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 Floraison funèbre • Drew

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MessageSujet: Floraison funèbre • Drew   Floraison funèbre • Drew 1400359500-clockLun 22 Juil 2013 - 20:15

« Floraison funèbre »
Drew Bolton




« If you could see me now would you recognize me
Would you pat me on the back or would you criticize me
Would you follow every line on my tear stained face
Put your hand on a heart that was cold
As the day you were taken away
I know it's been a while but I could see you clear as day
»


Il arrive un jour où l’on ne peut plus se cacher. On ne peut durablement se faire prisonnier de l’innocence alors que les barreaux ont été pulvérisés il y a de ça bien longtemps. Vulnérables comme des gazelles traversant un désert, on s’expose aux dangers sans réel espoir de survie. La peine, la peur, la haine, ces sentiments attaquent dans l’ombre. On se fourvoie, on se corrompt et on erre telle des bêtes blessées abandonnées à un sort cruel. On surnomme communément ce phénomène « le cycle de la vie » ; on voit le jour puis on découvre la nuit glacée et impitoyable. Le bonheur, cet idéal scintillant aux couleurs enchanteresses n’est qu’un mirage dans cette immense étendue stérile. On espère un jour être celui qui trouvera cet El Dorado dans un désir purement égoïste. Prêt à tout, on avance comme des charognards, saisissant la moindre occasion pour éliminer ceux qui marchent devant nous. Ainsi, les enfants commettent l’homicide de leurs parents tandis que ceux-ci nous poussent au suicide ; on est finalement né pour mourir.


On peut voir la grisaille du ciel comme de la lâcheté, le soleil se cachant derrière les nuages pour ne pas avoir à affronter sa peine comme tous ces gens qui passent sans se retourner si ce n'est pour jeter un regard méprisant. Ou bien, les cieux ont décidé de respecter son deuil et l’accompagnent de leurs tons mornes. Le vent souffle doucement, agitant ses cheveux laissés en bataille. Assise dans un coin reculé du parc, au pied d’un vieil arbre, le dos contre l’écorce, elle attend. Elle attend son lézard le visage livide et le cœur sombre, une bougie à la main. Dans la pénombre, la lueur de sa queue se dessine enfin. Il approche doucement et vient s’enrouler autour de sa maîtresse. Il approche sa flamme de la mèche qui s’embrase. Les yeux de Selwyn se détachent du ciel ; elle baisse sa tête et ses cheveux tombent en cascade sur sa poitrine.

Quand elle s’est cassée la jambe, Selwyn n’a pas pleuré. On a d’abord cru à une entorse puisqu’elle ne se plaignait jamais. Puis quand elle s’est remise à marcher,  on a enfin remarqué l’angle que prenait son pied. Radiographie et double fracture. Lorsqu’elle est tombée de vélo, que son sang a immaculé le bitume, elle n’a pas pleuré. Non, la jeune népalaise réserve ses larmes pour la tragédie qu’est la mort de son père. Elle a sombré dans l’oubli, petite fille que l’on n’a jamais pensé à consoler. Âme abîmée, cœur déchiqueté, elle a grandi dans la peur, la tristesse et l’obscurité. « Belle de Nuit. »

Un sanglot franchit ses lèvres. Les spasmes secouent ses muscles. La flamme oscille au grès de ses tremblements. Aujourd’hui est l’anniversaire du décès de son père. Malgré sa gorge nouée, elle susurre une prière en népali qui se perd aussitôt dans le murmure du vent. Elle espère qu’il l’emmènera très haut, bien au-delà des barrières du ciel et que cette prière frôlera les étoiles avant d’atteindre les oreilles de son père. La mèche se consume, la cire fond. Comme de la pluie, ses larmes roulent sur ses joues, embrassent ses lèvres pour venir s’écraser sur l’herbe. Le cœur lourd de son chagrin, elle reste immobile et ses larmes arrosent sempiternellement le sol dans un fracas étouffé.

Selwyn ne gémit pas. Selwyn ne hurle pas. Selwyn souffre mais n'est toujours tue. Le seul témoin de cette traversée du désert, c'est Salam'Alicoum. Son lézard plante ses griffes et les rétracte dans sa peau sans violence, les yeux perdus dans le vague, attendant que ce rituel se termine. Il attend sans bouger tandis que Selwyn se contente de pleurer, évacuant une infime partie de cette peine accumulée en une année, prisonnière de sa solitude.


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MessageSujet: Re: Floraison funèbre • Drew   Floraison funèbre • Drew 1400359500-clockMar 23 Juil 2013 - 14:03
the fragile
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Le regard. Agressif, sauvage, mordant, farouche. L’ouïe battue par un bruit sourd, régulier, rapide, brutal. L’odeur du plastique, de la sueur, du cuir. Le goût de l’amertume.
Et le toucher. Violent, dément, enragé, puissant.

L’oeil observe, le poing frappe. Les muscles se tendent, se courbent, se crispent. Ils hurlent de douleur, une douleur qui les rend vivants, une douleur qui expulse la vie à travers tout le corps, à grandes giclées de sang et de rage. Éclaboussures. La sueur coule, vole, percute. Elle brille, elle salit. Les cheveux volent au grès d’un corps qui danse, qui danse au rythme de la colère, torrentielle. Une danse brutale, une danse vécue par chaque parcelle de muscle, par chaque parcelle de l’esprit. Cet esprit est clos. Totalement muré, aucun parasite ne peut le pénétrer. Il danse, tourne, enfermé, voué à rester muet. Le corps contrôle l’esprit. Il l’étouffe, le tue. Il s’exprime dans la violence, s’extasie dans la souffrance qui dévale chacune de ses veines. Bientôt, l’esprit n’existe plus.

