Un poulpe, un chat, des cassos... [PV]

Funny Signs Gallery
Miaouu miaouuu… ça ne tourne pas rond dans sa teutête !

MODE EXCITE ON. Il fait beauuuu. Y a du soleiiiiiil. Faut sortiiiir. Et il se mit à chantonner ces trois phrases dans sa tête de manière continue. Cela faisait plus de deux semaines qu’un temps pluvieux s’était abattu sur Prismver empêchant les élèves de sortir. Alors à force de tourner en rond dans sa cabane –les cours étant très disparates et si peu qu’on pouvait les compter sur les doigts d’une main- le jeune garçon avait bien eu le temps de tergiverser et de s’inventer des histoires dans sa p’tite tête. Converser tout seul c’est cool… pendant quelques temps, mais même pour un mec comme Austin, parler à un autre être humain devient vital à un moment ou un autre. Et là, il n’en POUVAIT PLUUUUS ! Gaaaah ! Et lorsque le soleil pointa enfin le bout d’son nez, il fut pris d’une telle excitation qu’il faillit embrasser tous ceux que le garçon croisait dans les cours du pensionnat. Hm.

Levé, douché, habillé rapidos en mode « j’prends les premières fringues qui me tombent sous la main parce que la mode et moi ça fait deux et j’emmerder tous ceux qui ne pensent le contraire, je kiffe ce que je porte bla bla bla bla », Austin se jeta en dehors de sa cabane comme un fou, comme un gars qui vient d’sortir de prison et qui recouvre enfin sa liberté. Libertéééé, je t’aiiime.

MODE CALME. Contrairement à ses petits camarades, Austin n’avait pas prévu de sortir accompagner. Etre un solitaire ne l’embêtait pas du tout. Il ne voulait surtout pas s’encombrer de quelqu’un qui ne ferait que le ralentir dans ses occupations. Et aujourd’hui, le jeune garçon avait décidé de profiter du soleil pour respirer le bon air frais après plus de deux semaines de temps pourri à rester cloitré dans sa cabane. Sachant que le soleil amènerait son lot d’étudiants hors de leur quartier, Austin choisit de se diriger vers les ruines. Là-bas, il savait que personne ne s’y aventurerait. C’était un coin plutôt délaissé de la population de par sa mauvaise réputation. On disait que des mafieux se rejoignaient dans les ruines pour pratiquer leur business à l’abri des regards (trafic de cocaïne, trafic d’herbe, trafic d’alcool, j’en passe et des meilleures). Mais en vrai, ce n’était qu’une bande d’étudiants, composée de E majoritairement, qui buvait et se droguait à finir en overdose. A cette heure-ci de la journée, il n’y aurait sûrement pas âme qui vive. La plupart de ces « drogués » ne venaient que la nuit tombée.

Pour cette sortie, le jeune Prismverien avait délaissé l’uniforme de l’école pour porter quelque chose de plus confortable. Un pantalon à bretelle noir avec une chemise blanche. Simple en somme (et confortable, oui, oui). Mains dans les poches, le garçon se dirigea donc vers les ruines. Sur le chemin il aperçut un chat noir, qui marchait sur un muret. Austin aimait bien les chats. Il ressentait comme une espèce d’attraction vers ces animaux qui allait contre sa propre volonté. Il était comme hypnotiser. Peut-être que son comportement avec les chats était lié à son don, mais rien ne pouvait le démontrer cependant. Le jeune E se surprenait parfois à les contempler pendant des heures, histoire d’analyser leur comportement animalier. La science des animaux. Le langage des animaux. La hiérarchie établie chez cette espèce. Cela en devait une fascination, voire une obsession. Et sans qu’il ne s’en rende compte réellement, Austin était déjà arrivé sur les lieux. Le chat qu’il avait suivi était toujours là. L’animal gambadait ici et là entre les pierres, les bouteilles laissées à l’abandon sur le bas-côté, les bouts de bois… puis grimpa agilement sur une espèce de colonne par très haute (ou ce qui aurait pu être une colonne à l’époque) et s’immobilisa.

