affectionnes, détailler ses traits que tu aimes, le temps d'un instant, un millième de seconde qui te paraissent si longues et t'as déjà ce manque, ce besoin de revenir bien vite contre lui, de retrouver ce confort et cette chaleur --
— Merci pour tout ce que tu fais pour moi...
Parce qu'on te le dit pas assez Killiam, on te le dit pas assez, on ne te dit pas assez merci pour tout ce que tu fais, pour l'attention que tu portes aux gens, pour ta présence et pour ce que tu es capables de faire pour ceux que tu aimes -- ce n'est pas seulement un remerciement, c'est plus que ça, bien plus que ça, c'est cette idée qu'il sait ce que tu fais pour lui, tout ce que tu fais toujours pour lui et pour ce que tu as prouvé une nouvelle fois, aujourd'hui -- son amour pour lui.
— Je t'aime.
-- et t'es soudainement fatigué de parler.
InvitéInvité
Sujet: Re: [FINI] I'M WITH YOU ft. Killiam Lun 13 Nov 2017 - 10:24
I'm with you feat. Ezéchiel Prince - date. 6 novembre
Tu te répètes Killiam, tu te répètes encore et encore. Je suis désolé, si désolé... pardon, je suis désolé. Désolé de ne pas pouvoir faire plus, désolé que ton don soit si inutile, désolé qu'il n'agisse pas plus vite, désolé, désolé, tellement désolé de ne pas avoir remarqué les symptômes plus tôt, désolé de ne pas avoir compris avant, désolé d'avoir agit si tard, désolé... tellement désolé. Et tu sais, tu l'aimes Killiam, tu l'aimes tellement, tellement, tellement. Je t'aime... je t'aime je t'aime, je suis désolé, je t'aime, je suis là. Et t'as l'estomac qui fait des vrilles, t'as l'estomac qui se retourne, et t'as cette envie, cette envie de lui tout lâcher, cette envie de lui dire : Viens, on s'en va, toi et moi, loin d'ici. Cette envie, Killiam, elle te tue, elle te brise, elle te fait rêver de toutes ces choses si lointaines, que tu n'auras peut-être jamais.
Et il te dit, si bas, en inspirant, en expirant, il te dit si bas qu'il ne sait quoi répondre, qu'il ne sait pas quoi dire, et tu as envie de lui répondre qu'il n'a pas besoin de dire quoi que ce soit, mais tu te retiens, parce que tu sais, tu sais qu'il a besoin de toi, qu'il doit parler, et que tu dois écouter, et qu'ensuite, peut-être, tu parleras après. Mais tu t'efforces d'entendre et d'écouter. Et y'a tes doigts si abîmés qui vont et viennent dans ses cheveux, qui apposent de douces caresses, et y'a ton regard, qui ne quitte pas son visage caché contre toi. Et y'a tout ton corps qui le serre, si fort, tellement fort, comme pour dire que jamais, jamais tu ne le lâcherais.
— Tout à l'heure...
Il y a ta respiration qui s'arrête.
Il reprend et tu te mords la lèvre. Non, si, peut-être un peu quand même. Tu ne sais pas trop. Tu dois t'en vouloir d'avoir tapé si fort, de ne pas lui avoir laissé une chance de s'expliquer. Sûrement, tu ne sais pas, tout est confus. Il te remercie et tu as l'impression que tu peux enfin respirer. Il ne te dit pas que c'est mal, il ne te dit pas que c'était pas bien, que t'avais pas à le faire, non, au contraire. Et il te comprend mieux que personne, alors tu peux enfin respirer, vraiment, sans avoir l'impression d'avoir fait tout merder. Et oui, oui il a raison, qu'importe ce que les gens pensent, ce n'est pas grave, tu n'as pas à en avoir quelque chose à foutre. Et pourtant, pourtant y'a cette voix qui te serre le cœur, qui te donne envie de vomir, qui te retourne l'estomac, cette voix qui te dit ô combien, ô combien tu es un monstre d'avoir fait ça.
— Il l'a mérité.
Je sais. Il l'a tellement mérité.
— Tu n'as pas à t'en vouloir et personne a le droit de te juger sur ça...
Je sais. Mais tu t'en veux tellement d'avoir réagit si brusquement, d'avoir frappé si fort, tellement fort. Tu t'en veux de ne pas t'être contrôlé, tu t'en veux de l'avoir frappé, frappé, encore et encore, d'avoir laissé cette rage te contrôler, te manipuler, toi qui déteste perdre le contrôle quand tu n'es pas avec une dizaine de pilules dans le corps. Tu t'en veux de ne pas l'avoir regardé, de ne pas avoir agit avec calme, de ne pas avoir balancé tout à l'administration, de ne pas avoir été rusé. Tu t'en veux de tout ce remue-ménage que ça a mis, de toutes les têtes qui ont convergé vers toi, et surtout, surtout vers lui.
Vos regards se rencontrent et tu lui souris doucement, avec tendresse, avec tout cet amour que tu lui portes, tes doigts continuant de jouer dans ses cheveux qui finissent par être un petit peu emmêlés. Et il te remercie, et ton sourire se fane un peu, se rétrécie et tu le regardes, avec tout cet amour, sans pouvoir lui répondre.
Puis ce je t'aime ; et ce :
— Je t'aime.
Avant qu'il ne revienne se caler contre toi, avant que tu ne l'enserres de nouveau et tu attends, attends encore et encore. Et tu restes là, tes doigts allant et venant, ton regard fixé sur le mur d'en face, la main te brûlant, te faisant si mal, et ton cœur, Killiam, ton cœur amoureux, vaincu, brisé, criant miséricorde.