Sept 2017 —
La pluie n'était pas tombée ce jour là.
L'paradis brûlait jusqu'au bout de tes doigts
Tu sentais de là, les cendres t’enivrer,
et les ailes s'ouvrir pour ta liberté.
Where do you think you're going ? Don't let words guide you like a fucking doll. You're not going anywhere. Just live your life and don't let people ask you why you aren't crying today. Because we know how it's hard to not smile. You're not going Narcisse. The death not telling you to coming. Because the death in your heart is dead. - - -
Quand ton cœur a fait boum et que les cordes autour de ton cœur ont explosé autour de ton être, tu as compris. L'oiseau pris au piège dans une trop petite cage c'était mis à crier dans ton cœur avant d'ouvrir la porte pour s'enfuir.
Un lien s'était brisé. Un lien peu fort n'avait pas duré l'éternité. Ce jour, ce défunt jour était né. La résurrection d'un homme sur la mort de ses aînés. Le sang n'avait rien à voir avec tes sentiments. La lettre que tu tenais même entre tes doigts. La haine si profonde qui alimentait une partie de ta vie semblait s'évanouir et d'un coup d'vent, elle était partie. On t'avait donné, ils t'avaient donné, des milliers de raisons de toucher le sol. De finir inanimé et de t'laisser t'éteindre parce que tu ne valais pas grand chose. Dur comme fer ils croyaient que s'en était fini. Que ta jolie gueule allait être recouverte de terre et qu'un seul sourire allait leur rester sur les lèvres.
Tu te souviens Narcisse. Tu te souviens de ces salles froides aux murs honteux. De ces mots écrits avec des ongles par des enfants malheureux. De ces sourire que les adultes te lançaient, des repas immondes qu'ils te balançaient. Tu te souviens de ta chambre enfermée dans la noirceur malgré la luminosité, des regards des médecins se demandant ce qu'il se passait.
Il y avait Calispo avant qu'il n'existe. Ce n'était que le reflet d'une vie morne et triste. Or, il était là pour te faire sourire tard la nuit, lorsque tu te demandais quand serait le moment de la sortie. Lui, te faisait te sentir presque vrai. Un être à part dans un hôpital peu rêvé. Puis. Le monde a cessé de tourner lorsqu'il t'a touché. Le monde s'est écroulé lorsque toi, Narcisse, tu as su qu'il était là, si vrai. Calipso était apparu comme celui qui allait défaire tes chaines, celui qui prenait des souvenirs et tes secrets pas centaines.
Mais, Nar, tu te souviens de ton retour chez toi. De tes parents qui te regardaient comme un monstre qu'ils ne connaissaient pas. Tu ne parlais plus. Tu attendais le soir tard dans la nuit pour parler avec lui. C'était un cercle sans fin, un malheur qui s'ajoutait sans que tu y puisses quelque chose ; rien. Ô que tu te souviens Nar, de ces visites médicales, de tes parents qui te haïssaient et du poison irréfutable.
Comme un gars de l'armée tu ne savais que dire oui, comme un enfant perdu tu les laissais faire de toi l'objet de moquerie. Comme un sacrifice sur l’hôtel tu l'étalais sur une table et on cherchait ton problème.
Le lien s'était pourtant brisé. Le lien avait juste cessé. Et là, écrit sur ces mots. Écrit sur ces lignes définies, on t'annonçait que pour eux la vie était finie. Alors on racontait que la voiture n'avait pas fait demie tour, que la Parque avait juste tenu le discours. D'un coup de ciseaux les trois femmes du destin avaient coupé le fil, d'un coup de ciseaux on voyait leurs morts s'offrir. On disait dans cette lettre qu'ils n'avaient pas eu le temps de souffrir, que la voiture s'était juste détruite en emmenant leurs corps, mais toi tu désirais qu'il soit torturé pour le reste de leurs sorts.
Ambroise est simplement venu te chercher. Tu as simplement quitté l'île pour te retrouver dans un pays que tu ne reconnaissais pas. Dans une existence qui n'était pas vraiment toi.
Des pleures, des rires au fond de toi et de la rancœur. L'envie de partir faisait frissonner tes jambes, l'envie d'hurler picotait ta gorge. Ta famille, Narcisse. Ta famille te regardait avec un œil de pitié alors que toi et ton âme, vous souriez. Et ce jour alors que leurs cadavres s'ajoutaient à la terre et que des prières s'élevaient dans le ciel, ce jour, tu t'es juste dit que tu n'avais pas de quoi avoir mal, que devant toi disparaissait une douleur infernale.
C'était la fin et le début,
et les pétales de l'été commençaient à tomber,
tes monstres fuyaient ta venue,
et l'automne pouvait se montrer.
Tu n'as pas fredonné les chants de leurs morts, tu n'as pas posé de bougie sur les cercueils et personne ne t'as atteint, ni même les remords. Tu es resté loin de la scène, laissant les rideaux se fermer. Tu as laissé les autres sangloter pour des vies qui n'auraient pas du exister.
Ce n'était pas juste. Cela n'aurait pas du arriver. Or, ce n'était pas ce que te disaient tes réelles pensées. Alors t'as fais le fils unique parfait, tu faisais semblant d'être triste alors que tes yeux mentaient. Parce que Nar, tu avais juste envie de repartir à ton pensionnat, oublier cette partie de ta vie et vivre rien qu'pour toi.
- - -
Tu te souviens de la douleur d'une aiguille qui transperce ta peau, des analyses et des papiers qu'ils cherchaient pour trouver une réponse à des questions dans l'eau. Tu te souviens Nar, de la lourdeur de tes paupières et du noir qui discriminaient dans ton cœur, noir éphémère.
Puis c'est comme une claque qui s'abat sur ton corps, tout s'en va sur un bateau à côté du port. Et tu penses à ce qui t'attends. Tu penses à Ambroise qui t'accompagne de près, qui te lâche pas d'une semelle de peur que tu sautes d'une falaise. Tu penses à Ezechiel de l'autre côté de la mer, qui doit s'inquiéter et nier comme un idiot aux pays des merveilles. Tu penses à Killiam que tu aimes aussi comme un frère, qui s'ajoute à ta famille et à ton palpitant malgré les galères. Puis, les autres.
Et Aaron qui te fait vivre, qui te rend libre.
….. Lorsque tes yeux s'ouvrent, lorsque le monde arrête de s'étouffer, tu te retrouves dans ta chambre, parce que tu n'es plus entouré d'inconnus.