La sauvagerie des coups n’avait d’égal que la violence ressentie aux jointures de ses doigts. Ses os souffraient, rougis, meurtris. La transpiration coulait jusqu’à ses mollets, les jambes n’ayant pas été épargnées par cette danse sauvage. Pieds et poings avaient frappé, genoux et coudes, parfois, ponctuaient le rythme d’impulsions incontrôlées. Le jeune homme s’écroula dans les vestiaires, sur le banc froid, immaculé. Il y jeta ses gants de boxe, trop usés pour être efficaces. C’est à la solidité de ses os que le jeune homme frappait, entamant parfois la chair qui les recouvrait.

Souffle. Le torse nu, suant, se soulevait avec force dans un rythme s'apaisant doucement. Le dos contre le mur glacé, point de fraîcheur sur un corps brûlant, brûlé. Les yeux clos, la tête en arrière. L’esprit reprend, petit à petit, sa domination perdue. Le corps redevient objet, l’esprit redevient maître. Une situation qui ne convenait pas au jeune homme. Un fait, naturel, qu’il fuyait.

Le goulot de sa bouteille fut porté à ses lèvres, l’eau s’engouffrant entre elles, s’échappant même au delà, pour couler sur les commissures de ses lèvres et s’écraser sur son torse, ses cuisses puissantes, pénétrant le tissu de son vêtement de sport presque instantanément dans une coulée absorbée. Son bras, machinalement, obéissant au désir du corps, amena le goulot au dessus de sa tête. S’en échappa une cascade de fraîcheur, s’écrasant dans sa chevelure épaisse, glissant le long de ses joues, sa mâchoire anguleuse.

Bruit de plastique écrasé, cadavre de bouteille jeté au sol. Le jeune homme n’attendit pas plus pour ôter son pantalon, son caleçon, offrant à son corps désormais nu la fraîcheur ambiante. Dans les vestiaires, le silence le plus total, bientôt rompu par le bruit de l’eau s’échappant du pommeau de douche pour s’écraser au sol dans un clapotis constant. Le froid. Ce froid qui dévale la peau. Ce froid mordant, qui s’empare de chaque parcelle du corps pour le geler; anesthésier la douleur des muscles, mordre la chaleur écrasante qui recouvre l’épiderme. Un souffle. Le corps et l’esprit s’apaisent, plus rien n’existe au delà de cette eau qui coule, se faufile, rapide et légère, sinueuse, emportant la moindre goutte de sueur avec elle. Elle apparaît, emporte tout, et disparaît.

Le soleil avait également disparu. Vêtu de son jogging noir et d’un tee-shirt gris, il enfila son gilet bleu de prusse à capuche, s’attendant à voir bientôt la pluie apparaître. Ce qu’il ne s’attendait en revanche pas à voir, c’était Salam, le petit lézard, facilement reconnaissable, de Selwyn. Il suivit des yeux ce dernier qui passait, alors que le jeune homme venait de quitter la salle de sport et marchait dans les jardins pour rentrer au cabanon. Il quitta des yeux la bestiole, mais cette dernière se stoppa, le regardant. Drew s’arrêta, s’attendant peut-être à recevoir un message. La bestiole vint se faufiler entre ses pieds, pour repartir dans la même direction, le regardant avec insistance. Le jeune homme, sourcils froncés, reprit sa marche, mais la bestiole émit un petit cri pour attirer de nouveau son attention. Encore une fois, elle avançait doucement sur son chemin mais le fixait pourtant lui. Drew capitula et tenta de marcher dans sa direction; la bestiole semblait satisfaite. Il entreprit donc de la suivre, doucement, mains dans les poches. Il marchait, écrasant l’herbe, suivant des yeux le petit lézard à la queue magique. Et au bout de quelques minutes, il l'aperçu. Il s’arrêta net.


Immobile. Le ciel était sombre. Une goutte perla sur sa joue, mais elle n’était pas sienne; le ciel commençait à pleurer. Le petit lézard était venu se blottir contre elle. Il avait allumé un cierge. La flamme consumait lentement la mèche, douce, paisible. Drew aurait pu l’être également, si un sanglot, émit par la jeune fille, n’était pas venu l'électriser. Il l’avait percuté, remontant dans sa colonne vertébrale, faisant frissonner ses bras. Regard.

La joie est contagieuse, mais la peine et la souffrance le sont tout autant, si ce n’est plus. Il la voyait, juste sous ses yeux. La souffrance, une souffrance sans pareil, d’une puissance effroyable. Cette souffrance vint percuter de plein fouet le coeur du jeune homme, l’éléctrisant une nouvelle fois. Son palpitant se serra, broyé par une peine qui s’emparait de sa gorge. Le pire vint à la seconde suivante, lorsqu’elle leva les yeux vers lui. Sa gorge fut littéralement broyée, comme un poing de géant s’emparant d’elle pour la réduire en miettes. Mécanismes du corps, la chaleur s’empara de ses yeux, et ceux-ci s’humidifièrent assez pour qu’une lueur apparaîssent en eux.

Il n’avait pas besoin de savoir les raisons de sa douleur. Le temps des explications viendraient. Il n’avait pas non plus besoin qu’elle soit de sa famille, ou sa petite amie, pour franchir cette barrière les séparant. Non, il n’avait pas eu besoin de cela. Calme, impassible et silencieux, il vint se glisser derrière elle, entre son dos et l’arbre, assis. Ses genoux venaient cotoyer les coudes de la jeune fille, de part et d’autre d’elle. Il passa ses bras autour d’elle, collant son torse contre son dos. Coudes sur ses propres genoux, il joint ses mains devant elle, l’emprisonnant contre lui. Non, elle n’avait pas le choix. Il posa son menton sur son épaule, ses lèvres près de son oreille. Il la serra contre lui. Il ferma les yeux.

Parce-qu’elle était son reflet. Elle était lui. Elle était la part fragile qu’il y avait en lui. Drew était bien des choses, mais il n’était pas insensible. Au contraire.
Il vivait les choses intensément. La moindre petite chose. C’est ce qui faisait ses colères si violentes, ses plaisirs si puissants, ses peines si destructrices, ses joies si intenses. Drew était un homme qui vivait ses émotions, qui les vivait intégralement et de façon démesurée. Il n’en était pas un faible pour autant.

