Jechercheencoreletitre. |Pv Preben et Artus|

Ses yeux s'entrouvrirent pour laisser un mince filet de lumière atteindre sa rétine. Il faisait déjà bien jour et il supportait mal une agression visuelle de ce type. Son esprit embrumait reconstituait lentement les éléments qui l'entourait. 
Tout ce qu'il entendait, c'était une voix, dont le son grave laissait facilement deviner sa masculinité, qui criait certains mots incompréhensible. Alvin n'y prêta d'ailleurs pas grande attention, trop occupé à gérer un mal de crâne. Il sentait ses veines battre sous sa peau, tel un tambour sur son front, le tout accentué par l'incessante voix criarde qui ne lui laissait aucun répit. 
Sur son visage quelques fils blonds venait endolorir sa peau pâle. Le réveil était difficile et tout ce qu'il souhaitait, c'était un peu de silence. Tout ce qu'il voulait, c'était étouffer ce son continu pour succomber à la mélodie de la nature. Il avait peut pris quelques verres de trop avec Artus. 
Il lui semblait que l'individu parlait de taupe. Oh. Il gênait peut être? Il émit un simple grognement de réprobation alors que ses paupières se soulevèrent lourdement. 

Sa vision se fit plus nette au bout de quelques secondes, et il put reconnaître là le E. Ce E qu'il avait toujours détesté et qui lui rendait bien. Un grand blond, beaucoup plus imposant, qui tenait dans la main, ce qui ressemblait à des cheveux. Avant même qu'il ait pu analyser correctement quoi que ce soit, un pied vint heurter son ventre. Il y avait mis du sien et Alvin perdit son souffle. Il ne suffoquait pas, non, mais il avait cessé de respirer face à cet acte inattendu. Son seul réflexe fut d'utiliser son don, sa manière à lui de riposter. Lentement, le métal faisant office de bras droit solide devint partiellement liquide et s'écoula le long de son torse jusqu'à recouvrir son ventre malmené sous son uniforme. Le titane se rafraîchit sur sa peau pour ainsi s'armer d'une armure camouflée par ses vêtements. Il agissait souvent avec discrétion quand il se servait de sa greffe comme ressource et base de toute manipulation. Ses yeux clos par la douleur s'ouvrirent sur les cheveux qui l'avaient tant intrigué. De long cheveux, d'une couleur identique aux siens, semblaient flotter entre les doigts de Preben. Ils se soulevaient parfois sous une brise et ondulaient dans l'air. 

“ Oh putain, si tu voyais ta gueule de meuf! Même sans cheveux tu garde un air de bouffeur de queue, pas de chance. Bah, j'aurais au moins essayé, HA HA HA! „

Il n'allait pas relever ses manières poétiques. Oh, il commençait à passer au dessus de ce genre de remarque digne d'un môme. Preben lui semblait être ce genre de jeune con, incapable d'user ne serait-ce que d'une partie de sa cervelle qui logeait dans ce crâne. Sa construction le laissait plutôt indifférent. Il n'avait dans tous les cas, que sa chevelure longue comme un semblant d'argument. Il ne s'agissait que d'un esprit limité et... En réalité, Al n'avait pas encore percuté qu'il les lui avait coupés. Se faire insulter d'efféminé ne le faisait pas exploser de rage. Après tout, ses cheveux longs, c'était une habitude qu'il n'avait pas changé depuis qu'il était gosse. C'était sa mère qui lui laissait une coupe plus longue que la norme et il n'avait jamais rechigné. Après sa disparition, il n'y avait pas touché et...
Il avait enfin compris que les cheveux que le E tenait dans ses mains, c'était les siens. Il n'eut pas le temps d'esquisser le moindre geste qu'il remarqua qu'un poing s'écrasait sur la joue de Preben. Voilà de quoi entacher sa bonne humeur. Le responsable n'était autre qu'Artus, qui s'empressa d'empoigner vivement le col de son camarde de classe. Ils étaient face à face, le visage colérique d'Artus proche de celui de l'emmerdeur. 

- Enfoiré! Qu'est-ce que tu fous?! 