Dans un même mouvement, Austin s’arrêta de marcher pour s’immobiliser à la hauteur du chat. Le garçon s’accroupit, de façon à adopter la même position que l’animal (weird you said ?). S’il avait été un chat ou si Austin avait eu le pouvoir de transformation au chat, on aurait pu voir une espèce de queue dans le bas de son dos, chassant l’air, en mode « content ». Et soudain…

« Miaou ? » dit-il, tout en dodelinant de la tête. Oui, oui, vous avez bien entendu, Austin a bien dit miaou, genre comme s’il pouvait communiquer avec le chat. La solitude a sans doute affecté son intellect… et le voilà en train gesticuler et de « miauler » à tout va. Petit moment de folie passagère.

Weiiiiiiird i told you !

Spoiler:

WTF !? LOOOL

Et il continue. De miauler, de gesticuler dans tous les sens, essayant par n’importe quel moyen de devenir un chat. Peut-être que s’il se comporte comme un chat, peut-être que s’il s’efforce de ressembler à un chat, alors d’une manière ou d’une autre il réussira à changer son pouvoir et… et à acquérir le don de métamorphose en chat ! Cours toujours ouais. Y a que les imbéciles qui y croient. C’est sans doute pour cette raison qu’Austin se retrouve chez les E. Au fond, c’est un être naïf qui croit dure comme fer à un possible changement de pouvoir par la simple pensée ! Oh yeah, et les poulpes vivent sur la terre aussi pendant qu’on y est !

Il aimerait bien cesser d’y croire, mais les mots de son grand-père, prononcés il y a déjà cinq années de cela, ne cessent de venir le hanter le soir, faisant échos dans sa p’tite boite crânienne. C’est peut-être aussi la raison pour laquelle il n’arrive pas à trouver le sommeil et qu’il déambule dans l’établissement chaque soir. A la recherche d’un petit coin de paix. Alors oui, cette idée est sûrement utopique et naïve, mais néanmoins c’est la seule chose à laquelle il s’accroche pour rester en vie, en quelque sorte. S’il avait un meilleur pouvoir, si…

Perdu dans ses pensées, le jeune élève ne rendit compte de la présence d’un autre être humain, seulement lorsque… « -Je suiiiiis un pouuuuulpe !!! Je suis le priiiinceuh des meeeer..... !! »

Mesdames et messieurs, bienvenue au freak show ! Merci d’accueillir notre prochaine candidate et sa danse du pouuuulpe !

Ouais, ouais, ouais… les yeux grands écarquillés, Austin s’était immobilisé, un bras et une jambe en l’air. L’avait-elle remarqué faire le guignol ? Dans sa position actuelle, elle devait sûrement penser qu’il s’étirait ou faisait de la gym. Aussi probable que si j’te disais que les poules ont des dents.

Les deux jeunes gens se faisaient face, mais n’osaient bouger l’un comme l’autre. La position dans laquelle se trouvait Austin devenait minute après minute inconfortable et surtout plutôt dur à maintenir. Une, deux gouttes de sueur plus tard, le garçon ramena son bras et sa jambe près de son corps puis se releva trèèèès lentement. Jetant un coup d’œil autour de lui, historie de voir si personne d’autre n’avait été spectateur de ce magnifique moment, Austin se rendit compte à son grand soulagement qu’il n’y avait qu’eux deux dans les ruines. Il constata par la même occasion que le chat, qu’il imitait, s’était déjà barré depuis longtemps. Dommage ! L’animal aurait pu constituer une preuve en cas de jugement sur sa folie. Après s’être donc mis sur ses deux pieds, Austin entreprit d’épousseter ses vêtements tout plein de poussières. Ce petit manège lui donnait le temps de trouver une excuse, une raison, quelque chose à dire en somme. Mais rien ne vint à son esprit.