Puissant, il l’entourait de ses bras encore chauds, lui imposait sa présence, ment ale comme physique. Il voulait qu’elle sente son  corps contre elle. Car, dans cette souffrance, c’est tout ce dont on a besoin.
Il n’y a ni mots, ni actes de bravoure pouvant atténuer une peine. La seule chose en étant capable est... l’Autre. La souffrance naît dans la solitude. C’est en brisant la solitude qu’on affaiblie la souffrance. Drew le savait mieux que quiconque, car il était totalement prisonnier d’elles.
Et il refusait qu’elle le soit. Parce-qu’elle était son reflet, sa faiblesse. Ils étaient la même personne. Et si elle incarnait leur sensibilité, aussi belle soit-elle, et  leur faiblesse, alors il serait leur force, leur violence. Elle serait le coeur et les larmes, il serait le regard et les poings.
Protecteur. Si Drew devait se raccrocher à une belle partie de lui pour rester dans la lumière, c’était celle-ci. Nul, non, aucun, jamais, ne pourrait lui reprocher de ne pas protéger ceux qu’il aime.
Car c’est la seule chose valeureuse qu’il est encore capable d’accomplir. Son souffle vint caresser l’âme de la jeune fille, apaisant, protecteur.


“Pleure. Pleure jusqu’à ce que tu n’ai plus une goutte de peine en toi.”
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MessageSujet: Re: Floraison funèbre • Drew   Floraison funèbre • Drew 1400359500-clockMar 23 Juil 2013 - 21:26

« Floraison funèbre »

Drew Bolton

Shake It Out by Florence and the Machine on Grooveshark



« And I’m damned if I do and I’m damned if I don’t
So here’s to drinks in the dark at the end of my road
And I’m ready to suffer and I’m ready to hope
It’s a shot in the dark and right at my throat
Cause looking for heaven, found the devil in me
Looking for heaven, found the devil in me
Well what the hell I’m gonna let it happen to me
»


Ses yeux voilés par les larmes, elle l’a pourtant reconnu, silhouette masculine égarée dans la pénombre. Fort, vigoureux, hargneux, il illustre tout ce qu’elle veut être. Honteuse, elle a baissé les yeux et ses tremblements ont redoublé. Elle a voulu fuir mais elle s’était comme enracinée dans le sol. Sans un mot, il s’est approché. Elle a frémi. Sans chercher à comprendre, il a enlacé son corps fragile. Son cœur s’est accéléré. Sans poser de question, il l’a fait prisonnière de son étreinte. Elle a ravalé ses larmes avec difficultés. Ses bras l’ont serré ; elle s’est docilement laissé faire. Le menton posé sur son épaule, elle a écouté son souffle chaud caresser son oreille et agiter quelques cheveux. Malgré son cœur de glace, dans cet après midi du mois de juin, elle a ressenti toute la puissance que pouvait dégager une étreinte. Ce fut comme si la chaleur de ses bras qui la retenaient avait fait doucement fondre le bouclier qu’elle a mis des années à ériger. Explosé, le mur d’enceinte. Pulvérisées, ses maigres défenses. Dans une communion parfaite, elle a laissé s’effondrer ses dernières barrières, prenant pour témoin la rage du vent venu les ébranler. Quelques mots susurrés à son oreille l’ont fait vaciller.



« It’s always darkest before the dawn. »



Les mâchoires serrées, ses muscles se sont raidis. Elle a voulu lutter et garder un peu de dignité mais c’était trop. En cette sombre soirée, cela faisait six ans que son père lui a été cruellement arraché. Cela fait six ans que cette femme horrible, réincarnation du mal, hante ses cauchemars avec son sourire carnassier. La même scène revient inlassablement. Les coupures sanguinolentes sur son visage de marbre. Ses paupières fermées qui n’ont jamais revus le jour. Son sourire à jamais effacé. Les ecchymoses, sa mâchoire déformée par les fractures, cette vie maintenue artificiellement et ce dernier soupir qui a franchi ses lèvres alors qu'elle pleurait dans ces bras déjà vidé de leur substance. L’abandon. Cette sensation effroyable qui pousse à croire que cette tragédie est un coup de théâtre. Que ces gens ne sont pas ceux qu’on a connu et qu’ils viendront bien vite nous sortir de ce délire meurtrier. Or la réalité apparaît comme un coup de poignard. Une flamme exécutrice venue lécher mielleusement chacune des parcelles de son corps pour décupler la souffrance. Pulsion d'autodestruction. Ce brasier fantôme agit encore et atteint son paroxysme à des dates anniversaires comme celle-ci. Tout est pulvérisé. Rien d'autre n'existe si ce n'est ce désert en noir et blanc. La pluie se transforme en hémoglobine, recouvre le paysage, créant des ruisseaux de sang tout autour. Les gens deviennent cadavres, l’avenir se présente comme stérile et tout le quotidien devient danse macabre. Atrocité. Errance solitaire. Le délire vous prend, vous surprend, la folie noie toute once de lucidité et les démons accourent pour jouer.

