Un jour tu sera PUMA [PV Tim]

Les vacances c’est bien. L’emploi du temps est vide et Tim peut occuper ses journées comme bon lui semble. Sur le papier, cela parait magnifique et parfait. En pratique, c’est quelque peu différent. Les gens sont ravis de cette liberté, de cette météo ensoleillée et de toutes les joyeusetés qui vont avec. Le souci vient du fait que leur bonheur soit accompagné par des éclats de rire pour tout et rien. Tim ne les supporte plus. Ses camarade braillent de partout et squattent la moindre parcelle ombragée. Il a envie de s’enfuir loin au milieu de nulle part. Le parc ferait bien son affaire mais il fait trop chaud et va griller en moins de deux minutes. Enfin il ne tient plus dans son cabanon. Il décide de filer au foyer à la recherche de calme.

A l’intérieur, il se dit qu’il y a de forte chance que l’endroit soit désert. Les gens aiment lézarder dehors. Entre ceux qui veulent bronzer pour se la raconter à la rentrée ou encore les spécimens adeptes de foot ou tout autre activité physique extérieure, la probabilité est forte. Tim ne désire qu’un petit bout de tranquillité : du silence même s’il sait qu’il rêve sur ce côté-là et un coin de table pour pouvoir dessiner. Ce n’est pas grand-chose. Il ne demande pas la lune non plus. Le garçon n’est guère exigeant. Il est même prêt à partager sa table sous réserve que la personne présente se taise. Notez l’effort.

Plus il s’approche du lieu, plus Tim distingue un brouhaha. Il ne peut croire que cette pièce sacrée est envahie d’éléments aussi bruyants. Il file le vérifier. Il passe sa tête dans la porte et s’aperçoit que sa crainte était réelle. Ici, ça paille, ça blablate fortement, ça éclate de rire lors de la pose d’une carte +4 de UNO. Bref, son esprit ne supporte déjà plus ce vacarme. Tim traverse la salle en se dirigeant vers la sortie opposée. Il détale comme un lapin. Il ne compte pas trainer dans les parages. Parfois, il donne un coup de coude pour se frayer un passage. Il ne s’excuse pas. Il est hors de question qu’il interagisse avec ces nuisibles.

Tim est quasiment sorti de cet enfer quand il est retenu par le bras. Il tire un peu, insiste afin de se libérer mais la prise est solide. Le blond virevolte pour distinguer la source de cet agrippement. Elle provient d’un garçon plus âgé connu de visu sans plus. Il se présente vaguement ainsi que sa classe. Le jeune homme y met de l’énergie, la motivation se lit dans son ton. Tim n’avait pas prévu de l’écouter mais il a utilisé une formule de politesse. Et dans ce monde de brutes, c’est un point non négligeable. Après tout c’est un Colombe, son badge le prouve. PUMA n’est peut-être pas si éloigné de ses idéaux.

« Drôle de façon d’aborder les gens. C’est bien violent pour des soi-disant pacifistes. Et si tu commençais par me lâcher ? Je veux bien t’accorder cinq minutes. T’as intérêt à être bref et efficace. »

Un brin agacé, Tim est antipathique. Cependant il n’a pas refusé catégoriquement. Au fond de lui, il est curieux d’en apprendre sur cette classe. Il saisit l’opportunité. Au pire, il aura perdu cinq minutes de sa vie à écouter un type. Et au mieux…

Tim lui a accordé cinq minutes. Certes, c’était une façon de parler et il était disposé à rester plus longtemps pour écouter les idéaux du groupe. Sauf que l’autre se disperse. Il commence à lui donner un cours sur le fonctionnement des muscles abdominaux et les bienfaits de rire. Tim ignorait que les membres de PUMA étaient des comiques. Il secoue la tête de dépit et s’apprête à partir. Il en a assez entendu. Cette classe ne vaut pas mieux que les autres. Le garçon le lâche enfin devant son insistance. Cependant Time reste là. Son interlocuteur a suscité son intérêt avec sa dernière phrase.

Il pensait le groupe pacifiste. Il s’est trompé et ai disposé à corriger son erreur. Il attrape une chaise et s’assoit en face de son interlocuteur. Il tend l’oreille et s’enferme dans une bulle. Ses bruyants voisins n’existent plus. Il n’y a que lui  et ce jeune homme. Il est concentré comme jamais. Il n’a pas l’intention de rater une syllabe des explications. Il n’a rien dit. Pas un mot pendant le monologue. Il s’est contenté de quelques signes de têtes par moment et c’est tout. Il a tout enregistré. Il laisse le silence planer quelques secondes. Il est prêt à répondre.

« C’est beau ce tu dis. Tu crois vraiment que la violence est la solution ? Tu crois vraiment qu’un jour les classes disparaitront ? Tu crois vraiment qu’un jour l’égalité pour tous existera ? Tu crois vraiment qu’un jour je pourrai me balader sans craindre de me faire rejeter car je possède un pouvoir ? Tu crois vraiment en la paix ? Tu crois vraiment que PUMA peut supprimer tous ces problèmes ? Ou tu cherches juste à enrôler des soldats ? »

Le ton est neutre malgré la flopée de reproches lancée. Tim est calme. Extérieurement en tous cas. A l’intérieur il bouillonne. Il repense à sa mère et sa vision du monde. Elle qui n’a d'yeux que pour ses deux frères en A. Cette foutue élite.