Austin releva la tête, osant pour la première fois, à visage découvert, regarder l’autre personne, qui s’avérait être une fille. Il tenta alors de faire bonne figure même si rien n’y faisait. Sourire gêné, sourire crispé. S’éclaircissant la gorge quelques secondes, il s’écria alors : « Hey… » qui retomba dans le grave, pour s’éteindre complètement au bout de deux secondes. Et c’est finalement à ce moment-là qu’il s’aperçut de la position dans laquelle était restée la jeune fille. Les bras en l’air, en mode poulpe. Et là, un rire s’échappa de sa gorge malgré lui. Franchement c’était trop. C’en était trop. Austin se serait presque cru à une espèce de « concours de celui qui sera le plus ridicule ». A cette pensée son rire redoubla…

Plus looser, tu meurs... : P

Il avait « réussi » à établir le contact, mais n’avait pu s’empêcher d’exploser de rire. Il avait sans doute tout gâché. Soit il allait recevoir la raclée de sa vie en se faisant tabasser par une fille, soit Judith était dans le même délire que lui. Plus que quelques secondes et il saurait… Le jeune homme fut rassuré lorsque la jeune fille rigola de bon cœur avec lui. Pendant un court instant, il se vit mort, son corps reposant quelque part derrière un tas de pierres. Et puis il se voyait déjà à son enterrement, les gens chuchotant autour de son cercueil « mais dis-moi, comment est-il mort ? » « il a rigolé ». Quelle mort pitoyable et quel enterrement vraiment à deux balles !

Et ils étianet là, face-à-face, rigolant de leur propre loositude. Parce qu’il faut bien l’avouer, ce sont un peu des loosers sur les bords pour de une, imiter un animal (un poulpe ou un chat, peu importe réellement) et de deux, se faire gauler (et si on veut rajouter une troisième raison, il suffit de regarder leurs fringues –tu peux pas faire plus fashiooon). On n’est vraiment pas douer. La larme à l’œil, le garçon se reprit à deux fois, s’essuyant d’un revers de manche les gouttes qui s’étaient formées au coin de ses yeux à force de rire, avant de parvenir à émettre quelques mots qui furent néanmoins entrecouper de gloussements.

« je… aime… poulpe… imitation… » en gros ça donnait ça. Si vous voulez la version complète, tapez 1 ! Il respira, puis expira, il respira de nouveau et expira une fois de plus. Ah, ça y est, il venait enfin de contrôler son fou rire. D’une voix plus assurée, d’un ton assez enjoué il faut bien l’avouer, Austin s’essaya de nouveau à parler.

« Enchantée de faire ta connaissance, Mademoiselle Poulpe ! » tout en gratifiant à la jeune fille un grand sourire.

La scène était plutôt surréaliste. Lui, parler, faire premier pas. Elle, une FILLE. Bien des choses allaient se produire en cette sixième année à Prismver. Et sans doute des choses agréables à vivre.

Spoiler:

Je ne vois pas de quoi tu parles ~

Spoiler:

-Judith pour être exact, ravie de te connaitre aussi, Mister Cat~

Mister Cat ? Pas mal comme surnom. En même temps, il avait commencé. Retour à l’envoyeur.

« Enchanté Judith, moi, c’est Austin mais tu peux aussi m’appeller Mister Cat. » Répondit-il d’un air amusé. Dans un sens, ce n’était pas vraiment faux. Eh, les chats possèdent bien depuis des millénaires cette capacité extraordinaire de voir dans la nuit. Si l’on peut être exact, ces animaux distinguent les formes des objets dans la nuit mais ne voient pas totalement comme en plein jour à la différence d’Austin qui lui voit claire et en couleur de jour comme de nuit.

Etrangement il se sentait joyeux, pas du tout gêné par la situation. Cela aurait pu être beaucoup plus embarrassant, mais les deux jeunes gens semblaient avoir assez de recul et un certain sens de l’humour pour ne pas se prendre trop la tête. Ce moment s’inscrirait sûrement dans les annales des rencontres pouvant commencer de la plus mauvaise des manières, mais lorsque l’on y regarde de près, ils avaient réussi à tourner cet instant en quelque chose de marrant.

-Alors, ça te prends souvent ces tentatives de mutation en chat ou t'as essayé avec d'autres espèces?~

A cette phrase il ne put s’empêcher de lâcher un petit rire. Tentative de mutation, hein ? Elle avait visé juste dis donc. Alors comment y répondre ? Après s’être fait surprendre à imiter un chat, la vérité n’allait pas tuer. C’est drôle, mais ce genre d’événements délie les langues, ou en tout cas, celle d’Austin. Il ne voyait pas l’intérêt de mentir.