« And it’s hard to dance with a devil on your back
So shake him off, oh woah.
»



Son dos se cabre ; ses ongles se plantent dans la chair de Drew. Elle cède. La violence s'infiltre dans ses veines. Ses hantises, ses souffrances, ses peines de petite orpheline, tout refait souffrance et la percute de plein fouet. Souffle coupé. Prise de démence, elle essaye de se libérer mais son gardien tient bon. Elle hurle, s’agite, frappe des chimères invisibles. Rugissement de rage, de colère, d'impuissance. Le cierge vole à plusieurs mètres. Salam, effrayé, recule et la fixe sans comprendre. La culpabilité la brûle de l’intérieur ; elle a l’impression que ses entrailles vont jaillir hors de son corps. Ses muscles sont secoués de spasmes. La tristesse réduit son cœur en charpie, coeur déjà bousillé par ce destin prédateur aux crocs acérés. Un goût métallique inonde sa bouche. Elle perd le contrôle. Elle crie mais les mots finissent par mourir au fond de sa gorge. Elle insulte le ciel dans sa langue natale, s’égosille inutilement, ses phrases n’ayant plus aucun sens. Ce besoin d'extérioriser la rend folle. Pourquoi Drew l'a-t-il laissé faire ? Pourquoi l'avoir ainsi encouragé ? Le manque lui arrache ses dernières larmes; la peine assassine lui retire ses dernières forces. Dans un ultime râle, ses muscles lâchent, elle retombe, épuisée contre son torse. Lessivée, les larmes continuent cependant de couler. Elle ferme les yeux, ses longs cils retenant les perles salées. Son rythme cardiaque ralenti ; ses poumons laissent s’infiltrer l’air à intervalle régulier. Mais les larmes coulent encore. Elle pose sa main livide sur la sienne et la serre légèrement. Il l’avait également abandonné, son vieil ami. Désormais, elle ne lui en laisserait plus l’occasion. Quelque chose les unissait l’un à l’autre. Des âmes sœurs ? peut-être. Le fait est qu’en cette triste soirée de juin, les deux âmes n’en formaient plus qu’une. Une seule et même essence, à la fois douce et violente, beauté fatale et détresse inavouée.


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MessageSujet: Re: Floraison funèbre • Drew   Floraison funèbre • Drew 1400359500-clockMer 24 Juil 2013 - 21:34
Two
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Il y eut les larmes. Les sanglots. Et vinrent finalement les cris. La rage, la souffrance dansaient tels des squelettes au milieu de pierres tombales. La peine apportée par la Mort. Danse macabre de la douleur, qui torture le coeur, le ventre, étouffe la gorge, éclate les muscles, déchaine les larmes.
Drew n’avait aucun mal à deviner que la Mort était derrière cette peine. Le cierge en témoignait, ainsi que cette souffrance sans pareil.
On pouvait bien briser des coeurs; celui de Drew était en morceau, mais rien n’était plus grand que la douleur due à un être perdu.

Drew ignorait tout de Selwyn. Il connaissait son sourire discret, les perles de ses yeux. Il connaissait ses longs cheveux sombres, sa douceur, sa fragilité, sa peau pâle. Il connaissait ses rires silencieux, ses regards. Il connaissait la sensation serrée, dans son ventre, parfois, lorsqu’elle le regardait. Mais il ne connaissait rien d’elle, réellement. Son passé, sa famille, son histoire. Ils s’étaient croisés, puis perdus de vue, pour finalement se retrouver. Tout deux étaient du genre à croire que les choses n’étaient pas faites par hasard.

Aujourd’hui, ils avaient bien grandit. Ils avaient un tout autre âge, de toutes autres pensées que celles présentes dans leur esprit dans le passé. Leurs problèmes étaient différents, leurs désirs aussi.
Il la tenait fermement contre lui, serrant la mâchoire alors qu’elle criait, sentant son propre coeur se broyer au son de sa voix. Il tenait bon, ne lui laissant pas la possibilité de s’échapper de sa prise puissante. Son visage était fermé, comme insensible, dur. Il était une forteresse la maintenant prisonnière, prisonnière jusqu’à ce qu’elle ait l’esprit assez clair pour se libérer.

La crise passa doucement, les cris s’étouffèrent, redevenant sanglots, pour mourir dans de simples larmes, lourdes. Elle s’était laissée tomber contre son torse, yeux clos, épuisée. Les yeux azur glissaient désormais sur sa chevelure, sa joue, humide. Elle posa la main sur la sienne, la serrant doucement. Il enfouit de nouveau son visage près de son cou, la serrant un peu plus contre lui, inspirant. Il voulait l’apaiser. Et s’apaiser lui-même. Et il y arrivait. Il inspirait l’odeur de ses cheveux, yeux clos. Il sentait des frissons, ses muscles se détendant doucement. Sous l’arbre, rares étaient les gouttes de pluie qui les atteignaient.

Immobile. Silencieux. Le jeune homme était patient. Il attendrait le temps qu’il faut.
Il n’était pas doué avec les mots. Il n’était pas optimiste. Il ne pourrait la réconforter par la parole; il n’essaierait même pas, il savait la chose inutile. Drew était un garçon qui préférait les actes que les beaux discours.

Il sentit la respiration de la jeune fille redevenir lente et régulière. Évanouis, les sanglots. Il ouvrit les yeux. Elle se muait dans le silence, comme lui. Parce-que, de nouveau, ils étaient les mêmes. A quoi bon parler, lorsque c’est inutile ? Drew n’était pas gêné par le silence. Il l’observa un moment, de derrière, puis doucement, desserra sa prise, la libérant. Il resta immobile, appuyé contre l’arbre, laissant tomber ses mains sur l’herbe. Elle pouvait partir. “T’es pas obligée de m’expliquer. Te sans pas non plus obligée de rester.” Drew détestait les manières, l’hypocrisie, la politesse. Si elle voulait partir, qu’elle le fasse; ce n’est pas lui qui allait lui en vouloir.
Elle s’était retournée. Il posa son regard azur dans le sien, éteint.
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MessageSujet: Re: Floraison funèbre • Drew   Floraison funèbre • Drew 1400359500-clockJeu 25 Juil 2013 - 12:37

« Floraison funèbre »

Drew Bolton

Six Degrees of Separation by The Script on Grooveshark



« You've read the books,
You've watched the shows,  
What's the best way, no one knows, yeah,  
Medicated, hypnotized.  
Anything to take it from your mind.
But it won’t,
You’re doing all these things out of desperation,
You’re going through six degree's of separation.
»