On s'attendait plus à voir Alvin dans cet état que son meilleur ami. Cependant, le blond était un poil trop petit pour lui tirer ainsi sur le col et il aurait plus eut l'air ridicule qu'autre chose. 
S'ils avaient été dans un film américain, Alvin se serait relevé avec élégance, la ciel se serait assombrit et tous les métaux gisant dans cette planète auraient éclatés à la surface tels des cascades. Mais nous n'étions pas dans un film. La réalité faisait que le blond, dans un premier temps, passa sa main dans ses cheveux courts. Très courts. Cette mine impassible quotidienne était figée sur son visage. La seule démonstration d'un sentiment de colère ne ferait qu'amuser l'autre blond, qui d'ailleurs commençait à sérieusement lui taper sur le système. Ses cheveux restaient en quelque sorte un souvenir. Les bruler et les effacer était pour lui, la mer à boire, salé. Il ne savait pas réellement comment réagir, s'il devait se jeter sur l'auteur du désastre ou désespérer dans un coin avec ses cheveux entre ses mains. 

Il se releva, prêtant peu d'attention aux mèches trop courtes qui venaient s'éparpiller sur son champ de vision. Ses pupilles fouillèrent les lieux pour s'arrêter sur une poubelle métallique. Chose anodine pour n'importe quel élève mais quand on possédait le don d'Alvin, cela devenait une source. Il fit quelques pas naturels vers l'objet, posa sa main dessus. Non il n'allait pas balancer toutes les ordures sur leur confrère, mais il en fit d'abord une simple sphère assez large au creux de sa main, laissant les ordures retomber au sol. Il jeta un rapide coup d'oeil aux deux aînés -car Al était en plus de cela le plus jeune. Il réfléchit un instant à ce qu'il aurait pu en faire. Il avait la possibilité d'en faire toute sorte d' "arme" pour riposter, allant du plus simple au plus original. Il suffisait d'un peu d'imagination pour exercer toutes sortes de choses. Il pouvait tout aussi bien se faire une sorte de gant modelé d'aiguilles. Toute une panoplie s'offrait à lui. La question d'une défense trop faible habituellement face au E, était souvent un pique de colère. Il s'énervait en effet contre lui même, d'une manière enfantine, ce qui le gênait pour les manipulations de matériaux. Si chez la majorité des élèves effectuaient des choses extraordinaires en pleine colère -chose qui restait assez ridicule à ses yeux vu la ressemblance avec les films de mauvais goût-, lui n'arrivait plus à rien. C'est sans doute pour cela qu'il gardait son calme malgré tout. 

Avec Artus, ils s'entrainaient souvent à l'escrime. Il pouvait peut être un avantage sur ce point. Il ne comptait plus les heures passées avec l'arme habituelle ou un bâton. Ou encore des balais. Enfin, là, ils se prenaient plutôt la base dans la gueule. 

Il gardait son calme. C'était vite dit. Il gardait les mâchoires serrées, crachant quelques injures entre ses dents. Oh, elles allaient de bon train.

Sa sphère parfaite commençait à se déformer, quelques secondes après sa formation. Elle prenait quelques formes aléatoires, s'agitant dans sa main. 
Non, non, Alvin n'était pas en train de piquer une crise de colère... Ou juste un peu. On pouvait le remarquer non seulement au pouvoir qu'il contrôlait de moins en moins bien mais aussi à ses mâchoires crispées et l'aire assez rageur qui se dégageait de lui. 

Le blond était à seulement quelques petits mètres de Preben. Finalement, il lui balança la masse métallique qui s'était figée. Il était un peu dans un cercle vicieux. S'il s'énervait, son pouvoir s'absentait, qui l'énervait d'autant plus, et ainsi de suite. La concentration de matériaux avait rendu l'objet assez lourd, ce qui ne gêna pas plus que cela le blond. Les poids lourds, il les soulevait avec une certaine aisance de son bras droit, puisque la prothèse lui tirait à peine sur le dos et le torse. Le tout s'était passé rapidement, environ moins d'une minute.