« Je te rassure, je n’ai essayé qu’avec le chat… » dit-il d’un air amusé, petit sourire au coin des lèvres. Il reprit, plus sérieusement cette fois-ci. « J’aime bien, voire beaucoup les chats, et comme mon pouvoir y est lié, l’idée m’a pris d’en imiter un. Qui sait, j’arriverais peut-être à changer la nature de mon don ! Et puis, on apprend beaucoup des animaux, tu ne trouves pas ? »

Austin avait l’air assez sérieux sur le changement de pouvoir (chacun ses délires et ses grandes théories, ok !!!? : P). Quand on croit assez fort à quelque chose, cette chose peut devenir réalité, n’est-ce pas ? Les parents ne cessent-ils pas de répéter à leurs enfants que leurs rêves deviendront réalité ? Tout en sachant que ce n’était que pur bobard, Austin ne voulait pas abandonner. Il continuerait d’y croire, sans doute jusqu’à sa mort. Allait-elle le prendre pour un fou ? Au point où le garçon en était, il s’en fichait royalement. Au mieux, Judith resterait là, à lui faire la causette, au pire, pris de peur, elle s’enfuirait. Il n’avait aucune idée de l’option que la jeune fille choisirait mais ayant l’habitude d’être seul, cela ne changerait pas grand-chose au final.

Puis il la questionna à son tour :

« Et donc un poulpe… » Laissant sa phrase en suspens… ce qui signifiait plutôt (parce qu’il faut réussir à le décoder le petiot) « mais pourquoi un POULPE ? » « Allô, un poulpe SUR TERRE FERME, mais allô quoi ! ». Enfin, chacun ses délires hein. Il ne sera pas celui qui la contredirait ou la jugerait. Non, non, non. Austin avait un petit air moqueur, histoire de la taquiner. Le jeune garçon s’était posé sur le rocher derrière lui au fil de la discussion. Il était beaucoup plus à l’aise dans cette position-là.

Spoiler:

Elle est restée au final. Tu souris. C’est une fille bien.

-C'est clair, eux au moins ils ont l'avantage d'être authentiques et de trouver le bonheur dans les choses les plus simples, nous pour le comprendre on a dû attendre cette merveilleuse pub pour je n'sais plus quel fromage~

Perplexe, Austin fronça des sourcils. Pub ? Fromage ? Il ne voyait pas du tout de quelle publicité il s’agissait. Ne voulant pas passer pour un abruti, il lança un vague « Ouais » sans réelle assurance. Si ça devient trop culturel, tu ne vas pas pouvoir tenir la suite de la discussion. Car oui, la culture TV, tu n’y connais pas grand-chose. Néanmoins il pigea la première partie de la phrase. Sur, les animaux et le bonheur, ça les connait ! Les Hommes et le bonheur… débattre même du mot bonheur et de sa signification prouve bien que les êtres humains se compliquent trop l’existence. A la décortiquer, à y tenter d’y trouver un sens. Pourquoi chercher, toujours chercher à comprendre alors qu’il suffirait simplement de profiter des choses telles qu’elles viennent. La vie ne serait-elle pas alors plus appréciable et simple ? Tu réponds simplement :

« C’est la qualité première d’un animal… profiter de la vie tant qu’ils en ont la possibilité, car la chaîne alimentaire animalière est sans pitié et leur cycle de vie court, au contraire des Hommes, dont la durée de vie est plus longue. Bientôt infinie ? » laissa Austin en suspens. Car oui, un de ses quatre, un scientifique trouvera bien un moyen d’étendre la vie sans fin. L’immortalité vous avez dit ? Le jeune garçon reprit aussitôt. « A moins de se retrouver en plein milieu d’une rixe ou d’un attentat, ce qui est de nos de jours assez rare, nous avons presque cent années pour réfléchir et débattre sur le bonheur. »

Profond. Philosophique. Pensez ce que vous voulez, voilà son opinion.