Les yeux clos, l’esprit fatigué et le cœur lourd, les portes d’un tout autre monde s’ouvrent ; celui des seules sensations. L’étreinte se renforce. Des papillons. Le souffle chaud dans son cou lui donne des frissons. Galop de chevaux. L’odeur de la pluie vient lui chatouiller les narines et emplir ses poumons. Puis son parfum, musqué, tentateur. Sa chaleur atteint lentement ses muscles, s’infiltre dans ses veines et soulage la douleur. La fraicheur du vent sur son visage. La lumière pâle perçant derrière ses paupières. Grondement du tonnerre. La douceur de sa peau sous ses doigts. La brûlure du chemin qu’ont emprunté les larmes sur ses joues. Dans son dos, elle sent presque le battement de son cœur d’homme, viril, puissant, rassurant. Ayant trouvé plus fort qu’eux, les fantômes finissent par s’effacer et disparaitre dans la brume.

Sa prison, son cocon la libère finalement. Mais elle refuse d’affronter à nouveau seule le monde extérieur. Elle voudrait rester là, tout contre lui, protégée de toutes ses peurs, pendant des heures, des années. Elle voudrait s’y endormir et pourquoi pas, ne jamais se réveiller. Or, les chaines qui la retenaient tombent à terre. Vole, oiseau sans cage, sans repères, côtoie les nuages.  “T’es pas obligée de m’expliquer. Te sens pas non plus obligée de rester.”

Elle se met à genou pour être à son niveau et plonge son regard dans le sien, admirant son univers. La tempête s’est apaisée. Un camaïeu de gris coule dans ses prunelles et le sien est resté un lagon paisible où se reflète le bleu du ciel. Elle l’observe, attentive aux détails. Son visage s’est durci. Ses lèvres ont abandonné leur sourire moqueur et flamboyant. Ses cheveux bruns ont poussé. Il est devenu un homme. Brut. Finie l’ère du gamin capricieux. Néanmoins, son regard a perdu son étincelle. Vif et cependant vieux avant l’âge. Terne et pourtant magnifique. Parce que torturé dans le silence, ténébreux. Puissant par les épreuves traversées. Perçant car aiguisé dans la pierre. Le cœur serré, elle en conclu que lui aussi a été blessé par la vie. Les pensées se bousculent dans sa tête et la font vaciller.

Les larmes se sont taries. Sa tristesse a été noyée pour quelques temps. Grâce à lui. Personne ne s’est jamais occupée d’elle ainsi depuis des années. Personne n’a jamais pris le temps de la serrer contre lui et de lui dire que tout s’arrangerait. Trop mâture pour son âge, trop abîmée, trop étrangère, on l’a rejeté. Mais lui, il était là, à faire les quatre cents coups dans le pensionnat. Elle était hostile à tout contact. Elle crachait son venin sur tout le monde. Une peste, un démon, une sauvage. Elle sortait peu à peu de la démence qui l’avait possédé pendant près d’une année. Les âmes innocentes qu’elle a arrachées à la vie ne pourront jamais être rachetées. Toutes ces plantes et ces animaux sur lesquels elle a passé ses nerfs, utilisant son pouvoir à outrance jusqu’à ce qu’il la possède, faible proie, jusqu’à ce qu’elle s’oublie et qu’elle devienne folle, meurtrière ; elle espère quérir un jour leur pardon. À cette époque, la culpabilité la trainait dans les tréfonds de l’autodestruction. C’est par sa faute que son père avait perdu la vie. À cause de la jalousie. Des vents violents qu’on a semés à de sa naissance, elle récolte aujourd’hui  la tornade et l’extinction de la lumière. Mais Drew, il était là, bien vivant, à ses côtés. Délicate lueur dans la caverne des ténèbres. Il ignore tout mais au fond d’elle, elle sait. Elle sait qu’il ne la jettera pas aux ordures. Qu’il saura voir à quel point elle est détruite. Elle ne souhaite pas qu’il partage son fardeau. Elle désire qu’il vive bien que le malheur semble l’avoir rattraper. Elle le combattrait. Elle portera aussi sa peine. Il ne mérite pas cette tristesse qui danse au fond de ses prunelles, machiavélique et sournoise.

« - La seule personne qui ne m’a jamais aimé, elle en est morte, Drew. Alors je t’en prie…

Les paupières mi-closes, elle se penche lentement. Son cœur cogne douloureusement dans sa poitrine. Elle sent son souffle effleurer son visage. Elle pose ses mains sur son torse. Son front frôle le sien. Son visage se tourne légèrement afin que ses mots, portés par le vent, atteignent son oreille. Un murmure suave, aussi sucré que le miel, franchit ses lèvres qui ne sont plus qu’à quelques centimètres des siennes.

… Déteste-moi »



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MessageSujet: Re: Floraison funèbre • Drew   Floraison funèbre • Drew 1400359500-clockJeu 25 Juil 2013 - 14:57
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Elle s’était retournée, à genoux. Il leva difficilement les yeux sur elle, sachant que ce n’était pas une bonne idée. Sonc coeur ne fit que se serrer d’avantage lorsque leurs regards se pénétrèrent l’un l’autre. Ils se fixaient, immobiles. Inutile de parler. Inutile de dire quoi que ce soit. Leurs regards communiquaient. Tristesse, souffrance, colère. Le même reflet animaient leurs iris. Semblables. Trop semblables. Il sentit très nettement son coeur s’accélérer quelque peu. Ils étaient trop semblables, et ce n’était pas une bonne chose. Destructeurs, autodestructeurs. Trop de noirceur. Trop de violence. Drew l’avait compris depuis un bon moment. A chaque regard qu’il avait pour elle, il comprenait à quel point ils étaient les mêmes.

