You're not alone, i'll be by your side, i'll take your hand [PV Brent]

O Romeo, Romeo! wherefore art thou Romeo?

Romeo and Juliet (Act II, Scene II)
William Shakespeare

Il n’était pas bien difficile en cette soirée de comprendre pourquoi Éléanore tressaillait d’impatience en cette soirée. Sa bonne humeur, plus persistante qu’en d’autre jour, ne venait qu’accentuer son joli sourire déjà bien radieux. Oui, elle avait déjà assisté à un bal auparavant, mais il y avait un détail qui différenciait le tout : elle était accompagnée cette fois, et pas par n’importe qui. Elle avait pris plus de deux heures pour se préparer, relevant légèrement ses cheveux, les ayant préalablement frisés. Elle avait enfilé une longue robe bustier noire ainsi que des talons aiguilles noir et rouge. Une touche de maquillage et le tour était joué. Ayant par nervosité oublié l’heure de rencontre, elle était partie un peu plus tôt que prévu.

La voilà donc qui attendait, seule, dans le grand hall. Observant les couples danser les uns avec les autres, les chansons s’enchaînant et Éléanore restaient, pour sa part, appuyée sur une grande colonne. Elle ne voulait pas toucher aux nombreux hors-d’œuvre de peur de ne plus avoir faim plus tard. Balayant son regard sur le hall, elle remarqua qu’il était magnifiquement décoré, tout avait été soigneusement choisit pour que la soirée soit parfaite et inoubliable. Décidément, il ne manquait que son cavalier.

Croisant ses bras sous sa poitrine, elle se mit à réfléchir. Elle espérait vraiment que cette soirée soit parfaite, que tout se passe dans le bonheur et la joie. Elle avait eu beaucoup de mal pour trouver sa robe, surtout qu’elle s’y était prise à la dernière minute. Au départ, elle ne voulait pas y aller, c’est lui, Brent, qui l’avait fait changer d’avis. En repensant au blond elle sourit sans s’en rendre compte. Lorsqu’elle le remarqua, ses joues prirent une teinte rosée et elle secoua la tête, histoire de chasser ce sentiment de bonheur en sachant qu’elle allait le voir.

Elle décroisa les bras et soupira et promena de nouveau son regard sur la salle. Elle ne le repérait toujours pas. Elle se demandait quelle heure il devait être. Cherchant une pendule des yeux, elle n’en vit point et décida de demander à un des élèves qui passait par là. Dérangeant le premier venu, elle demanda d’une voix claire accompagné d’un sourire :

L’élève regarda sur sa montre, déclara en vitesse qu’il approchait 18 heures et partit d’un coup de vent. 18 heures. Elle se mordit légèrement la lèvre, nerveuse. Un peu plus tard et il allait être en retard. Et s’il ne venait finalement pas ? Peut-être avait-il décidé de finalement faire autre chose ou pire, venait-il accompagné de quelqu’un d’autre ? Les idées farfelues envahissaient son esprit et elle perdit légèrement de sa joie. Alors qu’elle tournait légèrement la tête en direction de l’entrée du hall, elle croisa une paire de pupille noisette encadrée de cheveux blond. Elle esquissa un sourire discret et ses yeux s’humidifièrent légèrement sous l’émotion de le voir, là, debout devant elle.

Life is a flower of which love is the honey.

Victor Hugo

Elle lâcha un soupir de soulagement au moment où elle le vit arriver. Finalement, ses inquiétudes se révélaient être fausses et elle s’excusa mentalement d’avoir douté qu’il puisse ne pas venir faire cadeau de sa présence. Elle passa son regard sur lui, de haut en bas, l’admirant en esquissant un léger sourire. Non pas qu’il était normal pour elle de douter, loin de là, mais vous savez, lorsque vous ne faites généralement pas confiance aux hommes… Quoi qu’il en soit, il était là, plus classe que jamais et son visage orné d’un autre de ces magnifiques sourires à vous faire tomber. Elle leva les yeux vers lui, le regardant fouiller dans ce sac qu’il transportait pour en ressortir une magnifique rose.

Bien sûr qu’il lui plait. La rose était une de ses fleurs préférée. Elle adorait les lys et les orchidées aussi, mais une rose, il n’y avait presque rien de plus magnifique que cette fleur. Éléanore en rougit jusqu’aux oreilles, tendit doucement sa main et vint prendre la fleur dans sa main, délicatement, ayant peur de la briser par maladresse. Touché par son cadeau pourtant si simple, elle n’en fut pas moins heureuse. Alors était-il pardonné pour son retard ? En majeure partie oui. Pourquoi pas totalement ? C’était son orgueil qui lui interdisait de pardonner totalement quelqu’un qui lui avait posé des inquiétudes. Foutu orgueil se disait-elle. Un jour, elle arriverait peut-être à faire taire ce défaut un jour. Quoi qu’il en soit, à l’instant, elle était heureuse et c’est ce qui comptait.

Éléanore avait le regard fixé sur la fleur dans ses mains. Ne sachant où la mettre sans la briser, elle la tenait toujours dans ses mains, sans bouger. Elle leva son regard sur Brent et pour une fois, ne le détourna pas malgré qu’elle sente ses joues s’enflammer. Elle n’était jamais la plus à l’aise dans ce genre de situation, mais elle s’améliorait. C’était tout de même mieux que rien comme on disait bien.

Son visage démontra un très grand sourire honnête et très reconnaissant alors qu’elle lui faisait, tout de suite après, un signe de la main de patientez une petite minute. Elle mit la rose entre ses lèvres et la maintint comme cela. Elle prit deux couettes de ses cheveux bouclés, les ramena vers l’arrière et les fixa avec une petite pince qu’elle avait attaché après le rebord de sa robe. Pouvant être pratique s’était-elle dite, elle avait bien servi en effet. Cela fait, elle reprit la rose de ses lèvres et la glissa délicatement dans cet amoncellement de cheveux, la faisant donc bien tenir sans que sa coiffure n’en soit désavantagée, tout au contraire. Cela fait, elle regarda autour d’elle, y vit tous les couples qui semblaient s’amuser plus que jamais et trépignait déjà d’impatience à profiter de ce bal.

Elle laissa échapper un léger rire discret et plongea son regard dans le sien quelques secondes.