Austin esquissa un petit sourire, gêné d’avoir autant parlé, gêné d’avoir au final déroulé sa théorie. Il baissa les yeux, regardant le sol. Parce que le sol est le seul qui ne vous jugera pas. Tu l’aimes bien le sol, il te réconforte, comme toutes ces autres choses, abstraites, n’ayant aucune réelle interaction avec toi parce que ne pouvant te répondre. Il frappa dans une petite pierre se trouvant près de son pied, qui s’envola à travers les airs pour aller s’échoir quelques mètres plus loin.

-... Ouaaaais~ C'trop cool les poulpes ça a du moove~

Poulpe en action, acte 2

Sitôt dit, sitôt fait. La voilà en train d’imiter à nouveau le poulpe, et tu ne peux t’empêcher d’être de nouveau plié de rire. Quelle rigolote cette fille, vraiment ! Tu commences à l’apprécier. Entre deux rires, tu lui dis.

« Faut que tu m’apprennes à faire ça ! »

Tu reprends une attitude normale. Puis d’un coup te vient à l’esprit une question idiote. Idiote, que tu la poses quand même.

« Tu crois que les poulpes et les chats s’entendent bien ? »

Oui, oui, tu es sérieux.

Spoiler:

Bienvenue dans ma secte~

Spoiler:

Elle reste là, à me sourire, mais elle ne me répond pas. Peut-être que ma théorie fumeuse sur les animaux et le bonheur lui a coupé l'envie de me répondre. Peut-être que le truc du bonheur, sérieux, ça la gonfle. C'est vrai, qui aurait envie de débattre sur le bonheur à part les intellos et les alcoolos, trop imbibés qu'ils pourraient discuter de tout et de rien, très sérieusement. Cette image te fait sourire. Tu vois l'tableau. De toute mainère, tu n'en as aucune idée. Mais ce n'est pas grave. Tu lui pardonnes. C'est une fille cool.

Tu te dis que tu te prends trop la tête. Tu n'es certainement pas en A, mais toi aussi tu te compliques la vie à te poser toutes sortes de questions. Il faudrait arrêter cette manie que de te rabaisser. Cette lettre, E, et ce ruban rouge ne reflètent aucunement ton intellect. Ton QI est tout aussi élevé que celui des A. Tu relèves la tête à cette pensée. Si tu étais aussi inintéressant que tu le pensais, Judith ne serait sans doute pas restée. Tu es content de ce super CQFD ou peu
importe comment vous l'appelez, schéma séquentiel et autres. Ça te redonne du baume au cœur.

Ton rire résonne dans les ruines. Son imitation du poulpe est vraiment trop lol. Elle semble apprécier la demande de leçon.

-Bah ouais, y a pas de raison que nan, après ça dépend du caractère, pas de la race.

Ah oui, revenons aux chats et aux poulpes. Sa réponse semble te satisfaire. Au fond, tu lui demandais simplement si vous pouviez être amis. N'est-ce pas ? Tu n'en es pas sur, ton inconscient a sans doute travaillé pour toi, laissant échapper cet espoir que tu caresses et cette peur de ne pas être sociable. Tu ne sais plus trop en fait. Ces questions t'ennuient. Parfois, tu as peur de te poser les bonnes questions, celles qui font mal parce que la réponse ne sera pas à la hauteur de tes espérances. Tu souffles longuement, tentant de chasser ces mauvaises pensées qui te minent.

-Puis les chats c'est flex, c'pratique pour apprendre la danse du poulpe~

La voix de Judith te fait sortir de tes songes. Ce n'est pas faux ! On était donc fait pour s'entendre. Tu hoches de la tête, comme pour confirmer ce qu'elle venait de dire. On a du fleeex, nous les chats.

"Alors c'est parti..." t'exclames-tu. Tout en disant cela tu te lèves du rocher sur lequel tu étais assis. Tu époussettes ton pantalon plein de poussières au niveau des fesses. "Apprends-moi !" dis-tu, continuant sur ta lancée. Ne nous arrêtons pas en si bon chemin, non ? Tu lui lances un sourire, tout content. Et tu attends les instructions.