Si ils étaient les mêmes, pensaient-il aussi la même chose, au même moment ? Les yeux du jeune homme quittèrent les siens pour, hors de contrôle, glisser sur ses lèvres. Il ne pouvait en détacher le regard. Violente pression au coeur. « - La seule personne qui ne m’a jamais aimé, elle en est morte, Drew. Alors je t’en prie… Son regard vint de nouveau chercher le sien,  restant hors de contrôle.  Car si contrôle il y avait eu, il se serait levé. Il serait partit. Il aurait fuit. car le moment était arrivé. Le moment qu’il redoutait tant.

Depuis leur rencontre, ils avaient passé énormément de temps ensemble. Ils avaient rit, s’étaient disputés. Ils avaient mangé, bu, dormi ensemble devant un film, calés sur un canapé. Ils s’étaient baigné, ils avaient joué de la musique, chanté.

Et tout au long, ils avaient joué. Des regards. Des gestes. Séduction. Parce-qu’ils se plaisaient, cela n’allait pas plus loin. Au tout début, Drew l’avait séduite, espérant, comme les autres, la mettre dans son lit, et l’oublier. Il avait espéré cela. Et puis, le groupe de musique s’était formé. L’amitié, aussi. Alors, il avait continué le jeu de séduction, juste pour rire. Et un jour alors, il avait cessé. Parce-que quand il la regardait, les quelques pulsions électriques venaient désormais  son coeur, non plus de son entre-jambes. Et comme avec Selphie, cela l’effrayait. Il s’était fait plus distant. Il avait arrêté de la séduire, inconscient que, qu’il le fasse ou pas, elle était déja séduite. Ou plutôt, si, il en avait bien conscience.

C’est pour ça qu’il avait vu venir ce moment. Il ne s’attendait pas à ça, pas ici, pas comme ça. Mais il était là, il était maintenant, il le savait. La grisaille du ciel le lui montrait. La brise le lui soufflait. La pluie lui chuchotait. Le moindre brin d’herbe, trop parfait, indiquait que ce moment était arrivé.
Regard.

Une dernière larme perlait sur sa joue. Elle le fixait. Puis doucement, elle s’approcha. Ses mains venant s’appliquer, pourtant en toute délicatesse sur son torse, furent comme un défibrillateur réglé en pleine puissance. Explosion. Il eut l’impression que son palpitant venait de fuser à travers sa peau, déchiquetant chaque veine, chaque parcelle de lui sur son passage. BOOM. BOOM. Violence. Peur. Brutalité.

Non. Arrête. La seule personne qui ne m’a jamais aimé, elle en est morte, Drew. Alors je t’en prie…Selwyn, non. La seule personne qui ne m’a jamais aimé...Recule. Ses yeux hurlaient, alors que ses lèvres s’entrouvraient, attirant celles de la jeune femme, séduisantes, tentatrices. La seule ...  Son coeur brutalisait son torse à chaque battement, le sang fusaient dans chaque recoins de son cerveau, noyant celui-ci dans un bain de sang. Je t’en prie. leurs lèvres se frôlèrent alors.

"Déteste-moi."

Panique.  La main puissante du jeune homme vint se plaquer sous son cou, la repoussant, tandis que son visage fuyait, ses lèvres disparaissant, alors qu’il lui offrait son profil, serrant la mâchoire, le regard assassin porté au loin. Assassin, car son esprit avait reprit le contrôle sur son coeur, et écarté quelque chose que son coeur désirait ardemment. Il n’attendit pas une seconde pour se  lever, fuyant. Il fit deux pas et abatti sur l’arbre la tranche de sa main, fermée en un poing violent, alors qu’il s’appuyait contre lui, visage baissé, mâchoire fermée à s’en briser les dents. Il ferma les yeux violemment, tout les muscles de son corps tendus, meurtris par un esprit qui les tient en cage. Il était incapable de parler, incapable de fuir réellement.

Ses yeux vinrent se poser sur Selwyn, qui venait de se lever, perdue face à cette réaction. Brisé. Brisé le moment si redouté, si attendu. Brisé le désir profond, le sentiment inavoué. Brisé, l’espoir. La brutalité, la violence du jeune homme l’avaient emporté sur la fragilité de son âme jumelle. Et elle était prête à partir. Elle allait s’envoler. Il la fixait, déglutit. Elle fit un pas.

La main du jeune homme vint de nouveau se plaquer sur elle, la collant dos contre l’arbre, plus brutalement que voulu.  Impulsif, impétueux. Les lèvres masculines  vinrent s’écraser sur celles de la jeune femme, muscles contractés. Tension. Libération. Prison.

Pourquoi fais-tu ça, alors que je suis la pire chose qu'il puisse t'arriver ? Fuis, Selwyn.

Fuis.
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MessageSujet: Re: Floraison funèbre • Drew   Floraison funèbre • Drew 1400359500-clockJeu 25 Juil 2013 - 16:48

« Floraison funèbre »

Drew Bolton

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« And if you're still breathing, you're the lucky ones.
'Cause most of us are heaving through corrupted lungs.
Setting fire to our insides for fun
Collecting names of the lovers that went wrong
The lovers that went wrong.
»


Sa chaleur. Son odeur. Son souffle. La pluie commence à perler dans ses cheveux mais elle a trop chaud. Là où ses yeux l’ont touché, c’est comme une brûlure. Ses muscles sont tétanisés et son esprit divague. Il la quitte peu à peu, dominé par ce désir du corps. Il est là, remuant dans ses entrailles mais elle n’ose pas bouger. Le vent agite leurs cheveux. Les gouttes d’eau glacée tombent lourdement mais ils semblent paralyser. La chaleur vient effleurer ses lèvres. Subtile. Légère. Elle tremble. Des frissons naissent, courent sur sa peau comme un troupeau enragé pour venir mourir au creux de ses reins. En évacuant toute sa tristesse, elle a également réveillé des sensations inconnues. Un tiraillement dans son estomac. Le nœud dans sa gorge. La palpitation de son cœur. Elle a joué avec le feu et elle s’est brûlée. Elle ne veut pas de ce sentiment, elle le refuse mais il a déjà fait son nid au milieu de ses enrailles sans qu’elle ne s’en rende compte, endroit inaccessible pour aller le déloger. Et à cet instant précis, alors qu’elle n’est qu’à quelques centimètres de l’objet de son désir, il réunit toute sa puissance et déploie ses ailes pour prendre son envol. Elle a peur, elle regrette d’avoir joué car c’est finalement le moment de recevoir le prix à payer  et pourtant, elle ne bouge pas. Parce qu’ébranlée par ce garçon, les chimères sont revenues et la poussent vers le rebord de la falaise. Son cœur s’arrête.