Spoiler:

Woaaah, en total admiration

Austin était en total admiration devant Judith. Ca peut vous sembler bête et franchement débile de sa part d'être en extase devant les danses du poulpe de Judith mais il s'en fiche. Il trouve ça vachement cool. En fait, il en faut très peu pour l'impressionner. Niveau danse, hein. Parce que, il faut le rappeler, Austin, ce n'est pas vraiment un danseur né. Il n'a pas.. le sens du rythme. C'est bien pour cette raison qu'il a toujours évité les soirées dansantes et tous les lieux où danser est obligatoire. Il ne se sent pas dans son élément. Je parle de la danse, hein, pas de la musique. Car oui, la musique, il adore ça. C'est SON truc. Bon, avouons-le, il danse bien parfois lorsqu'il se sait seul. En fait, personne ne l'a jamais vu danser. Peut-être qu'il est bon ? LOL

Durant chacune des démonstrations de la jeune fille, celui-ci reste planté comme i dans le sol, bouche-bée. Il se trouve même obligé de revenir s'appuyer contre le rocher sur lequel il était assis auparavant pour éviter de tomber à la renverse. Ouais, ouais. Pour vous dire.

A chaque fois que Judith lui explique quelque chose, en bon élève qu'il est, Austin hoche de la tête, la mine concentrée comme s'il ne voulait pas rater une miette de ce qu'elle lui disait et surtout de ce qu'elle lui montrait. S'il avait eu du papier et un stylo sur lui, pour sûr qu'il aurait pris des notes. Ha ha.

Il ne peut cependant s'empêcher de rigoler à certains pas de danse. Non pas qu'il se moque de Judith. Pas le moins du monde, parce que de toute manière, dans quelques minutes, il va se retrouver lui aussi à imiter les mêmes mouvements. Simplement les expressions du visage de la fille sont trop awesome. Il aurait bien aimé avoir son appareil photo sous le coude, pour prendre quelques clichés de cet instant inoubliable. C'est un truc dont il se remémora, pour sûr.

Après qu'elle eut terminée, Austin l'applaudit fortement et s'essaya à quelques sifflements trop stylés (avec les deux doigts dans la bouche). Puis il lui sourit et finit par lui dire :

- Bravo ! Franchement je suis épaté... j'ai adoréé en particulier la danse du poulpe façon..., il s'arrêta au milieu de sa phrase, tentant de se rappeler mot qu'elle avait employé, ...crabe, finis-tu par dire. Ouais c'est ça, la danse du poulpe tombé amoureux d'un crabe. Trop kiffante ! Il continua de se marrer tout seul puis se rendit compte que l'heure était venue. Il sut... que c'était à son tour. Eh oui. S'ils étaient dans un vrai cours de danse, après que le professeur Judith ait fait la démo, c'était à présent à l'élève Austin de montrer ce qu'il avait retenu de la leçon. Par pitié, qu'il réussisse ! Judith n'allait tout de même pas être la seule à se ridiculiser tout de même. Aie un peu de courage, Baker ! Se passant rapidement la main droite derrière la nuque, un peu gêné, il commença par expliquer.

- C'est à moi je présume. Avant tout il faut que tu saches que... je ne suis pas très douée, enfin je crois, murmure-t-il ces trois derniers mots, parce qu'au fond de lui, il sait parfaitement la catastrophe qu'y est sur le point de se produire. Attention, attention mesdames et messieurs, tous aux abris. Austin Abott Baker va vous interprêter la danse du poulpe version crabe remixé. Ou en tout cas, en faire une approximation.
Avant de s'élancer le jeune ado souffla une ou deux fois, sautillant sur ses deux pieds comme pour se mettre en jambe. Allez, tu peux le faire. Ca ne semble pas si compliqué que ça, non ? Il releva alors la tête, décochant son plus beau sourire avec (une manière de garder une certaine fierté), puis se lança.