Mais comme d’habitude, Drew est là. La pression de sa main sous son cou la sort de sa torpeur. Il la rejette loin du gouffre. Soulagement. Remords. Frustration et colère. Ses traits se font plus durs, son regard fuyant. Encore étourdie, elle l’observe sans comprendre. Lui en voulait-il ? Peut-être son esprit est-il déjà occupé par une autre. Il l’avait tenté or il connaissait toute la noirceur de son âme alors pourquoi ? Les questions restent en suspens et il s’éloigne. Bruit sourd. Crissement de l’écorce. Elle se relève en hâte, prête à fuir le moindre excès de violence.

La peine envahit de nouveau son corps. Des crocs acérés dévorent son estomac et agitent son cœur alors qu’elle croise son regard bleu. Aussi froid que l’acier et cependant brûlant comme le soleil. L’ombre et la lumière, le jour et la nuit, aucun d’eux n’existe sans la présence de l’autre. Il la fixe comme une bête blessée, l’attire dans sa noirceur ; elle ne peut résister. Un pas. Une nouvelle pression. Son corps fragile qui se cogne contre l’arbre. L’écorce sous sa peau. Noyée dans le flot de sentiments, le contact de leurs lèvres est comme une force venue lui offrir une bouffée d’air avant de mieux lui mettre la tête sous l’eau et engorger ses poumons. Tremblante, elle est comme une plume en pleine tempête, ballotée par les vents. Son baiser est à la fois ardent et glacé, farouche, sauvage et doux. Comme ayant un goût de liberté.

Son sang frappe ses tempes avec violence. L’air frais s’engouffre dans ses poumons avec douleur. Elle veut pleurer mais ses yeux sont aussi secs que le sable dans le désert. Elle ne sait plus si elle doit sourire ou hurler de douleur. Elle le veut, lui et son étreinte qui lui brise les côtes. Lui et son affection agressive. Lui et son âme de prédateur sans remords. Ce baiser signe un pacte ; il les lie à jamais. Tu as vendu ton âme. Ses mains se referment sur son pull, désespérément accrochée à l’espoir qu’il lui inspire. Pourtant…


« We are the reckless,
We are the wild youth
Chasing visions of our futures
One day we'll reveal the truth
That one will die before he gets there.
»



Ses lèvres abandonnent la valse qu’elles avaient entreprise avec les siennes. Elle se retire doucement. Ses talons touchent à nouveau le sol. Elle s’échappe de son étreinte, fait quelques pas en titubant. Elle quitte l’abri qu’offre le feuillage et s’offre à la violence de la pluie. Les bras écartés, elle tourne sur elle-même. Puis elle s’arrête et fixe les nuages gris au-dessus d’elle. Elle n'a plus peur. Il lui offre la force qu'il lui manque pour affronter la colère de l'existence. Elle la sent naître au creux de son ventre. Ses jambes s’effondrent; elle tombe lourdement sur l’herbe. Haletante, elle regarde Drew ; les gouttes se perdent sur sa chevelure, ruissellent sur l’arrête de son nez, quelques-unes sont happées par ses longs cils d’encre tandis que les autres meurent au coin de sa bouche. Elle le regarde avec insistance, des milliers d’éclats virevoltant dans le fond nocturne de ses prunelles. Elle tend sa main dans sa direction, espérant qu’il viendrait la chercher. Peut-être qu’inconsciemment, elle veut savoir s’il viendra la quérir qu’importe l’heure, l’endroit. Or, elle sait qu’eux deux, c’est plus qu’une simple alchimie. C’est l’alliance de deux êtres perdus dans les mêmes ténèbres, avançant côte à côté pour se rassurer. L’un est la lumière de l’autre, son passeport pour le monde qu’ils essaieront de construire. Du moins, c’est ce dont elle essaye de convaincre, assise sous la violence de l’averse, en proie à la fureur de la bise et à l’ardeur de ce sentiment.




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MessageSujet: Re: Floraison funèbre • Drew   Floraison funèbre • Drew 1400359500-clockJeu 25 Juil 2013 - 17:28
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Frissons. Violents. Ils brûlent son corps entier, alors que sa langue s'immisce entre ses lèvres. Bombardement de coeur. Tempête. Lumière.
Le bonheur. Le plaisir, le désir. La vie. Son coeur s’emballe. Ses yeux refusent de s’ouvrir. Il aurait voulu que ce moment ne s’arrête pas. Jamais. Qu’il n’ait plus à réfléchir. Simplement l’embrasser. Simplement la toucher. Le désir qui naît de ce plaisir l’effraie. Esclave des plaisirs, il ne voulait pas, pas avec elle, pas comme ça. Et pourtant. Pourtant la tension de ce baiser, le plaisir de cette attirance enfin dévoilée, ce plaisir circulait en lui, réveillant ses sens, réveillant ses aspects les plus primaires. Parce-qu’il la voulait. Il ne la voulait pas comme Mor, comme Blaze, ou une autre. Il ne la voulait pas pour son corps. Il voulait lui faire ressentir ce qu’il ressentait. Il voulait intensifier ce baiser. Il voulait plus.

Et lorsqu’elle rompit le baiser, pour s’écarter de lui, il resta un instant immobile, yeux clos. Souffle. Elle avait rompu la danse endiablée de leurs lèvres. Rompu le contact que Drew venait chercher, tentateur, avec sa langue. Rompu l’instant. Libre. Il l’était de nouveau. Ils l’étaient. Avant bras contre le tronc, il tourna le visage vers elle, posa les yeux sur elle. Ils glissaient sur ses cheveux, ses bras. Son corps. Son visage. Ses yeux. Elle tombe à terre. Il déglutit. Parce-qu’il ressentait trop de choses. Trop de choses non pas inconnues, mais bien oubliées. Ce battement de coeur, violent, c’est celui de Sarah. Celui que seule Sarah savait animer. Mais cela faisait longtemps que ce coeur s’était laisser ensabler, bétonner.
Ce soir, le béton se brisait à chaque battement. Elle lui tendit la main. Il resta immobile.

Parce-qu’il n’en avait pas la force. Pas la force d’endosser ce rôle. Pas la force de lui faire subir ce qu’elle voulait. Elle n’avait pas conscience. Il ne pouvait pas. Mauvais. Drew était un homme mauvais. Il en était persuadé. Je ne veux pas te détruire. il voulait souffler ces mots, mais même ça, il n’en avait pas la force. Il se contentait de la fixer, le visage impassible. Drew était une forteresse. Une forteresse à l’esprit impénétrable. Il aurait préféré que son coeur le soit également. Que sa relation avec Sarah ait fini par lui forger un coeur d’acier. I wish i had a metal heart. Il laissa tomber sa tête, penchée, contre l’écorce. Il fixait ses yeux. Ses yeux qui en disaient beaucoup trop. Ses yeux trop expressifs, comme les siens. Car si il se prenait pour cette forteresse impénétrable, ses yeux, eux, parlaient, parlaient trop. Beaucoup trop. Et tandis qu’ils hurlaient “rejoins la !”, son corps, lui, bascula lentement. Et lui adressant un dernier regard lourd, douloureux, plein de promesses non tenues, d’espoirs déçus, de désirs étouffés, il disparu derrière le tronc, pour réapparaître plus loin, marchant, tête baissée, silencieux. Il ne lui accorda pas un regard, et s’évanouit dans la brume, l’obscurité, la distance.

Parce-qu’il n’était qu’une forteresse. Une forteresse impénétrable. Un coeur qui se veut de pierre, un esprit qui s’enferme, se noie, seul, dans l’obscurité.
Parce-qu’il n’était rien de bon. Rien de bon pour elle. Parce-qu’il était faible.
Il n’avait pas la force d’aimer. Pas celle non plus de tenir des promesses, de rendre heureux. Le loup solitaire avait fuit préférant la pénombre, la chasse, la dureté de la vie sauvage. Parce-que, au fond, c’est tout ce qu’il sait faire.
Et parce-que, au fond, le bonheur est sa plus grande peur.
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MessageSujet: Re: Floraison funèbre • Drew   Floraison funèbre • Drew 1400359500-clockJeu 25 Juil 2013 - 18:48

« Floraison funèbre »

Drew Bolton

the reason by Hoobastang on Grooveshark



« I'm not a perfect person
There are many things I wish I didn't do
But I continue learning
I never meant to do those things to you
And so I have to say before I go
That I just want you to know

I've found a reason for me
To change who I used to be
A reason to start over new
And the reason is you
»


Une petite flaque s’accumule dans sa paume ouverte. Une à une, les étoiles dans ses yeux finissent par mourir. Ses doigts se referment peu à peu. Les muscles tendus de son bras sont douloureux. Son regard la brûle et il reste impassible. Le visage pâle de la jeune fille se ferme. Ses vêtements sont trempés, Salam a disparu probablement pour protéger sa flamme et ses prunelles sont éteintes. Elle ne connait que trop bien que cette expression. Celle d’un au revoir. Un adieu peut-être. Il la regarde une dernière fois ; éblouissant comme le soleil, douloureux comme une lame. Sa mâchoire se serre ; son bras retombe. Dans un soupir, elle se laisse tomber sur l’herbe. A quoi bon le retenir ? La pluie, comme des billes de plomb, lui martyrise le visage. Elle connait la solitude. Elle a appris à la dompter. Tournant la tête, elle le voit disparaître au loin. Dans la brume. Comme dans ses cauchemars.

Elle ne sait pas combien de temps elle est restée allongée sous cette pluie battante. Les yeux clos, elle encaisse, avec le recul, tous les événements qui avaient eu lieu. Son père, premièrement. Cette cérémonie perturbée et pourtant la plus efficace de toute ; elle se sentait vidée. Puis avec davantage de violence, l’intervention de Drew. Son baiser qui électrisait encore ses lèvres. Elle ne lui en veut pas. C’était peut-être trop. Eux qui s’étaient quitté gamins puis qui se retrouvaient avec des idées de presque-adultes, plus bestiales. Probablement qu’ils cherchaient à retrouver cette complicité d’antan, cette insouciance mais que leurs blessures réclament autre chose. Que le petit jeu amoureux sans sentiments à peu à peu tourné au vinaigre sans qu’ils en aient conscience. Perdue, elle secoue sa tête de gauche à droite, délogeant les gouttelettes accrochées à sa peau. Elle ne veut plus y réfléchir.

Les muscles endoloris, elle se relève. Encombrée par ses vêtements gorgés d’eau, elle titube jusqu’à rejoindre le chemin menant à son cabanon. Stop. Elle se retourne, fixant l’endroit où sa silhouette a disparu. Mais on ne pouvait voir que de la brume laiteuse. Ses poils se dressent sur sa peau ; le froid s’engouffre. Sa chaleur s'est dissipée or ce sentiment s'agite encore. Néanmoins, elle est fière d’une chose ; ce n’était pas elle qui avait fui la première.




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