Ses bras commençérent à faire des vagues. Enfin, à ce qui s'y en rapprochait le plus. Des espèces d'ondulation pas très symétriques et discontinues. Son visage tourna rouge. Teuh, la honte. Après les bras, ce fut ses jambes qui se mirent en mouvement. Ca, ça allait à peu prés. Marcher sur le côté, c'pas si compliqué, même si Austin faillit à plusieurs reprises perdre l'équilibre. Et enfin, le cul de poule. Bon, ce n'était pas très compliqué. En apparence. Car ouais, parce que de un, il n'avait jamais vraiment observé une poule, donc il n'avait aucune idée du genre d'expressions qu'elle faisant et de deux, de deux voilà, c'est tout. Mais ce que faisait Austin ressemblait plus à une grimace qu'à un cul de poule. Ses lèvres étaient tordues. On aurait dit qu'un hameçon s'était accroché dans sa joue droite.

Essoufflé (oui pour si peu), Austin s'arrêta au bout de quelques minutes de danser et les deux mains en l'air, demanda :

- Verdict ?

HRP:

Spoiler:

A plusieurs, c'plus marrant~~

-Perso ma préférée c'est celle du poulpe version pigeon, elle est épique j'trouve~

Austin fit une petite moue. Moui, il n'était pas vraiment d'accord. Il aurait placé cette danse en seconde position. Mais elle aussi, elle est méga stylée comme danse. Quelle imagination ! Et quel sens de l'observation. Vraiment, Judith t'impressionne. Dans le même, le garçon s'aperçut qu'il passait un agréable moment en compagnie de cette jeune fille. C'est drôle, parce que jusqu'à maintenant il ne s'était jamais retrouvé avec quelqu'un du sexe opposé, et encore moins tout seul. Il ne s'en serait jamais cru capable, lui qui préfère passer tout son temps seul. Le plus incroyable dans tout ça, est qu'il avait réussi à avoir une conversation décente. La peur ne l'avait pas envahi. Il n'avait pas pris ses jambes à son cou. Et un lien s'était créé entre eux deux. Austin eut un rictus. Une sorte de sourire mêlé à une expression d'étonnement.

Ce rictus s'effaça rapidement dès qu'il dut se mettre à danser. [...]

Essoufflé, mais content de sa prestation, le jeune homme attendait le verdict de Judith. Il priait pour que sa prestation n'ait pas été une catastrophe. L'attente se faisait insoutenable. Mais d'un coups, la voilà qui lève le pouce en direction du ciel et s'écrit

-T'es génial ! ~

S O U L A G E M E N T

On pouvait voir le revivre. ALLELUJAH ! Son visage, crispé, se détendit d'un coup et un large sourire fit place, dévoilant ses dents blanches de devant. C'est comme si le soleil entourait sa personne avec en fonds une musique d'ange, avec genre des petits gazouillis et tout le tralala. Austin en sauterait presque de joie, ha ha. Il était tout content, comme s'il venait de gagner une compétition, et remercia mille fois Judith. Car oui, pareil compliment le touche profondément.

La jeune fille s'approcha par la suite de lui, posant alors sa main sur son épaule. Que lui veut-elle ?Le complimenter de nouveau (huhu) ?

-Ca te dit on fait une danse du poulpe à deux ?

O H H H H H, mais quelle brillante idée !

Austin allait de surprise en surprise. Après s'être fait gaulé à la suite de son imitation d'un chat, puis d'avoir conversé avec une fille et enfin s'être ridiculisé à danser façon poulpe comme le lui avait montré Judith, le jeune Prismverien était sur le point de recommencer, mais cette fois-ci en duo. Et cette idée ne le dérangeait pas le moins du monde.

Le garçon lui décocha un grand sourire et s'empressa de lui répondre

- Oui, oui, allons-y !


Austin se mit alors en position, tel un gamin surexcité et lança un - Prête ? puis se mit à danser de manière endiablée. La danse du poulpe crabe, comme elle ne l'avait jamais vu. On aurait dit que le poulpe était possédé par le diable tellement il se déhanchait dans tous les sens. Fou, un fou. Ses bras partaient à droite, à gauche, tourbillonnaient, à droite, à gauche, montaient puis descendaient, de haut en bas. Il marchait comme un crabe, ses jambes faisant des écarts toujours plus important tout en augmentant la cadense. Puis il faisait des grimaces. Tout et n'importe quoi. Oh oui, une vrai danse endiablée !

A la fin ce dernier s'écroula sur le sol, riant à gorge déployée. C'était top ouais, top.

HRP: